FICHE TECHNIQUE Aphidius-System Le puceron vert du pêcher, le puceron du coton et le puceron du tabac sont surtout connus pour leur développement rapide. C'est pourquoi une lutte préventive ou à temps avec le parasite Aphidius colemani est indispensable. HÔTES Des plus de 40 espèces de puceron qu'Aphidius colemani parasite, le puceron du coton, le puceron vert du pêcher et le puceron du tabac (e.a. 'puceron rouge') sont les plus courants. Voici ci-dessous une brève description de leurs caractéris-tiques et leur mode de vie. 1. Le puceron du coton Le puceron du coton (Aphis gossypii) est un petit puceron rond qui mesure de 0,9 - 1,8 mm. Ses caractéristiques les plus frappantes sont les cornicules courtes et noires. La couleur est du jaune clair au vert noir, et parfois presque noire. Il a une petite cauda (queue), pas de tubercules frontaux et des antennes plus courtes que le corps. Le puceron du coton vient des régions plus chaudes où il cause depuis longtemps des dégâts sur coton et cucurbitacées. Grâce au climat favorable dans les serres, il survit aux hivers européens. Le puceron du coton cause surtout des dégâts sur des cultures en serre comme le concombre et le melon, et sur des cultures horticoles, e.a. chrysanthème et hibiscus. Ici, le puceron du coton ne change pas de plante hôte. Puisque les pucerons du coton hivernent dans la serre, il peut y avoir très tôt dans la saison des infestations (dès début mars). Plus que chez les autres espèces de puce-rons, la population du puceron du coton se développe très rapidement. Il y a différentes souches du puceron du coton, chacune avec sa plante hôte préférée et sa propre résistance contre des pesticides. 2. Le puceron vert du pêcher Le puceron vert du pêcher (Myzus persicae) est un petit puceron oval avec des tubercules frontaux bien visibles. Il mesure de 1,2 - 2,6 mm. Sa couleur est du vert blanc au vert, et est parfois rouge. Les antennes arrivent jusqu'aux cornicules, qui sont de longueur moyenne. La plupart du temps, le puceron vert du pêcher hiverne comme oeuf sur la plante hôte d'hiver (pêchers ou pruniers). Après quelques générations sur sa plante hôte d'hiver, au début du printemps, il se déplace au mois de mai vers la plante hôte d'été. Le puceron vert du pêcher peut aussi hiverner dans la serre. Dans ce cas, la résistance acquise sera plus persistante. Le puceron vert du pêcher est un ravageur sur des cultures légumières sous serre (poivron, tomate, concombre, laitue, aubergine, ...), sur des cultures horticoles (chrysanthème, pélargonium, ..) et sur des cultures de pleine terre (pomme de terre, betterave, chou, tabac, épinards, ...). Le puceron vert du pêcher peut transmettre plus de 100 virus. 3. Le puceron du tabac Le puceron du tabac (Myzus nicotianae) est très difficile à distinguer du puceron vert du pêcher. On peut déterminer l'espèce seulement à l'aide d'observations microscopiques. Myzus nicotianae est, comme le puceron vert du pêcher, un ravageur sur différentes plantes hôtes, dont le tabac principalement. Le 'puceron rouge', qui cause des dégâts sur poivron et aubergine ces dernières années, est une variante du puceron du tabac. Ce puceron rouge résiste à beaucoup de pesticides, d'où l'importance d'une bonne lutte biologique. APHIDIUS COLEMANI L'hyménoptère parasite Aphidius colemani ressemble beaucoup à Aphidius matricariae, mais ce dernier parasite moins efficacement le puceron du coton. Des pucerons avec de longues pattes, comme le puceron vert de la tomate et le puceron de la digitale, ne sont pas de hôtes idéales pour l'Aphidius. Aphidius colemani est un parasite noir et fin avec des Biobest France - 576, rue Rodolphe d'Aymard - 84100 Orange (France)- Tel : +33.(0)4.32.81.03.96 - Fax : +33.