La réserve écologique de Mont-Saint-Pierre, en Gaspésie

publicité
P A R C S
E T
A I R E S
P R O T É G É E S
La réserve écologique de Mont-Saint-Pierre,
en Gaspésie
Francis Boudreau
Constituée le 31 janvier 2001, la réserve écologique de
Mont-Saint-Pierre est la 63e du réseau québécois des réserves
écologiques. D’une superficie d’environ 643 ha, elle est localisée à Mont-Saint-Pierre dans la MRC La Haute-Gaspésie
(anciennement la MRC Denis-Riverin). Elle appartient à la
région naturelle de la Péninsule de la Gaspésie, de la province
naturelle des Appalaches.
Quiconque voyage en Gaspésie et s’arrête à MontSaint-Pierre ne peut manquer de remarquer la vallée glaciaire encaissée qui s’engouffre dans les montagnes, bordée
à l’est de vastes talus d’éboulis encore actifs aujourd’hui –
un élément fort attrayant du paysage –, et sur le plancher de
laquelle niche le village. La réserve écologique s’étend sur
environ cinq kilomètres du versant est de la vallée, sur lequel
s’observent les talus d’éboulis ; elle comprend aussi le plateau ondulé surplombant le versant. Elle ne comprend pas
le mont Saint-Pierre même, en partie de propriété privée,
reconnu comme site important de randonnée pédestre et
centre d’intérêt de nombreux adeptes de deltaplane.
Depuis plus de 20 ans, le géomorphologue Bernard
Hétu et ses équipes de recherche de l’Université du Québec
à Rimouski (UQAR) ont étudié la complexité et la dynamique des phénomènes géologiques et géomorphologiques qui
façonnent les versants de la Gaspésie, et en particulier ceux de
la vallée de Mont-Saint-Pierre. À la suite de Gagnon (1970)
qui a décrit le climat du nord de la Gaspésie, ils ont porté
une attention particulière à l’observation du climat local,
notamment pendant les années 1987-1988 et 1989-1990,
décrivant les principaux types de temps qui y prévalent et les
processus géomorphologiques qu’ils mettent en œuvre. Une
étude réalisée sous la direction de Louise Filion, de l’Université Laval, et de Bernard Hétu, de l’UQAR, met en relation l’évolution du couvert végétal et l’impact écologique des
processus géomorphologiques. En 1995, afin de mieux définir ses actions de conservation en regard de la flore, le ministère de l’Environnement et de la Faune mandatait Pierre
Morisset et Michelle Garneau, respectivement du Département de biologie et de l’Herbier Louis-Marie de l’Université
Laval, pour rendre compte de la répartition et de l’abondance
des plantes menacées ou vulnérables de cette région. Cette
étude fait partie des travaux scientifiques réalisés dans le contexte de l’entente fédérale-provinciale Saint-Laurent Vision
2000, dont l’un des objectifs vise la protection des espèces
78
LA SOCIÉTÉ PROVANCHER D’HISTOIRE NATURELLE DU CANADA
menacées ou vulnérables du corridor du Saint-Laurent. La
somme de ces connaissances scientifiques a permis de justifier l’intérêt et l’importance de constituer la réserve écologique de Mont-Saint-Pierre. Les éléments d’information qui
suivent proviennent essentiellement de la littérature scientifique présentée à la fin du texte.
Un climat plutôt maritime
Le nord de la Gaspésie possède un climat tempéré
à hiver froid, extrêmement contrasté, sous l’influence des
masses d’air arctiques et des dépressions en provenance de la
côte Atlantique, dans un contexte où la montagne côtoie le
golfe du Saint-Laurent. La température moyenne au niveau
de la mer est de 3 °C. La température moyenne atteint 20 °C
en juillet et –13,8 °C en janvier. Les cycles de gel et de dégel
peuvent survenir surtout au cours de trois mois, notamment
en novembre, en mars et en avril. Les précipitations annuelles
moyennes s’élèvent à 1 000 mm d’eau, dont 30 à 35 % tombe
sous forme de neige entre la mi-octobre et la fin avril. Chaque
mois d’hiver reçoit de 10 à 20 mm de pluie, phénomène fréquent sous ce climat à tendance maritime.
