VEILLE ET PROSPECTIVE RAPPORT MARS 2015 ÉCONOMIE CIRCULAIRE POUR NE PLUS TOURNER EN ROND Au-delà d’un phénomène de société ou d’un sujet d’actualité, le CESER a pris conscience des possibilités offertes par l’économie circulaire. Son rapport, très pédagogique, s’est singularisé par sa dimension régionale et la mise en avant des atouts et perspectives de cette “autre économie”. L’Assemblée socioprofessionnelle a clairement exprimé la nécessité d’en faire un enjeu politique, économique, environnemental et sociétal de premier plan. A près la présentation d’un modèle qui promeut un modèle en boucle, par opposition au modèle de productionconsommation linéaire, le CESER s’est attaché à expliquer les mécanismes et l’objectif de l’économie circulaire, un “système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en permettant le bien-être des individus” selon l’ADEME. En sus d’explications théoriques, le CESER a proposé un état des lieux de l’économie circulaire en Aquitaine, mettant en lumière un foisonnement d’initiatives. On apprend ainsi qu’il existe dans notre région1 37 structures d’insertion par l’activité économique et l’économie circulaire, 30 recycleries et ressourceries en Aquitaine et une centaine d’entreprises (soit près de 2 000 salariés) dans la filière recyclage. Lever les freins, actionner les leviers L’Assemblée consultative régionale a mis en exergue les points de blocage de l’économie circulaire (méconnaissance du concept, forme d’inertie et manque de soutien) et a listé ses leviers (éveil des consciences par l’éducation et la formation, l’incitation via la fiscalité ou la réglementation, la mise en réseau et l’impulsion des initiatives). Elle a émis en outre trois recommandations : valoriser les initiatives locales, améliorer la connaissance du territoire et intégrer l’économie circulaire dans les politiques régionales ; impulser une dynamique en accompagnant les acteurs et stimuler les expérimentations ; informer et de sensibiliser les citoyens. Changer de paradigme Le CESER, en conclusion de son rapport, a estimé qu’il était nécessaire de passer d’une économie linéaire et de compétition à des économies circulaires et de coopération (décloisonnement des échanges, partage d’expériences). Il a recommandé également de faire de l’économie circulaire une priorité politique via une alternative crédible, attractive et joyeuse. RAPPORT NOVEMBRE 2015 EMPLOI ET ÉCONOMIE CIRCULAIRE COMMENT PENSER LEURS RELATIONS ? Suite à la parution d’un premier rapport sur l’économie circulaire en mars 2015, la Section Veille et Prospective du CESER a été sollicitée par le Préfet de région et le Président du Conseil régional pour aborder un aspect spécifique de cette thématique dans le cadre d’une nouvelle saisine. Sous le titre « Emploi et économie circulaire. Contraintes et facteurs de développement : quels métiers, quelles compétences, quels besoins de formations, etc. ? », l’Assemblée socioprofessionnelle a affiné ses réflexions sur ce sujet précis. Ses travaux seront présentés début 2016 dans le cadre de l’Observatoire des Mutations Economiques. 1 Chiffres 2012 L a réflexion s’est heurtée dans un premier temps à deux écueils : l’absence de données chiffrées fiables sur le sujet et la difficulté de le circonscrire. Si on évoque souvent l’économie circulaire et son potentiel important de création d’emplois, la question demeure en effet peu étudiée. Dans son rapport, le CESER procède au recensement des données existantes en indiquant pour chacun des 7 piliers de l’économie circulaire les chiffres annoncés par différentes structures en lien avec ces activités, et en opérant un zoom sur les métiers des 4R (réemploi, réutilisation, réparation et recyclage) qui disposent d’un suivi chiffré plus précis. La Section Veille et Prospective illustre ses propos par des exemples concrets en Aquitaine. La question essentielle de la qualification et de la formation est notamment abordée