Période : La Préhistoire

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La culture Humaniste : la Préhistoire
Période : La Préhistoire
Préhistoire
AgeNéolithique
5000 avant J-C
Age Paléolithique
Il y a environ 30 millions d'années :
les premiers hommes
Période relative à l'ère de la pierre taillée,
première période de l'ère quaternaire où sont
apparues les premières civilisations humaines
capables d'utiliser des outils en pierre taillée.
Mésopotamiens, Sumeriens
Assyriens, Egypte
10 000 ans avant Jesus Christ
Période la plus récente de l'âge de pierre.
8000 ans avant Jesus Christ : naissance de
l'agriculture
Mésopotamie : vers 3300 avant JC : Naissance de l'écriture
Phéniciens : vers 1300 av. J-C les phéniciens inventent l'alphabet.
Sumeriens : écriture cunéiforme
Sommaire
Période : La Préhistoire ...................................................................................................................................... 1
1.1.
L’Age Paléolithique ............................................................................................................................ 2
1.2.
L’Age Néolithique............................................................................................................................... 2
1.3.
La Mésopotamie................................................................................................................................. 3
1.4.
Les Sumériens :................................................................................................................................... 3
1.5.
Les Assyriens :..................................................................................................................................... 4
1.6.
La Phénicie :........................................................................................................................................ 4
2.1.
L’art paléolithique.............................................................................................................................. 4
2.2.
L’Art mésopotamien : ........................................................................................................................ 5
2.3.
L'art assyrien ...................................................................................................................................... 6
2.4.
Art et commerce en Phénicie........................................................................................................... 10
ISFEC Jacques Sevin 2012 / 2013
Céline Laignel
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La culture Humaniste : la Préhistoire
1.
Repères historiques
La Préhistoire est généralement définie comme la période comprise entre l’apparition de
l’Humanité et l’apparition des premiers documents écrits
1.1.
L’Age Paléolithique
L'homme est apparu il y a environ 3 millions d'années. Mais, pendant fort longtemps, son
existence reste périlleuse et incertaine. C'est seulement à partir de 100 000 av. J.-C. que l'homme
moderne (homo sapiens) assure sa survie en partant à la conquête de la Terre pour pratiquer la
chasse et la cueillette. Ce contact permanent avec la nature inspire les artistes.
Puis vers 8 000 av.J.-C., au cours de la Révolution néolithique, l‘homme se sédentarise et devient
agriculteur.
Le terme « Paléolithique » vient du grec παλαιός / palaios (ancien) et Λίθος / lithos (pierre). Il peut
donc se traduire littéralement par « ancien âge de la pierre ».
Le Paléolithique est caractérisé avant tout par une économie de prédation: les humains sont des
chasseurs-cueilleurs tirant parti des ressources disponibles dans la nature. Outre la chasse et la
pêche, le charognage a été envisagé comme moyen d'acquisition de ressources carnées au
Paléolithique inférieur et moyen. La cueillette a également dû jouer un rôle important, même s'il est
difficile de la mettre en évidence à partir des vestiges archéologiques non périssables.
Les outils de cette époque parvenus jusqu'à nous sont en très grande majorité des outils de pierre
taillée, mais des outils en os sont également connus, surtout au Paléolithique supérieur. Le bois est
exceptionnellement conservé mais devait être utilisé fréquemment, par exemple pour réaliser des
épieux ou pour confectionner des manches. En revanche, l'usage de la pierre polie et le travail des
métaux sont inconnus au Paléolithique. La céramique est employée pour réaliser de rares
statuettes au Paléolithique.
On voit aussi l’apparition des premières préoccupations esthétiques (blocs ou os gravés) et
spirituelles (sépultures)
1.2.
L’Age Néolithique
Le Néolithique est une période de la Préhistoire marquée par de profondes mutations techniques et
sociales, liées à l’adoption par les groupes humains d’une économie de production fondée sur
l’agriculture et l’élevage, et impliquant le plus souvent une sédentarisation. Les principales
innovations techniques sont la généralisation de l'outillage en pierre polie et de la poterie en
céramique.
Dans certaines régions, ces importantes mutations sont relativement rapides et certains auteurs ont
pu parler de « révolution néolithique ». La néolithisation est toutefois un phénomène progressif,
survenu à des dates différentes selon les régions. Au Proche-Orient, le Néolithique débute autour
de 9 000 ans av. J.-C. Il prend fin avec la généralisation de la métallurgie et l’invention de l’écriture,
autour de 3 300 ans av. J.-C.