Les vents soufflent de toutes les directions, mais principalement du nord-ouest puis du secteur est, fréquemment en rafales, et peuvent dépasser 100 km/h. La déflation
éolienne est alors intense dans les secteurs dépourvus de
végétation, laissant peu de neige au sol. À l’abri du vent, la
neige peut s’accumuler jusqu’à atteindre 55 cm en février
pour disparaître fin avril. Vers les bordures forestières, la
neige soufflée peut dépasser 3 m, parfois 4 m. En forêt,
l’épaisseur de neige peut varier de 1 à 1,5 m ; elle disparaît
vers la fin du mois de mai.
Une dynamique
géomorphologique complexe
La réserve écologique protège des versants qui évoluent sur des formations géologiques hautement friables
d’âge ordovicien appartenant au Groupe de Québec dominées par des schistes argileux, des bancs de grauwake et de la
calcisiltite finement lités. Plissées à deux reprises au moins,
Francis Boudreau est biologiste à la Direction du
patrimoine écologique et du développement durable du
ministère de l’Environnement.
P A R C S
E T
A I R E S
P R O T É G É E S
qui s’étendent sur une longueur de 500 à
700 m ; leur pente varie entre 25˚ (47 %)
et 40˚ (84 %). À la base des versants, les
éboulis dépassent 10 m d’épaisseur.
Les secteurs concaves au pied des versants comprennent des cônes de déjection, éventails sédimentaires construits
par les torrents, et des glaciers rocheux
reliques, des formes de terrain relativement rares au Québec. Se formant en
milieu périglaciaire, ces glaciers rocheux
fossiles impliquent la présence d’un pergélisol à basse altitude à l’époque où ils
étaient actifs, il y a plus de 10 000 ans. Or,
sous le climat actuel, le pergélisol serait
confiné à l’étage alpin des Chic-Chocs et
des monts McGerrigle, au dessus de 1 000
à 1 100 m d’altitude.
La diversité et la complexité des processus géomorphologiques évoluant sur
les versants sont principalement associées à des conditions météorologiques
variables et contrastées, parmi lesquelles,
plus particulièrement, le régime d’enneigement local. En été, soit pendant
la période sans neige, la dynamique
géomorphologique est dominée par les
chutes de pierres provenant de la paroi
rocheuse ; la majorité des pierres tombées
s’accumulent dans les premiers 100 m
de la partie supérieure des talus. Elles
sont entraînées vers le bas par les coulées
sèches et le roulement des blocs de grès.
En hiver, puis à l’automne et au printemps, au moment où les cycles de gel
et de dégel sont fréquents, dominent des
processus qui évacuent les débris accumulés près de la paroi au cours de l’été
et les débris qui proviennent de la paroi
La réserve écologique de Mont-Saint-Pierre, d’une superficie d’environ
en hiver. Les processus sont nombreux :
643 ha, s’étend sur quelque cinq kilomètres du versant oriental
désagrégation des parois rocheuses, coude la vallée glaciaire encaissée.
lées sèches, roulement des blocs de grès,
glissement sur la neige et la glace, repà l’Ordovicien et au Dévonien, les formations du Groupe de
tation
nivale,
accumulations
nivéo-éoliennes, transits de
Québec affichent un réseau de fractures très serrées.
graviers
poussés
par
le
vent
à
la
surface du manteau nival,
L’altitude atteint près de 600 m. Le dénivelé du vercoulées
de
pierres
glacées,
avalanches
superficielles et avasant varie de 350 à 400 m de hauteur. L’observation des
lanches
de
fond.
