Examen d’électricité (décembre 2013) Calculette, dictionnaire de langue et feuille A4 manuscrite autorisés. Téléphone portable interdit. Rendre les copies Radioactivité et Electricité sur des feuilles séparées. Les 4 exercices d’électricité sont indépendants et seront notés sur 23 points. Il n’est donc pas nécessaire d’avoir tout fait pour avoir 20/20 ! Données générales : Nombre d’Avogadro : NA = 6,02×1023 mol-1 Constante diélectrique du vide : ε0 = 8,85×10-12 SI Constante de Boltzmann : kB = 1,38×10-23 J/K Equivalence °C et K : 25 °C = 298 K Charge élémentaire : e = 1,60×10-19 C Exercice 1 : champ et potentiel électriques créés par trois ions (sur 6 points). Soient deux ions Na+ et un ion O2- disposés comme indiqué sur la figure ci-dessous. M b a Ion Na+ a Ion O2- Ion Na+ 1/ En supposant que les nuages électroniques de chacun des ions sont à symétrie sphérique, déduire un modèle de charges ponctuelles équivalent aux trois ions. 2/ Donner l’expression du potentiel électrique créé au point M par les trois ions en fonction de a et b. Faire l’application numérique pour a = 2Å et b = 4Å. 3/ Construire le champ électrique créé par les trois ions au point M. Vous reproduirez le dessin sur votre copie. En déduire la direction et le sens du champ électrique. 4/ Donner l’expression de l’intensité du champ électrique au point M en fonction de a et b. 5/ En déduire la force exercée sur un ion Cl- placé en M (direction, sens et intensité). Faire l’application numérique pour a = 2Å et b = 4Å. 1 Exercice 2 : limite de potabilité de l’eau (sur 5 points) La potabilité d’une eau dépend de nombreux critères mais peut s’évaluer en mesurant sa conductivité électrique. On considère qu’une eau devient non potable quand sa conductivité dépasse 1mS/cm à 25°C. On donne le tableau suivant pour les mobilités de quelques ions à 25°C dans l’eau, dans la limite des très faibles concentrations : Cations H3O+ Li+ Na+ K+ Ca2+ µ (10-5cm2V-1s-1) 362,3 40,1 51,9 76,2 61,6 Anions OHClBrCH3COOSO42- µ (10-5cm2V-1s-1) -206,4 -79,1 -80,9 -42,4 -82,9 1/ On suppose que la source de pollution principale de l’eau provient d’ions Ca2+ et SO42- en concentration égale. En déduire la concentration molaire (en mol/ℓ) de ces ions à la limite de potabilité, c'est-à-dire quand la conductivité est égale à 1mS/cm. On rappelle que 1S = 1Ω-1. 2/ On souhaite contrôler la potabilité de l’eau en mesurant en permanence la résistance d’une cellule de conductimétrie. On utilise une cellule de conductimétrie de constante de cellule k = 0,100cm. Quelle valeur de résistance Rseuil correspond à la limite de potabilité de l’eau (on rappelle qu’on a la relation G = kσ, où G est la conductance) ? Si on veut déclencher une alarme quand l’eau devient non potable, doit-on déclencher l’alarme quand R > Rseuil ou quand R < Rseuil ? 3/ La mesure de résistance a une précision de 5% et la constante de cellule, une précision de 2%. Déterminer les incertitudes relatives et absolues sur Rseuil. Si on déclenche l’alarme en se basant sur une mesure de Rseuil, de combien de % la concentration en ions pourra s’écarter de la valeur correspondant à la limite de potabilité ? 2 Exercice 3 : énergie potentielle électrostatique d’interaction entre un dipôle permanent et une molécule (sur 5 points) 1/ On donne l’échelle d’électronégativité simplifiée suivante : H C N Cl O + électronégatif Quels sont les signes des charges portées par les atomes H et Cl dans la molécule HCl ? 