Chimiothérapie : Principes pratiques Stéphane OUDARD Département de Cancérologie Médicale, Hôpital Européen Georges Pompidou - Paris mettre en route une chimiothérapie lourde et toxique, • Il s’agit d’une tumeur de type adénocarcinome souvent peu sensible à la chimiothérapie, • Il s’agit d’une maladie principalement osseuse pour laquelle l’évaluation thérapeutique par scintigraphie osseuse est difficile, I. INTRODUCTION Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme. C’est la deuxième cause de décès par cancer chez l’homme, soit 9 000 décès par an en France. Le traitement du cancer de la prostate métastatique repose sur la suppression de la sécrétion androgénique. Ce blocage androgénique s’accompagne souvent d’une diminution de la symptomatologie douloureuse, d’une diminution de volume des masses tumorales des tissus mous et d’une baisse du PSA. Malheureusement ce traitement n’est que palliatif et la durée de réponse aux antiandrogènes n’est que de 12 à 18 mois. La survie des patients hormonoindépendants est approximativement de 12 mois. • Il s’agit d’un traitement palliatif, dont le but est d’améliorer l’état général du patient et sa qualité de vie, • Cependant de nouveaux agents anticancéreux ont complètement bouleversé la prise en charge des patients atteints d’un cancer de la prostate métastatique. 2. BASE DE LA CHIMIOTHÉRAPIE Peu d’options thérapeutiques sont possibles en phase d’hormono-indépendance. Deux analyses de la littérature ont permis d’estimer les taux de réponses objectives à 6,5% et 8,7% sans avantage en terme de survie [1, 2]. Depuis les cinq dernières années, de nouvelles molécules de chimiothérapie ont permis une meilleure prise en charge des patients métastatiques hormono-indépendants. Pour bien comprendre les indications de la chimiothérapie, il faut garder à l’esprit un certain nombre de notions : • Il s’agit d’un traitement général, par opposition aux traitements loco-régionaux, donc particulièrement indiqué dans les maladies disséminées ou à haut risque de dissémination, • Le maniement des agents anticancéreux est sou vent difficile en raison de leurs toxicités parfois létales. Les indications thérapeutiques doivent toujours tenir compte du rapport entre la toxicité et le bénéfice attendu pour un patient, • La sensibilité à la chimiothérapie est d’une extrême variabilité en fonction du type histologique (chimiosensible pour les formes neuro-endocrines de cancer de prostate, moins chimiosensible pour les adénocarcinomes de cancer de prostate), II. LA CHIMIOTHÉRAPIE DANS LE CANCER DE LA PROSTATE 1. CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES Le but de la chimiothérapie du cancer de la prostate s’adresse le plus souvent aux patients hormono-indépendants après généralement deux lignes d’hormonothérapie. Malheureusement ces patients à ce stade de la maladie sont souvent de mauvais candidats à la chimiothérapie pour plusieurs raisons : • Il s’agit de sujets âgés présentant de nombreuses tares viscérales pour lesquels il est difficile de Pour Correspondance : Stéphane Oudard, Hôpital Européen Georges Pompidou, Département de Cancérologie Médicale, 20 rue Leblanc Paris 75015, France. Tel : 01 56 09 34 71 - Fax: 01 56 09 24 31 e-mail : [email protected] 19 • Si certaines indications sont clairement établies (autorisation de mise sur le marché pour la mitoxantrone dans le traitement palliatif du cancer de la prostate hormono-indépendant) d’autres sont du domaine de la recherche clinique (taxanes, inhibiteurs de Bcl-2, anticorps monoclonaux). 