République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université des Sciences et de Technologie d’Oran Mohamed Boudiaf FACULTE DE Génie Electrique DEPARTEMENT D’Electrotechnique MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE MAGISTER SPECIALITE : ELECTROTECHNIQUE OPTION : COMPATIBILITE ELECTROMAGNETIQUE Présenté par : CHERIF Lahcene Sujet du mémoire Modélisation CEM d'un ensemble Variateur de vitesse – Machine asynchrone Soutenue le : 02-05-2012 Président : Rapporteur : Examinateur: Examinateur : Examinateur : devant le jury compose de : Mr. Z. AZZOUZ Mr. B. KOUADRI Mr. M. BOURAHLA Mr. B. MAZARI Mr. A. W. BOUDINAR Professeur Maitre de conférence-A Professeur Professeur Maitre de conférences-A USTO-MB USTO-MB USTO-MB USTO-MB USTO-MB REMERCIEMENT Je rends grâce à Dieu de m’avoir donné le courage et la volonté, afin de rédiger ce modeste travail que je souhaite qu’il soit estimable et réussi. Je remercie tout d’abord mon encadreur Monsieur KOUADRI qui m’a accordé sa confiance en acceptant d’encadrer ce travail, je lui exprime ainsi toute ma reconnaissance pour l’intérêt qu’il a porté à la lecture critique de mon mémoire. Ce travail n’aura pas abouti sans ses conseils éclairés, son aide et son soutien, même dans les conditions les plus difficiles, m’ont été très précieux. Je tiens également à remercier : Monsieur Z. AZZOUZ, Professeur à l’USTO, qui a accepté de juger ce travail et m’a fait l’honneur de présider ce jury. Tous les membres de jury qui ont bien voulu évaluer et examiner mon travail, trouvent ici l’expression de mon profond respect : Mr. M. BOURAHLA Professeur (USTO-MB) Mr. B. MAZARI Professeur (USTO-MB) Mr. A. W. BOUDINAR Maitre de conférences-A (USTO-MB) Je ne saurais oublier à remercier mes enseignants de département d’électrotechnique qui ont contribué à ma formation. Je suis enfin reconnaissant envers tous les membres de ma famille qui m’ont soutenu tout au long de ces études. Enfin j’adresse mes meilleurs et chaleureux remerciements à toutes personnes qui m'ont aidés de près ou de loin dans la réalisation de ce travail, sans oublier bien sûr mes collègues de ma promotion de magister. Résumé Les moteurs électriques triphasés sont devenus nécessaire et motivé dans le domaine industriel et de puissance. La progression dans l’électronique de puissance à permet aux systèmes de contrôle de participer à l’utilisation permanente des moteurs asynchrones dans le domaine électrique. La vaste utilisation des moteurs asynchrones est due principalement à sa robustesse, de sa puissance massique et ses frais moins couteux de sa fabrication. L’apparition des variateurs de vitesse ont donné la possibilité de varier la vitesse de rotation des moteurs asynchrones dont ils ont participé à leurs développements d’utilisation. En réalité les variateurs de vitesse se trouvent dans plusieurs conceptions industrielles assemblantes entre les générateurs statiques et les moteurs électriques. La Compatibilité Electromagnétique (CEM) apparaît aujourd'hui comme l'une des contraintes majeures de la conception des structures de l'électronique de puissance et plus précisément sur les variateurs de vitesse. Malheureusement, elle est trop souvent considérée comme la dernière phase du développement d'un convertisseur puisqu'elle représente le dernier obstacle à sa commercialisation. Si elle est intégrée à la conception, l'estimation a priori des perturbations conduites et rayonnées par la simulation peut alors permettre un gain considérable tant sur le plan économique que sur la durée des phases de recherche et de développement. Ce mémoire traite des principales méthodes d'estimation spectrale des perturbations conduites. Cette étude met en évidence les problèmes liés aux simulations qu’elles soient temporelles ou fréquentielles. Elle fait également le point sur l'utilité de chacune. Une approche est alors proposée sur des structures de redressement à diodes, généralement présentes en tête des convertisseurs. Les hypothèses faites dans cette étude permettent de réaliser le modèle fréquentiel d’un onduleur triphasé MLI. L'objectif est de s'approcher par des simulations "rapides" de l'émission conduite. Il est alors impératif de prendre en compte l'environnement du convertisseur, ce qui implique la modélisation des éléments situés en amont et en aval de ce dernier (câbles, moteur, filtre, RSIL…). Sommaire Table des matières Introduction générale ........................................................................................................................................ 01 CHAPITRE I : Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique I.1. Introduction…………………………………………………………………………………………………………… 04 I.2. La compatibilité électromagnétique (C.E.M) …………………………………………….. 04 I.2.1. Les niveaux de perturbation en CEM …………………………………………………... 05 I.2.1.1. Niveau d’immunité………………………………………………………………..06 I.2.1.2. Émission et Susceptibilité……………………………………………………….. 06 I.2.1.3. Observation………………………………………………………………………. 07 I.3. Perturbations électromagnétiques………………………………………………………… 07 I.4. Classifications des perturbations…………………………………………………………...08 I.4.1. Les Principaux chemins de couplage des perturbations………………………………… 09 I.4.1.1. Couplage par rayonnement………………………………………………………. 10 I.4.1.2. Couplage par conduction………………………………………………………….11 I.4.1.2.1. Perturbations en mode commun…………………………………………. 12 I.4.1.2.2. Perturbations de mode différentiel………………………………………..12 I.4.2. Courants haute fréquence……………………………………………………………….. 13 I.5. Problématique CEM dans les variateurs de vitesse……………………………………….15 I.5.1. Application au variateur de vitesse……………………………………………………... 15 I.5.2. Constituants du système………………………………………………………………… 16 I.5.3. Influence des effets capacitifs du câble…………………………………………………. 18 I.5.4. Surtension……………………………………………………………………………….. 19 I.5.5. Perturbations électromagnétiques en basses fréquences………………………………... 23 I.6. Normalisation en CEM...........................................................................................................24 I.6.1. Les normes pour les basses fréquences………………………………………………... 25 I.6.1.1 Harmoniques de courant………………………………………………………….. 25 I.6.1.2 Harmoniques de courante radiofréquence RF…………………………………….. 28 I.6.1.3 Mesure des perturbations conduites …………………………………………….. 28 I.6.1.4 Mesure des perturbations rayonnées…………………………………………….. 29 I.6.2. Les normes pour les hautes fréquences………………………………………………... 30 I.6.3. Les unités spécifiques aux normes CEM……………………………………………… 32 I.7. Les protections contre les interférences électromagnétiques…………………………… 33 I.8. Conclusion............................................................................................................................. 34 CHAPITRE II : Comportement CEM d’un convertisseur statique alimenté en continu II.1. Introduction………………………………………………………………………………. 35 II.2. Classification des signaux………………………………………………………………. 35 II.2.1. Les signaux certains ou déterministes…………………………………………………… 36 II.2.1.1 Périodiques………………………………………………………………………36 II.2.1.2. Non périodiques ou impulsionnels…………………………………………….. 37 II.2.2. Les signaux aléatoires ou de perturbation……………………………………………. 38 II.2.3. Nature des signaux CEM …………………………………………………………... 39 II.3. Susceptibilités aux perturbations………………………………………………………...40 II.3.2. Produit de convolution………………………………………………………………... 40 II.3.3. Inter-corrélation………………………………………………………………………. 42 II.3.4. Représentation spectrale……………………………………………………………… 42 II.4. Problématique CEM en électronique de puissance......................................................42 II.4.1. Origine et chemins des perturbations électromagnétiques…………………………….43 II.4.2. Phénomènes du régime transitoire……………………………………………………. 45 II.4.3. Rôle du RSIL………………………………………………………………………… 47 II.5. Les outils d’analyse CEM en électronique de puissance………………………………. 49 II.5.1. Modélisation CEM d’un convertisseur……………………………………………….. 50 II.5.2. Analyse CEM des phénomènes de propagation des perturbations conduites………… 51 II.5.2.1. Modélisation de la diode………………………………………………………. 53 II.5.2.2. Modèle du transistor MOSFET…………………………………………………55 II.5.2.3. Les éléments parasites du transistor MOSFET et de la diode…………………. 57 II.5.2.4. Commutation à la mise en conduction du MOSFET…………………………... 58 II.5.2.5. Commutation au blocage du MOSFET………………………………………... 64 II.5.3. Calcul fréquentiel pour l’estimation du spectre des perturbations…………………… 68 II.5.3.1. Cellule de commutation en haute fréquence…………………………………… 68 II.5.3.1.1. Principe de modélisation des sources de perturbations………………... 69 II.5.3.1.2. Définition des sources de perturbations……………………………….. 69 II.5.3.2. Modélisation de la structure du convertisseur…………………………………. 71 II.5.3.3. Interaction mode commun et mode différentiel……………………………….. 72 II.5.3.4. Remarque sur la méthode de résolution analytique……………………………. 74 II.5.4. Périodes de découpage des courants et des tensions de perturbation………………… 75 II.6. Modélisation des chemins de propagation……………………………………………… 77 II.6.1. Les résistances………………………………………………………………………... 77 II.6.2. Les capacités………………………………………………………………………….. 80 II.6.3. Les inductances……………………………………………………………………….. 84 II.7. conclusion………………………………………………………………………………….. 86 Chapitre III : Modélisation de l’association Variateur de vitesse-câble-machine asynchrone III.1. Introduction……………………………………………………………………………... 87 III.2. Constitution de la machine asynchrone........................................................................... 87 III.3. Association Convertisseur - Machine asynchrone.......................................................... 88 III.4. Modélisation des sources de perturbation de l’onduleur……………………………... 89 III.4.1. Elaboration des sources de perturbations en tension………………………………… 91 III.4.2. Mise en œuvre du circuit de commande …………………………………………….. 93 III.4.2.1. Principe………………………………………………………………………... 93 III.4.2.2. Etude des temps de garde……………………………………………………... 93 III.4.2.3. Influence des stratégies de modulation sur le courant de mode commun…….. 97 III.5. Modélisation haute fréquence d'un moteur asynchrone……………………………… 101 III.5.1. Méthodes de Modélisation haute fréquence du moteur ……………………………... 101 III.5.1.1. Méthode asymptotique………………………………………………………… 102 III.5.1.2. Méthode analytique……………………………………………………………. 104 III.5.2. Modèle simple……………………………………………………………………….. 106 III.5.2.1. Paramètres inductifs…………………………………………………………... 107 III.5.2.2. Détermination des capacités…………………………………………………... 109 III.5.2.3. Vérification des capacités …………………………………………………….. 112 III.5.2.4 Conclusion……………………………………………………………………... 113 III.6 Modélisation des câbles blindés d’alimentation………………………………………... 114 III.6.1 Caractérisation du câble blindé………………………………………………………..114 III.6.2 Elaboration d'un modèle prédictif …………………………………………………….. 116 III.6.2.1 Expressions analytiques…………………………………………………………117 III.6.2.2 Couplage PEEC-MTL………………………………………………………….. 118 III.6.2.2.1 Méthode PEEC………………………………………………………….. 118 III.6.2.2.2 Méthode MTL…………………………………………………………... 119 III.6.3 Effet de la propagation dans le domaine fréquentiel…………………………………. 121 III.6.4 Validation du modèle du câble dans le domaine temporel…………………………… 123 III.6.4.1 Validation à l’aide du modèle simplifié……………………………………….. 123 III.6.4.2 Etude de la dissymétrie du câble………………………………………………. 126 III.6.5 Association du convertisseur-câble et du moteur…………………………………….. 127 III.6.5.1 Impédance totale vue par le variateur de vitesse………………………………. 127 III.6.5.2 Variation de l’impédance du moteur…………………………………………... 128 III.6.5.3 Simulation du variateur de vitesse …………………………………………….. 131 III.6.5.4 Reproduction du spectre (source de perturbations)……………………………. 132 III.6.5.5 Reproduction du spectre « perturbateur » aux bornes du RSIL……………….. 133 III.7 Conclusion………………………………………………………………………………... 133 Introduction générale Introduction générale INTRODUCTION GENERALE Devant la consommation croissante de l’énergie électrique et la demande de plus en plus forte de maitrise et d'efficacité énergétique, l'électronique de puissance est naturellement devenue incontournable en raison des capacités de contrôle qu'elle offre sur les grandeurs électriques ainsi que des très bons rendements qu'elle permet d'atteindre. Les convertisseurs d'électronique de puissance se sont ainsi progressivement répandus dans les milieux aussi bien domestiques qu'industriels. Une des applications en plein essor de l'électronique de puissance est l'alimentation des moteurs électriques par des variateurs de vitesse : ces derniers permettent de commander les machines tournantes en contrôlant précisément leur couple ou leur vitesse. Les moteurs à induction sont les moteurs les plus utilisés dans des applications industrielles, en raison de leur bonne fiabilité, faible coût et rendement élevé. Des applications qui s'étendent des appareils ménagers à vitesse élevée jusqu’à l'utilisation dans l'industrie du pétrole, l'industrie cimentière, les véhicules électriques, les systèmes de pompage, etc… En effet, le moteur asynchrone est le plus utilisé pour assurer la variation de la vitesse des mécanismes industriels car il présente l’avantage d’être robuste, de construction simple et peu coûteux. Toutefois sa commande est plus complexe que celle des autres machines [1]. Par conséquent, les moteurs à induction et leurs systèmes de commande nécessitent une supervision continue de leur état afin de réduire la fréquence et la durée des arrêts non désirés. Parallèlement à la densification des convertisseurs d'électronique de puissance, l'augmentation constante des fréquences mises en jeu dans leur fonctionnement conduit à une pollution électromagnétique de leur environnement. Cette pollution se traduit par l'apparition de perturbations à haute fréquence se propageant aussi bien dans les câbles alimentant les appareils que dans l'air sous forme d'ondes électromagnétiques, pouvant altérer le fonctionnement des appareils électriques voisins. La compatibilité électromagnétique (CEM) est le domaine d'étude des interactions pouvant ainsi avoir lieu entre différents appareils. Elle impose, par l'intermédiaire de normes, des contraintes en termes de perturbation électromagnétique (PEM) générée par les appareils électriques (normes d'émission) et de capacité de ces mêmes appareils à fonctionner en milieu pollué (normes de susceptibilité). L'intégration de la problématique de la CEM dans la conception des convertisseurs est assez récente. Pourtant, la sévérité des normes est telle que les mesures nécessaires pour les 1 Introduction générale respecter représentent un fort impact en termes de coût et d'encombrement. Ainsi, la solution classique de filtrage des perturbations utilisée dans les variateurs de vitesse peut représenter jusqu'au tiers de leur coût-matière. Il est donc particulièrement important de prendre en compte l'aspect CEM dès la conception du produit et de rechercher des solutions de conversion adaptées à cette contrainte. Jusqu'à présent, et comme dans beaucoup d'autres domaines, la conception d'un dispositif d'électronique de puissance se fait au mieux mais sans moyen véritable de prédiction des perturbations électromagnétiques au cours de la phase d'élaboration du produit. Ce n'est qu'une fois le prototype achevé et les tests de pré-certification réalisés, que l'on calcule réellement le filtre dédié à la réduction des perturbations conduites. Quant au bruit en mode rayonné, encore plus difficile à appréhender, on s'en remet au blindage pour respecter les gabarits normatifs. La compatibilité électromagnétique, qu'elle soit conduite ou rayonnée, n'est pas gérée comme une contrainte au moment de la conception, mais seulement comme une épreuve que l'on fait subir au prototype avant la fabrication en série. Bien entendu, cette démarche n'est pas rationnelle. L'apparition et l'utilisation des techniques de conception sous contraintes sont relativement récentes et pour l'instant peu voire pas utilisées par l'industrie qui met plutôt à profit son retour d'expérience. Dans le cadre de notre travail, l’objectif est d’étudier les variateurs de vitesse où les associations convertisseur-machine-charge doivent répondre aux normes conduite et rayonnée comme la plupart des équipements électriques de nos jours. Même si leur utilisation, prépondérante dans le secteur industriel, leur permettrait parfois d'échapper à cette contrainte, leur utilisation progressive en milieu tertiaire nécessite de remplir, ou au moins de prévoir, l'aspect normatif. C'est à ce type d'exigences que sont aujourd'hui confrontées les entreprises spécialisées dans la conception de variateurs de vitesse et plus globalement de convertisseurs statiques. Les applications liées à la variation de vitesse, qui de nos jours s'implantent dans de nombreux secteurs tertiaires, représentent les structures de puissance faisant partie des plus complexes sur le plan de la conception et de la modélisation : de par leur nombre de composants actifs et passifs, des stratégies de commandes complexes, parfois multiples pour un même convertisseur, et des machines tournantes associées. L'étude des perturbations électromagnétique de ces convertisseurs constitue une démarche délicate et ambitieuse. En effet, les travaux réalisés dans ce domaine, et dont la liste ne peut être exhaustive, montrent la nécessité de considérer l'actionneur électromécanique et sa connectique comme 2 Introduction générale des parties indissociables de l'onduleur. D'un point de vue pratique, la qualification normative du produit impose qu'il soit testé avec sa charge. Il est de ce fait évident que la conception des organes de filtrage, devenus inévitables, nécessite la prise en compte de cette configuration d'essais. Le chapitre III détaille l'élaboration du modèle d'un onduleur triphasé à travers des hypothèses présentées. Une discussion est alors menée sur l'importance de la loi de commande des interrupteurs, et son impact sur l'estimation des perturbations conduites, de ce fait, un ensemble représentatif des différentes stratégies de Modulation de Largeur d'Impulsion (MLI) est présenté. Nous verrons quelles sont les grandeurs nécessaires à l'élaboration des sources de perturbations sur lesquelles repose notre approche. L'importance de la modélisation de la charge constituée d'un moteur asynchrone méritait qu'un chapitre lui soit consacré. Nous verrons que cette charge constitue l'un des principaux chemins de propagation des perturbations de mode commun. A partir d'un modèle fréquentiel simple, basé sur une description rationnelle des principaux couplages parasites, nous avons développé un modèle comportemental permettant une meilleure représentation des impédances de la machine. Le câble reliant le variateur au moteur constitue également l'un des principaux acteurs CEM : les problèmes de surtension aux bornes du moteur, qui sont liés à sa longueur. Ce chemin privilégié pour les principaux courants de mode commun offre alors un parfait support pour les émissions rayonnées. Les modèles de câble sont nombreux et bien connus. Nous proposons toutefois une approche différente, qui permet d'estimer, avec une certaines approximations, les paramètres des conducteurs en tenant compte de la géométrie. 3 Chapitre I Généralités sur Compatibilité électromagnétique Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique I.1 Introduction La compatibilité électromagnétique est une discipline technique et scientifique qui trouve dans le quotidien sa justification dans les problèmes de cohabitation entre les systèmes et leur environnement. Un système pouvant devenir victime de l’environnement électromagnétique dans lequel il opère, il est essentiel de se préoccuper, lors de sa conception, d’une part des agressions électromagnétiques qu’il pourra avoir à subir durant son utilisation, et d’autre part de sa capacité à leur résister. Parallèlement, en tant qu’émetteur d’énergie électromagnétique, un système constitue pour les autres systèmes, qui fonctionnent en même temps que lui, une source de perturbations. Il existe donc des problèmes de cohabitation entre systèmes. D’autre part, les appareils qui fonctionnent à haute fréquence génèrent d’avantage de perturbations électromagnétique. Le temps de transition entre les niveaux de commutations est le paramètre le plus important pour caractériser la bande de fréquences occupée par les signaux utiles. Ces temps très faibles engendrent des spectres larges et les composantes spectrales peuvent être alors très facilement transmises vers d’autres appareils 1. La maitrise des problèmes de la CEM en électronique de puissance consiste à agir sur les caractéristiques temporelles des signaux en limitant leur étendue spectrale. Depuis janvier 1996 aucun dispositif (équipements, appareils etc.…) ne peut être commercialisé que s’il subit des tests de compatibilité électromagnétique, (tout produit mis sur le marché doit satisfaire aux exigences des normes CEM d’émission et d’immunité). I.2 La compatibilité électromagnétique (CEM) Le but de la CEM est d’étudier les perturbations transmises par les appareils pendant leur fonctionnement. Cette étude assure à l’équipement constitué de plusieurs appareils, la capacité de fonctionner d’une manière satisfaisante dans son environnement électromagnétique, sans introduire de perturbation intolérable pour les appareils trouvant dans cet environnement, c’est-a-dire : En premier lieu, s’il y a des perturbations électromagnétiques émisses par un certain appareil, elles ne seront pas trop importantes. En second lieu, appareils voisins doivent fonctionner de façon acceptable en présence de ces perturbations. Ces deux cas sont représentés sur la figure I.1. 4 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique Appareil (C) Appareil (D) Emission A Appareil (A) Appareil (B) Signal conduit de A → B Susceptibilité B Appareil (Z) Appareil (N) (N) Fig. I.1 : Environnement Electromagnétique. On peut dire que les problèmes de cohabitation peuvent êtres résumés dans les points suivants: • Chaque appareil doit résister aux agressions (perturbation) provenant des autres appareils du même environnement. Dans ce cas on dit qu’il est immunisé contre les perturbations. Son niveau d’immunité est alors suffisamment élevé. • L’étude des transferts d’énergie entre différents systèmes. • La mise au point de procédés permettant d’éliminer les problèmes d’interférences électromagnétiques. Le développement des techniques de fabrication doit permettre d’accroitre l’immunité de ces systèmes aux perturbations électromagnétiques et de réduire leur niveau d’émission électromagnétique 2. I.2.1 Les niveaux de perturbation en CEM Nous appelons un système un ensemble d’équipements (actionneurs, moteurs, capteurs ...) participant à la réalisation d’une fonction définie. Il faut noter que d’un point de vue électromagnétique, le système comprend tous les éléments en interaction. Les alimentations électriques, les liaisons entre les différents équipements, les matériels associés ainsi que leurs alimentations électriques font partie du système. On donne le niveau de perturbation d’un appareil (système) sur la figure I.2. 5 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique Niveau de perturbation Réception Niveau de susceptibilité : Niveau de perturbation à partir duquel il y a dysfonctionnement d’un matériel ou d'un système. Marge d’immunité Niveau d'immunité : Niveau normalisé d'une perturbation supportée par un matériel ou un système Emission Niveau de compatibilité électromagnétique : Niveau maximal spécifié de perturbations dans un environnement donné. Niveau d'émission : Niveau normalisé d'émission que ne doit pas dépasser un matériel. 0 Fig. I.2 : Les niveaux de perturbation en CEM. I.2.1.1 Niveau d’immunité Le niveau d’immunité de chaque appareil est tel qu’il n’est pas perturbé par son environnement électromagnétique. Son niveau d’émission de perturbation doit être suffisamment bas pour ne pas perturber les appareils se trouvant dans son environnement électromagnétique. I.2.1.2 Émission et Susceptibilité La compatibilité devant être assurée dans les deux sens, on est conduit à définir deux types de phénomènes : Les émissions (Terme choisi pour les normes aérospatiales ou similaires) ou perturbations (équivalent dans les normes industrielles) désignent les signaux (volontaires ou non) dont la propagation est de nature à nuire au bon fonctionnement des objets ou à la santé des êtres vivants situés au voisinage. La susceptibilité La susceptibilité désigne le comportement d'un appareil, en réponse à une contrainte externe (volontaire ou non, naturelle ou artificielle), jugé incompatible avec une utilisation normale. Le contraire de la susceptibilité est l'immunité. 6 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique I.2.1.3 Observation "Emission et Susceptibilité" sont les deux mots clés de la CEM. Si l'émission représente l’aptitude d'un appareil à transmettre des signaux perturbateurs à son entourage, la susceptibilité concerne la capacité de ce même dispositif à être perturbé par l'extérieur. Le couplage de ces deux phénomènes entraîne une troisième définition: l'autoperturbation, autrement dit, la possibilité d'un système de se perturber lui-même. Ces termes génériques permettent d'introduire les trois notions de bases de l'analyse CEM des dispositifs électriques : les Sources, les Chemins et les Victimes. En effet les générateurs de perturbations ou sources vont, par l'intermédiaire de chemins de propagation, agir sur une victime, par définition susceptible 4. I.3 Perturbations électromagnétiques 3. Les ondes électromagnétiques son capables de troubler le fonctionnement d’un dispositif électrique ou d’endommager les éléments indispensables d’un appareil électrique. La perturbation électromagnétique peut être un bruit, un signal non désiré ou une modification du milieu de propagation lui-même. Il existe deux sources de perturbations : d’origine naturelle et d’autres qui tiennent à l’activité humaine. Perturbations électromagnétiques : 5 : Basse fréquence. 