Flyer journées Piette

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S’inscrivant tout d’abord dans la continuité de la sociologie pragmatique en se sur l’action des individus dans focalisant des contextes festifs et religieux, le chercheur Albert Piette s’en dégage progressivement pour penser de front la différence anthropologique. En effet, selon lui, la sociologie générale et la pratique de l’ethnographie, occupées à saisir des fonctionnements de groupes et un social a priori toujours-­‐déjà là, contribuent à l’oubli de ce qui constitue et fonde l’existence des êtres humains, lesquels sont pourtant au principe des entités que les chercheurs en sciences sociales décrivent au sein de leurs recherches. Afin de remplir le « vide existentiel » laissé par les sciences sociales, Albert Piette opère une succession de déplacements du regard s’appuyant sur quatre principes que sont la singularité, l’exhaustivité, la réalité et la continuité. La mise en œuvre de ces principes s’accompagne d’une méthodologie particulière : la phénoménographie. Celle-­‐ci consiste à suivre et à se focaliser sur un être singulier à la fois, un être qui se trouve alors dépouillé, dans un premier temps du moins, de ses caractéristiques culturelles et sociales. Si cette proposition ouvre la voie à une palette d’enquêtes attrayantes, elle ne manque pas de susciter la perplexité dans le monde académique. C’est que la phénoménographie a été récemment attachée à ce que son initiateur nomme « l’anthropologie existentiale » allant de pair avec l’affirmation d’une ontologie arelationnelle faisant des individus observés des êtres dont la nature profonde tendrait vers le détachement et la solitude. Depuis deux ans, un groupe de jeunes chercheuses et chercheurs s’est réuni dans le but d’explorer les potentialités heuristiques de la phénoménographie et ses limites à partir d’enquêtes originales. Un ouvrage collectif intitulé Des instants et des jours. Observer et décrire l’existence (Haug, B., Torterat, G. & Jabiot I. (éd.), Paris, Pétra, 2016) est le fruit de ces réflexions autour de la phénoménographie comme programme ancré dans des projets de recherche individuels qui le mettent à l’épreuve de la réalité. Comment qualifier cet entre-­‐deux supposé de l’interaction ? Comment articuler l’être-­‐isolé à un être-­‐à-­‐plusieurs dans le jeu musical ? Quels sont les appuis humains, mais aussi matériels, à l’existence utilisés pour réaliser un travail d’assistante sociale ? Quel lien la phénoménographie peut-­‐
elle entretenir avec la notion d’expérience en phénoménologie ? Est-­‐il possible de faire tenir la radicalité du pari anti-­‐relationniste à la suite de ces analyses ? Autant de questions qui seront soumises à la discussion et remises à l’enquête au sein de ces deux journées d’étude dont la visée fondamentale consiste en une valorisation d’un outil d’observation et de description qui bouscule nos manières de pratiquer la recherche et ouvre la voie à des pistes prometteuses mais également à des retours inattendus aux propositions des fondateurs des sciences de la société. ©Fotolia DE LA PHÉNOMÉNOGRAPHIE À L’ANTHROPOLOGIE DE L’EXISTENCE : UN PROGRAMME EN QUESTIONS LES 29 ET 30 SEPTEMBRE 2016 – GEOPOLIS Avec les interventions de : Albert Piette Gwendoline Torterat Maëlle Meigniez Benoît Haug Marine Kneubühler Yannis Papadaniel Et la participation de Solène Froidevaux Pierre-­‐Nicolas Oberhauser Matthieu Thomas Joan Stavo-­‐Debauge Organisation et contact Marine Kneubühler (FNS) et Maëlle Meigniez (ISS) [email protected] [email protected] Avec le soutien du laboratoire THEMA, de l’Institut des Sciences Sociales et de la Fondation pour l’Université de Lausanne PROGRAMME JEUDI 29 SEPTEMBRE 2016 – Géopolis 2129 Présidence M. Kneubühler 13h15: Accueil et ouverture par M. Kneubühler et M. Meigniez 13h45: A. Piette « Tenter une science de l’être humain » Professeur en anthropologie, Université Paris Ouest Nanterre La Défense 14h30: Discussion 14h45: Pause café 15h: G. Torterat « Ce que l’“inter“ dit. Outils et concepts pour questionner l’interaction » Doctorante en anthropologie, Université Paris Ouest Nanterre La Défense 15h45: Discussion ouverte par S. Froidevaux Doctorante en sciences sociales, Université de Lausanne 16h15: Pause café 16h30: M. Meigniez « Les tribulations d’une assistante sociale. Des présences comme appuis au travail d’aide » Doctorante en sciences sociales, Université de Lausanne 17h15: Discussion ouverte par P.-­‐N. Oberhauser Doctorant en sciences sociales, Université de Lausanne 17h45: Fin de la première journée VENDREDI 30 SEPTEMBRE 2016 – Géopolis 2121 Présidence M. Meigniez 10h30: B. Haug « Sur une musique en train de se taire. Un modèle contrapuntique pour articuler l’être-­‐isolément à l’être-­‐à-­‐plusieurs » Doctorant en musicologie et anthropologie, Université de Tours 11h15: Discussion ouverte par M. Thomas Masterant en sciences sociales, Université de Lausanne 11h45: Pause de midi 14h: M. Kneubühler « Déborder l’expérience pour laisser une trace. Vidéophénoménographie d’un rappeur » Doctorante en sciences sociales et boursière FNS, Université de Copenhague 14h45: Discussion ouverte par J. Stavo-­‐Debauge Docteur en sociologie, Chercheur FNS senior en sciences sociales, Université de Lausanne 15h15: Y. Papadaniel « Le singulier, sans condition ? » Docteur en anthropologie et sociologie, Université de Lausanne 16h: Discussion générale 16h15: Fin des journées 
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