O6.5 Lignes directrices et meilleures pratiques pour la

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O6.5 Lignes directrices et meilleures
pratiques pour la conservation des
espèces et communautés de plantes
vulnérables dans les zones côtières
Mars 2016
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1. INTRODUCTION
Ce dossier porte sur les lignes directrices et les meilleures pratiques pour la conservation des espèces de
plantes et des communautés vulnérables sur les côtes, à travers des approches in situ et ex situ pour limiter la
perte et la fragmentation des habitats. Il est réalisé en collaboration avec d’autres projets financés par l’Union
européenne comme le projet LIFE PROVIDUNE et un autre projet IEVP CT Med, le projet ECOPLANTMED,
qui ont partagé leurs expériences dans la conservation de la biodiversité.
Les meilleures pratiques seront incluses dans les lignes directrices du Toolkit intégré.
Les zones côtières sont stratégiquement importantes en Europe et dans le Bassin Méditerranéen (AA : VV,
2015). Au fait, les dunes côtières jouent un grand rôle dans la préservation des plages et la protection des forêts
ainsi que pour les communautés biologiques et les installations situées derrière elles (Ballesteros et al., 2015).
De plus, les écosystèmes de dunes côtières abritent une très riche biodiversité, comparés à d’autres écosystèmes
naturels, et offrent une faune et une flore extrêmement spécialisées (Carranza et al., 2008). Cependant, le tiers
de la flore des dunes est endémique à la Méditerranée (Ballesteros et al., 2015) et ce, grâce aux interactions
complexes entre les facteurs biotiques et abiotiques dans les dunes côtières qui causent une inclinaison ou une
pente environnementale complexe de la mer vers la terre (Carranza et al., 2008; Prisco et al., 2012; Fenu et al.,
2013a; Angiolini et al., 2013). En conséquence, la végétation qui en résulte, montre une grande hétérogénéité de
tous les habitats des dunes côtières en Europe, considérés très importants pour la conservation des plantes; 17
habitats sur les côtes de la Méditerranée ont été mentionnés dans l’Annexe 1 de la Directive Habitats de l’Union
européenne (92/43/EEC). Toutefois, la structure et la composition des communautés des plantes ne sont pas
juste affectées par les facteurs environnementaux (Maun, 2009), mais par les facteurs anthropiques, comme les
perturbations humaines ont largement augmenté ces deux derniers siècles en ce qui concerne les systèmes
côtiers (Nordstrom, 2000; Brown et al., 2008). La croissance rapide dans différents domaines des activités
humaines (l’urbanisation, l’agriculture, la sylviculture, l’industrie, le transport, le tourisme, etc.) a conduit en
effet à une détérioration progressive des écosystèmes et à une perte de la biodiversité, ce qui cause une
fragmentation et une chute dramatique quant à la distribution et la qualité des habitats dunaires (Davenport and
Davenport, 2006; Reger et al., 2007; Arianoutsou et al., 2012).
2
C’est pour ces raisons que les habitats côtiers sont menacés à travers toute l’Europe, comme le souligne le
Parlement européen dans sa recommandation 2002/413/EC concernant la mise en œuvre de la gestion intégrée
des zones côtières en Europe adoptée le 30 mai 2002 (Recommandation GIZC) ainsi que dans le bassin
méditerranéen (EEA 1999).
La Convention sur le Diversité Biologique (CDB) signée lors de la Conférence des Nations Unies pour
l’Environnement et le Développement (UNCED) à Rio de Janeiro en juin 1992, a pour objectifs principaux la
conservation de la diversité biologique, l'utilisation durable de ses éléments et le partage juste et équitable des
avantages découlant de 1'exploitation des ressources génétiques, notamment grâce à un accès satisfaisant aux
ressources génétiques et à un transfert approprié des techniques pertinentes, compte tenu de tous les droits sur
ces ressources et aux techniques. La Convention traduit ses objectifs des lignes directrices en engagements
contraignants dans des articles spécifiques comprenant des dispositions clés sur les mesures pour la
conservation de la diversité biologique, à la fois in situ et ex situ comme par exemple les motivations pour la
conservation de la diversité biologique et l’utilisation durable de ses éléments, les recherches et formations, la
sensibilisation des gens, l’évaluation des impacts des projets sur la diversité biologique, etc.