30 : Haute fréquence. Les sources de perturbation d’origine naturelle sont : La foudre, décharge électrostatique (DES), le rayonnement cosmique (solaire), atmosphérique, bruit thermique terrestre, etc.… il est possible par exemple de diminuer les décharges électrostatiques en faisant des installations antistatiques. • Les sources de perturbations d’origine humaine (intentionnelles) : rayonnement volontairement crées par l’homme (émetteur radio, télévision, radar, téléphone….) • Perturbation involontaire (non intentionnelles) : en utilisant de l’électricité (lignes de transport, l’éclairage publique, moteurs électriques, les décharges électrostatiques qui impliquent le corps humain. Le tableau I.1 donne l’organigramme des émissions électromagnétiques. 7 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique Tab I.1 : Organigramme des Emissions électromagnétiques. Emissions électromagnétiques Industrielles Naturelles Intentionnelles Non intentionnelles • Emetteurs de radiodiffusion • Emetteurs de télévision • Talkie Walkie • Citizen Band • Telephones portables • Radars • Etc. • Les dispositifs de traitement de la matière Fusion, soudage, brasage ... Fours à induction (séchage du bois ...) Torche à plasma ... Accidentelles • Courts circuits • Mise à la terre brutale Permanentes Elles sont dues au fonctionnement normal d’appareils • Tous les systèmes d’enclenchement et de coupure d’un signal électrique (contact sec, transistor de «puissance» ...) tels que : Contact, relais, onduleurs, alimentation à découpage, les systèmes d’allumage des moteurs à explosion, les moteurs à collecteur, gradateurs ... • Les lampes à décharge et fluorescentes • Les matériels utilisant des horloges (PC, API) I.4 Classifications des perturbations La perturbation ne peut exister que s’il y a présence de l’agresseur et de la victime, mais aussi et surtout un média de couplage entre les deux. De plus, il faut que la perturbation génère un bruit supérieur au signal utile pour qu’il y ait un défaut de fonctionnement perceptible. C’est à travers ce média de couplage que la perturbation (rayonnée ou conduite) va se coupler à la victime (figure I.3). C’est l’action sur ce média de couplage qui va nous permettre d’adapter le traitement CEM au matériel (blindage, filtrage, éloignement, etc.…). 8 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique E(ω) A(ω) (Emission) (Atténuation) N(ω) (Bruit) Sources [par Média ou canal Equipement conduction, par de couplage victime rayonnement] Fig. I.3 : Transmission des perturbations On parle d’interférence lorsque l’énergie transmise dépasse un niveau critique qui entrave le bon fonctionnement du récepteur. Il y a trois moyens de réduire les perturbations à un niveau acceptable : 1. Supprimer ou diminuer l’émission à la source, 2. Rendre le couplage le plus inefficace possible, 3. Rendre le récepteur moins susceptible aux émissions. Assurer une bonne CEM va alors consister à diminuer les couplages entre les sources de perturbations et les appareils 6. I.4.1 Les Principaux chemins de couplage des perturbations Les chemins de perturbation empruntés entre la source et la victime se couplent par rayonnement et par conduction : couplage par impédance commune, couplage capacitif, couplage inductif, couplage électromagnétique (figure I.4). Couplage par champ • • • Electrique Magnétique Electromagnétique Système Source de Perturbation Couplage par conduction Victime Fig. I.4 : Modes de transmission des perturbations 5. On constate qu’il existe deux modes de couplage. 9 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique I.4.1.1 Couplage par rayonnement C’est la propagation d’un champ électromagnétique dans un milieu non conducteur (air ou autre type de matériau isolant) ou conducteur (blindage métallique). L’analyse de ce rayonnement doit se faire par les outils théoriques et expérimentaux propres à ce domaine. Les circuits électriques, lorsqu’ils sont soumis à des différences de potentiel ou parcourus par des courants, produisent des champs électromagnétiques dans l’espace. Leurs intensités dépendent de la nature, la fréquence et la distance par rapport à la source. L’émission en champ électrique, exprimé en ⁄ , est produite par un circuit électrique à haute impédance soumis à une différence de potentiel , (figure I.5). Champ Electrique Conducteur (I) (E) Fig. I.5 : Couplage d’un champ électrique E sur un conducteur. De plus, une perturbation électromagnétique, comme son nom l’indique, est composée d’un champ électrique E généré par une différence de potentiel v et d’un champ magnétique H ayant pour origine la circulation d’un courant I dans un conducteur électrique. L’émission en champ magnétique, exprimé en ⁄ , est engendrée par un circuit électrique à basse impédance parcouru par un courant , (figure I.6). Champ H I Fig. I.6 : Emission en champ magnétique. 10 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique La perturbation électromagnétique «parasite» n’est qu’un signal électrique indésirable qui vient s’ajouter au signal utile. C’est ce signal, s’il est important, qui peut dégrader le fonctionnement d’un équipement. Ce signal se propage en conduction dans les conducteurs et par rayonnement dans l’air. Pour cela, il faut utiliser des blindages, des plans de masse (le champ qui s'y réfléchit a un déphasage de 180° et interfère avec le champ incident), orienter les conducteurs en fonction des champs incidents et raccourcir les pistes sensibles. $$$$% "# $$$$% "& $$$$% "# Plan de masse La description du champ électromagnétique généré par un système est souvent difficile car chaque système contient en général plusieurs sources qui contribuent au rayonnement. Il peut y avoir un certain nombre de (petites) boucles de courant, dont chacun peut être assimilé à un dipôle magnétique. D’autre part, il peut y avoir une contribution importante des courants en mode commun circulant dans les câbles de connexion. Ces derniers peuvent être assimilés à des dipôles électriques 7. I.4.1.2 Couplage par conduction Les émissions conduites sont des perturbations des grandeurs électriques mesurables directement au niveau des conducteurs (tensions et courants). On considérera comme émissions conduites les courants indésirables à fréquence élevée circulant dans le dispositif, ainsi que les surtensions pouvant survenir aux bornes d’une charge lorsque celle-ci est alimentée par l’intermédiaire d’un câble long. Les perturbations électromagnétiques peuvent également être transmises en utilisant comme canal les connexions électriques entre différents équipements. Ces perturbations sont alors nommées perturbations conduites. 8. 11 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique Bien évidement ces courants et tensions parasites circulant dans les câbles ou fils reliant les équipements entre eux vont eux-mêmes rayonner. De même des perturbations rayonnées vont pouvoir induire des courants et tensions parasites dans les différentes interconnexions. Les perturbations conduites et rayonnées sont donc intimement couplées. Dans un convertisseur d’électronique de puissance l’interrupteur de puissance est la source principale des perturbations conduites et rayonnées. La propagation des émissions conduites dans le circuit s’effectue de deux manières. Nous allons les considérer dans ce qui va suivre. I.4.1.2.1. Perturbations en mode commun Ces émissions sont générées par la circulation d’un courant capacitif qui se propage dans tous les conducteurs dans le même sens et retour par la terre comme le montre la figure I.7. Ce chemin ne participe normalement pas au transfert de puissance mais peut être emprunté par les composantes à haute fréquence, notamment via un couplage capacitif. -./ 2 Source *+ ⁄ *, Victime -. -./ 2 -. Fig. I.7 : Circulation des courants de mode commun. Ces courants sont dus principalement aux capacités parasites du système excitées par les fronts de tensions '( ') produits par les interrupteurs de puissance et peuvent aussi être causés par des sources de bruit internes entre la terre de référence et la liaison par câble. Ils peuvent engendrer des émissions rayonnées. I.4.1.2.2 Perturbations de mode différentiel Ces perturbations sont provoquées par la circulation d’un courant qui se propage dans un premier conducteur dans un sens et retourne par un autre dans l’autre sens, (figure I.8). 12 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique -0 Source *7 ⁄ *, -0 Victime -0 Fig. I.8 : Circulation du courant de mode différentiel. Le courant -0 caractérise la partie du courant qui effectue une boucle dans les conducteurs de puissance entre la source électrique et la charge. C’est le chemin normal de circulation du courant, mais les composantes à haute fréquence sont indésirables. Ce courant est du principalement aux inductances parasites du système qui sont excitées par les variations du courant 12/14 qui sont générés par les interrupteurs de puissance 9. I.4.2 Courants haute fréquence Les perturbations conduites sont des courants hautes fréquences circulant dans le dispositif, comprises entres 150KHz et 30MHz. C’est une bande de fréquences réglementée par les normes CEM. Quel que soit leur mode, ces courants hautes fréquences finissent par se reboucler par les impédances internes du réseau électrique, ce qui rend leur mesure dépendante du réseau auquel le montage est connecté. Afin d’apporter du sens aux mesures, il est souhaitable de découpler le montage testé du réseau, en offrant une impédance connue par laquelle les perturbations seraient contraintes de passer. C’est l’objet d’un dispositif comme le Réseau Stabilisateur d’Impédance de Ligne (RSIL) que l’on intercale entre le réseau et le montage testé (figure I.9). Le RSIL offre une grande impédance coté réseau tandis qu’il favorise la limitation des perturbations hautes fréquences de mode commun et de mode différentiel à sa sortie, par l’intermédiaire de résistances de valeur 506 connectées à la terre 8. 13 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique RSIL 7FG/ H Montage testé Récepteur de mesure 50J Réseau électrique 7FI 7K 50J 7FG 7FG/ H 7H 7E 7FG Fig. I.9 : Principe de mesure des courants HF à l’aide d’un RSIL. La méthode des mailles est bien adaptée pour mettre en équation les courants perturbateurs 28 94 2: traversant les lignes de puissance et la terre. Ils peuvent se décomposer en un système de courants de mode commun et de mode différentiel tels que : 28 ; 2: ; <=> : 2@ 2 ? 2-0 (1.1) A 2-0 Ce qui donne les expressions des courants perturbateurs de mode commun et de mode différentiel 2-. ; 28 ? 2: ) et ( 2-0 ; <B C<D : ). La mesure de la tension aux bornes des résistances du RSIL donne une image du courant qui les traverse, et peut être interprétée par un récepteur de mesure qui en donnera une représentation fréquentielle. En fonction de la résistance choisie pour la mesure, la tension mesurée correspondra à une composition différente des composantes de mode commun et de mode différentiel <=> : ? 2-0 94 <=> : A 2-0 si le circuit est parfaitement symétrique. Afin d'étudier les situations les plus néfastes, on choisit en général de mesurer les perturbations sur la résistance correspondant au pire des cas. 14 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique Le récepteur de mesure effectue alors une analyse fréquentielle du signal mesuré en balayant la plage de fréquences choisie avec un pas fréquentiel défini par l'utilisateur. Les niveaux mesurés sont exprimés en décibels-microvolts ( 1Lμ ) qui correspondent, pour une tension mesurée NOP , à : TUVW 1Lμ ; 20log TX , Où Y est une tension de référence valant 1μ. I.5 Problématique CEM dans les variateurs de vitesse Dans ce paragraphe, nous verrons les effets néfastes que peuvent introduire les câbles d’énergies lorsqu’ils servent à relier un convertisseur à un moteur. Lorsque la longueur du câble augmente, on observe aux bornes du moteur des surtensions qui peuvent atteindre le double de la tension appliquée à l’entrée du câble. On observe également des courantes hautes fréquences de mode commun et de mode différentiel, qui circulent à travers les divers éléments du système, qui détériorent les enroulements du moteur et l’isolant 9. I.5.1 Application au variateur de vitesse L'objet de notre étude est le variateur de vitesse, dont la topologie classique est présentée en figure 1.10. Les variateurs de vitesse utilisent des transistors de puissance IGBT dont les commutations rapides. Les fréquences de commutations élevées de ces convertisseurs et les fronts de tension très rapides peuvent provoquer la circulation d’importants courants hautes fréquences et donc endommager, voire détruire, certains élément du variateur de vitesse. La structure du variateur de vitesse classique est composée d’une source de tension alternative, un redresseur non commandé, un RSIL , un premier câble d’énergie, des capacités de filtrages CEM, d'un onduleur triphasé à modulation de largeurs d'impulsions (MLI) et la charge constituée d’un second câble d’énergie et du moteur asynchrone. Ce dispositif dispose d’un modèle haute fréquence pour chaque élément et est représenté sur la figure I.10. 15 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique Variateur de vitesse Filtre RSIL Câble CEM Redresseur Convertisseur D’alimentation Câble Moteur moteur Refroidisseur Source Plan de masse Source des perturbations Fig. 1.10 : Schéma de principe et différents éléments du Variateur de vitesse. I.5.2 Constituants du système K La structure du variateur de vitesse présentée ci-dessus est composée des constituants suivants : 1) Source triphasée C’est une source triphasée de 380V, 50Hz. Elle est associée à un transformateur d’isolement qui empêche l’intervention de la protection différentielle lorsqu’on utilise le RSIL : ses capacités à la tenue génèrent un courant à 50Hz qui provoque le déclenchement de cette protection. Il limite également l’appel de courant lors de la mise sous tension du banc pour ne pas dépasser le niveau limite de la tension maximale supportable du bus continu de l’onduleur. 2) Réseau Stabilisateur d’Impédance de Ligne (RSIL) triphasé Lors de la mesure des perturbations électromagnétiques conduites, le RSIL est indispensable dans le système pour isoler le système sous test du réseau. Il permet d’une part de présenter une impédance connue au point de mesure et d’autre part d’isoler l’impédance de la ligne du réseau de l’impédance du dispositif sous test ou du circuit considéré pour permettre une mesure reproductible. 16 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique 3) Redresseur à diodes C’est un redresseur de tension de type PD3 qui est couramment utilisé dans de nombreuses applications. L’étude du fonctionnement du redresseur est nécessaire car son impédance de mode commun varie dans le temps selon l’état des diodes. 4) Onduleur de tension triphasé Le convertisseur statique utilisé est un onduleur de tension triphasé. L’ensemble est constitué d’un module à IGBT piloté par une commande à modulation de largeur d’impulsions. La pollution électromagnétique provient principalement de l’onduleur de tension. Dans ce sous-système, c’est la tension homopolaire qui constitue la source des perturbations de mode commun. Cette tension de mode commun est due au fait que la somme instantanée des tensions triphasées n’est pas nulle. Ceci est intrinsèque au fonctionnement de l’onduleur basé sur le principe de la Modulation de Largeur d’Impulsion (MLI). La figure I.8 représente le schéma de l’onduleur. E A B C 0V Fig. I.11 : Schéma de l’onduleur. 5) Moteur asynchrone Le moteur utilisé est un moteur asynchrone à cage triphasé, Il est monté en étoile sous une tension de 380V. 17 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique 6) Câble d’interconnexion Les câbles utilisés sont des câbles blindés. Deux longueurs de câble ont été utilisées dans notre étude. L’un est utilisé pour relier le redresseur et l’onduleur de tension, uniquement deux conducteurs sont utilisés. L’autre câble, est connecté entre l’onduleur et le moteur. Les perturbations conduites circulant dans le blindage des câbles et les reprises de masse contribuent aux perturbations rayonnées. I.5.3 Influence des effets capacitifs du câble Z Cette influence peut être mise en évidence simplement dans un modèle de liaison entre une cellule élémentaire de commutation et une charge R-L, avec et sans la capacité. Ces deux configurations sont représentées sur la figure I.12 suivante : R L E ]^ R \]^ L E ]^ Câble _]^ C Charge ]^ ]^ Câble \]^ _]^ Charge Fig. I.12 : Liaison purement inductive ou inductive + capacitive. Nous avons reporté sur la figure. I.I3 la simulation du courant de charge .[ et la tension .[ en fonction du temps, avec et sans la capacité. 18 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique 400mA `ab cd) Sans capacité Avec capacité 300mA 0s 100us I(L2) 200us 300us Temps ( μe) Time 120V +ab + 100V Sans capacité Avec capacité 60V 0s 100us 200us 300us V(L1:2,0) Time Temps (µs) Fig. I.13 : Influence de la nature capacitive du câble. On constate dans ce modèle de câble que si la capacité à une valeur suffisamment importante, elle est l’origine de surtensions et de surintensités imposées à la charge comme le montre les deux allures de la figures I.13 précédentes. I.5.4 Surtension Aux perturbations en courants hautes fréquences, on peut ajouter une perturbation en tension qui apparait lorsque le convertisseur et la charge sont connectés par l'intermédiaire d'un câble long. Dans ce cas, un front de tension généré en entrée de câble O 4 par le convertisseur peut se traduire à sa sortie par une surtension oscillante P 4 telle que le montre la figure. I.14. 19 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique L’augmentation des gradients de tension imposés par les interrupteurs de puissance utilisés dans les entrainements à vitesse variable provoque l’apparition de surtensions aux borne du moteur lorsque le câble est long celles-ci peuvent entrainer le claquage de l’isolant des enroulements des moteurs. Afin d’illustrer le phénomène de surtension, nous avons simulé le comportement d’une charge de type RL sur laquelle nous imposons des fronts de tensions par l’intermédiaire d’un câble de 1 mètre puis de 100 mètres comme l’indique la figure I.14. Nous avons utilisé un modèle PSPICE de câble bifilaire défini par les paramètres linéiques suivants : _ ; 656 ⁄ , \ ; 280f ⁄ , @ ; 60gh ⁄ . 2 Câble +i +e 50J +e , +i , , , Fig. I.14. : Schéma utilisé pour montrer l’influence de la longueur du câble. Nous remarquons sur la figure I.15 l’influence de la longueur du câble sur la surtension à l’extrémité de celui-ci. Pour un échelon de 200V en entrée nous obtenons un dépassement de 100V pour un 1 mètre de câble et une autre de 150V pour 100 mètres. 20 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique +i400V j 200V 0V -200V 0s 50us V(R2:1,0) 100us 150us 200us 150us 200us 150us 200us Time Temps μe 1 mètre de câble +e400V j 200V 0V -200V 0s 50us 100us V(L1:1,0) Time Temps (μe 100 mètre de câble +e400V j 200V 0V -200V 0s 50us V(L1:1,0) 100us Time Temps μe Fig. I.15 : Influence de la longueur du câble. La variation de vitesse est une application de l'électronique de puissance qui est source d'importantes perturbations électromagnétiques. En effet, les fortes puissances transitées entre le réseau électrique et le moteur alimenté imposent de hauts niveaux de tension et de courant qui sont hachés par les interrupteurs de puissance. 21 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique Ce découpage génère de fortes contraintes électriques dont les fréquences et amplitudes sont de nature à exciter les éléments parasites inévitablement présents dans le circuit, et néanmoins transparents pour les basses fréquences d'utilisation proches du fondamental 4. Il en résulte diverses perturbations qui peuvent se propager dans les conducteurs (perturbations conduites) ou dans l'air (perturbations rayonnées). Les perturbations électromagnétiques sont des altérations indésirables des grandeurs électromagnétiques mesurables à proximité d'un appareil en fonctionnement. Alors que les grandeurs électriques mises en jeu lors de l'utilisation d'appareils connectés directement au réseau (fours, moteurs,) ne comportent normalement que des composantes à basse fréquence (fondamental à 50 Hz délivré par le réseau de distribution), l'utilisation de plus en plus répandue de convertisseurs d'électronique de puissance (chargeurs, alimentations sans interruption, variateurs de vitesses.) génère sur le réseau une quantité importante d'harmoniques à haute fréquence liées au découpage des tensions et des courants par les interrupteurs de puissance (quelques kilohertz et au delà). En particulier les contraintes industrielles de réduction des nuisances acoustiques, de limitation du volume des éléments passifs de filtrage, ainsi que de réduction des pertes en vue d'améliorer les rendements, vont dans le sens à la fois d'un accroissement des fréquences de découpage et d'une augmentation des vitesses de commutation. Cela se traduit par une augmentation importante des harmoniques à hautes fréquences génères par les convertisseurs statiques, qui seront source de perturbations. D'autre part, parmi les courants hautes fréquences circulants dans le variateur, nous nous sommes concentrés sur la composante de mode commun, communément admise comme étant la principale responsable des problèmes rencontrés. En effet, on peut noter que : Les mesures normatives de mode conduit, effectuées à l'entrée du variateur, sont principalement affectées par le courant de mode commun, notamment du fait que la forte capacité constituant le bus continu se comporte naturellement comme un filtre de mode différentiel ; Les problèmes de dégradation des roulements des machines sont directement liés aux courants de mode commun ; Les émissions rayonnées en champ lointain, considérées pour les normes, sont typiquement admises comme étant une conséquence des courants de mode commun 8. 22 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique I.5.5 Perturbations électromagnétiques en basses fréquences Dans un réseau de distribution de puissance, les convertisseurs sont connectés en parallèle pour obtenir la puissance souhaitée, chaque alimentation convertit la tension alternative en une tension continue qui est la tension alimentant la charge. Tous les efforts de distribution de l’énergie posent des problèmes de pollution, tant sur le réseau de distribution électrique, sur le moteur que sur l’ensemble du matériel utilisé dans un environnement proche. Les alimentations de puissance, pour contrôler l’énergie, découpent le courant qui les traverse. Ces découpages émettent des courants harmoniques en basses fréquences et en hautes fréquences. Ces perturbations se propagent sur le réseau électrique, vers la charge et dans l’air. Les appareils électriques doivent respecter un faible taux de distorsion harmonique et un facteur de puissance proche de 1. Les normes BF, EN 61000-3-2, font références aux limites d’émission d’harmoniques BF dans le réseau de distribution pour diverses catégories d’appareils. Les solutions techniques qui permettent au système de limiter les harmoniques BF sont de deux types : Les solutions passives : utilisation des composants passifs tels que les inductances et les condensateurs, leur rôle est de limiter la pollution harmonique. Les inconvénients proviennent de la limitation en puissance, des pertes thermiques, de l’encombrement, du coût des composants passifs ainsi que du circuit résonant qu’ils forment. Les solutions actives : c’est d’utiliser des structures de convertisseurs statiques qui permettent d’obtenir une tension continue à partir du réseau pour maintenir un courant le plus sinusoïdal possible. Ces montages permettent de réduire les perturbations basses fréquences. Les solutions, regroupées sous le vocable « correction du facteur de puissance », doivent permettre d’absorber sur le réseau un courant le plus sinusoïdal possible avec un minimum de déphasage entre le fondamental du courant absorbé et celui de la tension secteur. 23 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique Les câbles d’énergie peuvent introduire des effets néfastes lorsqu’ils servent à relier un convertisseur à un moteur. Quand la longueur du câble augmente, on observe aux bornes du moteur des surtensions qui peuvent atteindre le double de la tension appliquée à l’entrée du câble. I.6 Normalisation en CEM Depuis plusieurs années, les constructeurs d’équipement électronique sont soumis à des normes de compatibilité électromagnétique. Le but est de diminuer le risque de causer des problèmes d’interférences électromagnétique. Par exemple au Canada, la norme sur le Matériel Brouilleur « NMB » a pour objectif d’établir les exigences techniques relatives au bruit radioélectrique transmis par rayonnement et par conduction. Alors les constructeurs doivent certifier leurs appareils avant de pouvoir les vendre sur le marché canadien. Tandis qu’aux Etats-Unis-d’Amérique, le FCC « Fédéral Communications commission » et le DOD le département de la défense exigent de respecter les émissions rayonnées et conduites. En Europe toutes les normes sont données par le « Consortium Economiques Européen », l’EEC, qui exige non seulement le respect des niveaux des émissions rayonnées et conduites mais aussi la mesure du niveau d’immunité des appareils par rapport aux différentes sources de perturbation électromagnétique EM 910. Le Comité International Spécial des Perturbations Radioélectrique « CISPR » crée par la Commission Electrotechnique International (CEI) développe des normes pour éviter les interférences électromagnétiques entre les sources radios électriques et les systèmes de navigation aérienne. Parmi les normes publiées par le CISPR, citons la norme CEI 555-2 qui a été également adoptée en norme Européenne EN 60555-2 par le comité Européen pour l’étalonnage électrotechnique. D’autre part la norme CEI 555-2 a été remplacée par la norme CEI 1000-3-2 qui a été aussi adoptée en EN 61000-3-2 en tant que norme Européenne par le comité Européen pour l’étalonnage électrotechnique11 12. Nous aurons également pour référence la norme CENELEC EN 61800-3, spécifiant les conditions de mesure et les niveaux d'émissions des entraînements électriques et de la variation de vitesse. 