Année 2011 PROJET D’AMENAGEMENT PAYSAGER AU JARDIN BOTANIQUE ALPIN DU LAUTARET : LA PRESENTATION DE LA FLORE DES ALPES DE LA REGION DU LAUTARET TITRE : ETUDE D’AMENAGEMENT PAYSAGER AU SEIN DU JARDIN BOTANIQUE, DU CONCEPT A LA TRANSPOSITION ECOLOGIQUE « DU NATUREL ALPIN A L’ARTIFICIEL DU JARDIN » Le Chalet Mirande, le Jardin Botanique (bas de la photographie) et le massif de la Meije, P. Renault, 20/06/2011 Pierre Renault Etudiant en Master 1 - Paysage Institut National d’Horticulture et du Paysage, Agrocampus-Ouest - Centre d’Angers. Stage Recherche & Méthodologie au Jardin Botanique Alpin du Lautaret du 23 mai au 12 août 2011 Maître de stage : Serge Aubert (Directeur de la Station Alpine Joseph Fourier UMS 3370 CNRS Université Grenoble 1) 1 Résumé Le Jardin Botanique Alpin du Lautaret est géré par la Station Alpine Joseph Fourier (SAJF). Ses membres souhaitent réaliser, d’ici quelques années, un aménagement paysager dans le but de donner du volume à la partie du Jardin Botanique relative à la flore des Alpes et d’aborder le fonctionnement de différents milieux écologiques présents aux alentours du col du Lautaret. Il s’agit de créer de nouvelles rocailles, à partir d’une transposition des milieux naturels, de manière à pouvoir cultiver certaines espèces spécifiques (espèces des combes à neige, des éboulis, des bas-marais, etc.). Cette zone serait ensuite mise en avant comme support pédagogique, afin de présenter le fonctionnement des milieux écologiques du Lautaret dans leurs habitats naturels au grand public. L’étude menée durant 12 semaines présente le projet de l’aménagement, qui intégre trois axes : sa conception, la transposition écologique des milieux représentés et une estimation globale du coût du projet. / Abstract The Lautaret Alpine Botanical Garden is managed by the Joseph Fourier’s Alpine station. Its members aim to realize a landscape planning in the area of the Garden dedicated to the flora part of the alps, by the end of the next five years. The main objective of the project is to give to this part of the garden more volume and attractiveness while taking into account the functioning of several ecosystems present wild in the Alpes around the garden. It implies the creation of new ecosystems by transposing the natural ones in order to grow their representative species (snow-beds, fallen rocks, wetland species, etc.). This area will be used to educate the public on the natural Lautaret’s ecosystems operating. The following survey includes three higlights: landscape planning, the ecological transposition of natural ecosystems and basic cost estimation of the project. / Mots clés : Jardin Botanique, flore des Alpes, aménagement paysager, milieux écologiques, transposition écologique Introduction Le Jardin Botanique Alpin du Lautaret, situé au col du Lautaret à 2100 mètres d’altitude, est rattaché à la commune de Villar-d’Arène située dans le département des Hautes Alpes. Créé en 1899, il est géré par la Station Alpine Joseph Fourier (SAJF) depuis 2005. Celle-ci, pilotée par l’Université Joseph Fourier (UJF) et le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), intègre l’arboretum Robert Ruffier-Lanche à Grenoble, le Chalet-laboratoire du Lautaret et le Jardin Botanique Alpin du Lautaret. Ce dernier associe accueil du public, formation de stagiaires et expertise botanique et horticole au service de la recherche. Le Jardin Botanique est constitué d’une cinquantaine de rocailles qui présentent la flore des différentes montagnes du monde ; la zone relative à la flore des Alpes (Figure 1) étant présentée par milieux écologiques (rochers, éboulis, combe à neige, pelouses, milieux humides, etc.). Cette partie a été aménagée il y a plusieurs dizaines d’années. Aujourd’hui, la SAJF souhaite réaménager entièrement cet espace afin de présenter les différents milieux de façon plus cohérente et réaliste. La transposition écologique des espaces reconstitués est l’une des particularités de cet aménagement. L’étude menée consiste à proposer l’aménagement paysager de cette zone depuis sa conception jusqu’à sa mise en œuvre, chiffrage compris. Ce travail est réalisé en concertation avec les jardiniers, botanistes et paysagistes qui conseillent le Jardin Botanique et les chercheurs travaillant au Lautaret en écologie alpine. La réalisation de Figure 1 : Plan du jardin botanique, situation de la zone relative à la flore des Alpes ( ) l’aménagement n’est pas prévue 2 avant 5 ans. Matériels et méthodes Matériels La zone d’étude La zone relative à la flore des Alpes totalise une surface approximative de 2300 m² située au nord du Jardin Botanique, à l’est de la zone expérimentale. Cette partie représente 1/10 de sa surface globale. Elle est exposée plein sud sur le versant adret de la montagne de Chaillol. Les personnes ressources Le Jardin Botanique et le Chalet-Laboratoire partagent un même site géographique, ce qui favorise les échanges permanents entre les deux structures. Ainsi, des acteurs divers rattachés aussi bien au Jardin Botanique qu’au Chalet-Laboratoire (botanistes, paysagistes, chercheurs, pépiniéristes) côtoient le Jardin chaque été. Cette multiplicité d’acteurs aux compétences variées participe activement à l’évolution du Jardin Botanique et aux projets qui s’y rattachent. De ce fait, l’étude de l’aménagement de la zone de présentation de la flore des Alpes ne pouvait être pertinente qu’en découlant d’un travail en concertation et en collaboration avec eux. Ainsi, une dizaine de personnes ressources ont été sollicitées durant l’étude. Citons particulièrement Philippe Danton, botaniste correspondant du Muséum National d’Histoire Naturelle et membre du Conseil Scientifique du Jardin Botanique, qui a participé activement à l’étude du projet dans chacune des phases importantes (esquisse, conception, transposition écologique), apportant son expérience en matière horticole et paysagère ainsi qu’un regard transversal extérieur au Jardin Botanique. Christophe Perrier (botaniste-animateur), Serge Aubert (directeur de la SAJF), Rolland Douzet (botaniste du Jardin Botanique), Philippe Choler (chercheur au CNRS spécialiste des pelouses alpines, membre du Conseil Scientifique du Jardin Botanique), Olivier Manneville (spécialiste des marais et tourbières et membre de la SAJF) ont également apporté leurs compétences à l’étude par leur connaissance des milieux et de leurs fonctionnements. Ils ont accompagné les sorties sur le terrain nécessaires à leur appréhension. Jean-Louis Latil (géologue-chercheur et pépiniériste) a contribué activement à la phase de transposition des milieux afin d’élaborer des profils de sols (matière, granulométrie, arrosage, etc.) ; il a apporté ses compétences de géologue et son expérience dans la culture de plantes en conditions extrêmes. Les outils de mesure Le Jardin Botanique ne possède pas de plan masse du site. Les outils de mesure utilisés afin d’élaborer le plan ont été le décamètre, le site Internet Géoportail et le logiciel Autocad. En ce qui concerne la topographie du site, les dénivelés ont été relevés à l’aide de l’outil ci-contre (Figure 2). y a x a w z a Figure 2 : Outil de mesure de dénivelés. Photographie : P. Renault, 21/07/2011 Figure 3 : Schéma de principe de mesure. P. Renault, 22/07/2011 Le schéma ci-dessus (Figure 3) illustre le principe de mesure avec cet outil. Sur une pente, le fil à plomb crée un angle a avec l’horizontale ; cet angle a se retrouve entre l’horizontale et la verticale par les angles correspondants puis alternes-internes. Ainsi, nous obtenons : X/Y = W/Z. Soit le dénivelé W = (X.Z)/Y où les valeurs X, Z et Y sont mesurables aisément. Les outils de visualisation La communication graphique autour du projet de l’aménagement a été primordiale durant cette étude, du fait notamment de la quantité importante d’acteurs sollicités citée précédemment. A chaque étape, notamment celle de l’esquisse puis de la conception, des visuels ont été créés. Chacun devait pouvoir se représenter le projet au mieux afin de le discuter puis de le valider. Les outils utilisés ont été de deux niveaux : infographiques avec les logiciels Illustrator (esquisse du concept), Photoshop (croquis à l’aide d’une tablette graphique), Autocad (plan masse et modélisation 3D) ; et manuel par la réalisation d’une maquette de travail en argile. 