La conservation in situ est définie, et selon la Convention sur la Diversité Biologique (CDB), comme « la
conservation des écosystèmes et des habitats naturels et le maintien et la reconstitution de populations viables
d'espèces dans leur milieu naturel et, dans le cas des espèces domestiquées et cultivées, dans le milieu où se sont
développés leurs caractères distinctifs». Alors que la conservation ex situ c’est «la conservation d'éléments
constitutifs de la diversité biologique en dehors de leur milieu naturel» (Secrétariat de la Convention sur la
Diversité Biologique, 2005).
Les stratégies de la conservation in situ des espèces de plantes impliquent une gamme d’activités pragmatiques
des plus complexes au plus simples, selon les espèces concernées et leurs caractéristiques, leur distribution, leur
variation génétique, les habitats qu’elles occupent, leur importance économique, le degré d’urgence (menace) et
les ressources disponibles (Heywood VH, Dulloo ME., 2005).
En ce qui concerne les techniques de
conservation ex situ, elles sont des éléments essentiels d'un programme de conservation global et intégré
(Ashton, 1987; Conway, 1988). Elles sont particulièrement bien adaptées pour la conservation des plantes en
3
raison des étapes particulières d'un cycle de vie végétal (graines, spores, pollen) et naturellement adaptées à
maintenir leur viabilité sur de longues périodes de temps. En fait, les méthodes de conservation ex situ
impliquent la collecte des échantillons sélectionnés et représentatifs de la diversité génétique de chaque espèce
et leur stockage en dehors des conditions de l'environnement naturel dans lequel ces espèces ont évolué. Le
stockage du matériel génétique des plantes menacées d'extinction en particulier, est effectué dans les jardins
botaniques et par des installations de matériel génétique spécialisées (banques de semences, banques de gènes
de terrain, tissus et cultures cellulaires et cryoconservation; Laliberté, 1997, Heywood, Iriondo, 2003).
4
2. LES ACTIONS DE CONSERVATION IN SITU
Dans ce chapitre, figure une compilation de certaines techniques et pratiques de conservation qui ont été
utilisées avec succès dans des projets réalisés dans des habitats côtiers.
Avant d’effectuer n’importe quel type d’actions de conservation, il est nécessaire d’avoir des actions de
surveillance, s’appuyant sur des indicateurs spécifiques qui font état des écarts possibles des résultats attendus.
En effet, plusieurs techniques pour la restauration des habitats ont été empiriquement développées ou fondées
sur des initiatives de recherche. Plusieurs exemples décrits ci-dessous sont reliés à la revégétation, comme les
espèces de plantes et les communautés côtières sont le but principal du projet GREAT Med, mais aussi parce
que la revégétation est une part très importante de la plupart des projets de restauration. Parmi les interventions
les plus courantes, les structures de protection sont nécessaires ou complémentaires pour la réintroduction des
plantes, comme les structures de défense contre l’érosion ou les structures de protection pour créer des sites
adéquats pour la survie et la croissance des plantes. D’autres stratégies adoptées sont celles de la reconstruction
des systèmes dunaires en plaçant des barrières artificielles pour réduire la vitesse du vent et pour piéger les
vents de sable. Elles sont complétées fréquemment par la réintroduction de plantes indigènes afin de
récupérer la dynamique naturelle et la biodiversité. De plus, des barrières spécifiques pour les plantes en
pleine croissance sont mises en place afin de donner une protection aux zones récemment plantées (Marzo et
al., 2015).
Ci-après, sont énumérés quelques exemples d'interventions et de pratiques de conservation menées dans les
habitats côtiers:
•
Interventions pour la protection des dunes, piégeage de sable, renaturation des zones dégradées avec
des implants et des semis.
Des dispositifs en bio-ingénierie pour promouvoir l'utilisation de biomatériaux (tels que le bois certifié, les filets
de fibre de coco, les cordes et le chanvre) dans les structures non-permanentes ayant un faible impact visuel,
sont souvent mis en place pour protéger les habitats côtiers.