24 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique Les niveaux sont donnés sur une échelle logarithmique en 1Lk ; ce système d'échelle sera donc utilisé par la suite pour toutes les représentations spectrales. Rappelons que : 1Lk ; 20lmn8Y o T 8Ypq r (1.2) I.6.1 Les normes pour les basses fréquences Le but de ces normes est de limiter les émissions harmoniques basses fréquences dans le réseau électrique pour des diverses catégories d’appareils, donc les appareils électriques doivent respecter les limites en amplitudes des harmoniques bien déterminées. Il existe par exemple la norme EN 61000-3-2 relative aux appareils consommant moins de 16A par phase, la norme EN 61000-3-4 destinée aux appareils consommant plus de 16A par phase, la norme IEEE 519-1992 et la norme CE61000-2-3 13141516. I.6.1.1 Harmoniques de courant La norme correspondante prévoit de mesurer les courants harmoniques sur le même réseau de basse tension avec la même limitation en intensité efficace par la phase de 16A. D’après la référence 9, les équipements électriques sont classés par catégories en quatre classes (A, B, C et D) : La classe A introduit les équipements triphasés équilibrés comme par exemple : les appareils électroménagers et équipements audio. Les limites de cette classe sont présentées dans le tableau I.2. La classe B introduit les équipements non professionnels de soudure à arc électrique et les outils portatifs. Les limites de cette classe sont multipliées par un facteur de 1.5 et sont présentées dans le tableau I.2. La classe C introduit les équipements d’éclairage pour une puissance d’entrée active supérieure à 25w, les équipements d’éclairage à décharge ayant une puissance active d’entrée inferieure ou égale à 25w. Les harmoniques du courant doivent respecter les limites présentées dans le tableau I.3. La classe D introduit les équipements ayant une puissance active d’entrée inférieure ou égale à 600w comme par exemple : ordinateurs individuels et récepteurs de télévision. Les harmoniques du courant doivent respecter les limites présentées dans le tableau I.4. 25 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique Tab. I.2 : Limites pour la classe A et B dans la norme CEI 1000-3-2. Rang des harmoniques Maxima des harmoniques du courants permis dans la classe A n Harmoniques impaires 3 2.30 5 1.14 7 0.77 9 0.40 11 0.33 13 0.21 15 s f s 39 0.15. 15 f Harmoniques paires 2 1.08 4 0.43 6 0.30 8 s f s 40 0.23. 8 f Tab. I.3 : Limites pour la classe C dans la norme CEI 1000-3-2. Rang des harmoniques 2 Maxima des harmoniques du courant permis, exprimé en pourcentage, par rapport à la fondamentale du courant d’entrée. 2 3 30. th u 5 10 7 7 9 5 11 s f s 39 3 n (Seulement les harmoniques impaires) th u : Facteur de puissance 26 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique Tab. I.4 : Limites pour les appareils de classe D dans la norme CEI 1000-3-2. Rang des harmoniques Maxima des harmoniques du courant permis en watt et / v Maxima des harmoniques du courant permis en A 3.4 2.3 5 1.9 1.14 7 1.0 0.77 9 0.5 0.40 11 0.35 0.33 13 s f s 39 3.85 f n 3 Comme dans la classe A L’organigramme de classement est le suivant (figure I.16). Entré Oui Equipement Triphasé Non Classe A Oui Outil portatife Classe B Non Oui Equipement d’éclairage Classe C Non Equipement à courant de forme Oui Appareil à moteur Oui Non Fig. I.16 : Organigramme de classement (NF EN 61000.3.2). 27 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique I.6.1.2 Harmoniques de courant radiofréquence RF La mesure de ces courants se fait avec un analyseur de spectre et un RSIL, sans difficultés particulières. Il convient juste de savoir que la mise en place des appareils doit répondre aux exigences de la norme pour ce qui est du plan de masse et des distances et hauteurs requises (figure I.17). Equipement sous test 80 Cm 40 Cm 1m 80 Cm RSIL Terre Fig. I.17 : Schéma de mesure des perturbations conduites. Le tableau I.5, donne des limites autorisées pour les appareils de traitement de l’information utilisés en secteur résidentiel ou commercial (classe B), les mesures se font en valeur moyenne et quasi-crête.i Tab. I.5 : Limites autorisées pour les appareils de traitement de l’information utilisés en secteur résidentiel ou commercial (classe B). Fréquences Limite en valeur moyenne Limite en quasi-crête 150 à 500 KHz 56 à 46 dBµV 66 à 56 dBµV 500 à 5 MHz 46 dBµV 56 dBµV 5 à 30 MHz 50 dBµV 60 dBµV I.6.1.3 Mesure des perturbations conduites Il s’agit, par la notion de puissance perturbatrice le rayonnement des câbles. En effet, l’expérience prouve que les câbles d’alimentation rayonnent souvent davantage que les appareils eux-mêmes. L’unité est le dBpw, la mesure se fait en associant la pince à un récepteur de mesure ou un analyseur de spectre dédié CEM. Pour les fréquences comprises 28 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique entre 30MHz et 300MHz, les niveaux limites vont de 45 à 65dBpw en quasi-crête et 35 à 55dBpw en valeur moyenne, suivant la puissance moins de 700w à plus de 1Kw. I.6.1.4 Mesure des perturbations rayonnées Les mesures de perturbations rayonnées sont effectuées généralement avec des antennes biconiques (fréquences inférieures à 300MHz) et log-périodiques (fréquences supérieures à 300MHz) (figure I.18). Les antennes sont de différentes formes pour couvrir un spectre en fréquences suffisamment large et des amplificateurs pouvant couvrir la bande de fréquences de 30 MHz à 10GHz. Antenne biconique 20MHz-200MHz. Antenne log-périodique 200MHz-1GHz. Fig. I.18: Exemple d’antennes pour mesurer les perturbations rayonnées. Le lieu d’essai est de préférence un site en champ libre avec des essais effectués généralement à 10m, sinon il convient d’utiliser une chambre faradisée ou une chambre anéchoïde pour s’isoler des bruits électromagnétiques munie d’absorbants avec des essais effectués le plus souvent à 3m. La mesure est complexe si elle n’est pas automatisée car il faut l’effectuer : - En disposant les appareils sous test avec soin, de manière à respecter la configuration normalisée, - Avec les deux polarisations (horizontale et verticale), - Pour plusieurs positions de l’appareil sous test, - Généralement en valeur quasi-crête, ce qui est beaucoup plus long qu’en valeur instantanée. Le signal sortant de l’antenne est analysé avec un analyseur de spectre, l’objectif est de trouver le pire des cas, conformément à l’esprit de la directive CEM. La figure I.19 montre la photographie d’une chambre anéchoïde. 29 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique Fig. I.19 : Mesure de l’atténuation de blindage de l’armoire Altis en chambre anéchoïde Les limites des harmoniques de courant imposées par la norme CEI 61000-3-2 de la classe A sont représentées sur la figure I.20. Amplitude (A) 10 1 0.1 0.01 2ON w 4ON w 6ON w 8ON w 10ON w 12ON w 14ON w Ordre des harmoniques Fig. I.20 : Limites des harmoniques du courant de ligne exigées par la norme CEI. On note en dernier que les normes CEI 1000-3-2 et IEEE 519 fixent les limites pour les amplitudes des harmoniques du courant de ligne mais ne spécifient pas les limites du facteur de distorsion THD 11 15. I.6.2 Les normes pour les hautes fréquences Les gabarits mentionnés ont chacun une spécification du niveau des émissions hautes fréquences en mode conduit et en mode rayonné. Parmi les normes concernées on peut citer : 30 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique la norme EN 61000-6-314, la norme EC 55011, et la norme EN 55022. Ces spécifications sont divisées en deux catégories : La classe A est utilisée dans l’environnement industriel et la classe B est utilisée pour des applications dans l’environnement d’industrie légère, (Télécoms, domestique et Hospitalisation). Cette dernière possède un gabarie nettement plus contraignent que celui consacré aux appareils de la classe A 4 12. La différence la plus importante entre toutes les spécifications est la bande de fréquences couverte : La CISPR et les lois Européennes spécifiant une bonde passante de 9KHz-30MHz. La FCC spécifie une bande démarrant à 450KHz. La norme MIL-STD-461 est le gabarit le plus stricte sur les basses fréquences (10KHz) bien que les hautes fréquences s’arrêtent à 10MHz. La pollution électromagnétique créée par les appareils électriques doit être en dessous des gabarits. La norme définissant la limite de la pollution électromagnétique de l’alimentation étudiée dans le cadre de ce travail est la norme EN 55022. On donne sur la figure I.21 les gabarits des classes A et B pour comparaisons. 85 Classe A Classe B Amplitude en dBμV 80 75 70 65 60 55 50 0.15 1 10 Fréquence (MHz) 30 100 Fig. I.21: Limites pour perturbations conduites de la norme EN 55022. 31 Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique I.6.3 Les unités spécifiques aux normes CEM Kx Ky KZ Les unités des tensions, courants et puissances en basses fréquences sont respectivement : le volt, l’ampère le watt et le volt ampère réactif (VAR). Pour les radiofréquences l’unité universelle est le décibel (dB) appliqué aux puissances, tensions, courants et champs électriques et magnétiques. Il est nécessaire de mieux connaitre les expressions de passage entre unités correspondantes. Au départ, le décibel est un rapport logarithmique de puissance : t8 /tY 'z ; 10logt8 /tY (1.3) t8 : Puissance de la source d’émission haute fréquence mesurée en Watts, cette puissance est souvent exprimée en décibel t8 'z . Avec : tY : Puissance de référence conventionnellement en Watts. t8 /tY : Le rapport sans dimension. La puissance de référence tY peut prendre les valeurs suivantes : tY ; 1v Alors : t8 'z ; 10lmnt8 (1.4) tY ; 1v Alors : t8 'zN ; 10lmnt8 /10C{ ; 30 ? t8 'z (1.5) tY ; 1kv Alors : t8 'z| ; 10lmnt8 /10C} ; 60 ? t8 'zN (1.6) En général, on considère que cette puissance s’exerce sur une impédance de référence normalisée. Nous pouvons considérer la tension ~ aux bornes de cette impédance de référence et le courant qui la traverse et écrire : t ; ~ : /50 ; 50. : (1.7) Sachant que : 1LT ; 20lmn~ On peut aussi écrire : ~'zNT ; 20log ~T /10C{ ; ~'zT ? 60 32 (1.8) Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique I.7 Les protections contre les interférences électromagnétiques x KZ Le but des protections électromagnétiques est d’atténuer les parasites produits par des phénomènes perturbateurs provenant des interférences électromagnétiques. L’adoption des protections adéquates nécessite une analyse fonctionnelle de l’installation protégée ainsi qu’une étude attentive des couplages générateurs parasites. Dans ce paragraphe on donne un schéma simple est sur la figure I.22. Cette figure permet de positionner les principales actions possibles dans la chaine de protection CEM. Action sur Remède CEM Action sur Action sur Source Victime Couplage Fig. I.22 : Représentation symbolique des remèdes CEM. Les techniques d’élimination ou au moins la réduction des interférences électromagnétiques dans l’aspect CEM, sont résumées dans les points suivants : 1) Action sur la source de perturbation L’action sur l’élément perturbateur n’est possible que pour une source de perturbation. La protection dans ce cas consiste en la réduction de l’intensité des signaux perturbateurs émis par la source à un niveau admissible conforme aux normes CEM. Cette réduction peut ce faire de deux manières à savoir : Le blindage des parties rayonnantes de la source de perturbation et le filtrage électrique des entrées-sorties. 2) Action sur la victime Elle consiste en une opération de durcissement de l’élément perturbé de façon à lui assurer une grande immunité vis-à-vis électromagnétique. 33 des agressions de son environnement Chapitre I Généralités sur la Compatibilité Electromagnétique 3) Action sur le couplage Ce type d’action repose sur la réduction du phénomène de captation des signaux parasites par les lignes et les câbles et leur acheminement vers les charges (utilisation d’écrans magnétiques, mises à la masse, filtrage, etc.…). I.8 Conclusion Dans ce chapitre, à travers un aperçu historique, nous avons présenté des généralités sur la compatibilité électromagnétique, sa définition, les niveaux de perturbation, les différentes perturbations conduites et rayonnées qui sont traités par la CEM et leurs modes de propagation commun et différentiel. On peut toutefois délimiter trois principaux centres d’étude : les sources de perturbation, leur mode de couplage et de propagation, et les effets des perturbations sur les victimes. Les aspects normatifs liés à cette discipline ont également été abordés dans ce chapitre. L’étude des perturbations crées par les dispositifs d’électronique de puissance est récente mais nécessaire compte tenu d’une part de la vitesse de commutation des interrupteurs ainsi que leurs fréquences de commutation élevée et d’autre part l’accroissement rapide des dispositifs électriques intégrant une électronique de puissance. D’une façon générale, nous nous somme attachés, dans ce chapitre à étudier la problématique CEM dans les variateurs de vitesse, ainsi nous avons effectué les simulations afin de déduire l’influence des effets capacitifs du câble. La variation de vitesse est une application de l’électronique de puissance qui est source d’importantes perturbations électromagnétiques. Le chapitre est terminé par une présentation des moyens et techniques de protection adoptées en CEM. 34 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique en continu Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu II.1 Introduction Dans ce chapitre nous allons donner quelques notions sur les mesures spécifiques en CEM qui sont utilisées dans les documents normatifs et les précautions qu’il faut prendre pour éviter de mauvaises interprétations. Les notions de traitement du signal que nous allons aborder se présentent essentiellement sous la forme d'opérateurs mathématiques. En se plaçant en tant qu'utilisateurs, ces quelques définitions n'ont pas la prétention d'être conformes en tout point à un formalisme mathématique rigoureux. Dans cette optique, nous considérerons que les conditions d'application de ces outils sont toujours respectées, par la nature même des signaux traités. Nous supposerons, d'une part, que les signaux temporels qui nous intéressent sont réels et, d'autre part, que les conditions de stationnarité et de causalité sont assurées. Ces hypothèses sont toutefois réalistes, puisque nous traitons des signaux réels issus de systèmes physiques électriques naturellement causaux, et dont la première vocation est d'appartenir à la grande famille des signaux stationnaires. En effet, une contrainte importante pour la formalisation de nombreux problèmes est de respecter la notion de causalité (les effets ne peuvent pas précéder la cause) 4. II.2 Classification des signaux En théorie, les signaux peuvent se classer en deux grandes familles comme il est montré sur la figure II.1. Nous trouvons, dans un premier temps, les signaux "déterministes", dont l'évolution en fonction du temps est prévisible par un modèle mathématique approprié. C'est principalement ce type de grandeurs avec lesquelles nous allons travailler. La deuxième catégorie est constituée des signaux dits "aléatoires", qui ont un caractère non reproductible et imprévisible, comme le bruit électronique issu d'une mesure. DETERMINISTE SIGNAUX ALEATOIRES Fig. II.1 : Classification des signaux. 35 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu Nous supposerons dans tout ce qui suit que les signaux sont mis sous forme de tensions électriques. On distingue habituellement : II.2.1 Les signaux certains ou déterministes Ils peuvent être représentés par une fonction qui permet de calculer leur valeur pour tout passé ou futur, ces signaux peuvent être : II.2.1.1 Périodiques : Étant la période et 1/ est la fréquence de récurrence. / Ils possèdent alors une puissance moyenne / et une énergie totale infinie: La relation qui sert à mesurer ce type de signaux est classiquement la série de Fourier qui restitue un spectre de raies. La transformée de Fourier peut aussi être utilisée avec les signaux périodiques en utilisant la relation des distributions mais qui ne présente pas d’intérêt ici. Nous nous limitons au cas pratique le plus courant, où les harmoniques du signal périodique sont en relation entière avec le fondamental (on a étudié le fait que dans certains cas il peut exister des sous harmoniques en relation fractionnaire). Ce type de signal possède les propriétés suivantes : - C’est une approche déterministe en ce sens que le signal est à priori connu ∀t de -∞ à +∞ théoriquement. - Le spectre obtenu est un spectre bande large (BL) même s’il est constitué de raies et il $ & est ≪ cohérent ≫, formé d’amplitude qui s’expriment en!, #, % , % , '( … *, soit en unités naturelles. On a vu que suivant la largeur de bande de mesure il peut être considéré comme BL ou bande étroite (BE). Par définition à noter que : - Un signal BL est cohérent lorsque ses composantes spectrales sont reliées entre elles en amplitude et en phase. 36 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu - La mesure BL ou BE dépend donc de la largeur du filtre d’analyse +F vis-à-vis de la PRF (Fréquence de répétition des raies qui est donné par 1/T, T étant la période signal périodique), avec les deux cas suivants : +F<PRF →Signal BE (on mesure une raie) +F>PRF →Signal BL (on mesure plusieurs raie) II.2.1.2 Non périodiques ou impulsionnels On distingue alors les signaux absolument intégrables : || - ∞ Ou de carré sommable : || - ∞ Ces signaux n’ont pas de puissance moyenne. La mesure des signaux impulsionnels (ou apériodiques, c’est-à-dire limité dans une tranche de temps où ils sont différents de 0 et nuls ailleurs), se fait avec l’intégrale de Fourier, avec les remarques suivantes : C’est toujours une approche déterministe car le signal est connu analytiquement, Le spectre est un spectre BL et il est continu. Les amplitudes s’expriment donc en $ & termes de densité spectrales d’énergie, soit en!/0 , /0 , '( … *, C’est une mesure en BL que l’on effectue, Les systèmes physiques réels nous fournissent des signaux qui dépendent de manière continue ou discrète du temps. En particulier en CEM, lorsque l’on considère un signal, il est indispensable d’avoir deux représentations présentes à l’esprit. Pour la représentation temps du signal , la variable est la durée qui s’écoule continument ou par sauts discrets. Pour la représentation fréquence du signal, les fréquences pures constituent une base de description. La transformée de Fourier est un opérateur (TF) qui permet de passer réciproquement du domaine temporel au domaine fréquentiel, et constitue pour nous un outil de base. -Représentation temporelle : 37 1/ 2 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu 2 -Représentation fréquentiel : 3 /1 3 Relations analytiques : La transformée de Fourier du signal est donnée par : 2 . ' 4.5.6.7 . (2.1) On admettra que tous les signaux que l’on sera amené à traiter (qu’ils soient ou non périodiques), peuvent être décomposés suivant l’intégrale de Fourier (en passant par la distribution de Dirac notée δ(t)) et la transformée inverse par : 2. ' 4.5.6.7 . (2.2) 12 est une fonction de la variable complexe qui est donc définie de -∞ à +∞ ; on pourra écrire : 2 #2 8. 92 Séparant partie réelle et partie imaginaire, comme 1est une fonction réelle on a : #2 . (:;2=2. (2.3) 92 > . ;?@2=2. Pratiquement on calcule 2 à l’aide de la relation (2.3). On a vu qu’en utilisant le formalisme des distributions on peut écrire les fonctions périodiques avec l’expression (2.1).Il est intéressant alors de relier le spectre d’une telle fonction au spectre d’une période considérée séparément comme un signal apériodique. II.2.2 Les signaux aléatoires ou de perturbation Ils obéissent aux lois du hasard et leur futur est inconnu. Ils possèdent en général une 3 puissance moyenne : A?B C D Les signaux naturel aléatoires ou non (le signal périodique d’un générateur) sont forcément continus et indéfiniment dérivable. Ils n’en pas toujours de même des modèles mathématiques que l’on utilise pour les représenter. Ainsi un signal carré idéal n’existe pas. Dans ce cas l’approche est aléatoire et fait appel aux propriétés des processus. On parle alors de : Densité spectrale de puissance (DSP) avec une approche probabiliste et statistique 38 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu Le spectre est continu BL et incohérent (cas des processus). On dit qu’un signal BL est incohérent lorsque ses composantes spectrales n’ont aucune relation entre elles en amplitude et en phase. Les mesures se font donc en BL. Exemple de perturbations cohérentes : Bruits rayonnés par les micros coupures et les allumages. Convertisseurs statiques Impulsions radars, etc. Exemple de perturbations incohérentes. Bruit thermique ou bruit de fond. Décharges par effets couronne. Rayonnement des tubes fluorescents, etc. II.2.3 Nature des signaux CEM Les signaux rencontrées en CEM sont des courants de circulation sur et dans les structures de matériels qui doivent assurer une fonction déterminée. Ceci par couplage en mode conduit ou en mode rayonné et par des perturbateurs intentionnels ou non. On a vu qu’il possède une très grande dynamique en fréquence et en amplitude. Le traitement de ces signaux, afin de garantir le bon fonctionnement des matériels, nécessite de connaître leur nature et le type d’informations qu’ils contiennent comme par exemple : - Signaux sinusoïdaux entretenus, - Signaux de bruit (perturbation), - Signaux impulsionnels, ou un mélange temporel de tous ces signaux. Il faut donc savoir les analyser, et l’analyse spectrale le permet dans une certaine mesure. Cette nature se déclinera souvent sous les termes (signaux de bande étroite BE) qui sont des signaux de type sinusoïdal entretenu et sous le terme (signaux de bande large BL) qui sont des signaux de type impulsionnels. Nous verrons que cette distinction est relativement délicate lorsque le mélange de type de signaux différents est important. Comme par exemple des signaux impulsionnels mélangés à des signaux sinusoïdaux entretenus et des signaux 39 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu périodiques. C’est pourquoi des méthodes de mesure sont proposées ou même imposées par les normes. II.3 Susceptibilités aux perturbations II.3.1 Perturbations cohérentes à spectre large Le schéma de principe de l’appareil de mesure est alors le suivant dans la figure II.2 : OP MN Filtre De mesure ON P MN N OQ P MQ N Fig. II.2 : Schéma de principe d’un filtre de mesure. - Signal observé à l’entrée de l’appareil de mesure, -6 Signal d’entrée après filtrage, -E Signal mesuré après filtrage et détection. 2 #2 892. 2 | 2|'FG>8H2I (2.4) Qui représente la transformée de Fourier du signal d’entrée. - J Réponse impulsionnels du filtre –K2 Fonction de transfert du filtre (transformée de Fourier de J) Le signal filtré est donc donné par : 6 L J (2.5) (*) C’est l’opérateur de convolution, soit : 6 2 2 . K2 (2.6) 40 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu II.3.2 Produit de convolution La convolution possède les propriétés de commutativité, d’associativité et de distributivité d’une multiplication classique. Toutefois, la plus intéressante des propriétés est définie par le théorème de Plancherel. Ce dernier établit que la transformée de Fourier d’un produit de convolution correspond au produit simple et réciproque. La convolution correspond à l’effet d’un système physique sur un signal. Le signal de sortie est appelé produit de convolution. Il se définit par l’opérateur suivant : 7 6 L J 6 D R . J > RR (2.7) L’opération de convolution traduit le fait qu’un signal infiniment bref S à l’entrée d’un système dépendant du temps JR sera déformé pour obtenir un signal en sortie de durée finie. De plus, la causalité des systèmes physiques assure que le signal de sortie n’apparaitra pas avant le signal d’entrée comme le montre la figure II.3 : Entrée Sortie VP > PW D TP > PW TU D Fig. II.3 : Reponse impulsionnelle Cette définition simple, associée à l’équation (2.7), permet de montrer que la distribution de Dirac S représente l’élément neutre de la convolution. J L S J (2.8) 41 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu II.3.3 Inter-corrélation La dernière notion liée au traitement de signal que nous allons introduire dans cette première partie représente l'inter-corrélation de deux signaux (Eq. 2-9). Couramment utilisé par les "traiteurs de signaux", cet opérateur permet de vérifier la vraisemblance de deux signaux. Indirectement, l'inter-corrélation permet de détecter la présence d'un signal dans un autre. Nous verrons, en perspective, l'intérêt de ces méthodes pour l'analyse des convertisseurs, et pour la détection des sources de perturbations les plus pénalisantes au sein d'un équipement complexe constitué d'un ou de plusieurs convertisseurs. Ainsi nous avons : XYZ R 1 . [ > R 2.9 II.3.4 Représentation spectrale Quelle que soit la technique de calcul utilisée, nous avons choisi la convention la plus classique pour représenter la densité spectrale d'un signal. Ainsi, nous ne représenterons que les fréquences positives des harmoniques sur lesquelles l'amplitude maximale sera portée. Cette représentation permet, d'une part, une lecture simple du spectre et, d'autre part, de comparer, sous certaines conditions, les résultats de simulation aux spectres mesurés sur un dispositif réel (à partir d'un analyseur de spectre par exemple). II.4 Problématique CEM en électronique de puissance Le but dans cette partie c’est de définir la problématique CEM en électronique de puissance. Au début on cherche à comprendre l’origine et les chemins de propagation des perturbations électromagnétiques dans une structure d’électronique de puissance, ensuite on entame le rôle du RSIL dans le cadre de mesures normalisées et on s’intéresse aussi à l’étude du comportement spectral des signaux des points chauds dans le convertisseur statique. Ces signaux sont principalement de deux types : les trapèzes à fronts variables et les résonnances amorties 20. 