Faits de langues 5 Faits de Langues. Vol. 41 - 1/2013 Varia Bearbeitet von Reza Mir-Samii, Anaïd Donabédian 1. Auflage 2013. Taschenbuch. 197 S. Paperback ISBN 978 3 0343 1340 7 Format (B x L): 14,8 x 21 cm Gewicht: 270 g Weitere Fachgebiete > Literatur, Sprache > Sprachwissenschaften Allgemein schnell und portofrei erhältlich bei Die Online-Fachbuchhandlung beck-shop.de ist spezialisiert auf Fachbücher, insbesondere Recht, Steuern und Wirtschaft. Im Sortiment finden Sie alle Medien (Bücher, Zeitschriften, CDs, eBooks, etc.) aller Verlage. Ergänzt wird das Programm durch Services wie Neuerscheinungsdienst oder Zusammenstellungen von Büchern zu Sonderpreisen. Der Shop führt mehr als 8 Millionen Produkte. Présentation générale Anaïd Donabédian* et Reza Mir-Samii** Avec cette livraison de Faits de langues, nous poursuivons la nouvelle formule qui fait alterner des numéros thématiques et des varia, expérimentés précédemment avec Faits de Langues-Les Cahiers, et construits autour de plusieurs rubriques (Gros plan, Dossier, Terrains-Données-Corpus, Langues une à une), qui sont autant d’éclairages de la question de la diversité des langues1. La rubrique Gros plan, présente un article où un équilibre, nécessairement fragile et provisoire, entre la singularité des données et la réflexion théorique débouche sur l’explicitation d’une démarche scientifique de recherche. Dans Les constructions verbales (CVS) en série en khmer contemporain, Denis Paillard revient sur la question du statut des verbes entrant dans une CVS (dans certaines langues, comme le khmer, on compte jusqu’à dix verbes). Dans un grand nombre de travaux d’orientation typologique (Aikhenvald & Dixon 2006, Bril & Ozanne Rivière 2004, Bissang 1992, 2008, Durie 1997), la position est qu’une partie des verbes perdent leur statut de verbe : par grammaticalisation (certains verbes devenant des marqueurs aspectuels, modaux, etc), d’une part, par lexicalisation (deux verbes se combinent pour former un lexème complexe) d’autre part. Concernant les CVS du khmer, D. Paillard défend la thèse que tout verbe entrant dans une CVS conserve son statut verbal. Dans cette perspective, une CVS exprime un événement complexe, produit d’une combinatoire réglée entre les scénarios des différents verbes en jeu. Dans cette combinatoire, l’ordre d’apparition des verbes est pertinent, le dernier verbe de la série marquant une stabilisation de l’événement construit. Par ailleurs, selon sa position dans la CVS, un même verbe reçoit des interprétations différentes, ce qui conduit à s’interroger sur la variation sémantique des verbes en jeu (leur polysémie). D. Paillard argumente cette approche en étudiant le fonctionnement et la variation sémantique de trois verbes polysémiques (coh "descendre", laΩƾ "monter" et baan "obtenir") tant dans leurs emplois de verbe unique que dans les différentes positions qu’ils occupent au sein d’une CVS. * SeDyL (UMR 8202), Inalco, CNRS, IRD. Courriel : [email protected] ** Université du Maine, Laboratoire 3L.AM. Courriel : [email protected] 1 Outre le Comité de lecture international de la revue, nous remercions vivement, au nom du Comité de rédaction, les rapporteurs anonymes sollicités pour leurs compétences particulières qui ont contribué à la qualité scientifique de ce numéro. 6 Anaïd Donabédian et Reza Mir-Samii La rubrique Dossier réunit une série d’articles qui, dans leur diversité, rendent compte des travaux en cours sur une langue ou un groupe de langues, une catégorie, ou encore une problématique théorique innovante ou peu connue. Le Dossier de ce numéro, consacré au vietnamien, comprend trois contributions, consacrées respectivement à la copule Là, à l’intransitivité scindée et à l’étude de trois marqueurs discursifs tuy nhiên, tuy th͇ et tuy v̵y, et qui confrontent les données du vietnamien à des cadres théoriques différents, avec respectivement, une approche typologique, une analyse du point de vue de la théorie de l’inaccusativité, et enfin une approche énonciativiste. Danh Thành Do-Hurinville revisite ici la description du marqueur polyfonctionnel là, traditionnellement décrit comme ayant quatre emplois : verbe-copule (verbe connecteur, verbe non autonome), conjonction consécutive, complémenteur, particule d’intensité, et qui a également été analysé, selon les cadres théoriques, soit comme un séparateur thème/rhème, soit comme un séparateur sujet/prédicat. Si les travaux consacrés aux copules soulignent généralement le caractère statif des racines leur ayant donné naissance, l’auteur reprend l’hypothèse de Nguyen Phu Phong pour qui là est issu d’un verbe dynamique, làm ‘faire’. Il propose de reconstruire le chemin d’évolution sémantique de làm ‘faire’ à là copule, chemin typologiquement attesté pour d’autres langues, puis là conjonction consécutive, et là focalisateur, Pour cela l’auteur analyse successivement les trois emplois de là en tant que copule (en contexte assertif, négatif et interrogatif), conjonction consécutive, et focalisateur, tout en montrant les affinités et les frontières entre ces valeurs. Il montre ainsi, notamment à travers les contraintes d’emploi de la copule en fonction de la nature nominale ou prédicative de l’attribut, que des contextes excluant là copule permettent là focalisateur. De même, la fonction de copule (joncteur) permet d’expliquer celle de conjonction consécutive. Du point de vue syntaxique, là joue un rôle de joncteur en marquant la relation entre les éléments d’un syntagme ou d’une proposition. Du point de vue pragmatique, tout en jouant le même rôle de mise en relation, dans certains types sémantiques de constructions, là introduit le focus qui peut porter sur différentes unités (syntagmes nominal, verbal, prépositionnel), mais en présentant un caractère grammaticalement moins contraignant. Cet article montre ainsi à la fois la polyfonctionnalité de ce marqueur et sa cohérence, tant entre ses différents emplois, qu’avec des affinités déjà identifiées en linguistique générale. Huy Linh Dao confronte les données du vietnamien à un autre cadre théorique. Il examine en effet l’intransitivité scindée en vietnamien en vue de vérifier la pertinence pour ces données de la théorie de l’inaccusativité, selon laquelle les verbes intransitifs se répartissent en deux types, inaccusatifs et inergatifs, donnant lieu à des constructions différentes. Pour ce faire, H. L. Dao, examinant les divers types d’alignement, s’attache à l’hypothèse inaccusative, cherche, en s’appuyant sur les verbes de manières de mouvement et les prédicats statifs, et en recourant à des tests, à montrer que dans une langue isolante et à SVO, l’existence des verbes inergatifs et inaccusatifs se remarque, non uniquement selon les propriétés lexicales, mais surtout dans les réalisations