5
Exemple: dans le projet Life Providune [(LIFE07NAT/IT/000519) financé par LIFE + le programme «Nature
and Biodiversity» pour la période de 2009 à 2014 dans cinq SCI dans les provinces de Cagliari, Matera et
Caserta] pour la récupération et la restauration des habitats dégradés, des structures de maille faite de noix de
coco et de cannes pour couvrir le sable ont été placées in situ (fig.1). Le premier dispositif a permis de stabiliser
les dunes et de protéger les semis; alors que le second, qui consiste en des structures de bois en forme de
triangles ou de carrés, retient le sable et ralentit l’érosion causée par le vent. La renaturation a été faite à travers
l’utilisation de matériaux génétiques indigènes (des graines provenant d’espèces locales structurantes) et
l’éradication des espèces exotiques trouvées. Le projet a établi spécifiquement un projet pilote pour réintroduire
les espèces de l’habitat prioritaire 2250* (dunes côtières avec des espèces de Juniperus) comme par exemple
les Pancratium maritimum L, Pistacia lentiscus L. et le Juniperus macrocarpa Sm. avec l’intention de renforcer
les populations des espèces structurantes, contenant la fragmentation de l'habitat et assurant la fonctionnalité
écologique (AA.VV. 2015).
Figure 1: à gauche, des structures en cannes pour retenir le sable; à droite, de la maille de coco à SCI Porto Campana (Sardaigne, Italie).
6
•
Collecte du matériel génétique des espèces propres aux dunes côtières qui convient à leur propagation
et à leur réintroduction
Les matériaux utilisables pour la restauration devraient être collectés (et traités) en utilisant des protocoles
standards pour garantir une large base génétique et éviter l’érosion (i.e. collecter une quantité équilibrée de
graines par plante à partir d’un nombre adéquat d’individus sélectionnés au hasard, etc. (Marzo et al. 2015).
Exemple : dans le Projet PROVIDUNE, ils ont conservé des espèces typiques (ou endémiques) du matériel
génétique de la végétation des dunes côtières (graines et fruits) de plus de 90 taxons collectés et les ont
préservées dans la BG SAR (Banque de Sardaigne des ressources génétiques) (AA. VV. 2015).
•
Des mesures pour réduire les impacts humains
Pour réduire les impacts humains causés par la circulation et le trafic des véhicules; des clôtures, des passerelles
et des aires de stationnement ont été construites (fig.2). Par ailleurs, les clôtures légères sont importantes pour
lutter contre la fréquentation incontrôlée sur les dunes, agissant essentiellement par dissuasion (AA.VV. 2015).
La clôture perméable de sable devrait être construite par des matériaux naturels et placée perpendiculairement
au vent dominant. De plus, les enceintes-clôtures permettent d’atténuer les actions menaçantes comme le
pâturage du bétail ou la pression des activités de loisir, principalement sur les zones récemment plantées. Il est
préférable d’utiliser des clôtures faites de matériaux naturels (bois, cordes) et les enlever aussitôt que les
menaces se dissipent (Marzo et al., 2015). Par contre, les passerelles sont importantes pour canaliser le flux
d'accès à la plage et pour veiller à ce que le sable attaché aux chaussures des visiteurs reste sur la plage, ce qui
empêche l'érosion des dunes due au piétinement (AA.VV. 2015).
Exemple: dans le projet PROVIDUNE, des passerelles pour piétons et des aires de stationnement pour les
véhicules ont été créées afin de régulariser l’accès. Et en plus, 976 mètres de passerelles en bois, qui relient les
parkings ou aires de stationnement aux plages, ont été construits, ainsi qu’une délimitation de 7148 m pour
éviter l’accès aux dunes et leur piétinement.
7
Figure 2: des clôtures légères et des passerelles en bois à Porto Campana
•
L’éradication des espèces exotiques introduites et la renaturation des habitats
Les espèces des plantes invasives font partie des grands problèmes environnementaux dans le monde entier
(Simberlof et al., 2005, 2012). Elles menacent la région méditerranéenne également (Gaertner et al., 2009;
Novoa et al., 2012, 2013). Ces plantes invasives affectent les communautés et les plantes indigènes de plusieurs
façons, y compris la réduction de la biodiversité indigène (Pyšek and Richardson, 2010; Pyšek et al., 2012). La
méthode la plus utilisée pour contrôler l’invasion des plantes exotiques non-indigènes est l’éradication.