3 Méthode - une une une une une La méthode élaborée pour mener à bien cette étude s’est structurée en cinq phases : première phase de recherche bibliographique couplée à des sorties sur le terrain ; seconde étape consacrée à l’esquisse ; phase de conception de l’aménagement ; phase de transposition écologique des milieux à représenter ; estimation du coût qui a clôturé l’étude. Ces phases ont été planifiées en distinguant les différentes tâches et un planning global a été élaboré sur toute la durée de l’étude. Une phase de recherche bibliographique a donc amorcé l’étude. De l’histoire du Jardin Botanique depuis 1899 aux différents milieux écologiques décrits sur la région du Lautaret, cette phase a permis de comprendre le contexte et d’appréhender la culture scientifique nécessaire à la compréhension des milieux. Des sorties sur le terrain ont permis de faire le parrallèle entre les descriptions et une approche visuelle plus concrète des milieux (substrat, humidité, pente, exposition, etc.). Une phase d’esquisse a suivi. Les idées et positions de chaque acteur du Jardin Botanique sur le projet ont été recueillies, discutées et développées, appuyées par des croquis qui ont nourri l’esquisse globale (Annexe 1). Les milieux écologiques à représenter ont été définis en collaboration avec les membres du Jardin Botanique à partir du Cahier illustré du Lautaret, partie 1, Eléments d’écologie alpine (Aubert & al., 2011), ouvrage qui rassemble les différents milieux écologiques présents aux alentours du Lautaret. Une réflexion autour de leurs caractéristiques (exposition, topographie, hydromorphie, etc.) a permis de les situer dans l’aménagement. Cette phase d’esquisse a permis de recadrer le projet et de faire émerger les véritables problématiques concernant sa vocation ; notamment la limite entre naturel (milieux écologiques) et artificiel (contexte d’un Jardin Botanique). Plusieurs réunions en présence des différents acteurs ont fait évolué l’esquisse de l’aménagement jusqu’à sa validation par tous. Une phase de conception a naturellement suivi la validation de l’esquisse. Une maquette de travail à l’échelle 1 : 125 en argile réalisée avec Philippe Danton (Figure 4) et des croquis ont permis l’évolution de l’esquisse à l’élaboration d’un plan masse, réalisé à partir de mesures sur le terrain. Celui-ci a fait l’objet d’une modélisation infographique en trois dimensions. Figure 4 : Réalisation d’une maquette en argile 1:125, Ph. Danton et P. Renault. Photographie : S.Aubert, 30/06/2011 Une phase de transposition écologique des milieux à représenter a été réalisée en parallèle de la phase précédente. L’aménagement paysager envisagé au Jardin Botanique est un projet particulier. Son originalité, due à la transposition de milieux écologiques alpins complexes au sein d’un jardin, le situe comme précurseur dans le domaine. Aucune donnée d’expériences semblables n’a été trouvée. Ainsi, la phase de transposition a fait appel à un certain nombre d’acteurs du Jardin Botanique et du Chalet-Laboratoire (botanistes, paysagistes, chercheurs, pépiniériste) pour son élaboration. Chacun a pu apporter ses compétences spécifiques et son expérience pour proposer des profils de sols artificiels à chaque milieu. Citons principalement Jean-Louis Latil, Philippe Choler, Olivier Manneville et Philippe Danton. La dernière phase du projet a été d’estimer le coût global du projet. Une liste quantitative des matériaux a été réalisée et a permis d’établir un devis sous forme de lots (terrassement, fourniture de matériaux, mise en place des enrochements, arrosage, etc.). Celui-ci a servi de base pour les demandes de prix auprès des fournisseurs afin d’arriver à un devis estimatif global pertinent. Différents professionnels ont été sollicités et mobilisés au Jardin Botanique pour étudier la mise en oeuvre du chantier (type de grue, accès, etc.) et ainsi associer des prix indicatifs aux différents lots. Des carrières ont été visitées afin de visualiser les différentes roches potentielles à associer au projet. 4 Résultats Les résultats de cette étude sont présentés ci-après. Ils se divisent selon trois axes que sont l’étude paysagère du projet d’aménagement, l’étude technique de transposition écologique de chaque milieu et l’estimation du coût du projet. L’etude paysagère du projet d’aménagement Du volume pour une diversité de milieux Le résultat de l’étude conserve la volonté initiale de la SAJF ; l’échelle change par rapport aux autres parties du Jardin Botanique et crée plusieurs faciès écologiques (qui diffèrent selon l’exposition, la pente, le substrat, etc.) propices à l’implantation des milieux. La maquette de travail en Indicateur Représentation d’une personne d’1,7 mètre argile (Annexe 2) a été traduite Nord par une modélisation en trois dimensions des volumes de la zone d’aménagement (Figure 5) ; celle-ci permet de se rendre compte des hauteurs et de l’effet perçu par le visiteur, notamment grâce à la représentation d’une personne d’1,7 mètre (Figures 5 et 6). Ces volumes laissent voir certains espaces et en occultent d’autres, incitant le visiteur à se déplacer selon sa curiosité. On retrouve cette sensation dans le Figure 5 : Modélisation des volumes. Logiciel Autocad, P. Renault paysage alpin naturel (Annexe 3). Indicateur Représentation d’une personne d’1,7 mètre Figure 6 : Modélisation des reliefs, coupe Ouest > Est. Logiciel Autocad, P. Renault La topographie actuelle du site est relativement douce avec un point haut au niveau de la pyramide de Scott (monument historique existant) situé à 5 mètres (nordouest) d’un point bas défini au niveau de la zone hâchurée en vert (Figure 7). La pente actuelle la plus forte (partie Ouest) est estimée à 14°. L’aménagement prévoit trois espaces minéraux qui structurent l’espace par leur volume : une zone schisteuse, une zone calcaire et une zone siliceuse (Figure 7) ; ils correspondent à la diversité des zones minérales retrouvée aux alentours du Lautaret. Les points hauts de ces trois zones sont respectivement 3, 7 et 5 mètres (Figures 7 et 8). Nord 7m 3m 5m 5m 5m 3m Légende des zones minérales : Zones grises : schiste Zones bleues : calcaire Figure 7 : Modélisation des reliefs, vue d’ensemble Zones oranges : silice 7m 5m 3m Figure 8 : Modélisation des reliefs, coupe Nord > Sud 0m 5 De la réflexion à la situation des milieux écologiques Le Cahier illustré du Lautaret, partie 1, Eléments d’écologie alpine (Aubert & al., 2011) présente les différents milieux écologiques présents aux alentours du Lautaret (différents types d’éboulis, de communautés forestières, pelouses, prairies, falaises, marais, etc.). Sur cette base comptant trentequatre milieux, dix-huit ont été sélectionnés en collaboration avec les membres de la SAJF afin d’être représentés au sein de la zone d’étude ; ils ont été choisis en fonction de leur intérêt scientifique (exemple : combe à neige), leurs atouts paysagers (exemple : cascade et bords de ruisseaux) mais aussi en fonction de leur possibilité d’adaptation et de transposition. Sur ces dix-huit milieux sélectionnés sont retrouvés trois milieux rocheux (schisteux, calcaires, siliceux) et leur éboulis. Cinq types de pelouses ont été choisis (pelouse rase, pelouse de crêtes, pelouse à laîche et saule, pelouse d’affinité steppique, pelouse à fétuque violette et laîche). Une combe à neige à saule herbacé permet de présenter les différences écologiques entre zones de combe et zones de crête. Un