FÉVRIER À JUIN 2017 - Théâtre Vidy

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THÉÂTRE DE VIDY
AV. E.-H. JAQUES-DALCROZE 5
CH-1007 LAUSANNE
Service de presse
Sandra Scalea
T +41 (0)21 619 45 25
[email protected]
DOSSIER DE PRESSE 2E PARTIE DE SAISON 16/17
EN COMPLÉMENT DU MAGAZINE N°7
Assistante
Constance Chaix
T +41 (0)21 619 45 67
[email protected]
vidy.ch
FÉVRIER
À JUIN 2017
CADIOT/LAGARDE/POITRENAUX
CLAUDE RÉGY/TRAKL
MAGALI TOSATO
MATTHIEU JACCARD
GUILLAUME BÉGUIN/SHAKESPEARE
BORIS NIKITIN
ROMEO CASTELLUCCI
DANIEL HELLMANN
ANTOINE JACCOUD & GUESTS
ÉMILIE CHARRIOT/JACCOUD
SOPHIE CALLE
LA RIBOT
CINDY VAN ACKER
MOTUS
DORIAN ROSSEL/OZU/NODA
TÊTE DANS LE SAC
DEAD CENTRE/TCHEKHOV
WAJDI MOUAWAD
YAN DUYVENDAK/OMAR GHAYATT
MARION DUVAL
TRUONG/BOUCHAUD/HENRY
Voir la mer © Sophie Calle/ADAGP, Paris 2016 Courtesy Galerie Perrotin
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
ANNONCE DE LA DEUXIÈME PAR TIE DE SAISON 16/17
DU THÉÂTRE DE VIDY
(FÉVRIER À JUIN 2017)
Le Théâtre de Vidy poursuit son projet d’être un théâtre de création ouvert au plus grand nombre, accueillant des
créations suisses et internationales, accompagnant de jeunes artistes et diffusant ses productions en tournée.
Après une première partie de saison marquée par le dialogue avec l’étranger et les questions soulevées par les
mouvements migratoires, la seconde partie est une invitation à un double voyage vers soi-même et vers les
autres, à la découverte de l’inconnu pour s’enrichir intérieurement, symbolisée par une image de Sophie Calle
d’une femme découvrant la mer pour la première fois.
Elle est composée d’une vingtaine de spectacles et de trois temps forts : la troisième édition de Programme
Commun, festival international des arts de la scène initié avec l’Arsenic dont le programme complet sera
communiqué le 24 janvier, « Être bête(s) », une carte blanche à l’auteur et dramaturge lausannois Antoine
Jaccoud qu’il a choisi de thématiser autour de notre rapport aux animaux, et le coup d’envoi à Vidy de la Fête
de la Danse 2017 en Suisse.
UN DOUBLE VOYAGE VERS LES AUTRES ET EN SOI
Explorer les mondes intérieurs, découvrir comment chacun peut faire appel à la diversité de ses expériences
pour déjouer les identités figées : voici l’un des enjeux de l’écrivain Olivier Cadiot dans Providence et de
l’artiste Sophie Calle avec l’exposition Histoires vraies, de Claude Régy montant Rêve et folie du poète
expressionniste Georg Trakl, de Macbeth de Shakespeare dans l’adaptation qu’en propose Guillaume Béguin,
de Le Zoophile le nouveau texte d’Antoine Jaccoud mis en scène par Emilie Charriot, de l’autofiction Seuls de
Wajdi Mouawad, du jubilatoire Claptrap de Marion Duval ou de ces témoins qui parlent de leur mort à venir
dans l’émouvant Nachlass de Stefan Kaegi qui sera repris lors de Programme Commun.
Plusieurs créations mettent en scène la fabrication des représentations sociales de celui qui est différent,
l’autre ou l’étranger : Magali Tosato à travers l’exemple de l’institution du mariage en Suisse avec Amour/
Luxe, Boris Nikitin avec le performeur bâlois Julian Medding dans cet Hamlet qui n’en est pas un, les Italiens
de Motus exposant la question du genre avec MDLSX, Yan Duyvendak et Omar Ghayatt, dont le Still in
Paradise décrypte les rapports actuels entre les cultures occidentales et arabes.
D’autres montrent l’importance et les enjeux du dialogue avec l’autre, sous différentes formes : dialogue entre
les corps dans Another Distinguée de La Ribot et Anechoic de Cindy Van Acker, dialogue entre les cultures
avec Aman’ Aman’, spectacle pour les jeunes de la compagnie genevoise Tête dans le sac – Marionnettes
(ou de nouveau dans Still in paradise), dialogue entre les générations avec Voyage à Tokyo de Dorian Rossel,
dialogue au sein d’une communauté (sociale comme théâtrale) avec l’adaptation de Platonov des jeunes
Irlandais du Dead Centre, dialogue dans le processus même de l’Interview par Nicolas Truong. Comment le
théâtre témoigne du vivre ensemble est au cœur même de la nouvelle création de Romeo Castellucci, De la
Démocratie en Amérique, par le biais de la tragédie, et de la carte blanche à Antoine Jaccoud, Etre bête(s), par
celui de notre relation aux animaux, qu’interroge aussi Daniel Hellmann dans Requiem for a piece of meat.
DES CRÉATIONS CONTEMPORAINES EN GRANDE PARTIE DE SUISSE ROMANDE
Ces créations théâtrales ou chorégraphiques inventent l’art de notre temps en interrogeant la scène avec d’autres
matériaux, textuels ou non : textes du répertoire (Béguin, Dead Centre), textes originaux (Jaccoud, Mouawad),
roman (Cadiot/Lagarde), poésie (Régy), essai (Castellucci), scénario de cinéma (Rossel), textes d’entretiens
(Truong) ou recherches culturelles et sociales (Tosato, Hellmann, Tête dans le sac, Kaegi) ou biographiques
(Motus, Duyendak/Ghayatt, Duval) au service d’une écriture de plateau.
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DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
Plus de la moitié sont des spectacles d’artistes suisses – dont dix romands – qui côtoient à Vidy des artistes
étrangers venus de France, d’Italie, d’Irlande, du Québec, du Liban et d’Egypte. Ils sont l’occasion de retrouver
des artistes fidèles à Vidy (les acteurs Laurent Poitrenaux, Nicolas Bouchaud ou Marthe Keller, les metteurs
en scène Romeo Castellucci et Dorian Rossel) et d’autres qui viennent parfois pour la première fois en Suisse
romande. La jeune génération suisse (Tosato, Charriot, Béguin, Nikitin, Hellmann, Duval) partage les mêmes
scènes que des artistes reconnus internationalement (Régy, Castellucci, Calle, Kaegi, Mouawad).
OUVERTURE À TOUS
Deux expositions (la photographe romande Anne Golaz et Sophie Calle) complètent le programme, ainsi que
des débats, rencontres, cours et masterclass ouverts à tous qui invitent à prolonger l’expérience des spectacles.
Des ateliers spécifiques sont proposés dans le cadre des collaborations poursuivies avec l’EVAM, les foyers de
la Ville de Lausanne, les collèges et gymnases ou les écoles de théâtre (Manufacture et Teintureries).
Les enfants et adolescents ont leur place à Vidy à travers des spectacles, des représentations scolaires, des
tournées dans les écoles, des après-midi « Parents/Enfants » (un atelier théâtre pendant que les parents sont
au spectacle), des stages à Pâques et durant l’été ainsi qu’une collaboration renforcée avec les enseignants du
canton.
L’invitation faite aux spectateurs à circuler entre Vidy et l’ADC, la Comédie et le Théâtre Forum Meyrin à Genève
ou l’Arsenic, le Théâtre Sévelin 36 et le TKM à Lausanne, ainsi que les collaborations avec la Cinémathèque
suisse, l’UNIL, la Manufacture, les Teintureries, L’Ecal et le Mudac, sont encore une autre façon d’inviter à la
découverte.
Pour pouvoir profiter de la richesse de cette programmation (une trentaine de spectacles de janvier à juin) de façon
économique, la Carte Adhérent ½ saison permet d’aller au théâtre en bénéficiant de tarifs entre Fr. 6.- et Fr. 18.-.
UNE NOUVELLE SALLE EN BOIS
L’autre création importante qui marque cette saison est la réalisation du nouveau pavillon en bois du Théâtre de
Vidy, une salle de 250 places qui remplace l’ancien chapiteau. Conçu par l’architecte Yves Weinand, directeur
du laboratoire IBois de l’EPFL, avec des principes de construction innovants et écologiques, il devrait être
inauguré à la fin du printemps 2017. Faisant dialoguer l’architecture de Max Bill et l’innovation de pointe
produite à l’EPFL, les savoir-faire en Suisse romande et alémanique, les besoins du théâtre aujourd’hui et les
exigences écologiques, il raconte aussi le développement actuel de Vidy, produit d’une inventivité partagée.
CONTACTS PRESSE Sandra Scalea
[email protected] / +41 (0)21 619 45 25
Constance Chaix
[email protected] / +41 (0)21 619 45 67
DOCUMENTATION
ET IMAGES EN HAUTE RÉSOLUTION
À télécharger sur vidy.ch
(page du spectacle, onglet « en savoir plus »)
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Voir la mer © Sophie Calle/ADAGP, Paris 2016 Courtesy Galerie Perrotin
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
Sophie CALLE
Voir la mer. La Femme souriante (détail), 2011
Film numérique couleur et son, 1‘38“01
Directrice de la photographie : Caroline Champetier
« A Istanbul, ville entourée par la mer, j’ai rencontré des
gens qui ne l’avaient jamais vue.
J’ai filmé leur première fois. »
Sophie Calle
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DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
SOMMAIRE
OLIVIER CADIOT
LUDOVIC LAGARDE
LAURENT POITRENAUXP. 6
Providence
CLAUDE RÉGYP. 8
GEORG TRAKL
Rêve et folie
MAGALI TOSATO
Amour/Luxe
MARTHE KELLER
MATHIEU AMALRIC
P. 29
ANTOINE JACCOUD
ALAIN BOREK P.30
ANTOINE JACCOUD
Les Chiens
GÉRALDINE CHOLLET
P. 10
SOPHIE CALLE
P. 12
Sous un même toit (III et IV)
Histoires vraies
PROGRAMME COMMUN
P. 13
LA RIBOT
SHAKESPEARE
BORIS NIKITIN
Hamlet
P. 16
ROMEO CASTELLUCCI
De la démocratie en Amérique
RIMINI PROTOKOLL
(STEFAN KAEGI/DOMINIC HUBER)
P. 18
Exposition
Another distinguée
P. 36
CINDY VAN ACKER
P. 38
MOTUS
P. 40
DANIEL HELLMANN
Requiem for a piece of meat
MDLSX
DORIAN ROSSELP. 42
OZU / NODA
Voyage à Tokyo
P. 20
TÊTE DANS LE SAC - MARIONNETTES Aman’ Aman’
Nachlass
ANTOINE JACCOUD & GUESTS
ÊTRE BÊTE(S)
P. 34
Anechoic
Où en est la nuit?
P. 31
Itmar
MATTHIEU JACCARD
GUILLAUME BÉGUINP. 14
P. 22
P. 44
DEAD CENTREP. 46
TCHEKHOV
Chekhov’s First Play
P. 24
ÉMILIE CHARRIOTP. 26
ANTOINE JACCOUD
Le Zoophile
WAJDI MOUAWAD
P. 48
YAN DUYVENDAK /OMAR GHAYATT
P. 50
Seuls
Still in Paradise
MARION DUVALP. 52
ANNE GOLAZP. 28
Claptrap
Exposition
NICOLAS TRUONG
NICOLAS BOUCHAUD
JUDITH HENRYP. 52
The Shimmering Beast
Interview
Textes de présentation des spectacles et biographies des artistes à retrouver dans le Magazine aux pages indiquées
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
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OLIVIER CADIOT/LUDOVIC LAGARDE/
LAURENT POITRENAUX
Providence
Texte :
Olivier Cadiot
Mise en scène :
Ludovic Lagarde
Scénographie :
Antoine Vasseur
Lumière :
Sébastien Michaud
Réalisation informatique
musicale Ircam :
Sébastien Naves
Réalisation sonore :
David Bichindaritz
Costumes :
Marie La Rocca
Maquillage et coiffure :
Cécile Kretschmar
Image :
Michael Salerno
Dramaturgie :
Sophie Engel
Assistanat mise en scène :
Céline Gaudier
Avec :
Laurent Poitrenaux
Production :
Comédie de Reims, Centre dramatique national
Coproduction :
Théâtre National de Strasbourg
CDN Orléans/Loiret/Centre
Ircam - Centre Pompidou, Paris
MC 93 - Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis, Bobigny
Le Centquatre, Paris
Le texte Providence est publié aux éditions P.O.L
Création le 8 novembre 2016 à la Comédie de Reims,
Centre dramatique national
MAG 7
p. 8
7 – 11.02
Salle Charles Apothéloz
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
7.02
8.02
9.02
10.02
11.02
19h00
20h00
19h00
20h00
17h00
>
Durée : 1h30
Théâtre
Tarif M
VIDY
INTRODUCTION AU SPECTACLE
Mer. 8.02
à 19h00
RENCONTRE AVEC LES ARTISTES
Jeu. 9.02
à l’issue de la représentation
Entrée libre, sans réservation
Providence
EN TOURNÉE
2017
Comédie de Caen–
CDN de Normandie
24-25.01
CDN Besançon Franche-Comté
31.01-1.02
Théâtre des Bouffes du Nord
2-12.03
Théâtre National de Strasbourg
15-25.03
Maison de la Culture d’Amiens
29-31.03
La Comédie de Clermont-Ferrand
4-7.04
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
7
NOTE D’INTENTION DE LUDOVIC LAGARDE, 2016
Dans les précédents projets, nous suivions un seul narrateur. Dans le dernier
roman d’Olivier Cadiot il s’agit de quatre récits, portés par quatre caractères
différents. Ainsi se suivent Quel lac aimons-nous, où l’on assiste au règlement
de compte entre un personnage et son auteur ; Comment expliquer la peinture à
un lièvre mort, récit d’un moment de bonheur où un jeune homme se transforme
en vieille dame ; Illusions perdues, traversée accélérée au féminin du roman de
Balzac et enfin Providence où un vieil homme convoque son passé et prépare
une conférence qui prouvera qu’il est en bonne santé mentale.
Pour passer le roman à la scène, nous avons pris le parti de remonter le livre
un peu différemment et fondre les quatre séquences en une seule situation,
celle de la quatrième et dernière qui donne son titre au livre. L’action se
situe au bord d’un lac dans une maison banale, mais pratique. Une pièce
presque vide, un atelier-salon. C’est là que le narrateur va recevoir le public
et réaliser une série de performances qui retracent les moments culminants
de son existence. Dans Le Colonel des Zouaves et Un mage en été, l’espace
était abstrait, l’acteur était placé au centre d’un étroit dispositif sonore et
plastique. Pour Providence, la scénographie est en quelque sorte élargie et
habitable. Dans les monologues précédents, la forme était unique et magique,
les artifices de la création étaient dérobés aux yeux du spectateur. Ici, l’acteur
sera expérimentateur et construira les éléments de la fiction à vue, aidé par un
dispositif sonore et musical conçu en partenariat avec l’Ircam.
Robinson, le personnage des romans précédents d’Olivier Cadiot, se confrontait
sans cesse à des milieux hostiles, toujours soumis à des tâches folles. Les
conflits intimes, sociaux, esthétiques constituaient le moteur romanesque et
nourrissaient la tension théâtrale. Il est cette fois seul maître à bord, comme
expulsé de toute fiction. Il n’est plus projeté dans une histoire, mais convoque
les histoires chez lui. Il cherche donc de nouveaux réglages avec les moyens du
bord pour trouver la voie d’un mode d’existence acceptable, le bon équilibre
entre la volupté et la douleur, les hantises et l’oubli, l’ombre et la lumière. On
pense au projet de Baudelaire : étreindre le crime dans son propre cœur.