42 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu II.4.1 Origine et chemins des perturbations électromagnétiques Pour comprendre l’origine des perturbations électromagnétiques, commençons par analyser le comportement spectral des formes d’ondes en électronique de puissance. La forme la plus élémentaire et la plus générique est l’onde trapézoïdale qui permet de définir des temps de montée et de descente plus facilement. Il est donc assez simple d’établir l’expression analytique de cette forme dans le domaine temporel et fréquentiel. Prenons l’exemple d’un signal trapézoïdal de période et d’amplitude # comme l’indique la figure. II.4 : kl A A/2 U T PN Nl Pm ml P Fig. II.4 : Représentation temporelle d’une forme d’onde trapézoïdale dissymétrique. On appelle ^ : Temps de montée. 6 : Temps de descente du trapèze dissymétrique (avec ^ _ 6 ). R : Durée d’impulsion. • Résultats et analyses L’expression du module de la transformée de Fourier du signal trapézoïdale est donnée par la relation (2.10) en posant ^ ` et 6 2. Son évolution en fonction de la fréquence est donnée sur la figure II.5 : Xa,^Eb #√2 de ^6 ghi4a^ ghi4aj^ ghi4a6^ f 4a^ . 4aj^ 43 . 4a6^ (2.10) Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu Amplitude nop 4.57K 1.00 4.57m 100KHz 1.0MHz DB(V(R1:2,0)) 10MHz 100MHz 1.0GHz Frequency Fréquence (Hz) Fig. II.5 : Représentation Spectrale des formes d’ondes en électronique de puissance (A=100, F=100KHz, ^ 100@;, 6 160@; ). D’après le résultat de simulation illustré par la figure II.5, on remarque que le spectre met en évidence l’étendue spectrale d’un signal trapézoïdale issu d’une commutation d’un interrupteur de puissance. Les fréquences de coupure sont liées aux temps de montées et de descentes et à la durée de l’impulsion R . Plus les commutations sont rapides ^ ' 6 très petits) plus ces fréquences de coupure se décalent vers les hautes fréquences du spectre et plus le couplage parasite entre la source de perturbation et l’environnement extérieur devient efficace. On peut dire pour les éléments parasites que leur effets sont négligeables en basses fréquences mais ils sont prépondérants en hautes fréquences. A chaque commutation des interrupteurs de puissance, des phénomènes de résonance apparaissent et les signaux parasites qui en découlent se présentent sous la forme de régimes oscillatoires. En diminuant alors le contenue haute fréquence du spectre, on pourra réduire l’efficacité des interférences électromagnétiques. Le signal trapézoïdal que nous venons d'étudier permet d'élaborer des formes plus complexes et surtout plus réalistes en électronique de puissance. En effet, les phases de transitions pendant les commutations ne sont jamais aussi brutales que celle du trapèze. 44 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu II.4.2 Phénomènes du régime transitoire On peut donner plus de réalisme à la source, en tenant compte de certains phénomènes parfois critiques, comme par exemple les oscillations présentes à l’ouverture : surtension aux bornes du transistor ou les phases de recouvrement de la diode qui sont visibles sur le courant ou la tension commutée. Si les applications spécifiques demandent une connaissance précise des caractéristiques des oscillations, leurs propriétés fondamentales seront similaires à celles des oscillateurs électriques classiques comme celui du circuit (R-L-C). C’est pourquoi l’étude de ce type d’oscillateurs garde tout son intérêt 4. Pour mettre en équation ce phénomène qui est constitué en série d’un générateur d’échelon dont la tension électromotrice est ∆ , d’une inductance s, d’un condensateur de capacité X et d’une résistance de valeur t, on utilise le schéma qui est donné sur la figure s II.6 : z t ∆ X Fig. II.6 : Schéma simplifié d’une transition. A partir de ce circuit électrique, nous pouvons poser les relations différentielles qui régissent ce système oscillatoire du deuxième ordre. Pour mener à bien ce calcul, la tension électromotrice ∆ est assimilée à une tension d’excitation∆ C uYv . uYv s. X. zv (. w x $y w7 x t. X. w$y w7 v w${ (2.11) (2.12) w7 Pour résoudre ce système, sachant que seul le régime transitoire nous intéresse, il est naturellement plus simple d’utiliser les transformées de Laplace et leur propriétés, on obtient alors la fonction de transfert | F qui définie le rapport entre les transformées de la tension de la capacité } F et celle de la source d’excitation uYv F dans laquelle F représente 45 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu l’opérateur de Laplace. | F 3 x 3~.! * Avec R t. X et a 3 |.} (2.13) A partir des es deux équations précédentes, on on obtient l’image dans l’espace de Laplace de la tension ,, en supposant que la variation variation de tension est instantanée. La tension d’excitation est alors constituée d’un échelon d’amplitude d’ ∆, dont la représentation représe fréquentiel est bien connue. F .} F . F. | . uYv F Avec uYv F ∆F (2.14) L'expression fréquentielle de cette tension dans le domaine de Laplace s'écrit: 3 ~ . ∆ 3~.! *x F . (2.15) L’expression (2.15) présentée sous cette forme possède une transformation de Laplace inverse qui est donnée par l’expression suivante : ∆. ' .7 . sin . Avec S | et a > S (2.16) La simulation du circuit en étude qui correspond à l’équation (2.16) est donnée sur la figure p V) II.7 : Temps (μ; Fig. II.7 : Représentation temporelle d’un système oscillatoire. 46 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu II.4.3 Rôle du RSIL Pour pouvoir mesurer les perturbations conduites on doit connecter l’équipement sous test à un RSIL. Le RSIL s’apparente à un filtre qui est inséré entre le dispositif sous test et le réseau fournissant l’énergie. Son rôle est multiple : Il doit isoler le réseau, sur lequel peuvent exister des perturbations de mode commun et de mode différentiel, de l’équipement sous test 20. Il doit présenter à la fréquence du réseau une chute de tension sortie/entrée inferieure à 5% de la tension nominale lorsqu’il est parcouru par le courant nominal. Enfin, il doit présenter une impédance de fermeture constante vis-à-vis des perturbations émises par le dispositif sous test, tant en mode commun que différentiel, et ceci indépendamment de l’impédance présenté par le réseau d’énergie. Le schéma équivalent de RSIL est donné sur la figure II.8 : 250μK Vers réseau 39 39 50μK 7.5μ 2μ 5 5 2μ 7.5μ 250μK Vers appareil sous test 470@ 50 50 Appareil de mesure 470@ 50μK Fig. II.8 : Schéma de principe du RSIL monophasé. Il existe plusieurs structures de RSIL, chacune est fixée suivant les spécifications des normes CEM relatives aux équipements testés et au domaine d’application. Le point commun à toutes les structures est l’impédance équivalente, qui va de 5 à 10K jusqu’à 50 à 30K. Cette valeur permet l’adaptation d’impédance des appareils de mesure tels que l’analyseur de spectre. L’impédance du RSIL est normalisée par le CISPR. La norme définit les limites de variation de cette impédance, mesurée entre une borne de sortie et la terre dans la gamme de fréquence 10K > 100K 21. 47 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu Le comportement fréquentiel du RSIL change en fonction de la fréquence. Ce changement est du à ses éléments capacitifs et inductifs. Puisque l’impédance de la branche de mesure définie par les normes CEM n’est pas stable 22 23, nous avons effectué la simulation sous Pspice afin de représenter l’évolution fréquentielle de l’impédance du RSIL, figure II.9. 60 Impédance 50 40 30 20 10 0 10KHz 100KHz V1(V1) / I(V1) 1.0MHz 10MHz 100MHz Fréquence (Hz) Frequency Fig. II.9 : Impédance de Mode Commun du RSIL monophasé. De ce fait, le choix d’une structure du RSIL reste toujours relatif à la norme concernée. Ainsi le comportement en fréquence doit être satisfaisant, avec une structure permettant de réduire la dimension des circuits simulés, tout en conservant la dynamique des grandeurs électriques. Dans la littérature, une structure simplifiée qui donne une satisfaction entière sur toute la plage fréquentiel, est souvent utilisée. Le RSIL permet d’effectuer une mesure combinée des perturbations de mode commun et de mode différentiel. Pour bien comprendre le principe de fonctionnement du RSIL, on peut s’intéresser au schéma simplifié de la figure II.10, valable pour des fréquences de signaux perturbateurs supérieures à 1MHz 20. 48 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu W p W p RSIL ⁄ Source De Perturbation > ⁄ Fig. II.10 : Principe de mesure des perturbations conduites avec le RSIL. Les perturbations conduites générées par le système sous test sont caractérisées par les tensions V1 et V2. En principe, les informations données par les tensions aux bornes des deux résistances ne sont pas identiques. D’un point de vue normatif, les deux mesures sont réalisées et l’amplitude la plus élevée est choisie afin de vérifier les niveaux d’émission par rapport aux spécifications (cette comparaison doit être effectuée pour chaque fréquence). La problématique CEM a été exposée à travers une brève description des perturbations électromagnétiques conduites et de leurs mesures normalisées avec RSIL. Ceci est néanmoins suffisant pour installer le cadre de notre étude. Le paragraphe suivant s’intéresse à décrire les outils d’analyse CEM généralement utilisés en électronique de puissance. II.5 Les outils d’analyse CEM en électronique de puissance W Pour la modélisation des circuits électriques, on distingue deux grandes tendances pour l’analyse CEM en électronique de puissance : La première consiste à simuler le fonctionnement du convertisseur à l’aide de quelque logiciel de simulation de type circuit tels que PSPICE ou SPICE ou SABER. Cette méthode permet de visualiser les formes d’ondes du convertisseur dans le domaine temporel (simulation temporelle). Alors que la représentation fréquentielle est obtenue par la transformée de Fourier rapide (FFT). Pour la simulation temporelle, les temps de calcul sont généralement très longs mais celle-ci permet d’intégrer des composantes passives et actives. 49 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu La deuxième tendance consiste à approcher le spectre des signaux perturbateurs directement dans le domaine fréquentiel, c’est le calcul fréquentiel. Cette méthode indique une linéarisation du fonctionnement du convertisseur en remplaçant la cellule de commutation par les générateurs de courant ou de tension équivalents. On introduit ainsi la notion de modélisation des sources de perturbations. L’utilisation de l’une ou l’autre de ces deux tendances est liée à l’objectif de l’étude. L’objectif est d’analyser les régimes transitoires apparaissant lors des commutations, surtout c’est de pouvoir à évaluer, dès la phase de conception, l’impact CEM du convertisseur. II.5.1 Modélisation CEM d’un convertisseur C’est par un exemple simple qu’on va illustrer ces deux tendances. On utilise un convertisseur pour l’étude, c’est une cellule de commutation élémentaire de type Hacheur en série avec le RSIL, le schéma électrique simulé est représenté sur la figure II.11. Ce circuit est alimenté par une source de tension continue } et la charge du convertisseur est représentée par une source de courant z parfaite. Il ya aussi des éléments résistifs, inductifs et capacitifs censés de rendre compte des effets dus aux couplages parasites hautes fréquences de la structure, permettant de représenter les imperfections des composants et de la connectique. Les impédances ¡¢ , 6 ' représentent le couplage parasite inductif au niveau de l’alimentation. Les impédances v£ ' v représentent le couplage parasite en mode commun et en mode différentiel, au niveau de la charge. On distinguera les impédances 6 ' représentant les impédances parasites qui sont liées à la commutation et à la génération des perturbations, alors que les impédances ¡¢ , v£ ' v représentent le couplage parasite extérieur, permettant aux perturbations de se propager vers la charge et vers l’alimentation. Avant tout, nous supposerons que le circuit est défini avec une association cohérente d'éléments pour éviter tout problème de convergence sur une durée quelconque, ce qui dans le cas d'une étude CEM est parfois assez difficile à mettre en œuvre. Pour être plus précis, nous savons que les problèmes de convergences sont en partie liés à une mauvaise association d'éléments réactifs qui, d'un point de vue dynamique, ne permettent pas de respecter les règles classiques d'associations des sources20. 50 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu ¡¢ R } s ¡¢ t ¡¢ S ¦u I L s6 t6 ¡¢ X¤¥b s ¡¢ t ¡¢ s v£ ?u t sv£ ¦ tv£ I Xv£ 6 z¢ s t¢ ¢ t ¦ ? t X v Fig. II.11 : Modélisation CEM et Représentation des effets de couplage parasite dans un Hacheur. Les deux paragraphes qui suivent vont permettre d’expliciter les deux méthodes d’analyse précédentes qui sont la simulation temporelle et fréquentielle. II.5.2 Analyse CEM des phénomènes de propagation des perturbations conduites • Simulation temporelle En utilisant la simulation temporelle, il est possible de décrire les mécanismes de génération des perturbations et de mettre en évidence l’influence des couplages parasites sur les chemins de propagation des perturbations conduites. Pour la simulation temporelle du convertisseur de la figure II.11 précédente on a utilisé le logiciel de simulation circuit PSPICE. Le schéma de la simulation est donné par la figure II.12 : on y voit les valeurs numériques des différents composants ainsi que l’amplitude des grandeurs électriques tels que la tension } 300 et z 5# alors que ces deux grandeurs sont découpées fréquence de 10K. 51 à la Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu Alimentation continue } Charge + Couplages parasites ¡¢ , 6 , ' v RSIL + Cellule de commutation L1 L3 L5 L8 L10 250uH 50uH 50nH 50nH 1uH C3 7.5u R1 39k C1 2u R3 5 V3 C5 0.47u D1 MUR460 L7 100nH R9 10 I7 5Adc R5 C8 200p 50 300Vdc R7 100m R8 R4 5 R2 39k R6 50 C4 7.5u V1 = 0 V2 = 15 V2 TD = 0 TR = 10n. TF = 10n PW = 50u PER = 100u C7 1.312m C2 2u C6 0.47u L2 L4 L6 250uH 50uH 50nH 25 M1 R10 5 IRFP450 C9 500p L9 0 50nH 0 Fig. II.12 : Schéma électrique simulé d’un hacheur série alimenté par une source Continue à travers un RSIL. Il est bien connu que les commutations des interrupteurs de puissance sont les principales sources des perturbations conduites. Il est donc important d’appréhender les éléments parasites de la diode et du transistor MOSFET susceptibles de jouer un rôle lors des commutations. Avant tout, nous supposerons que le circuit est défini avec une association cohérente d'éléments pour éviter tout problème de convergence sur une durée quelconque, ce qui dans le cas d'une étude CEM est parfois assez difficile à mettre en œuvre. Pour être plus précis, nous savons que les problèmes de convergences sont en partie liés à une mauvaise association d'éléments réactifs qui, d'un point de vue dynamique, ne permettent pas de respecter les règles classiques d'associations des sources. 52 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu Sur la figure II.13, on peut donner le spectre de perturbation de la tension aux bornes d’une branche du RSIL issus de la simulation d’un hacheur abaisseur. Nous avant utilisé un modèle de transistor IRFP450 proposé par le logiciel PSPICE et une diode de type MUR460 à été utilisée. Les deux modèles sont proposés dans la librairie du simulateur. Nous ne traitons ainsi que l'influence du modèle de transistor, dont les paramètres ont été ajustés à l'aide des données constructeur. Néanmoins, un ajustement manuel des éléments du schéma simplifié est nécessaire pour que cette méthode présente une représentation spectrale des perturbations sur le RSIL. Module pm§¨ no©p 100m 100 10m 80 40 100u 20 10u 10KHz 100KHz DB(V(L3:2,0)) 1.0MHz 10MHz 100MHz Fréquence Hz Frequency Fig. II.13 : Représentation spectrale des perturbations sur le RSIL. II.5.2.1 Modélisation de la diode La diode est un composant très fréquemment utilisé, non seulement indispensable mais omniprésent dans les systèmes d’électronique de puissance, tant en fonction de diode de roue-libre qu’en diode de redressement. Le modèle de diode de PSPICE ne prend pas correctement en compte les phénomènes essentiels comme le recouvrement et la phase de remontée du courant et de la tension 24 25. 53 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu Le schéma équivalent du modèle de diode de PSPICE est donné dans la figure II.14 : A tª X z K Fig. II.14 : Schéma électrique équivalent du modèle PSPICE pour la diode 24 25. Pour ce modèle, tª représente la somme des résistances d’accès à la jonction, la capacité X représente la somme de phénomènes capacitifs de la diode et z représente la source de courant qui dépend de la tension de jonction de la diode 24. Pour l’identification des caractéristiques dynamiques des diodes, nous avant utilisé le circuit électrique dans la figure II.15 26 27. Ce circuit réalise la commutation d’une cellule MOSFET/Diode, dans laquelle le transistor MOSFET de type IRFP450 et une diode de type MUR460 ont été utilisés. t} s z& ¬ ª t¢ Fig. II.15 : Schéma électrique de la commutation d’une diode de puissance28. 54 z« Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu L’inductance s représente les inductances parasites globales dans le circuit. C’est une inductance série introduite par les « pattes de la diode ». Suivant le schéma électrique présenté par la figure II.15, on peut établir l’équation qui décrit la maille de ce circuit on obtient 28 : s w¡7 w7 > ª (2.17) Si le transistor MOSFET n’intervient pas pendant la commutation ≫ ª , on a alors : s w¡7 w7 > (2.18) II.5.2.2 Modèle du transistor MOSFET Bien que le MOSFET (Metal-Oxide-Semiconductor Field-Effect Transistor) est un composant de puissance plus récent que la diode, le nombre de ses modèles est plus élevé et il est très communément répandu en électronique de puissance. Les premiers MOSFET datent de 1968 environ et il a eu de multiples évolutions depuis son invention 29. Ce transistor est couramment utilisé pour sa capacité à travailler à des fréquences élevées et son faible courant de commande de gâchette. Le MOSFET de puissance ne présente pas encore un modèle précis universel, comme dans le cas de la diode mais il ya deux grandes lignes à distinguer dans les modèles de MOSFET : une ligne de modèles comportementaux et une ligne de modèles physiques. En fait, le MOSFET de puissance ne peut être bien modélisé que par un système d’équations algébriques et différentielles. Depuis assez longtemps de nombreux modèles du transistor MOSFET de puissance ont été implantés dans les simulateurs tels que SPICE et SABER. Le modèle généré par PSPICE d’un MOSFET Canal-n est illustré par la figure II.16 30 31. 55 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu X¢w Drain D t X¢w X¤w D G D t® z Grille G D X¢b B Bulk X¤b tª S S Fig. II.16 : symbole d’un MOSFET canal-n. t¯ Source Fig. II.17 : Modèle PSPICE d’un Transistor MOSFET 18. Dans la figure II.17, on à un composant à quatre pattes, car les MOSFET de faible puissance possèdent, en plus des connexions habituelles, une connexion pour le substrat. Lors de l’utilisation du modèle de PSPICE, il est conseillé de connecter cette dernière à un potentiel au moins 15V en dessous du potentiel de la source du MOSFET. Ainsi, les capacités entre substrat et le transistor sont faibles, et n’influent pas sur les capacités des jonctions. La figure II.18, montre le circuit électrique utilisé pour relever les caractéristiques dynamique du MOSFET. Dans ce circuit, l’inductance s représente les inductances parasites globales dans le montage qui provoque l’oscillation à l’ouverture du MOSFET 27 28 30. t} ? t¢ C ®ª ª s ª tb£¥a7 Fig. II.18 : circuit de test servent à l’identification des paramètres dynamique du MOSFET 27. 56 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu On peut donc établir l’équation qui d’écrit la maille du circuit présenté dans la figure II.18 précédente. L’ouverture du MOSFET débute avec une décroissance de la tension de commande jusqu’au zéro. Par conséquent la tension aux bornes de ce composant augmente de 0 volt jusqu’à . Dans cette phase, la vitesse de croissance du courant peut s’exprimer par la relation (2.19) liant la tension ª , , les résistances t} ' tb£¥a7 . w¡7 w7 $° $°{ $°±²³´ $µ¶ |µ (2.19) II.5.2.3 Les éléments parasites du transistor MOSFET et de la diode W La diode à l’état bloqué est équivalente à la capacité parasite X . Cette capacité est communément appelée capacité de jonction ou de transition elle est située entre l’anode A et la cathode K de la diode. Le transistor MOSFET a des capacités parasites qui se situent entre son drain D et sa source Xª , entre sa grille G et sa source X®ª et entre son drain et sa grille X® , comme il est indiqué sur la figure II.19 : K D X® X Xª G X®ª S A Fig. II.19 : Localisation des capacités parasites de diode et du transistor MOSFET 20 30. Suivant les trois capacités précédentes, on peut donc définir la capacité d’entrée X¡bb et la capacité de sortie X·bb par la relation (2.20). Notons qu’à l’état bloqué, le transistor MOSFET est équivalent à ca capacité de sortie X·bb . 57 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu X¡bb X® X®ª X·bb X® Xª (2.20) Les modèles PSPICE du transistor MOSFET (IRFP450) et de la diode (MUR460) à recouvrement rapide sont utilisés pour les simulations temporelles. Le logiciel PSPICE propose en effet des modèles relativement précis de ces interrupteurs basés sur les équations physiques des semi-conducteurs. Nous retiendrons qu’au blocage sous 300V, le MOSFET est équivalent à sa capacité de sortie X·bb 35F et la diode est équivalente à sa capacité parasite X 7.5F. Généralement, les formes d’ondes issues d’une commutation élémentaire entre transistor et diode font apparaître deux phases principales. La première est la commutation proprement dite, c'est-à-dire le passage de la diode et du transistor à l’état bloqué ou passant. Suivant le type de commutation, cette phase correspond à la charge et à la décharge des capacités parasites de ces deux interrupteurs. La deuxième phase correspond à la propagation de la perturbation une fois la commutation terminée. Ce sont ces deux phases qui vont être analysées dans le paragraphe suivant. II.5.2.4 Commutation à la mise en conduction du MOSFET Pour l’analyse des phénomènes, on s’intéresse aux grandeurs à l’entrée et à la sortie de la cellule de commutation. Les figures qui suivent montrent ainsi, pour la commutation à la mise en conduction du MOSFET, les formes d’ondes temporelles et fréquentielles des courants ? et ?u et des tensions ¦ et ¦u qui sont indiqués sur la figure II.11 précédente. • Formes d’onde temporelles des courant ¸ et ¹ La figure II.20 présente les formes d’ondes temporelles des courants ? et ?u pour la commutation à la mise en conduction du transistor MOSFET. Les résultats de simulations sont comparés avec ceux de la référence 20. 58 nos Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu a) 1é^u J»;' 2éEu J»;' Courant maximal imposé au blocage de la Diode ?u ¹ ¸ Résonance à 185 MHz Résonance à 10 MHz Temps us b) Fig. II.20 : Les courants ? ' ?u pour la commutation à la mise en conduction du MOSFET. a) Résultats issus de la référence20. référence b) Nos résultats de simulation. • Formes ormes d’ondes fréquentielles des courants ¸ et ¹ La figure II.21 présente les formes d’onde fréquentielles des courants ? et ?u pour la commutation à la mise en conduction du transistor MOSFET, les résultats de nos simulations sont comparés avec ceux de la référence 20. 59 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu a) 10MHz ¹ 185M ¸ Fréquence (Hz) b) Fig. II.21 21 : Courants ? et ?u pour la commutation à la mise en conduction MOSFET. a) Résultats issus de la référence b) Nos résultats de simulation. On constate qu’il existe deux phases : la première phase,, qui correspond à la commutation proprement dite, dite débute lorsque le courant ?u commence à évoluer jusqu’à atteindre la valeur maximale imposée par la diode lors du phénomène de recouvrement inverse. Pendant ce temps, la tension aux bornes de MOSFET commence à décroitre à cause de la chute de tension occasionnée par les inductances inductan parasites s6 ' s de la maille de commutation du potentiel électrique du point milieu de la cellule de commutation qui sont à l’origine de la charge et de la décharge de la capacité parasite X de Mode ode Commun. Pour la commutation à la mise en conduction du MOSFET, il s’agit de la décharge de X pour une tension ¦ décroissante. 