espace de lande à airelles et à rhododendrons et un espace de lande à genévriers nains sont prévus. La prairie à fétuque paniculée existante à l’ouest du Jardin Botanique est associée à un milieu et la pinède actuelle est déplacée, également associée à un milieu. Enfin, une cascade permet le développement de groupements de bords de ruisseaux et l’alimentation d’un bas-marais alcalin. L’étude des milieux écologiques à partir de différents ouvrages (Aubert & al., 2011 ; Parc national des Ecrins, 2007 ; Manneville & al., 2006 ; Lambert, 1996 ; Debelmas & al., 1999), a permis de définir pour chaque milieu les principales caractéristiques abiotiques à prendre en compte pour leur reconstitution et leur situation dans la zone. Deux exemples illustrent la réflexion qui a été menée : (1) La combe à neige est un milieu écologique situé sur les cuvettes longuement enneigées et à sols hydromorphes (Aubert & al., 2011, Op. cit. p.67) ; ainsi, le milieu a été situé en ubac, sous l’enrochement calcaire haut de cinq mètres afin d’optimiser la durée d’enneigement au sein du Jardin Botanique et de compenser l’effet de l’altitude sur celle-ci. De plus, le trajet de la cascade passe à proximité du milieu pour rafraîchir la combe. (2) La lande à genévrier nain est un milieu d’adret qui se développe en général sur substrat acide ou alcalin à tendance xérophile sur sol drainant (Aubert & al., 2011, Op. cit. p.57) ; le milieu a cette fois ci été situé en adret sur l’enrochement siliceux en mi-pente afin d’accentuer la capacité drainante du sol. Le plan de situation ci-dessous (Figure 9) est donc le produit d’une réflexion selon trois facteurs principaux : le substrat (roche mère alcaline ou siliceuse), l’exposition (adret ou ubac) et le degré de drainage (pente ou en bas de pente). La surface associée à chaque milieu est fonction de la maintenance demandée pour maintenir un équilibre artificiel ; ainsi les pelouses ont des surfaces limitées (entre un et deux mètres carrés). En effet, il s’agit de milieux spécifiques très délicats à maintenir, où la compétition d’espèces de l’étage subalpin (altitude du Jardin Botanique : 2100 mètres) représente une pression forte sur le milieu. Les 18 milieux écologiques 8 5 9 12 2 13 8 15 18 3 6 16 7 1 17 14 10 4 11 Situation des milieux Absence d’échelle Nord Figure 9 : Schéma du projet, situation des milieux écologiques 1. Eboulis siliceux grossiers à oseille à deux styles et adénostyle à feuilles blanches 2. Rochers siliceux 3. Pelouse rase à fétuque de Haller 4. Bas-marais alcalin à laîche de Davall 5. Pelouse de crête à élyne queue de souris 6. Groupements de bords de ruisseau 7. Landine à airelles et lande à rhododendron ferrugineux 8. Rochers calcaires 9. Pelouse rases à laîche et saule 10. Pelouse d’affinité steppique 11. Pinède de pin sylvestre 12. Eboulis calcaires grossiers à tabouret à feuilles rondes 13. Combe à neige à saule herbacé 14. Lande à genévrier nain 15. Rochers schisteux 16. Eboulis schisteux à liondent des montagnes 17. Pelouse à fétuque violette / et laîche ferrugineuse 18. Prairie à fétuque paniculée 6 L’intégration du projet au sein du Jardin Botanique Une des singularités du projet a été de définir, à chaque étape de la conception, Arboretum la limite entre reconstitution d’un paysage alpin “naturel” et intégration dans le Jardin Grand Galibier, 3228 Botanique. Cette réflexion a donné lieu à un nombre de choix paysagers important Pépinière et (situation des chemins, proportion des zone expérimentale volumes cohérente, etc.). Il a été utile de Alpes du sud rappeler l’importance des codes paysagers d’un Jardin Botanique comme repères pour le visiteur (notamment le rôle des allées Plantes alimentaires qui délimitent les espaces). Le site a été Chalet Mirande aménagé en fonction des autres zones du Jardin Botanique et du paysage existant. Les Légende : Plan masse Nord arbres existants conservés Absence d’échelle parties limitrophes ont été prises en compte Pyramide de Scott (accès à l’arboretum, proximité avec la zone Figure 10 : Plan masse de l’aménagement zones d’éboulis expérimentale, conservation de la plupart des parties rocheuses les plus arbres, etc.) ainsi que le contexte paysager élevées (crêtes) (zone ouverte sur le Grand Galibier, situation des volumes, etc.) (Figure 10). La réalisation d’un parcours adapté aux personnes à mobilité réduite a été entrepris au Jardin Botanique. L’aménagement a dû tenir compte de ce travail. Ainsi, le circuit de déambulation dans le projet intègre deux parcours (Figure 11) : l’un accessible aux personnes à mobilité réduite (largeur : 120 cm, pente inférieure à 5 %) et l’autre classique (largeur : 90 cm). Les profils de ces sols, décrits ci-desous (Figure 12), mettent en avant deux revêtements différents qui participent à la lisibilité des circuits (grave calcaire pour le parcours adapté et mélange à béton pour le Légende : parcours classique). Cet aménagement permet La déambulation parcours accessible aux personnes Nord l’accès adapté, entre autre, à la combe à Absence d’échelle à mobilité réduite neige. parcours de déambulation classique Figure 11 : Plan de la déambulation 0 cm 5 cm 15 cm Parcours adapté : 0-5 cm : grave calcaire la rivière 0/12 (“balthazar”) 5-15 cm : grave 0/31.5 concassé silice calcaire Durance (“préparation routière”) 15 cm : pose d’un géotextile 0 cm 5 cm Parcours classique : 0-5 cm : mélange 0/20 mixte lavé (“mélange à béton”) Figure 12 : Revêtement des différents parcours, profils de sols Comme pour l’ensemble du Jardin Botanique, l’irrigation est intégrée au projet, cela à deux niveaux : - l’alimentation en eau de la cascade, depuis le trop plein du réservoir gérant actuellement l’alimentation des différents ruisseaux et marais du Jardin Botanique (situé au-dessus de l’arboretum) ; - l’arrosage, distribué par des pompes à partir du chalet Mirande et relié au réseau d’eau potable. Deux types d’arrosage ont été associés au projet : goutte-à-goutte sur les crêtes et en amont des éboulis afin de conserver une humidité en profondeur du sol, aérien sur l’ensemble de la surface. L’arrosage est divisé en sept secteurs distincts (trois pour le goutte-à-goutte, quatre pour l’aérien) pour faciliter ainsi sa gestion différenciée via un programmateur. Les quatre secteurs aériens ont été définis selon les besoins en eau des différents milieux (zones d’adret, d’ubac, arides, humides) ; ceux pour le goutte-à-goutte selon les différences d’humidité et d’hydromorphie liées à la roche mère (schiste, calcaire, silice). L’irrigation globale du projet est représentée sur les plans d’irrigation situés en Annexe 4. 7 L’etude technique de transposition écologique L’étude technique de transposition écologique a permis de définir, pour chaque milieu, un profil de sol artificiel pouvant être reproduit dans l’aménagement. Comme il a été précisé précédemment (cf. paragraphe 5 p.4), cette étude n’a pas pu s’appuyer sur des publications existantes sur le sujet, aucune expérience semblable n’ayant été trouvée ; son caractère original la situe comme précurseur dans le domaine. Ainsi, la partie technique a fait appel à un certains nombres d’acteurs du Jardin Botanique et du Chalet-Laboratoire (botanistes, paysagistes, chercheurs, pépiniériste) pour son élaboration. Jean-Louis Latil, géologue-chercheur et pépiniériste, a pu apporter ses compétences et son expérience en matière de culture de plantes des milieux extrêmes afin d’élaborer les profils de sols des milieux minérals. Philippe Choler, chercheur au CNRS spécialiste des pelouses alpines, a participé à la réflexion des profils de sols des pelouses alpines et subalpines et des prairies. Olivier Manneville, spécialiste des marais et tourbières, a contribué à l’élaboration du profil du bas-marais alcalin. Enfin, Philippe Danton a supervisé les différents profils réalisés en partageant son expérience transversale en matière de