photographies aériennes montre que, sur le plan latéral, le
En terme de bilan morpho-sédimentaire, les coulées
versant présente une alternance de formes régulières à convede
pierres
glacées constituent le processus dominant sur les
xes, où se situent les falaises rocheuses, et de formes concaves,
talus
d’éboulis
actifs. Il s’agit de coulées de pierrailles superoù se concentrent les eaux de drainage du plateau situé auficielles
sans
matrice
dont la progression est facilitée par la
dessus du versant. Des couloirs étroits en forme d’entonnoir
présence
d’une
fine
pellicule
de glace autour des éléments,
découpent les parois rocheuses. Celles-ci, de 50 à 140 m
ce
qui
réduit
considérablement
le frottement. Ce phénode hauteur, alimentent les talus d’éboulis actifs qui présenmène
nouveau
fut
observé
pour
la première fois en 1987
tent un profil vertical concave à grand rayon de courbure et
par l’équipe du géomorphologue Bernard Hétu. Les coulées
LE NATURALISTE CANADIEN, VOL. 126 No 1
HIVER 2002
79
E T
A I R E S
P R O T É G É E S
de pierres glacées surviennent en automne et au printemps trat, de sédimentation importante et de sur-enneigement.
alors que les températures quotidiennes oscillent autour du Une partie des versants a été affectée par des incendies il y a
point de congélation pendant plusieurs semaines consécu- quelques décennies, comme en témoignent les forêts secontives. Des cycles de gel et de dégel fréquents, combinés à une daires de peupliers faux-tremble. Dans la partie supérieure
humidité atmosphérique abondante, favorisent la formation des versants, sur les pierriers, poussent des clones isolés de
de glace autour des pierres. La glace se forme surtout la nuit thuyas, trapus et denses, en forme de krummholz, témoiou en fin de journée lorsque les températures passent sous le point de congélation ; elle provient de la
congélation de l’eau de pluie qui mouille les pierres,
des bruines verglaçantes ou des flux d’air humide en
provenance du golfe du Saint-Laurent qui remontent les versants et forment des nuages chargés d’humidité qui enveloppent la partie supérieure des
versants et favorisent la formation de glace sous les
pierres lorsque la température glisse sous le point
de congélation. Les coulées de pierres glacées supposent un renouvellement rapide et constant des
stocks de débris à la tête des talus d’éboulis. Elles
sont déclenchées le plus souvent par des pierres qui
mitraillent le haut des talus. Elles surviennent uniquement quand le talus est déneigé.
Le régime d’avalanche varie selon le contexte, en fonction de l’orientation du versant et de
son régime d’enneigement. Les avalanches prennent
De vastes talus d’éboulis actifs, résultant d’un ensemble diversifié
directement naissance sur les talus d’éboulis. De
et complexe de processus géomorphologiques, caractérisent la
nombreuses avalanches superficielles, de peu d’imréserve écologique de Mont-Saint-Pierre.
pact géomorphologique, surviennent l’hiver dans la
partie supérieure des talus d’éboulis. Une dizaine de
gnant d’une action éolienne intense. On y trouve aussi des
petites avalanches peuvent être observées sur chaque talus bosquets de bouleaux blancs et de peupliers baumiers.
d’éboulis au cours d’un hiver. Par ailleurs, une avalanche de
Les études dendro-écologiques, réalisées sur la coufond, qui affecte le manteau nival sur toute son épaisseur, verture forestière en relation avec les processus géomorphopuis atteint et ravage le front forestier au bas du versant, peut logiques, montrent que sur l’ensemble des talus d’éboulis
sévir certaines années sur l’un ou l’autre des talus d’éboulis, actifs, la forêt est en régression au profit des pierriers. La
généralement au printemps. Depuis le milieu du XIXe siècle, dégradation et le recul récent du front forestier seraient surune vingtaine d’avalanches, assez puissantes pour faire recu- tout associés à un enfouissement des tiges, lui-même lié à une
ler les bordures forestières de quelques dizaines de mètres, recrudescence de l’activité géomorphologique à l’échelle de
se sont produites sur les trois talus d’éboulis que compte la la vallée depuis les années 1950-1960, notamment des avaréserve écologique. Il semble que la fréquence des grosses lanches et surtout des coulées de pierres glacées. Les avalanavalanches ait augmenté depuis les années 1950.