Le mot «Néolithique» (du grec νέος, néos, nouveau, et λίθος, líthos, pierre) signifie littéralement
« nouvel âge de la pierre ». Ce terme a été proposé en 1865 par le préhistorien John Lubbock [2]..
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Le Néolithique a également été souvent qualifié d’« âge de la pierre polie » puisqu’il est marqué
par la systématisation du polissage de certains outils de pierre. Il convient toutefois de souligner
que le polissage est déjà connu au Paléolithique supérieur même s’il est très rare. Par ailleurs, les
outils polis ne sont pas les seuls utilisés au Néolithique et le polissage suit toujours une phase de
façonnage par percussion.
1.3.
La Mésopotamie
La Mésopotamie (du grec Μεσοποταμία / Mesopotamía, de μεσο / meso «milieu, entre» et ποταμός
/ potamós, «fleuve»: désigne le pays «entre deux fleuves») est une région du Moyen-Orient située
entre le Tigre et l'Euphrate. Elle correspond pour sa plus grande part à l'Irak actuel.
Elle comprend au nord (nord-est de la Syrie et le nord de l'Irak actuels) une région de plateaux, qui
est une zone de cultures pluviales, et au sud, une région de plaines où l'on pratique une agriculture
qui repose exclusivement sur l'irrigation.
La présence de l'homme y est attestée depuis la préhistoire, à partir du Paléolithique moyen. Au
Néolithique, vers 7000, sur le site de Jarmo, la poterie fait pour la première fois son apparition, des
traces manifestes du début de la domestication progressive des animaux et des plantes
apparaissent également, et l'utilisation de briques crues témoigne pour la première fois de
l'existence d'une vie en village...
La période historique commence en Mésopotamie vers 3400, quand l'écriture est mise au point.
Inscription cunéiforme du palais de DurSharrukin, époque néo-assyrienne, fin du VIIIe
siècle (Musée du Louvre)
La Mésopotamie a vu l'élaboration de ce qui est actuellement considéré comme le plus ancien
système d'écriture au monde. On date son apparition vers 3500 avant. J.-C. Ce système d'écriture
est d'abord linéaire, puis il prend un aspect cunéiforme (formes de figures en fer de lance ou en clous
diversement combinées ; écritures employées anciennement par les Chaldéens, les Assyriens et les Perses), dans le courant de
la seconde moitié du IIIe millénaire. On écrit alors essentiellement sur des tablettes faites en argile,
matériau abondant en Mésopotamie. Ce support survit très bien à l'épreuve du temps (et encore
plus quand il est cuit à la suite d'un incendie), et c'est ce qui nous permet d'avoir une quantité de
documentation écrite considérable sur la Mésopotamie ancienne. À partir du début du Ier millénaire,
cette forme d'écriture est concurrencée par l'alphabet araméen, rédigé sur du parchemin ou du
papyrus, support périssable dont aucun exemplaire ne nous est parvenu. Celui-ci finit par
supplanter le cunéiforme vers le milieu du Ier millénaire, avant la disparition définitive de ce dernier
au début de notre ère.
1.4.
Les Sumériens :
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Sumer était une civilisation et une région historique située dans le sud de la Mésopotamie. Elle a
duré du 6e millénaire av. J.-C. au 3e millénaire av. J.-C.) jusqu'à la montée de Babylone au début du
2e millénaire av. J.-C.. Le terme « Sumérien » s'applique à tous les locuteurs de la langue sumérienne.
Elle constitue la première civilisation véritablement urbaine et marque la fin de la Préhistoire au
Moyen-Orient.
La civilisation sumérienne a permis il y a 9000 ans à l'homme d'alors de se sédentariser en
remplaçant le besoin de s'alimenter au jour le jour par la possibilité de stocker des céréales, donc des
aliments, sur une année. Cette mutation décisive induisit les premières structures urbaines, rendant
nécessaires des travaux d'irrigation d'une exceptionnelle ampleur, sur des milliers d'hectares. La
civilisation sumérienne se développa en inventant l’écriture et l’architecture.
1.5.