culture des végétaux. Ainsi, pour chaque milieu, un profil de sol a été constitué selon le schéma suivant : - le numéro de référence du milieu par rapport au plan de situation (Figure 9) avec sa surface, - une description succinte des principales caractéristiques du milieu naturel, réalisée à partir des ouvrages cités précédemment, - un profil légendé sous forme d’une coupe technique divisée selon les différentes strates, - le type d’arrosage à mettre en place (aérien, goutte-à-goutte), - une liste des espèces végétales retrouvées sur le milieu naturel. L’exemple ci-dessous (Figure 13) présente le profil de sol établi pour le milieu écologique de la combe à neige. L’étude de ce milieu a été réalisée à partir des différents profils retrouvés dans la publication de Lambert, K. (1996) avec la collaboration de Philippe Choler. Légende du profil Description Numéro de référence Surface du milieu Espèces végétales caractéristiques du milieu Profil du sol 13. Combe à neige à saule herbacé (13 m²) Ce milieu est une formation de l’étage alpin située au fond de petites cuvettes longuement enneigées. Sa structure est complexe. Il s’agit de sols profonds riches en argile dû au lessivage. On parle de pédoclimat contrasté : le sol y est hydromorphe durant une très courte durée qui suit la fonte des neiges (3 semaines) et peut être très sec en période estivale. Principales espèces Salix herbaceae, Alchemilla pentaphyllea, Arenaria biflora, Gnaphalium supinum, Sibbaldia procumbens, Cardamine bellidifolia subsp. alpina, Potentilla brauneana, Taraxacum alpinum, Androsace adfinis subsp. brigantiaca. Dans les faciès rocailleux : Arabis caerulea, Saxifraga androsacea, Gnaphalium hoppeanum, Gentiana orbicularis, Saxifraga exarata. 0 cm 5 cm 20 cm - Profil du sol reconstitué : 2-0 cm : apport de matière organique (humus) en surface pour aider à la mise en place du milieu et des espèces. 0-5 cm : mélange cailloux calcaires (granulométrie 5-10), sable calcaire et terre du Jardin Botanique en proportions équivalentes. 5-20 cm : mélange sable calcaire et terre du Jardin Botanique en proportions respectives 1/3 et 2/3. 20-50 cm : argile. 50 cm : pose d’un géotextile. 50 cm - Arrosage : aérien. Type d’arrosage Figure 13 : Fiche signalétique de la combe à neige à saule herbacé Ces profils permettent de recréer les conditions abiotiques des milieux (taux d’humidité, type de substrat acide ou alcalin, granulométrie, hydromorphie, etc.). Le sol ainsi reconstitué devrait permettre de cultiver les plantes des différents milieux afin d’aborder leur fonctionnement écologique avec le grand public. L’ensemble des profils réalisés est mis à disposition en Annexe 5. Le plan des surfaces des différents milieux, ci-contre (Figure 14), a été constitué afin d’avoir une vision précise de la proportion des milieux vis-à-vis de leur transposition technique (ensemble majoritairement minéral, prairies plus grandes que les pelouses, etc.). 8 47 2 6 93,5 70 65 53 13 2,3 25,5 32 31 95 11,5 29 169 62 1,2 13 42 17 Surfaces des milieux (en m²) Absence d’échelle Nord Figure 14 : Schéma du projet, surfaces des milieux écologiques 8 L’estimation du coût de la réalisation du projet Le projet a fait l’objet d’un chiffrage afin d’obtenir une estimation de son coût global. Une liste quantitative des matériaux a été réalisée pour connaître les volumes totaux de chacun selon les milieux ; celle-ci est disponible en Annexe 6. Les surfaces ont été calculées à partir du plan masse en deux dimensions qui ne prend pas en compte la topographie du site ; il était donc important de déterminer le degré d’erreur concernant les parties les plus pentues afin d’ajuster leur surface 5m et donc les volumes de matériaux. Ainsi, en supposant qu’il existe uniquement deux courbes de niveaux, avec une pente de 25 %, on obtient une pente réelle E égale à S/[cos(arctan(0,25)] où S représente la surface projetée (Figure 15) ; soit E environ égale à S/0,97. L’erreur est donc faible compte tenu des surfaces trop petites pour avoir des différences de volumes conséquentes. E = S/[cos(arctan(0,25)] S 20 m a Figure 15 : Schéma de principe, surfaces, P. Renault A partir de ce quantitatif, des carrières et des sociétés de terrassement et d’enrochements ont été sollicitées afin d’obtenir des devis détaillés. Une société d’étude sur l’irrigation a été mobilisée pour chiffrer l’ensemble du matériel nécessaire à la mise en place de la cascade et du schéma d’arrosage. Ainsi, un devis estimatif global disponible a été réalisé (Figure 16) et reflète l’ampleur du projet ; le coût global ainsi estimé s’élève à 355 580 euros hors taxe. Lot Désignation unité quantité densité T/m3 volume en tonnes prix/u prix total HT société 19 773,5 € Lot 1 : Terrassement Installation sur le chantier (mise en place du matériel, etc.) pour l'ensemble du projet ens 1 4898,33 4898,33 Allamanno Décapage et stockage de terre végétale sur 30 cm (surface de 1270 m²) Remblais et déblais (estimation) m3 m3 381 1000 7,73 11,93 2945,13 11930 Allamanno Allamanno m3 m3 m3 570 18 216 2,7 1,9 1,3 m3 m3 3 m 210 7 26 21 7,75 13,4 300 10 10 10 32 319,0 € 265,1 € 3 762,7 € 24 182,6 € 3 150,0 € 105,0 € 390,0 € m m3 m3 3 790 15 66 1,5 1,5 1,5 inclus 2,5 1,9 1,5 inclus 1,8 1539 34,2 280,8 80,61 315 10,5 39 1975 28,5 99 23,27 13,38 18,99 45 958,3 € 381,3 € 1 880,0 € 43,2 2,7 15,47 312 11,07 668,3 € 842,4 € 132,8 € 73,092 511,6 € Neho Ponts de Cé 0,0 € pris dans le jardin ? Lot 2 : Fourniture des Matériaux Calcaire Fourniture de blocs calcaires (gris bleu) (0 à 1000 L soit 0 à 1 m3) Fourniture de cailloux calcaires (40/80) Fourniture de sable calcaire 0/4 concassé Transport Schiste Fourniture de blocs schisteux (0,2 à 6 tonnes environ) Fourniture de cailloux schisteux (0 à 500 mm) Fourniture de sol argilo-schisteux Transport Silice Fourniture de roches massives éruptives Fourniture de Tout-venant éruptif Fourniture de sable siliceux Transport 114 549,2 € Charles Queyras Charles Queyras Charles Queyras Charles Queyras Sotralpes Sotralpes Sotralpes Sotralpes Budillon rabatel Voiron Budillon rabatel Voiron Budillon rabatel Voiron Budillon rabatel Voiron Guérin SAS Guérin SAS Neho Ponts de Cé m3 24 sac de 0,25 m3 m3 m3 3 m rouleau 2 m x 50 mL m² m3 12 15 10 0,5 7 80 13 m3 m3 m3 m3 m3 3 m 210 570 790 32,5 53 35 107,63 107,63 107,63 67,5 67,5 67,5 22 602,3 € 61 349,1 € 85 027,7 € 2 193,8 € 3 577,5 € 2 362,5 € 177 112,9 € Allamanno Allamanno Allamanno Allamanno Allamanno Allamanno Fournitures matériel Tranchées (largeur : 20 cm / profondeur : 1 m) en terrain pentu (estimée à 35 °) Tranchées (largeur : 10 cm / profondeur : 50 cm) u ml ml 1 170 320 2979,22 30,85 20,57 2 979,2 € 5 244,5 € 6 582,4 € 14 806,1 € Valsoleil SCA Allamanno Allamanno Fourniture sur le chantier de Grave calcaire la rivière 0/12 (“balthazar”) Fourniture sur le chantier de Grave 0/31.5 concassé silice calcaire Durance (“préparation routière”) sur le chantier de Mélange 0/20 mixte lavé (“mélange à béton”) Fourniture Transport m3 3 m m3 9 17 12 36,7 32 36 528,5 € 848,6 € 760,3 € Fourniture d'étiquettes pour les espèces végétales Fourniture de panneaux informatifs en grès émaillé u u 200 18 15 500 3 000,0 € 9 000,0 € u 1 200 200,0 € mois 4 2500 10 000,0 € u 1 5000 5 000,0 € Autres Fourniture de sable neutre (à tester sur place) Transport Fourniture Fourniture Fourniture Fourniture Fourniture Fourniture Fourniture Lot 3 : Mise en place des enrochements et des éboulis Enrochements Mise en Mise en Mise en Eboulis Mise en Mise en Mise en de tourbe blonde (pH : 3,8 / densité 0,048) 3 m 3 - transport inclus de tourbe brune (pH : 5,6 / densité 0,091) d'argile de terre végétale de géotextile 700 m² - transport inclus de bâche de tuf place place place place place place sur sur sur sur sur sur le le le le le le chantier chantier chantier chantier chantier chantier de de de de de de l'enrochement schisteux l'enrochement calcaire l'enrochement siliceux l'éboulis schisteux l'éboulis calcaires l'éboulis siliceux Lot 4 : Arrosage Lot 5 : Parcours 1,6 1,56 1,76 inclus 14,4 26,52 21,12 Lot 6 : Etiquetage et panneaux informatifs 2 137,4 € Budillon rabatel Voiron Briançon béton SAB agrégats Briançon béton SAB agrégats Briançon béton SAB agrégats 12 000,0 € Lot 7 : Barrière de délimitation avec l'espace recherche Fourniture d'une barrière bois, largeur 5m Lot 8 : Conducteur de travaux 200,0 € Jardin Botanique 10 000,0 € Embauche d'une personne compétente responsable de la réalisation du projet sur 4 mois ? Lot 9 : Expertise en études géotechniques stabilité des enrochements mission G12 par Fondasol Grenoble TOTAL HT TOTAL TTC 5 000,0 € Fondasol Grenoble 355 579,0 € 425 272,5 € Figure 16 : Devis estimatif global Le prix obtenu d’environ 360 000 euros constitue un coût indicatif à nuancer selon l’évolution du projet et le choix des matériaux sur le terrain des carrières lors de sa réalisation. Cependant, il s’agit d’un coût qui découle d’une étude précise et qui reflète l’enveloppe globale nécessaire à la réalisation de l’aménagement. 