UNIVERSITE DE NANTES FACULTE DE MEDECINE MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE, d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE 2011-2012 UNIVERSITE DE NANTES Les Voies Olfactives Par Cunin François LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES Président du jury : Pr. R. ROBERT Vice-Président : Pr. J.M. ROGEZ Enseignants : • • • • • • • • • • • • • • • • Laboratoire : Pr. O. ARMSTRONG Pr. O. BARON Pr. G. BERRUT Pr. C. BEAUVILLAIN Pr. D. CROCHET Pr. H. DESAL Pr. B. DUPAS Dr E. FRAMPAS Dr A. HAMEL Dr O. HAMEL Pr. Y. HELOURY Pr A. KERSAINT-GILLY Pr. J. LE BORGNE Dr M.D. LECLAIR Pr. P.A. LEHUR Pr. O. RODAT S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique 1 UNIVERSITE DE NANTES FACULTE DE MEDECINE MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE, d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE 2011-2012 UNIVERSITE DE NANTES Les Voies Olfactives Par Cunin François LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES Président du jury : Pr. R. ROBERT Vice-Président : Pr. J.M. ROGEZ Enseignants : • • • • • • • • • • • • • • • • Laboratoire : Pr. O. ARMSTRONG Pr. O. BARON Pr. G. BERRUT Pr. C. BEAUVILLAIN Pr. D. CROCHET Pr. H. DESAL Pr. B. DUPAS Dr E. FRAMPAS Dr A. HAMEL Dr O. HAMEL Pr. Y. HELOURY Pr A. KERSAINT-GILLY Pr. J. LE BORGNE Dr M.D. LECLAIR Pr. P.A. LEHUR Pr. O. RODAT S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique 2 REMERCIEMENTS En préambule à ce mémoire, je souhaitais adresser mes remerciements les plus sincères aux personnes qui m ont apporté leurs aide et qui on contribué à l’élaboration de ce mémoire. Je tiens à remercier sincèrement Monsieur le Docteur Olivier HAMEL, qui, en tant que directeur de mémoire, s’est toujours montré à l’écoute et très disponible tout au long de la réalisation de ce mémoire. Mes remerciements s’adressent également à Messieurs les Professeur ROGEZ, ROBERT, A.HAMEL, ARMSTRONG, qui à travers leurs enseignements ont su me transmettre leur passion pour l’anatomie. J’exprime ma gratitude aux Messieurs LAGIER et BLIN sans qui les dissections au laboratoire d’anatomie ne seraient pas les mêmes. Enfin j’adresse mes plus sincères remerciements a tout mes proches et amis qui m on toujours soutenu et encouragé au cours de l’élaboration de ce mémoire. 3 PLAN : I. INTRODUCTION p.5 II RAPPEL ANATOMIQUE ET EMBRYOLOGIQUE p.5 III MATERIELS ET METHODE p.12 IV RESULTATS p.14 V DISCUSSION p.22 VI CONCLUSION p.23 VII BIBLIOGRAPHIE p.24 4 I.Introduction et phylogenèse L'olfaction est très certainement le sens le plus antique qui fut créé dans les premiers stades de l'évolution. Par exemple chez les procaryotes bactériens la chimiotaxie est un procédé qui présente les mêmes principes que les processus olfactifs chez les mammifères supérieurs. De plus les bactéries ont une capacité, quoique extrémement courte, de se souvenir des substances chimiques et donc il est possible de se demander si déjà dans l'antiquité il n'existait pas un lien entre le système olfactif et les systèmes de mémorisation et de récompense. Il n'est donc peut-être pas un hasard que l'odorat humain reste si étroitement lié avec les processus émotionnels anatomiquement, physiologiquement et psychologiquement. Seulement l'olfaction fait partie des structures sensorielles qui vont régresser au cours de l'évolution ce qui va de pair avec le développement de la vision et de la station érigée chez les primates. En effet chez les poissons par exemple, la vésicule diencéphalique va être avant tout un centre végétatif et son télencéphale va se présenter comme un cerveau uniquement olfactif d'où la dénomination de rhinencéphale. Le rhinencéphale du poisson perçoit des odeurs (danger, proie,...) et ses noyaux moteurs, les noyaux striés, répondent au stimuli olfactifs par des influx descendants vers l'hypothalamus, centre végétatif du diencéphale. Le rhinencéphale a donc un rôle instinctif et primaire que l'on va retrouver chez les mammifères mais également un rôle d'olfaction qui lui va régresser au cours de l'évolution dû a une utilité moindre pour la survie de l'espèce humaine. En effet chez l’homme, la fonction olfactive est réduite, mais toutes les autres fonctions du lobe limbique sont conservées. L'olfaction est soit directe par une