Allons plus loin… Le secret des cellules souches Le prestigieux prix Nobel de médecine 2007 a été attribué à trois généticiens :Mario Capecchi et Oliver Smithies tous deux américains, ainsi qu'au Britannique Martin Evans, pour leurs travaux sur les modifications génétiques des souris à l'aide de cellules-souches embryonnaires. Ils ouvrent ainsi la voie à la possibilité de réparer n'importe quel organe endommagé. C'est en 1998 que le secret des cellules souches embryonnaires est percé par l'Américain Thomson déclenchant un fantastique enjeu de société à la fois médical, éthique et financier Mais au fait, les cellules souches, qu'est-ce que c'est ? Les découvertes concernant les cellules souches embryonnaires permettent demain d'envisager "l'embryon pièces de rechange". La présence de cellules souches dans le cordon ombilical du nouveau-né a déjà permis, aux USA et en Grande-Bretagne, à plus d'une centaine de banques de sang placentaire de promettre l'immortalité à leurs clients...Un peu tôt sans doute ! Par ailleurs, tout comme les greffes d'organes, les greffes de cellules embryonnaires poseraient des problèmes de rejet. Pour pallier cet obstacle, certains scientifiques envisagent d'utiliser le clonage thérapeutique, une technique ouvrant la voie à la fabrication de cellules souches « sur mesure' ». L'embryon sur lequel seraient prélevées ces cellules proviendrait de la fusion du noyau d'une cellule de la personne malade avec un ovocyte receveur énucléé. Les cellules embryonnaires seraient donc parfaitement compatibles au plan immunologique et leurs greffes parfaitement tolérées. Alors que des chercheurs sud-coréens ont récemment annoncé la production de cellules souches à partir d'un embryon humain obtenu par clonage, la France encadre plus que jamais ce type de recherche. Et l’éthique dans tout cela ? Le terme bioéthique a été inventé en 1970 par le cancérologue américain Van Rensselaer Potter pour désigner l’ensemble des problèmes de conscience et évaluations morales posés par l’intervention de la science sur le vivant. Alors que la morale se place du côté des moeurs, qui varient d’une culture à l’autre, l’éthique s’attache à définir des principes valables pour tous. Des législations hétérogènes à l’échelon international : Aujourd’hui, la bioéthique est loin d’avoir trouvée une cohérence internationale. - Au Royaume-Uni, la recherche sur les embryons est autorisée depuis 1990. La loi anglaise fait la distinction entre l’embryon et le pré-embryon qui a moins de quatorze jours. - La Belgique, l’Espagne, la Suède et les Etats-Unis n’autorisent la recherche que sur les embryons surnuméraires issus de la fécondation in vitro. - En Allemagne, en Suisse et en Autriche, où l’embryon est assimilé à une personne dès la fécondation, l’expérimentation est totalement interdite. En France : Aux termes de la nouvelle loi bioéthique, les embryons surnuméraires issus de la fécondation in vitro et ne faisant plus l'objet d'un projet parental ne pourront plus être utilisés pour des recherches scientifiques, sauf par dérogation et si le projet parental a été abandonné avant la date de promulgation de la loi. Les importations de cellules embryonnaires, qui avaient été autorisées de manière transitoire pendant le débat parlementaire, devront dorénavant obtenir l'autorisation de l'Agence de la biomédecine, créée officiellement le 5 mai 2005 sous l'impulsion de la nouvelle loi. Cette loi devrait être révisé suite à un débat organisé en 2009.