60 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu • Formes ormes d’ondes temporelles des tensions ¼¹ ¹P ¼P La figure II.22 présente les formes d’ondes temporelles des deux tensions ¦u ' ¦ pour la commutation à la mise en conduction du transistor MOSFET. MOSFET a) 1é^u J»;' 2éEu J»;' ¼¹ ¼l Résonance à 185MHz n¼l n nP Résonance à 10MHz Temps μ; b) Fig. II.22 : Tensions ¦u '¦ pour la commutation à la mise en conduction du MOSFET. a) Résultats issus de la référence b) Nos résultats de simulation. • Formes d’ondes fréquentielles réquentielles des tensions ¼¹ ¹P ¼P La figure II.23 présente les formes d’ondes fréquentielles des deux tensions ¦u ' ¦ pour la commutation à la mise en conduction du transistor MOSFET. MOSFET 61 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu a) 10MHz ¼l 185MHz ¼¹ b) Fréquence (Hz) Fig. II.23 II.2 : Tensions ¦u ' ¦ pour la commutation à la mise en conduction du MOSFET. a) Résultats issus de la référence. référence b) Nos résultats de simulation. simulation Suivant nos analyses, on constate que quand la diode iode retrouve son pouvoir de blocage il y a une très forte variation de courant w¡½ w7 qui apparait dans la maille de commutation et la tension ¦ finit de décroitre. Alors on peut considérer à cet instant que la commutation est Eu terminée et que s’ensuit la 2éEu phase de propagation des perturbations turbations (deuxième phase). Cette forte variation de courant à l’entrée de la cellule est à l’origine d’une surtension aux bornes du bus continu comme le montre la figure II.21. Cette surtension est suivie d’un régime oscillatoire haute fréquence réquence à 185MHz qui est due à une interaction de mode différentiel entre l’inductance parasite équivalente de l’ensemble ensemble de la maille su¾ et la capacité parasite de la diode X . On peut également observer ce phénomène sur le courant parasite capacitif capaci ? se refermant par la terre. La fréquence d’oscillation peut être approchée par la relation suivante : 62 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu 23 3 4|½¿ }µ Avec : su¾ |ÀÁ |à 150K |ÀÁ |à (2.21) 2s (2.22) Le problème de trouver analytiquement cette fréquence 23 est lié au fait que la tension aux bornes de la diode est également fortement perturbée. Etant donné que la capacité parasite X de la diode est non linéaire, l’estimation de sa valeur ne peut être qu’approximative. Par ailleurs, la variation de la tension aux bornes de la diode est à l’origine d’une seconde interaction due aux éléments parasites de mode différentiel de la charge v£ . On peut voir cette interaction sur les formes d’onde temporelles et fréquentielles du courant ?u et de la tension ¦u la fréquence de celle-ci est donnée par la relation suivante : 2 3 4|y² |½¿ }y² 10.5K (2.23) Le circuit de la figure II.24 suivant montre les différents chemins de propagation des perturbations traduisant ces deux interactions de mode différentiel en couleur (bleu et vert). Sur ce circuit, on a remplacé le transistor MOSFET par un conducteur parfait (en négligeant la chute de tension à l’état passant et la diode par sa capacité parasite X . Le chemin qui est représenté en couleur (rouge) montre la propagation des perturbations de mode commun qui se referme par la terre, ce qui correspond dans ce cas à la décharge de la capacité parasite X due à la décroissance de la tension ¦ . s ¡¢ } 50 t ¡¢ ¦u s t X s6 sv£ tv£ Xv£ t6 50 ?u ? X¤¥b t s ¡¢ t ¡¢ s t X Fig. II.24 : Chemin de propagation de MC et de MD pour la Commutation à la mise en conduction du MOSFET. 63 I Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu L’analyse des formes d’ondes a permis de mettre en évidence les contraintes liées à la commutation à la mise en conduction du MOSFET. Cette commutation est dite « rapide » à cause du phénomène de recouvrement inverse au blocage de la diode. La présence de grandeurs fortement variables (courant et tension) implique par l’intermédiaire des couplages parasites des modes oscillatoires hautes fréquences susceptibles d’être très perturbants pour l’environnement extérieur au convertisseur. En plus, un phénomène oscillatoire apparait après l’ouverture du MOSFET. Ce phénomène est expliqué par l’effet de l’inductance de connexion dans le circuit. On peut dire que les phénomènes oscillatoires et à front raide du courant et de la tension sont à l’origine des perturbations électromagnétiques dans les dispositifs électroniques. Pour des raisons CEM, il est donc primordial de bien définir les variations de tensions courants w¡½ w7 , wÄÅ w7 et les variations de l’évolution du courant ?u et de la tension ¦ pendant la commutation à l’ouverture de ces éléments. II.5.2.5 Commutation au blocage du MOSFET Nous analysons maintenant les formes d’ondes pour la commutation au blocage du MOSFET. Les figures qui suivent nous montrent les formes d’onde des différents courants et tensions. Sur ces figures il apparait aussi le courant ? et la tension ¦ aux bornes de la diode. Dans ce cas on ne donne seulement que les allures temporelles. Notons tout d’abord que cette commutation est beaucoup plus lente que la précédente. • Formes d’ondes temporelles des courants , ¹ ¹P ¸ La figure II.25 présente les formes d’ondes temporelles des trois courants ?u ' ? pour le blocage du transistor MOSFET. 64 ? , Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu a) 1é^u Phase 2éEu Phase ¹ Résonance à 11.25MHz n¹ nP ¸ b) Temps μ; Fig. II.255 : Courants ? , ?u et ? pour la commutation au blocage du MOSFET. référence a) Résultats issus de la référence. b) Nos résultats de simulation. simulation Suivant les allures on peut déduire qu’il existe deux phases. phase . La première phase correspond à la remontée de la tension ¦ jusqu’à ce que celle-ci atteigne teigne la valeur de bus continu 300. Au même moment cela provoque la charge de la capacité parasite de mode commun X et aussi la tension de la diode ¦ commence à décroitre à partir de sa tension maximale imposée 300. Onn dit qu’il ya une décharge de la capacité parasite X jusqu’à ce que la tension ¦ s’annule. La diode devient alors conductrice et le courant dans celle-ci celle ci peut alors évoluer impliquant une variation du courant ?u . Le transistor MOSFET est équivalent à sa capacité de sortie X·bb et on peut enfin considérer que la 1é^u Phase, qui correspond aussi à la commutation proprement dite, est terminée. 65 Chapitre II • Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu Formes ormes d’ondes temporelles des tensions ¼¹ , ¼ ¹P ¼l La figure II.26 présente les formes d’ondes temporelles des trois courants ¦ , ¦u ' ¦ pour le blocage du transistor MOSFET, les résultats de nos simulations sont comparés au ceux de la référence. a) 1é^u Phase 2éEu Phase ¼¹ ¼ ¼l Résonance fortement amortie à 73MHz n¼l nP n¼ nP b) Temps µs Fig. II.266 : Tensions ¦ , ¦ ' ¦u pour la commutation au blocage du MOSFET. a) Résultats issus de la référence. référence b) Nos résultats de simulation. simulation La deuxième phase hase correspond encore une fois à la propagation de mode commun et de mode différentiel ifférentiel .Une oscillation apparait dans la diode iode sous forme d’onde du courant ? ¦ (voir figure II.25). Cette ette oscillation est due à la variation de tension ¬ aux bornes de la diode iode associée aux éléments parasites de la charge, alors la fréquence réquence peut être calculée par la relation (2.24). Cette interaction, qui n’est vue que par la diode et la charge (phase de roue libre), n’apparait pas à l’entrée du convertisseur au niveau du RSIL. R 66 Chapitre II 2Æ Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu 3 4|y² .}y² 11.25K (2.24) Il ya une autre variation du courant dans la maille de commutation w¡½ w7 qui induit une surtension aux bornes du bus continues suivie d’une phase d’oscillation fortement amortie (figure II.26). Cette oscillation est due cette fois-ci à une interaction entre la capacité de sortie X·bb du MOSFET et l’inductance parasite équivalente su¾ . La fréquence peut être approchée par la relation suivante : 2Ç 3 4|½¿ .}ȱ± 70K (2.25) Le circuit de la figure II.27 suivant présente les différents chemins de propagation des perturbations traduisant ces deux interactions pour la commutation au blocage du MOSFET. Dans ce cas la diode est remplacée par un conducteur parfait et le MOSFET par sa capacité de sortie X·bb . s ¡¢ t ¡¢ s sv£ t ?u } 50 ¦u 50 s ¡¢ s6 I Xv£ t6 X·bb X¤¥b t ¡¢ tv£ s ? t t X Fig. II.27 : Chemin de propagation des perturbations de mode commun et de mode différentiel pour la commutation au blocage du MOSFET. Nous venons de montrer dans cette partie le principe de génération des perturbations et l’identification des chemins de propagation dans une structure simple de convertisseur. Il a été possible grâce au logiciel de simulation de type circuit de mettre en évidence, à la fois dans le domaine temporel et fréquentiel, les différentes interactions entre les éléments parasites de la structure du convertisseur et d’en déduire les chemins de propagation des perturbations. 67 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu On retiendra que l’analyse des différentes interactions se fait naturellement à partir du moment où la commutation est terminée et que l’on peut remplacer l’un des deux interrupteurs par un conducteur parfait et l’autre par sa capacité parasite équivalente à l’état bloqué. Dans la partie suivante, nous allons présenter une méthode d’analyse permettant d’estimer le spectre des perturbations directement dans le domaine fréquentiel sans passer par la simulation temporelle. II.5.3 Calcul fréquentiel pour l’estimation du spectre des perturbations La deuxième tendance pour l’analyse CEM en électronique de puissance passe tout d’abord par une linéarisation du convertisseur qui est par nature un dispositif non linéaire étant donné les différentes phases de fonctionnement qui le composent. En effet, la détermination des grandeurs électriques directement dans le domaine fréquentiel ne peut se faire qu’à partir du calcul opérationnel et de la théorie des circuits linéaires. Il est alors nécessaire de disposer d’un modèle dynamique haute fréquence de la cellule de commutation représentative des sources de perturbations. II.5.3.1 Cellule de commutation en haute fréquence Dans une cellule de commutation parfaite, la démarche est simple, et repose sur la décomposition de sources de perturbations, et de chemins de propagations. Il existe deux sources de perturbations correspondant aux deux grandeurs électriques découpées. L’une est de type mode différentiel (source de courant), Elle est créée par l’ouverture et la fermeture de l’interrupteur et se propage de la cellule vers la source de tension. L’autre est de type mode commun (source de tension), Elle correspond à la variation de potentiel du nœud de la cellule de commutation. Ici, la cellule de commutation regroupe le MOSFET, la diode et la capacité de bus. Nous nous retrouvons alors avec un schéma simple de modélisation de deux sources de perturbations. 68 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu II.5.3.1.1 Principe de modélisation des sources de perturbations Sachant que l'objectif de la modélisation CEM est d'approcher le spectre des signaux perturbateurs, il semble très intéressant, pour ne pas dire idéal, de travailler directement et uniquement dans le domaine fréquentiel. Le principe de modélisation des sources de perturbations consiste à utiliser des générateurs de tension et/ou courant comme le montre la figure II.28. Ces générateurs serviraient à reconstituer le découpage des grandeurs électriques d’un interrupteur. Si l’on considère un interrupteur parfait, il se comportera soit comme une source de courant parfaite de valeur nulle à l’état bloqué, soit comme une source de tension parfaite de valeur nulle à l’état passant. z z Etat passant 0 Etat Bloqué I=0 Fig. II.28 : Comportement équivalent d’un interrupteur parfait. II.5.3.1.2 Définition des sources de perturbations L'approche par les modèles des sources de perturbations proposée consiste à remplacer la cellule de commutation par des générateurs équivalents. Ces générateurs représentent les signaux de puissance au sein de cette cellule, et engendrent, directement ou indirectement, les courants de mode différentiel et de mode commun. Prenons un exemple simple mais représentatif. Dans le cas du hacheur série, le mode différentiel est supposé généré par le courant absorbé sur le réseau ; il est donc naturellement représenté par un générateur de courant harmonique. L'origine des perturbations de mode commun étant plutôt due aux variations brutales du point milieu de la cellule, celles-ci sont représentées par un générateur de tension harmonique équivalent. Ces sources viennent ainsi se substituer à la cellule de commutation et au réseau d'alimentation. Elles contiennent les informations nécessaires sur la puissance et le découpage pour retranscrire, avec un certain degré de réalisme, les phénomènes susceptibles de générer les courants parasites recherchés. 69 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu Le problème est qu’il n’est pas possible d’associer ces générateurs pour rendre compte à la fois du découpage du courant et de la tension aux bornes d’un interrupteur. De ce fait, on ne raisonne non pas sur un interrupteur mais plutôt sur la cellule de commutation. commutation Cependant, nous pouvons apporter plus de réalisme aux sources, source , en tenant compte com de certains phénomènes parfois critiques, tels que les oscillations à l’ouverture présentes sur la tension aux bornes du MOSFET, ou les phases de recouvrement de la diode visible sur le courant commuté. La figure II.29 II. montre l’allure temporelle des sources urces de perturbation. p%ʪ«Ë Ì¡·wu 5. 0A Temps É; Temps É; Fig. II.29: Représentation temporelle des sources de Perturbations. Perturbations Dans ce cas là on considère les deux grandeurs électriques temporelles : ?u qui est le courant à l’entrée de la cellule de commutation et ¦b qui est la tension en sortie de la même cellule. On introduit une modélisation de cette cellule de commutation qui est représenté sur la figure II.30.. Le découpage du courant ?u et de la tension ¦b est modélisé par des générateurs fréquentiels réquentiels de courant cou zu et de la tension b . Ces générateurs représentent les sources de perturbations. ?u A ¦u M zu ?b A u ¦b B b B Fig. II.30 : Modélisation de la cellule de commutation ommutation par des générateurs équivalents. 70 zb M Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu Le modèle de la cellule de commutation peut être associé à celui de l’environnement du convertisseur. On parlera par la suite de schémas équivalents où toutes les imperfections des composants passifs et actifs (éléments parasites) pourront être incluses dans cette modélisation de type circuit. II.5.3.2 Modélisation de la structure du convertisseur On applique maintenant au circuit de la figure II.11 précédente, le principe de modélisation par des générateurs équivalents. Dans la cellule de commutation élémentaire, on peut choisir de placer le générateur de tension b pour modéliser, soit la tension ¦ aux bornes du MOSFET, soit la tension ¦ aux bornes de la diode car toutes deux subissent les discontinuités dues aux commutations. Dans notre cas on a fait seulement l’étude de l’emplacement du générateur b pour modéliser la tension ¦ au borne du transistor, ce principe de modélisation est illustré par la figure. II.31 : ¹ A zu >¦ A M M b ¦ ¹ B B Fig. II.31 : Emplacement du générateur de tension pour la modélisation du découpage de la tension en sortie d’une cellule de commutation élémentaire. La première phase consiste à remplacer la cellule de commutation par sa représentation fréquentiel équivalente, alors la figure II.32 donne le schéma équivalent pour l’emplacement du générateur de tension b , en incluant la modélisation haute fréquence du couplage parasite défini précédemment ¡¢a , 6 , ' v ainsi que le schéma équivalent de RSIL vu du convertisseur 50. 71 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu | ¡¢ 3 u A zu M 6 b z v | ¡¢ B Fig. II.32 : Modélisation de la structure fréquentiel du convertisseur. On peut dire que ce principe de modélisation néglige les capacités parasites des interrupteurs à l’état bloqué lors de la phase de propagation des perturbations qui est la deuxième phase. En réalité, les capacités parasites sont prises en compte implicitement pour l’estimation du wÄÅ w7 pendant la première phase qui correspond à la commutation. Mais en principe ces capacités ne peuvent pas intervenir dans la modélisation en haute fréquence de la structure. Les inductances parasites de la maille de commutation s6 ' s sont prises en compte pour l’estimation de w¡½ w7 lors de la première phase ; par contre ces inductances peuvent apparaitre dans la modélisation haute fréquence de la structure pour rendre compte de la surtension apparaissant aux bornes du bus continu à chaque commutation en courant. En effet, l’influence des inductances de filtrage du RSIL, encore une fois supposées parfaites, peut être négligée, car elle offre une impédance trop importante sur la gamme de fréquences qui nous intéresse. Nous allons voir maintenant comment appliquer cette méthode de résolution analytique à partir d’une représentation linéaires du convertisseur. II.5.3.3 Interaction mode commun et mode différentiel Commençons tout d’abord par introduire la notion de séparation des modes de propagation des perturbations que sont le mode commun et le mode différentiel. Ce principe est basé sur le théorème de superposition des sources que l’on utilise classiquement dans l’étude des circuits linéaires. D’un point de vue des perturbations conduites, cela consiste à 72 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu séparer physiquement les effets du découpage du courant des effets du découpage de la tension. On définit ainsi deux schémas équivalents et indépendants, l’un pour la propagation des perturbations de mode différentiel et l’autre pour la propagation des perturbations de mode commun. Ces deux schémas équivalents procède chacun leur propre générateur de perturbation. Pour le schéma qui représente la source de mode différentiel on y associe le générateur de perturbation zu car le découpage du courant ?u transite au niveau du bus continu. Pour le deuxième schéma on trouve la variation du potentiel électrique du point milieu de la cellule point M étant la principale source des perturbations de mode commun, on y associe le générateur de perturbations b . Toutefois, ces deux types de propagation “agressent“ simultanément le RSIL qui, rappelons le, se place en tant que victime. 1) Propagation en mode différentiel L’étude du schéma de propagation en mode différentiel donne la fonction de transfert, dont il faut faire l’hypothèse que le mode commun n’a aucune influence sur la circulation des courants de mode différentiel, ce qui implique que la source de tension b n’est pas considérée b 0, comme le montre la figure II.33. Dans ce cas la fonction de transfert de mode différentiel est déterminée en supposant qu’il n’ya pas de boucle de courant entre le convertisseur et la terre. 3 % | ¡¢ zu v£ 6 | ¡¢ Fig. II.33 : Schéma de Propagation en mode différentiel. La source de perturbations est donc représentée par le générateur de courant zu et les impédances ¡¢a , 6 , , ' v£ représentent le couplage parasite en mode différentiel. La tension perturbatrice % mesurée aux bornes du RSIL est calculée par la relation suivante : % 3 > > Í° .Íà .Íy² z ÎÍÏ Íy² Íà ÐÎÍÀÁ Ͱ ÐÍà ÍÏ Íy² u 73 (2.26) Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu 2) Propagation en mode commun C’est aussi de la même manière l’étude du schéma de propagation en mode commun c’est pour obtenir la fonction de transfert de ce mode, ce qui implique que la source de courant n’est pas considérée, comme le montre la figure II.34. Le courant zÑ se refermant par la terre du système et se répartie de manière symétrique de part et d’autre de l’alimentation au niveau du RSIL ne créant pas de transformation de mode, cela revient donc à négliger l’impédance parasite 6 du condensateur de filtrage du bus continue, 6 0. ¡¢ %} 3 b 3 | z | v£ v ¡¢ Fig. II.34 : Schéma de Propagation en mode commun. La source de perturbations est donc représentée par le générateur de tension b et les impédances ¡¢a , v , , ' v£ représentent le couplage parasite en mode commun. La tension perturbatrice %} mesurée aux bornes du RSIL est calculée par la relation suivante : %} $Ò $x > Í° Íy² ÍÏ ÎÍy² ÍÏ ÐÎÍ{Ó ÍÀÁ Ͱ ÐÍÏ Íy² ÍÏ b (2.27) II.5.3.4 Remarque sur la méthode de résolution analytique De la représentation linéaire du convertisseur et sous certaines hypothèse nous avons vu qu’il était possible de trouver les deux tensions perturbatrice % et %} de mode différentiel et de mode commun en fonction des sources zu ' b respectivement. Le but de séparation des deux modes permet d’estimer l’influence relative de chacun d’eux. En termes de conception, cette démarche permet de se focaliser séparément sur le filtrage de mode différentiel et de mode commun. Mais de part son principe, cette méthode reste très limitée en terme de domaine de validité fréquentiel. De plus, la définition des 74 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu fonctions de transfert deviendrait laborieuse si l’on voulait une meilleure précision. Par ailleurs, la définition fréquentielle des générateurs de perturbations zu ' b n’a pas été abordée ici pour la simple raison qu’il n’est généralement pas aisé d’exprimer analytiquement ces grandeurs en tenant compte de certains phénomènes physiques, comme le recouvrement de la diode au blocage, et qui influencent largement le spectre de perturbations vers les hautes fréquences. Aussi pour l’électronicien de puissance, il est souvent préférable de pouvoir visualiser les formes d’onde issues des commutations dans le domaine temporel. II.5.4 Périodes de découpage des courants et des tensions de perturbation Afin de présenter l’influence des différents temps caractérisant une onde de tension ou de courant sur le spectre de la tension dans le domaine de l’électronique de puissance, nous avons simulé le montage dont le schéma de principe est présenté par la figure II.11. Les courbes suivantes représentent les spectres des tensions et des courants pendant la période de découpage c’est-à-dire que l’on s’est basé sur les formes d’ondes issues de la première partie portant sur la simulation temporelle pour reproduire le plus précisément w¡ wÄ possible les d w7½ f ' wÅ lors de la première phase de la commutation. On rappelle que nous avons simulé des modèles précis du MOSFET IRFP450 et de la Diode MUR460 issus de la bibliothèque du logiciel PSPICE afin de prendre en compte les deux types de commutation sur la période de découpage. La figure II.35 donne la FFT calculée sur une période de découpage de la grandeur ?u. 1.0A Spectre du courant ¹ 1.0mA 10KHz I(L8) 100KHz 1.0MHz Fréquence (Hz) Frequency 10MHz 100MHz Fig. II.35 : FFT calculée sur une période de 100É; du spectre de courant ?u . 75 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu La figure II.36, donne la FFT calculée sur une période de découpage de la tension ¦ . 400V Spectre de la tension ¼l 1.0V 1.0uV 10KHz 100KHz V(I1:-,M1:s) 1.0MHz 10MHz 100MHz Frequency Fréquence (Hz) Fig. II.36 : FFT calculée sur une période de 100É; du spectre de tension ¦ . Le comportement du schéma équivalent pour la commutation au blocage est beaucoup moins précis. Ceci est dû à l’emplacement de l’impédance parasite de mode différentiel de la charge v£ qui ne correspond pas à la réalité. On peut en conclure, si on veut un schéma représentatif des phénomènes de hautes fréquences sur toute la période de découpage, qu’on a à négliger l’impédance parasite v£ , afin de modéliser correctement la commutation au blocage. La figure II.37 donne la FFT calculée sur une période de découpage du courant réelle ? . 100mA Spectre du courant ¸ 10mA 100uA 10uA 10KHz 100KHz -I(R10) 1.0MHz 10MHz 100MHz 655MHz Frequency Fréquence (Hz) Fig. II.37 : FFT calculée sur une période de 100É; du spectre de courant ? . 76 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu La figure II.38 donne la FFT calculée sur une période de découpage de la tension réelle ¦u . 10V Spectre de la tension ¼¹ 1.0V 10mV 1.0mV 10KHz 100KHz V(L8:1,0) 1.0MHz 10MHz 100MHz 655MHz Frequency Fréquence (Hz) Fig. II.38 : FFT calculée sur une période de 100É; du spectre de tension ¦u . II.6. Modélisation des chemins de propagation La modélisation des chemins de propagation correspond à la connexion électrique entre la cellule de commutation et le RSIL. L’étude des propagations des perturbations requiert une connaissance du comportement Haute Fréquence de tous les éléments composant le convertisseur. Parmi ces éléments on trouve les éléments passifs tels que les résistances, les capacités, les inductances et le routage. Ces éléments ne sont pas parfaits et possèdent des éléments parasites. Pour cette étude des chemins de propagation nous allons établir une modélisation réelle des résistances, des capacités et des inductances. Donc des simulations vont être effectuées dans le modèle fréquentiel sous le logiciel PSPICE, pour réduire les variations des impédances et des phases de ces composants en fonction de la fréquence. Tous les résultats obtenus vont être comparés avec ceux obtenus par les auteurs de la référence 29 qui utilisent le logiciel SABER dans leurs simulations. II.6.1 Les résistances Dans le domaine de l’électronique de puissance ou en électronique, les résistances sont les composants les plus communs dans les systèmes électroniques. Il existe donc trois types de résistances communément utilisées : les résistances en carbone, les résistances bobinées et les résistances en film métallique. La réponse fréquentiel pour une résistance idéale est une 77 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu phase nulle 0° pour toute la plage de fréquences. On donne l’expression de son impédance idéale quelle que soit la plage de fréquence qui est présenté par la relation rela suivante suivante: Õ° 2 t Ô (2.28) Cependant, le comportement réel des résistances diverge du modèle idéal à haute fréquence. Le modèle équivalent est constitué d’une résistance t^ parfaite en série avec une inductance sb comme le montre la figure II.39. II.3 . Nous prenons en compte l’inductance parasite sb crées par la résistance29. Inductance parasite en série avec la résistance sb 20BK t^ 812 Fig. II.39 : Schéma équivalent d’une Résistance dans le cas réel. réel Nous allons maintenant entamer une simulation qui donne le comportement fréquentiel d’une résistance t afin de mettre en évidence l’effet de la fréquence sur l’impédance de la résistance . Alors dans la figure II.40 on représente la variation fréquentielle de l’impédance en module d’un filtre métallique de résistance t 820. Module en Ohm a) b) Fréquence (Hz) Fig. II.40 : comportement HF en Module odule de l’impédance d’une Résistance réelle. 