Les Assyriens :
La dénomination ethnonationale « Assyrien » a été introduite au XIXe siècle par des missionnaires
protestants américains et britanniques pour désigner des chrétiens d'Orient. Elle est surtout utilisée
en Arménie et en Géorgie et par certains mouvements nationalistes « mésopotamiens ».
1.6.
La Phénicie :
Le territoire de la Phénicie correspond au Liban actuel auquel il faudrait ajouter certaines portions
de la Syrie et de la Palestine.
Les Phéniciens étaient un peuple antique d'habiles navigateurs et commerçants. Partis de leurs
cités-États en Phénicie, ils fondèrent dès - 3000 de nombreux comptoirs en bordure de la
Méditerranée orientale, notamment Carthage (en - 814). Rivaux des Mycéniens pour la navigation en
Méditerranée au IIe millénaire av. J.-C., ils furent d'après ce qu'on en sait les meilleurs navigateurs
de l'Antiquité.
La Phénicie disparut finalement avec la conquête par Alexandre le Grand en - 332.
Selon Pline, «le peuple phénicien a l'insigne honneur d'avoir inventé les lettres de l'alphabet». Ils
propagèrent l'alphabet dans tous les pays riverains.
Outre la fondation de leurs célèbres comptoirs tel Carthage, on leur prête, non à tort, ainsi qu'à leurs
successeurs Carthaginois, de lointaines navigations, voyages de découverte et d'exploration au-delà
du monde connu dans l'Antiquité.
2.
2.1.
Histoire de l’art
L’art paléolithique
L’art n'a pas d'acte de naissance rigoureusement établi. Néanmoins, il ‘y a environ 35000 ans,
l'homme se met à peindre, graver, sculpter. L’art paléolithique, expression esthétique la plus
ancienne, est d'une exceptionnelle longévité. Pendant 25 000 ans, les parois des grottes ont été
ornées de représentations caractérisées par une grande unité des techniques et des thèmes.
L’art pariétal paléolithique, redécouvert à la fin du XIXe siècle, s'est prêté à plusieurs interprétations.
Les premières se sont limitées à y voir une intention décorative. Puis s'est imposée I ‘idée que ces
images avaient un rôle magique lié à la pratique de la chasse. Rompant avec cette conception, un
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préhistorien célèbre, André Leroi-Gourhan, a ensuite développé une analyse reposant sur la dualité
sexuelle mâle/femelle illustrée par les animaux. Plus récemment, un chercheur a mis ces images en
rapport avec une religion chamanique. Les animaux correspondraient aux visions des chamans en
transe quand ils communiquent avec les esprits. Aucune de ces interprétations n'est cependant
jugée totalement satisfaisante. Le sens de I ‘art pariétal paléolithique demeure donc une énigme.
Art pariétal: expression qui désigne l'ensemble des dessins, des gravures et des peintures couvrant
les parois des grottes à l'époque préhistorique.
Religion chamanique: religion dans laquelle les prêtres, les chamans, servent d'intermédiaires
entre les hommes et les esprits avec lesquels ils entrent en relation grâce à la transe et à I ‘extase.
2.2.
L’Art mésopotamien :
Statue de Gudea de Lagash, XXIIe siècle av J.C
Parmi les principaux domaines artistiques attestés en Mésopotamie, on peut relever:
la glyptique : l'étude des motifs représentés sur les sceaux, puis les sceaux-cylindres (à partir de la
période d'Uruk) nous révèle l'univers mental des anciens Mésopotamiens.
la sculpture : parmi les œuvres réalisées en ronde-bosse, les statues de la période de Gudea de
Lagash (XXIIe siècle) sont parmi les plus remarquables, par la suite, les sculpteurs mésopotamiens
ont préféré les bas-reliefs, dont les plus fameux sont ceux des palais néo-assyriens.
la peinture : elle est assez peu attestée, car peu de peintures ont été conservées ; les plus belles
fresques mésopotamiennes ont été retrouvées à Mari) (XVIIIe siècle), Til-Barsip (VIIIe siècle) et un
peu dans les capitales néo-assyriennes (Assur, Kalhu, Ninive) (IXe-VIIe siècles) ; leur style est très
proche de celui des bas-reliefs.
l'orfèvrerie : assez peu de bijoux de grande qualité ont été mis au jour, les plus beaux exemples ont
été exhumés des tombes royales d'Ur ; sinon, on peut avoir une idée de leur forme par la
représentation de bijoux portés par des hommes sur des bas-reliefs.
la musique : la musique occupait une place importante, tant pour le divertissement que pour le
culte; les instruments utilisés étaient: la lyre, des percussions (tambours, tambourins), le oud, des
flûtes, etc.
