le secteur écologique - Jardin Botanique de Nancy

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LE SECTEUR ÉCOLOGIQUE
La flore des tourbières
D'une exceptionnelle richesse biologique, les
tourbières sont des écosystèmes complexes et
précieux constituant un des rares milieux naturels
qui nous soient parvenus intacts depuis la fin des
dernières glaciations.
Les tourbières ont pour origine l'accumulation
d'importantes quantités de matières organiques
décomposées anormalement suite à des conditions
très particulières de température et d'humidité.
Leur processus de formation est très lent. La
tourbe ne se forme que très progressivement.
Ainsi, plusieurs millénaires sont souvent
nécessaires pour édifier une tourbière.
L'exemple de la tourbière acide
Les tourbières acides se développent surtout dans les régions montagneuses sous climat froid et très humide.
Dans des dépressions où l'eau s'est accumulée, une végétation pionnière, adaptée au milieu aquatique (trèfle
d'eau, comaret, carex...), prend place pour former un tapis végétal sous la forme d'un véritable radeau flottant.
Peu à peu, le radeau s'épaissit avec l'apport de nouvelles espèces (linaigrette, violette des marais, canneberge,
andromède) mais surtout grâce à la présence des sphaignes. Ces mousses vont s’accroître sous forme de buttes
et former des colonies très denses, en grandissant sur leurs parties mortes qui s'enfoncent progressivement dans
l'eau.
Dans ce milieu qui s'acidifie, la matière organique produite ne se dégrade pas. Elle se conserve, se tasse et
s'accumule pour former la tourbe, véritable "roche végétale", saturée d'eau en permanence. Les sphaignes
continuent à se développer jusqu'à un comblement complet de la cuvette. À ce stade, la tourbière est dite
bombée. On assiste alors à la colonisation du milieu par de nouvelles espèces, moins exigeantes en humidité,
mais capables de vivre sur un sol très acide : callune, myrtille, airelle, molinie et quelques petits arbres
rabougris.
Continuant à s'assécher, la tourbière vieillit. Au terme de son évolution, elle pourra disparaître au profit
d'espèces forestières (épicéas, pins, bouleaux...).
• JARDINS BOTANIQUES DU GRAND NANCY ET DE L’UNIVERSITÉ DE LORRAINE •
100 rue du Jardin Botanique | 54 600 Villers-lès-Nancy
Tel : 03.83.41.47.47 | Fax : 03.83.27.86.59
www.jardinbotaniquedenancy.eu
Des intérêts multiples
Les tourbières sont composées de nombreuses espèces spécifiques, parfois très rares, aux adaptations
surprenantes. Elles abritent par exemple différentes plantes insectivores, dont les droséras qui capturent et
digèrent des insectes grâce à leurs feuilles recouvertes de poils gluants, palliant ainsi la pauvreté minérale de la
tourbe.
Au-delà de leur richesse biologique, les tourbières présentent de nombreux intérêts :
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Fonctionnant comme une éponge (les sphaignes peuvent retenir jusqu'à 40 fois leur poids en eau), elles
alimentent les sources, régulent les cours d'eau, absorbent les crues et filtrent les eaux de pluies.
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Elles conservent l'héritage des temps géologiques. Ainsi, l'étude des grains de pollens "fossilisés" (la
palynologie) qui se sont déposés au fur et à mesure que la tourbe s'est formée, nous renseigne sur les paysages
qui se sont succédés depuis les dernières périodes glaciaires (10 000 à 14 000 ans). La découverte de débris
d'animaux est aussi d'un grand intérêt scientifique.
>
On retrouve dans les tourbières des témoignages (restes d'habitats lacustres, objets de culte...) qui nous
renseignent sur les mœurs et les coutumes des hommes qui vivaient il y a plusieurs milliers d'années.
En France, comme ailleurs, les tourbières ont fait l'objet d'une exploitation importante (combustible, terreau
horticole) et ont souvent subi de graves préjudices (drainage, plantation...). Il est aujourd'hui urgent de protéger
ces milieux, véritables conservatoires biologiques naturels, dont l'intérêt paysager est aussi incontestable.