Exemple: dans le Projet PROVIDUNE, deux espèces exotiques principales ont été enlevées manuellement; la
Carpobrotus acinaciformis (L.) et L. Bolus (fig.3) et par des coupes à blanc pour les espèces Acacia saligna
(Labill.) H.L.Wendl. Ces interventions ont favorisé la régénération de 65 hectares de systèmes dunaires. Par la
suite, 6400 m2 ont été semés manuellement dans ces zones régénérées avec 3 espèces structurantes de l’habitat
2250*: Pancratium maritimum (à l’intérieur de 40 clôtures de sable de dunes embryonnaires) ainsi que les
espèces de Juniperus macrocarpa et Pistacia lentiscus (sous 12 systèmes de protection biodégradables des
dunes fixes; AA.VV. 2015).
8
Figure 3: Extraction manuelle des espèces exotiques de la Carpobrotus acinaciformis (CCB archive)
•
Surveiller pour évaluer l’efficacité des interventions
Un système d’évaluation et de surveillance efficace est un élément essentiel pour un projet de restauration
réussi, comme il permet de mesurer le progrès et aide à identifier les mesures et les modifications nécessaires
(fig. 4). Par suite, un système de surveillance approprié devrait continuer après la fin du projet, étant donné que
les résultats des actions de restauration sont normalement des processus à long-terme. La portée du système de
surveillance doit correspondre aux objectifs du projet ou aider à les rediriger, donc des indicateurs pertinents
devraient être choisis et testés pour refléter les progrès de la restauration (Marzo et al., 2015).
Exemples: Dans le projet PROVIDUNE, un plan de surveillance sur cinq ans après la fin du projet a été prévu,
même si l’effet de la réintroduction des espèces structurantes de l’habitat 2250* semées dans 40 groupes de
greffage et 12 zones carrées permanentes, est déjà sous surveillance (AA.VV., 2015).
En ce qui concerne le projet ECOPLANTMED, (un projet IEVP CT Med), un guide sur les bonnes pratiques de
restauration des habitats sur la bassin méditerranéen (Marzo et al., 2015) a été créé, et où l’on trouve des études
de cas de restauration d’habitats dunaires et côtiers :
•
Un modèle de restauration d’habitats dunaires à «L'Albufera de Valencia» (Dunas Albufera).
9
•
Des actions pour la conservation des dunes côtières avec des espèces de Juniperus à Crète et au sud
égéen (JUNICOAST).
•
La conservation et la récupération des habitats dunaires dans les sites des provinces de Cagliari,
Matera et Caserta (PROVIDUNE).
Figure 4: Surveillance de la réintroduction de l’espèce Pancratium maritimum dans les groupes de greffage (CCB archive).
10
3. ACTIONS DE CONSERVATION EX SITU
•
Le stockage des espèces utiles pour les actions de restauration dans la Banque des Ressources
Génétiques
Le matériel génétique (graines et fruits) doit être collecté et conservé dans la banque des ressources
génétiques pour la conservation d’espèces typiques de la végétation et des habitats des dunes côtières, utiles
pour les actions de restauration.
Exemples : Dans le projet PROVIDUNE, la conservation ex situ du matériel génétique des espèces de plantes
dunaires a donné lieu à un total de 159 accessions qui ont été collectées et stockées dans la BG SAR (Banque de
Sardaigne des ressources génétiques). Les accessions qui correspondent à 52 taxons, ont été stockées dans des
systèmes de réfrigération à des températures qui varient entre -25°C (collection de base) et +5°C (collection
active). Les différentes étapes ont été organisées suivant des manuels internationaux sur la collecte, l’étude, la
conservation et la gestion ex situ du matériel génétique (AA.VV. 2015).
L’Université Saint-Joseph, le partenaire libanais du projet ECOPLANTMED et en collaboration avec
l’ONG «Jouzour Loubnan», ont pris l’initiative de créer en 2009, le Laboratoire pour la Germination et la
Conservation des Graines (LGCG). Et jusqu’aujourd’hui, plus de 200 espèces indigènes libanaises ont été
récoltées dans la nature selon des protocoles scientifiques prédéfinis. Les graines sont ensuite traitées selon les
recommandations du réseau ENSCONET (European Native Seed Conservation Network); le réseau européen
de conservation des semences indigènes. Les graines sont stockées à des températures qui varient entre -20°C
(collection de base) et +4°C (collection active).
11
Figure 5: Matériel génétique stocké dans la BG SAR (Banque de Sardaigne des ressources génétiques) (CCB archive).