inspiration nasale, soit indirecte par la voie de la retro-olfaction lors d'une inspiration buccale, entraînant une remontée des molécules odorantes en arrière du voile du palais vers la fente olfactive. II. Rappel anatomique et embryologique A. Embryologie La systématisation du nerf olfactif ,en deux neurones et non en trois et le fait qu'elle ne fasse pas relais dans le thalamus comme les autres voies de la sensibilité, s'explique par l'embryologie. En effet le tractus olfactif est une excroissance du télencéphale qui apparaît à la sixième semaine de développement embryonnaire lorsque les axones sensorielles primaires (futures cellules de Schultze), différenciées dans les placodes nasales, commencent à faire synapse avec les corps cellulaire des futures cellules mitrales. Les axones des cellules mitrales vont ensuite s’étendre, former la bandelette olfactive, pour 5 aller faire synapse dans les différents centres olfactifs des hémisphères cérébraux. B . Bases anatomiques et physiologiques Le système olfactif fait partie du paléocortex et la voie olfactive est constitué par deux neurones qui font synapses l'un avec l'autre à la partie craniale de la lame criblée de l'ethmoïde . a. Protoneurone de l'olfaction En effet il existe tout d'abord des cellules neuro-récéptrices olfactives (cellules de Schultze)qui vont transformer un stimulus chimique en message électrique. Celles-ci sont ancrées dans l'épithélium olfactif (cinquième supérieure de la paroi latérale et septale des fosses nasales) qui est en continuité avec l'épithélium pituitaire (respiratoire) des fosses nasales: c'est la tache jaune d' Eckardt. Ce sont des cellules bipolaires présentant un prolongement dendritique, non myélinisé et cilié dans sa portion terminale et qui va capter les particules odorantes, et un prolongement axonal non myélinisé qui va être regrouper par des cellules de Schwann avec plusieurs autres axones sans se ramifier sous forme de filet olfactif. C'est l'ensemble de ces filets que l'on appelle à tort le premier des nerfs crâniens ou encore nerf olfactif. On dénombre environ trois millions d'axones qui vont pénétrer la lame criblée de l'ethmoïde pour aller faire synapse avec les deutoneurones de la voie olfactive dans l'étage antérieur de la base du crane: les cellules mitrales. Au niveau de l'épithélium olfactif, des cellules interstitielles vont jouer un rôle de soutien pour les cellules neuro-receptrices et les cellules basales vont permettre un renouvellement des cellules composant cet épithélium. En effet les protoneurones de l'olfaction présente une particularité par rapport aux autres neurones, ils ont un cycle de renouvellement au cours de la vie, c'est-à-dire une dégénérescence et un remplacement possible grâce a l'assise basale de l'épithélium olfactif. b. Voie olfactive intracrânienne Le bulbe olfactif constitue la première partie intracrânienne des voies olfactives et se situe sur la face inférieure ou orbitaire du lobe frontal et plus précisément à la partie inféro-médiale du gyrus rectus. Le bulbe olfactif est compris dans un repli de la dure-mère perforée dans sa partie caudale pour laisser passer les filets olfactifs. Dans ce repli chemine l’artériole olfactive qui se situe à la partie supérieure du bulbe olfactif. Une partie des axones des cellules mitrales vont aller faire synapse avec des cellules multipolaires du noyau olfactif antérieur. Ce sont les axones de ces cellules qui vont ensuite former la strie olfactive médiale. Celui-ci se poursuit par la bandelette olfactive qui se termine en arrière et 6 en regard de l'espace perforé antérieur par le trigone olfactif. Il se divise en trois stries olfactives, latérale, médiale et intermédiaire, chacune gagnant un territoire cortical déterminé. Elles présentent en effet la particularité de ne pas avoir de relais diencéphalique dans le thalamus avant d'aboutir dans le télencéphale et correspond à l'exception des autres voies des sensibilités qui ont toutes un relais dans le thalamus. De plus la voie olfactive consiste en une séquence de deux neurones avant d’atteindre les structures corticales contrairement aux autres sensibilités qui sont constituées de 3 neurones. La strie olfactive latérale se dirige en dehors, passe dans les profondeurs