78 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu La figure II.41 présente la variation de l’impédance en phase de la résistance. a) Phase en degré 100 b) 80 40 0 Fréquence (Hz) Fig. II.41 : comportement HF en phase hase de l’impédance d’une même Résistance réelle. réel a) Résultats issus de la référence 29. b) Nos résultats de simulation. simulation • Analyses Pour l’analyse on constate qu’en basse fréquence au-dessous au dessous de 23 , 23 - 1K comme le montre la figure II.42, l’inductance parasite sb est en court circuit, donc le comportement de la résistance est proche de celui d’une résistance idéale, sa valeur reste constante. Nous voyons que la résistance a un comportement inductif tif au-dessus au de 23 , 23 × 1K et quand la fréquence augmente l’impédance de l’Inductance domine et l’amplitude du module augmente de 209/é(»' tandisque l’angle de phase s’approche de +90°. La modélisation haute fréquence de la résistance est fidèle à la mesure sur toute la plage de fréquences, entre 150 kHz et 30 MHz. 79 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu Module en dB 209/é(»' t Phase 90° Comportement inductif d’une Résistance en HF 23 0° 23 Fréquence (a) Fréquence (b) Fig. II.42 : Comportement HF d’une résistance réelle : le modèle prend en compte le module de l’impédance (a) et la phase de l’impédance (b). • Solution pour dépollution La solution pour stopper cette augmentation du module et de la phase consiste à utilise des capacités de filtrage qui sont utilisées pour les dépollutions de mode commun et du mode différentiel. Dans l’absolu le module de l’impédance diminue linéairement en fréquence de >209/é(»' jusqu’à devenir minimal, et le déphasage approche de -90°. Son impédance complexe peut être exprimée par la relation suivante : 3 5.v. (2.29) II.6.2 Les capacités Le modèle du circuit équivalent pour le comportement réel de la capacité est montré sur la figure II.43. Ce modèle est constitué de trois composantes en série : l’inductance parasite sb , une Résistance parasite tb et une capacité X^ . sb 12@K tb 30B X^ 120@ Fig. II.43 : schéma équivalent d’une capacité dans le cas réel. Dans les figures qui suivent nous donnons les variations fréquentielles de l’impédance d’un film en polypropylène de capacité 100nF, obtenues par simulation. Dans la figure II.44 on donne le comportement haute fréquence en module de l’impédance d’une capacité. 80 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu Module en Ohm a) 2D b) Fréquence (Hz) Fig. II.44 : comportement HF en Module odule de l’impédance d’une Capacité. La figure II.45 donne le comportement de haute fréquence en phase de l’impédance de la capacité. a) 81 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu Phase en degré 300d 40 200d0 >40 >100 100d b) 10KHz 100KHz P(V1(V1)/I(V1)) 1.0MHz 10MHz 100MHz Fréquence (Hz) Frequency Fig. II.45 : comportement HF en Phase de l’impédance d’une même Capacité. a) Résultats issus de la référence 29. b) Nos résultats de simulation. Suivant l’analyse effectuée on constate que lorsque la fréquence du signal appliqué augmente à partir de la base fréquence, l’impédance de la capacité domine et décroit linéairement de >209/é(»', dans ce cas l’inductance parasite en série est négligeable. A la fréquence de résonance 2D montrée sur la figure et qui est donné par la relation : 2D 3 (2.30) 4√|} En réalité l’impédance de l’inductance sb est égale à l’impédance de la capacité X^ , l’impédance de la capacité égale à tb comme le montre la figure II.46 ci dessous. Quand on dépasse la fréquence de résonnance 2D , l’impédance de l’inductance sb domine et augmente à 209/é(»', alors l’inductance de la capacité est négligeable et sa phase se rapproche de +90°. 82 Chapitre II Module en dB Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu Phase 209/é(»' (»' >209/é(»' +90° Comportement inductif d’une capacité en HF tb X»F»(??2 z@Ø(?2 2D -90° X»F»(??2 Fréquence z@Ø(?2 2D Fréquence a) b) Fig. II.46 : Comportement HF d’une capacité réelle réel : le modèle en compte le module de l’impédance a) et la phase de l’impédance b). D’après les deux figures précédentes du comportement haute fréquence d’une capacité réelle du modèle en compte le module de l’impédance et la phase de l’impédance. On peut les présenter er en une seule figure igure pour mieux voir en même temps les caractéristiques des deux allures et la fréquence 2D qui est représenté sur la figure II.47 II.4 obtenus par simulation. Phase en degré Module Phase WWn WWW >WWn Module en Ohm Wn 100 Module en Ohm Phase en degré WW 10 . W W. 2D 1 W. W. W 10KHz a) b) Fréquence (Hz) 100KHz 1MHz 10MHz 100MHz Fréquence (Hz) Fig. II.47 : Comportement fréquentiel de l’impédance de la capacité du modèle PSPICE. PSPICE b) Résultats issus de la référence 29. a) Nos résultats de simulation. simulation 83 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu On peut dire qu’au-dessus dessus de la fréquence de résonance 2D , la capacité a un comportement purement inductif. II.6.3 Les inductances Le module de l’inductance est l’inverse de la capacité car il croit linéairement en fonction de la fréquence de 209/é(»', , avec une phase qui tend vers +90° sur toute la plage de fréquences. L’impédance de l’inductance est donnée par l’équation: 8s (2.31) En réalité, le comportement de l’inductance fait intervenir trois éléments : la résistance série du fil tb en série avec l’inductance propre s^ et le tous en parallèle avec une capacité parasite X comme me le montre la figure II.48. II.4 X 12.2F s^ 14.7ÉK tb 632.4B Fig. II.48 II.4 : schéma équivalent d’une inductance réelle. réel Nous montrons les variations fréquentielles de l’impédance d’une inductance réelle Module en Ohm dont la valeur vaut 15É; sur la figure II.49. II.49 a) Fréquence (Hz) 84 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu WWn Phase en degré ÜWn ÚWn Wn >Wn >ÛWn >WWn b) Fréquence (Hz) Fig. II.49 : Comportement HF d’une inductance réel : le modèle en compte le module de l’impédance a) et la phase de l’impédance b). b) Nous les comparons aux résultats obtenus par simulation. simulation On peut les présenter er sur une seule figure pour mieux voir en même temps les caractéristiques des deux allures ainsi que la fréquence 2D . Phase en WWn degré WWÙ Module en Ohm WÙ W Phase en degré Module en Ohm Ù W. W. W Ù WÙ W WÙ ÜWn ÚWn W Wn >Wn >ÛWn W. W >WWn Fréquence (Hz) a) Inductance simulée. Module Phase b) Inductance réelle. 2D WÝÞ Fréquence (Hz) Fig. II.50 : comportement fréquentiel de l’impédance inductive d’une inductance a) Résultats issus de la référence 29. b) Nos résultats de simulation. 85 Chapitre II Comportement CEM D’un convertisseur statique Alimenté en continu Maintenant nous sommes en possession de modèles hautes fréquences précise de l’ensemble des composants passifs étudiés précédemment. La modélisation du convertisseur passe aussi par la prise en compte du routage. Ce routage permet la liaison entre chaque élément passif et actif. En BF, le routage est considéré comme une résistance de faible valeur. En haute fréquence, il faut le remplacer par des inductances et des capacités parasites. II.7 conclusion La problématique CEM appliquée à l’électronique de puissance ainsi que les principaux outils d’analyse ont été présentés dans ce premier chapitre. Les fortes variations de tension ¦/ et de courant ?/ générées par les commutations des interrupteurs de puissance associées aux divers modes de couplages parasites internes à la structure engendrent des perturbations électromagnétiques. Nous avons ainsi étudié les mécanismes de génération des perturbations (sources) et identifié les chemins de propagation les plus critiques à l’aide de l’outil de simulation dans le domaine temporel. Une fois la source de perturbations et les différents modes de couplage bien connus, il est alors possible de prédire le niveau de perturbations du système de conversion directement dans le domaine fréquentiel de manière analytique. Pour cela, il est nécessaire de linéariser le fonctionnement du convertisseur en remplaçant la cellule de commutation par un modèle de sources équivalentes utilisant des générateurs de courant et/ou de tension. Une résolution analytique sous formes de fonctions de transfert a été proposée. A partir de là, nous avons envisagé de concilier ces deux méthodes d’analyse. Le fonctionnement du convertisseur peut être simulé dans le domaine temporel à partir du modèle de sources équivalentes. Les premiers résultats assez prometteurs permettent de justifier l’utilisation d’une telle méthode pour la modélisation CEM d’un système d’entrainement à vitesse variable. 86 Chapitre III Modélisation de l’association Variateur de vitesse-machine asynchrone Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone III.1 Introduction Le moteur asynchrone est le plus utilisé dans le domaine des puissances supérieures à quelques kilowatts car il présente de nombreux avantages tels que : robustesse, construction simple, faible coût, etc.… En outre l’apparition dans les années 80 des variateurs permettant de faire varier la fréquence de rotation dans une large gamme a favorisé énormément l’extension de son domaine d’application. En effet, l’ensemble convertisseur de fréquencemoteur asynchrone est actuellement la source principale d’énergie mécanique de nombreux 32. procédés industriels, entre autres : traction électrique, laminoirs, levage, pompage, etc.… On s’intéresse dans ce troisième chapitre à la modélisation CEM d’un système d’entraînement à vitesse variable. On entend par modélisation CEM une modélisation haute fréquence correspondant à l’étude des perturbations conduites définie sur une plage fréquentielle de 150 – 30 . L’objectif de cette étude est la détermination du niveau des émissions conduites. Dans la plupart des cas, l’étude se fait directement dans le domaine fréquentiel pour une estimation rapide du spectre de perturbations. La modélisation haute fréquence de l’ensemble du système, orientée " circuit " pour la simulation sous PSPICE, fera différents constituants du système (machine asynchrone, câble et variateur de vitesse) 20. donc l’objet de ce chapitre. A cet effet, nous allons dans un premier temps décrire les III.2 Constitution de la machine asynchrone La machine asynchrone est constituée des principaux éléments suivants : le stator (partie fixe, constituée de disques en tôles magnétiques portant les enroulements chargés de magnétiser l’entrefer) ; l’entrefer constitue la partie amagnétique (c’est de l’air), qui doit être d’épaisseur la plus faible possible (de l’ordre du millimètre) assurant la séparation mécanique entre le stator et le rotor ; le rotor (partie tournante, constituée de disques en tôles magnétiques empilés sur l’arbre de la machine porté sur des enroulements) sous-ensembles 32. les organes mécaniques permettant la rotation du rotor et le maintien des différents 87 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone III.3 Association Convertisseur - Machine asynchrone fréquence statorique (fréquence de la tension d’alimentation du moteur) et de la fréquence Dans le cas des moteurs asynchrones, la vitesse de rotation du rotor dépend de la des courants rotoriques (donc de la charge). Le convertisseur de fréquence (onduleur) permet la variation de la fréquence et de l’amplitude et même la forme de la tension appliquée au moteur électrique, ce qui permet la variation de sa vitesse de rotation. Cette caractéristique assure l’augmentation de l’efficacité du système en permettant la variation de la vitesse de rotation désirée par l’application de la tension convenable (sans recours à un système de freinage auxiliaire). Dans un onduleur, le type d’interrupteur à base de semi-conducteurs, pour l’ouverture et la fermeture du circuit, est choisi selon la fréquence de commutation désirée, le niveau de charge alimentée par l’onduleur (source de courant ou source de tension) 32. puissance désirée par le système d’utilisation et la nature de la source d’alimentation et de la Les variateurs de vitesse que nous étudions sont destinés à des applications classiques dont les sources d'alimentation sont alternatives. Naturellement, suivant la puissance demandée et le contexte dans lequel est utilisé le convertisseur, la source peut être monophasée ou triphasée. Quel que soit le nombre de phases de l'alimentation, ces convertisseurs sont constitués d'un étage de redressement à diodes ou à thyristors. Dans un onduleur triphasé, il y a six interrupteurs. Chacun est connecté soit à un niveau de potentiel haut (positif) ou à un niveau de potentiel bas (négatif). Cela permet à la tension de phase et aussi au courant de phase, à la sortie de l’onduleur, de comporter une alternance positive et une autre négative [32]. La structure du variateur de vitesse étudié est classique puisqu'elle comprend un premier étage de redressement non commandé, suivi d'un convertisseur triphasé à modulation de largeurs d'impulsions (MLI), sans oublier la charge constituée d’un moteur asynchrone et de son câble d'alimentation. Les travaux de modélisation CEM des onduleurs triphasés sont nombreux et ont pour objectif commun la réduction des perturbations générées par ce type études expérimentales associées à des simulations temporelles 4. Le schéma de la (figure d'équipement. Toutefois, l'approche généralement utilisée est basée essentiellement sur des III.1), présente la structure générale qui permet de réaliser la variation de vitesse. 88 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone Pont Redresseur Filtre Convertisseur Câble moteur Moteur Source électrique AC monophasée ou triphasée Refroidisseur Fig. III.1 : Structure de l’alimentation d’un moteur pour la variation de vitesse 4 20 9. Plan de masse Source des perturbations Afin d’estimer les perturbations conduites dans ce système de variation de vitesse, il est nécessaire de proposer des modèles hautes fréquences de chaque partie du dispositif pouvant être par la suite simulés dans le domaine temporel dans l’environnement PSPICE. Dans la partie suivante, nous allons présenter la modélisation des sources de perturbations de l’onduleur de tension triphasé à partir du modèle équivalent de la cellule de commutation utilisant des générateurs de tension et de courant présentés au deuxième chapitre. III.4 Modélisation des sources de perturbation de l’onduleur Nous avons vu dans le deuxième chapitre les principaux mécanismes CEM d'un convertisseur élémentaire ne possédant qu'une seule cellule de commutation, le hacheur série. Dans le cas d'un onduleur triphasé, la démarche reste identique ; c'est l'analyse à trois composantes "source-chemin-victime" qui permet d'élaborer un schéma équivalent pertinent. Dans cette étude, le RSIL représente évidement toujours la victime qui se situe à l'interface entre le réseau d'alimentation et l'équipement testé. Les sources, quant à elles, sont relativement simples à localiser puisqu'elles sont encore une fois associées aux interrupteurs derniers provoquent 4. de puissance et plus précisément aux fortes variations de potentiels et de courants que ces En effet, nous allons voir que la charge constituée d'un système triphasé de conducteurs et d'une machine asynchrone représente l'un des principaux trajets pour les courants parasites. Pour la gamme de fréquences sur laquelle cette étude s'appuie, nous pouvons définir un 89 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone schéma électrique équivalent dans le domaine fréquentiel par des impédances équivalentes qui, à l'aide des sources localisées, permet de linéariser le convertisseur. On rappelle que la méthode de modélisation des sources de perturbations par des générateurs équivalents de perturbations représentant d'une part les fortes variations de potentiel du point milieu M, considérés comme une cause directe des courants de mode commun, et d'autre part les variations de courant générées par le découpage du courant de puissance absorbé par la charge. Cette modélisation a pour objectif la linéarisation du fonctionnement du convertisseur pour le calcul du spectre de perturbations directement dans le domaine fréquentiel. Dans notre cas, cette représentation de la cellule de commutation va permettre de simuler le fonctionnement du convertisseur dans le domaine temporel. La solution qui a donc été retenue équivalents , de la figure III.2. est de représenter les tensions de sortie de l’onduleur par les générateurs de tension On s’intéresse dans l’ensemble de ce chapitre principalement à la propagation des perturbations de mode commun. On suppose par ailleurs que le chemin de propagation en mode commun est symétrique. Cela revient à négliger l’impédance parasite du condensateur de filtrage. Cette symétrie se situe notamment au niveau des cellules de commutation qui, contrairement à celle du hacheur série que nous avons déjà présenté, possède deux interrupteurs identiques ayant la même fonction et commandés de façon complémentaire. A ! A B M M N O B N O Fig. III.2 : Modélisation des sources de perturbations d’un onduleur de tension triphasé. 90 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone découpage MLI de la tension continu ! par les trois générateurs de tension équivalents. L’objectif de ce qui va suivre est de montrer comment il a été possible de reconstituer le III.4.1 Elaboration des sources de perturbations en tension Nous allons détailler, dans ce paragraphe, comment décrire le principe de modélisation des sources de perturbations par des générateurs de tension équivalents pour chaque bras de un temps de montée " et un temps de descente # sur une période de découpage T. Les trois l'onduleur. Cela consiste à supposer une forme d’onde simplifiée de forme trapézoïdale avec sources de tensions que nous venons de présenter sont définies dans le domaine fréquentiel à l'aide de transformées de Laplace usuelles. La démarche est donc identique à celle présentée dans le paragraphe II.2.1 du second chapitre. Les temps de commutation en tension ne sont généralement pas constants et évoluent en fonction du niveau de courant à commuter. Pour une commutation entre transistor et diode sur une période de découpage, il existe une commutation rapide et une commutation lente qui correspond respectivement à la mise en conduction et au blocage du transistor. La commutation à la mise en conduction du transistor est dite rapide ou « dure » à cause du phénomène de recouvrement inverse au blocage de la diode. Le niveau de perturbations généré est beaucoup plus élevé que pour la commutation lente. La variation de la tension en fonction du temps $% $& est pour ainsi dire quasi constante et ne varie pas en fonction du niveau de courant à commuter contrairement à la commutation lente qui en dépend directement. L’idéal serait alors de construire un modèle où l’évolution de commuter 20. la tension durant la commutation lente serait en fonction du niveau de courant à En supposant dans un premier temps que les instants d'amorçage et de blocage sur une période de découpage soient connus, nous pouvons utiliser la relation 3.1. Cette expression et les fronts relatifs aux commutations sont réglables 4. permet de décrire dans le domaine fréquentiel un signal trapézoïdal dont la position, la largeur 91 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone Pour représenter ce que nous avons défini comme la tension de sortie des bras l'évolution des créneaux au cours du temps. Les instants de commutation '## '( régis par d'onduleur et de ce fait les sources de perturbations de l'onduleur, il faut correctement définir les stratégies de commande, changent d'une période de découpage à une autre comme il est montré à la figure III.3. Commutation rapide Commutation lente dépend du niveau de courant à commuter " # '( ./ '## Fig. III.3 : Découpage de la tension de sortie de l’onduleur. noterons '(* l’instant correspondant à la mise en conduction du transistor et '##* celui Cette figure représente un trapèze élémentaire. Ainsi pour la è) période étudiée nous donnée par l'expression 3.1 dans laquelle + représente le nombre entier de périodes de relatif au blocage de ce dernier. La décomposition harmonique sur toute la période étudiée est découpage comprises dans la fenêtre temporelle étudiée. Le choix de la fenêtre temporelle d'étude, sur laquelle est déterminée la représentation fréquentielle ci-dessus, n'est pas arbitraire et dépend fortement des principales fréquences de fonctionnement telles que la fréquence de découpage ou la fréquence des courants statoriques du moteur que nous cherchons indirectement à imposer. fréquence du réseau " . Sa représentation spectrale ne doit alors être étudiée que pour les Le signal est composé de la somme totale des perturbations, possède nécessairement la multiples de " . Ainsi, la fréquence continue ν est alors remplacée par la fréquence discrète ,. " dans laquelle , représente le rang de l'harmonique. 92 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone G9 0 1 . 2 HIJ 9:.; ., sin 6 7 " 8 . . # . , 9:.; B sin 6 C D. . 2EF. , 7&<==* >&? 8 .( @A 7&<0* >&= 8 .( @A K3.1L D’après la relation ci-dessus, nous pouvons remarquer que la somme n'influence pas la temps de montée et de descente, respectivement " # , n'ont pas d'influence sur les plus dynamique fréquentielle de l'enveloppe du spectre. De plus, les sinus cardinaux associés aux décroissance inversement proportionnelle à la fréquence, soit 20MNO par décade. Pour des basses fréquences puisque leurs arguments restent très faibles. Le spectre possède alors une vitesse de décroissance du spectre 4. fréquences plus élevées, le dénominateur des sinus cardinaux intervient en augmentant la III.4.2 Mise en œuvre du circuit de commande P III.4.2.1 Principe Le principe consiste donc à utiliser des générateurs de tension commandés en tension associés à un circuit de commande permettant de reconstituer le découpage de la tension avec des temps de montée et de descente constants sur toute la période de fonctionnement de l’onduleur. La mise en œuvre du circuit de commande pour le modèle sera le plus proche possible d’une commande réelle. On pourra tenir compte par exemple des temps de garde introduits entre les interrupteurs d’un même bras du convertisseur. III.4.2.2 Etude des temps de garde Le principe de mise en œuvre pour la commande des générateurs de tension équivalents ayant été présenté, nous allons voir maintenant l’inconvénient que présente ce type de modèle concernant la génération « des temps morts ou temps de garde ». Pour cela, nous allons revenir sur les formes d’onde idéalisées issues d’une commutation entre transistor et diode. Le schéma de la figure III.4, présente le détail de la commutation dans un bras d’onduleur. Ce bras est composé de deux interrupteurs bidirectionnels en courant et unidirectionnel en tension comme le montre la figure III.4.a. Chaque interrupteur est composé d’un transistor IGBT et d’une diode en antiparallèle. 