et détaillée, en lien avec la problématique de la mutation des emplois. Une vision prospective Si un gisement d’emploi est perceptible via l’économie circulaire, l’Assemblée consultative estime « qu’il est très délicat (voire impossible) de chiffrer l’évolution future des emplois ». Une prudence qui s’explique par la complexité des paramètres à prendre en compte sur le plan économique, social, législatif, et les incertitudes quant aux stratégies territoriales qui seront mises en œuvre. Les chiffres existants sont des projections tirées d’expériences récentes, et non une prospective dans un monde en mutation. En cohérence avec son précédent rapport consacré à l’économie circulaire en Aquitaine, la Section Veille et Prospective du CESER rappelle que le développement de circularités implique une prise de conscience politique, économique et sociale, et insiste sur la nécessité de favoriser une économie territorialisée. Les pouvoirs publics doivent porter de véritables stratégies de territoires et jouer un rôle prépondérant d’animation et de mise en réseau pour favoriser leur mise en œuvre. 18 VEILLE ET PROSPECTIVE NOVEMBRE 2015 RAPPORT OCÉAN BLEU, TERRE DES AQUITAINS UN AUTRE REGARD SUR NOTRE TERRITOIRE Peut-on encore, dans une actualité anxiogène et un contexte économique durablement morose, évoquer le bien-être, le bonheur, le faire-ensemble ? C’est le parti pris du rapport « Océan bleu, terre des Aquitains » du CESER paru en décembre 2015 qui propose de façon très originale de revisiter notre façon d’appréhender notre territoire. OCÉAN BLEU, TERRE DES AQUITAINS Un autre regard sur notre territoire DÉCEMBRE 2015 Q uels sont les terrains prometteurs sur lesquels s’aventurer, les nouvelles pistes à suivre, les signaux faibles à saisir pour tirer parti des opportunités de développement du territoire aquitain? C’est cette question qui a guidé la réflexion de la Section Veille et Prospective du CESER Aquitaine tout au long de cette étude, influencée par la stratégie économique “Océan bleu” (rechercher des terrains de jeux originaux, exploiter de nouveaux espaces). Pour cela, elle s’est appuyée dans un premier temps sur un questionnaire sensoriel permettant de saisir les représentations de l’Aquitaine par ses habitants, en termes d’odorat, de toucher, de goût, d’ouïe et de vue ; l’épanouissement humain et le bien-être des habitants étant au cœur de la réflexion de la Section sur ce sujet. En complément de ces apports originaux, la Section a travaillé à partir de fragilités identifiées dans le cadre du Diagnostic Territorial Stratégique de la Région Aquitaine : exposition aux risques naturels, vieillissement de la population, étalement urbain, tissu productif atomisé et majoritairement tourné vers le présentiel. En s’appuyant sur ces dites “fragilités”, ce rapport propose de poser un autre regard sur notre territoire, prospectif et positif, symbolisé par cette maxime : « Écouter pousser la forêt et pas seulement l’arbre tomber ». Un changement positif Ce prisme est décliné à travers différents chapitres. Le premier invite à “connaître la nature, à composer avec son environnement et à apprendre à vivre ensemble”. Le second suggère de développer “le vivre-ensemble entre les générations”. Le troisième estime qu’il est grand temps de “repenser l’espace pour une nouvelle urbanité”. Le dernier milite pour “une économie décloisonnée et re-territorialisée”. Pour chacun d’eux, le CESER ouvre des perspectives et dessine des pistes pour revisiter nos manières de faire-ensemble, en prenant appui sur les initiatives existantes ou balbutiantes qui vont dans ce sens. Pour l’Assemblée, leur variété invite à l’optimisme. Elle estime que « l’expérimentation occupe une place centrale au cœur de la mutation en cours, l’agilité des organisations humaines devant être développée pour favoriser l’innovation et l’invention de l’économie de demain ». LE T T RE 10 0 S UI T E - C ES ER A QUI TA I NE 19