•
Identification des protocoles pratiques pour la germination et la propagation dans la pépinière des
espèces de plantes côtières utiles.
Des taxons spécifiques, fondés sur la collection des espèces indigènes et leur importance en termes de
conservation, ont été sélectionnés et leurs protocoles pour la germination ont été identifiés.
Exemples:
Dans le projet PROVIDUNE: des protocoles efficaces pour la germination de 12 espèces clés, visant à leur
propagation dans la pépinière, ont été identifiés. Des tests expérimentaux de germination ont été effectués sur
ces espèces en consultant des manuels et des protocoles de germination qui ont été déjà testés pour des unités
taxonomiques similaires (AA. VV. 2015).
Dans le projet ECOPLANTMED: des protocoles de germination optimaux pour 68 espèces de plantes
méditerranéennes, utilisables dans la restauration de l'écologie dans les différentes zones de la région
méditerranéenne ont été sélectionnés après de nombreux essais expérimentaux de germination. Ces espèces ont
12
été sélectionnées, répondant à certains critères comme: espèces ligneuses et herbacées vivaces, espèces
structurantes importantes pour l’habitat, espèces pour lesquelles nous pouvons collecter de grandes quantités de
graines qui sont facilement gérables et maniables lors des processus de nettoyage et des essais, convenables
pour la reproduction dans les pépinières sélectionnées pour leur importance d’un point de vue local. Tous les
protocoles sont disponibles dans le Manuel de propagation des espèces de plantes indigènes méditerranéennes
sélectionnées (Ballesteros et al., 2015).
4. MEILLEURES PRATIQUES POUR LA CONSERVATION DES COMMUNAUTÉS ET DES
ESPÈCES DE PLANTES VULNÉRABLES DANS LES ZONES CÔTIÈRES
En premier, il faut définir le sens de «bonnes» ou «meilleures» pratiques: une initiative (i.e.
méthodologies, projets, processus et techniques) qui a été déjà prouvée fructueuse et qui, par conséquent, peut
être appliquée à différentes zones géographiques. Les «Meilleures Pratiques» représentent spécifiquement des
actions effectuées dans les projets de restauration et de conservation à la base de méthodologies appropriées qui
ont donné des résultats tangibles et considérables pour atteindre un but précis (ex. le projet ECOPLANTMED;
Marzo et al. 2015). Le but final consiste en ce que ces pratiques puissent être reproduites, à savoir, transférées à
d’autres régions avec des problèmes similaires et une végétation similaire.
Les meilleures pratiques pour la conservation des communautés et des espèces de plantes vulnérables
énumérées ci-dessous ont été choisies à la base de recherches bibliographiques sur des projets antérieurs
concernant la restauration écologique des habitats méditerranéens et en particulier récemment, le «guide des
meilleures pratiques de restauration des habitats méditerranéens», publié par le projet ECOPLANTMED.
 Sensibiliser les parties prenantes et le public sur l’importance des espèces et des habitats côtiers
Sensibiliser les parties prenantes et le public sur l’importance des espèces et des habitats côtiers importants pour
leur valeur paysagère, pour leur rôle dans la sauvegarde de tout le système côtier et pour résister aux effets du
changement climatique. Par suite, la diffusion et la communication des résultats occupent une place essentielle
13
dans la réussite des projets. Un plan de communication peut fournir le développement d'une image coordonnée,
un logo et d'autres produits (brochures, dépliants, etc.) ainsi que des sites Web. En plus, les campagnes de
sensibilisation sur les plages en été peuvent être effectuées ainsi que d’autres activités destinées aux écoles
comme des cours éducatifs, des ateliers de travail et des sorties sur terrain. Enfin, les résultats des projets de
restauration peuvent être présentés lors de certains évènements, séminaires et conférences scientifiques sur les
niveaux national et international. La communication devrait changer de cible tout au long du projet: les
événements régionaux de dissémination des résultats devraient faire le point sur les dernières réalisations
concernant la conservation des plantes et des communautés côtières pour attirer l’attention de l’audience, alors
que les ateliers de capitalisation doivent impliquer les acteurs locaux, et la conférence finale doit montrer les
résultats sur une échelle plus générale et dans un cadre global.