93 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone W . Q W . Q U Commutation bras d’onduleur W Vers W 0 a) Bras d’onduleur O . Vers Q T0 W Vers W N Q Vers . O Q Vers . T0 N . Vers Q b) Commutation en fonction du signe du courant de sortie . Fig. III.4 : Différents types de commutation d’un bras d’onduleur à IGBT. commutation se passe entre le transistor du haut et la diode du bas . Q si le courant Une commutation fait toujours intervenir un transistor et une diode. Plus précisément, la est positif, ou entre le transistor du bas et la diode du haut . Q si le courant est négatif commandes des transistors . . est notée RS"$ . Analysons maintenant les formes d’onde comme le montre la figure III.4.b. L’introduction du temps de garde entre les deux commutation de la tension de sortie en bleu sur la figure III.5. idéalisées issues de la commutation entre transistors et diodes. On s’intéresse aux instants de T 0, commutation entre . Q (figure III.5.a) : Le transistor . n’est pas commandé initialement (instant J ). C’est donc la diode Q qui et la tension est nulle. Le transistor . entre en conduction dès l’instant où la commande de . passe au niveau haut (instant ). La tension passe alors conduit le courant positif de 0 à U . Elle repasse ensuite de U à 0 lorsque la commande de . repasse au niveau bas (instant ). L’évolution de la tension de sortie évolue uniquement en fonction du signal de commande de .1 et ne dépend à aucun moment de celui de . . V 0, commutation entre . Q (figure III.5.b) : Initialement (instant J ), c’est le transistor . qui conduit le courant négatif et la tension est nulle. A l’instant initial J , la commande de . passe au niveau bas et la commutation se 94 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone fait entre . Q . La tension passe alors à U . Elle repasse ensuite de U à 0 lorsque la commande de . repasse au niveau haut (instant ). Cette fois ci, l’évolution de la tension de sortie évolue uniquement en fonction du signal de commande de . et ne dépend à aucun moment de celui de . . . . RS"$ Modèle J . Modèle a) Commutation entre . Q lorsque . T 0. RS"$ Modèle J Modèle b) Commutation entre . Q lorsque V 0. Fig. III.5 : Effet des temps de garde sur les formes d’ondes temporelles-Comparaison entre modèle et réel. Finalement, on peut dire que la tension de sortie (en bleu) évolue uniquement en - du transistor . si T 0 (Commutation entre . Q ) fonction de la commande : - du transistor . si V 0 (Commutation entre . Q ) 95 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone Il apparaît alors une dissymétrie dans la forme d’onde de la tension suivant que le courant de sortie est positif ou négatif. La figure III.5, montre que la tension de sortie issue du modèle (en vert) et la tension de sortie correspondant au fonctionnement réel de la cellule de commutation (en bleu) n’évoluent pas au même instant. Suivant le signe du courant, deux cas apparaissent : - Pour le premier cas, T 0, la tension de sortie issue du modèle (en vert) est prolongée sur une durée correspondant au temps de garde par rapport à la tension de sortie de la cellule de commutation (en bleu). - Pour le deuxième cas, V 0, la tension de sortie issue du modèle (en vert) est diminuée d’une durée correspondant au temps de garde par rapport à la tension de sortie de la cellule de Ceci étant, la largeur du créneau de la tension influence uniquement la partie basse commutation (en bleu). alors du rapport entre - et RS"$ . C'est-à-dire que si - >> RS"$ (ce qui parait tout à fait fréquence du spectre des perturbations conduites. La précision du modèle proposé dépendra raisonnable), alors la différence entre la forme d’onde de issue du modèle et celle correspondant au fonctionnement réel aura en réalité un impact négligeable sur la précision du modèle dans la bande de fréquence considérée. Le fonctionnement de l’onduleur de tension triphasé est modélisé par les trois générateurs de tension équivalents qui rendent compte du découpage de la tension continu. Ce modèle de sources de perturbations, dont la précision dépend surtout de l’estimation des temps de commutation, est simple à mettre en œuvre. Il permettra ainsi de réduire les temps de calcul pour la simulation du variateur de vitesse sur 20ms en comparaison avec les modèles PSPICE des interrupteurs à IGBT. Nous allons nous intéresser maintenant aux couplages parasites qui permettent aux perturbations de se propager dans toute la structure du convertisseur. Ces couplages sont dus essentiellement aux impédances parasites de mode commun existant entre la terre et l’ensemble constitué du convertisseur, du câble et du moteur. 96 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone III.4.2.3 Influence des stratégies de modulation sur le courant de mode commun Dans le but d'observer l'influence des stratégies de modulation sur le courant de mode courant. Le schéma de la figure III.6 à été utilisé comme modèle issu de la référence 8. commun, il est intéressant de modéliser le chemin de mode commun pour pouvoir simuler le respectivement, par la résistance de 25Y et la capacité de 150Z[. Le modèle du moteur est Le RSIL et les capacités parasites des IGBT avec le refroidisseur sont représentés, simple et classique, ses paramètres sont donnés dans le tableau III.1. Tab. III.1 : Paramètres du modèle haute fréquence de la machine asynchrone 8. Paramètre Valeur 25Y \ 360Y 150Z[ 6 600Z[ ] 4.91O 2.97Y ] \ bcd \ 6 6 320Z[ \ 6 Modèle de la machine Fig. III.6 : Modèle haute fréquence pour simuler le courant de mode commun sortant de la machine. tension d'un bras et le courant de mode commun La figure III.7, montre les résultats de simulation à l'échelle d'une commutation, pour la `a . PSPICE sont comparés à ceux trouvés par les auteurs de la référence 8 qui utilisent MATLAB pour leurs simulations. 97 Nos résultats de simulation sous Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine vitesse machine asynchrone 150 ef KgL bcd KhL 100 50 Courant simulé Tension simulée simulé 0 Temps (µs) Temps (µs) a) Commutation diode i transistor. b)) Commutation diode i transistor 8. Fig. III.7 : Représentation temporelle du modèle haute fréquence de mode commun. b) Résultats issus de la référence 8. a) Nos résultats de simulation. L'identification réalisée ée sur la figure f III.7b, issue de la référence 8, montre que le modèle utilisé est approprié car les courbes simulées simul et expérimentales du courant de mode commun `a restent très ès proches l'une de l'autre. De plus, on peut remarquer que les oscillations de tension en finn de commutation, faisant faisant bien partie du front mesuré, mesuré permettent 98 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone implicitement de prendre en compte en partie, l'influence des éléments parasites de l'onduleur qui vont dans le sens d'un rapprochement du modèle avec la réalité. En fréquence, le modèle du moteur utilisé n'est pas valable à partir de 10 MHz (simulation sur une période d'alimentation complète du moteur), ce qui était prévisible de par comportement des stratégies MLI en tenant compte des spécificités des commutations 4. sa simplicité. Néanmoins, nous disposons à présent d'un modèle fiable qui permet d'étudier le • Exemple simple Pour rendre compte de l'allure générale d'un spectre de mode commun relatif à un onduleur triphasé, Il est nécessaire d’utiliser une représentation simple donnée sur la figure III.8 d’un modèle de la machine pour le mode commun. Ce modèle est basé sur une description électrique des principaux phénomènes physiques présents sur un enroulement moteur. 6 ] \ 6 Fig. III.8 : Schéma équivalent d’un enroulement du moteur. Les valeurs des éléments de ce modèle, proposées par les auteurs de la référence 4 dans cet exemple sont : 6 1 500Z[, 6 1 1,[, \ 1 10Y, ] 1 30j . Ces valeurs machine de faible puissance KV 1kL. Nous verrons par la suite comment extraire ce type de permettent de donner des ordres de grandeur tout à fait réalistes pour des enroulements de données à partir d'une mesure d'impédance aux bornes de la machine asynchrone. 99 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine vitesse machine asynchrone Dans la figure III.9, onn peut alors assimiler la capacité 6 aux effets électrostatiques propres à l'enroulement modélisé sommairement par l'association d'une résistance \ et d'une inductance ] . La seconde capacité 6 représente alors le couplage capacitif parasite entre cet à ceux trouvés par les auteurs de la référence 4. Impédance KlL Impédance KlL enroulement et le châssis du moteur supposé au potentiel de terre. terre. Nos résultats sont comparés a) b) Fréquence (Hz) Fréquence (Hz) Fig. III.9 : L’allure de l’impédance d’un enroulement du moteur. b) Résultats issus de la référence 4. a) Nos résultats de simulation. • Résultats résultats que sur une gamme fréquentielle réduite KV 1 L. Il s'avère cependant tout à fait Le modèle qu’on à utilisé d’un enroulement du moteur asynchrone n’offre de bons adapté à ce type d'étude préliminaire. Le spectre calculé à partir de l'impédance du RSIL montre clairement l'influence de la charge et de ses es impédances équivalentes. En effet les résonances et antirésonances clairement visibles sur le module de l'impédance de la figure III.9, se reportent directement sur le niveau de perturbation. 100 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone III.5 Modélisation haute fréquence d'un moteur asynchrone Nous avons vu au cours des paragraphes précédents, l'importance d'une bonne représentation des chemins de propagation, essentiellement de mode commun, définis par la sont généralement valables pour les basses et moyennes fréquences Km 1 L. Cette limite machine asynchrone (MAS). La plupart des modèles développés pour des études similaires fréquentielle semble de ce fait trop restrictive pour l'étude globale des perturbations conduites. De plus, les modèles présentés nécessitent l'hypothèse forte de la linéarité de la machine. Cela suppose ainsi que la machine n'est jamais sujette à des saturations du circuit magnétique. Les éléments dépendent alors uniquement de la fréquence, ce qui permet d'utiliser la notion d'impédance. Nous commencerons alors par présenter les méthodes de modélisation haute fréquence du moteur asynchrone. III.5.1 Méthodes de Modélisation haute fréquence du moteur n La première méthode, nommée " méthode asymptotique ", consiste à modéliser Il existe deux méthodes de modélisation haute fréquence du moteur : l’évolution de l’impédance du moteur en la décomposant par bandes de fréquence. La seconde méthode, nommée " méthode analytique ", consiste à identifier séparément les impédances de mode commun et de mode différentiel du moteur. Les différents modélisation du moteur, nous avons choisi d’utiliser un modèle à constantes localisées en p phénomènes qui apparaissent dans le moteur sont répartis, mais afin de simplifier la pour chaque enroulement. Le modèle se compose d’une impédance de mode différentiel q)$ et de deux impédances de mode commun q)r , ce modèle est représenté sur la figure III.10 : |} |}~ |}~ Carcasse Fig. III.10 : Modèle en p d’un enroulement du moteur. 101 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone Dans les paragraphes qui suivent, nous allons présenter les deux méthodes de modélisation du moteur asynchrone et effectuer leur simulation dans le domaine fréquentiel. III.5.1.1 Méthode asymptotique Le principe de cette méthode consiste à assimiler les courbes relevées pour les impédances du moteur asynchrone. La modélisation des résonances et antirésonances sont représentées par des circuits RLC série et/ou parallèles. En utilisant le modèle en p, les impédances équivalentes de mode commun q`a et de mode différentiel q` sont définies respectivement par les relations : q`a 1 (3.2) q` 1 · Kq)r //q)$ L (3.3) L’impédance q)r d’un enroulement peut être déterminée directement à l’aide de l’essai de mode commun. Puis, à partir de cette impédance q)r , nous pouvons déterminer l’impédance q)$ . Nous avons choisi un modèle RLC pour l’impédance q`a représenté sur la figure III.11 et dont les valeurs ont été obtenues par les auteurs de la référence 9 : Avec \ 1 2.2Y , ] 1 30, , 6 1 3.39,[. R L C Fig. III.11 : Circuit électrique équivalent à l’impédance q`a du moteur dans la configuration de mode commun. 102 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine vitesse machine asynchrone Les relations obtenues sont indiqués sur la figure III.12 III. : q`a KYL PhaseK°L Fréquence(Hz) Fréquence(Hz) Fig.III.12 : Evolution de l’impédance q`a et de la phase du moteur dans la configuration de mode commun. Pour déterminer l’impédance q)$ d’un enroulement du moteur à partir de la relation (3.3)) il faut modéliser l’évolution de l’impédance q` dans la configuration de mode différentiel. Pour cela, nous avons procédé en décomposant l’évolution de q` en bande de fréquence. La courbe fait apparaitre 3 résonnances série, nous avons donc choisi de modéliser q` par 3 circuits RLC en parallèle présenté sur la figure III.13a. III. a. Comme la relation (3.3) (3. fait apparaitre l’équation · q)r dans l’expression de q` , nous avons choisi pour le premier circuit RLC les valeurs du modèle de q)r multipliées par 3/2. On peut alors procéder les évolutions de q` simulées qui est représentée sur la figure III.14 : 3 ·q 2 )r q)$ 3 ·q 2 )$ 30Y 1.1WY 20Y 734Y 270, 2.4µH 600µH 1.6µH 400µH 377Z[ 350 350Z[ 19.8Y 525Z[ 100Z[ 150Z[ b) a) Fig. III.13 : Circuit électrique équivalent du moteur pour l’essai (a) de mode différentiel du moteur q` et (b) à l’impédance d’un enroulement q)$ . 103 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine vitesse machine asynchrone q` KYL PhaseK°L Fréquence(Hz) Fréquence(Hz) Fig. III.14 : Evolution du module et de la phase de l’impédance q` du moteur dans la configuration de mode différentiel. III.5.1.2 Méthode analytique Cette méthode consiste à identifier les impédances de la machine asynchrone à partir de deux essais en utilisant une démarche analytique. analytique Elle lle se décompose en 3 étapes : Expression des parties réelles et imaginaires de l’impédance du circuit utilisé pour modéliser le moteur. Relevé de l’évolution des impédances q`a et q` et identification des parties réelles et imaginaires. Identification des paramètres du modèle. Pour la modélisation des impédances, nous avons utilisé des circuits RLC série placés en parallèles. L’impédance q)r est modélisée par le circuit électrique équivalent de la figure III.15a. Le résultat de simulation du circuit électrique pour l’impédance q)r est représenté sur la figure III.15b. 104 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine vitesse machine asynchrone q)r KYL 9.55Y 42.56Y 2.48µH 395, 253Z[ 293Z[ 6.6Y 1.56nH 19Z[ b) a) Fréquence(Hz) Fig. III.15 : Schéma électrique équivalent et évolution de l’impédance de mode commun q)r . De même, le circuit électrique équivalent de l’impédance q)$ est représenté sur la figure III.16a. a. Et le résultat de simulation du circuit électrique pour l’impédance q)$ est représenté sur la figure III.16b. b. q)$ KYL 6Y 336, 122Z[ 17Y 26.5Y 2.5µH 950nH 350Z[ a) 115Z[ 1.5WY 1.23mH 49.6Z[ b) Fréquence(Hz) Fig. III.16 : Schéma électrique équivalent et évolution de l’impédance de mode différentiel q)$ . 105 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone III.5.2 Modèle simple Les modèles hautes fréquences de la machine asynchrone les plus rencontrés sont généralement constitués d'un nombre limité d'éléments ce qui explique évidemment leur limite fréquentielle. Néanmoins, la simplicité de ces schémas leur procure l'avantage de pouvoir déterminer les différents éléments qui les composent avec un nombre minimal de mesures. L'élaboration initiale des schémas tels que celui présenté ci-dessous (figure III.17) est généralement basée sur une interprétation des phénomènes physiques présents au sein de la machine et plus précisément d'un enroulement. 6 ]$ 6R \ \/ 6R ′ : Sortie de la phase : Entrée de la phase : Terre Fig. III.17 : Modèle simple d’un enroulement de la machine. Dans ce cas précis, le modèle est identique à celui d'une inductance bobinée sur un circuit magnétique auquel viennent se greffer les couplages parasites avec le châssis. L'inductance propre et la résistance d'un enroulement, sont représentées respectivement par ]$ \/ . L'élément résistif \ peut être associé aux pertes induites dans le fer au stator de la machine. A l’exemple du modèle classique d'une inductance sur le circuit magnétique bobiné, l'élément 6 représente alors les couplages capacitifs parasites inter-spires. Les couplages capacitifs de mode commun entre un enroulement et le châssis du moteur sont représentés par les capacités 6R 6R . 106 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone Il est important de garder à l'esprit que ce type de modèle est prioritairement dédié au mode commun pour des fréquences nettement supérieures à la fréquence relative à la vitesse de rotation. Il ne peut alors tenir compte du fonctionnement en charge de la machine dont le modèle équivalent est présenté sur la figure III.18. \/ \ ]# ]) \" \/ : Résistance série totale ramenée au stator (pertes par effet joule). ]# : Inductance de fuite totale ramenée au stator. ]) : Inductance magnétisante. \" Résistance rotorique. Glissement. \ Résistance parallèle (perte fer par courants induits). Fig. III.18: Modèle équivalent d’un enroulement. la charge sur l'arbre du moteur asynchrone qui est modélisé par la résistance \" et du Avec ce modèle usuel, la puissance de la machine se définit principalement à l'aide de glissement . Le modèle simple présenté initialement sur la figure III.17 peut alors représenter l'impédance d'un enroulement lorsque la MAS fonctionne à vide. Dans ce cas, le glissement est considéré comme étant nul ou suffisamment faible pour que la résistance équivalente soit supposée infinie. Dès lors l'enroulement peut se synthétiser par le schéma proposé sur la figure III.17. III.5.2.1 Caractérisation: paramètres inductifs Nous allons comparer les résultats de simulation obtenus avec ceux de la référence 4. Auparavent nous présenterons de façon succincte le protocole de mesures utilisé par l’auteur de la référence. par phases dans lequel l'inductance ]$ ne correspond pas exactement à la valeur de Le modèle utilisé dans cette première partie est défini à partir d'un schéma équivalent l'inductance propre d'un enroulement. En effet, pour déterminer ce paramètre, les trois phases couplages mutuels entre les enroulements. L'inductance ]$ tient alors compte également des de la machine sont connectées en parallèle. Cette approche permet ainsi de s'affranchir des inductances mutuelles inter-enroulement. 107 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone L'impédance équivalente d'une phase est déduite en multipliant par trois l'impédance mesurée. Plusieurs mesures sont alors nécessaires. La première consiste à relever l'impédance enroulement figure III.19. Pour cette mesure, le potentiel de terre n'étant pas fixé, la des trois enroulements en parallèle pour déterminer directement l'inductance équivalente d'un capacité équivalente aux éléments 6R 6R , toutes deux en série, s'ajoutent à 6 . 6 |} ]$ 6R | \ \/ 6R Fig. III.19 : Schéma équivalent de l’impédance d’une phase. Avec ce modèle l'impédance ne présente qu'une seule fréquence de résonance " définie par ]$ et la capacité équivalente 6 , cette fréquence est donnée par l’équation : " 1 ! :. .a 6 1 6 U (3.3) 6R . 6R 6R U 6R valeur de ]$ se déduit directement à partir d'un point sur la phase croissante de ce relevé. Dans cette configuration, le module de l'impédance est présenté sur la figure III.20. La A 1 , l'inductance équivalente est mesurée à 45j 4. La résonance principale mesurée à 120 (clairement visible sur la figure ci-dessous) permet de réaliser une première estimation de la capacité équivalente à 39Z[. L'amplitude du Celles-ci sont représentées sur le schéma équivalent par la résistance \ . Nos résultats de pic de résonance est fixée par les pertes essentiellement induites dans le circuit magnétique. simulation sous PSPICE sont comparés à ceux trouvés par les auteurs de la référence 4. 108 Impédance (ohms) Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine vitesse machine asynchrone " " a) P¡¢£ b) Fréquence (Hz) Fig. III.20 : Impédance des trois phases en parallèle d’un moteur asynchrone. a) Nos résultats de simulation. b) Résultats issus de la référence4. référence Selon l’auteur de la référence 4 laa simulation issue de ces premiers résultats n'est pas assez précise et diffère de la mesure dès les plus basses fréquencesK fréquences T 4 L. 4 Si le pic de résonance semble correctement placé, la capacité équivalente calculée précédemment est trop faible puisque au-delà delà de la résonance, l'impédance simulée est nettement supérieure à celle mesurée. Cette erreur est essentiellement due à la simplicité du modèle qui ne tient pas compte de l'évolution de l'inductance de l'enroulement en fonction de la fréquence. III.5.2.2 Détermination des capacités La deuxième mesure nécessaire est réalisée entre les trois enroulements en parallèle et la terre donné sur figure III.21 21. Cette mesure représente alors l'impédance de mode commun du moteur. Le module de la deuxième mesure, mesure est présenté sur la figure igure III.22, montre l'évolution des couplages capacitifs entre les enroulements et le châssis. 109 Chapitre III |} Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine vitesse machine asynchrone 6 | Châssis 6R ]$ \ \/ 6R Fig. III.21 : Condition de mesure et schéma équivalent d’un enroulement. Le module de la deuxième mesure, mesure présenté sur la figure III.22b,, montre l'évolution caractéristiques suivantes : 6R 1 184Z[, 6R 1 270Z[, 6 1 B24Z[, ]$ 1 21j . des couplages capacitifs entre les enroulements et le châssis. Le schéma simulé possède les Impédance (¤ ¤) a) Fréquence (Hz) b) Fig. III.22 : Schéma d’impédance entre les trois phases en parallèle d’un moteur asynchrone et la terre. référence a) Résultats issus de la référence4. b) Nos résultats de simulation. 110 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone De cette simulation, nous pouvons remarquer que la plus importante des variations de la capacité équivalente intervient autour de la fréquence de résonance détectée sur la figure III.20 à 120kHz. Dans cette configuration de mesure, les effets inductifs entraînent une phase de résonance suivie d'une antirésonance. Cette évolution particulière permet de déterminer les trois capacités de ce modèle sous certaines hypothèses. En basse fréquence, l'impédance de l'association en série de ]$ et de \/ est négligeable devant celle de 6 . De ce fait, les capacités 6R 6R se retrouvent en parallèle et la capacité équivalente est définie par la somme de ces deux éléments. On obtient l’équation : 6¥¦ 1 6R U 6R (3.4) Pour les plus hautes fréquences, les effets s'inversent et c'est l'impédance de ainsi à l'association de 6 en parallèle avec 6R 6R en série on obtient l’équation 3.5 : l'inductance qui devient assez forte pour être négligée. La capacité équivalente correspond 6§¦ 1 6R U a¨ . a© a¨ >a© (3.5) inférieures à 1 . La résistance parallèle \ estimée à partir de la première mesure permet D'un point de vue capacitif, les résultats obtenus sont excellents pour des fréquences un amortissement satisfaisant de l'antirésonance à 120 . Pour affiner la résonance présente à 70kHz, une résistance en série avec 6R est nécessaire. Le schéma global ainsi obtenu est présenté sur la figure III.23. 6R ª/ ] \ Avec : 6 ª ª ] ] 6R \R 6R 1 184Z[ 6R 1 270Z[ 6 1 B24Z[ \ 1 30Y \R 1 1Y ] 1 21j ] 1 30j ] 1 51j ª/ 1 10Y ª 1 264Y ª 1 1244Y Fig. III.23 : Schéma du modèle global d’un enroulement. 111 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone Les hypothèses établies précédemment pour le calcul des capacités semblent tout à fait se justifier par les résultats de simulation obtenus. Nous pouvons toutefois les vérifier en déterminant ces trois éléments de façons plus précises. III.5.2.3 Vérification des capacités Pour dissocier et déterminer correctement les capacités 6 , 6R 6R , trois configurations de mesure sont nécessaires. Chacune de ces configurations permet de ne tenir compte que de deux capacités du modèle à la fois. A l'aide de courts-circuits appropriés entre fréquence de résonance principale avec l’inductance ]$ . Cette contrainte permet d'obtenir les les différentes bornes du moteur, seules deux capacités placées en parallèle doivent définir la trois configurations de mesure présentées dans le tableau ci-dessous tableau III.2. Tab. III.2 : Configuration de mesure associée au modèle pour extraire les capacités. Mesure entre P et G Mesure entre P' et G 6 6R ]$ \ Mesure entre P et G 6 \/ 6R 6) 1 6R U 6 6R ]$ \ 6 \/ 6R 6) 1 6R U 6R ]$ 6R \ \/ 6R 6)« 1 6R U 6 Les capacités 6) , 6) 6)« sont directement issues de la mesure d'impédance de ces trois configurations. Le système alors formé par les trois équations de ce tableau permet très mesures sont semblables aux précédents. En effet, la capacité 6 est inchangée contrairement simplement d'obtenir les capacités que nous recherchons. Les résultats obtenus par ces à 6R 6R dont la somme reste identique dans les deux cas, avec : 6R 1 220Z[ 6R 1 233Z[ 6 1 B24Z[ 112 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone III.5.2.4 Conclusion Quel que soit le mode de calcul, la capacité Cp est négative. Ce type de résultat, courant en modélisation, montre simplement qu'un certain nombre d'éléments du modèle choisi ne représentent pas la réalité physique. Dans notre cas, nous sommes partis d'une représentation et d'une interprétation des phénomènes physiques par des éléments localisés. Ce schéma constitue alors un modèle comportemental et non un modèle physique et reste satisfaisant pour modéliser le comportement fréquentiel du moteur. Les deux modèles comportementaux présentés dans la première partie de ce chapitre sont complémentaires puisqu'ils couvrent des plages de fréquences différentes. Le premier permet d'obtenir une représentation fidèle des impédances des enroulements en basses fréquences. Le second est basé sur un modèle qui cherche à reproduire la courbe des impédances mesurées en identifiant un certain nombre de paramètres. Ces deux représentations n’ont pas le pouvoir de tenir compte des couplages mutuels interenroulements qui provoquent des résonances basses fréquences supplémentaires. Des travaux récents mettent l'accent sur la modélisation haute fréquence des machines en tenant compte de d'enroulement de la figure III.11 4. la charge en greffant un ensemble d'éléments capacitifs sur un modèle classique 113 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone III.6 Modélisation des câbles blindés d’alimentation La précision recherchée au niveau des impédances du moteur n'a alors de sens que si le câble d'alimentation de ce dernier est également considéré. L'étude des couplages dans les réseaux de câblage des systèmes est l'une des préoccupations centrale en compatibilité électromagnétique. Toutefois la modélisation des lignes électriques est un problème traité depuis de nombreuses années. Le modèle que nous recherchons doit permettre de représenter le comportement du câble dans le domaine des émissions conduites. De plus, il est impératif également celui du convertisseur 4. que le formalisme utilisé pour le définir soit compatible avec le modèle du moteur mais III.6.1 Caractérisation du câble blindé section 1.5jj protégés par un blindage tressé. L’ensemble est disposé à l’intérieure d’une Le câble considéré dans cette étude est constitué de quatre conducteurs de approximative 9. Trois de ces conducteurs sont utilisées pour alimenter le moteur. Le gaine en PVC comme le montre la figure III.24. La mesure de l’épaisseur du blindage reste quatrième, quant à lui, assure une liaison à la terre pour la protection des personnes et des équipements. Dans notre cas, le blindage est relié au châssis du moteur et au radiateur du blindage comme conducteur de référence 4. variateur de vitesse, lui- même relié à la terre. Cette configuration permet de prendre le Blindage PVC PVC Conducteur M B V J Air ª ª ª Q ¯ 0.69jj 1.155jj 2.99jj 0.13jj 2.31jj 1.5jj ¬ ¬ ® ¬ ­ Fig. III.24 : Caractéristiques géométriques du câble blindé de 4 conducteurs 19. 