Avec Laurent Poitrenaux, au moment de la création du Colonel des Zouaves,
nous avions compris que le passage du roman à la scène obligeait à trouver
des outils inédits de théâtre. Il s’agissait de trouver de nouveaux moyens pour
rendre compte de cette poétique de l’esquisse. Dans l’écriture de Cadiot, tout
est sans cesse en mouvement, les choses se font et se défont, se construisent
de manière quasi rhapsodique, on ne peut se reposer seulement sur la seule
continuité psychologique – même si le théâtre a aussi pour fonction de la
révéler. Nous cherchons à convoquer ce qu’on pourrait appeler un jeu clair,
où l’acteur est dans un état maximal de présence, ce qui lui permet de convier
chaque soir les spectateurs au partage de l’expérience théâtrale. Le comédien
guide le regard et l’écoute. Il élabore en temps réel le dispositif de fiction. Une
fois réglé, il s’y glisse et trouve sa position dedans. Il peut choisir d’incarner
un personnage à souhait, se lover dans de multiples rôles, goûter aux délices
ou à la douleur des métamorphoses.
Providence © Pascal Gely
8
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
CLAUDE RÉGY
Rêve et folie
de
GEORG TRAKL
28.02 – 4.03
Texte :
Georg Trakl
Mise en scène :
Claude Régy
Assistanat mise en scène :
Alexandre Barry
Scénographie :
Sallahdyn Khatir
Lumière :
Alexandre Barry
assisté de Pierre Grasset
Son :
Philippe Cachia
Avec :
Yann Boudaud
Production :
Les Ateliers Contemporains
Coproduction :
Théâtre Nanterre-Amandiers, Centre dramatique national
Festival d'Automne à Paris
Théâtre National de Toulouse Théâtre Garonne, Toulouse
Comédie de Reims, Centre dramatique national
Comédie de Caen, Centre dramatique national
Kunstenfestivaldesarts, Bruxelles
Salle Charles Apothéloz
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
28.02
1.03
2.03
3.03
4.03
19h00
20h00
19h00
20h00
17h00
>
Durée : 55 min
Théâtre
Tarif M
VIDY
INTRODUCTION AU SPECTACLE
Mer. 1.03
à 19h00
RENCONTRE AVEC LES ARTISTES
Jeu. 2.03
à l’issue de la représentation
Entrée libre, sans réservation
Le texte Rêve et folie, traduit de l’allemand par Marc Petit
et Jean-Claude Schneider est publié dans le recueil Crépuscule
et déclin suivi de Sébastien en rêve chez nrf poésie Gallimard
Création le 15 septembre 2016
au Théâtre Nanterre-Amandiers, Centre dramatique national
Cinéma
Projection du documentaire
Du régal pour les vautours,
un portrait de Claude Régy
réalisé par Alexandre Barry.
Lun. 27.02
Cinémathèque suisse,
Lausanne
Rêve et folie
EN TOURNÉE
2017
MAG 7
p. 10
Comédie de Caen–
CDN de Normandie
6-8.04
Comédie de Reims
3-7.05
Kunstenfestivaldesarts, Bruxelles
19-26.05
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DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
NOTE D’INTENTION DE CLAUDE RÉGY, JANVIER 2016
« Qui peut-il avoir été ? ». Rilke pose la question. Personne à ce jour n’a su répondre.
Drogué, alcoolique, incestueux, traversé par la folie, obsédé d’autodestruction,
imprégné de christianisme – père protestant, mère catholique – né en 1887 à Salzbourg
il s’engage – en rupture d’études – comme pharmacien militaire en 1910.
Il a 23 ans.
Quatre ans plus tard se déclare en Europe la guerre de 14/18.
Le jeune pharmacien-soldat se retrouve sur le front de Grodek, dépassé par le nombre
des blessés ou la gravité des blessures, cris des hommes et des chevaux ensemble,
éventrés, amputés, blessés à la tête.
Le poète-pharmacien réservait-il à son usage personnel certaines drogues destinées
aux blessés.
Il meurt d’overdose de cocaïne.
Mort volontaire ou accidentelle, nul ne le sait.
Mort qui survient, dans un hôpital militaire près de Grodek, en novembre 1914.
Bataille de Grodek : « Toutes les routes débouchent dans la pourriture noire ».
Son dernier poème : Grodek.
Mort à 27 ans.
Premières publications dans des revues à 21 ans.
En 6 ans d’écriture, Trakl crée une œuvre.
Trakl et Rimbaud, même précocité du génie.
Laconique et intense, Trakl utilise la force de rapprochements inconciliables.
Soucieux des rythmes et des sons, attentif au silence, il ouvre en nous des espaces
intérieurs : on entre dans un mode de perception au-delà de la pure intelligibilité.
Picasso au sortir d’une exposition de masques africains ne disait-il pas que son art – la
peinture – n’avait pas de lien avec l’esthétique. Il invoquait plutôt la magie.
Les premiers peintres coloraient leurs mains et les appliquaient ensuite sur les parois
rocheuses des grottes où ils s’abritaient des intempéries. Ils s’abritaient aussi des
animaux prédateurs, des oiseaux surtout qui se délectent de certaines parties du corps
humain. Sur les cadavres les vautours privilégient les yeux d’abord puis le cerveau.
Orbites et boîtes crâniennes nettoyées à coups de becs.
Des cris de vautours, ici et là, déchirent les poèmes de Trakl.
Il s’agit bien, chez Trakl, d’une organisation magique du langage.
Il nous atteint au centre essentiel de notre être et de nos contradictions.
Jouir d’un inceste jeune et partagé et se laisser contaminer par la culpabilité.
Race maudite écrira-t-il.
Sa sœur a 4 ans de moins que lui.
« Deux loups pétrifiés dans l’étreinte
Ont mêlé leur sang »
Alors, l’inceste, l’élever au niveau où, paraît-il, les anges vivent.
L’image de la sœur est toujours là – apparition sans cesse répétée – mais toujours
là comme une figure mythique, parfois désignée par le terme « adolescent ». Figure
mythique. Et pourtant, blessée, la sœur saigne.
Cette sœur, Grete – c’est son prénom abrégé – était excellente musicienne.
Très tôt son frère en avait fait – à son imitation – une toxicomane, trois ans après la
mort de ce frère, elle se donne la mort.
Comme Pierre Soulages, bien avant lui, Georg Trakl travaille ce qu’on a appelé l’outre
noir. Sur fond noir, l’un et l’autre créent des aspérités et la lumière, diffractée, devient
visible. On voit la lumière du noir.
À la mort du père, Georg a 23 ans. Au repas – seulement évoqué – le pain saigne.
Ou bien, durci comme pierre au contact de la mère, ne se laisse pas rompre.
Qui peut-il avoir été, celui qui a écrit :
« Le mot dans sa paresse cherche en vain à saisir au vol
L’insaisissable que l’on touche dans le sombre silence
Aux frontières ultimes de notre esprit .»
Rêve et folie © Pascal Victor
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DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
MAGALI TOSATO
Création
à Vidy
Amour/Luxe
Texte et mise en scène :
Magali Tosato
Texte et dramaturgie :
Lydia Dimitrow
Scénographie et costumes :
Franziska Keune
Musique :
Hans Block
Lumière :
Christophe Glanzmann
Training d’Acteur (TAC) :
Inez Cierna
Construction du décor :
Atelier du Théâtre de Vidy
Avec :
Manuela Beltran
Marulanda
Charlotte Dumartheray
Moanda Daddy Kamono
Luis Alberto Rodriguez Martinez
Production :
Théâtre de Vidy
Compagnie mikro-kit
Avec le soutien de :
Bourse de Compagnonnage du Canton de Vaud
et de la Ville de Lausanne
Loterie Romande
Fonds de Dotation Porosus
Pour-cent culturel Migros
Fonds culturel de la Société Suisse des Auteurs (SSA)
28.02 – 11.03
La Passerelle
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
28.02
1.03
2.03
3.03
4.03
6.03
7.03
8.03
9.03
10.03
11.03
19h30
19h30
19h30
19h30
19h00
19h30
19h30
19h30
19h30
19h30
19h00
Durée estimée : 1h40
Théâtre
Tarif M
VIDY
RENCONTRE AVEC LES ARTISTES
Jeu. 9.03
à l’issue de la représentation
Entrée libre, sans réservation
MAG 7
p. 12
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
PRÉSENTATION DU SPECTACLE PAR LA COMPAGNIE MIKRO-KIT
Alex : « J’ai connu cette belle dame à l’église et cette église s’appelle New Jerusalem
Gemeinde. J’étais dans cette église pour six mois et c’était merveilleux, le Saint-Esprit
était à l’intérieur et tous avaient de l’amour. L’amour de Dieu était là. Et là j’ai rencontré
cette jeune dame – elle était très belle et son prénom est Elisabeth. »
Aimer, se laisser toucher, s’attacher à un être, chercher un territoire commun pour y
ancrer une histoire. Peut-on imaginer un lien plus puissant que l’amour pour s’inscrire
dans le monde ?
Elisabeth et Alex vivent une histoire d’amour. L’idylle va son train plusieurs mois,
jusqu’au jour où les parents de la jeune femme apprennent qu’Alex est débouté de
l’asile. Elle le quitte alors brusquement. « J’ai dit "mais pourquoi ?" Et elle a dit : "Je
pense Alex, you depend on me" ».
Dépendre : 1. Ne pouvoir se réaliser sans l’action ou l’intervention d’une personne ou
d’une chose ; 2. Faire partie (de qqch.) ; 3. Etre sous l’autorité, la domination, l’emprise.
(Petit Robert).
C’est l’épée de Damoclès qui pèse sur les personnes en situation légale précaire :
dépendre d’une décision juridique ou politique, dépendre du désir de l’autre pour
pouvoir faire partie d’une famille et d’une société. Dépendre d’un système qui remet
en question des droits fondamentaux, faisant du mariage un luxe réservé aux « ayants
droit ».
En Suisse, sous l’effet d’une politique migratoire de plus en plus restrictive, une
loi contraint les officiers d’état civil à refuser systématiquement toute demande de
mariage émanant de personnes sans titre de séjour ; elle les oblige à dénoncer leur
présence aux autorités compétentes. Ils sont en outre tenus de vérifier les motivations
des fiancés. Suspectant le partenaire non européen de se servir du mariage dans le
seul but de contourner la loi sur les étrangers, les fonctionnaires mènent l’enquête au
cœur de l’intimité des couples afin de protéger leurs compatriotes d’une éventuelle
« arnaque aux sentiments ».
Par le prisme du mariage binational – une réalité qui concerne près de la moitié des
unions célébrées en Suisse – et des fantasmes liés au « mariage blanc », Amour/Luxe
offre un miroir des rapports humains face aux contraintes sociales. Qui tire réellement
profit du mariage ? Et que dissimule la suspicion constante qu’on pourrait se marier
par intérêt plutôt que par amour ?
Le récit d’Alex, ressortissant du Nigeria âgé de 28 ans qui vit depuis huit ans en
Europe sans permis de séjour, compte parmi les témoignages dont s’inspire le projet.
Il révèle l’impasse dans laquelle sont propulsées des personnes à la fois condamnées à
dépendre du désir des autres et accusées de désirer ce qu’elles ne peuvent obtenir par
elles-mêmes. Ce qui fait de nous des personnes ambitieuses, fait d’elles des personnes
intéressées, ce qui inspire le respect chez les uns, éveille la méfiance chez les autres.
Explorant les frontières entre amour, intérêt et dépendances, Amour/Luxe célèbre avec
poésie les ressources individuelles, la capacité des hommes et des femmes à briser ces
mécaniques administratives, à trouver des alternatives pour défendre leurs choix et
leur intégrité.
11
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DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
MATTHIEU JACCARD
Sous un même toit (III et IV)
Un cycle de conférences inclusives et optimistes
L’architecte et historien de l’art Matthieu Jaccard poursuit son second cycle de conférences
imagées intitulé Sous un même toit. De rapprochements en glissements thématiques, de
coïncidences en comparaisons, il confronte les représentations de l’art et les actualités
médiatiques : plus qu’à un exposé savant, c’est à une réappropriation de notre temps que
nous invite Matthieu Jaccard, Virgile bienveillant dans l’usine dantesque de notre
mémoire.
Le 29 mars 1917, les dadaïstes fêtent l’ouverture de leur galerie zurichoise. Au programme :
des danses abstraites de Sophie Taeuber dans un costume créé par Jean Arp. Ailleurs en
ville, Lénine prépare son retour en Russie. Le 8 mars, à Petrograd, la manifestation de la
Journée internationale des femmes a enclenché la révolution qui va le porter au pouvoir.
Vingt-cinq ans plus tard, en 1942, la guerre fait à nouveau rage à travers le monde. Jean
Arp et Sophie Taeuber-Arp fuient la France, où le couple s’était installé. Il trouve refuge
à Zurich, chez son ami Max Bill, l’architecte du demi-pavillon Eduquer et Créer de l’Expo
64 dont faisait partie le Théâtre de Vidy et dont la grande toiture – allant alors jusqu’au
lac – inspire le titre de ce cycle de conférences.
11.03 et 13.05
Samedi 11 mars 17h00
Sous un même toit (III)
La Kantina
Samedi 13 mai 15h00
Sous un même toit (IV)
La Passerelle
Durée : 1h15
Conférence
Entrée libre, sur inscription
à [email protected]
Les conférences peuvent être
suivies indépendamment les
unes des autres.
En 1994, une autre Sophie, Sophie Calle, présente à Lausanne une œuvre rachetant un
acte de vandalisme. Elle associe au fragment du portrait du Major Davel sauvé des
flammes en 1980 des propos de personnes liées à l’œuvre peinte par Charles Gleyre, lui
offrant ainsi une nouvelle vie.
De Sophie Taeuber-Arp à Sophie Calle (de retour à Lausanne pour une exposition au
Théâtre de Vidy) et alors que 2017 marque le demi-millénaire de la Réforme et le centenaire
de la Révolution russe, les troisième et quatrième conférences du cycle Sous un même toit
poursuivent la recherche d’un récit fédérateur dans les entrelacs du temps, par-delà
l’histoire, l’art et l’actualité, au moment où clivages religieux et politiques se renforcent
à travers le monde.
1
4
5
Images d’inspiration :
1. Charles Gleyre, Le Major Davel, 1850
2. Aldo Rossi et Gianni Braghieri, Teatro del Mondo,
Venise, 1979
3. Lucas Cranach le Jeune, Hercule endormi et les pygmées,
1551, Dresde, Staatliche Kunstsammlungen,
Gemäldegalerie Alte Meister
4. Victor Hugo, Ma destinée, 1867. Paris, Maison de Victor Hugo
5. Cimetière de Mamilla, Jérusalem © Pablo Castellani
6. La muraille de Chine de Max Frisch, mise en scène de Charles
Apothéloz, Montreal, 1967 © Monique Jacot
2
6
MAG 7
3
p. 14
Documentation, références iconographiques et conférences précédentes à retrouver en ligne : vidy.ch/sumt
13
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
PROGRAMME COMMUN
23 MARS – 2 AVRIL 2017
THÉÂTRE DE VIDY + ARSENIC
CONFÉRENCE DE
PRESSE
24 JANVIER 2017
10H30
THÉÂTRE DE VIDY
en présence des resp
onsables
des structures part
icipantes
+ THÉÂTRE SÉVELIN 36 + MANUFACTURE
+ ECAL + CINÉMATHÈQUE SUISSE
Le festival international des arts de la scène revient
pour une troisième édition du 23 mars au 2 avril.
THÉÂTRE DE VIDY
Le Théâtre de Vidy et l’Arsenic unissent à nouveau leurs
forces pour permettre au public de circuler librement parmi
les esthétiques contemporaines défendues par chacun
des lieux lausannois invités, à travers une programmation
condensée, engagée, exigeante et festive !
Au menu, une quinzaine de spectacles, deux expositions,
des projections, des conférences, un salon d’artistes et
des fêtes entre Vidy, l’Arsenic, le Théâtre Sévelin 36,
la Manufacture – Haute école des arts de la scène, l’ECAL
et la Cinémathèque suisse. Dix jours pour multiplier les
découvertes en circulant d’un lieu à l’autre grâce à des horaires
aménagés, et faire de Lausanne un carrefour international
des arts de la scène.
d’après Macbeth de Shakespeare
GUILLAUME BÉGUIN
Où en est la nuit ?