3. BILAN Administrer des facteurs de croissance en cas d’aplasie sévère pour le cycle suivant en cas de réponse à la chimiothérapie, • Faire un ECG et une échographie cardiaque de départ et contrôler régulièrement celle ci tous les trois cycles en cas d’agents cardiotoxiques. Il faudra arrêter celle ci en cas de chute de la fraction d’éjection du ventricule gauche (< 50%), Il faut c onnaître les doses cumulatives toxiques en mg/m2 pour les anthracyclines (adriamycine, farmorubicine) et les anthracènediones (mitoxantrone), • Contrôler au mieux toute atteinte cardiaque associée (HTA, coronaropathie, …). Actuellement des molécules sont disponibles pour prévenir les complications des anthracyclines (cardioxane®), • Evaluer les constantes d’élimination de l’agent anticancéreux (fonction rénale, hépatique, …) de façon à ne pas majorer une toxicité, SYSTÉMATIQUE AVANT TOUTE PRES- CRIPTION DE CHIMIOTHÉRAPIE Certaines règles sont incontournables pour éviter des toxicités liées à la chimiothérapie donnée. Il faut obtenir du patient les caractéristiques sui vantes : • Son âge réel et apprécier son âge physiologique, • Son poids et sa taille [(la chimiothérapie se prescrit le plus souvent en surface corporelle (m2) ), • Ses constantes cliniques et biologiques (notamment la créatininémie et le bilan hépatique), • Il faut noter le statut, selon l’OMS (Tableau 1) du patient, • Il faut noter la taille des lésions mesurables tumorales pour apprécier la réponse future à la chimiothérapie, • Examiner régulièrement le patient de façon à dépister très tôt une toxicité neurologique périphérique (hyporéflexie ostéotendineuse ou trouble de sensibilité profonde et superficielle). En cas de toxicité débutante et invalidante, l’arrêt de l’agent anticancéreux doit s’imposer, Il faut prévoir : • La pose d’une chambre implantable (port à cath) pour préserver le capital veineux du patient, • Une hydratation suffisante en cas de chimiothérapie néphrotoxique, • Donner des bains de bouche au patient en cas d’agent anticancéreux toxique pour les muqueuses digestives. 4. DESCRIPTION DU PROTOCOLE DE CHIMIOTHÉ- • Des antiémétiques (Setrons : Zophren® ou Kytril® en association avec des corticoïdes, 15 minutes avant le traitement anticancéreux) en cas de chimiothérapie émétisante, RAPIE Le protocole de chimiothérapie doit être décrit avec précision pour que l’infirmière n’ait aucun doute. La responsabilité du médecin est engagée et non celle de l’infirmière. Cette prescription ne pourra se faire qu’avec une certitude histologique (document écrit). • Un casque de glace de façon à éviter une alopécie • Et éventuellement, des facteurs de croissance hématopoïétique si la chimiothérapie est très aplasiante, Il faut replacer la prescription de chimiothérapie dans une stratégie thérapeutique : Il faut prévenir les toxicités attendues par des soins adaptés (Figure 1) : • S’agit-il d’un traitement palliatif ? • Effectuer régulièrement des prélèvements san guins pour évaluer l’aplasie (baisse des trois lignées sanguines). En cas d’aplasie avec fièvre, traiter le patient avec des antibiotiques sans tarder, voire l’hospitaliser pour débuter une antibiothérapie par voie intraveineuse si la fièvre est mal supportée ou présente des critè re s de gravité. • Faudra-t-il y associer une radiothérapie en traitement de clôture ? • Quelles sont les limites de ce protocole (efficacité/toxicité) ? • Il faut décrire les médicaments utilisés et informer le patient des toxicités éventuelles à prévoir (la remise d’un carnet explicatif sur sa maladie et 20 Figure 1 : Effets secon daires de la chimiothérapie Le s chimiothérapies anti cancereuses sont à l’origi ne de multiples effets indé sirables. Certains sont fré quents, comme l’alopécie et la neutropénie. Certains sont rares, c’est le cas de la cardiotoxicité. Les effets secondaires sont générale ment la conséquence des effets c ytotoxiques de la chimiothérapie sur les cel lules normales. Tableau 1 : Evaluation de l’état général en fonction de la classification de karnofsky et de l’échelle oms Echelle de Karnofsky Echelle OMS Normal, pas de plaintes 100 0 Activité normale. Signes ou symptômes mineurs de la maladie. 