9 Discussion Les résultats de cette étude mettent en avant le projet ambitieux porté par le Jardin Botanique pour présenter la flore des Alpes présente aux alentours du Lautaret. L’étude comporte tous les éléments nécessaires au lancement du projet (demandes éventuelles de subventions, négociations avec les fournisseurs, récolte et mise en culture des végétaux en pépinière, etc.). Quelques nuances importantes sont à considérer au regard des résultats. - La topographie projetée. Toute la zone est de la partie calcaire (Figure 9) nécessite d’importants travaux de terrassement et notamment un large volume de déblais. Cependant, la profondeur de la roche mère déterminera la topographie du site ; en effet, celle-ci a été estimée à deux mètres selon les résultats d’études antérieures menées sur des sols semblables aux alentours du Jardin Botanique, mais rien ne permet de rendre cette supposition comme résultat acquis. - La transposition écologique des différents milieux. Clairement exprimés lors de la présentation des résultats, le caractère innovant et l’absence de recul en terme de cultures des différentes espèces amènent à un certain nombre d’incertitudes à prendre en compte au regard de ces résultats. Ceux-ci sont théoriques et indispensables au lancement du projet ; ils seront cependant voués à être modifiés selon l’évolution de la zone et des milieux écologiques. Un exemple qui illustre l’absence de recul et le caractère expérimental du projet est le milieu de la combe à neige ; en effet, il n’est pas aisé de déterminer la durée de maintien de la neige à cet endroit. De cette durée dépendront les conditions du milieu (hydromorphie) et donc son fonctionnement durant la période estivale. Un voile d’hivernage pourrait être envisagé. La prise en compte du caractère évolutif de ces résultats constitue aussi bien une incertitude du point de vue paysager pour le Jardin Botanique qu’un terrain d’expérimentations riche d’informations. En effet, la culture “expérimentale” de certaines espèces permettra d’appréhender davantage leurs besoins spécifiques et ainsi le fonctionnement écologique des milieux. - L’estimation du coût. L’étude du coût a été réalisée à partir de devis et reflète l’ampleur du projet et les apports financiers à investir. Cependant, trois points méritent d’être soulignés : le projet est voué à être réalisé d’ici cinq ans, les coûts seront donc à actualiser ; certains avenants sont à prévoir (risque d’évolution du projet) ; enfin du choix des fournisseurs, selon les qualités des matériaux, peut varier le coût global de l’aménagement. Ces facteurs sont à prendre en compte pour les éventuelles demandes de subventions. - La maintenance. Celle-ci était difficilement évaluable à ce stade. Le Jardin Botanique dispose de 2,5 postes à temps plein pour son entretien et son aménagement. L’apport des stagiaires et des collaborateurs bénévoles, malgré son importance et sa nécessité, est difficilement quantifiable. Aussi, cela pose une seconde incertitude quant à l’estimation du coût global du projet. Enfin, il pourrait être intéressant d’étudier la méthode à employer pour la récolte et la mise en culture des espèces végétales caractéristiques des milieux écologiques. Cet axe se rapproche du domaine de l’éthique. Est-il envisageable de récolter des “pièces” de milieux naturels pour les réintroduire à l’altitude du Jardin Botanique? A première vue, cela faciliterait la maintenance minutieuse à apporter à certains milieux (pelouses en équilibre minimisant le phénomène de compétition notamment) ; à long terme, rien n’est moins sûr, sans compter que cela pertuberait un milieu naturel. Dans tous les cas, la mise en place de ces milieux met en évidence une organisation minutieuse et une réflexion préalable quant à ces méthodes de transposition (semis, boutures, transplantation, etc.). Références bibliographiques Aubert S., Bec S., Choler Ph., Douzet R., Michalet R., Thuiller W. (2011) Flore et végétation de la région du Lautaret et du Briançonnais. Partie 1. Eléments d’écologie alpine. Cahiers du Lautaret N°2, Ed. SAJF, 76 p. Parc national des Ecrins (2007) - A la découverte des fleurs des Alpes, 350 espèces dans leur milieu. 2ème Ed. Glénat, 431 p. Manneville, O., Vergne, V., Villepoux, O., et al. (2006) - Le monde des tourbières et des marais. 2ème Ed. Delachaux & Niestlé, 320 p. Lambert, K. (1996) – Diversité des sols à l’étage alpin dans la région du Lautaret-Galibier. Diplôme d’Etudes Approfondies « Ecosystèmes Continentaux Arides Méditerranéens et Montagnards », Faculté des sciences de Saint-Jérôme, Marseille III et Laboratoire d’Ecologie Alpine, Université Joseph Fourier, Grenoble I. 35p. J. Debelmas, L. Richard, A. Bocquet, A. Garcin, L. Genest, L. Leseigneur, J.-F. Lyon-Caen, J.-F. Noblet, G. Pautou, J.-P. Zuanon (1999) - Les Alpes ; la géologie, les milieux, la faune et la flore, les hommes. Ed Delachaux et Niestlé, 319 p. 10 Annexes ANNEXE 1 : Documents d’esquisse Combe à neige Cascade Arbres existants Eboulis calcaire Eboulis siliceux Pelouse Eboulis schisteux Mégaphorbiaie (déjà existante) Zone marécageuse Pelouse à Eryngium (déjà existante) Pinède de pin sylvestre (déplacée) Figure 1 : Esquisse d’aménagement, P. Renault Légende : Zone de crête haute (hauteur à déterminer) Surface à niveau (selon la profondeur de la roche mère) Surface en relief (existant, à créer ou à modifier) Surfaces conservées en l’état actuel Sens de la pente Figure 2 : Esquisse des reliefs, P. Renault Figure 3 : Croquis, vue Sud > Nord, P. Renault Figure 4 : Croquis, vue Ouest > Est, P. Renault 11 Figure 4 : Photomontage P. Renault ANNEXE 2 : La maquette de travail 1,7 m 1,7 m Maquette de travail en argile. Réalisation : Ph. Danton & P. Renault. Photographie : P. Renault, 25/07/2011 ANNEXE 3 : La succession de plans dans le paysage alpin, une incitation au déplacement Depuis le refuge de Villar d’Arène, Photographie : P. Renault, 29/05/2011 Au-dessus de Villar d’Arêne, Photographie : P. Renault, 29/05/2011 12 ANNEXE 4 : L’intégration de l’irrigation au projet Réservoir (20 L/s, 72 m3/h) Zone expérimentale Conduite pour alimenter la cascade (débit désiré inconnu, nécessite réglable) longueur : 99 ml. Conduite destinée à limiter les pertes dues à l’écoulement à surface libre actuel longueur : 68,3 ml. une vanne Code couleur Arrosage aérien conduite principale (63 ml.) secteur 1 : zones humides secteur 2 : zones d’adret secteur 3 : zones arides secteur 4 : zones d’ubac Arrosage goutte-à-goutte secteur 5 : goutte-à-goutte 1 Emplacement du programmateur secteur 6 : goutte-à-goutte 2 secteur 7 : goutte-à-goutte 3 Figure 1 : Plan général de l’irrigation du projet Irrigation, plan général Absence d’échelle Nord - 2 turbines 360 ° - 1 turbine 180 ° - conduite secondaire, longueur : 38 ml. Secteur 