Raconter l’Histoire Naturelle : textes et images pour dépeindre la Nature Les premiers philosophes de la Nature La science grecque La science romaine “Dans le tronc, à l’intérieur, il y a une humeur jaune et de petits corps allongés et blancs et d’autres rougeâtres et tachetés. Le mâle diffère de la femelle par sa taille, par sa largeur et par sa lamelle. Car la femelle en possède une plus grande, plus éloignée du corps et plus poilue, comme c’est également le cas des langoustes femelles”. Aristote (384-322 av. J.-C.) Historia animalium (Les crabes) “Et dit-on que les dragons se cachent en l’eau, épiant les éléphants quand ils viendront boire et que, quand ils se peuvent rencontrer, ils leur serrent le mufle avec la queue et les mordent à l’oreille pour ce que les éléphants n’y sauraient faire venir leur mufle. Disent davantage que les dragons sont si grands qu’ils sucent et tirent tout le sang des éléphants jusqu’à la dernière goutte et s’en désaltèrent.” Pline l’Ancien (23-79). Histoire Naturelle (De l’industrie des dragons et éléphants) Pline l’Ancien (23-79) Histoire Naturelle (Des lions) “Le commun populaire estime que la lionnesse ne porte qu’une fois en sa vie, parce que les petits faons voulant sortir hors, lui égratignent avec leurs griffes tout le ventre. Aristote en parle diversement, duquel je ne saurais parler qu’avec titre d’honneur, vu que je tiens de lui la plupart de ce que je dirai touchant cette matière” Aristote (384-322 av. J.-C.) Historia animalium (Le lion) “La lionne donne naissance au printemps, elle donne naissance le plus souvant à deux petits, au maximum à six petits (…). Quant à la fable de la lionne qui expulse sa matrice en donnant naissance aux petits, c’est une divagation liée à la rareté des lions, c’est parce qu’on est en peine d’une cause qu’on fabrique cette fable.” Moyen Âge l’Autoritas antique Un savoir théorique largement livresque. On regarde les sources comme le seul savoir solide des Sciences Naturelles. “On y trouve un monstre marin ayant façon d’un moine dont je t’en puis bien assurer par le récit et l’écriture de gens dignes de foi” Renaissance : Humanisme Imprimérie Découverte de l’Amérique “Quand il est question de parler proprement de quelque chose, il faut nécessairement qu’elle n’ait aucune difficulté en son appellation. Comme aussi il est difficile qu’un personnage puisse traiter d’un animal ou d’une plante s’il n’a pas étudié les écrits des autheurs Latins ou Grecs qui ont fait mention de la chose” “Les Grecs l’ont nommée Nicteris et les Latins Vespertilio, mais Pour l’affinité que lui voyons avec une souris, nous l’avons nommée Chauvesouris. (…) elle est différente des oiseaux, car elle n’a pas ni bec ni plumes” Pierre Belon (1517-1564) De la Nature des Oiseaux (1555) Pierre Belon (1517-1564). De la Nature des Oiseaux (1555) “Des oiseaux dont nous avons baillé le portrait, n’en exceptons aucun que nous l’ayons manié et eu en notre puissance… Plusieurs oiseaux nous sont demeurés sans portraits, ne le voulant suposser, comme quelques modernes ont fait des animaux, peints à discrétions sans les avoir vu”. L’esprit scientifique gagne lentement les esprits Pierre Belon (1517-1564). De la Nature des Oiseaux (1555) La période Baroque (XVIIème siècle) : L’expérience moderne Le microscope Les mathématiques “La chenille qui sait faire de ces sortes de coques est rare, presque tout son corps est blanc (…). Si on l’observe à la loupe, on lui trouve quelques poils qui sont blancs eux-mêmes. La tête qui est assez petite, est brune. Quand il plait à la chenille, elle la fait rentrer plus d’à moitié sous le premier anneau, comme sous un capuchon”. Réaumur (1683-1757) Mémoires pour servir à l’Histoire des Insectes. 1734 Réaumur (1683-1757) Mémoires pour servir à l’Histoire des Insectes. 1734 La période des Lumières (XVIIIème siècle) L’anatomie Les classifications van Rosenholf Historia naturalis ranarum 1758 “Les yeux de ces oiseaux sont d’une sensibilité si grande, qu’ils paraissent être éblouis par la clarté du jour et entièrement offusqués par les rayons du soleil : il leur faut une lumière plus douce, telle que celle de l’aurore naissante ou de crépuscule tombant. C’est alors qu’ils sortent de leurs retraites pour chasser, ou plutôt pour chercher leur proie et ils font cette quête avec grand avantage.” Buffon (1707-1788) : Histoire Naturelle (Les oiseaux de proie nocturnes) Buffon (1707-1788) : Histoire Naturelle Le cerf : “Voici l’un de ces animaux innocents, doux et tranquilles, qui ne semblent être faits que pour embellir, animer la solitude des forêts” L’éléphant : “Il surpasse tous les animaux terrestres en grandeur, et il approche de l’homme, par l’intelligence, autant au moins que la matière peut approcher de l’esprit” “La plupart des naturalistes ont écrit que la fouine et la marte étaient des animaux de la même espèce ; Gesnet et Ray ont dit, d’après Albert, qu’ils se mêlaient ensemble. Cependant ce fait, qui n’est pas appuyé par aucun autre témoignage, nous paraît au moins douteux ; et nous croyons au contraire que ces animaux ne se mêlent point ensemble, sont deux espèces distinctes et séparées”. Buffon (1707-1788) Histoire Naturelle (La fouine) Buffon (1707-1788) : Histoire Naturelle L’ÂGE D’OR DE L’HISTOIRE NATURELLE EN FRANCE (XVIII-XIX SIÈCLES) L’Anatomie Comparée “Ont la tête grosse ; de très grands yeux dirigés en avant, entourés d’un cercle de plumes effilées, dont les antérieures recouvrent la cire du bec, et les postérieures l’ouverture de l’oreille. Leur énorme pupille laisse entrer tant de rayons qu’ils sont éblouis par le plein jour. Leur crâne épais, mais d’une substance légère, a de grandes cavités qui communiquent avec l’oreille et renforcent le sens de l’ouïe”. Georges Cuvier (1769-1832) Le Règne animal, 1817 (Les oiseaux de proie nocturnes) “La longueur du canal intestinal est à la longueur totale du corps : Dans le chat sauvage………………………………..3 : 1 Dans le chat domestique……………………………5 : 1 Chez le sanglier………………………………………9 : 1 Chez le verrat……………………………………. 13,5 : 1 Chez le cochon de Siam…………………………..16 : 1” Georges Cuvier (1769-1832) : Leçons d’anatomie comparée, t. II (1805) “L’Orang-Outang (Simia satyrus, L.) Haut de trois à quatre pieds : le corps couvert de gros poils roux ; le front égalant en hauteur la moitié du reste du visage, la face bleuâtre ; point d’abajoues ni de callosités ; les pouces de derrière très courts”. “La Souris du Caire (M. cahirinus, Geoff.) A de piquans au lieu de poils sur le dos ; Aristote l’avait déjà remarqué”. Georges Cuvier (1769-1832) Le Règne animal, 1817 eoffroy Saint-Hilaire et F. Cuvier stoire Naturelle des mammifères Paris, 1824-1842 Etienne Geoffroy Saint-Hilaire Philosophie Zoologique 1818 Mark Catesby “The Natural History of Caroline, Florida and the Bahama Islands” 1754 Maria Sibylle Merian “Dissertatio de generatione et metamorphosibus insectorum Surinamensium” 1719