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L’Architecture: en Mésopotamie :
La matière de base utilisée pour réaliser des bâtiments en Mésopotamie est l'argile. On s'en servait
pour réaliser des briques crues, en le mélangeant avec des matières végétales. À cette fin, on a mis
au point des moules à briques. Exceptionnellement, on cuisait les briques dans des fours, ce qui les
rendait extrêmement solides, alors que l'argile cru s'effritait. Les bâtiments en briques cuites ont
d'ailleurs souvent servi de carrières une fois abandonnés.
2.3.
L'art assyrien
À la croisée des influences du sud et du nord mésopotamien, mais aussi de celles provenant de Syrie
ou d'Anatolie, l'art assyrien a connu une période très florissante sous l'effet de la croissance du
pouvoir royal à la période néo-assyrienne, qui s'est mis à patronner des réalisations de plus en plus
grandioses dans ses capitales, avant tout pour le palais royal et les courtisans qui y vivaient. Parce
que ce sont les lieux de pouvoirs qui ont été le plus fouillés, notre vision de l'art assyrien est donc
biaisée et ignore l'art profane. De plus, très peu de réalisations artistiques des périodes paléo- et
médio-assyriennes sont connues. L'art assyrien dont on peut parler est donc un art impérial,
essentiellement au service du pouvoir, marqué par des influences cosmopolites se nourrissant des
traditions de différentes régions de l'empire d'où provenaient probablement une partie des artisans
à l'origine des œuvres connues, quand celles-ci ne sont pas tout simplement des importations
destinées à des élites assyriennes développant un goût prononcé pour certains produits exotiques
comme les ivoires syro-phéniciens.
•
Les reliefs des palais assyriens :
Scène de prise d'une ville fortifiée par l'armée assyrienne, bas-relief de Ninive, British Museum.
Les plus grandes réalisations architecturales des monarques assyriens étaient de loin leurs palais
royaux (voir plus haut), qui servaient à symboliser leur domination à prétention universelle. Les
bas-reliefs qui décoraient de nombreuses salles, couloirs et cours de ces édifices procèdent de la
même logique. Il s'agit de décors réalisés sur des plaques de calcaire gypseux ou de marbre local
(dit « de Mossoul »), appelées orthostates, et apposées sur la base des murs de briques d'argile. Ils
trouvent probablement leur origine dans des bas-reliefs de palais syriens du IIe millénaire ou encore
de ceux réalisés dans des royaumes du sud-est anatolien au début du Ier millénaire. Les plus anciens
bas-reliefs assyriens connus sont ceux du palais nord-ouest d'Assurnasirpal II à Kalkhu (Nimrud) au
milieu du IXe siècle. Leur apogée se situe entre la fin du VIIIe siècle et le VIIe siècle dans le palais de
Sargon II à Dur-Sharrukin (Khorsabad) et ceux de Sennachérib et d'Assurbanipal à Ninive.
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Les thèmes de ces bas-reliefs sont avant tout les hauts faits militaires du règne du roi qui les
commandite, tout comme le font par écrit les Annales royales, genre littéraire qui se développe
parallèlement. Cela sert en partie à commémorer la gloire du roi, à en préserver le souvenir, mais
aussi à susciter la crainte des ambassadeurs étrangers venant visiter le palais. Assurnasirpal II fait
donc réaliser des bas-reliefs commémorant ses victoires en Syrie dans sa salle du trône, tandis qu'à
partir de Sargon II chaque salle commémore une campagne complète, pratique qui se retrouve dans
les palais de Ninive, avec les exemples spectaculaires du siège de Lakish par Sennachérib dans la salle
XXXVI du « palais sud-ouest » et de la campagne d'Élam d'Assurbanipal dans la salle XXXIII du même
édifice. Des légendes écrites complètent ces représentations. Les thèmes évoluent aussi, ce qui
témoigne d'une certaine inventivité de la part des artistes, quoi qu'ils reprennent les sujets des
textes et des images de glorification royale existant depuis plusieurs millénaires en Mésopotamie.