1 : zones humides Absence d’échelle Figure 2 : Plan de l’irrigation du projet, secteur 1 : zones humides Nord 13 - 1 turbine 360 ° - 10 turbines 180 ° - conduite secondaire, longueur : 93 ml. Secteur 2 : zones d’adret Absence d’échelle Nord Figure 3 : Plan de l’irrigation du projet, secteur 1 : zones d’adret - 2 turbines 360 ° - conduite secondaire, longueur : 35 ml. Secteur 3 : zones arides Absence d’échelle Nord Figure 4 : Plan de l’irrigation du projet, secteur 3 : zones arides - 8 turbines 180 ° - conduite secondaire, longueur : 41 ml. Secteur 4 : zones d’ubac Absence d’échelle Figure 5 : Plan de l’irrigation du projet, secteur 4 : zones d’ubac Nord 14 secteur 5 : goutte-à-goutte 1 / longueur : 51 ml. secteur 6 : goutte-à-goutte 2 / longueur : 114 ml. secteur 7 : goutte-à-goutte 3 / longueur : 105 ml. Secteurs 5, 6, 7 : goutte-à-goutte Absence d’échelle Nord Figure 6 : Plan de l’irrigation du projet, secteurs 5, 6, 7 : goutte-à-goutte ANNEXE 4 : Transposition écologique des milieux 1. Eboulis siliceux grossiers à oseille à deux styles et adénostyle à feuilles blanches (67 m²) Le milieu se retrouve à l’étage alpin entre 2300 et 2500 m, soit à plus haute altitude que dans le milieu superficiel à reconstituer au sein du Jardin Botanique. Il s’agit d’un substrat drainant pas trop sec. Les gros blocs se retrouvent en bas de pente avec des éléments plus fins entre ces blocs. - Profil du sol reconstitué : 20 cm : mise en place d’un arrosage goutte-à-goutte à débit réglable. 20-0 cm : blocs siliceux du moins gros au plus gros de façon progressive dans le sens de la pente. 0-50 cm : mélange sable siliceux-gravier-terre du Jardin Botanique en proportions équivalentes. 50 cm : pose d’un géotextile. 20 cm 0 cm 50 cm - Arrosage : aérien et en profondeur nécessaire (goutte-à-goutte). Principales espèces Adenostyles leucophylla, Luzula alpinopilosa, Oxyria digyna, Cryptogramma crispa, Polystichum lonchitis, Cardamine resedifolia, Epilobium anagallidifolium, Festuca violacea, Leucanthemopsis alpina. 2. Rochers siliceux (194,5 m²) Principales espèces Eritrichium nanum, Saxifraga retusa, Silene exscapa, Saxifraga bryoides, Primula hirsuta, Artemisia umbelliformis, Artemisia eriantha. Le milieu permet le développement d’espèces saxicoles et les massifs sont couverts de lichens (tâches jaunes-verdâtres / Rhizocarpon geographicum) caractéristiques du milieu siliceux. - Profil du sol reconstitué : Il s’agit de reconstituer le milieu à partir de la superposition et l’encastrement de blocs de toutes tailles. La méthode retenue est l’empilement de blocs avec le dépôt d’une couche de substrat dans les interstices et les cavités. Le substrat est composé de sable siliceux et de terre du Jardin Botanique dans les proportions respectives 1/3 et 2/3. - Arrosage : aérien et en profondeur nécessaire (goutte-à-goutte). 3. Pelouse rase à fétuque de Haller (2,3 m²) 0 cm Le milieu se rencontre aux étages subalpin supérieur et alpin (à partir de 2000 jusqu’à 2900 m d’altitude). Cette pelouse à végétation ouverte se développe le plus souvent sur les pentes des buttes siliceuses. Il s’agit d’un milieu sec. - Profil du sol reconstitué : 0-40 cm : mélange composé de sable siliceux, cailloux siliceux (granulométrie 10-100), terre du Jardin Botanique et de terre végétale selon les proportions suivantes : sable siliceux (2/9) cailloux siliceux (10-100) (4/9) terre du jardin (1/6) terre végétale (1/6). 40 cm : pose d’un géotextile. 40 cm Principales espèces Festuca halleri, Agrostis rupestris, Dianthus pavonius, Veronica allionii, Veronica fruticans, Minuartia verna, Sempervivum arachnoideum, Alchemilla glaucescens, Juncus trifidus, Plantago serpentina. - Arrosage : aérien. 15 4. Bas-marais alcalin à laîche de Davall (62 m² / périmètre : 30,5 m) Ce milieu de l’étage subalpin est le groupement classique de bas-marais sur substrat calcaire. Il se développe dans les replats de fond de vallée et le long des ruisseaux. Il correspond aux tourbières minérotrophes plutôt oligotrophes. Le climat peut être varié (humide à sec, chaud à froid). C’est un milieu bien imbibé situé sous ou juste au niveau général de l’eau. L’oxygénation de substrat y est moyenne à faible. L’épaisseur de la tourbe peut être très faible à très forte, plus ou moins dégradée. - Profil du sol reconstitué : L’eau doit être peu courante, bien calcaire et basique. Le substrat proposé est de la tourbe brune (pH : 5,6 / densité 0,091) et des mousses hypnacées (à mettre en place par bouturage à partir du marais sous le Jardin Botanique). Un soubassement en tuf pour consolider et filtrer l’eau acide (afin d’alimenter le bassin par capillarité) est préconisé. La profondeur du basmarais augmente dans le sens Nord-Est / Sud-Ouest, de 10 cm au plus haut à 50 cm au plus bas. Une partie d’eau libre est entretenue dans la zone la plus profonde afin d’éviter le refermement du marais dans le temps. Le fond du bas-marais est bâché et des géotextiles délimitent les différentes couches. La fixation des géotextiles et des bâches sur les bords doit être pensée avec de grosses pierres éventuellement cimentées entre elles. eau naturellement Au plus haut : plutôt acide 0-10 cm : substrat composé de tourbe brune et de mousses hypnacées. 10 cm 10 cm : pose d’un géotextile. 10-30 cm : sous-bassement en tuf. 30 cm : pose d’un géotextile. 30+ cm : pose d’une bâche. 0 cm eau moins acide - Arrosage : aérien. 5. Pelouse de crêtes à élyne queue de souris (2 m²) 50 cm 0 cm Ce milieu est une formation des sommets de versant et de croupes ventées. Son faciès type se situe en ubac sur sols profonds très humifères mais peu fertiles. - Profil du sol reconstitué : Il s’agit de reconstituer le milieu sur 40 cm de profondeur à partir d’un mélange de tourbe blonde (pH : 3,8 / densité 0,048), sable siliceux et terre du Jardin Botanique dans les proportions suivantes : tourbe blonde (3/4) sable (1/12) terre du jardin (2/12). Principales espèces Carex davalliana, Swertia perennis, Pinguicula vulgaris, Juncus arcticus, Juncus alpinoarticulatus, Carex nigra, Carex flava, Carex panicea, Trichophorum cespitosum, Eriophorum latifolium, Equisetum palustre, Selaginella selaginoides, Primula farinosa, Potentilla erecta, Bartsia alpina, Tofielda calyculata, Dactylorhiza alpestris, Schoenus ferrugineus, Salix foetida, Salix caesia. 40 cm - Arrosage : aérien. Principales espèces En ubac : Kobresia myosuroides, Oxytropis campestris, Pedicularis verticillata, Polygonum viviparum, Lloydia serotina, Minuartia verna, Pachypleurum mutellinoides, Gentiana brachyphylla, Veronica aphylla, Gentiana nivalis, Sedum atratum. En adret : Sesleria caerulea. 6. Groupements de bords de ruisseau (15,5 m² de bords, 13 m² de ruisseau, périmètre : 34 m) Ce milieu se rencontre à l’étage alpin et subalpin dans son habitat naturel. Les caractéristiques principales du sol sont les suivantes : un sol hydromorphe, peu drainant et une profondeur inégale très variable selon les endroits. - Profil du sol reconstitué : 0 cm : couverture de cailloux quelconques (granulométrie 10-100) sur l’argile, en protection. 0-20 cm : argile. 20 cm : pose d’un géotextile. 0 cm 20 cm Principales espèces Saxifraga stellaris, Arabis subcoriacea, Gentiana bavarica, Juncus triglumis, Carex capillaris, Carex frigida, Ranunculus glacialis, Saxifraga aizoides. - Arrosage : aérien. 7. Landine à airelles et lande à rhododendron ferrugineux (11,5 m²) Ce milieu est une formation d’ubac qui se rencontre à l’étage alpin et subalpin dans son habitat naturel. Il se développe plutôt sur un substrat acide et drainant dans les secteurs bien enneigés. Cette formation est dominée par des arbrisseaux de la famille des éricacées ; ainsi, la réussite de transposition du milieu va dépendre à la fois de la structure du sol mais surtout de la présence des champignons symbiotiques (mycorhize) nécessaires à leur croissance. - Profil du sol reconstitué : Il s’agit de reconstituer le milieu sur 50 cm à partir d’un mélange de tourbe blonde (pH : 3,8 / densité 0,048), de sable siliceux et terre du Jardin Botanique dans des proportions équivalentes. Un géotextile est mis en place en profondeur. - Arrosage : aérien. 