ches de fond, par exemple, peuvent détruire des pans entiers
Un front forestier qui régresse
Le couvert forestier est continu sur les versants dont
la forme latérale est concave, où se concentrent les eaux de
drainage, et sur le plateau au-dessus du versant. Il appartient
aux domaines de la sapinière à bouleau jaune et de la sapinière à bouleau blanc ; il est surtout dominé par le sapin baumier, auquel s’ajoutent selon les endroits l’épinette blanche,
l’épinette noire, le bouleau blanc, le peuplier baumier, le
bouleau jaune, l’érable rouge et le pin blanc. Le cèdre, ou
thuya occidental, abonde dans les bordures forestières ; il
forme une bande continue à la base des pierriers dans l’ensemble des talus exposés à l’ouest. Des vieux thuyas, de quelque 400 ans, ont été observés sur les versants. Cette espèce
semble bien adaptée à l’environnement des bordures forestières caractérisées par des conditions d’instabilité du subs80
LA SOCIÉTÉ PROVANCHER D’HISTOIRE NATURELLE DU CANADA
de forêt, parfois jusqu’à 6 000 m2 d’un seul coup, ouvrant des
trouées de plus de 200 m de longueur par 30 m de largeur ;
les sols forestiers et les arbres renversés sont enfouis sous
les cônes de débris transportés par la neige. Mais ce sont les
coulées de pierres glacées qui sont les plus efficaces en regard
du transport des débris. Les plus longues coulées de pierres
glacées peuvent parcourir une distance de plus de 500 m dont
une centaine de mètres en forêt, laissant une couche de débris
pouvant atteindre 50 cm par endroits. La limite supérieure de
la forêt a beaucoup fluctué depuis un siècle et demi : elle était
plus basse que la limite actuelle vers le milieu du XIXe siècle,
a pris de l’expansion sur les versants jusque vers le milieu du
XXe siècle pour ensuite régresser jusque sa position actuelle
après les années 1950.
MARCELLE RUEST
P A R C S
P A R C S
E T
A I R E S
P R O T É G É E S
un substrat rocheux sédimentaire où évolue un ensemble de
processus géomorphologiques à l’origine de la formation
et du maintien de grands talus d’éboulis ; 2) une altitude
suffisamment élevée pour que les falaises ouvertes soient
demeurées accessibles aux plantes, sans interruption, depuis
le retrait du glacier et pendant le niveau maximum de la
mer de Goldthwait ; 3) la proximité de l’estuaire et du golfe
du Saint-Laurent qui fournit les conditions d’exposition
nécessaires au maintien de milieux ouverts.
Parmi les plantes que Fernald a récoltées au mont
Saint-Pierre, figure l’Astragalus scupulicola, une plante de
la famille des Fabaceæ longtemps considérée comme une
endémique locale, aujourd’hui inclus dans l’Astragalus australis (syn. Astragalus aboriginum), une espèce circumboréale dont la répartition générale présente un grand nombre
de petites aires très disjointes, surtout en Eurasie. En Amérique du Nord, son aire principale se situe dans les Rocheuses,
de l’Alaska jusqu’au Nevada. On la trouve dans quelques
localités disjointes vers l’est, soit au Québec (trois localités),
en Ontario (une localité) et au Manitoba (trois localités).
Au Québec, elle pousse le long de la rivière des Outaouais
FRANCIS BOUDREAU
(une occurrence), au lac Témiscamingue
Pour protéger l’astragale
(deux occurrences) et à Mont-Saint-Pierre
austral
(cinq occurrences). Comme c’est souvent
La région de Mont-Saintle cas pour les plantes rares, cet astragale fut
Pierre est renommée pour ses
abondamment récolté à Mont-Saint-Pierre ;
plantes vasculaires rares depuis
le Centre de données sur le patrimoine
que le botaniste M.L. Fernald de
naturel du ministère de l’Environnement a
l’Université Harvard l’a visitée, en
recensé plus de 50 spécimens dans les her1923 et en 1927. À sa suite, de nombiers du Québec et d’Ottawa. Cette espèce
breux botanistes se sont arrêtés sur
figure depuis 1992 sur la liste des plantes
le mont Saint-Pierre pour obsermenacées ou vulnérables du Québec.