90 1 Activité normale avec efforts. 80 Capable de se prendre en charge, mais incapable d'avoir une activité normale ou de travailler. 70 Nécessite occasionnellement de l'aide, mais capable de subvenir à la plupart de ses besoins 60 Nécessite aide et soins médicaux fréquents. 50 Nécessite soins médicaux et aide importante. 40 Sévèrement limité, grabataire. Indication d'hospitalisation, quoique la mort ne soit pas imminente. 30 Gravement atteint. Hospitalisation nécessaire. Traitement symptomatique nécessaire. Nécessite soins médicaux et aide importante. 20 21 2 3 4 son traitement est particulièrement apprécié des patients à l’HEGP) • Il faut rapporter la dose totale pour chaque médicament en fonction de la surface corporelle, en cas d’extravasation hors de la veine, et sera donc utilisée de préférence dans une voie veineuse centrale. C’est sa toxicité cardiaque qui est limitante : toxicité aiguë sous forme de troubles du rythme, mais surtout toxicité cumulative, conduisant à l’insuffisance cardiaque. Ceci impose une évaluation de la fonction cardiaque avant traitement et une surveillance en cours de chimiothérapie, par échographie et/ou mesure isotopique de la fraction d’éjection du ventricule gauche. Le risque d’insuffisance cardiaque est majeur au-delà d’une dose cumulée de 550 mg/m2 qu’il convient de ne pas dépasser pour la doxorubicine et de 1 000 mg/m2 pour la farmorubicine. • Il faut déterminer le jour et l’ordre de passage des médicaments (incompatibilité éventuelle), • Il faut définir le mode de dilution en tenant compte des tares du patient (diabète : ex pas de glucosé 5%) et la voie d’administration, • Les thérapeutiques adjuvantes (bains de bouche, neuro-protecteurs, casque de glace, crème pour une éventuelle toxicité unguéale) • Définir la dose totale limitante (toxicité cumulative en mg/m 2) b) Les anthracènediones Il faut décrire les cycles de traitements : • L’intervalle entre les cycles de traitement • Le nombre de cycles programmés • Les règles générales d’adaptation des posologies La Novantrone® (Mitoxantrone) en raison de son caractère moins cardiotoxique par rapport aux authracyclines a été étudiée dans les cancers de la prostate. Sa toxicité est principalement hématologique. Cette molécule a fait l’objet de plusieurs phases II [13-17] a eu l’autorisation de mise sur le marché en janvier 2000 en France et sera plus développée par le Pr Stéphane Culine dans le prochain chapitre. Il existe un bénéfice clinique significatif sur la douleur à partir de 403 patients par rapport à un traitement par corticothérapie seule (tableau 4) [16, 17]. III. PRINCIPAUX AGENTS ANTICANCÉREUX UTILISÉS DANS LE CANCER DE LA PROSTATE Les agents anticancéreux se caractérisent par leurs propriétés cytotoxiques. Ils provoquent la mort des cellules engagées dans le cycle cellulaire, par interaction avec l’ADN ou avec le fuseau mitotique. Ces agents anticancéreux sont classés suivant leur mécanisme d’action (Tableau 2 a) (Figures 2, 3, 4). 2. LES ALKYLANTS Les alkylants agissent en formant des ponts chimiques entre 2 sites d’un même brin d’ADN ou de 2 brins d’ADN voisins (Figure 6). Ces ponts vont gêner la réplication de l’ADN. Ils comprennent plusieurs groupes les oxazophorines et les sels de platines (tableau 5). En terme de taux de réponse, ils sont peu attractifs et surtout toxiques chez les sujets âgés [18-20]: • les Oxazophorines qui comprennent l’Endoxan ® (Cyclophosphamide) et l’Holoxan® (Ifosfamide). Ce sont des médicaments hématotoxiques, alopéciants et émétisants. Ils ont de plus une toxicité particulière, du fait de l’élimination urinaire d’un métabolite toxique, l’acroléïne, responsable de cystites hémorragiques. La préven tion est possible par l’utilisation de Mesna ® (Uromitexan), systématique avec l’Holoxan® et les fortes doses d’Endoxan®. L’Holoxan® a également une toxicité neurologique centrale (encéphalopathie). 