La tourbière reconstituée au Jardin botanique Jean-Marie Pelt permet de se familiariser avec cet écosystème si
particulier et démontre son originalité et l'intérêt de sa protection.
La végétation dunaire
Dans certaines conditions, les littoraux sont bordés par des paysages naturels exceptionnels que constituent les
formations dunaires. Apportés par les courants marins, repris et déplacés par les vents, les sables d'origines
diverses (érosion marine des côtes rocheuses, débris de coquilles...) s'accumulent progressivement sur la terre
ferme.
La formation d'une dune est très lente, parfois régressive. Elle aboutit à terme à un milieu complexe, offrant des
conditions de vie très particulières aux plantes qui tentent de la coloniser. Une végétation pionnière, très
spécifique, va participer à la constitution des dunes. Chaque espèce végétale occupe une place précise selon ses
propres aptitudes à pouvoir se développer dans un milieu sableux, instable, plus ou moins riche en sel et en
calcaire, et parfois très aride.
Zonation
En l'absence de perturbations, il est possible de dresser un profil théorique, qui laisse apparaître une succession
de formations végétales, allant du sol presque nu à des espaces totalement stabilisés par une végétation
herbacée, voire ligneuse.
Après une zone pratiquement dépourvue de plantes, très mouvante (haut de plage), un tapis végétal, constitué
surtout de graminées, tend à stabiliser la dune. Encore fortement pourvue de larges surfaces de sable nu, c'est la
"dune blanche" ou "dune mobile".
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Derrière ce premier cordon, la façade continentale de la dune se couvre d'une végétation rase, dense, riche en
espèces, ayant l'aspect d'une pelouse : c'est la "dune grise" ou "dune fixée".
La végétation de "l'arrière-dune" peut aussi présenter d'autres aspects. Dans les parties les plus âgées, des
arbustes peuvent s'installer et former des fourrés plus ou moins impénétrables, constitués de prunelliers,
troènes, aubépines, ajoncs, argousiers...
La dune reconstituée du Jardin botanique Jean-Marie Pelt, loin de ses conditions naturelles, a pour ambition de
présenter quelques-unes des espèces les plus caractéristiques de la végétation dunaire du littoral atlantique, sans
faire apparaître la zonation.
En particulier, nous pourrons observer :
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les graminées fixatrices, comme : le chien-dent des sables (Agropyrum junceum), l'Elymus arenarius
aux grandes feuilles bleues-verdâtres et l'oyat (Ammophila arenaria) formant de grosses touffes,
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le panicaut (Eryngium maritimum), apprécié pour ses fleurs très décoratives,
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le pavot des sables (Glaucium flavum), aux larges fleurs jaunes,
>
différentes petites espèces capables de vivre dans les dunes très calcaires (petite sanguisorbe,
hélianthème, immortelle, chardon acaule, polygale...),
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ou encore l'argousier, arbuste épineux au feuillage argenté et aux fruits orangés comestibles.
Menace et protection
Écosystème très fragile, les dunes sont sensibles aux agressions. Ainsi, dans de nombreuses régions côtières, on
assiste à un recul important de ces milieux. Aux facteurs naturels (violentes tempêtes, fortes marées), s'ajoutent
des causes humaines : surfréquentation touristique, urbanisation, exploitation de sablières... Des mesures
urgentes de protection s'imposent pour sauvegarder le patrimoine esthétique, floristique et écologique,
irremplaçable que constituent les dunes.
Le Conservatoire du littoral (www.conservatoire-du-littoral.fr), établissement public, est le principal acteur de
la protection des rivages maritimes. Par le biais d'une politique foncière, il a pour objectif d'acquérir les espaces
naturels côtiers menacés.
Sa première intervention foncière date du 23 décembre 1976 et a permis l'acquisition de 195 hectares de dunes
dans le Pas-de-Calais.
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