ver et récolter des plantes calcicoles
L’astragale austral pousse sur la partie
rares telles que l’astragale austral
supérieure des talus d’éboulis, soit dans le
(Astragalus australis), l’oxytropis
talus d’éboulis proprement dit, soit parvisqueux (Oxytropis viscida), la
fois dans la roche-mère émiettée des falaivergerette à feuilles segmentées
ses. D’autres espèces communes à ce type
(Erigeron compositus) et le chalef
d’habitat l’accompagnent : le rosier inerme
argenté (Eleagnus commutata),
(Rosa blanda), la campanule à feuilles rondes
qui figurent aujourd’hui sur la liste
(Campanula rotundifolia), la prenanthe trides plantes menacées ou vulnérafoliolée (Prenanthes trifoliolata), le cerisier
bles du Québec. C’est d’ailleurs le
déprimé (Prunus pumila var. depressa) et la
grand intérêt d’ordres botanique
dryade de Drummond (Dryas drummondii).
et phytogéographique du mont
La réserve écologique de Mont-Saint-Pierre
Saint-Pierre, comme celui des
assure la protection de quelque 3 000 astrafalaises longeant le golfe du SaintLaurent depuis Mont-Saint-Pierre L’astragale austral, une plante circum- gales répartis dans trois populations, dont
jusqu’à l’Anse-Pleureuse – un boréale, rare dans l’est de l’Amérique la plus importante population du Québec
ensemble de refuges postglaciaires du Nord, figure sur la liste des plantes qui compte de 1 500 à 2 000 individus. Ainsi,
d’espèces nordiques d’affinité cor- menacées ou vulnérables du Québec. c’est environ 90 % de la population totale de
Illustration : Réjean Roy
Mont-Saint-Pierre et 60 % de la population
dillérienne – qui a motivé le Proquébécoise de l’astragale austral qui bénéfigramme biologique international
cie d’une protection intégrale et permanente.
à proposer, en 1974, la création d’une réserve écologique sur
le mont Saint-Pierre. La survie de plantes exceptionnelles La réserve protège aussi l’une des deux seules populations
sur les falaises de la Gaspésie septentrionale serait associée à gaspésiennes de dryade de Drummond observées dans des
trois conditions : 1) une topographie accidentée combinée à falaises.
Environ 60 % de la population québécoise d’astragale austral
pousse sur le tiers supérieur des talus d’éboulis dans la réserve
écologique.
LE NATURALISTE CANADIEN, VOL. 126 No 1
HIVER 2002
81
E T
A I R E S
P R O T É G É E S
Conservation ou développement ?
Assurer la protection de ce territoire nécessita
plusieurs discussions avec les intervenants locaux et
régionaux. Rappelons que le versant actuellement
protégé était convoité en 1996 par les promoteurs
du projet Vallée Taconique, pour l’établissement de
pistes de ski alpin, un projet démontré incompatible avec la fragilité du milieu et les risques d’avalanches. Les avis scientifiques de Bernard Hétu et
de Louise Filion, spécialistes de la dynamique des
versants, appuyés par les résultats tangibles issus de
la recherche scientifique, contribuèrent à favoriser
la conservation de ces sites fragiles. L’ouverture de
pistes de ski fut autorisée en 1997 par le ministère
de l’Environnement plus loin dans la partie sud de
la vallée, là où les versants sont stables. Le projet fut
abandonné après seulement deux années d’activité.
La réserve écologique assure aussi la protection du paysage
La constitution de la réserve écologique de
exceptionnel de la vallée de Mont-Saint-Pierre.