1. LES INTERCALANTS Ces molécules s’intercalent entre 2 paires de bases et perturbent la structure hélicoïdale de l’ADN, empêchant ainsi sa réplication et sa transcription (Figure 5). a) Les anthracyclines La Doxorubicine, en est le “chef de file”. Il existe égaleme nt l’Epirubicine et L’Idarubicine. En terme d’efficacité (tableau 2 b), sur 220 patients traités, le taux de réponse objective est de 21% (9-38%) et la médiane de survie de 8,2 (5-12,5 mois) [3-9]. En association (tableau 3), si l’on observe une amélioration modérée de l’efficacité, il n’existe pas de différence de survie [10-12]. Sur le plan de la tolé rance, ils sont tous les trois hématotoxiques, alopéciants et émétisants. Il existe un risque local cutané 22 Tableau 2 a : Classification des agents anticancéreux. Vingt agents anticancéreux représentent plus de 95 % de l’ensemble des pres criptions de chimiothérapie. Ils sont répartis en 5 grandes classes. Agents alkylants Anti-métabolites Inhibiteurs de la mitose Antibiotiques Intercalants Autres Busulfan Cytosine Etoposide Bleomycine Anthracyclines L-asparaginase Carmustine Arabinoside Teniposide Dactinomyci-ne - Adriamycine Hydroxyuree Chlorambucil Floxuridine Vinblastine Daunorubicine - Epirubicine Procarbazine Cisplatine Fluoro-uracil Vincristine Doxorubicine - Daumorubicine Cyclophos-phamide Mercaptopuri-ne Vindesine Mitomycine-C - Idarubucine Fosfamide Taxoides Methotrexate Anthracénediones Melphalan - Novantrone® Figure 2 : Les stades de la mitose. La mitose (ou division cellulaire) se divise en stades bien définis : - la prophase (les chromosomes deviennent visibles et le fuseau com mence à se former), - la métaphase (le fuseau est terminé, les chromosomes commencent à se séparer), - l’anaphase (la cellule commence à se diviser en deux), - la télophase (étape finale de la mitose) Figure 3 : Cibles de l’action des agents anticancéreux / au niveau du cycle cellulaire. Le point d’impact sur le cycle cellulaire est important, car des produits chimiques qui présentent des modes d’action différents peuvent être associés rationnellement pour accroître les effets antitumoraux. Topo II (permet la relaxation de l’ADN) ADN Anthracyclines (B) Topo II (stabilisation et cassure double brin) ADN Intercalation (A) ADN Blocage de l’ADN et mort cellulaire Anthracyclines Intercalies 23 Figure 4 : Mécanisme d’action des Anthracy clines et des Anthrac èdiones. A: Intercalation dans l’ADN et stabilisation de l’enzyme “Topoisome II” Figure 5 : Cibles de l’action des agents anticancéreux / au niveau de la cellule la plupart des agents anticancéreux ont pour cible l’ADN. L’une des exceptions est représentée par le groupe des poisons du fuseau mitotique (vinca alcaloïdes, taxoïdes), dont la cible est la tubuline. Tableau 2 b : Etudes de phase II avec les anthracyclines dans les cancers prostatiques Auteurs (année) Modalités d’administration Nbre de Pts Taux de RO (%) Taux de stabilisation (%) Médiane de survie (mois) Madsen et al (1992) Idarubicine : 30 mg/1x/sem PO 22 9 (R+ ; P-) 45 7,75 Brausi et al (1995) Epirubicine : 100 mg/m2 J1 = J21 38 24 (D- ; R+) 42 médiane RO 7 Francini et al (1993) Epirubicine : 30 mg/m2 J1 = J8 vs Doxorubicine : 25 mg/m 2 J1 = J8 48 38 (D-; R+ ; P50) 34 42 38 12,5 p = 0,042 8 Delaere et al (1992) Epirubicine : 90 /m 2 PC J1 = J21 29 38 (R+) ? 