Théâtre
22 – 26.03
BORIS NIKITIN
Hamlet
Théâtre/Performance/
Musique
23 – 26.03
ROMEO CASTELLUCCI
De la démocratie
en Amérique
Théâtre
30.03 – 2.04
RIMINI PROTOKOLL
Nachlass
Installation/Théâtre
31.03 – 2.04
ANNE GOLAZ
The Shimmering Beast
Exposition
22.03 – 29.04
ORDRE DU JOUR
LIBRE
HORAIRES ET AUTRES
PROPOSITIONS À VENIR
EN DÉCEMBRE
THÉÂTRE
SÉVELIN 36
CIRCULATION
MAUD LE PLADEC
Moto-cross
Danse
23 – 24.03
LORENA DOZIO
Otholites
Danse
25 – 26.03
THÉÂTRE DE VIDY + ARSENIC
PHILIPPE SAIRE
CUT
Danse
30.03 – 1.04
+ THÉÂTRE SÉVELIN 36 + MANUFACTURE
+ ECAL + CINÉMATHÈQUE SUISSE
GUILLAUME BÉGUIN (CH) + ROMEO CASTELLUCCI (IT)
+ LORENA DOZIO (CH) + ANNE GOLAZ (CH)
+ YASMINE HUGONNET (CH) + CIE GILLES JOBIN (CH)
+ MAUD LE PLADEC (FR) + DANIEL LÉVEILLÉ (CH)
+ ANTONIJA LIVINGSTONE/NADIA LAURO (DE/PT) + BORIS NIKITIN (CH)
+ ATELIER POISSON (CH) + GREMAUD/PAVILLON/SCHICK (CH)
+ PHILIPPE SAIRE (CH)… ET D’AUTRES À DÉCOUVRIR
THÉÂTRE + DANSE + PERFORMANCE
+ FILMS + EXPOS + RENCONTRES + FÊTES
graphisme : atelier poisson + wapico
WWW.PROGRAMME-COMMUN.CH
ARSENIC, CENTRE
D’ART SCÉNIQUE
CONTEMPORAIN
DANIEL LÉVEILLÉ
Solitudes Solo
Danse
21 – 23.03
YASMINE HUGONNET
Se sentir vivant
Danse/Ventriloquie
22 – 26.03
GREMAUD/PAVILLON/
SCHICK
65 Minutes
Performance
25.03
CIE GILLES JOBIN
Força Forte
Danse
30.03 – 1.04
ANTONIJA
LIVINGSTONE/
NADIA LAURO
Etudes hérétiques 1-7
Performance
31.03 – 1.04
ATELIER POISSON
20 ans de
communication visuelle
pour l’Arsenic
Exposition
7.03 – 1.04
CINÉMATHÈQUE
SUISSE
CIE GILLES JOBIN
WOMB 3D
Film
28.03
14
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
GUILLAUME BÉGUIN
Création
à Vidy
Où en est la nuit ?
D’après Macbeth
de WILLIAM SHAKESPEARE
Mise en scène et adaptation :
Guillaume Béguin
Traduction :
Jean-Michel Déprats
Jean-Louis Backès
Jean-François Peyret
Frédéric Boyer
Dramaturgie :
Michèle Pralong
Scénographie :
Sylvie Kleiber
Lumière :
Colin Legras
Costumes :
Zouzou Leyens
Maquillage et perruques :
Cécile Kretschmar
Malika Stähli
Musique :
Christian Garcia
Son et vidéo :
Laurent Schaer
Construction du décor :
Ateliers du Théâtre de Vidy
Assistanat mise en scène :
Guillaume Cayet
Avec :
Véronique Alain
Julie Cloux
Caroline Gasser
Maxime Gorbatchevsky
Jean-Louis Johannides
Cédric Leproust
Julia Perazzini
Matteo Zimmermann
Production :
Compagnie de nuit comme de jour
Coproduction :
Théâtre de Vidy – Comédie de Genève
Avec le soutien de :
Canton de Vaud – Loterie Romande – Pro Helvetia - Fondation
suisse pour la culture – Fondation Wilsdorf – Pour-cent culturel
Migros – Fondation Leenaards
La Compagnie de nuit comme de jour est au bénéfice du contrat
de confiance 2014–2017 de la Ville de Lausanne
MAG 7
p. 18
22.03 – 26.03
Salle Charles Apothéloz
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
22.03
23.03
24.03
25.03
26.03
Durée estimée : 2h45
Théâtre
Tarif M
Programme Commun :
horaires annoncés en décembre.
Programmation complète disponible
le 19 janvier.
Où en est la
nuit ?
EN TOURNÉE
2017
TPR, La Chaux-de-Fonds
30.03
Comédie de Genève
4-9.04
15
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
NOTE D’INTENTION DE GUILLAUME BÉGUIN, 2016
Au cours de mon dernier spectacle, Le Théâtre sauvage, on suivait le parcours de
six individus, qui – partant d’une forme de chaos originel – découvraient le pouvoir
de la représentation. Nous autres, êtres humains – et à la différence de la plupart
des autres animaux –, nous ne sommes pas forcément à la merci des événements
qui surviennent, nous sommes capables de les imaginer, de les anticiper, de les
transformer. Nous avons développé des outils culturels, des cérémonies, des
arts, des médias, grâce auxquels nous pouvons nous représenter collectivement
le monde, et par là peut-être le transformer. Le théâtre – c’est du moins ce que
racontait Le Théâtre sauvage – a été développé par les hommes pour lutter contre
la barbarie. A la suite du « meurtre de trop », les personnages encore sauvages
du spectacle, en passe de devenir humains, ressentaient le besoin de prendre du
recul : ils ne pouvaient plus se satisfaire de vivre le monde comme une fusion,
entremêlés avec les choses et les êtres, sans pouvoir y voir clair. En créant un
monde d’ombres et de faux-semblant, monde qu’il est possible de décoller de soi
et de représenter devant son groupe social, ils parvenaient à évoquer la noirceur
dont l’homme est parfois capable. Et en racontant le pire, ils parvenaient peut-être
à éviter que l’humanité cède totalement à la barbarie.
Macbeth va suivre le chemin inverse. Au lieu d’utiliser le théâtre pour questionner
son destin individuel ou le fonctionnement de la société qui est la sienne, au lieu
de représenter la barbarie pour la tenir éloignée de lui, il va fusionner peu à peu
avec elle.
Au début de Macbeth, le héros éponyme, chef de l’armée écossaise, revient
triomphant du champ de bataille. On est à la fin du Moyen-Âge. Trois sorcières vont
croiser sa route, et déclencher en lui un théâtre intérieur, dont les conséquences
seront terribles. Elles l’invitent à se représenter à la place du roi. Elles déclenchent
toute une série d’images qui vont proliférer. Des images qui le fascineront, des
images qui le terroriseront, mais surtout des images dont il se servira comme
d’une boussole. Elles feront de lui un homme moderne. Il était un banal chef de
guerre moyenâgeux sans épaisseur et sans rêves. Elles feront de lui un comploteur
machiavélique, un homme agité par un cauchemar aussi fascinant qu’angoissant,
cauchemar qu’il ne peut s’empêcher de continuer d’alimenter comme un feu
vorace et insatiable. Aujourd’hui, les vidéos de décapitation de victimes postées
sur Internet par les terroristes islamistes ont le même objectif : alimenter le petit
théâtre intérieur des aspirants djihadistes qui vont venir grossir les rangs de
leurs armées. L’assassinat de centaines d’innocents, violemment mis en scène,
hypnotise et fanatise. Ces images, comme de la mauvaise herbe, se propagent
sans entraves. Elles phagocytent l’imaginaire de celui qui les regarde et empêchent
bientôt son cerveau de produire d’autres visions. Celui qui donne la mort est
masqué de noir, il a tout pouvoir sur la victime, il semble irréel, monstrueux ou
presque divin. Ces atroces vidéos jettent la plupart des individus dans un état de
torpeur, une sensation d’horreur et d’impuissance. Mais, pour certains individus
fragilisés, elles fonctionnent comme un puissant appel au crime. Le désir de toute
puissance, dont chacun porte le germe en soi, fera le reste.
Cette mise en scène de Macbeth, je la vois comme une forme de contrepied au
Théâtre sauvage. Tout comme le développement de valeurs communes, autour
desquelles la communauté se soude, obéit à certains rituels culturels que l’homme
a dû inventer pour vaincre la barbarie, le mal doit générer sa propre culture. C’est
cette culture que Macbeth développe en solitaire dans la noirceur de son âme.
Hamlet, que Shakespeare écrit quelques années plus tôt, est un être mélancolique :
la haine qu’il éprouve contre son beau-père agit comme un moteur qui le pousse,
peu à peu, à s’autodétruire.
Macbeth, lui, n’a rien à perdre. Sa noirceur croît sans entrave, parallèlement à son
ambition. En cela, il est bien plus moderne. Son cauchemar, il le confond peu à
peu avec le monde, et dès lors, il s’y comporte en puissant despote. Il ne sombre
pas dans la dépression, comme Hamlet. S’imaginant plus grand que le monde, il
devient la première victime du monde moderne, qu’il contribue pourtant à créer.
Images d‘inspiration © DR
16
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
BORIS NIKITIN
Hamlet
Conception et mise en scène :
Boris Nikitin
Texte :
Boris Nikitin
Julian Meding
Scénographie :
Nadia Fistarol
Musique :
Boris Nikitin
Uzrukki Schmidt
Der musikalische Garten
Vidéo :
Georg Lendorff
Elvira Isenring
Dramaturgie et son :
Matthias Meppelink
Lumière :
Benjamin Hauser
Avec :
Julian Meding
et
Der musikalische Garten :
Annekatrin Beller (Violoncelle) Karoline Echeverri Klemm (Violon)
Daniela Niedhammer (Clavecin)
Germá Echeverri Chamorro (Violon)
Production :
Annett Hardegen
Coproduction :
Théâtre de Vidy
Kaserne Basel
Gessnerallee, Zurich
Ringlokschuppen, Mülheim an der Ruhr
HAU-Hebbel am Ufer Berlin
Münchner Kammerspiele
Avec le soutien de :
Pro Helvetia - Fondation suisse pour la culture
Fondation Ernst Göhner Pour-cent culturel Migros
Kunststiftung NRW
Commission danse et théâtre de Bâle-Ville et Bâle-Campagne
Création le 24 septembre 2016 à la Kaserne, Bâle
MAG 7
p. 19
23.03 – 26.03
Lieu à préciser
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
23.03
24.03
25.03
26.03
Durée : 1h30
En allemand surtitré
en français
Théâtre/Performance/
Musique
Tarif S
Programme Commun :
lieu et horaires annoncés
en décembre. Programmation
complète disponible le 19 janvier.
Hamlet
EN TOURNÉE
2017
Ringlokschuppen
Mülheim an der Ruhr
Février 2017
HAU Hebbel am Ufer, Berlin
Juin 2017
Gessnerallee, Zurich
5-6.10
17
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
ENTRETIEN AVEC BORIS NIKITIN RÉALISÉ PAR LA VILLETTE, 2016
Dans cette version de Hamlet, vous explorez la question de réalité ?
Depuis dix ans, la réalité et l’identité sont des sujets assez centraux dans mon
travail. Je les traite sous la forme documentaire dans le théâtre, pour mener à la
question de ce qui relève de la fiction ou de l’illusion.
Ce qui m’intéresse c’est la création de l’identité sur scène. Or Hamlet est un bon
exemple, parce que la plupart d’entre nous connaissent le personnage, et on se
demande s’il est devenu fou ou s’il joue un rôle. Et c’est un peu ce que l’on essaie de
faire avec cette création. Parce que Julian Meding est un performeur assez spécial,
et on se demande si c’est un rôle de composition ou non. S’il joue Hamlet ou luimême. Donc il s’agit de questionner la réalité, d’étudier comment la construire,
comment gérer la réalité et l’identité.
En quoi la personalité de Julian Meding est importante pour ce rôle ?
La plupart du temps, quand je développe un texte et un projet, je travaille
avec le performeur. Et souvent, avec leur permission, j’inclus leur expérience
personnelle utilisant des éléments biographiques, en ayant recours à la technique
documentaire. Ce qui crée un sentiment incertain, à savoir s’il parle de lui-même
ou s’il joue un rôle.
Quand je l’ai conçue, je l’ai envisagée comme une pièce sur Hamlet et sur Julian à
la fois. Pas tant sur sa vie, que sur son identité et sa vision du monde, son regard
sur la société, sur les normes. Ou du moins la vision de son personnage, celui que
l’on considère comme lui… en tant que performeur.
Pourquoi avoir fait appel à un ensemble baroque pour la musique ?
L’idée était de faire le lien avec le contexte historique de la pièce : le théâtre
élisabéthain et baroque. De plus, comme Julian est musicien, c’était une
combinaison intéressante avec sa musique. Au final, l’ensemble ne joue aucun
morceau d’époque, mais on utilise des instruments historiques. Si on écoute un
instrument baroque, comme la viole de gambe, on a immédiatement ce sentiment,
même dans un contexte pop.
Et puis, ma théorie, c’est que la période baroque est assez queer. Notamment dans
la manière dont la sexualité est perçue, traitée et décrite à cette époque. C’est assez
logique, car l’apparence de Julian, sur scène, est très baroque. Donc cette pièce
rassemble le baroque et le queer-disco contemporain.
Et vous questionnez l’identité queer en particulier ?
Je voulais créer une nouvelle image d’un Hamlet sur scène. L’apparence de Julian
sur scène, sans cheveux, sans sourcils, lui donne ce look queer, entre féminin et
masculin, entre jeune et vieux, entre sain et malade. Donc ce n’est pas queer au
sens de l’orientation sexuelle, mais dans tous les sens possibles de l’identité.
Avec tous ces éléments vous créez une identité unique ?
Au début, l’idée était qu’il y aurait sur scène quelqu’un de bizarre, qu’on aurait envie
de rejeter mais qu’après un certain temps, on s’y habituerait. Le public s’interroge
au début, puis au bout d’un moment l’accepte. Même inconsciemment, à force
de passer du temps avec lui, de partager un espace avec lui, de le regarder, Julian
commence à faire partie d’eux. Bien sûr, il a une pose rebelle : « je ne suis pas vous,
vous n’êtes pas moi ». C’est un fait mais ce n’est pas grave, c’est la réalité.
En mettant l’accent sur la différence, Julian remet en question le « nous » et crée
en même temps la possibilité pour chacun de construire sa propre réalité et sa
propre identité.
Hamlet © Donata Etlin
18
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
ROMEO CASTELLUCCI
De la démocratie
en Amérique
Librement inspiré de l’essai
d’ALEXIS DE TOCQUEVILLE
Mise en scène :
Romeo Castellucci
Musique :
Scott Gibbons
Texte :
Claudia Castellucci
Romeo Castellucci
Avec :
Evelin Facchini
Olivia Corsini
Gloria Dorliguzzo
Giulia Perelli
Stefania Tansini
Sofia Danai Vorvila
Production :
Socìetas
Coproduction :
deSingel International Artcampus, Anvers
Wiener Festwochen, Vienne
Printemps des Comédiens, Montpellier
National Taichung Theatre, Taiwan
Holland Festival, Amsterdam –
Schaubühne am Lehniner Platz, Berlin
Festival d'Automne à Paris avec la MC93-Maison de la Culture de Seine
Saint-Denis, Bobigny
Le Manège-Scène nationale de Maubeuge
Teatro Arriaga Antzokia, Bilbao
São Luiz Teatro Municipal, Lisbonne
Peak Performances, Montclair State University
Avec la participation de :
Théâtre de Vidy, Lausanne
Avec le soutien de :
Ministero dei beni e attività culturali, Regione Emilia Romagna
e Comune di Cesena
Création le 8 mars 2017
au deSingel International Artcampus, Anvers
MAG 7
p. 20
30.03 – 2.04
Salle Charles Apothéloz
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
30.03
31.03
1.04
2.04
Durée estimée : 2h
En italien surtitré
en français
Théâtre
Tarif S
Programme Commun :
horaires annoncés
en décembre. Programmation
complète disponible le 19 janvier.
