From Un guide pratique du traitement antirétroviral pour les personnes vivant avec le VIH 3.3 Le traitement du VIH Contenu [masquer] Qu’est-ce que la trithérapie? Que font les antirétroviraux? Faut-il que je prenne des médicaments antirétroviraux? Comment savoir quels sont les « meilleurs » traitements? Qu’est-ce que la trithérapie? Il est impossible de guérir l’infection au VIH, du moins pour l’instant. Il existe cependant des médicaments pour le traitement du VIH. On les appelle des médicaments antirétroviraux. Lorsqu’ils sont utilisés comme il faut, ces médicaments réussissent quasiment à arrêter complètement la réplication du VIH, ce qui permet à votre système immunitaire de maintenir (voire de récupérer) ses forces et de protéger votre santé. Le traitement du VIH consiste à prendre une combinaison bien choisie de médicaments antirétroviraux. De façon générale, le traitement comporte un minimum de trois médicaments, d’où l’appellation courante de « trithérapie ». Il existe plein d’autres noms pour désigner ces combinaisons de médicaments, tels que « multithérapie antirétrovirale » ou « ART » (pour l’abréviation anglaise de thérapie antirétrovirale), mais vous pouvez appeler votre combinaison comme vous voudrez. Nous employons souvent dans ce guide le terme médicaments antirétroviraux par simple souci de formalité. Depuis 1989—l’année de mon diagnostic de VIH—je m’efforce d’en apprendre plus sur les sciences biologiques et la médecine sous l’angle de l’infection au VIH. Même si je m’efforce parfois de lire des articles scientifiques que je ne comprends franchement pas, le fait d’apprendre tout ce que je peux sur le VIH m’a donné un sentiment de pouvoir et de contrôle sur mes propres soins de santé. —Wayne Que font les antirétroviraux? Tant que l’infection au VIH n’est pas traitée, le virus continue d’infecter les cellules CD4 et d’autres types de cellules à l’intérieur du corps. Le VIH se sert de ces cellules pour reproduire des millions de copies de lui-même, lesquelles infectent ensuite d’autres cellules, et ainsi de suite. Ce processus, qui porte le nom de réplication virale, endommage progressivement le système immunitaire, réduit le compte de CD4 et laisse les personnes atteintes vulnérables à des maladies graves. Le but des médicaments antirétroviraux consiste à bloquer le processus de réplication virale. Comment parviennentils à le faire? Il existe plusieurs groupes ou classes de médicaments. Chaque classe de médicaments s’attaque au virus d’une manière différente. Dans les annexes de ce guide, nous parlons en détail de chacune des classes de médicaments antirétroviraux, des différents agents appartenant à chaque classe et de leur mode d’action précis. De façon générale, les combinaisons de médicaments prescrites aux personnes séropositives contiennent des médicaments appartenant à plus d’une classe, afin de pouvoir lutter contre le virus de plusieurs façons différentes. La réplication virale ralentit énormément peu de temps après le début du traitement antirétroviral. Essentiellement, le « travail à la chaîne » qui s’accomplit pour reproduire le virus ralentit énormément et une très petite quantité de virus est produite à partir de ce moment-là. Ce ralentissement de la production fait en sorte que la quantité totale de VIH dans votre corps, soit votre charge virale, diminue. Chez la plupart des gens, la charge virale chute jusqu’à un niveau indétectable après quelques mois de traitement. La « suppression » du VIH permet au système immunitaire de se rebâtir et de se renforcer. Votre compte de CD4 devrait augmenter, le risque de graves infections devrait diminuer et plusieurs des autres symptômes de l’infection au VIH devraient s’atténuer ou disparaître. De plus, votre système immunitaire « se calmera » parce qu’il n’aura plus besoin de lutter continuellement contre le VIH. Nous commençons à reconnaître tous les bienfaits que cet apaisement du système immunitaire peut avoir pour votre santé (voir Quand commencer?). On se souviendra toutefois qu’il n’est pas possible de guérir l’infection au VIH à l’heure actuelle et qu’une charge virale indétectable ne signifie pas que le virus a disparu. Durant la première phase de l’infection, le VIH se fraie rapidement un chemin vers les cellules à longue vie situées dans les profondeurs du système immunitaire et vers certains organes comme le cerveau. Les médicaments antirétroviraux ont parfois de la difficulté à pénétrer dans le cerveau et certains autres organes, et le VIH peut donc se répliquer faiblement dans ces régions. Malgré tous leurs efforts, les chercheurs n’ont pas encore trouvé un moyen d’éliminer ces « réservoirs » de virus. Par conséquent, à l’heure actuelle, l’infection au VIH dure toute la vie et son traitement exige un engagement à vie. Haut de la page Faut-il que je prenne des médicaments antirétroviraux? La plupart des personnes vivant avec le VIH se demandent s’il est vraiment nécessaire de