de la scissure de Sylvius et rejoint la cinquième circonvolution temporale ou uncus du gyrus parahippocampal pour se distribuer aux gyrus ambiens et semilunaire qui constituent l'aire corticale olfactive primaire correspondant à l'aire 34 de la somatotopie de Brodmann. Celle-ci est aussi connectée aux noyaux médiaux de l'amygdale et a l'aire enthorinale (aire 28 de Brodmann) qui est considérée comme l'aire associative olfactive. Les aires olfactives primaires et associatives sont regroupées sous le nom de cortex piriforme. La strie olfactive médiale, située en dessous du rostre du corps calleux et en avant de la lame terminale, se recourbe en dedans et en haut. Une partie des axones traverse la ligne médiane par la commissure blanche antérieure et inhibe l'activité des cellules mitrales controlatérales. L'autre partie va aboutir a une aire en avant du bec du corps calleux : L'aire septale ou aire 25 de Brodmann décomposée en aire parolfactive de Broca et circonvolution sous-calleuse. Cette aire est connectée à l'uncus par la bandelette diagonale hippocampique. La strie olfactive intermédiaire est limitée par la naissance des stries olfactives latérales et médiales en avant et la bandelette diagonale et le tractus optique en arrière. Elle aboutit à la substance perforée antérieure et se termine au niveau du tubercule olfactif qui peut soulever légèrement la substance perforée antérieure. Aire 34 ou aire corticale olfactive primaire Aire 25 ou aire septale Aire enthorinale ou aire 28 Figure 1 : schéma illustrant les aires corticales de Brodmann en vue médiale. 7 c. Organisation fonctionnelle du bulbe Le bulbe olfactif est organisé en trois couches concentriques. Il existe environ 50.000 cellules mitrales de chaque coté et chacune des cellules mitrales fait synapse avec au moins 1.000 cellules de Schultze (cela facilite la détection des signaux de faible intensité). Les synapses entre protoneurones et deutoneurones de l'olfaction se font au niveau des glomérules (il en existe près de 2000) et constituent la première couche du bulbe olfactif. Les glomérules apparaissent comme des structures closes sans corps cellulaire mais dont le contour est délimité par les corps cellulaires des cellules périglomérulaires. Ils comprennent les axones des cellules de Schultze, les dendrites des cellules mitrales et les dendrites des cellules périglomérulaires. On rappelle qu'une cellule mitrale innerve un seul glomérule. Le glomérule reçoit sur sa partie interne les axones des cellules neurosensorielles qui se ramifient dans le glomérule et établissent des contacts synaptiques avec les arborisations dendritiques des cellules mitrales qui entrent dans le glomérule par sa face interne. Ces synapses sont de type excitatrice tout comme les synapses entre les dendrites des cellules périglomérulaires et les axones des cellules neurosensorielles. Il existe également une synapse dendrito-dendritique entre la dendrite de la cellule périglomérulaire et celle de la cellule mitrale. Cette synapse est excitatrice dans le sens cellule mitrale/cellule glomérulaire et inhibitrice dans l'autre sens. Cette organisation des glomérules est une organisation en colonne horizontale. Il a été décrit également une organisation en colonne verticale ou colonne anatomique. Celle-ci regroupe l'ensemble des cellules mitrales et inter-neurones qui innerve un même glomérule. Il a également été démontré que les cellules mitrales innervant un même glomérule réagissent semblablement à un même stimulus et possèdent une projection corticale identique. De plus les glomérules qui se situent a proximités répondent tous à une même stimulation de la même façon alors que ceux qui se situent a distance vont répondre de manière opposé a la stimulation. Cela est rendu possible par l'alternance d'activation/inhibition des cellules périglomérulaires. Le glomérule le plus actif est entouré de glomérules qu'il inhibe grâce aux projections latérales de ces cellules périglomérulaires sur les dendrites de leurs cellules mitrales. Cette organisation plaide en faveur d'un codage spatial des odeurs. 