De la
démocratie
en Amérique
EN TOURNÉE
2017
deSingel, Anvers
8-11.03
Schaubühne, Berlin
7-8.04
Teatro Arriaga Antzokia, Bilbao
21-22.04
Teatro Metastasio, Prato
27-30.04
Wiener Festwochen, Vienne
23-26.05
Holland Festival, Amsterdam
4-6.06
Festival Printemps
des Comédiens, Montpellier
13-15.06
Festival d’Automne à Paris
avec la Maison de la Culture
de Seine-Saint-Denis, Bobigny
12-22.10
Le Manège Scène nationale de Maubeuge
7-8.11
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
NOTE D’INTENTION DE ROMEO CASTELLUCCI, FÉVRIER 2016
Ce spectacle n’est pas politique.
Ce spectacle n’est pas une réflexion sur la politique mais plutôt, peut-être, une de
ses conclusions possibles.
En 1835, pour la première fois, un Européen détourne son regard du modèle
athénien. Alexis de Tocqueville observe la formation des Etats-Unis d’Amérique, au
moment où naît une nouvelle démocratie fondée sur les principes du puritanisme
et de l’égalité des individus. Avec elle, on assiste au déclin de l’expérience de
la tragédie en tant que forme de conscience et de connaissance politique de
l’être. Le grand laboratoire artificiel de la négligence de l’être – la tragédie – a été
définitivement mis au rebut ; l’expérience vitale et antibiotique, inhérente à la
démocratie athénienne qui permet au citoyen assis sur les gradins du Théâtre de
Dionysos, durant la brève durée d’un spectacle et hors de la démocratie même, de
constater la dysfonction existentielle, d’écouter la plainte de la victime expiatoire
et qu’aucune politique n’est en mesure de sauver, est déclarée obsolète.
Plus aucun sacrifice, mais encore aucune politique.
Plus aucun Dieu, mais encore aucune cité de l’homme.
Une fois chassé le bouc émissaire, le couteau nous tombe des mains, le ciel est
vide, neuf, bleu, froid.
Il ne reste que le cérémonial vide qui célèbre la grandeur de cette perte.
Lorsque le jeune aristocrate français Alexis de Tocqueville rentre d’un long voyage
d’étude aux Etats-Unis en 1832, il publie un essai en deux tomes sur le nouveau
système politique américain. Dans une œuvre qui deviendra fondamentale pour
la réflexion politique occidentale contemporaine, Tocqueville décrit un nouveau
modèle de démocratie représentative et en cherche les origines dans les mœurs,
les coutumes, les idées, la conscience collective des anciennes colonies de la
vieille Europe, désormais affranchies de leur tutelle et en marche vers un futur de
refondation et de liberté. La démocratie américaine – la première qui ait été mise
en place à l’époque moderne dans ces dimensions et cette radicalité – avait pu
se constituer grâce au phénomène que Tocqueville nomme Puritan Foundation,
c’est- à-dire l’apport des communautés puritaines qui ont jeté les bases d’une
véritable égalité entre les hommes qu’elles trouvaient dans les Evangiles. Le vrai
sujet de l’essai de Tocqueville cependant, ce n’est pas l’Amérique mais la démocratie
elle-même, dont il étudie minutieusement et impitoyablement l’anatomie : la
renaissance, sur un territoire vierge, d’un modèle politique usé par les siècles
dans la vieille Europe. Tocqueville analyse les promesses d’une jeune démocratie
et en montre en même temps les dangers et les limites, comme la tyrannie de
la majorité, les menaces pesant sur la liberté intellectuelle face à la rhétorique
populiste, les rapports ambigus entre intérêt général et ambitions individuelles.
En même temps, le pouvoir du Nouveau Monde remettait en question sa propre
représentation. Dans la Grèce classique, la tragédie était le double nécessaire et
l’ombre de la démocratie athénienne. Avec De la démocratie en Amérique, Romeo
Castellucci suit l’exemple de Tocqueville et se situe dans ce moment qui précède
la politique et, une fois coupées ses profondes racines grecques, dans ce qui vient
avant la naissance du théâtre, dans cet instant d’indétermination où les pieds nus
piétinent encore les cendres tièdes de la fête désormais abandonnée des dieux,
alors qu’on ne voit pas encore les débuts de la tragédie inventée par l’homme. Une
œuvre qui évoque une célébration oubliée, un rite encore sans nom, dans laquelle
le théâtre retrouve sa fonction première : être le double obscur et nécessaire du
combat politique et des formes que prennent les sociétés de l’espèce humaine.
19
20
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
RIMINI PROTOKOLL
Création
à Vidy
(STEFAN KAEGI/DOMINIC HUBER)
Nachlass
Conception :
Rimini Protokoll
Stefan Kaegi / Dominic Huber
Vidéo :
Bruno Deville
Dramaturgie :
Katja Hagedorn
Assistanat conception :
Magali Tosato
Déborah Helle (stagiaire)
Assistanat scénographie :
Clio Van Aerde
Marine Brosse (stagiaire)
Conception technique et construction du décor :
Théâtre de Vidy
Traduction du surtitrage anglais :
Elaine Sheerin
Production :
Théâtre de Vidy, Lausanne
Coproduction :
Rimini Apparat Schauspielhaus Zürich Bonlieu Scène nationale Annecy et la Bâtie-Festival de Genève
dans le cadre du programme INTERREG France-Suisse 2014-2020
Maillon, Théâtre de Strasbourg - scène européenne Stadsschouwburg Amsterdam Staatsschauspiel Dresden Carolina Performing Arts
Avec le soutien de:
Fondation Casino Barrière, Montreux Le Maire de Berlin Chancellerie du Sénat Affaires culturelles
Création le 14 septembre 2016 au Théâtre de Vidy
31.03 – 2.04
Salle René Gonzalez
Durée : 1h45
Théâtre/Installation
Programme Commun :
lieu et horaires annoncés
en décembre. Programmation
complète disponible le 19 janvier.
21
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
TEXTE DE PRÉSENTATION DU SPECTACLE PAR ERIC VAUTRIN, 2016
Nachlass, de nach, après, et lassen, laisser. Nachlass, comme ce que laisse un défunt
derrière lui. Le metteur en scène Stefan Kaegi et le scénographe et plasticien Dominic
Huber, rejoints par le cinéaste Bruno Deville et la dramaturge Katja Hagedorn et
assistés de Magali Tosato, ont enquêté sur la mort aujourd’hui. C’est en effet devenu
un enjeu de société majeur : au cours du siècle dernier, l’espérance de vie en Suisse
a augmenté de près de 40 ans. Grâce à une médecine de plus en plus performante, il
devient possible de reporter la fin de la vie de plus en plus tardivement, alors que la
législation accorde, à l’inverse, le droit de décider du moment et des circonstances
de son propre décès. Et les questions liées à la fin de vie, à la solidarité entre les
générations ou à l’impôt sur les successions sont âprement débattues. Ainsi la mort
relie et condense aujourd’hui des enjeux personnels et familiaux, mais aussi éthiques,
médicaux, économiques, urbanistiques, sociaux, culturels et spirituels, sans qu’il
soit possible de les distinguer simplement. En quoi les lois et les progrès médicaux
affectent-ils les choix personnels ? Quelle place pour les traditions et les rituels à
l’heure de la globalisation et de la mort anticipée ?
Pour y répondre, l’équipe rassemblée autour de Stefan Kaegi s’est rendue pendant
deux ans dans des centres de soins palliatifs et des hôpitaux, dans des laboratoires
scientifiques et des entreprises de pompes funèbres, auprès de médecins légistes, de
neurologues et de notaires, dans des maisons de retraite et auprès de communautés
religieuses – pour qui la mort est une affaire courante. Ils ont rencontré ensuite des
personnes qui prévoient, pour différentes raisons, leur propre mort. Ils ont préparé
avec certaines d’entre elles une chambre particulière mettant en scène leur nachlass,
les traces de leur vie qui leur surviraient, ou la manière dont elles envisagent leur
propre disparition: la mise en scène d’une transmission, d’un legs, d’un partage avant
de partir. La distance inhérente à tout projet artistique a permis à ces personnes de se
risquer à anticiper leur mort de leur vivant, en imaginant à quoi pourrait ressembler
un espace qui évoquerait leur souvenir quand elles ne seront plus là. Un couple âgé,
décidé à mourir ensemble, raconte sa vie et se rappelle sa jeunesse ; une femme
réalise un rêve avant de mourir ; un père s’adresse à sa fille ; un scientifique examine
techniquement ce qui lui survivra ; un Zurichois d’origine turque voit son décès
comme un retour aux origines dans son pays natal.
Les huit chambres ainsi préparées sont devenues autant des lieux de mémoire que
l’occasion de confidences des absents aux présents. Chaque témoin a choisi la place
qu’il donne aux hôtes de passage que nous sommes, et sa manière de transmettre
quelque chose de sa vie. Il met en scène son absence autant que la situation d’écoute,
et il nous parle.
Les chambres sont ainsi autant de seuils entre la présence et l’absence, entre la vie et
la mort, témoignage sensible de la seule expérience humaine à ne pouvoir être relatée.
Créant ainsi une situation inédite éminemment théâtrale – la scène est toujours un
seuil entre la fiction et le réel, l’absent et le présent – Nachlass s’adresse aux vivants
et rappelle, s’il en était besoin, que les morts ne disparaissent pas avec le décès. Ils
interviennent au contraire dans la vie des vivants et interagissent avec eux, dialoguent,
influencent, proposent, invitent à entrevoir sa propre vie différemment. Ainsi, Nachlass
n’expose pas l’œil noir et aveugle de la mort, mais dessine les contours des limbes
d’aujourd’hui et montre comment, quoi qu’ils en disent, les vivants accueillent les
défunts et cheminent avec eux.
Ainsi le théâtre documentaire de Rimini Protokoll témoigne-t-il de la relation
paradoxale que la société contemporaine entretient avec la mort. Car si notre modernité
s’est caractérisée par son déni jusqu’à refouler les mourants hors de l’espace familial,
dans l’anonymat de l’hôpital, elle n’a jamais été aussi médiatiquement exposée et
socialement présente. Pourtant, cette récurrente mise en scène médiatique, médicale
et sociale ne peut parvenir à surclasser le scandale de la disparition. De quoi est faite
la vie que nous avons vécue, quel souvenir laisserons-nous, combien de temps les
vivants l’entretiendront-ils, quel sera notre legs aux générations suivantes – restent
des questions qui ne disparaissent pas avec les formulaires administratifs et les
questions éthiques liées à la fin de vie. Et si prévoir n’est pas accepter, le souci de sa
propre finitude est peut-être aussi la condition d’une vie sereine. Ainsi Nachlass, audelà de son témoignage social ou sociétal, rappelle à chacun ce qui le lie aux autres
et à son temps, ce qu’il reçoit et ce qu’il transmettra.
Nachlass © Samuel Rubio
22
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
DANIEL HELLMANN
Requiem for a piece of meat
Conception, mise en scène, chorégraphie
et direction musicale :
Daniel Hellmann
Dramaturgie :
Johanna-Yasirra Kluhs
Décor et costumes :
Theres Indermaur
Direction musicale :
Abélia Nordmann
Lukas Huber
Son :
Lukas Huber
Lumière :
Ursula Degen
Œil extérieur :
Jessica Huber
Musique :
John Dowland, Lukas Huber, Marin Marais,
Tarquinio Merula, Gérard Pape
Avec :
Giovanna Baviera
Moonsuk Choi
Géraldine Chollet
Guacamole
Lukas Huber
Lena Kiepenheuer
Krassen Krastev
Florencia Menconi
Nacho
Garra Rufa
Tatiana Saphir
Rui Stähelin
Diffusion :
Florence Francisco
Production :
Daniel Hellmann – 3art3 Company – novantik project basel
Coproduction :
Théâtre de Vidy – Gessnerallee, Zurich – Theater Chur – Gare du
Nord, Bâle – Nationaltheater, Mannheim
Avec le soutien de :
Département de la culture de la ville de Zurich – Canton de Zurich –
Département danse et théâtre des cantons de Bâle-Ville et BâleCampagne – Pro Helvetia - Fondation suisse pour la culture – Pourcent culturel Migros – Fondation Christoph Merian – Fondation
Sophie et Karl Binding – Fondation Nestlé pour l’Art
Création le 23 mars 2017 à la Gessnerallee, Zurich
MAG 7
p. 22
25.04 – 27.04
Salle René Gonzalez
Mardi
25.04 19h00
Mercredi 26.04 20h00
Jeudi
27.04 21h00
Durée estimée : 1h30
Danse/Musique
Tarif M
VIDY
RENCONTRE AVEC LES ARTISTES
Mer. 26.04
à l’issue de la représentation
Entrée libre, sans réservation
Requiem...
EN TOURNÉE
2017
Gessnerallee, Zurich
23-29.03
Theater Chur
31.03-1.04
Gare du Nord, Bâle
4-7.04
Nationaltheater, Mannheim
8-9.04
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
23
NOTE D’INTENTION DE DANIEL HELLMANN, 2016
Un espace vide, blanc, neutre. Une coulisse de théâtre en arrière-plan. Une forêt.
Des corps pénètrent la scène. Ils paraîssent étrangement exposés, leur peau rejette
une lumière éblouissante. Exposés, délivrés. Ils sont beaux. Ils sont la chair. Du
fond de leurs corps s’élèvent des bruits, ils respirent, mâchent, tuent. Ou bien estce que ce serait les porcs derrière la scène?
Requiem for a piece of meat s’oriente, en sept images sonores et visuelles, le long
d’un requiem musical. Des moments complexes et denses formés de corps en
mouvement et silencieux explorent les relations entre êtres humains et animaux,
entre matériaux sociaux et physiques. Un groupe de corps qui se transforme en
producteur de son, en surface de friction, en chair vivante et dynamique. Des corps
qui chantent de la musique sacrée, des respirations, de simples séquences qui
retracent le mouvement des côtes, du diaphragme, des muscles et des tendons.
Au milieu de l’espace, un arbre. Une chèvre y est attachée. Des humains se
regroupent autour de l’animal. Un endroit protégé. Dans une lumière douce, tous
les corps se fondent. Une union qui rend flou les différences entre les espèces. La
campagne comme une sorte de fantaisie érotique. Merula. Une ligne vocale qui ne
s’arrête jamais, même pas quand l’obscurité laisse disparaître l’image.
Patterns dynamiques et mouvements se détachent des corps auquels ils seraient
automatiquement attribués. On y voit l’idéal antique de la beauté corporelle, on
entend le grognement des cochons au fond du Hadès. Les scènes plongent dans
la pègre de notre société : est-ce le rejet de l’Animal dans l’Homme qui a rendu
possible les cruautés des siècles passés ? Est-ce que, suivant la pensée de Marx,
une société sereine est possible tant que le statut des animaux est inférieur à
celui de l’humain ? Lumières et musique créent des contradictions autour de nos
considérations habituelles. C’est la latence qui nous intéresse : comment peut-on
suggérer sans prétendre ? Est-ce que nous pouvons tout doucement construire une
fente dans laquelle chaque spectateur devient auteur de questions existentielles
et troublantes au lieu d’affirmer de nouvelles vérités ? Comment est-ce qu’un
questionnement radical peut-il être à la fois inquiétant et beau ?
Assis face au public, ils mangent de la viande. Dans un silence total. Ils se servent de
leurs mains. Pas de fourchettes, pas de couteaux. Une cérémonie de grill, un sacrifice
rituel, un moment sensuel. On les entend engloutir, déglutir, des os qui cassent, des dents
qui mâchent. On voit les mains, les doigts, les chairs et les langues d’une choréographie
archaïque entre la vie et la mort. Un mouton se tient à côté d’eux. Quelqu’un joue de la
viole de gambe. De quelque part, on entend le bruit des intestins.
Requiem for a piece of meat (travail en
cours) © Daniel Hellmann
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DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
ANTOINE JACCOUD
& GUESTS
ÊTRE BÊTE(S)
© Juniors Bildarchiv GmbH / Alamy Stock Photo
Invité par le Théâtre de Vidy, l’auteur, dramaturge et scénariste
Antoine Jaccoud propose d’explorer notre rapport omniprésent et
paradoxal aux animaux. D'un côté, les partisans d'un adieu définitif
aux bêtes au nom de l'éthique animale.
De l’autre, ceux qui veulent tout à la fois manger les animaux et se
faire consoler et guérir par eux. Compassion, violences et ambiguïtés,
les ingrédients d’un drame théâtral sont réunis...
