Irriguer mieux sans gaspiller - Chambre d`Agriculture de l`Ariège

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Irriguer mieux
sans gaspiller
L
'eau est un bien précieux, disponible en quantité limitée dans notre bassin AdourGaronne : elle doit être partagée entre tous les usagers (ménages, industriels,
irrigants…), tout en maintenant la salubrité et la biodiversité des rivières.
Le respect de quelques principes techniques simples doit vous permettre
d'économiser cette eau tout en maintenant vos rendements.
Adapter la dose aux cultures et au sol
Et en cas de pluie ?
En maïs,
privilégier des apports fréquents à faible dose,
sauf en sols à bonne réserve :
. S'il pleut moins de 10 mm, continuer le tour d'eau normalement
. S'il pleut plus de 10 mm, arrêter
le tour d'eau de 1 jour par tranche
de 5 mm de pluie, et reprendre le
tour d'eau ensuite (ex : 4 jours d'arrêt pour 20 mm de pluie) ; au delà
de 40 mm d'abats d'eau, compter
40 mm " stockés ".
. En grausses et boulbènes superficielles, apporter 25 mm tous
les 5-6 jours
Les
tensiomètres,
pour affiner le
pilotage
Les tensiomètres
et autres sondes
Watermark
permettent de connaître la disponibilité
de l'eau dans le sol
tout au long de la
campagne, à des
profondeurs différentes : un investissement utile, raisonnable et aidé
pour déclencher
les apports au bon
moment !
Les travaux régionaux et départementaux (méthode
Irrinov') montrent
que la conduite de
parcelles irriguées
en maïs avec des
sondes tensiométriques permet en
général d'économiser 1 à 2 passages
(300 à 500 m3/Ha)
par rapport à une
gestion empirique
en fonction de l'apparence de la
plante.
. En boulbènes moyennes et alluvions de rivières, 25 à 30 mm
tous les 7 jours
. En terrefort et alluvions profondes, 35 à 40 mm tous les 8-10
jours
Les besoins évoluent en cours de campagne
En début de campagne, ne pas déclencher trop vite pour favoriser l'enracinement : les
apports sont inutiles avant 10 feuilles, même en cas de forte chaleur. Au début, 20 mm suffisent.
En période de floraison-fécondation, éviter tout stress hydrique.
Lorsque l'épi est formé, réduire progressivement les doses. En fin de campagne, l'eau ne sera
plus valorisée quand l'Humidité du grain atteint 50%.
Mois
Stades
Elaboration du
rendement
Mai
Levée
Juin
12 feuilles
Juillet
Floraison
femelle
Août
Grain
laiteux
Nb rangs /épi
Nb de
Nombre de pieds/ha Longueur desépis
grains/épi
Nb d'épis / plante
Septembre
Octobre
Grain pâteux
50 %
Maturité
Poids de 1000 grains
Très forte
Forte
Sensibilité au
Stress hydrique
Stades
Besoins en eau
Risque de sécheresse
Période
d'irrigation
Croissante
Faible
Faible
Levée
12 feuilles
Faibles
Faible
Moyens
Moyen
10-12 feuilles
Floraison
femelle
Grain
laiteux
Elevés
Fort et fréquent
Grain pâteux
50 %
Maturité
En baisse
Moyen
Faible
Humidité grain 50%
Arvalis, Institut du Végétal
Adapter la dose aux cultures et au sol
En soja, l'irrigation s'impose mais les besoins sont
inférieurs de 20% à ceux du
maïs :
En Tournesol, l'irrigation, peu pratiquée, peut
. Ne pas arroser avant début floraison,
. En sols à réserve faible ou moyenne, apporter 25 à 30 mm tous les 6-7 jours, en sols à bonne réserve,
35 mm tous les 10-12 jours ;
. Irriguer jusqu'à 3 semaines avant récolte lorsque les premières gousses sont à maturité ; une dose de 20 mm suffit au
dernier passage.
En sorgho,
3 à 5 passages selon le sol suffisent, à
concentrer en période de floraison-fécondation.
apporter des gains de rendement significatifs
(+5 q/Ha).
. Irriguer en début et fin de floraison :
. En sols superficiels, apportez 2 à 3
tours d'eau de 30 mm, 1 ou 2 en
sols à réserve moyenne,
un seul en sols profonds
seulement en cas de
sécheresse.