0 cm 50 cm Principales espèces Rhododendron ferruigenum, Luzula sieberi, Arnica montana, Astrantia minor, Vaccinum gaultherioides, Vaccinum myrtillus, Juniperus sibirica, Homogyne alpina, Vaccinum vitis-idaea, Arctostaphylos uva-ursi, Helictotrichon versicolor, Huperzia selago, Daphne striata, Cetraria islandica (lichen). 16 8. Rochers calcaires (142 m²) Ce milieu de l’étage alpin permet le développement d’espèces saxicoles. Principales espèces Carex rupestris, Petrocallis pyrenaica, Saxifraga caesia, Saxifraga paniculata. - Profil du sol reconstitué : Il s’agit de reconstituer le milieu à partir de la superposition et l’encastrement de blocs de toutes tailles. La méthode retenue est l’empilement de blocs avec le dépôt d’une couche de substrat dans les interstices et les cavités. Le substrat est composé de sable calcaire et de terre du Jardin Botanique dans les proportions respectives 1/3 et 2/3. - Arrosage : aérien et en profondeur nécessaire (goutte-à-goutte). 9. Pelouse rase à laîche et saules nains (6 m²) Ce milieu est une formation de l’étage subalpin et alpin. Le groupement de carex (étage subalpin) est une formation mésophile. Le groupement de saules nains (étage alpin) est une formation basse qui se rencontre sur les pentes rocailleuses plutôt calcaires et longuement enneigées. Principales espèces 0 cm - Profil du sol reconstitué : Il s’agit de reconstituer le milieu sur 50 cm de profondeur à partir d’un mélange de terre du Jardin Botanique et de cailloux calcaires (granulométrie 10-20) dans les proportions respectives 2/3 et 1/3. Un géotextile est mis en place en profondeur. 50 cm - Arrosage : aérien. Carex sempervirens, Nardus stricta, Veronica allionii, Gentiana acaulis, Meum athamanticum, Potentilla grandiflora, Antennaria dioica, Luzula nutans, Centaurea uniflora, Arnica montana, Dianthus pavonius, Gentianella campestris, Euphrasia minima, Botrychium lunaria, Nigritella sp. plur., Viola calcarata, Cerastium arvense subsp. 10. Pelouse d’affinité steppique (42 m²) Ce milieu est une formation caractéristique des zones à aridité estivale forte qui se développe à l’étage collinéen et montagnard inférieur soit à une altitude inférieure du Jardin Botanique alpin. Il présente deux aspects : la lande à genévrier sabine ou la pelouse à poacées et fabacées. Le substrat est fin et très drainant. - Profil du sol reconstitué : Il s’agit de reconstituer le milieu à partir d’un mélange de sable siliceux et de terre du Jardin Botanique sur 50 cm en proportions équivalentes. Un géotextile est mis en place en profondeur. 0 cm 50 cm - Arrosage : aérien. 11. Pinède de pin sylvestre (17 m²) 0 cm Ce milieu existe déjà au sein du Jardin Botanique alpin dans la zone de présentation de la flore des Alpes. Il s’agit de déplacer les pins existants. - Profil du sol reconstitué : Il s’agit de reconstituer le milieu à partir de terre du Jardin Botanique mise en place sur 50 cm de profondeur. 50 cm - Arrosage : aérien. 12. Eboulis calcaires grossiers à tabouret à feuilles rondes (105 m²) Le milieu se retrouve à l’étage alpin entre 2300 et 2500 m, soit à plus haute altitude que dans le milieu superficiel à reconstituer au sein du Jardin Botanique. Il s’agit d’un substrat grossier avec très peu d’éléments fins ; le sol est donc très drainant, frais et sec en période estivale. - Profil du sol reconstitué : 0-15 cm : couverture de cailloux calcaires granulométrie 20-100. 15-50 cm : mélange sable calcaire et terre du Jardin Botanique en proportions équivalentes. 50 cm : pose d’un géotextile. - Arrosage : aérien. 0 cm 15 cm 50 cm Salix retusa, Salix reticulata, Saxifraga androsacae, Dryas octopetala, Carex parviflora, Soldanella alpina, Sagina saginoides, Veronica alpina, Gnaphalium hoppeanum, Poa alpina, Polygonum viviparum, Silene acaulis, Hornungia alpina, (Salix breviserrata). strictum. Principales espèces Juniperus sabina, Stippa capillata, Stipa pennata, Koeleria vallesiana, Festuca valesiaca, Astragalus alopecurus, Nonea pulla, Oxytropis pilosa, Poa perconcinna, Silene otites, Chondrilla juncea, Botriochloa ischaemum, Herniaria hirsuta, Salvia aethiopis. Principales espèces Minuartia laricifolia, Sedum montanum, Sedum album, Sempervivum tectorum, Polygala chamaebuxus, Melampyrum pratense, Orthilia secunda, Brachypodium rupestre, Deschampsia flexuosa. Principales espèces Noccaea rotundifolia, Viola cenisia, Adenostyles alpina, Cerastium latifolium, Silene vulgaris subsp. prostrata, Campanula alpestris, Brassica repanda, Astragalus australis, Erysimum jugicola, Berardia subacaulis. 17 13. Combe à neige à saule herbacé (13 m²) Ce milieu est une formation de l’étage alpin située au fond de petites cuvettes longuement enneigées. Sa structure est complexe. Il s’agit de sols profonds riches en argile en raison du lessivage. On parle de pédoclimat contrasté : le sol y est hydromorphe durant une très courte durée qui suit la fonte des neiges (3 semaines) et peut être très sec en période estivale. - Profil du sol reconstitué : 2-0 cm : apport de matière organique (humus) en surface favoriser la mise en place du milieu et des espèces. 0-5 cm : mélange cailloux calcaires (granulométrie 5-10), sable calcaire et terre du Jardin Botanique en proportions équivalentes. 5-20 cm : mélange sable calcaire et terre du Jardin Botanique en proportions respectives 1/3 et 2/3. 20-50 cm : argile. 50 cm : pose d’un géotextile. 0 cm 5 cm 20 cm 50 cm - Arrosage : aérien. Principales espèces Salix herbaceae, Alchemilla pentaphyllea, Arenaria biflora, Gnaphalium supinum, Sibbaldia procumbens, Cardamine bellidifolia subsp. alpina, Potentilla brauneana, Taraxacum alpinum, Androsace adfinis subsp. brigantiaca. Dans les faciès rocailleux : Arabis caerulea, Saxifraga androsacea, Gnaphalium hoppeanum, Gentiana orbicularis, Saxifraga exarata. 14. Lande à genévrier nain (13 m²) Ce milieu est une formation des étages montagnard supérieur et alpin que l’on retrouve principalement sur les adrets acides ou alcalins. Le sol qui le compose est drainant avec le développement d’espèces à tendance xérophile résistantes au déneigement précoce et au gel. - Profil du sol reconstitué : Il s’agit de reconstituer le milieu à partir de terre du Jardin Botanique mise en place sur 60 cm de profondeur. La pente est estimée inférieure à 30° pour la bonne croissance des végétaux. Un apport de sable siliceux lors de la mise en place est préconisé. 0 cm 60 cm - Arrosage : aérien. Principales espèces Juniperus sibirica, Vaccinium gaultherioides, Vaccinum myrtillus, Arctostaphylos uva-ursi, Avenella flexuosa, Hypericum richeri, Cotoneaster juranus. 15. Rochers schisteux (70 m²) Ce milieu de l’étage alpin permet le développement d’espèces saxicoles. Principales espèces Androsace helvetica, Campanula cenisia, Herniaria alpina, Artemisia umbelliformis, Artemisia genipi. - Profil du sol reconstitué : Il s’agit de reconstituer le milieu à partir de la superposition et l’encastrement de blocs de toutes tailles. La méthode retenue est l’empilement de blocs avec le dépôt d’une couche de substrat dans les interstices et les cavités. Le substrat est composé de sable neutre-acide et de terre du Jardin Botanique dans les proportions respectives 1/3 et 2/3. - Arrosage : aérien et en profondeur nécessaire (goutte-à-goutte). 16. Eboulis schisteux à liondent des montagnes (65 m²) Ce milieu de l’étage alpin est très riche en espèces. Le substrat possède un pH plutôt acide et est constitué d’éléments fins ; sa capacité de rétention en eau est plus forte que dans les autres éboulis. Il rassemble des espèces des éboulis acides et des éboulis alcalins, mais empêche le développement d’espèces typiques des éboulis grossiers plus secs. Il s’agit donc d’un sol drainant en surface mais frais avec une forte capacité de rétention en eau sous la couverture de cailloux. - Profil du sol reconstitué : 0 cm : mise en place d’un arrosage goutte-à-goutte. 