ÊTRE BÊTE(S) se décline en plusieurs rendez-vous : l'exposition The
Shimmering Beast, qui débute dès le 22 mars, la création d’un
nouveau texte, Le Zoophile, confiée à Emilie Charriot et un temps fort
qui déploie le sujet dans tous les espaces du théâtre, les 28 et 29 avril :
deux jours de performances, lectures et débat consacrés à l’étonnante
relation que nous entretenons avec les bêtes.
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
NOTE D’INTENTION D’ANTOINE JACCOUD SUR « ÊTRE BÊTE(S) », 2016
J’ai commencé à accumuler de la documentation sur l’évolution de nos rapports
avec les animaux voici quelques années. J’avais fait pareil dans le passé pour la
grippe aviaire – En attendant la grippe aviaire, 2006 –, l’obésité – Obèses, 2011 –
ou les problèmes d’enneigement de nos stations de ski – Désalpe, 2011. Autant de
sujets et de thématiques qui ont donné lieu à des spectacles, à des débats, à des
critiques, voire à des reprises – Désalpe a été adapté à la radio par la RTSI, puis
présenté en audiovision dans divers lieux du Tessin.
Cet usage augmenté de l’espace public est un peu la philosophie de Selma 95,
compagnie créée en 2005 avec Françoise Boillat pour amener, par exemple, sur le
plateau du Théâtre Saint-Gervais les rescapés de Srebrenica et se vouer ensuite
à porter au théâtre divers « sujets de société » généralement choisis pour la
rhétorique anxiogène de leur traitement dans les médias.
S’agissant de nous et des bêtes, il me semblait qu’une proximité croissante et
troublante orientait de plus en plus nos relations avec ces dernières. Mon intuition
a trouvé de quoi se consolider dans mes lectures – la production académique
sur ces questions est abondante –, ma fréquentation des récentes Journées
Philosophiques de Bienne, consacrées à cette thématique et rassemblant un panel
international de philosophes, ou par l’observation attentive et continue d’une
voisine, qui gère un cheptel de cinq yorkshires tremblants.
Quelque chose de très puissant se passe, probablement une véritable révolution –
celle de l’ensemble de nos relations avec les animaux, de notre pacte passé avec
elles –, mais une révolution polymorphe, voire contradictoire. Deux mouvements
peuvent être en effet clairement identifiés aujourd’hui. L’un, dont les vegans
constituent en quelque sorte la manifestation soft et les antispécistes la fraction
dure, appelle à la transformation radicale de nos rapports avec les bêtes par
l’interdiction absolue de les tuer, de les mutiler et de les détenir. Si j’extrapole
les conséquences de ces principes, et c’est là que l’ex-sociologue laisse la place à
l’auteur et au dramaturge, c’est une forme d’adieux aux animaux que ce courant
prépare puisque seul le consentement mutuel (!) permettra une relation avec
l’animal. L’autre tendance prône au contraire, mais probablement avec un respect
non moins grand – quoique différent dans sa nature –, à l’égard de l’animal,
un usage généralisé de celui-ci comme auxiliaire de santé. Ce courant, que l’on
appellera ici celui de l’animal pansant, connaît un succès non moins retentissant
que le veganisme. Récemment opéré à la clinique La Source, j’ai vu le chat
appartenant à cet établissement – pour le bien des malades et non l’extermination
des souris –, et une éducatrice m’a raconté il y a peu comment l’hippothérapie,
largement mobilisée pour le soin des personnes dépendantes à l’alcool ou les
enfants souffrant d’autisme, était utilisée également, même dans le canton de
Vaud, pour la resocialisation des « racailles » les plus dures dans les institutions
vouées à accueillir les jeunes en rupture scolaire.
On le voit, la question de l’Animal est une puissante question sociétale dont le
potentiel théâtral n’échappera à personne – cérémonies, spectacles, performances,
lectures, conférences, retour de l’animal sur le plateau à l’heure où le cirque doit
se passer de ses services.
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DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
ÉMILIE CHARRIOT
Création
à Vidy
Le Zoophile
d’ANTOINE JACCOUD
Texte :
Antoine Jaccoud
Mise en scène :
Emilie Charriot
Lumière :
Yann Godat
Costumes :
Isa Boucharlat
Avec :
Jean-Yves Ruf
Production :
rue#917- Cristina Martinoni et Anne-Laure Sahy
26.04 – 3.05
La Passerelle
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Mardi
Mercredi
26.04
27.04
28.04
29.04
2.05
3.05
19h30
19h00
21h00
21h30
19h30
19h30
Durée estimée : 1h15
Théâtre
Tarif S
VIDY
RENCONTRE AVEC LES ARTISTES
Jeu. 27.04
à l’issue de la représentation
Entrée libre, sans réservation
MAG 7
p. 24
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
NOTE D’INTENTION D’ÉMILIE CHARRIOT, 2016
J’ai rencontré Antoine Jaccoud lorsque j’étais étudiante à la Manufacture. Ce
dernier nous donnait un stage d’écriture radiophonique. J’ai immédiatement
« accroché » avec cette personnalité, son univers, son humour. Nous avons
formulé dernièrement un désir de collaborer ensemble pour la radio ou le
théâtre.
Faire entendre la pensée d’un auteur à travers un travail de monologue est
pour moi un défi à relever. Il n’y a pas de recette qui marche pour cela. Il
faut trouver une cohésion entre l’acteur et le texte, l’acteur et le metteur en
scène, le metteur en scène et l’auteur, et le tout avec la lumière. Et il ne faut se
tromper sur aucun de ces points fondamentaux. C’est toujours une aventure
différente. La relation de confiance entre le metteur en scène et l’acteur
est primordiale. Il faut littéralement entrer dans un univers littéraire. S’en
imprégner suffisamment pour que tout respire les mots de l’auteur. L’air, le
corps, la voix, les éclairages. Tout est à créer et jauger au millimètre, en allant
dans ce sens.
Lorsque cet auteur est vivant et qu’il peut travailler en tant que collaborateur
sur la création, il s’agit d’une expérience précieuse, j’en ai bien conscience.
Cela sera donc notre première collaboration avec Antoine Jaccoud, forte d’une
complicité artistique et relationnelle, et d’une grande sympathie d’esprit.
A l’heure actuelle, je ne peux qu’être brève dans mes intentions de mise en
scène, simplement parce que le texte est en cours d’écriture.
Un monologue est toujours un moment particulier dans la vie d’un acteur, une
chance.
Il faut avoir les épaules solides pour faire face, seul, au public… Souvent,
le travail technique est de bonne augure pour un tel défi. Dans le cas
d’un acteur de cinéma avéré, je pense que l’atout majeur n’est pas la
technicité mais justement l’union avec l’univers de l’auteur. J’ai l’impression
que le choix de l’acteur est un choix de « nature humaine » forte pour
incarner un zoophile. Il faut un homme qui affleure de failles, dont
les fractures sont visibles, palpables à chaque instant. Il faut plusieurs
facettes. Le but est de perdre le spectateur, entre réflexion et émotion. Arriver
à un point de perdition, au sein duquel il n’y a plus de jugement de valeur,
mais quelqu’un qui, sous nos yeux, perd le contrôle des règles de savoir-­vivre,
sociétales, sentimentales… Il s’agit d’une fracture.
La scénographie sera constituée de l’acteur et d’un âne, et probablement
quelques brebis. Et c’est tout. J’imagine reproduire avec sobriété, une
atmosphère montagnarde (brume au sol, air frais, voire quelques gouttes de
rosée, odeur de nature...). L’éclairage aura une place importante.
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DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
ANNE GOLAZ
The Shimmering Beast
Exposition
NOTE D’INTENTION D’ANNE GOLAZ, 2016
Mon parcours artistique est peuplé de figures animales et les questions du
rapport aux bêtes apparaissent comme un motif récurrent dans mon travail
photographique depuis son commencement. Ainsi surgissent des ombres
portées dans lesquelles nous tentons de distinguer une forme animale ou
humaine, ainsi se tracent et s’entremêlent des liens et des limites entre la
société des hommes et le monde des bêtes. Pourtant il n’est pas question
de définir ces rapports mais plutôt de faire apparaître, de faire miroiter ses
complexités avec ses tensions et contradictions. Qu’il s’agisse de l’animal
domestiqué – ou familial, presque humain ou presque objet, ou de la bête
sauvage, qui pourtant ne l’est plus mais qui se dessine fructueusement dans
nos désirs de liberté et d’authenticité, ou encore de créatures chimériques
bien vivantes au coeur de mondes imaginaires ou de symboles identitaires.
© Anne Golaz
MAG 7
p. 24
22.03 – 29.04
La Kantina
Photographie/Vidéo
Entrée libre
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DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
MARTHE KELLER
MATHIEU AMALRIC
lecture de textes d’ANTOINE JACCOUD
Textes :
Antoine Jaccoud
Lecture :
Marthe Keller
Mathieu Amalric
29.04
Les deux acteurs Marthe Keller et Mathieu Amalric lisent des textes d’Antoine
Jaccoud écrits pour l’occasion, sur la scène de la salle Charles Apothéloz.
Salle Charles Apothéloz
Samedi 29.04 19h30
Lecture
Tarif S
Marthe Keller © Miguel Bueno
MAG 7
p. 25
Mathieu Amalric © DR
30
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
ALAIN BOREK
Les Chiens
d’ANTOINE JACCOUD
Texte :
Antoine Jaccoud
Mise en lecture :
Alain Borek
Son :
Alain Borek
Lecture :
Mathias Urban
Françoise Boillat
Thiphanie Bovay-Klameth
Rebecca Balestra
Baptiste Gilliéron
Romain Daroles
Claire Deutsch
Production:
rue#917 - Cristina Martinoni et Anne-Laure Sahy
NOTE D’INTENTION D’ANTOINE JACCOUD, 2016
Une mise en lecture de la pièce Les Chiens constitue une seconde proposition
de ce programme créé pour le Théâtre de Vidy. Ce texte a une histoire.
Ecrit immédiatement après la mort du père de l’auteur pour prolonger
une phrase de celui-­ci – « je pourrais compter ma vie en chiens » –,
ce texte fut d’abord créé en 2005 au Théâtre National de Tuzla, en Bosnie-­
Herzégovine, avec l’appui du DFAE sous le titre de psi et interprété
comme une évocation des deuils liés à la guerre de Bosnie. Il fut ensuite
mis en lecture au Centre Dramatique de Chambéry par Denis Maillefer.
En 2017, je souhaite confier à Alain Borek, ancien de la Manufacture et
comédien aujourd’hui engagé dans de multiples aventures performatives, la
responsabilité d’une nouvelle mise en lecture qui dise le caractère grotesque
et touchant de ce texte – dont deux personnages sont des chiennes – et sache
amener cet exercice à un haut niveau artistique et festif.
MAG 7
p. 25
28.04 – 29.04
La Passerelle
Vendredi 28.04 18h00
Samedi 29.04 15h00
Durée estimée : 1h10
Lecture
Tarif S
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DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
GÉRALDINE CHOLLET
Itmar
Chorégraphie :
Géraldine Chollet
Son :
Renée Van Trier
Lumière :
Dominique Dardant
Costumes :
Diane Grosset
Conseil artistique :
Fabrice Gorgerat
Avec :
Géraldine Chollet
Et
Les Tälerschwinger :
Charles Dénervaud
Jacques Chollet
Raphaël Raccuia
26.04 Salle René Gonzalez
Vendredi 28.04 17h30
Samedi 29.04 21h30
Durée : 35 min
Danse/Musique
Tarif S
Coproduction :
Théâtre Sévelin 36, Lausanne
Avec le soutien de :
Ville de Lausanne
Canton de Vaud
Loterie Romande
SIG
Fondation Nestlé pour l’Art
Création le 14 mars 2015 au Théâtre Sévelin 36, Lausanne
NOTE D’INTENTION DE GÉRALDINE CHOLLET, 2016
A travers Itmar, je revisite les archétypes féminins de mon enfance, dans un
milieu paysan, religieux et patriarcal. De ce questionnement sur le décalage
entre l’univers dans lequel j’évolue aujourd’hui – urbain, alternatif et
féministe – et mes racines, est né le désir d’explorer la notion d’exotisme et de
poursuivre une réflexion personnelle autour des racines et de l’intimité. Itmar
est un rituel, un hommage décalé de la femme que je suis aujourd’hui à cet
« idéal » féminin de mon enfance. Grâce à cette figure icônique, je questionne
mon bagage familial, pour le transcender, en souligner l’extraordinaire, tout
en créant une autre contre-culture de détournement du folklore suisse.
MAG 7
p. 25
Itmar © Philippe Weissbrodt
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
ÊTRE BÊTE(S), C'EST AUSSI LES
VENDREDI 28 ET SAMEDI 29 AVRIL,
DEUX JOURS DE LECTURES, DÉBAT,
SPECTACLES ET PERFORMANCES
Ven. 28.04
Sam. 29.04
18h00
Lecture BOREK Les Chiens (env. 1h10)
21h00
Théâtre CHARRIOT Le Zoophile (env. 1h15)
15h00
Lecture BOREK Les Chiens (env. 1h10)
17h30
Danse CHOLLET Itmar (35 min)
Débat « Etre bête(s) » (1h30)
19h30
Lecture KELLER/AMALRIC (env. 50 min)
21h30
Théâtre CHARRIOT Le Zoophile (env. 1h15)
Danse CHOLLET Itmar (35 min)
DÉBAT « Etre bête(s)»
Samedi 29.04 17h30
La Passerelle
Entrée libre
De l’éthique animale à la
mythologie, de l’affection aux
connaissances scientifiques,
les questions animales croisent
l’ensemble des champs de
la culture et de la recherche.
Philosophes, scientifiques et
artistes échangent leurs approches
et leurs points de vue.
Avec la participation, le samedi, de la compagnie-école de cirque et
théâtre équestres Shanju, basée à Ecublens, et de ses animaux ;
ainsi que d’étudiants-acteurs de la Manufacture à la suite d’un
workshop avec Antoine Jaccoud au printemps.
MAG 7
p. 25
32
© Sophie Calle/ADAGP, Paris 2016 Courtesy Galerie Perrotin
« Quand ma mère est morte, j’ai acheté une girafe
naturalisée. Je lui ai donné son prénom, et je l’ai installée
dans mon atelier. Monique me regarde de haut,
avec ironie et tristesse. »
Sophie Calle
34
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
SOPHIE CALLE
Histoires vraies
Exposition
4.05 – 23.06
La Kantina
Arts visuels
Entrée libre
© Sophie Calle/ADAGP, Paris 2016 Courtesy Galerie Perrotin
Une exposition de Sophie
Calle à Vidy en écho à
l'exposition Miroir Miroir
au mudac (31.05 au 1.10)
MAG 7
p. 26
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
EXTRAITS D’HISTOIRES VRAIES, ÉDITIONS ACTES-SUD, 2013
Le nez
J’avais quatorze ans et mes grands-parents souhaitaient corriger chez moi
certaines imperfections. On allait me refaire le nez, cacher la cicatrice de ma
jambe gauche avec un morceau de peau prélevé sur la fesse et accessoirement
me recoller les oreilles. J’hésitais, on me rassura : jusqu’au dernier moment
j’aurais le choix. Un rendez-vous fut pris avec le docteur F., célèbre chirurgien
esthétique. C’est lui qui mit fin à mes incertitudes. Deux jours avant l’opération
il se suicida.
Le strip-tease
J’avais six ans et j’habitais rue Rosa-Bonheur chez mes grands-parents. Le
rituel quotidien voulait que je me déshabille tous les soirs dans l’ascenseur
de l’immeuble et arrive ainsi nue au sixième étage. Puis je traversais à toute
allure le couloir et, sitôt dans l’appartement, je me mettais au lit.
Vingt ans plus tard, c’est sur la scène d’une baraque foraine donnant sur le
boulevard Pigalle, que je me déshabillais chaque soir, coiffée d’une perruque
blonde au cas où mes grands-parents qui habitaient le quartier viendraient à
passer.
Les chats
J’ai eu trois chats. Félix mourut enfermé par inadvertance dans le frigidaire.
Zoé me fut enlevée à la naissance d’un petit frère que j’ai haï pour cela. Nina
fut étranglée par un homme jaloux qui, plusieurs mois auparavant, m’avait
imposé l’alternative suivante : dormir avec le chat ou avec lui. J’avais choisi
le chat.