prendre des médicaments antirétroviraux? La réponse est oui. Pour parler crûment, le VIH peut vous tuer s’il n’est pas traité. Nous oublions parfois le simple fait que les médicaments antirétroviraux sauvent des vies. Il est facile à comprendre que certaines personnes soient réticentes à l’idée de suivre un traitement, vu les effets secondaires potentiels et les difficultés liées à la prise quotidienne de médicaments. Mais n’oubliez pas que le refus de suivre un traitement entraîne presque toujours des conséquences plus graves à long terme. Ce n’est pas une simple opinion—on l’a prouvé à maintes reprises en recherche clinique et dans la vraie vie. En effet, les bienfaits du traitement antirétroviral actuel l’emportent largement sur les risques pour la vaste majorité des personnes séropositives. Moins de un pour cent des personnes atteintes du VIH semblent vivre avec le virus pendant des décennies sans subir de graves dommages. Il est possible que ces quelques chanceux (on parle dans leur cas de « nonprogresseurs à long terme ») possèdent un avantage génétique qui aide leur corps à maîtriser tout seul le virus.Toutefois, à part ces quelques chanceux, la majorité des personnes séropositives développent éventuellement de graves problèmes de santé si le VIH n’est pas traité. Comment savoir quels sont les « meilleurs » traitements? Le traitement du VIH demande la prise de nombreuses décisions, quand et quoi étant les plus pressantes. Ou plus précisément : Quel est le meilleur moment pour commencer le traitement? et Quels médicaments devrais-je prendre? Les réponses à ces questions, et à beaucoup d’autres, proviennent de recherches scientifiques appelées essais cliniques. Dans ces études, on donne un traitement différent à deux ou plusieurs groupes de personnes semblables, puis on compare les résultats. (Pour en savoir plus sur les essais cliniques, consultez aussi Les essais cliniques : Ce qu’il vous faut savoir , disponible au www.hivnet.ubc.ca ou auprès du Centre de distribution de CATIE.) Les données recueillies lors des essais cliniques sont transformées en recommandations pratiques présentées sous forme de lignes directrices thérapeutiques. Ces documents résument les données cliniques se rapportant à nombre de questions importantes : le meilleur moment pour commencer, les meilleures combinaisons à utiliser, comment reconnaître et gérer les effets secondaires, etc. Des lignes directrices thérapeutiques ont été élaborées par des groupes d’experts médicaux en matière de VIH aux États-Unis, au Canada et en Europe, entre autres. Le Québec et la Colombie-Britannique ont formulé leurs propres recommandations concernant le traitement du VIH, et de nombreux médecins canadiens consultent régulièrement les lignes directrices américaines, soit les « DHHS Guidelines ». Même si elles s’accordent sur les points principaux, les recommandations spécifiques peuvent différer, comme celles se rapportant au meilleur moment pour commencer le traitement et aux médicaments à privilégier lors d’un premier traitement. Les lignes directrices ne sont pas des règles rigides : elles changent souvent au fur et à mesure que de nouveaux médicaments, de nouvelles technologies et de nouveaux renseignements voient le jour. Enfin, même si elles font autorité, elles demeurent des lignes directrices , que les médecins peuvent consulter et utiliser dans l’exercice de leur profession. Produit par: 555, rue Richmond Ouest, Bureau 505, boîte 1104 Toronto (Ontario) M5V 3B1 Canada téléphone : 416.203.7122 sans frais : 1.800.263.1638 télécopieur : 416.203.8284 site Web : www.catie.ca numéro d’organisme de bienfaisance : 13225 8740 RR Déni de responsabilité Toute décision concernant un traitement médical particulier devrait toujours se prendre en consultation avec un professionnel ou une professionnelle de la santé qualifié(e) qui a une expérience des maladies liées au VIH et à l’hépatite C et des traitements en question. CATIE fournit des ressources d’information aux personnes vivant avec le VIH et/ou l’hépatite C qui, en collaboration avec leurs prestataires de soins, désirent prendre en mains leurs soins de santé. Les renseignements produits ou diffusés par CATIE ou auxquels CATIE permet l’accès ne doivent toutefois pas être considérés comme des conseils médicaux. Nous ne recommandons ni n’appuyons aucun traitement en particulier et nous encourageons nos utilisateurs à consulter autant de ressources que possible. Nous encourageons vivement nos utilisateurs à consulter un professionnel ou une professionnelle de la santé qualifié(e) avant de prendre toute décision d’ordre médical ou d’utiliser un traitement, quel qu’il soit. CATIE s’efforce d’offrir l’information la plus à jour et la plus précise au moment de mettre sous presse. Cependant, l’information change et nous encourageons les utilisateurs à s’assurer qu’ils ont l’information la plus récente. 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