 Mettre en place un plan de surveillance pour les plantes et les habitats
La mise en place d’une stratégie de surveillance ainsi que l'amélioration de nos connaissances concernant les
espèces de plantes, les communautés et les habitats côtiers, permettent de détecter efficacement les changements
dans la biodiversité sur les côtes afin de détecter très tôt les pertes en biodiversité. Par ailleurs, il est utile
d’avoir un système de surveillance approprié après les interventions, comme les résultats des actions de
restauration sont généralement des processus à long-terme.
 Réduire la propagation des espèces de plantes invasives
Les projets qui visent la conservation et la restauration de la biodiversité doivent prévoir des actions finalisées
pour la réduction des espèces invasives. Et pour cela, nous avons besoin de comprendre le processus écologique
pour concevoir des stratégies pour contrôler les espèces de plantes invasives et pour gérer, en particulier, les
pires envahisseurs (Inderjit, 2009).
 Augmenter l’utilisation des espèces de plantes indigènes pour les actions de restaurations et à
usage ornemental
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L’utilisation des espèces de plantes indigènes dans les actions de restauration ou comme un substitut des plantes
exotiques ornementales, présente plusieurs avantages: ces espèces contribuent à la protection à long terme des
écosystèmes, surtout la protection des paysages, augmentent la résistance de l’écosystème aux changements
climatiques et contribuent à la conservation des espèces elles-mêmes et de leur diversité génétique. Elles
limitent et préviennent également la propagation des plantes invasives.
 La collecte du matériel génétique des espèces vulnérables des zones côtières et/ou adapté à leur
propagation et réintroduction.
Le matériel génétique des espèces voulues doit être collecté afin de garantir la conservation ex situ des espèces
vulnérables en ayant la possibilité de les utiliser dans des prochaines actions de restauration des habitats côtiers.
 La réduction des déchets chimiques et dangereux
Les déchets chimiques et dangereux affectent généralement les écosystèmes côtiers et causent une dégradation
de leur qualité ainsi que la réduction de leur biodiversité jusqu’à sa disparition totale. Afin de réduire les risques
de pollution liés au déversement des huiles et des carburants, les régions côtières à risque doivent être
inspectées régulièrement (par exemple, les raffineries et les ports de pétrole).
 Réduire les dégâts potentiels causés par le nettoyage des plages
Le nettoyage des plages débarrasse normalement la plage des déchets laissés par les visiteurs, mais également
du varech, des débris et des biotes morts ou déracinés. Cela prive l'écosystème des apports nutritionnels
précieux (Brown and McLachlan, 2002). De plus, les machines qui nettoient les plages (fig. 6) enlèvent ce
sable, le compactent et aplatissent les premières dunes embryonnaires qui détiennent les espèces pionnières de
psammophile, ce qui cause des impacts négatifs sur les plantes et les habitats psammophiles. C’est pour cela il
ne faut pas utiliser les machines pour nettoyer les plages.
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Figure 6: Le passage des machines qui nettoient les plages à la plage de Poetto
 Fournir une liste des règles à suivre sur la plage qui aident à protéger les ressources naturelles
Il faut fournir une liste des règles à suivre sur la plage destinée aux visiteurs pour leur expliquer comment
utiliser la plage et contribuer à protéger les ressources naturelles, surtout les espèces végétales et les habitats.
Voici quelques exemples: ne pas recueillir le sable, les cailloux, les galets ou les coquillages de la plage ou des
dunes, ne pas arracher la végétation sur la plage, ne pas conduire des véhicules motorisés ou faire du vélo sur
les plages ou sur les dunes, ne pas franchir les barrières et ne pas trainer sur les dunes, prière d’utiliser les
passerelles pour traverser les dunes, etc.
 Désigner des zones réservées pour protéger les espèces et les habitats psammophiles
Des micro-réserves doivent être mises en place pour protéger les habitats spécifiques des psammophiles qui
abritent des plantes endémiques et/ou menacées en combinant les mesures ex situ et in situ pour augmenter les
populations. Par conséquent, le transit par des véhicules motorisés dans cette zone doit être entièrement évité et
le passage des gens fermement réduit. Le premier objectif des micro-réserves est de faciliter l’accès aux
scientifiques et de maintenir les actions des interventions de réparation, comme dans la réserve naturelle
intégrale, Zone des Parcs Nationaux (Zone A; AA.VV., 2012).
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