2/ On donne le moment dipolaire de la molécule HCl : pHCl = 3,61 × 10−30 C.m et la distance entre H et Cl : dHCl = 1,26Å. Calculer les charges δΗ et δCl portées par les atomes H et Cl. On place la molécule HCl à proximité d’une molécule linéaire qui peut se modéliser par trois charges e, -2e et e ponctuelles et placées respectivement en O1, O2 et O3 (voir la figure cidessous). Cl H e O1 -2e O2 e O3 On donne O1O2 = O2O3 = O2H = 2Å. 3/ Calculer en eV l’énergie potentielle électrostatique d’interaction entre les deux molécules. S’agit-il d’une liaison électrostatique ? Si oui, donner l’énergie de liaison et commenter la « force » de la liaison. 3 Exercice 4 : spectrométrie de masse à temps de vol et spectrométrie de mobilité ionique. Les parties 1 et 2 sont indépendantes (sur 7 points). 1/ Spectromètre de masse à temps de vol Dans un spectromètre de masse dit à « temps de vol », des molécules ionisées sont introduites sans vitesse initiale en O1, à l’extrémité du tube d’accélération. Elles sont alors accélérées dans le tube d’accélération par un champ électrique uniforme créé entre deux électrodes portées aux potentiels V1 et V2 (les électrodes sont des disques métalliques percés par des petits trous au centre qui ne modifient pas significativement les lignes de champ électrique). Elles traversent ensuite une zone de champ nul, le tube de vol, à la sortie duquel elles sont finalement détectées. Le tube d’accélération et le tube de vol sont maintenus sous vide. V1 O1 La V2 Lv O2 O3 x Source d’ions V1 Tube d’ accélération Tube de vol Détecteur V2 Schéma de principe (vue en coupe) d’un spectromètre de masse à temps de vol. Les ions se déplacent de la source vers le détecteur le long de l’axe (Ox). r 1.1/ En supposant que le champ électrique E est uniforme partout dans le tube d’accélération, r écrire la relation entre ∆V = |V1 - V2|, E et La. Quel doit être le signe de V1 - V2 pour permettre la détection d’ions de charge Q > 0 ? 1.2/ Montrer que la vitesse v d’un ion en sortie du tube d’accélération (en O2) a pour intensité : r 2Q∆V v = . m 1.3/ En déduire l’expression du temps de vol tv (temps écoulé depuis l’entrée de l’ion dans le tube de vol en O2 et son arrivée dans le détecteur en O3) en fonction de Q, ∆V, m et Lv. 1.4/ Application numérique. Soit ∆V = 15kV et Lv = 1,5m. On injecte en O1 un ion de bradykinine de charge Q = 2e. On mesure un temps de vol tv de 20,5µs. En déduire la masse de l’ion de bradykinine. 4 2/ Spectromètre de mobilité ionique Dans le cas de la spectrométrie de mobilité ionique, les molécules ionisées sont également accélérées par un champ électrique mais en présence d’un gaz neutre (par exemple de l’hélium sous basse pression). V1 V2 L O1 He gazeux O2 x Source d’ions Tube de mobilité V1 Détecteur V2 Schéma de principe (vue en coupe) d’un spectromètre à mobilité ionique. Les ions se déplacent de la source vers le détecteur dans le tube de mobilité sous une pression d’hélium gazeux. 2.1/ En supposant que le champ électrique est uniforme partout dans le tube, écrire la relation r entre ∆V = |V1 - V2|, E et L. Quel est le signe de (V1 – V2) dans cette expérience pour permettre la détection d’ions de charge Q > 0 ? 2.2/ Soit un tube de mobilité tel que ∆V = 1000V et L = 1m. On injecte en O1 un ion de bradykinine de charge Q = 2e sans vitesse et on le détecte en O2 à la sortie du tube 32ms plus tard. En déduire la mobilité ionique des ions de bradykinine. 2.3/ Le coefficient de diffusion d’un ion de bradykinine dans l’Hélium gazeux (dans les mêmes conditions de pression et de température que dans le tube de mobilité) est D = 8,0×10-4m2/s. Quelle est la distance typique parcourue par diffusion par l’ion pendant 32ms ? Pourquoi si on renouvelle l’expérience de la question 2.2, ne trouve-t-on pas toujours le même temps de migration ? 5