L`Aliénation comme concept dans les sciences sociales

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L'Aliénation comme concept dans lessciences sociales (Résumé)
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Marxisme, contient des points de contact avec la conception empirique
analytique de l'aliénation, vers laquelle tendent de nombreux sociologues
L'Aliénation comme concept dans les sciences sociales
non-marxistes occidentaux.
(Résumé)
Le deuxième grand courant de pensée sur lequel repose la notion d'aliéna
tion dans la Sociologie contemporaine, s'appuie sur les réflexions d'Emile
Durkheim sur l'anomie. Il n'existe aucune définition, aucune théorie expli
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s'appuyant sur sespensées, que RobertK. Merton, entre autres, a développé
une théorie de l'anomie qui est essentielle pour le concept de l'aliénation,
aussi bien pour ce qui est du contenu que de la méthode: en ce qui concerne
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cite de l'anomie provenant de Durkheim lui-même. Cependant, c'est en
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le contenu, beaucoup de points de contact entre les deux concepts sont mis
clairement en évidence; pour ce qui est de la méthode, la recherche sur
l'anomie a atteint, grâce à Merton, un niveau qui devance mêmede loin celui
de la recherche sur l'aliénation. Il ne fait cependant aucun doute que la
Le concept d'aliénation, tel qu'on l'utilise de nos jours en Sociologie, repose
recherche empiriquesur l'aliénation a beaucoup progressé grâce aux recher
sur deux courants traditionnels de pensée dans les Sciences Sociales: celui
ches sur l'anomie.
fondé par Karl Marx, avec sa notion de {'aliénation (Entfremdung) et celui
qui s'appuie sur la conception de Yanomiechez Emile Durkheim.
Le terme d'Entfremdung (dont les équivalents anglo-saxon et français
sont aujourd'hui les termes d'aliénation et d'aliénation) ne peut être saisi en
dehors du complexe de l'ensemble de l'oeuvre de Marx. Le sociologue de
notre époque, formé à l'école empirique analytique, lorsqu'il se penche sur la
notion marxiste de l'aliénation, peut distinguer au moins trois dimensions de
cept de l'aliénation, dont l'ampleur est due à la tradition de l'histoire des
idées. D'un côté, il existe dans la Sociologie américaine des travaux qui ne
prennent absolument pas connaissance de la tradition marxiste et ont pour
objet principal l'étude empirique d'attitudes, de comportements et de situa
tions, que les auteurs définissent tout simplement d'alienated ou d'aliéna
l'aliénation chez Marx: une dimension historique philosophique, une dimen
tion. D'un autre côté, on établit bien une relation entre la tradition marxiste
sion théorique et une dimension empirique historique. L'étendue matérielle
et méthodologique de la notion d'aliénation qui en découle, a été préservée
par les successeurs de Marx. Bien plus, trois tendances, à l'intérieur même
du concept de l'aliénation, semblent déterminantes dans le Marxisme con
temporain, à l'Ouest aussi bien qu'à l'Est:
— l'utilisation du terme d'aliénation pour une interprétation globale de la
situation de l'homme, à l'époque industrielle et post-industrielle, dans une
et la notion empirique d'aliénation (en particulier dans les recherches sur
perspective philosophique et psychologique (par exemple: Erich Fromm,
Herbert Marcuse);
— l'utilisation du terme d'aliénation, en tant que catégorie abstraite (sou
vent à des fins de propagande), dont on se sert dans la lutte idéologique du
Socialisme-Communisme contre le Capitalisme (en particulier dans le
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Jusqu'à présent, les chercheurs n'ont pas encore abouti à une analyse
satisfaisante de l'ensemble du sujet et de la méthode contenus dans le con
Marxisme dogmatique);
— l'utilisation du terme d'aliénation, en tant qu'instrument d'une critique
moraliste et humaniste contre certains phénomènes se présentant de
manière surtout empirique, dans les systèmes sociaux actuels, à l'Ouest
et à l'Est (critique de la bureaucratie, du culte rendu à la personne etc.).
Cette dernière tendance dans l'utilisation du ternie d'aliénation dans le
work aliénation), mais cette démarche ne relève pas d'une réflexion métho
dologique. Finalement, l'étude théorique, par exemple l'influent essai de
systématisation de l'étude de l'aliénation de Melvin Seeman, reste insatis
faisante, sous le jour du niveau actuel de la discussion sociologique.