La cravate
Je l’ai vu un jour de décembre 1985. Il donnait une conférence. Je le trouvai
séduisant. Une seule chose me déplut : sa cravate aux tons criards. Le
lendemain je lui fis parvenir anonymement une discrète cravate marron.
Quelques jours plus tard, je le croisai dans un restaurant : il portait ma cravate.
Elle jurait avec sa chemise. Je décidai alors de lui envoyer, tous les ans, pour
Noël, un vêtement à mon goût.
Il reçut en 1986 une paire de socquettes grises en soie, en 1987 un gilet noir
en alpaga, en 1988 une chemise blanche, en 1989 des boutons de manchette,
en 1990 un caleçon à motif de sapins de Noël, rien en 1991, et en 1992 un
pantalon de flanelle grise. Le jour où il sera totalement vêtu par mes soins,
j’aimerais le rencontrer.
Le cou
Il souhaitait me photographier avec son Polaroïd. Lorsque l’image parut, une
ligne rouge barrait mon cou. Je ne voulus pas que ce cliché finît en des mains
étrangères. Je demandais à le garder et me tins sur mes gardes dans les jours
qui suivirent. Deux semaines plus tard, la nuit du 11 octobre, un homme tenta
de m’étrangler dans la rue et me laissa inanimée sur le trottoir.
35
36
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
LA RIBOT
Another distinguée
Conception, installation et costumes :
La Ribot
Lumière :
Eric Wurtz
Réalisation de l'installation :
Marie Prédour
Victor Roy
Avec :
La Ribot
Juan Loriente
Thami Manekehla
Production :
La Ribot, Genève
Coproduction:
Théâtre de Vidy
Latitudes contemporaines, Lille
Centre Pompidou
CND - Centre National de la Danse, Paris
Teatros del Canal, Madrid
FÊTE
DE LA DANSE
2017
3 – 7.05
Salle Charles Apothéloz
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
3.05
4.05
5.05
6.05
7.05
20h00
18h30
20h00
18h00
16h00
Durée : 1h20
Danse
Tarif S
VIDY
RENCONTRE AVEC LES ARTISTES
Sam. 6.05
Création le 16 juin 2016 à Latitudes contemporaines, Lille
à l’issue de la représentation
Entrée libre, sans réservation
Another
distinguée
EN TOURNÉE
2017
Swiss dance days,
Théâtre du Grütli, Genève
1-3.02
Théâtre du Grütli, Genève
4-12.02
Teatros del Canal, Madrid
20.02-5.03
Mercat de les Flors, Barcelone
10-11.03
Teatro Principal,
Palma de Majorque
17-18.03
Centre Pompidou, Paris
29.03-3.04
Tramway, Glasgow
Mai 2017
The Place, Londres
Mai 2017
MAG 7
p. 28
37
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
PRÉSENTATION DU SPECTACLE PAR JAIME CONDE SALAZAR, 2016
Vingt-trois ans se sont écoulés depuis que La Ribot initia le projet des
Pièces distinguées qui depuis n’a cessé de se déployer et de se transformer,
révélant à chaque fois de nouvelles couches et significations. Courtes actions
organisées en séries, où chaque série est un spectacle, les Pièces distinguées
ont été présentées dans différents dispositifs qui vont de la scène de théâtre à
la galerie d’art. Another distinguée, la nouvelle série qui est présentée en 2016,
ajoute à l’œuvre des Pièces distinguées une nouvelle strate en l’amenant dans
un lieu surprenant où tout ce qui a été fait auparavant se redéfinit.
Another distinguée est une invitation à s’abandonner dans l’oubli et,
paradoxalement, également un exercice de mémoire. La mémoire est
capricieuse et ne tolère aucune tentative de contrôle sur ce qu’elle produit. La
mémoire construit ses souvenirs comme s’ils étaient nouveaux à chaque fois:
elle déplace, répète, invente, rajoute, réprime, etc.
Another distinguée ne nous montre pas que de la nouveauté mais nous
précipite vers l’inconnu. La clarté caractéristique des pièces antérieures s’est
transformée en un espace d’ombres, en une obscurité graphique presque
onirique dans laquelle le corps de La Ribot a cessé d’être un fétiche pour le
regard du spectateur et est devenu une sorte de présence multipliée qui glisse
et habite d’autres corps possibles. Héroïne et super héros, guerriers, sirènes,
La Ribot et ses acolytes s’inventent et se créent une identité dans chaque
pièce... pour mieux l’oublier par la suite.
Another Distinguée © Anne Maniglier
Another distinguée invite à s’aventurer dans un espace particulier, un lieu
caractéristique et unique qui peut être désigné comme un « black cube ».
L’espace appelle à l’expérience individuelle et directe : chaque spectateur est
libre de décider où et comment il veut être à chaque moment. Cependant, à
cette occasion il ne devra pas seulement tenir compte des autres personnes
qui l’accompagnent dans l’espace : Another distinguée n’est pas uniquement
fait d’ombres. Une énorme présence obscure, opaque et inquiétante domine
le lieu, établissant un principe d’invisibilité qui multiplie à l’infini les points
de vue possibles, et limite profondément chaque tentative de contrôler
visuellement ce qui se déroule.
Another Distinguée © Collectif des Routes
38
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
CINDY VAN ACKER
Anechoic
FÊTE
DE LA DANSE
2017
Chorégraphie :
Cindy Van Acker
Assistanat :
Stéphanie Bayle
Musique :
Pan Sonic
Avec :
Des élèves
de la Manufacture – Haute école des arts de la scène
du Marchepied – Compagnie Junior de danse contemporaine
et du Ballet Junior de Genève
(distribution en cours)
Production :
Cie Greffe
Coproduction :
P.A.R.T.S
Vrijstaat O
La Compagnie Greffe bénéficie d’une convention de soutien conjoint
de la Ville de Genève, du Canton de Genève et de Pro Helvetia Fondation suisse pour la culture depuis 2009.
Création le 4 juillet 2014 au Vrijstaat O, Ostende
Spectacle présenté à Vidy en collaboration avec la Fête de la Danse
JEUDI 4 MAI : VIDY FÊTE LA DANSE
Ouverture de la Fête de la danse 2017 à Vidy
(du 4 au 7 mai à Lausanne et dans toute la Suisse)
18h00 Cours Histoire des avant-gardes de la danse (entrée libre, sur rés.) - 1h00
18h30 Représentation d’Another Distinguée de La Ribot
19h00 Présentation de l’installation et du clip-danse de la troupe amateur
ENSEMBLE (entrée libre) - 30 min
19h45 Apéritif d’ouverture
20h45 Représentation d’Anechoic de Cindy Van Acker
22h00 Vidy fête la danse : dancing party
Plus d‘infos : fetedeladanse.ch
MAG 7
p. 29
4.05
Jeudi
4.05
20h45
Danse
En plein air, rendez-vous
15 min avant le début du
spectacle au Théâtre de Vidy
Entrée libre pour les
Adhérents de Vidy
et les détenteurs du Pass
Fête de la Danse 2017
Anechoic
EN TOURNÉE
2017
Fête de la Danse Genève
3.05
Zürich Tanzt
5.05
Fête de la Danse, Sierre
6.05
39
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
NOTE D’INTENTION DE CINDY VAN ACKER, 2014
Le ciel, l’horizon, une vue à l’infini.
La mer, la courbe cotidale, la plaine de la plage.
La couleur de toute cette matière.
L’ensemble forme un monochrome.
53 danseurs.
Je pense Anechoic comme un monochrome vivant,
dans lequel le regard peut se perdre.
Comme dans un vide sans fond où tout tombe vers le bas sans fin.
Comme le son qui se perd dans un champ libre,
le son qui ne résonne pas, qui a perdu son écho.
PRÉSENTATION DU SPECTACLE PAR ANNE DAVIER, 2015
La pièce Anechoic de Cindy Van Acker est écrite pour 53 danseurs. Elle s’inscrit
dans un vaste paysage et débute au crépuscule. Au début, les danseurs côte
à côte forment une ligne sombre au lointain. A la fin, ils sont dispersés à
terre, proche du public. Entre ces deux moments, ils auront franchi plus d’une
centaine de mètres dans la nuit tombante et le silence, se seront emboîtés
en duos, auront délaissé leurs vêtements foncés sur le sol et cassé la ligne
et la rythmique originales. Plus qu’une danse, Anechoic construit un paysage
qui se dérobe peu à peu à la contemplation pour s’ordonner aux corps en
mouvement. Sa partition se développe dans l’espace à plusieurs échelles. Très
loin, les 53 danseurs forment des ribambelles, oscillent et se posent comme
des notes sur une portée musicale. S’approchant, leur masse compose une
société soudée mais jamais cimentée, jamais immobile. Quand le groupe se
désagrège, les danseurs dessinent une cataracte de formes, comme si l’on
avait déversé sur le sol un amas de joyaux tandis que la lumière et le son
inondent l’espace. Les duos croissent, s’absorbent mutuellement et formulent
en canon un drama implicite. Les corps sont plastiques, et cette plasticité
les met en rapport direct avec le paysage. Derrière, la vaste étendue, l’espace
vide, mais non point inerte. Dynamisé, il est peuplé de vibrantes aspérités et
de traces laissées par le passage du groupe. Le paysage et la danse sont ici
pensés ensemble. Et c’est cette danse de l’espace qu’il s’agit aussi de capter.
Car Anechoic intensifie réellement le paysage et les expériences que l’on peut
en faire.
Anechoic © Cindy Van Acker
40
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
MOTUS
MDLSX
Mise en scène et dramaturgie :
Enrico Casagrande
Daniela Nicolò
Collaboration artistique :
Paolo Panella
Damiano Bagli
Lumière et vidéo :
Alessio Spirli
Son :
Enrico Casagrande
Avec :
Silvia Calderoni
Production :
Motus-Elisa Bartolucci et Valentina Zangari
Avec le soutien de :
MIBACT
Région Emilia Romagna
9 – 13.05
Salle René Gonzalez
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
9.05
10.05
11.05
12.05
13.05
19h30
19h30
19h30
19h30
19h30
Dès 16 ans
Durée : 1h20
En italien surtitré
en français et en anglais
Théâtre/Performance
Tarif M
VIDY
Création le 11 juillet 2015 au Festival de Santarcangelo, Rome
INTRODUCTION AU SPECTACLE
Mer. 10.05
à 18h30
RENCONTRE AVEC LES ARTISTES
Jeu. 11.05
à l’issue de la représentation
Entrée libre, sans réservation
MDLSX
EN TOURNÉE
2017
Arts center Vooruit, Gand
26-27.01
Maxim Gorki Theater, Berlin
16-18.02
Teatro Metastasio, Prato
23-26.02
MA scène nationale, Montbéliard
12.04
Le Liberté, Toulon
27-28.04
MAG 7
p. 30
41
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
PRÉSENTATION DU SPECTACLE PAR UN FAUTEUIL POUR
L’ORCHESTRE , AVRIL 2016
Une performance coup de poing, intelligente et subtile, sans esbroufe et
sans autre provocation que sa vérité, vérité subversive, magnifiquement
transgressive et terriblement indispensable, nécessaire. Une création qui
interroge le genre. Sujet ô combien brûlant aujourd’hui et qui fait débat
jusqu’à tomber dans le rance et l’abject. Là nous avons une réponse cinglante
et sensible, sans pathos, d’une force et d’une violence formidable et menée
avec une énergie folle. MDLSX est un objet hybride, musical, performatif, un
hymne à la liberté absolue et à la création de soi. L’un n’allant pas sans l’autre.
Entre fiction et autobiographie, refusant le victimisme, Silvia Calderoni et
la compagnie Motus (Enrico Casagrande et Daniela Nicolo) démontent et
dénoncent les mécanismes sociaux, politiques et économiques qui imposent
la catégorisation des sexes au détriment du genre. Le sexe n’est pas le genre
n’en déplaise aux tenants de la morale normative. Fragments de biographie,
dont ceux de Silvia Calderoni, et fragments littéraires (Pasolini, Virginia
Woolf, Jeffrey Eugenides) font la trame d’un récit implacable, sans victimisme,
d’une métamorphose, d’une liberté conquise. La frontière est volontairement
brouillée entre la fiction et la réalité. Parce que ce qui s’énonce là, ce qui est
dénoncé, dépasse très vite le cas particulier pour une portée plus générale.
Défense et illustration magistrale en quelque sorte de la théorie du genre. Où
il ressort que la première identité que l’on prend est celle de l’insulte qui nous
est donnée.
Chaque chapitre, chaque marche vers l’appréhension, la conquête de soi, sont
menés tambour battant, accompagnés d’une playlist affolante. Chaque track
est plus qu’une illustration sonore, c’est un discours, un écho qui rehausse
d’un cran ce qui s’énonce sur le plateau. Comme ces chansons qui vous aident
à vivre parce qu’elles sont pile-poil le reflet de nos sentiments quand les
mots viennent à manquer et que tout se barre en sucette. Alors se déhancher
dessus ça fait du bien aussi, il faut que le corps, ce monstre, cette chimère,
exulte sa rage, empoigne sa vérité intime, sa conviction d’être ce qu’au fond
de lui il n’ignore pas. Comment une petite fille devint ce qui était pour lui
une évidence, un garçon. Silvia Calderoni irradie le plateau de sa présence,
de son humour, de son urgence à être. Elle sidère par sa rage et sa force.
Le corps en avant, fière androgyne, elle n’élude rien. Pas de faux semblant
ni de compromis. C’est cash. Et puis il y a cette conclusion incroyable où
découvrant ce fils qu’il ignorait le père pose cette question: « N’était ce pas
plus simple de commencer par là ? ».
MDLSX © Renato Mangolin
MDLSX © Diane Ilariascarpa
MDLSX © Simone Stanislai
42
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
DORIAN ROSSEL
Voyage à Tokyo
d’après le scénario de YASUJIRŌ OZU et KŌGO NODA
11 – 13.05
Scénario :
Yasujirō Ozu
Kōgo Noda
Mise en scène :
Dorian Rossel
Scénographie :
Manon Fantini
Clémence Kazémi
Sibylle Kössler
Dramaturgie :
Carine Corajoud
Collaboration artistique :
Delphine Lanza
Lumière :
Abigail Fowler
Costumes :
Amandine Rutschmann
Assistanat mise en scène et dessins:
Clément Lanza
Avec :
Rodolphe Dekowski
Xavier Fernandez-Cavada
Delphine Lanza
Yoshi Oïda
Fiona Sanmartin
Elodie Weber
Et les musiciens :
Alexandre Muller Ramirez, Immanuel de Souza
Diffusion :
Emilie Henin (Bureau Formart)
Production :
Cie STT
Coproductions :
Théâtre Forum Meyrin – Maison des Arts de Créteil – TPR - Centre Neuchâtelois
des Arts Vivants – La Garance Scène Nationale de Cavaillon – Théâtre Paris Villette
Avec le soutien de :
Fondation Meyrinoise du Casino – Loterie Romande Genève – Corodis –
Pro Helvetia - Fondation suisse pour la culture – Pour-cent culturel Migros –
Fondation Ernst Göhner
La Compagnie STT est conventionnée avec les Villes de Lausanne, Genève
et Meyrin et avec le Canton de Genève. Elle est en résidence et associée
au Théâtre Forum Meyrin et à la Garance, Scène Nationale de Cavaillon.
Création le 28 septembre 2016 au Théâtre Forum Meyrin, Genève
MAG 7
p. 32
Salle Charles Apothéloz
Jeudi
11.05 19h00
Vendredi 12.05 20h00
Samedi 13.05 17h00
Durée : 1h25
Théâtre/Musique
Tarif M
VIDY
RENCONTRE AVEC LES ARTISTES
Ven. 12.05
à l’issue de la représentation
Entrée libre, sans réservation
Voyage à Tokyo
EN TOURNÉE
2017
DSN Scène Nationale de Dieppe
16.05
43
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
NOTE D’INTENTION DE LA COMPAGNIE STT, 2016
Les films de Ozu sont une source d’inspiration pour notre travail. Nous
les avons découverts lors de la création de Quartier lointain en 2009, dont
l’auteur Taniguchi a été influencé par le travail de Ozu. Après cette première
exploration, nous désirons poursuivre cette recherche. Plus Ozu avance dans
sa carrière, plus il épure les traits de son cinéma. Il opte pour des plans fixes
à hauteur de tatami et déplace la caméra de manière précise. Les ponctuations
opérées par le montage sont quelques coupes placées comme des respirations.