0-10 cm : couverture de cailloux schisteux (granulométrie 10-200) plutôt neutre-acide pour permettre le développement des plantes calcifuges. 10-50 cm : sol issu de la dégradation du schiste (argilo-schisteux). 50 cm : pose d’un géotextile. Principales espèces 0 cm 10 cm 50 cm - Arrosage : aérien et en profondeur nécessaire (goutte-à-goutte). Leontodon montanus, Cerastium latifolium, Anemone baldensis, Oxytropis foetida, Brassica repanda, Saxifraga biflora, Saussurea depressa, Campanula cenisia, Linaria alpina, Crepis pygmaea, Saxifraga oppositifolia, Androsace vitaliana, Doronicum grandiflorum, 17. Pelouse à fétuque violette et laîche ferrugineuse (1,2 m²) 0 cm La pelouse à fétuque violette et laîche ferrugineuse se développe plutôt sur substrat acide et sur les pentes fortes. - Profil du sol reconstitué : Il s’agit de reconstituer le milieu sur 40 cm de profondeur à partir d’un mélange de tourbe blonde (pH : 3,8 / densité 0,048), cailloux siliceux (granulométrie 10-50) et terre du Jardin Botanique dans les proportions suivantes : tourbe blonde (3/4) cailloux siliceux (1/12) terre du jardin (1/6). Un géotextile est mis en place en profondeur. - Arrosage : aérien. 40 cm Arabis alpina, Trisetum distichophyllum, Campanula alpestris, Ranunculus glacialis, Geum reptans, Achillea nana, Festuca quadriflora, Helictotrichon sedenense, Galium pseudohelveticum, Oxytropis campestris, Leucanthemopsis alpina, Oxytropis lapponica, Valeriana saliunca. Principales espèces Festuca violacea, Carex sempervirens, Avenella flexuosa, Senecio incanus, Arenaria multicaulis, Achillea nana. Sites plus humides et moins pentus : Plantago alpin, Luzula apinopilosa, Saxifraga bryoides. 18 18. Prairie à fétuque paniculée (82 m² dont 29 m² à reconstituer) Ce milieu de l’étage subalpin est une formation d’adret, intermédiaire entre prairie et pelouse, dense et très riche floristiquement. Le substrat qui le compose est principalement acide. Le milieu se développe sur des pentes faibles et sur des sols profonds (> 1 mètre). La compétition y est forte (allélopathie) mais les perturbations faibles. Ce milieu est déjà présent au sein du Jardin Botanique dans la zone de présentation de la flore des Alpes. Il doit être mis en valeur mais la structure du sol n’est pas à recréer ; le milieu étant naturellement adapté au sol du Jardin Botanique. 0 cm 50 cm - Profil du sol reconstitué : reprise de l’existant pour la partie la plus à l’ouest ; apport de terre du Jardin Botanique sur 50 cm pour la partie à recréer entre les rochers schisteux et l’éboulis calcaire. Principales espèces Potentilla grandiflora, Senecio doronicum, Gentiana acaulis, Gentianella campestris, Cerastium arvense subsp. strictum, Geum montanum, Veronica allionii, Helianthemum grandiflorum, Nigritella nigra, Traunsteiner globosa, Artemisia atrata, Allium lineare. Centaurea uniflora, Meum athamanticum, Trifolium montanum, Campanula barbata, Arnica montana, Phyteuma michelii, Luzula nutans, Paradisea liliastrum, Crepis bocconi, Pulmonaria angustifolia, Campanula thyrsoides, Trifolium alpinum, - Arrosage : aérien. ANNEXE 6 : Liste quantitative des matériaux matériau milieu S (m²) / lin. (m) ARGILE Bords de ruisseau 28,50 ARGILE Combes à neige 13,00 BÂCHE Bas-marais alcalins 77,25 BLOCS CALCAIRES granulométrie O,2 à 6 T Rochers calcaires (1) 95,00 BLOCS CALCAIRES granulométrie O,2 à 6 T Rochers calcaires (2) 47,00 BLOCS schisteux granulométrie 0,2 à 6 T Rochers schisteux 70,00 BLOCS SILICEUX granulométrie 0,2 à 6 T Eboulis siliceux 67,00 BLOCS SILICEUX granulométrie 0,2 à 6 T Rochers siliceux (1) 121,50 BLOCS SILICEUX granulométrie 0,2 à 6 T Rochers siliceux (2) 47,00 BLOCS SILICEUX granulométrie 0,2 à 6 T Rochers siliceux (3) 25,00 CAILLOUX CALCAIRE /gravier granulométrie 0/500 mm Combes à neige 13,00 CAILLOUX CALCAIRE /gravier granulométrie 0/500 mm Eboulis calcaires 105,00 CAILLOUX CALCAIRE /gravier granulométrie 0/500 mm Pelouses rases à carex 6,00 CAILLOUX SCHISTEUX /gravier granulométrie 0/500 mm Eboulis schisteux 65,00 CAILLOUX SILICEUX/gravier granulométrie 0/500 mm Bords de ruisseau 28,50 CAILLOUX SILICEUX/gravier granulométrie 0/500 mm Eboulis siliceux 67,00 CAILLOUX SILICEUX/gravier granulométrie 0/500 mm Pelouse à fétuque de Haller 2,30 CAILLOUX SILICEUX/gravier granulométrie 0/500 mm Pelouses à fétuque violette 1,20 GEOTEXTILE Bas-marais alcalins 154,50 GEOTEXTILE Bords de ruisseau 35,30 GEOTEXTILE Chemin Handicap 162,00 GEOTEXTILE Combes à neige 13,00 GEOTEXTILE Eboulis calcaires 105,00 GEOTEXTILE Eboulis schisteux 65,00 GEOTEXTILE Eboulis siliceux 67,00 GEOTEXTILE Landes à rhododendron 11,50 GEOTEXTILE Pelouse à fétuque de Haller 2,30 GEOTEXTILE Pelouse de crête 2,00 GEOTEXTILE Pelouse steppique 42,00 GEOTEXTILE Pelouses à fétuque violette 1,20 GEOTEXTILE Pelouses rases à carex 6,00 Grave 0/31.5 concassé silice calcaire (“préparation routière”)Chemin Handicap 162,00 Grave calcaire la rivière 0/12 (“balthazar”) Chemin Handicap 162,00 Mélange 0/20 mixte lavé (“mélange à béton”) Chemin classique 223,00 SABLE CALCAIRE granulométrie… Eboulis calcaires 105,00 SABLE CALCAIRE granulométrie… Rochers calcaires 142,00 SABLE neutre-acide granulométrie… Rochers schisteux 70,00 SABLE SILICEUX granulométrie… Eboulis siliceux 67,00 SABLE SILICEUX granulométrie… Landes à rhododendron 11,50 SABLE SILICEUX granulométrie… Pelouse à fétuque de Haller 2,30 SABLE SILICEUX granulométrie… Pelouse de crête 2,00 SABLE SILICEUX granulométrie… Pelouse steppique 42,00 SABLE SILICEUX granulométrie… Supplément de sable (Ph. Danton) 1273,00 SABLE SILICEUX granulométrie… Rochers siliceux 194,50 SOL SCHISTEUX Eboulis schisteux 65,00 TERRE DU JARDIN Combes à neige 13,00 TERRE DU JARDIN Eboulis calcaires 105,00 TERRE DU JARDIN Eboulis siliceux 67,00 TERRE DU JARDIN Landes à genévrier 13,00 TERRE DU JARDIN Landes à rhododendron 11,50 TERRE DU JARDIN Pelouse à fétuque de Haller 2,30 TERRE DU JARDIN Pelouse steppique 42,00 TERRE DU JARDIN Pelouses à fétuque violette 1,20 TERRE DU JARDIN Pelouses rases à carex 6,00 TERRE DU JARDIN Pinède de pin sylvestre 17,00 TERRE DU JARDIN Prairies à fétuque paniculée 29,00 TERRE DU JARDIN Rochers calcaires 142,00 TERRE DU JARDIN Rochers schisteux 70,00 TERRE DU JARDIN Rochers siliceux 194,50 TERRE VEGETALE Combes à neige 13,00 TERRE VEGETALE Pelouse à fétuque de Haller 2,30 TERRE VEGETALE Pelouse de crête 2,00 TOURBE BLONDE : 3,8 / densité 0,048) 11,50 Figure : Liste(pHquantitative des matériaux Landes à rhododendron TOURBE BLONDE (pH : 3,8 / densité 0,048) Pelouse de crête 2,00 TOURBE BLONDE (pH : 3,8 / densité 0,048) Pelouses à fétuque violette 1,20 TOURBE BRUNE (pH : 5,6 / densité 0,091) Bas-marais alcalins 62,00 TUF Bas-marais alcalins 62,00 E = S/(cos(arctan0,25)) 97,9 108,2 haut. / prof. (m) 0,20 0,30 vol. (m3) 5,70 3,90 5,00 2,00 3,00 0,20 5,00 2,00 3,00 0,07 0,15 0,17 0,10 0,10 0,17 0,18 0,03 475,00 94,00 210,00 13,40 607,50 94,00 75,00 0,87 15,75 1,00 6,50 2,85 11,17 0,41 0,04 0,10 0,05 0,05 0,18 0,33 0,33 0,17 0,17 0,09 0,03 0,25 0,10 0,33 0,40 0,12 0,18 0,17 0,60 0,17 0,07 0,25 0,07 0,33 0,50 0,50 0,67 0,67 0,67 0,02 0,07 0,07 0,17 0,30 0,30 0,20 0,20 16,20 8,10 11,15 18,38 47,33 23,33 11,17 1,92 0,20 0,07 10,50 127,30 64,83 26,00 1,52 18,38 11,17 7,80 1,92 0,15 10,50 0,08 2,00 8,50 14,50 94,67 46,67 129,67 0,26 0,15 0,13 1,92 0,60 0,36 12,40 12,40 TOTAUX vol. (m3) / S (m²) / lin. (m) TOTAUX arrondis vol. (m3) / S (m²) / lin. (m) 9,6 77,3 10,0 80 569,0 210,0 570,0 210,0 789,9 790,0 17,6 6,5 18,0 7,0 14,5 15,0 666,8 16,2 8,1 11,2 700,0 17,0 9,0 65,7 23,3 66,0 24,0 216,0 26,0 216,0 26,0 347,5 345,0 108,2 108,2 146,4 0,5 2,9 12,4 12,4 3,0 13,0 13,0 19