9 Tannock et al (1993) Epirubicine : 75 /m 2 PC J1 = J21 26 12 (R+) ? 5 Jones et al (1987) Epirubicine : 12 mg/m2 J1 = J8 33 13 (R+) 42 / 24 Evaluation de la réponse : D (douleurs et consommation antalgique) ; R+ (radiologique) ; P50 (diminution du PSA de 50%) Tableau 3 : Etudes de phase II avec les anthracyclines en association dans les cancers prostatiques Auteurs (année) Modalités d’administration Nbre de Pts Taux de RO (%) Taux de stabilisation (%) Médiane de survie (mois) Torti et al (1985) Doxorubicine : 60 mg/m2 Cisplatine : 60 mg/m2 J1 = J21 17 5,8 (D- ; R+ ; P50) 53 10,6 Small et al (1996) Doxorubicine : 40 mg/m2 J1 = J21 Endoxan : 0,8-2 g/m2 J1 = J21 G-CSF Doxorubicine : 20 mg/m2 J1 = J8 Estracyt : 600 mg/J continu 35 33 / (D+ ; R+ ; P50) 29 (D+ ; R+ ; P75) 45 ; 58 0 (R+ ; P50) Culine et al (1998) 31 11 12 Evaluation de la réponse : D (douleurs et consommation antalgique) ; R (radiologique) ; P50, 75 (diminution du PSA de 50 ou 75%) 24 Tableau 4 : Etudes de phase II avec la novantrone (N) dans les cancers prostatiques Auteurs (année) Modalités d’administration Nbre de Pts Taux de RO (%) Taux de stabilisation (%) Médiane de survie (mois) Osborne et al (1983) N : 12 mg/m2 bolus J1 = J21 35 5,7 (R+ ; P-) 14 ? Kantoff et al (1993) 15 7 (R- ; P50) 40 durée réponse 7 Rearden et al (1992) N : 1,25 mg/m2/J1-14 PC J1 = J28 N : 4 mg/m2/J1 bolus J1 = J8 14 7 (D+ ; R+ ; P-) 29 7,25 Moore et al (1994) N : 12-14 mg/m2 J1 = J21 Prednisone : 10 mg/J 25 4 (D+ ; R+) 48 5,7 Kantoff et al (1999) Hydrocortisone : 40 mg/J vs N : 12-14 mg/m2 J1 = J21 Hydrocortisone : 40 mg/J Tannock et al (1996) Prednisone : 10 mg/J vs N : 14 mg/m2 J1 = J21 Prednisone : 10 mg/J 22 p = 0,008 38 (P50) 242 81 12 (pal resp) 29 80 DFS augmentée ? 12,6 p = NS (pas de cross over) 12,3 10 p = NS (cross over) 10 ? Evaluation de la réponse : D (douleurs et consommation antalgique) ; R (radiologique) ; P50, (diminution du PSA de 50%) NB : pal resp (palliative response) = évaluation avec questionnaire «McGill-Melzack Pain» Tableau 5 : Etudes de phase II avec les alkylants dans les cancers prostatiques Auteurs (année) Modalités d’administration Nbre de Pts Taux de RO (%) Taux de stabilisation (%) Médiane de (mois) Saxman et al (1992) Endoxan : 800-1000 mg/m2 bolus J1 = J21 53 6,5 (R+ ; P-) / 7,2 Mahjoubi et al (1990) Holoxan : 2g/m2/J1-2PC J1 = J28 14 0 (R+ ; P-) 28,5 (R+ ; P-) / Moore et al (1986) Cisplatine : 40 mg/m2 bolus J1 = J8 29 10 (R+ ; P-) / / Trump et al (1990) Carboplatine : 320-440 mg/m2 IV J1 = J21 29 0 (R+ ; P-) 7 9,9 Evaluation de la réponse : R+ (radiologique) ; P50 (diminution du PSA de 50%) Figure 6 : Médicaments alkylants / mécanisme d’action Les médica ments alkylants empêchent la réplication cellulaire en reliant les brins d’ADN. Le double brin ne peut s’ouvrir ce qui empêche la for mation des fourches de réplication et interdit la réplication de l’ADN. 25 • Les sels de Platine avec le cisplatine®, peu hématotoxique, peu alopéciant, mais très émétisant, néphrotoxique et neurotoxique. Sa toxicité rénale explique ses conditions particulières d’administration (hyperhydratation) et la surveillance attentive de la créatinine sanguine. Sur le plan neurologique, le cisplatine a une toxicité auditive (surveillance de l’audiogramme), mais provoque également des neuropathies périphériques qui peuvent être invalidantes. Le Paraplatine® (Carboplatine) a un profil de toxicité très différent : non néphrotoxique et non neurotoxique, il est par contre hématotoxique, avec en particulier une toxicité sur les plaquettes qui peut être prolongée. a) Les vinca-alcaloïdes 3. LES ANTIMÉTABOLITES b) Les Taxanes Les antimétabolites interfèrent avec la synthèse des acides nucléiques (Figure 7). Ce sont des agents phase-dépendants, spécifiques