Ses scènes se passent dans des intérieurs et se centrent sur les liens de famille.
Sur le plan esthétique, cette recherche d’une ligne épurée caractérise nos choix
de mise en scène qui rompent avec un traitement réaliste. Par un travail de
transposition à travers des métaphores scéniques, il y a une manière de raconter
l’intériorité des personnages sans recourir à un appareil psychologique.
Nous voulons inviter le spectateur à s’immiscer dans le spectacle de manière
suggestive, en restant plus évocateurs qu’explicatifs. Cela libère, selon nous,
l’imaginaire et l’émotion, tout en donnant au spectateur une place active.
Jusqu’alors, nous avons déjà interrogé notre pratique de la scène par la
transposition d’univers textuels non issus du répertoire théâtral (roman,
cinéma, BD). En reprenant une matière cinématographique, nous cherchons la
porte d’entrée à la profondeur de l’univers de Ozu qui, par des situations très
concrètes, trouve le moyen d’ouvrir sur l’universel. Cela suppose de trouver
des transpositions scéniques qui donnent à voir et à entendre le goût d’une
réalité qui nous dépasse.
En décontextualisant les mots de l’image réelle, en les faisant résonner sur la
scène, il y a aussi matière à les faire entendre différemment.
Quelles métaphores pour toucher l’intimité et l’intériorité des films, la force
des situations décrites ? Comment transposer les sentiments intérieurs par
des actions concrètes ? A quelle intensité placer le jeu des comédiens ? Quels
univers visuels et musicaux ? Quel rapport entretenir avec le public ?
Cela ne signifie pas une économie de moyens, mais au contraire d’utiliser la
dimension spectaculaire du théâtre pour amplifier les traits sans perdre la
qualité et la finesse du langage cinématographique.
Nous voulons trouver la force et la dimension percutante de Ozu en créant
une partition sonore et visuelle pour exprimer les enjeux que traversent les
personnages, captés à un moment crucial de leur existence.
Voyage à Tokyo © Carole Parodi
44
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
TÊTE DANS LE SAC - MARIONNETTES
Aman’ Aman’
Tout public
dès 8 ans
Conception, texte, création marionnettes
et interprétation :
Cécile Chevalier
Franck Fedele
Collaboration texte :
Adeline Rosenstein
Musique :
Géraldine Schenkel
Fred Commenchal
Pascal Demonsant
Lumière :
Flore Marvaud
Assistanat mise en scène :
Laurent Frattale
Production :
Tête dans le Sac - Marionnettes
Coproduction :
Théâtre des Marionnettes de Genève
CRéAM - Centre Régional des Arts de la Marionnette, Dives-sur-mer
Avec le soutien de :
Pro Helvetia - Fondation suisse pour la culture
Loterie Romande
Fondation Ernst Göhner
Société Suisse des Auteurs
Création le 4 mai 2016 au Théâtre des Marionnettes de Genève
MAG 7
p. 33
16 – 20.05
La Passerelle
Mardi
16.05 14h15 s
18h30
Mercredi 17.05 18h30
Jeudi
18.05 14h15 s
18h30
Vendredi 19.05 14h15 s
18h30
Samedi 20.05 16h30
Durée : 55 min
Théâtre/Marionnettes/
Musique
Tarif S
45
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
NOTE D’INTENTION DE LA COMPAGNIE TÊTE DANS LE SAC, 2016
A travers les histoires simples d’un musicien, d’une jeune fille fuyant la guerre,
de deux lapins nostalgiques du « pays », de deux « zozios migrateurs » en quête
de liberté, le public découvrira les musiques du bassin méditerranéen. Ces
histoires seront ponctuées d’événements scéniques faisant appel aux registres
documentaire et musical. Musiciens et marionnettes, engagés ensemble sur
le plateau, rempliront de vie et de musique un castelet modulable permettant
un voyage à travers une multitude d’espaces.
Nos marionnettes interpréteront cette histoire d’amitié, de séparation
et de rencontres musicales, abordant par ce biais des thèmes majeurs
contemporains : l’exil et les migrations. Bien que ces thèmes puissent être
délicats à aborder, nous savons que la naïveté, l’humour et la poésie propres
à nos marionnettes nous permettront de proposer une œuvre originale où les
émotions profondes pourront être mises à distance par le rire, la musique et
des contenus ethnomusicologiques.
Les exils entraînent dans leurs déplacements ce que les hommes peuvent
emporter. La musique et les chansons, porteuses de mémoire et expression
de vie, continuent d’être et de se transformer là où se déplacent les exilés.
Dans cette époque de crispations identitaires, nous voulons rappeler que nos
héritages culturels partagés sont le fruit de ces fluctuations.
Aman’ Aman’ © Florence Guillermin
A notre époque, où les mouvements migratoires s’intensifient et divisent le
monde, entre Nord et Sud, Est et Ouest, Orient et Occident, il nous paraît
fondamental d’aborder le sujet de la migration avec la jeune génération, et
de rappeler qu’elle est profondément liée à l’histoire de l’humanité, que nous
sommes nous-mêmes le produit de nombreuses migrations, humaines et
culturelles.
Ce sujet est arpenté à travers l’histoire des migrations musicales en ce
qu’elles proposent un point de vue porteur d’espoirs sur la capacité humaine
au métissage pacifique et créatif. La musique est un domaine où les
particularismes culturels peuvent s’exprimer sans conflit. D’avoir un jour été
ému par un chant d’origine lointaine, même sans en comprendre les paroles
ou d’avoir été entraîné par un rythme venu d’ailleurs, de telles expériences
nous amènent à prendre conscience de l’unité de la nature humaine, une unité
qui ne s’oppose pas à sa diversité mais qui s’en nourrit. Il ne s’agit pas de
tolérer l’autre malgré sa différence mais de l’accepter dans sa différence, car
elle a quelque chose à nous apprendre sur nous-mêmes. Là réside l’un des
plus grands défis que nous impose le monde contemporain.
« Très souvent utilisée comme justification ou comme prétexte pour exécuter
d’innombrables crimes, l’identité devrait être redéfinie en relation avec tout ce
qui est universel, avec tout ce qui nous traverse, nous sculpte, s’inscrit en nous,
en chacun de nous. Ainsi l’identité ne serait plus l’affirmation d’une frontière,
d’une cuirasse, d’une forteresse, d’un dedans ou d’un dehors. Identité signifierait
identifier le mouvement ininterrompu du monde en moi, en toi, en lui, en elle,
en ça, en cela, en vous, en nous, en eux. Identité signifierait dialogue, transfert,
connaissance et découverte de l’autre en moi et de moi même en l’autre, par la
conjugaison vivante et collective de tous les verbes qui sont et à venir. »
JORGE LOPEZ PALACIO, MA VOIX NOMADE
Aman’ Aman’ © Carole Parodi
46
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
DEAD CENTRE
Chekhov’s First Play
d’après Platonov de WILLIAM SHAKESPEARE
17 – 20.05
Texte :
Anton Tchekhov
Bush Moukarzel
Ben Kidd
Mise en scène :
Bush Moukarzel
Ben Kidd
Scénographie :
Andrew Clancy
Chorégraphie :
Liv O’ Donoghue
Lumière :
Stephen Dodd
Son :
Jimmy Eadie
Costumes :
Saileóg O’ Halloran
Effets spéciaux :
Grace O’ Hara
Maquillage :
Bridge Lucey
Avec :
Distribution en cours
Production :
Battersea Arts Centre, Londres
Irish Arts Center, New York
Coproduction :
Dublin Theatre Festival
Baltoscandal, Rakvere
Théâtre National de Bordeaux en Aquitaine
NXTSTP avec le soutien du programme culturel de l’Union européenne
Avec le soutien de :
Culture Ireland
Création le 24 septembre 2015 au Samuel Beckett Theatre, Dublin
MAG 7
p. 34
Salle Charles Apothéloz
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
17.05
18.05
19.05
20.05
20h00
19h00
20h00
17h00
>
Durée : 1h10
En anglais surtitré
en français
Théâtre
Tarif M
VIDY
RENCONTRE AVEC LES ARTISTES
Jeu. 18.05
à l’issue de la représentation
Entrée libre, sans réservation
47
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
TEXTE SUR LE SPECTACLE PAR JULIE CADILHAC
LA GRANDE PARADE, 2016
L’ennui règne dans le domaine d’Anna Petrovna, jeune veuve...même en
compagnie de quelques amis venus profiter de la campagne. Alors on attend
Mikhaïl Vassilievitch Platonov, intellectuel hâbleur issu de la petite noblesse,
jouisseur et séducteur, qui a choisi d’être instituteur à la campagne par dépit
contre la société. Ce personnage en apparence d’humeur plaisante et joyeuse
se fait vite remarquer, pourtant, par son cynisme et son désespoir...Enfin ça,
c’est ce qui se passe dans la pièce originale...Le Dead Centre propose quant
à lui une version aussi singulière que personnelle de cette première pièce de
Tchekhov, composée à l’âge de 18 ans. Très vite, en effet, la pièce bascule,
l’on s’éloigne des mots du dramaturge pour laisser place à l’improvisation
de comédiens au bord de la crise de nerfs. Un « dérapage existentiel »
surprenant - et aussi drôle que source de réflexions sur nous-mêmes - qui
aboutit à la destruction totale de la représentation.
Tout le monde sait qu’on ne se méfie jamais trop d’une conversation. Son
potentiel dramatique est sans limite. Jusqu’à la catastrophe. De là donc à
en imaginer une dramaturgie, il n’y a qu’un pas - farceur - dans lequel a eu
envie de plonger la compagnie du Dead Centre. Fondée à Dublin en 2012
par Bush Moukarzel et Ben Kidd, le Dead Centre a créé au Dublin Fringe en
2012 sa première pièce, Souvenir, présentée ensuite à Londres et New York
en 2013. Chekhov’s First Play est leur second projet, créé en octobre 2015. Le
postulat de départ est simple : si Anton Tchekhov est un dramaturge d’une
excellence incontestable, sa première pièce - erreur de jeunesse? - n’a pas
encore son génie...mais elle a croisé des acteurs givrés qui lui ont superposé
d’autres lignes de lecture et de jeu qui provoquent - dans un premier temps autant l’amusement que la confusion chez le spectateur qui tente vainement
d’embrasser dans sa globabilité le dialogue issu de la pièce originale et
les commentaires décrochés du metteur en scène un tantinet nombriliste
qui aurait besoin d’une psychanalyse...comme le reste de la troupe. Donc
tout part de là...de cette parenthèse russe en villégiature qui dérape - Bien
heureux saurait dire à quel moment exactement ! Et tandis qu’on s’éloigne
progressivement de l’intrigue de Platonov, comédiens et public s’étourdissent
de digressions existencielles et voilà l’occasion de nourrir une métaphore filée
étonnante sur la vie, le rôle du théâtre, l’identité, la projection sur l’autre, le
poids des conventions sociales...
La première pièce de Tchekhov annonce déjà les suivantes, met déjà en place
des thématiques qui lui seront chères, fait intervenir des personnages qui
reviendront ensuite. Le Dead Centre s’amuse à nous le rappeler...par intention
pédagogique? Pensez-vous ! Il plaisante de la tendance naturelle d’un certain
théâtre à les souligner...et, à l’allusion délicate et subtile d’une métaphore
qu’il pourrait ménager, préfère bousculer avec l’allégorie fracassante. Finis
les repas conventionnels où les passions, les ressentiments et les impulsions
s’étouffent ou ne dépassent pas l’éclat du verbe, là les visages et les corps
éclatent et impriment les émotions sans retenue. D’ailleurs, on nous rappelle :
il y a un pistolet dans chaque pièce de Tchekhov, sauf dans la dernière, parce
que dans la dernière, il faut enfin être courageux et affronter la vie. Mais ici,
comme le dramaturge en a ajouté un, tout le monde est tenté d’appuyer sur la
gachette et de s’exposer au jeu de la roulette russe...Soyez prêts ! Chekhov’s First
Play est un delirium à l’ambiance sonore surprenante où autour d’un Platonov
qui n’a aucun libre-arbitre, spectateur de lui-même et de ses compagnons
de villégiature, s’agitent des personnages-acteurs qui en décousent avec le
quatrième mur et l’existence. Un chant du cygne délirant qui tourne presque
au grand-guignolesque portée avec une troupe à la pêche communicative et à
la singularité remarquable !
Chekhov‘s First Play © Jose MIguel Jimenez
48
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
WAJDI MOUAWAD
Seuls
Texte et mise en scène :
Wajdi Mouawad
Dramaturgie et écriture de thèse :
Charlotte Farcet
Conseil artistique :
François Ismert
Scénographie :
Emmanuel Clolus
Lumière :
Eric Champoux
Costumes :
Isabelle Larivière
Son :
Michel Maurer
Musique :
Michael Jon Fink
Vidéo :
Dominique Daviet
Assistanat mise en scène :
Irène Afker
Avec :
Wajdi Mouawad
Production :
La Colline – Théâtre national
Coproduction :
Au Carré de l’Hypoténuse, France
Abé Carré Cé Carré, Québec Espace Malraux - Scène nationale de Chambéry et de la Savoie le Grand T-théâtre de Loire-Atlantique
Théâtre 71-Scène nationale de Malakoff
la Comédie de Clermont-Ferrand-Scène nationale Théâtre National de Toulouse Midi-Pyrénées
le Théâtre d’Aujourd’hui, Montréal
le manège.mons
Avec le soutien de :
Fondation d’entreprise Hermès dans le cadre
de son programme « New Settings »
Le texte Seuls : Chemin, texte et peintures est publié
chez Leméac / Actes Sud-Papiers
Création 2008
MAG 7
p. 36
30.05 – 3.06
Salle Charles Apothéloz
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
30.05
31.05
1.06
2.06
3.06
19h00
20h00
19h00
20h00
17h00
Durée : 2h
Théâtre
Tarif M
VIDY
INTRODUCTION AU SPECTACLE
Mer. 31.05
à 19h00
Entrée libre, sans réservation
Seuls
EN TOURNÉE
2017
Sortie Ouest, Béziers
17-19.01
Le manège.mons
28-29.03
Le Maillon –
scène nationale de Strasbourg
27-29.04
Théâtre national Populaire centre dramatique national,
Villeurbanne
10-13.05 et 20-21.05
>
49
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
WAJDI MOUAWAD À PROPOS DE SEULS DANS SEULS, CHEMIN,
TEXTE ET PEINTURES, ÉDITIONS LEMÉAC/ACTES SUD-PAPIERS, 2008
Ce qui est beau avec le théâtre, c’est que parfois il n’existe pas. En
ce sens, si Seuls est du théâtre, Seuls n’est pas forcément une « pièce
de théâtre ». Tout au plus le titre d’un « spectacle de théâtre ». Cette
différence a pris tout son sens avec Seuls : Son apparition, sa fabrication,
son évolution, m’ont conduit dans des endroits qui, sans être nouveaux pour
bien des artistes, l’étaient pour moi qui m’y aventurais pour la première fois.
Il faut dire qu’après Littoral, Incendies, Forêts, je cherchais une manière d’écrire
différente. Mais cela ne se fait pas ainsi. Cela ne peut pas être que musculaire.
On ne change pas sa respiration comme ça. Pour cela, il faut une aventure. Il
faut tomber de haut. Il faut casser l’outil qui nous a permis de survivre jusquelà, il faut le haïr, le tuer même.
Seuls se cabrait, se taisait, s’en allait, lorsque j’écrivais avec le même lyrisme
que d’habitude, dès que je tentais un peu de poésie... Seuls ne semblait
accepter que les mots du quotidien. Condamnés à leur banalité, ils m’auront
fait marcher sur des routes qui me terrorisaient tant elles me semblaient
ennuyeuses. Mais elles étaient les seules à être tolérées par le spectacle. Il
fallait les suivre sans savoir où elles allaient mener, sans savoir que nous
allions, l’équipe de création et moi-même, déboucher dans une clairière
douloureuse où virevoltait un oiseau splendide qui avait la forme d’un mot :
polyphonie.