Ainsi, dans les palais de Ninive, Sennachérib fait représenter la sculpture et l'acheminement des
taureaux androcéphales ailés de son palais, commémorant son œuvre de bâtisseur. Les bas-reliefs de
son règne portent une attention particulière aux paysages. De son côté, Assurbanipal fait représenter
un cycle de sculptures sur les chasses durant lesquelles il triomphe notamment d'un lion, symbolisant
son rôle de roi maîtrisant les forces de la nature sauvage porteuses de chaos. Bien que les bas-reliefs
représentent toujours les personnages de profil, les artistes pouvaient utiliser des procédés
comme les lignes obliques rendant le dynamisme de l'attaque contre Lakish ou les nombreux vides
montrant la liberté spatiale des animaux lors des chasses d'Assurbanipal.
•
Bas-reliefs des palais royaux néo-assyriens
Bateau transportant des cèdres du
Liban, détail d'un bas-relief du palais
de Sargon II à Dur-Sharrukin, Musée
du Louvre.
Transport de taureaux androcéphales ailé vers
le palais du Ninive, copie d'un bas-relief du
palais sud-ouest de la même ville, règne de
Sennachérib.
Lion agonisant, scène de la chasse
royale d'Assurbanipal du palais
nord de Ninive, British Museum.
Une autre partie des reliefs des palais assyriens avait une fonction sacrée, religieuse : les
représentations de génies protecteurs, en premier lieu les taureaux androcéphales ailés placés aux
portes de plusieurs salles du palais, et qui avaient également la fonction architecturale de supporter
la voûte surplombant la porte. Appelés lamassu ou šêdu, ce sont les sculptures colossales les plus
impressionnantes des palais assyriens. Leur tête est réalisée en ronde-bosse, tandis que le reste de
leur corps était en haut-relief. Les autres personnages protecteurs sculptés des palais assyriens
étaient des génies ailés en bas-reliefs, les apkallu, généralement à tête humaine mais parfois à tête
d'oiseau, et portant des objets sacrés.
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Génies protecteurs des palais néo-assyriens
Taureaux androcéphales ailés provenant d'une porte du
palais de Kalkhu,
Metropolitan Museum of Art.
•
Génie protecteur ailé, palais de
Dur-Sharrukin,
Musée du Louvre.
Génie protecteur ailé à tête
d'oiseau,
Pergamon Museum.
Autres formes de sculptures
D'autres sculptures sur pierre avaient été commanditées par les souverains assyriens. Plusieurs
stèles représentent des rois assyriens, et commémorent souvent leurs victoires. On connaît aussi
des bas-reliefs rupestres comme ceux de Bavian dans le Kurdistan commémorant les travaux
hydrauliques réalisés par Sennachérib pour la construction de Ninive, celui de Maltai représentant
une procession divine, ou encore celui de Nahr el-Kelb au Liban datant du règne d'Assarhaddon. Des
stèles sculptées étaient également réalisées en Assyrie, comme l'« obélisque noir » de Salmanazar III,
à quatre faces, sur lequel on trouve des bas-reliefs commémorant des victoires militaires, donc des
thèmes identiques aux bas-reliefs palatiaux.
On dispose de cas de sculptures en ronde-bosse assyriennes avec les statues de Assurnasirpal II et
Salmanazar III, qui sont presque à taille réelle. Les rois sont représentés de façon figée, inexpressive,
symbolisant plus la fonction que l'être humain. Ils sont vêtus d'une robe à manches courtes autour
de laquelle est enroulée un châle à frange, caractéristique des rois assyriens. Le premier est en
position de prière, le second a une allure plus martiale même si les attributs dont il dispose, armes
comprises, renvoient à son rôle de grand prêtre, comme la masse d'armes symbolisant sa fonction de
vicaire du dieu Assur.
Sculptures néo-assyriennes datant du règne de Salmanazar III (858-824)
Stèle proclamant la victoire du roi à
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« Obélisque noir », monolithe en calcaire noir
sculpté retrouvée à Kalkhu (Nimrud), British
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Statue du roi provenant d'Assur,
Musée archéologique d'Istanbul.
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la bataille de Qarqar (853), retrouvée à
Kurkh, British Museum.
Museum.