de la phase S. Le 5 Fluoro-Uracile est métabolisé dans la cellule en un dérivé actif inhibant la thymidilate synthétase, donc la synthèse des pyrimidines. Cette inhibition est d’autant plus forte que la quantité de folates réduits est importante dans la cellule, ce qui explique la potentialisation du 5FU par l’acide folinique. Sa toxicité est surtout muqueuse (stomatites, diarrhées). Il est par contre peu hématotoxique, et ne provoque pas d’alopécie. Sa toxicité cardiaque est particulière, sous forme d’angor par spasme coronarien. Son utilisation dans les cancers de la prostate n’est pas recommandée (Tableau 6) [21-24]. • Le Paclitaxel (Taxol®) ne présente pas d’activité en monothérapie dans les cancers de la prostate. En plus de sa toxicité hématologique et de l’alopécie, il peut provoquer des réactions allergiques, des myalgies, des troubles cardiaques (bradycardie). Cependant son intérêt réside dans les schémas associatifs avec l’estracyt®. 4. LES INHIBITEURS • Le Velbé® (Vinblastine) a surtout été utilisé seul ou en association avec l’e stracyt® [30-32]. L’addition de l’estracyt® à la vinblastine permet d’obtenir une moins grande neutropénie. De nombreux essais de phase II ont été publiés et un essai de phase III [33] comparant vinblastine seule ± estracyt® montre un avantage en terme de survie sans rechute dans le bras associatif (Tableau 8). Récemment, une molécule issue de la recherche française, la Navelbine (Vinorelbine®) a également démontré un intérêt dans les cancers de la prostate [34, 35]. Ces deux molécules sont surtout hématotoxiques (Tableau 9). • Le Docétaxel (Taxotère®), par contre montre une activité en monothérapie et présente une synergie d’action avec l’estracyt® [36-38]. En plus de sa toxicité hématologique et de l’alopécie, Il peut entraîner une toxicité particulière sous forme d’oedèmes et d’épanchements séreux liés à un phénomène de fuite capillaire. Ses résultats thérapeutiques en association avec l’estracyt® doivent être confirmés par des essais multicentriques. DES TOPO -ISOMÉRASES Les topo-isomérases II sont des enzymes qui interviennent lors de la réplication de l’ADN, au niveau des zones de torsion excessive de l’hélice résultant de la séparation des 2 brins, en cassant l’ADN puis en le réparant. On note principalement le VP16 (Etoposide) qui a l’avantage de pouvoir se prescrire per os. Sa toxicité est surtout hématologique et alopécique. Son association avec l’estracyt® ou l’endoxan® permet d’obtenir des associations totalement ambulatoires et intéressantes en pratique clinique (Tableau 7) [25-29]. IV. CONCLUSION Le traitement par chimiothérapie des patients présentant un cancer de la prostate a considérablement évolué grâce à toutes les mesures de prévention qui sont appliquées pour permettre au patient une meilleure tolérance de sa chimiothérapie. L’arrivée de la Novantrone® apporte un avantage indiscutable en terme de qualité de vie pour ces malades. L’arrivée de nouvelles molécules après 30 années de désert thérapeutique en phase d’hormono-indépenda nce relance la recherche clinique de façon à encore améliorer la prise en charge de ces patients. 5. LES POISONS DU FUSEAU Ils agissent au niveau du fuseau mitotique, en inhibant la polymérisation (vinca-alcaloïdes) ou la dépolymérisation (taxanes) de la tubuline (Figure 8). 26 Tableau 6 : Etudes de phase II/III avec le 5FU +/- AF dans les cancers prostatiques Auteurs (année) Modalités d’administration Nbre de Pts Taux de RO (%) Taux de stabilisation (%) Médiane de survie (mois) Atkins et al (1991) 5-FU : 4 g/m2 PC J1 = J15 27 0 (D+ ; R- ; P-) 33 9,7 Kuezl et al (1993) 5-FU : 1 000 mg/m2 J1-J5 PC 22 0 (D+ ; R- ; P50) 55 ? Breul et al (1997) 5-FU : 600 mg/m2 J1-J5 (J1 = J21) vs 5-FU : 600-400 mg/m2 J1-J5 Leucovorine : 400 mg/m2 J1-5 25 33 (D+ ; R- ; P50) 20 (D+ ; R- ; P50) ? 