8 La deuxième couche est constituée des corps cellulaires des cellules mitrale et la troisième, la plus centrale, est constituée des axones des cellules mitrales qui formeront par la suite le tractus olfactif ou pédoncule olfactif ou encore bandelette olfactive. Figure 2 : Schéma illustrant les synapses entre proto-neurones et deuto-neurones de l’olfaction. d. Roles des informations olfactives sur le cerveau Le cerveau olfactif fait partis du système limbique (improprement appelé rhinencéphale). Ce système limbique est formé de cinq éléments décrits par Mc Lean : L'hippocampe, l'amygdale, le septum, le grand lobe limbique et le cerveau olfactif. Chacune de ces structures sont donc intimement liées. Les informations olfactives vont être transmises à de nombreuses structures cérébrales ce qui rend compte de l'indexation affective, comportementale ou encore végétative induites par certaines odeurs. L'impact végétatif et neuro-endocrinien (sécrétion gastrique, sont induites par l'hypothalamus qui reçoit des informations de l'aire septale et des noyaux amygdaliens (par l'intermédiaire de l'hippocampe). La discrimination fine des odeurs implique le cortex olfactif primaire et donc les 9 informations transmises par la strie olfactive latérale. L'indexation affective et mnésique fait intervenir le système limbique et plus particulièrement le circuit de PAPEZ ( hippocampo-mammillo-thalamo-cortical). L'olfaction peut jouer un rôle comportementale par l'intermédiaire de l'amygdale qui transmet ses informations au noyau médio-dorsal du thalamus puis aux cortex préfrontal. e. Efférence du bulbe olfactif : Régulation et apprentissage olfactif Plusieurs systèmes de fibres dites centrifuges transmettent au bulbe olfactif des messages issus de nombreuses régions cérébrales. Ce sont tout d’abord les aires paléocorticales qui reçoivent des projections du bulbe olfactif. À cela s’ajoutent les grands systèmes régulateurs qui ont pour origine le locus coeruleus, les noyaux du raphé et le télencéphale basal. Ces fibres centrifuges aboutissent sur les deux catégories d’inter-neurones bulbaires qui servent d’intermédiaires à la modulation de la décharge des cellules mitrales. Le message de sortie du bulbe olfactif n’est donc pas sous la seule dépendance des afférences primaires, il est aussi dépendant du niveau d’activité dans les différentes voies centrifuges. Les exemples les plus étudiés de la mise en jeu des fibres centrifuges se rapportent à l’apprentissage olfactif. La libération de noradrénaline (NA) dans le bulbe par les fibres centrifuges du locus coeruleus est à l’origine de changements dans les interactions synaptiques réciproques entre cellules mitrales et cellules granulaires. Il en résulte, de façon durable, un traitement sélectif des odeurs impliquées dans l’apprentissage. Un autre système de fibres centrifuges, le système cholinergique du télencéphale basal, joue également un rôle dans une forme de mémoire olfactive à court terme. L’acétylcholine libérée dans le bulbe olfactif lors de la stimulation olfactive contribue à maintenir quelque temps dans cette structure, et peut-être dans le cortex olfactif, une image dynamique de l’odeur. Ces résultats tendent donc à impliquer le bulbe olfactif non seulement dans la transmission et le traitement transitoire de l’information olfactive, mais aussi, de façon plus durable, dans certaines étapes du stockage de l’information. f. Vascularisation Pour la vascularisation on distingue la vascularisation des filets olfactifs qui est très riche contrairement à celle des bulbes olfactifs. 10 1) Vascularisation des filets olfactifs Elle est essentiellement assurée par des rameaux des artères ethmoïdales antérieures et postérieures provenant de l'artère ophtalmique elle même branche de l'artère carotide interne. L'artère ethmoïdale antérieure s'engage dans le conduit orbitaire antérieur, parvient a la lame criblée où elle se divise en de nombreux rameaux et vascularise les filets les plus antérieurs du nerf olfactif. L'artère ethmoïdale postérieure vascularise les filets olfactifs de la moitié postérieure et présente la même organisation que l'artère ethmoidale antérieure. Figure 3 : Vascularisation des filets olfactifs par les artères ethmoïdales antérieures et postérieures. 