(0)4.32.81.03.98 - E-mail:[email protected] - www.biobest.be FR 020114 pattes brunes, de longues antennes et des nervures frappantes sur les ailes. Sa grandeur dépend de la taille du puceron dont il est né, mais est en moyenne de 2 mm. L'abdomen féminin est pointu, l'abdomen masculin est arrondi. La femelle pond ses oeufs dans les pucerons. Pour cela, elle plie son abdomen entre ses pattes sous son thorax, et pique le puceron avec sa tarière pour y pondre un oeuf. Elle fait ceci en moins d'une seconde. Aphidius colemani parasite des pucerons adultes ou des nymphes. Pendant le stade oeuf du parasite (les 3 premiers jours après le parasitisme), le puceron mange plus et secrète plus de miellat. Des nymphes de pucerons parasitées du 4ème stade ou des pucerons adultes continuent à produire des descendants. Ensuite, la larve d'Aphidius mangera le puceron de l'intérieur, commençant par les parties non-vitales. Sept jours après le parasitisme (à 21°C) la larve d'Aphidius fixe le puceron sur la feuille, et tisse un cocon dans le puceron, de façon à ce que ce dernier gonfle. L'extérieur devient brun et coriace. On parle alors d'une momie. Quatre jours après le début de la momification (à 21°C) un adulte d'Aphidius quitte la momie par un trou rond. La durée du développement d'Aphidius colemani est de 14 jours à 21°C, ce qui est plus long comparée aux pucerons (9 jours). Mais le parasite pond des centaines d'oeufs, sur-tout pendant les 4 premiers jours. Un parasite adulte vit de 2 à 3 semaines au maximum. Aphidius colemani retrouve les foyers de pucerons à grande distance, parce que les plantes infestées produisent des 'substances d'alarme'. A courte distance, il sent aussi du miellat. L'adulte parasite se nourrit du miellat. Quand il y a un parasite d'Aphidius dans un foyer de pucerons, les pucerons souvent produisent des 'phéromones d'alarme'. Ceci provoque la panique chez les autres puce-rons qui se laissent tomber de la feuille et meurent ainsi. Les mâles naissent des oeufs non-fécondés, pondus après l'accouplement ou à la fin de la vie de la femelle. Le ratio femelles-males est de 2:1. HYPERPARASITES Différentes espèces d'hyménoptères parasitent les larves ou pupes d'Aphidius. L'hyperparasite pond un oeuf dans la larve ou la jeune pupe d'Aphidius. En cas d'hyperparasitisme, le stade de momie prend quelques jours de plus que les 4 jours dans le cas d'un Aphidius non-parasité. Les hyperparasites quittent la momie par un trou dont la bordure est dentelée, ce qui les distingue d'Aphidius, qui fait un trou rond. En cas d'Aphidius, le couvercle reste attaché au trou. APPLICATION On peut lâcher Aphidius colemani dans n'importe quelle culture sur laquelle la bonne espèce de puceron est présente. Vu le développement rapide d'une population de pucerons, une lutte au plus vite est nécessaire. Aphidius colemani peut aussi être utilisé pour la lutte préventive. Dans différentes cultures sous serre comme poivron, concombre, aubergine, rose et chrysanthème, on conseille des introductions préventives de minimum 0,15 Aphidius /m²/semaine. Il existe un meilleur système pour une bonne lutte préventive, à savoir l'élevage sur plantes-relais de pucerons des graminées (voir dépliant: Plantes-Relais). Dès qu'on observe des pucerons sur des panneaux adhésifs jaunes (BUG-SCAN®) ou des débuts de foyers, on introduit chaque semaine 0,5 - 1 Aphidius/m², suivant la culture et la situation, pendant 3 semaines au minimum. En cas de traitement curatif, on introduit souvent en même temps la cécidomyie prédatrice Aphidoletes aphidimyza. Des infestations plus avancées sont luttées avec Harmonia axyridis, ou avec pirimicarb (Pirimor). En été la lutte avec Aphidius colemani peut être freinée par la présence d'hyperparasites! APHIDIUS-SYSTEM Aphidius colemani est livré dans des bouteilles de 500 momies avec vermiculite. Les momies sont distribuées dans des Bioboxes suspendus dans la serre. Suspendez ± 25 boxes/ha. On peut les saupoudrer aussi sur le pain de laine de roche (endroit sec) ou sur la feuille. Il est possible de conserver Aphidius quelques temps à 5°C. A VA N TA G E S • Peut être appliqué dans plusieurs cultures; • Lutte aussi contre le puceron du coton et le le 'puceron rouge'; • Peut être introduit préventivement; • Bonne capacité de recherche; • Grand nombre d'oeufs par femelle; • Parasitisme bien visible (momies); • Population se maintient aussi en cas d'une infestation moins élevée. Bien que nos conseils soient formulés avec la plus grande minutie, nous n'acceptons aucune responsabilité pour leur application.Veuillez consulter l'index phytosanitaire pour l'homologation de certains produits phytosanitaires. Biobest France - 576, rue Rodolphe d'Aymard - 84100 Orange (France)- Tel : +33.(0)4.32.81.03.96 - Fax : +33.(0)4.32.81.03.98 - E-mail:[email protected] - www.biobest.be