8 ? 5,7 5-FU : 425 mg/m2 J1-J5 (J1 = J28) Leucovorine : 20 mg/m2 J1-5 38 8 (R+ ; P-) 52 11,6 Berlin et al (1998) 24 Evaluation de la réponse : D (douleurs et consommation antalgique) ; R+ (radiologique) ; P50 (diminution du PSA de 50%) NB : toxicité plus sévère de l’association 5FU + AF vs 5FU : 60% des patients grade 3-4 digestif et/ou hématologique +++ Figure 7 : Antimétabolites / mécanismes d’action. Le méthotrexate est un des plus anciens médicaments anticancéreux. Il inhibe la synthèse des nuc léotides puriniques, bloquant ainsi une étape-clé de la synthèse de l’ADN. F igure 8 : Poisons du fuseau/ mécanisme d’action / au niveau de la cellule. Les microtubules son t des constituants ubiquitaires des cellules eucaryotes. Ils ont des fonctions cellulaires qui comprennent le mouvement des chromosomes au cours de la mitose, l’ancrage des récepteurs sur la membrane, la régulation de la forme des cellules et de leur mobilité. 27 Tableau 7 : Etudes de phase II avec le Vepeside seul ou associé dans les cancers prostatiques Auteurs (année) Modalités d’administration Nbre de Pts Taux de RO (%) Taux de stabilisation (%) Médiane de survie (mois) Trump et al (1984) VP16 : 50 mg/m2 /J1-J5 PC J1 = J28 19 0 (CT ant + PS2) 0 2,1 Walther et al (1986) VP16 : 130 mg/m2 /J1-J3 bolus J1 = J21 36 3 (R+) 12 / Hussain et al (1994) VP16 : 50 mg/m2 /J1-J21 PO repos 7 Jours 22 9 (R+ ; P50) 9 7,75 Pienta et al (1994) VP16 : 50 mg/m2 /J1-J21 PO Estracyt : 15 mg/Kg/J1-J21 repos 7 Jours 42 50 ; 28 (R+/P50 ; P75) 28 11 Maulard et al (1996) VP16 : 50 mg/J1-J14 PO Endoxan : 100 mgJ1-J14 PO J1 = J28 20 25 ; 35 (R+ ; P50) 35 (P50) 11 Evaluation de la réponse : D (douleurs et consommation antalgique) ; R (radiologique) ; P50, 75 (diminution du PSA de 50 ou 75%) Tableau 8 : Etudes de phase II/III avec l’Estracyt +/- Vinblastine dans les cancers prostatiques Auteurs (année) Modalités d’administration Nbre de Pts Taux de RO (%) Taux de stabilisation (%) Médiane de survie (mois) Benson et al (1988) Estracyt : 560 mg/J continu 634 19 (D+ ; R+ ; P-) 18 ? Hudes et al (1997) Estracyt : 600 mg/m2 J1-J42 Vinblastine : 4 mg/m2/sem/x6 J1 = J60 36 30,5 (D+ ; R+ ; P 50) 11 (D+ ; R+ ; P 75) 31 12 Seidman et al Estracyt : 600 mg/m2 J1-J42 Vinblastine : 4 mg/m2/sem/x6 24 54 ? durée médiane (1992) (D+ ; R+ ; P 50) réponse 7 mois J1 = J60 Amato et al (1991) Estracyt : 420 mg J1-J42 Vinblastine : 6 mg/m2/sem/x6 J1 = J60 22 54 (D+ ; R+ ; P 50) Hudes et al (1999) Vinblastine : 4 mg/m2/sem/x6 vs 98 2 ; 10 (P75 ; QDV) Estracyt : 600 mg/m2 J1-J42 Vinblastine : 4 mg/m2/sem/x6 95 10 ; 50 (P75 ; QDV) ? DFS 2,1 3,7 ? 9,2 p = 0,18 11,9 J1 = J60 Evaluation de la réponse : D (douleurs et consommation antalgique) ; R (radiologique) ; P50, 75 (diminution du PSA de 50 ou 75%) NB : QDV = qualité de vie (EORTC QLC 30) ; Diminution neutropénie avec E+ V / V +++ 28 Tableau 9 : Etudes de phase II avec la Vinorelbine dans les cancers prostatiques Auteurs (année) Modalités d’administration Nbre de Pts Taux de RO (%) Taux de stabilisation (%) Médiane de survie (mois) Fields-Jones et al (1999) Navelbine : 30-25 mg/m2 /sem Pendant 8 semaines, puis toutes les 2 semaines 49 11 ; / ; 39 (P50 ; R+ ; D) / 11,5 Oudard et al (2001) Navelbine : 25 mg/m 2/IV J1 = J8 Pendant 8 semaines 47 17 ; / ; 32 (P50 ; R+ ; D) 49 10,2 Evaluation de la réponse : D (douleurs et consommation antalgique) ; R+ (radiologique) ; P50 (diminution du PSA de 50%) randomized study of doxorubicin versus doxorubicin plus cisplatin in endocrine-unresponsive metastatic prostatic carcinoma. Cancer 1985; 56, 2580-2586. RÉFÉRENCES 11. 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