À côté de la sculpture sur pierre, on connaît un exemple remarquable de sculpture sur métal au
repoussé avec les plaques de bronze qui étaient clouées sur une porte du temple de Balawat
(l'ancienne Tarbisu), et datées des règnes d'Assurnasirpal II et de Salmanazar III. Il s'agit de plusieurs
plaques horizontales représentant chacune une campagne différente, accompagnée d'une légende,
suivant une disposition similaire débutant par le départ des troupes depuis le camp, suivie par la
bataille, la prise de la ville ennemie, la déportation des vaincus et enfin la célébration de la victoire
par des offrandes aux dieux et l'érection de stèles de victoire. On est donc une nouvelle fois dans des
thèmes similaires à ce que l'on trouve sur les murs des palais royaux.
Plaque de bronze sculptée des portes de Balawat, règne de Salmanazar III.
•
Peinture
Les bas-reliefs des palais-assyriens étaient peints, mais cela fait bien longtemps qu'ils ont perdu
toutes leurs couleurs. On a retrouvé quelques exemples de murs peints à Assur ou à Kalkhu. Mais la
plus impressionnante série de peintures assyriennes a été retrouvée dans le palais provincial de TilBarsip dans les années 1930. Datées des VIIIe et VIIe siècles, une grande partie a été dégradée et a
disparu, et n'est connue que par les copies qui en ont été faites à l'époque de leur mise au jour. Le
style et le sujet étaient les mêmes que ceux des bas-reliefs des grands palais royaux: la plus longue
frise (22 mètres de long), dans les appartements royaux, représente ainsi une scène d'audience
présidée par le roi Teglath-Phalasar III devant qui se présentent des guerriers et des dignitaires. On
trouvait également des frises plus petites représentant des motifs géométriques ou des rosaces,
palmettes, fleures, parfois agrémentées d'animaux ou de génies. L'usage de la peinture devait
avoir été privilégié car cette technique était moins coûteuse que la sculpture sur orthostates.
•
Ivoire
De nombreux objets en ivoire sculptés ont été retrouvés dans les grandes capitales néo-assyriennes,
surtout Kalkhu, ainsi que dans le « bâtiment aux ivoires » du palais provincial de Arslan Tash,
l'antique Hadatu. L'ivoire était celui de dents d'hippopotame ou de défenses d'éléphant. Les objets
présentent pour la plupart des caractéristiques artistiques propres à la Syrie et à la Phénicie, que ce
soit par leur style ou par les sujets représentés. Il s'agit donc de réalisations faites par des artistes
venant de ces pays, qui ont peut-être travaillé dans les ateliers royaux d'Assyrie, ou bien
d'importations. La quantité d'objets en ivoire retrouvés en Assyrie même montre qu'ils étaient très
appréciés par l'élite de ce pays. Les objets en ivoire sont de divers types : éléments de mobilier
avant tout, mais aussi des boîtes à fard, des plaquettes décoratives.
•
Costumes et parures
La majeure partie de notre connaissance des bijoux et des vêtements portés par les anciens
Assyriens provient des représentations de ceux-ci sur les bas-reliefs des palais ou sur des stèles et
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statues, car les objets en métal précieux ont généralement été recyclés depuis l'Antiquité, tandis
que ceux en matières périssables, notamment les tissus, ont disparu ; on peut compléter par des
sources textuelles, en sachant que les termes auxquels elles font référence pour les différents types
de vêtements sont difficiles à mettre en rapport avec ceux des représentations figurées. Les
vêtements et les parures les plus précieux étaient destinés au roi, à sa famille, aux courtisans ainsi
qu'aux statues des dieux qui trônaient dans les temples. Les grandes cérémonies et fêtes religieuses
étaient l'occasion de se vêtir de la façon la plus luxueuse possible, et cela justifiait l'existence
d'échanges ou de tributs d'étoffes, de métaux et autres pierres de grande qualité à l'état brut, car ils
étaient généralement travaillés dans les ateliers assyriens.
Le type de matière textile le plus utilisé par les anciens Assyriens est de loin la laine de mouton, la
plus aisément accessible, puis ensuite venaient les poils de chèvre, le lin, le coton qui est introduit
sous les Sargonides et également le byssus fabriqué à partir de fibres secrétées par des mollusques.