. Eviter la pleine floraison
pour ne pas favoriser le
sclérotinia, surtout si des
pluies sont annoncées.
. Arrêter lorsque le dos du
capitule tourne au jaune.
Respecter les volumes autorisés sur la campagne
Les volumes dont on dispose au départ sont un élément du pilotage au même titre que la demande de la plante : ils ont
été attribués pour subvenir aux besoins 8 années sur 10. Il faut les respecter pour éviter les sanctions, par respect de l'environnement et par solidarité pour les usagers de l'aval qui ont besoin aussi de la ressource. Pour les irrigants qui n'ont pas directement connaissance de cette autorisation (gestion collective), il convient de se baser sur le tableau suivant (ratios indicatifs
en m3/Ha) :
m3/Ha
grausses
boulbènes
terreforts
Mais tournesol soja sorgho
3500
2800
2000
900
600
0
2500 1800
2000 1500
1800 1000
céréales,
prairie luzerne pois maraichage vergers
colza
600
1000 1500 800
3000
3000
500
800 1300 600
3000
3000
0
600
0
0
3000
3000
Bien régler le matériel
. Couverture intégrale : 8H de position au maximum
Choisir l'implantation selon la direction et la force du vent
dominant : une implantation en 18x21 quinconce est préférable dans nos zones irriguées parfois ventées. Eviter de placer
plus de 13 arroseurs par tertiaire pour ne pas entraîner des
chutes de pression en bout de ligne (sous-arrosage).
Bien connaître la dose apportée : il est nécessaire pour cela
de connaître le débit des arroseurs, fonction de la buse et de
la pression relevée à l'arroseur. Un arroseur avec une buse
11 :64'' (4,37 mm) débite 1,4 à 1,5 m3/h pour des pressions
de 3,5 à 4 bars. La dose est donnée par la formule suivante :
(1000 x débit x temps d'arrosage) / (Implantation). Par exemple (1000 x 1,4 x 8) / (18 x 21) = 29.6 mm : pour 8H d'arrosage en implantation 18x21, on apporte 30 mm : sauf en sols
à bonne réserve, les positions supérieures à 8H sont donc à
proscrire !
. Enrouleurs : adapter la vitesse d'avancement du flexible
A l'implantation, viser un écartement entre passages de 1,35 x
portée du jet. Bien connaître la dose apportée, pour cela :
- Vérifier le débit au compteur de la borne ou par les aba-
ques du canon, fonction de la pression
au canon et du diamètre de buse;
- Mesurer cette pression au canon avec
un manomètre (4 bars est un minimum
pour la plupart des canons), adapter la
taille de la buse à cette pression : avec
une buse de 22 mm pour 5 bars disponibles, le débit sera de 35 à 40 m3/h.
- Régler la vitesse d'avancement pour
apporter la dose choisie par la formule suivante : Dose en mm = 1000 x débit / (vitesse x
écartement). Par exemple pour un débit de 36 m3/h,
une vitesse de 20 m/h et un écartement de 65 m, la dose sera
de 27,7 mm. Ne pas hésiter à accélérer cette vitesse en
début et fin de campagne !
En pivot et rampe frontale, vérifier régulièrement le fonctionnement correct des asperseurs (rotation, obstruction), l'alignement des travées, les pressions, le fonctionnement du canon
terminal (c'est lui qui irrigue la plus grande surface), la répartition de la dose le long de la rampe de temps à autre (avec
des seaux).
Profitez des aides pour améliorer le matériel
Le Plan Végétal Environnement permet
d'obtenir des aides aux équipements pour
optimiser le pilotage et économiser de l'eau :
stations météo, thermo-hygromètres, anémomètres, tensiomètres sont concernés mais
aussi les système de régulation électronique
(canon-enrouleurs), les systèmes brise jet,
les vannes programmables pour automati ser les couvertures intégrales…Le taux
d'aide (unique) est de 40% sur du matériel
neuf pour un montant minimum de 750 € et
maximum de 30 000 € (contact antenne de la
Chambre d'Agriculture à Villeneuve-duParéage).
Pour toute information :
Chambre d’agriculture,
antenne de Villeneuve du Paréage
(09100), Cantegril
Tél 05 61 60 15 30.
Mail : [email protected]
www.ariege.chambagri.fr
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