2) Vascularisation du bulbe olfactif Celle-ci est plus complexe et présente deux variations anatomiques. En effet elle peut être assurée par l'artère cérébrale antérieure seulement et dans ce cas précis celle ci, lors de son trajet, donne une artériole qui prend en charge à elle seule la vascularisation du bulbe olfactif. Cette artériole, à sa naissance, accompagne le tractus olfactif sur son bord interne en lui fournissant des branches qui pénètrent dans la substance nerveuse. Dans de rare cas on peut observer une double vascularisation du bulbe à la fois par l'artère cérébrale antérieure mais aussi par l'artère ethmoïdale postérieure. On distingue une artère olfactive principale, branche de l'artère cérébrale, dont le trajet ne diffère pas de l'artériole décrites ci-dessus ; Et une artère olfactive accessoire, branche de l'artère l'ethmoïdale postérieure, qui chemine entre la face inférieure du bulbe olfactif et la face supérieure de la lame criblée et délivrant des rameaux a la fois pour les filets olfactifs et pour le bulbe. La partie supérieure du bulbe est donc assuré par l'artère olfactive principale et la partie inférieure par l'accessoire. 11 III. Matériels et Méthodes A. Matériel de dissection : Prélèvement des pièces anatomiques : - bistouri avec lame n°23 - scie. Dissections : - bistouri avec lame n°23 - bistouri avec lame n°15 - pince à disséquer à griffes - pince à disséquer sans griffe - écarteurs de Farabeuf - paire de ciseaux courbes de type Mesenbaum - paire de ciseaux fins courbes à bouts pointus - ciseau à frapper et marteau - Lunette binoculaire grossissante - Scie Sujets disséqués : Quatre sujet ont été disséqués dont un formolé.: • • • • Sujet de sexe masculin âgé de 87 ans Sujet de sexe féminin âgé de 84 ans Sujet de sexe féminin âgé de 90 ans Sujet formolé de sexe féminin âgé de 76 ans Les deux premiers sujets ont été des échecs en quelque sorte car j'ai tout d'abord cherché a étudier les filets olfactifs ce qui n'a pas aboutit, de plus ces deux sujets étaient non formolés ce qui ne m'a pas permis d'étudier le bulbe olfactif de façon correcte à postériori. B. Méthodes Pour le prélèvement j'ai prélevé la tête des sujets dans leur intégralité puis je les ai congelés pour pouvoir obtenir des coupes parasagittal. Pour ces coupes, n'ayant pas pu avoir de résultat convenable, il a été choisi d'étudier directement, après prélèvement, l'abord supérieur et inférieur du bulbe olfactif sur sujets formolés et frais. 12 a. Abord supérieur du bulbe olfactif Pour cette dissection j'ai tout d'abord congelé la pièce anatomique afin d'en enlever la face a la scie à ruban pour mieux visualiser le bulbe et travailler en toute précaution. Puis J'ai scalpé la peau du crane et a l'aide d'une scie ôter la voûte crânienne. Il a fallu par la suite enlever la dure-mère tout en évitant de léser le cerveau sous-jacent. Pour l'étude du bulbe et du tractus j'ai tout d'abord ôté le repli de dure mère recouvrant le bulbe et décoller a l'aide d'un bistouri le tractus de la face inférieur des lobes frontaux. Il a été ensuite aisé d'observer le bulbe et le tractus olfactif après soulèvement des lobes frontaux. b. Abord inférieur du bulbe olfactif Pour cette pièce anatomique j'ai entamé mes dissections directement sans congélation préalable. J'ai effectué une coupe transversale allant de la partie inférieure de l'orbite jusqu'à la partie inférieure du lobe de l'oreille afin de ne pas léser les lobes temporaux. Petit a petit j'ai ensuite enlevé la base du crane ainsi que les globes oculaires pour aboutir à la vue inférieure du bulbe, du tractus olfactif et de la strie olfactive médiale. La strie olfactive latérale a pu être aussi étudiée sur cette pièce après écartement du lobe temporal. La pièce utilisée pour l'abord supérieur du bulbe a également servi à aborder la face inférieure du bulbe, du tractus et de l'artériole olfactive après section du tronc cérébrale et du nerf optique afin d’ôter le cortex de la base du crane. Après multiple section coronale du lobe temporal au niveau du trigone olfactive il a également été possible de mettre en évidence la strie olfactive intermédiaire plongeant dans la substance nerveuse du lobe frontal au niveau de la substance perforée antérieure. 