Mont-Saint-Pierre assure le maintien à l’état naturel d’un fabuleux laboratoire de recherche scientifiGRAY, J.T. and R.J. E. BROWN, 1979. Permafrost presence and distribution in
the Chic-Chocs mountains, Gaspésie, Québec. Géographie physique
que et protège des éléments importants, voire uniques, de la
et Quaternaire, 33, (3-4) : 299-316.
diversité écologique du Québec. De plus, elle garantit la sauvegarde d’un paysage exceptionnel de la vallée pittoresque de GRAY, J.T. and R.J. E. BROWN, 1982. The influence of terrain factors on
the distribution of permafrost bodies in the Chic-Chocs Mountains,
Mont-Saint-Pierre.
Remerciements
L’auteur remercie Gildo Lavoie du ministère de l’Environnement du Québec et Bernard Hétu de l’Université du
Québec à Rimouski pour avoir relu cet article et avoir proposé l’ajout d’informations pertinentes. 
Références
BOUDREAU, F., 1997. Les versants de la vallée de Mont-Saint-Pierre,
Gaspésie : Éléments de la connaissance scientifique. Gouvernement du
Québec, ministère de l’Environnement et de la Faune, Direction de la
conservation et du patrimoine écologique, Québec. Textes rassemblés ou
résumés d’après la littérature scientifique et l’examen de photographies
aériennes, document non publié. 30 p.
CENTRE DE DONNÉES SUR LE PATRIMOINE NATUREL DU QUÉBEC, 2001. occurrences
d’Astragalus australis. Gouvernement du Québec, ministère de
l’Environnement, Direction du patrimoine écologique et du développement
durable, Québec. Rapport de données, non publié.
GAGNON, R.-M., 1970. Le climat des Chic-Chocs. Gouvernement du Québec,
ministère des Richesses naturelles, Québec. M. P. –36, 103 p.
82
LA SOCIÉTÉ PROVANCHER D’HISTOIRE NATURELLE DU CANADA
Gaspésie, Québec. In French, H.M., éditeur, Comptes rendus de
la quatrième Conférence canadienne sur le pergélisol, 2-6 mars
1981, Calgary, Alberta ; The Roger J. E. Brown memorial volume,
p. 23-35.
HÉTU, B., 1986. L’influence du contexte géomorphologique quaternaire
sur la dynamique postglaciaire des versants raides de la Gaspésie
septentrionale. Thèse Ph.D., Université de Montréal. 568 p.
HÉTU, B., 1990. Évolution récente d’un talus d’éboulis en milieu forestier,
Gaspésie, Québec. Géographie physique et Quaternaire, 44, (2) :
199-215.
HÉTU, B. et P. VANDELAC, 1989. La dynamique des éboulis schisteux au cours
de l’hiver, Gaspésie septentrionale, Québec. Géographie physique et
Quaternaire, 43, (3) : 389-406.
HÉTU, B., H. VAN STEIJN et P. VANDELAC, 1994. Les coulées de pierres
glacées : un nouveau type de coulées de pierraille sur les talus d’éboulis.
Géographie physique et Quaternaire, 48, (1) : 3-22.
LABRECQUE, J. et G. LAVOIE. 2001. Les plantes vasculaires menacées
ou vulnérables du Québec. Gouvernement du Québec, ministère
de l’Environnement, Direction du patrimoine écologique et du
développement durable, Québec. 105 p.
LAFORTUNE, M., L. FILION et B. HÉTU, 1997. Dynamique d’un front forestier
sur un talus d’éboulis actif en climat tempéré froid, Gaspésie, Québec.
Géographie physique et Quaternaire, 51, (1) : 67-80.
MORISSET, P. et M. GARNEAU, 1997. Les plantes susceptibles d’être désignées
menacées ou vulnérables de la région de Mont-Saint-Pierre (Gaspésie).
Gouvernement du Québec, ministère de l’Environnement et de la
Faune, Direction de la conservation et du patrimoine écologique,
Québec. 53 p.
THIBAULT, M., 1985. Les régions écologiques du Québec méridional,
2e approximation. Gouvernement du Québec, ministère de l’Énergie
et des Ressources, Québec. Carte.
MARCELLE RUEST
P A R C S
Téléchargement