La théorie des Sciences Sociales ne dispose encore d'aucun concept qui
puisse faire autorité en ce qui concerne l'aliénation. Même si l'on a réussi à
libérer progressivement le concept d'aliénation, et cela en grande partie
grâce aux travaux de Seeman, des éléments marxistes qui gênent la con
struction d'un concept empirique analytique, aucune hypothèse pouvant
faire autorité n'a été formulée jusqu'à présent, qui puissedonner naissance à
une théorie de l'aliénation. Le terme d'aliénation est encore trop général, et
cela sur plusieurs plans:
— il est utilisé pour des études ayant trait à tous les domaines de la vie
sociale.
— il sert à décrire et à expliquer des impressions subjectives aussi bien que
des états de fait objectifs — parfois sans même faire de distinction analy
tique entre les uns et les autres.
Ludz, P. C., 1973: L'alienation comme concept dans les Sciences Sociales [Alienation as a Concept in the Social Sciences,
In: Current Sociology / La Sociologie Contemporaine, Vol. 21 (No. 1, 1973), pp. 40-42.
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L'Aliénation comme concept dans les sciences sociales (Résumé)
— on continue encore à utiliser le terme d'aliénation aussi bien pour des
interprétations cosmiques globales, que pour des recherches empiriques
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analytiques. En d'autres termes, le mot ou la notion d'aliénation peuvent
Bibliography
être encore utilisés comme chacun l'entend et ne jouent, souvent, que le
rôle d'une formule vide.
Il s'agit de surmonter cette situation. Ce faisant, il faut cependant éviter une
conceptualisation qui serait trop étroite dans le domaine des idées et se
toutes les publications et les thèses qui jusqu'à présent ont joué un rôle dans
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détacherait du sens traditionnel du mot. Il est important, en premier lieu, de
classifier systématiquement, dans une perspective historique et analytique,
*^
la discussion sous le nom d'aliénation. Des chercheurs d'origine marxiste et
non-marxiste, pourraient travailler en commun pour frayer un chemin à
l'élaboration d'une théorie sociologique de l'aliénation.
1. COLLECTIONS OF ARTICLES, READERS
1
'Alone', Twentieth Century 73 (1022), 1964: 8-120.
An entire issue devoted to various aspects of loneliness.
2
Aptheker, H., éd. Marxism and aliénation Asymposium. New York,
3
Cf. [15], [16J. 1297], [311], |502], [509]. Bibliography (pp. 152-158)
'Filosofïa délia alienazionc eanalisi esistenziale' (The philosophy of
Humanities Press, 1965,XII-158 p.
aliénation and existential analysis). Arch. Filos. 3 (1961): 4-104.
4
i
Includes. [64], [176], [180].
Finifter, A.W., éd.Aliénation and Oie social System.
New York, John Wiley, 1972, X-367 p.
A collection mainly of articles from scholarly journals. Besides Marx and
Durkheim. [212], [370], [390], |394], [416], [438], [439], [446|, [451],
[499], are (partly) reproduced and systematically arranged. Bibliography.
Index.
5
: r
Fischer, A., éd. Die Entfremdung des Menschen in einer heilen Gescllschajt
Materialien zur Adaption und Denunziation eines Begnffs (Man's
aliénation in a perfect world: Materials on the adaptation and denunciation
ofa term). Mùnchen, Juventa(Politisches Verhalten, 2), 1970, 312 p.
Pp. 13-104: Author's introduction wlùch covers and évaluâtes critically
the history ofusages ofthe aliénation concept in Anglo-Saxon sociology
after 1945. Pp. 105 ff.. Besides texts from Marx, Durkheim and Merton,
German translations oftitles [227], [352], [358], [365],'[370], [476] are
printed.
5
Josephson, E.;Josephson M. eds. Mon alone- Aliénation inmodem
society. New York, Dell Publishing Co, 1962, 592 p.
Texts onaliénation reprinted from the works of about fifty authors and
.¥.
Ludz, P. C., 1973: L'alienation comme concept dans les Sciences Sociales [Alienation as a Concept in the Social Sciences,
In: Current Sociology / La Sociologie Contemporaine, Vol. 21 (No. 1, 1973), pp. 40-42.
Volume XX11973 bb 1
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Ludz, P. C., 1973: L'alienation comme concept dans les Sciences Sociales [Alienation as a Concept in the Social Sciences,
In: Current Sociology / La Sociologie Contemporaine, Vol. 21 (No. 1, 1973), pp. 40-42.