Suivant la méthode de tissage, on obtenait une étoffe de plus ou moins bonne qualité, qui pouvait
ensuite être blanchie ou teinte avec différents produits, notamment l'alun, et la pourpre tirée du
murex pêché en Phénicie, qui connaît un grand succès à la cour assyrienne. L'habillement
(généralement masculin) représenté sur les bas-reliefs des palais néo-assyriens est constitué de
façon caractéristique par un vêtement de dessous qui est une sorte de tunique à manches courtes,
recouvert par une sorte de manteau ou de châle à franges désigné par le terme générique kusîtu. Les
bas-reliefs nous montrent que les franges des vêtements faisaient l'objet de grandes attentions :
elles sont décorées par des bandes, des rosettes qui sont peut-être des symboles de la déesse Ishtar,
ainsi que des scènes figurées. On ne sait pas si ces motifs étaient des textiles multicolores brodés ou
bien des pièces métalliques cousues sur l'étoffe comme l'a proposé A. L. Oppenheim.
Le luxe des vêtements était rehaussé par des bijoux et autres parures tout aussi fastueux, en or,
argent, pierres et tissus précieux colorés ou même en verre. Les personnages représentés sur les basreliefs portent souvent des bracelets, qui peuvent être ornés d'une rosette, de boucles d'oreilles ou
de colliers portant parfois des symboles divins, ainsi que de tiares, de couronnes, de turbans décorés.
Des armes et autres objets d'apparat pouvaient se joindre à ces parures, notamment pour le
souverain. Cette documentation a été complétée de façon heureuse par une découverte
exceptionnelle réalisée par des archéologues iraqiens sur le site de Kalkhu (Nimrud) en 1988-1989 : il
s'agit de la mise au jour d'un groupe de sépultures de reines secondaires de la seconde moitié du
VIIIe siècle qui avaient échappé au pillage. On y a retrouvé une quantité remarquable d'objets en or
(plus de 50 kg au total) et en pierres précieuses (lapis-lazuli, cornaline, agate, améthyste),
notamment des colliers, des boucles d'oreille, ainsi qu'une couronne en or. On peut y ajouter des
vases en pierre et en bronze. Ce qui est le plus remarquable, au-delà de cette opulence d'autant plus
frappante qu'il s'agit de reines de second rang, c'est la qualité d'exécution et la beauté des objets
alliant des matériaux de couleurs différentes pour un rendu visuel harmonieux.
Enfin, une description de l'aspect des courtisans assyriens serait incomplète si l'on ne mentionnait
pas l'usage dont ils faisaient de différents parfums tirés d'essences de diverses plantes (cèdre, cyprès,
myrrhe), et de produits cosmétiques, le plus souvent cité dans les textes étant le gulhu, le khôl, qui
sert à farder le contour des yeux.
2.4.
Art et commerce en Phénicie
Les armateurs phéniciens forment l'empire de la mer qu'ils domineront. Leurs navires sillonnent la
Méditerranée et transportent tout ce qui peut s'échanger ou se vendre : denrées alimentaires telles
que le vin, l'huile ou les grains (blé, orge) dans leurs amphores de forme caractéristiques, rondes et
ventrues, minerais de cuivre, d'argent et surtout d'étain servant à la production du bronze.
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Comme tous les peuples et toutes les civilisations antiques dont les textes ne nous sont pas parvenus,
ou dont il reste peu de témoignages — ce qui est donc le cas pour les Phéniciens, c'est surtout
l'archéologie qui nous renseigne, et les textes laissés par les voisins, Égyptiens, Latins.et Grecs .
L'invention de l'alphabet lui a longtemps été attribuée par les Grecs eux-mêmes.
Alphabet phénicien
L’alphabet phénicien est un ancien alphabet de type abjad utilisé par les Phéniciens pour noter leur
langue. Il a été emprunté par plusieurs peuples méditerranéens.
Il est probable que l'alphabet phénicien soit issu d'un modèle dit alphabet linéaire et proviendrait
de simplifications des hiéroglyphes égyptiens. Les plus anciennes inscriptions datent
vraisemblablement du XIIIe siècle avant l'ère chrétienne mais on les considère encore comme du
linéaire.
L’utilisation de l’apparition de l’écriture, vers 3000 ans avant notre ère, est le critère marquant la
fin de la Préhistoire.
ISFEC Jacques Sevin 2012 / 2013
Céline Laignel
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