L`architecte comme acteur de la participation : légitime par

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L’architecte comme acteur de la
participation : légitime par ses
compétences et sa posture
Exemple du projet d’aménagement de l’espace Mazagran
Auteur : Laetitia PRIEM
Voie d’approfondissement : Aménagement et Politiques Urbaines
Maître de TFE : Marion Désauté, cheffe de projet chez Marco Rossi Paysagiste
Cette étude traite du rôle de l’architecte dans la participation citoyenne dans le cadre du
réaménagement de l’espace Mazagran, situé dans le quartier de la Guillotière, à Lyon. Il s’agit dans
cette étude de la participation des usagers à la production de l’espace public dont ils font usage.
Cette étude tente d’apporter différents éléments de réponse à la problématique suivante :
>> Quelles compétences et posture de l’architecte lui permettent d’être un acteur légitime de la
participation ?
I.
Entre ascendance et descendance : conflits à la rencontre entre ces deux mouvements
Deux types de dynamique participative sont à considérer : d’une part, la participation
ascendante ou Bottom-Up, traduite par une autogestion et appropriation de l’espace par les usagers
initialement présentes sur l’espace Mazagran, d’autre part la participation descendante ou TopDown, traduite par la procédure de concertation mise en place par le Grand Lyon afin de solliciter les
habitants et faire ressortir dans leurs attentes dans le but de nourrir le projet. Cette étude montre
que le croisement de ces deux dynamiques sur l’espace Mazagran est plutôt conflictuel.
Perspective du futur espace Mazagran conçu par les
architectes Atelier de Ville en Ville et Looking for
Architecture
Source : http://www.grandlyon.com/projets/espacemazagran.html
L’acteur principal dans cette étude est l’architecte. Il s’agit donc de comprendre comment se
positionne l’architecte vis-à-vis de ces deux dynamiques contraires avant d’en juger sur sa légitimité
dans la participation.
II.
L’architecte maître d’œuvre, à la fois concepteur et facilitateur de la participation
L’architecte maître d’œuvre Looking for Architecture s’est majoritairement inscrit dans une
dynamique descendante en mettant en place différents outils créatifs afin de faire ressortir les
attentes des usagers pour alimenter son projet. Toutefois, l’architecte s’est également inscrit dans
une dynamique ascendante par le bais de la Rue du projet qu’il a réalisée. Il s’agit d’un espace
éphémère in situ, utilisé à la fois comme espace de concertation par la présence de mobilier servant
pour les ateliers participatifs et à la fois comme espace d’appropriation par la préfiguration de
certains usages que permettent les installations provisoires. Mais l’inscription du maître d’œuvre
dans ce mouvement ascendant est relativement minime, étant donné que son statut de concepteur
ne lui permet pas d’aller au bout de la démarche.
Affiche de présentation de la Rue du projet
Source : Looking for Architecture
III.
Les collectifs : une nouvelle posture de l’architecte
Dans cette étude, nous nous sommes ensuite intéressés aux collectifs d’architectes qui
exercent leur profession de façon alternative en proposant des activités à la portée sociale, éducative
et artistique. Ces collectifs ne conçoivent pas un projet, mais accompagnent la participation
ascendante des usagers par différentes méthodes créatives, telles que la co-construction. De plus, ils
adoptent aussi parfois une posture d’assistant à maîtrise d’ouvrage, ce qui leur permet de s’inscrire
dans une dynamique descendante également et de faciliter ainsi la rencontre entre les deux
dynamiques de participation. Nous pouvons alors considérer que c’est cette posture qui rend les
architectes des collectifs légitimes dans la participation. Toutefois, leur inscription dans la dynamique
descendante est encore difficile puisque les collectivités sont encore peu enclines à faire appel aux
collectifs. Les actions des collectifs restent donc encore assez marginales, mais c’est aussi ce qui fait
leur singularité.
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