13 IV Résultats haut antérieur Photo 1 : Vue sagittale de la région ethmoïdale et du bulbe olfactif. haut Gyrus rectus antérieur Crita Galli Bandelette olfactive Bulbe olfactif Lame criblée de l’ethmoïde Gouttière contenant les filets 14 arrière droite Photo 2 : Vue supérieure des bulbes et bandelettes olfactives après soulèvement des lobes frontaux. arrière Face inferieure des lobes droite Bulbe olfactif Apophyse Crista Galli Bandelette olfactive Lame perpendiculaire de l’ethmoïde Fosse nasale/cornets 15 gauche antérieur Photo 3 : vue inferieure du cerveau. Artère cérébrale antérieure Bulbe olfactif gauche antérieur Artère cérébrale moyenne. Artère carotide interne. Artère communicante antérieure Artère communicante postérieure Tracti olfactifs Chiasma optique Infundibulum 16 droite antérieur Photo 4 : Vue inferieure de la vascularisation de la bandelette et du bulbe olfactif, le tractus gauche a été écarté. Nerf optique (II) Artère cérébrale antérieure Artériole olfactive Bulbe olfactif Bandelette olfactive Lobe frontal Ramification artériolaire olfactive droite Sillon olfactif antérieur 17 antérieur droite Photo 5 : vue inferieure du cerveau montrant le trigone olfactif ainsi que les stries olfactives. Lobe frontal Bandelette olfactive Os pariétal Scissure Sylvienne Trigone olfactif Strie olfactive latérale Tronc basilaire antérieur Lobe temporal droite Moelle allongée 18 antérieur gauche Photo 6 : trigone olfactif gauche sur une vue inferieure du cerveau. antérieur Lobe frontal gauche Bandelette olfactive Trigone olfactif Strie olfactive médiale Strie olfactive latérale 19 antérieur droite Photo 7 : trigone olfactif droit sur une vue inferieure du cerveau. antérieur droite Bandelette olfactive Trigone olfactif Strie olfactive latérale Strie olfactive médiale 20 caudale gauche Photo 8 : coupe coronale du lobe frontal au niveau du trigone olfactif. caudale gauche Bandelette olfactive Gyrus rectus Trigone olfactif Strie olfactive intermédiaire 21 V. Discussion A. Exploration fonctionnelle L'exploration de l'olfaction n'est pas courante car souvent peu informative et assez difficile a effectuer en milieu hospitalier. En effet on peut tester l'olfaction en présentant sous chaque narine du patient des flacons renfermant divers produits d’odeur plus ou moins forte et caractéristique en obstruant la narine controlatérale ; Puis on demande au sujet de distinguer entre elles les odeurs, les yeux fermés. La sensation doit être identique pour les deux côtés. Il existe également des examens d'imagerie fonctionnelle cérébrale ou d’électrophysiologie encore trop peu standardisées pour être pratiquées couramment. L’électrophysiologie comprend l'électro-olfactogramme (introduction d'une électrode dans la cavité nasale et stimulation de l'épithélium olfactif avec de la vanilline dans le but de rendre compte d'un déficit périphérique du système olfactif) et les potentiels évoqués corticaux (exploration centrale du système olfactif). Toute la difficulté de ces études repose tout d'abord sur la sélection de substances activant spécifiquement le nerf olfactif sans activer le nerf trijumeau (telles que la vanilline ou encore le sulfure d'hydrogène) Les méthodes d’imagerie fonctionnelle sont mieux adaptées à l’exploration des dysfonctionnements olfactifs d’origine centraux. La tomographie par émission de positons (TEP) ou encore L'IRMf sont des examens de choix pour ces explorations et permettent de montrer une activation des cortex olfactifs après stimulation par des substances odorantes. B. Implication en pathologie Les troubles de l'olfaction peuvent se manifester par une absence d'olfaction (anosmie), une diminution d'olfaction (hyposmie), une altération d'olfaction (cacosmie). Les lésions périphériques du système olfactif peuvent être de cause allergique, virale ou bactérienne (rhinite, sinusite, polyposes) entraînant un affaiblissement de l'odorat. Des troubles de l'odorat accompagnent assez fréquemment les traumatismes crâniens et peuvent être classé en trois catégorie : lésions du nerf olfactif (cisaillement au niveau de la perforation de la lame criblée lors de choc occipitaux ou frontaux), lésions de voies nasales (lésions de tissu osseux, cartilagineux ou des tissus mous) et lésions cérébrales (par contusion, œdème, hémorragies causant des perturbations de la discrimination et de la reconnaissance olfactives et non la simple perte de sensibilité). 