Un oiseau polyphonique nous a indiqué la voie : Seuls est un spectacle de
théâtre qui repose sur une polyphonie d’écriture. Ce mot-là a été prononcé en
répétition par la dramaturge, Charlotte Farcet, alors que nous tentions de
comprendre pour quelle raison ce que nous construisions ne fonctionnait
pas. Huit semaines de répétitions n’avaient conduit qu’à une série de
propositions disparates de projections vidéo, montages sonores et musicaux,
que j’avais réalisés moi-même. Si chaque chose était intéressante en ellemême, l’ensemble était morne.
Charlotte a dit à peu près ceci : « Je crois que nous nous trompons sur la
nature de l’écriture du spectacle. Elle n’est pas seulement les mots écrits ;
mais aussi les vidéos tournées, les sons captés, les voix enregistrées.
Tout cela est écriture. Nous nous entêtons à travailler sur un rapport
mot/acteur qui serait appuyé par la scénographie, le son... Nous nous
entêtons à mettre en scène d’abord ce rapport, avant d’ajouter le reste !
Nous nous trompons. Nous devons les voir comme de l’écriture textuelle,
les mettre en scène tout de suite comme des répliques ; ne travailler que
sur les mots, c’est comme ne travailler que sur une partie du matériau. »
C’est alors que nous avons commencé à regarder autrement. Nous avons
quitté cette clairière miraculeuse pour pénétrer dans une forêt plus
dense mais nouvelle pour moi. Polyphonie par les mots, les vidéos, les sons,
la musique, la lumière, les costumes, le silence.
Le spectacle s’est construit millimètre par millimètre avec toujours la question
de l’entrelacement des écritures et de la polyphonie.
Ce travail a perduré jusqu’à la première et au-delà. Ainsi en va-t-il de la
création de Seuls en 2008, qui a depuis été représenté plus de 150 fois à travers
le monde.
Seuls © Thibaut Baron
50
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
YAN DUYVENDAK/OMAR GHAYATT
Still in Paradise
Conception et scénographie :
Yan Duyvendak
Omar Ghayatt
Traduction :
Georges Daaboul
Collaboration scénographie :
Sylvie Kleiber
Avec :
Georges Daaboul
Yan Duyvendak
Omar Ghayatt
Production déléguée :
Dreams Come True, Genève
Avec le soutien de :
Ville de Genève
République et Canton de Genève
Pro Helvetia - Fondation suisse pour la culture Fondation Meyrinoise du Casino
Loterie Romande
Fondation Leenaards
Création le 13 octobre 2016 au Théâtre Forum Meyrin, Genève
6 – 10.06
Salle René Gonzalez
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
6.06
7.06
8.06
9.06
10.06
19h00
20h00
19h00
20h00
17h00
Durée : 2h30
En français et arabe
Théâtre/Performance
Performance déambulatoire
(possiblité de s’asseoir
ponctuellement)
Tarif M
VIDY
RENCONTRE AVEC LES ARTISTES
Jeu. 8.06
à l’issue de la représentation
Entrée libre, sans réservation
MAG 7
p. 38
51
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
NOTE D’INTENTION DE YAN DUYVENDAK ET OMAR GHAYATT, 2016
Made in Paradise, créé par Yan Duyvendak, Omar Ghayatt et Nicole Borgeat en
2007, s’attaquait à un phénomène social, politique et médiatique qui alimente
quotidiennement l’actualité depuis le 11 septembre 2001 et même avant : la peur de
l’Islam. On ignorait tout de l’Islam, mais depuis l’effondrement des Twin Towers,
l’Autre avait fait irruption dans nos salons de manière effrayante. Le Printemps
Arabe de 2011 semblait, le temps d’une jolie saison, avoir dissipé ces peurs : les
pays proche-orientaux devenaient singuliers, jamais on avait su si bien où était la
Syrie et où était la Tunisie. Des pays différents habités par des individus : la Lybie
ne cherchait pas la même forme de démocratie que l’Egypte, qui ne se révoltait
pas de la même manière que la Syrie. Les Arabes n’étaient plus forcément tous
des musulmans, ni l’inverse d’ailleurs ; et eux aussi voulaient d’autres mondes,
osaient élever leurs voix.
Mais cette jolie saison n’a guère duré, on est entré dans une vraie guerre froide,
avec son climat délétère. En Occident, le Musulman et/ou l’Arabe est à nouveau
le Mal absolu, Terroriste par définition. Tout comme les migrants, d’ailleurs. Tout
ça dans un pêle-mêle nauséabond. Et au Proche-Orient, nous autres Occidentaux
sommes les hérétiques d’aujourd’hui. En outre, avec 260’000 à 470’000 morts en
Syrie, la vague d’attentats qu’on sait dans plusieurs pays du globe revendiqués
par des extrémistes musulmans et la déferlante des migrants sur l’Europe, le
paradigme semble avoir changé sa forme d’expression. C’est toujours la peur qui
sous-tend nos rapports à l’Islam, mais son expression est autre : il y va de la haine.
Made in Paradise © Magda Stanova
L’Islam nous est aujourd’hui dépeint comme une pensée rétrograde, aveuglée par
les dogmes, en confrontation avec la modernité et le progrès. Une religion de la
haine en quelque sorte. Haine de l’autre, haine voire maltraitance de la femme,
haine de l’Occident et de ses symboles, haine des différences. Une spiritualité qui
fonctionnerait sur le mode binaire et manichéen d’opposition du bien et du mal,
qui s’impose sans concession par un prosélytisme insistant.
En 2013, après six ans de vie de tournée du projet, nous pensions que Made In
Paradise arrivait à la fin de sa vie. Non pas parce que la pièce nous semblait démodée
ou qu’on s’ennuyait à la faire. Mais bel et bien parce que le paradigme sur lequel on
l’avait construite, qui était celui posé par les évènements du 11 septembre 2001 et le
néfaste « choc des civilisations » clamé par Samuel Huntington qui s’en était suivi,
semblait s’effacer grâce aux Printemps arabes. En effet, notre tournée continuait,
proche de 100 dates dans sept pays différents, mais nous sentions que le projet
tombait, légèrement, à côté. Face à ce constat, nous avons arrêté de tourner Made
In Paradise. A une date exceptionnelle près, en été 2014. Au moment où l’élan
des printemps tournait à l’hiver et à la guerre incessante en Syrie. Et vlan ! Ça
collait à nouveau. Mieux qu’avant. Pire qu’avant. A notre grand étonnement, les
paradigmes étaient de nouveau là, plus forts. Les murs s’étaient relevés, comme
de vieux démons qui ne meurent pas et qui reviennent renforcés. Et ça, c’était
avant les assassinats à Charlie Hebdo, Beyrouth, Paris et Ankara.
Aujourd’hui, Omar ressent la tension des deux côtés : tant dans les rues de sa ville
d’adoption Berne, où on le regarde de travers parce qu’il a l’air arabe, que sur les
réseaux sociaux où il fait ce qu’il ne peut pas faire en tant que musulman : émettre
des doutes sur l’Islam. Et Yan se crispe dans la rue quand il voit des Salaphistes et
ne supporte plus de voir des femmes voilées. Alors si ces deux ressentent le mépris
de l’autre, eux qui ont tant travaillé à se rencontrer, que dire de la population
lambda ?
Made in Paradise © Raoul Gilibert
Et donc, il nous semble important, impératif même, de remettre Made In Paradise
en selle, en créant Still in Paradise afin que le projet corresponde à l’actualité
récente et soit pertinent face à ces nouveaux événements, parce que nous pouvons,
nous devons même, avec nos petits moyens, contribuer à déjouer les anciens et les
nouveaux clichés, les vieux et les jeunes démons, et aller à la rencontre de l’Autre.
Nous devons renouer le dialogue et chercher là où ça fait mal, pour y mettre du
baume.
C’est nécessaire.
C’est urgent.
Made in Paradise © Steeve Iuncker
52
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
MARION DUVAL
Claptrap
Conception :
Marion Duval
Texte :
Marco Berrettini
Marion Duval
Collaboration artistique :
Louis Bonard
Dramaturgie :
Adina Secretan
Scénographie :
Florian Leduc
Lumière :
Antoine Frammery
Costumes :
Séverine Besson
Sculptures :
Djonam Saltani
Son :
Olivier Gabus
14 – 17.06
Avec :
Marco Berrettini
Marion Duval
Jeu. 15.06
Production :
Chris Cadillac
Coproduction :
TU-Théâtre de l’Usine
Centre culturel ABC, La Chaux-de-Fonds
Avec le soutien de :
Ville de Genève
République et Canton de Genève
Loterie Romande Fondation SIS
Fondation Ernst Göhner
Corodis
Pro Helvetia - Fondation suisse pour la culture
Création le 3 mars 2016 au Théâtre de l’Usine, Genève
MAG 7
p. 39
Salle René Gonzalez
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
14.06
15.06
16.06
17.06
19h00
19h00
19h00
17h00
Durée : 2h45 avec entracte
Théâtre/Performance
Tarif S
VIDY
RENCONTRE AVEC LES ARTISTES
à l’issue de la représentation
Entrée libre, sans réservation
53
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
NOTE D’INTENTION DE MARION DUVAL, 2016
Quand nous avons commencé à sortir ensemble Marco Berrettini et moi, nous
avons constaté que beaucoup de gens du milieu de la culture et d’ailleurs
étaient interpellés par notre relation, séduits par le couple que nous formions.
La différence d’âge ne les empêchait jamais de voir l’amour qui nous liait.
Comme nous travaillons dans le spectacle vivant tous les deux, nombreux sont
ceux qui ont exprimé le souhait de nous voir en duo. Ça revenait tellement,
comme s’ils s’étaient passés le mot ! Evidemment, nous avons adoré l’idée.
Dès que nos agendas nous l’ont permis, nous nous sommes mis au travail.
Effectivement, nous partagions l’envie de dire pas mal de choses sur le
monde. Pendant deux ans, nous avons cherché partout une pièce qui pouvait
raconter une histoire d’amour proche de la nôtre. Nous n’avons pas trouvé,
toujours insatisfaits par ce qui nous était proposé. Mais rapidement certains
amis nous ont suggéré qu’il était absurde de se mettre dans la peau d’autres
personnages quand nous pouvions réinventer sur scène notre propre histoire.
Effectivement, pourquoi emprunter les traits d’autres figures si mon héros à
moi, c’est lui, si son héroïne à lui, c’est moi ? C’est ainsi que nous avons fait de
nos vies notre matière de travail et de notre travail une matière pour nos vies.
Bien sûr, il y eut des moments intenses, de joie mais aussi d’affrontements,
parce que nous avons deux tempéraments bien trempés ! Mais combien de
rigolades et d’émotions vraies... Aujourd’hui, notre spectacle, Claptrap, est
fait de tout ça et surtout de beaucoup d’amour. Parce que parfois, oui, l’amour
fait beaucoup.
Claptrap © Dorothée Thébert Filliger
54
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
NICOLAS TRUONG
NICOLAS BOUCHAUD/JUDITH HENRY
Interview
20 – 22.06
Conception et mise en scène :
Nicolas Truong
Collaboration artistique :
Nicolas Bouchaud
Judith Henry
Dramaturgie :
Thomas Pondevie
Scénographie et costumes :
Elise Capdenat
Lumière :
Philippe Berthomé
Son :
Mathias Szlamowicz
Avec :
Nicolas Bouchaud
Judith Henry
Production déléguée :
MC93 - Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis, Bobigny
Coproduction :
Le Théâtre des idées
Théâtre du Rond-Point, Paris
Théâtre national de Strasbourg
Avec le soutien de :
Princeton Festival
Monfort théâtre, Paris
Théâtre Paris-Villette
Région Ile-de-France
Création le 18 juillet 2016 au Festival d’Avignon
MAG 7
p. 40
Salle René Gonzalez
Mardi
20.06 20h00
Mercredi 21.06 20h00
Jeudi
22.06 20h00
Durée : 1h30
Théâtre
Tarif M
Interview
EN TOURNÉE
2017
Théâtre du Rond-Point
21.02-12.03
La Criée,
théâtre national de Marseille
16-18.03
Sortie Ouest, Béziers
22-24.03
MC2:Grenoble
6-14.04
Le Liberté, Toulon
12-13.05
Comédie de Reims,
Centre dramatique national
20.05
Le Quai, Centre dramatique
national d’Angers Pays
de la Loire
23-24.05
La MC93 au Montfort Théâtre,
Paris
29.05-17.06
DOSSIER DE PRESSE SECONDE PARTIE DE SAISON 16/ 17
55
NOTE D’INTENTION DE NICOLAS TRUONG, 2016
Après Projet Luciole, voyage dans la pensée critique et philosophique
contemporaine dont j’observe par passion et profession les contours depuis
vingt-cinq ans, Interview est également une façon de partir de mon expérience
et de mettre en scène une partie de ma propre pratique : celle d’un journalisme
d’idées qui ne cesse d’utiliser cette figure imposée du métier, cet exercice de
style médiatique, cet art de l’accouchement des pensées. Inépuisable matière
à situations de jeu, lieu d’une rencontre, expression d’une parole solidement
bâtie - parfois totalement réécrite - ou de l’improvisation orale, l’interview
s’impose assurément comme un singulier théâtre de la parole qui appelle pour
ainsi dire le plateau.
Le fil scénique du projet, expérimenté lors d’une première semaine de
résidence à l’Université de Princeton en octobre dernier est le suivant : figurer
le passage du langage codifié de l’interview mainstream à celui de la parole
singulière des entretiens au sein desquels des moments de vérité adviennent ;
passer du conformisme du genre à l’exception de l’événement (de pensée, de
révélations, etc).
Pour cela, « le but, comme dit Gilles Deleuze, ce n’est pas de répondre à
des questions, c’est de sortir, d’en sortir ». Inspirés par la démarche de
Jean Rouch et d’Edgar Morin dans Chronique d’un été qui interrogeaient les
Français des années 1960 sur le bonheur (« Comment tu te débrouilles avec la
vie ? »), il s’agira de trouver la question qui serait à poser aujourd’hui. À partir
d’interviews que l’équipe a menées auprès de journalistes et d’intellectuels
(comme Florence Aubenas, Patrick Boucheron, Régis Debray, Jean Hatzfeld
ou Edgar Morin), le spectacle donne à voir la façon dont on prépare et dont
on mène des entretiens, cet exercice que Michel Foucault qualifiait de « beau
danger » parce qu’il se risque à l’aventure périlleuse et amusante du face-àface et de la conversation.
L’idée consiste à nous réapproprier nos propres questions, à les fabriquer. Ces
paroles seront utilisées sur le plateau de manière anonyme, par des séries de
réponses sans question, notamment. Ensuite, il s’agira de glisser du commun
de l’interview (par un florilège d’entretiens littéraires, sportifs ou politiques)
à l’interview singulière, celle qui déborde de son cadre, l’interview-fleuve en
somme qui, à l’image du dernier entretien de Pier Paolo Pasolini, intitulé
Nous sommes tous en dangers (La Stampa, 1er novembre 1975), prend un tour
poétique et métaphysique au détour d’un dialogue politique.
Il s’agira bien sûr, à travers ce déroulé, de mettre en scène les différentes
figures de l’interview. De jouer avec et de voir ce que l’interview fait au
jeu : entretiens célèbres appréhendés du seul point de vue de l’interviewer ;
montage qui tronque un entretien ; interviewer finalement questionné par
l’interviewé, pure gestuelle de dialogues, etc. Mais aussi de dessiner un
portrait de l’interviewer. Et de raconter une histoire, de composer un récit,
celui de l’acheminement vers la parole qui aboutit à l’urgence et à l’éloge du
silence dans le monde du bavardage généralisé.
Interview © Christophe Raynaud Delage
À NOTER
LUNDI 22.05.17 À 11H00
Conférence de presse de la première partie de saison 17/18
DOCUMENTATION ET IMAGES
CONTACTS PRESSE A télécharger sur vidy.ch
(page du spectacle, onglet
« en savoir plus »)
Sandra Scalea
[email protected] / +41 (0)21 619 45 25
Constance Chaix
[email protected] / +41 (0)21 619 45 67
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