22 Des troubles de l'olfaction peuvent être aussi associer a des pathologies sous-jacentes telles que le syndrome de Kallman (hypogonadisme hypogonadotrophique associé a une anosmie par agénésie du bulbe), la maladie d'Alzheimer et la maladie de Parkinson. Prenons comme exemple les troubles de l'olfaction dans la maladie de Parkinson qui ont été décris la première fois en 1975: Ils se traduisent le plus souvent par une élévation du seuil de détection et une difficulté d'identification et constituent un signe précoce de la maladie, précédant parfois de plusieurs années les troubles moteurs. Selon certaines études ils apparaissent même plus fréquent que les tremblements de repos. En terme d’évolution, le déficit de l’odorat est stable dans le temps, non influencé par la sévérité de la maladie ou la prise de traitements antiparkinsoniens. VI. Conclusion L'olfaction est un sens très particulier au sens qu'il se différencie des autres par sa fonctionnalité et son organisation anatomique très particulière. Les associations corticales des aires olfactives sont nombreuses et permettent a l'olfaction de garder une place importante dans la vie de toute individu. De nombreuses études ont été faites récemment afin de démontrer ses altérations précoces et spécifiques dans certaines pathologie tel qu’Alzheimer ou Parkinson. Cela pourrait permettre dans l'avenir de prévenir de telle pathologie afin de les traiter plus précocement. 23 VII R éférences (1) A. Leblanc, Système encéphalo-périphérique : vascularisation, anatomie, imagerie, Springer-verlag, pages 3 à 17. (2) James D. Fix, Neuro-anatomie, De Boeck, pages 97 à 98. (3) C.Filteau et M.Beniamino, Mémoire et culture, Pulim pages 372 à 380. (4) Purves, Augustine, Fitzpatrick, Hall, Lamantia, McNamara, Williams, Neurosciences, 3eme edition De Boeck, pages 351 à 354. (5) C.Maillet, encéphal et moelle épinière : anatomie macro et fonctionnelle, Springer-Verloy, page 274. (6) W.Ganong, Physiologie médicale, De Boeck p.176-179 (7) Article pubmed : J.Gottfried, D.A.Wilson, Neurobiology of sensation and reward, 2011 (8) Article pubmed : R.L.Doty, Olfactory dysfunction in Parkinson disease. 24 RESUME Les voies olfactives : Laboratoire d'anatomie- Faculté de médecine Nantes. BUT L'olfaction est un sens très archaique intriqué anatomiquement et physiologiquemnt avec le système limbique et de nombreuses autres structures corticales. Le but était ici d'étudier principalement en dissection les filets olfactifs, le bulbe, le trigone ainsi que les stries olfactives latérales, intermédiaires et médiales mais aussi d'étudier la littérature afin de mieux comprendre son implication et son altération précoce dans des pathologies telles que la maladie de Parkinson et la maladie d'Alzheimer. MATERIELS ET METHODES Quatre dissection sur quatre sujets différents ont été réalisé mais deux seulement ont permis une étude plus élaborée.En premier lieu il a fallu montrer l'abord inférieur du bulbe,de la bandelette, du trigone et des stries olfactives latérales et médiales après retrait de la base du crâne.En second lieu l'abord supérieur en soulevant les lobes frontaux pour visualiser le bulbe et la bandelette olfactive après retrait de la voute du crâne.Une coupe coronale au niveau du trigone olfactif a également permis la mis en évidence de la strie olfactive intermédiaire plongeant au niveau de la substance perforée antérieure. RESULTATS Ses différentes dissections ont permis la mise en évidence des différentes structures du système olfactif (bulbe, bandelette, trigone et stries olfactives ainsi que leur trajet et leur rapport anatomique. Ses dissections ont également permis de visualiser la vascularisation du bulbe olfactif. CONCLUSION Anatomiquement les différentes structures des voies olfactives n'ont montré aucune variation chez les sujets étudiés. Seulement la distinction des odeurs ainsi que leurs indexations affectives et comportementales varient énormément entre les sujets et au cours du vieillissement. L'étude anatomique et littéraire des voies olfactives a permis de montrer que l'olfaction était un systéme extrèmement complexe et difficile à étudier dans le milieu hospitalier. Mots clés : Voies olfactives, afférence corticale, étude clinique et pathologique. 25