114 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone Les longueurs des câbles entre le convertisseur et la machine peuvent devenir très importantes plusieurs dizaines de mètre ce qui implique que les effets de propagations ne peuvent alors être négligés. Outres les effets sur le spectre des perturbations conduites, ces phénomènes de propagation peuvent entraîner des problèmes beaucoup plus importants. Ces effets se manifestent par des surtensions aux bornes du moteur asynchrone provoquant dans le cas le plus défavorable sa destruction. Plus les longueurs de câble sont importantes, plus ces vitesse et/ou aux bornes du moteur 4. phénomènes sont violents et des filtres adaptés sont alors nécessaires en sortie du variateur de Pour modéliser le câble blindé, nous avons un modèle à constantes localisés dont la peuvent être représentés par les impédances suivantes 9 : cellule élémentaire est représentée sur la figure III.25. Les paramètres linéiques du câble • 4 impédances longitudinales q représentant la résistance \ et l’inductance ] linéique 6 impédances transversales q représentant la conductance et la capacité 6 de chaque conducteur ; • 4 impédances transversales qR représentant la conductance R et la capacité 6R linéiques entre chaque paire de conducteurs ; • De plus, ce modèle comporte 6 couplages inductifs W entre chaque paire de entre chaque conducteur et le blindage. conducteurs. 6` q q 6¥ q 6± q 6% \ Blindage q q °h °h °d q °h ] 6 q R q q 6R qR qR qR qR Fig. III.25: cellule élémentaire du modèle du câble blindé de 4 conducteurs 4920. 115 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone La symétrie des conducteurs dans le câble permet de simplifier le nombre de paramètres électriques de la cellule. Les éléments résistifs R et les conductances G permettent de tenir compte des pertes. On introduit aussi l’inductance mutuelle M pour modéliser le couplage couplage magnétique par la relation (3.6). La matrice de transfert @ d'un tronçon de câble magnétique entre conducteur adjacents et croisés et on définit alors K le coefficient de donnée par l’équation (3.7) est principalement définie par deux sous matrices Z et Y 1 W. ] représentant respectivement les couplages inductifs et capacitifs présents sur cette portion. @ 1 7³² (3.6) 8 ³.>² (3.7) B¶2. · U ·R ¸ Avec ´ 1 µ · · · 1 U 6 . Z ·R 1 R U 6R . Z B ¶2. · U ·R ¸ $ 1 Matrice identité 3 º 3 Et · · BK]. Z U \L B . Z B K]. Z U \L q 1 » B. Z B. Z B . Z · · B ¶2. · U ·R ¸ ¹ B . Z B . Z ¼ B K]. Z U \L Pour représenter l'ensemble du câble, les tronçons sont cascadés ce qui permet d'exprimer la matrice de transfert totale du câble par le produit des N tronçons qui le constituent et qui est donnée par l’équation 3.8 : . 1 K@ LG (3.8) III.6.2 Elaboration d'un modèle prédictif Les conducteurs blindés ont déjà fait l'objet de nombreux travaux qui ont abouti à des expressions analytiques des différents paramètres que nous recherchons. 116 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone III.6.2.1 Expressions analytiques Ainsi pour N conducteurs de rayon \a protégés par un blindage parfaitement conducteur, les relations (3.9) et (3.10) donnent respectivement les inductances propres et mutuelles par unité de longueur des conducteurs par rapport au blindage. Ce dernier est pris naturellement comme conducteur de référence. Ces relations sont données en fonction des paramètres géométriques présentés sur la figure III.26. Ces expressions reposent évidemment sur l'hypothèse que le milieu est homogène et peut se caractériser par des constantes diélectriques et magnétiques effectives uniques. \¿ÀH($ M; \aÈ MH Blindage Tab. III.3 : Paramètre du câble (4 º 4 jj 1000L \¿ÀH($ KjjL ÆH; \a* 5.5 \a KjjL 1.13 ÆH; KMªéL 90 MH KjjL 2.7 Fig. III.26 : Paramètres géométriques. Ces relations sont établies en supposant que les conducteurs sont suffisamment espacés les uns des autres pour négliger les effets de proximité. Nous pouvons ainsi supposer que les courants sont uniformément distribués autour du conducteur et à la périphérie du blindage. Autrement dit, le champ magnétique ne pénètre pas dans les conducteurs, le flux est donc µ \¿ÀH($ B MH . ½, ¾ Á 2E \¿ÀH($ . \a* calculé entre le blindage et les conducteurs. ]HH 1 K3.9L M; ¶MH . M; ¸ U \¿ÀH($ Ä B 2. MH . M; . \¿ÀH($ . cos¶ÆH; ¸ O ]H; 1 . ½,  .Ã Ç 2E \¿ÀH($ ¶MH . M; ¸ U M; Ä B 2. MH . M; . cos¶ÆH; ¸ 117 K3.10L Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone Pour les dimensions données précédemment, les inductances propre et mutuelle sont respectivement calculées à 220nH et 40.5nH. L'inductance vaut alors 360nH. Ces résultats donnent un ordre de grandeur acceptable si on les compare à ceux issus de la mesure (tableau III.3). III.6.2.2 Couplage PEEC-MTL Dans le but de réaliser une estimation des grandeurs électriques R.L.C.G et de simuler le comportement fréquentiel d'un câble de puissance de longueur quelconque, nous avons réalisé une modélisation géométrique d'un câble blindé multiconducteur. Les différents paramètres précédemment cités sont calculés grâce au couplage de la méthode PEEC (Partial Element Equivalent Circuit) avec la méthode MTL (Multiconductor Transmission Line). Dans un premier temps, les éléments résistifs et inductifs sont extraits par le calcul PEEC et sont ensuite directement utilisés pour déterminer les capacités et les conductances à partir des relations usuelles des lignes de transmission. La méthode MTL permet alors de définir la matrice de propagation du câble. III.6.2.2.1 Méthode PEEC La modélisation des conducteurs de toute forme à l'aide des schémas électriques équivalents à constantes localisées est basée sur la méthode PEEC. Cette méthode permet de calculer de façon exacte la résistance, l'inductance partielle et l'inductance mutuelle partielle d'un conducteur rectiligne de section rectangulaire. Ainsi, une boucle de courant sera résistance \¿'ÉrÀ et son inductance ]¿'ÉrÀ : décomposée en une somme d’éléments rectilignes. Cette boucle est définie par sa G \¿'ÉrÀ 1 2 \( G (I G ]¿'ÉrÀ 1 2 2 )( Avec : (I )I \( : Résistance partielle de l’élément n. )( : Mutuelle partielle de l’élément n sur l’élément m, (( : Inductance partielle de l’élément n. 118 K3.11L K3.12L Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone Dans cette méthode, un conducteur est discrétisé en plusieurs éléments partiels parallélépipédiques présenté sur la figure III.27 et pour lesquels les calculs des différentes grandeurs partielles sont effectués en utilisant les relations précédentes. A condition que ces conducteurs soient dans un milieu amagnétique et que la densité de courant dans chaque conducteur soit uniforme, cette méthode permet de calculer à partir du potentiel vecteur le long de chaque conducteur, la résistance, l’inductance partielle et mutuelle d’un conducteur rectiligne de section rectangulaire. Y E ½ Z ½ Ê P X M ½ Fig. III.27 : Caractéristiques des éléments équivalents aux deux conducteurs. Toutefois, cette méthode pose un problème lorsque la fréquence augmente en raison de la condition sur l’uniformité du courant dans le conducteur. Afin d’adapter cette méthode, on subdivise le conducteur afin de prendre en compte les effets de la fréquence (effets de peau et de proximité). La méthode PEEC permet également le calcul des capacités via un maillage des conducteurs différent du maillage inductif. III.6.2.2.2 Méthode MTL Cette méthode est basée sur la définition des équations différentielles exprimant les tensions et les courants des conducteurs en fonction du temps (t) et de la longueur (x). Dans le cas d’un câble blindé composé de N conducteurs indicés de 1 à N et d'un conducteur de 119 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone référence indicé 0 qui dans notre cas correspond au blindage, le système est alors décrit par la figure III.28 : IH K0L VH K0L Ligne de IH K½L VH K½L Transmission Multiconducteurs N N IJ K½L 1 2 IH K½L IJ K0L 1 2 IH K0L HI HI Fig. III.28 : Grandeurs d’entrée et de sortie d’une ligne de transmission multiconducteurs. A partir des éléments inductifs et résistifs, il est possible de calculer la valeur des conducteurs ËrÉ et la permittivité. capacités et des conductances. La conductance est déterminée à partir de la conductivité des 61 Avec O .Ì ]" Ì 1 ÌJ Ì" ## et O 1 OJ 1 ËrÉ Ì .6 A l'aide de ces deux matrices nous pouvons calculer la matrice admittance du câble Y donnée par l’équation (3.13) : Y 1 G U j .C .ω (3.13) Pour représenter l'ensemble des phénomènes, on défini une matrice de propagation Ò par l’équation (3.14) qui permet de définir les grandeurs électriques à l'entrée du câble en fonction de celles de sortie pour une longueur donnée (long). Par exemple, pour un câble 120 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone blindé à quatre conducteurs, la dimension de la matrice Ò est de [8 º 8] et celle des sous matrices ÒH; est de 4 º 4. V V Ö × 1 Φ · Ö J× I IJ Avec : Φ1Ö Φ Φ × Φ Φ (3.14) Les éléments résistifs et inductifs déterminent la matrice Z. De même, une matrice Y est calculant les valeurs propres γ du produit Y. ZÛ donnée par l’équation (3.15) et la matrice de définie à partir des éléments capacitifs et résistifs parallèles. Cette matrice est déterminée en d'impédance caractéristique Za et son inverse Ya . changement de base associée T. Nous avons également besoin de définir la matrice T 9 · Y · ZÛ · T 1 γ (3.15) ZC 1 ZÛ · T · γ · T 9 (3.16) Φ 1 ZC · T · sinhKγ · longL · T 9 (3.17) Φ 1 Y 9 · T · coshKγ · longL · T 9 · Y Φ 1 BT · sinhKγ · longL · T 9 · Ya Φ 1 T · coshKγ · longL · T 9 d'exprimer directement les impédances de court-circuit Zaa et de circuit ouvert Zaß A l'aide de cette matrice de propagation et de ces sous matrices, il est possible en posant V 1 0 I 1 0. respectivement données par les relations (3.18) et (3.19) qui sont déterminées très simplement ZCC 1 VJ · IJ 9 1 BÒ 9 · Ò (3.18) ZCO 1 VJ · IJ 9 1 BÒ 9 · Ò (3.19) III.6.3 Effet de la propagation dans le domaine fréquentiel Dans le domaine fréquentiel les phénomènes de propagation se manifestent par des pics de résonance (figure III.29). Ces courbes mettent clairement en évidence les liens entre les impédances en circuit ouvert et en court-circuit avec la correspondance des fréquences de résonances. Pour des longueurs importantes de câble, les pics de résonance peuvent définir des impédances extrêmement faibles et offrir des chemins de propagation privilégiés aux courants de mode commun. 121 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine vitesse machine asynchrone Impédance KlL L ÊL Simulation en court-circuit court Fréquence (Hz) Simulation en circuit ouvert Fig. III.29 : Impédance du câble blinde de 4 conducteurs pour 5 mètres Essais en court-circuit court et en circuit ouvert. a) Résultats issus de la référence4. référence b) Nos résultats de simulation. Ce type de résultats très classiques permet alors de traiter un câble de puissance comme une ligne de transmission multiconducteur. Nous avons choisi pour la simulation un câble blindé à quatre conducteurs. Nous pouvons constater que le comportement du câble est correctement représenté et que les pics de résonance et d'antirésonance sont relativement bien placés. Des divergences apparaissent toutefois sur les courbes représentant représentant l'impédance en circuit ouvert pour les plus basses fréquences. Ces différences sont toutefois moins marquées sur les impédances en court--circuit circuit puisque les effets résistifs sont prépondérants jusqu'à 10kHz. 122 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone III.6.4 Validation du modèle du câble dans le domaine temporel Le câble blindé de 4 conducteurs est maintenant placé dans son environnement entre le convertisseur et la machine. La validation du modèle de câble dans le domaine temporel s’effectue sur une commutation d’un bras d’onduleur. Pour cela, il est nécessaire de modéliser le plus finement possible le couplage parasite de l’ensemble de la structure. Après la validation du modèle de câble dans le domaine fréquentiel paragraphe (III.6.3). Le dispositif est composé du RSIL, du câble non blindé de 3 conducteur pour alimenter l’onduleur triphasé, du câble blindé de 4 conducteur et du moteur asynchrone comme il est indiqué sur la figure III.30. Variateur de vitesse RSIL Câble D’alimentation Convertisseur Câble moteur Moteur Source Refroidisseur Plan de masse Source des perturbations Figure. III.30 : Dispositif expérimental d’un ensemble variateur de vitesse-câble –moteur 9. III.6.4.1 Validation à l’aide du modèle simplifié Le dispositif expérimental utilisé pour la simulation devient celui présenté sur la figure III.31. Cette figure montre aussi tous les éléments parasites au niveau de l’onduleur car ils sont toujours présents quelque soit l’état des interrupteurs. Le modèle haute fréquence du moteur asynchrone qui est utilisé est celui présenté dans le paragraphe (III.5). La figure III.32 donne le modèle haute fréquence d’une phase de la MAS qui est tiré de cette étude. 123 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone 161.5nH 2mΩ 21mΩ 23.5mΩ 153nH 19.5nH 1.64mF 154mF RSIL 10, 10, 10, 10, 10, 10, 10, áf 10, 10, b bâ 161.5nH 111.5mΩ Terre @ 50pF Figure. III.31 : Modélisation haute fréquence de la structure de l’onduleur20. 6 ]$ \ 6R \/ 6R Figure. III.32 : Modèle haute fréquence d’une phase du moteur asynchrone. On a choisit d’utiliser ici une longueur importante afin de mettre en évidence les effets de la dissymétrie du câble qui sont négligeables pour de faibles longueurs. Le principe consiste alors à faire commuter la phase 2 de l’onduleur. En d’autres termes, on veut analyser l’effet de la dissymétrie du câble sur les courants de mode différentiel et les courants de mode commun. On s’intéressera en particulier au courant de sortie de l’onduleur à l’entrée du câble. 124 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine vitesse machine asynchrone l’onduleur ! qui remplacee la tension aux bornes de l’interrupteur bas du bras bra 2. Elle est Tout d’abord, nous allons observer la forme d’onde de la tension de la phase 2 de présentée sur la figure III.33aa et la forme d’onde simulée de la tension aux bornes du moteur entre deux enroulements est représentée sur la figure III.33b. áfKeL áfKeL 350V Temps (ns) ( a) Tension à l’entré ntré du câble. Temps (ns) b) Tension Entre deux enroulements du moteur. moteur Figure III.33 : Formes d’ondes de la tension à l’entrée (a) et à la sortie (b) du câble9. câble Les formes d’ondes du courant dans la phase 2 à l’entrée (entré du moteur) ) sont représentées repré sur la figure III.34. bfKeL et à la sortie du câble b}KhL Temps (ns) Temps (ns) a) Courant à l’Entré du câble. b) Courant à la sortie du câble. Figure. III.34 : Formes d’onde du courant de la phase 2 à l’entrée (a) et à la sortie (b) du câble. 125 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine vitesse machine asynchrone III.6.4.2 Etude de la dissymétrie du câble Lorsque la longueur augmente, l’impédance du câble devient prépondérante vis-à-vis vis de celle du moteur d’où l’apparition de la dissymétrie. Dans ce paragraphe on garde la même présente la forme d’onde et la FFT de la tension ! entre deux enroulements du moteur. configuration que celle utilisée pour le câble, seulee la longueur change. La figure III.35 III.3 áfKeL áfKãeL 10 1.0 10m 1.0m 100KHz 1.0MHz DB(V(R9:1,T4:B+)) Frequency Fréquence (Hz) 100MHz Figure. III.35 : Forme d’onde et FFT de la tension entre deux enroulements du moteur 9. Temps (ns) On constate que si on fait la simulation dans chaque conducteur les fréquences des oscillations de tension sont quasi identiques. La figure III.36 représente la forme d’onde du courant entrant dans la phase 2 du câble bfKeL et sa FFT. bfKãeL Temps (ns) Fréquence (Hz) . du courant sur la phase 2 sortant de l’onduleur. Figure. III.36 : Forme d’onde et FFT 126 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone La forme d’ondes et la FFT du courant entrant dans la phase 2 du moteur représentée sur la figure III.37. ) est b}KãL b}KhL 100 4.0A 0A 1.0 -4.0A 0s 100m 10KHz 1.0MHz DB(-I(R22)) Frequency Fréquence (Hz) 100ns 200ns 300ns -I(R22) Time (ns) Temps III.6.5 Association du convertisseur-câble et du moteur P Figure. III.37 : Forme d’onde et FFT du courant sur la phase 2 du moteur 4.1GHz ) . Nous avons étudié et modélisé séparément le moteur, son câble d'alimentation et le variateur de vitesse. Il reste évidemment à associer les trois pour définir entièrement la charge comme le montre la figure III.38. Cette étape a donc pour but de ramener l'impédance du moteur à la sortie du variateur de vitesse au travers du câble blindé d'alimentation. Moteur asynchrone ä Variateur á å De vitesse MAS |P Câble | Fig. III.38 : Caractérisation de l’association du convertisseur-câble-moteur. III.6.5.1 Impédance totale vue par le variateur de vitesse P du câble q . Cette matrice définit alors les tensions aux bornes du moteur en fonction du Les impédances liées au moteur permettent de définir la matrice d’impédance au bout courant. Connaissant la matrice de transfert T, l'impédance totale de la charge vue par le variateur de vitesse s'exprime par la relation (3.20) : 127 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone qJ 1 Kq . æ B æ L9 . Kæ B q . æ L qÉ qÉè qÉé qè qèé ê Avec : q 1 çqÉè qÉé qèé qé (3.20) æH; 1 .H; et III.6.5.2 Variation de l’impédance du moteur Comme nous l'avons montré au début de ce chapitre le moteur constitue un chemin privilégié pour les courants de mode commun. Le câble blindé utilisé ici entraîne évidement une augmentation de la capacité totale entre une phase et la terre. Dans cette partie nous nous intéressons à l’influence de l’impédance de mode commun du moteur. Pour étudier de manière rigoureuse l’impact de cette impédance dans le système, le modèle du moteur en modèle comportemental du moteur peut être représenté à la figure III.39 1. Ce modèle est un mode commun doit être d’abord établi. Le schéma électrique équivalent représentant le (33 º 400, 3k, 1500ª/min), utilisé dans la référence 1 a les paramètres suivants : peu différent par rapport à celui proposé dans le paragraphe III.5.1.2. Le moteur asynchrone Résistance de l’enroulement \/ 1 0.1068Y. Inductance de l’enroulement ]/ 1 0.85j . Capacité de l’inter-spire 6 1 0.989,[. Capacité parasite entre l’enroulement du moteur et le châssis 6) 1 6.035,[. 6 3 Phase en court circuit ])ë 2 \)ë 2 6)ë 2 \/ \ ] ª ]/ ª ] Neutre ])ë 2 \)ë 2 6)ë 2 \ 1 15.6Y ] 1 1.289O ª 1 150Y ] 1 849.326O ª 1 400Y \) 1 0.001Y ]) 1 211.277, Fig. III.39 : Modèle équivalent du moteur en mode commun 1. Terre Terre 128 Chapitre III • Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine vitesse machine asynchrone Résultats et analyses La figure III.40 montre la comparaison entre le modèle proposé et la mesure de l’impédance équivalente de mode commun totale du moteur issue de nos simulations et ceux de la référence1. Ce modèle simplifié peut être raisonnablement acceptable. La figure III.41 donne l’allure de la phase de cette même impédance du moteur. mot Simulation Impédance KlL Impédance KlL a) Simulation Expérience b) Fréquence (Hz) Fréquence (Hz) b) Résultats issus de la référence 1. Fig. III.40 : Comparaison de l’impédance équivalente de mode commun du moteur. a) Nos résultats de simulation. Simulation Phase (degré) Phase (degré) Simulation Expérience a) b) Fréquence (Hz) Fréquence (Hz) Fig. III.41: Comparaison de la phase de l’impédance du moteur. b) Résultats issus de la référence 1. a) Nos résultats de simulation. 129 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine vitesse machine asynchrone Même si ce modèle du moteur n’est pas tout à fait en accord avec la mesure, la commun 1.. Il peut être alors utilisé pour étudier la sensibilité des paramètres au courant de différence n’engendre pas de différences importantes au niveau des courants de mode mode commun. La capacité parasite prédominante est celle qui se trouve entre les notée 6) . Avec une tension de mode commun )r fixée, nous donnons ici un exemple de enroulements du moteur et le châssis, nous allons donc étudier l’influence de cette capacité variation de Cm en multipliant et en divisant par 5 (la valeur initiale). Cette valeur est choisie de manière raisonnable parr rapport aux possibilités technologiques de réalisation d’un moteur. Les résultats sont reportés sur la figure III.42. a) Fréquence (Hz) Impédance (lL ìd} d} 1 íîï d}ë ì b) Fréquence (Hz) Résultats issus de la référence 4. a) 6 ). Fig. III.42 : Impédance du moteur pour différentes valeurs de la capacité parasite b) Nos résultats de simulation. 130 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone capacité parasite 6) augmente et aussi l'impédance diminue alors fortement pour des Notons que quand l’impédance équivalente de mode commun du moteur diminue, la longueurs des câbles importantes. La courbe d'impédance du moteur est translatée et les pics de résonance sont décalés vers les basses fréquences. A l’aide des résultats des simulations précédentes et afin de réduire les courants de Augmentation de la distance entre l’enroulement du moteur et le châssis pour diminuer 6) , mode commun en basse fréquence, nous avons plusieurs choix possibles : ceci va augmenter l’impédance équivalente de mode commun du moteur. Cette solution n’est pas satisfaisante car le poids et surtout le volume augmentent. notée 6H/'ÀS(& m 6) , puis connecter cet isolant au blindage du câble alimentant le moteur. Blindage du moteur par un isolant suffisamment épais possédant la capacité équivalente L’impédance équivalente du moteur vue par le système augmente, mais cette solution présente aussi un inconvénient concernant le poids et le volume. Action sur la conception du moteur en augmentant son impédance équivalente globale de mode commun. Seule une prise en compte, de cette proposition, par les fabricants de moteurs peut nous permettre de la valider. III.6.5.3 Simulation du variateur de vitesse L’association des modèles de l’onduleur, du câble et de la MAS présentée sur la figure III.43 est simulée dans le domaine temporel sur une période de fonctionnement de l’onduleur de tension triphasé. On néglige ici l’ensemble des éléments parasites dans la structure de l’onduleur et on tient compte uniquement du couplage parasite coté charge (modèle haute fréquence du câble et de la machine). Le condensateur de filtrage du bus continu est considéré parfait étant donné que l’on s’intéresse uniquement à la propagation des perturbations de mode commun. Les perturbations de mode commun sont donc générées par le découpage de la tension en sortie de trois générateurs ! , !/ ! on été présentée au paragraphe III.4. Ces trois générateurs l’onduleur associé aux couplages parasites du câble et de la machine. La commande MLI des trapézoïdales avec un temps de montée " 1 20,ð et un temps de descente # 1 100,ð, une reproduisent les trois tensions de sortie de l’onduleur en supposant des formes d’ondes amplitude égale à VDC soit 300V et une fréquence de découpage de 20kHz. On rappelle que 131 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone pour la construction des trois générateurs équivalents, le temps de montée " et le temps de descente # ont été supposés constants sur toute la période de fonctionnement. La première phase consistera à valider dans le domaine fréquentiel le spectre (source de perturbations) correspondant au découpage des trois tensions de sortie de l’onduleur. On s’intéressera ensuite au niveau de perturbations obtenu aux bornes du RSIL. RSIL Moteur asynchrone Câble @ Figure. III.43 : Association modèle d’onduleur-câble-machine 20. III.6.5.4 Reproduction du spectre (source de perturbations) tension ! , !/ ! , on fait la simulation temporelle du modèle et on donne la FFT de la Pour valider la source de perturbation reproduite à partir des trois générateurs de tension ! sur la figure 44. áfKãeL 1.0K 1.0 1.0m 10MHz DB(V(V4:+,L5:2)) 100MHz Fréquence (Hz) Frequency 1.0GHz Figure. III.44 : Spectre de la tension ! . 132 4.1GHz Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone III.6.5.5 Reproduction du spectre « perturbateur » aux bornes du RSIL On souhaite obtenir le niveau de perturbations généré par le système aux bornes du RSIL. Encore une fois la simulation se fait dans le domaine fréquentiel à partir des grandeurs acquises dans le domaine temporel. Le résultat du spectre est donné sur la figure III.45.Les résultats obtenus pour différentes longueurs du câble montrent qu’il est possible de prédire le niveau de perturbations émis par un système d’entraînement à vitesse variable avec une précision acceptable jusqu’à 10MHz. áñfòKãáL 100 1.0 1.0m 100u 10KHz DB(V(C5:2,0)) 1.0MHz 100MHz 4.1GHz Fréquence (Hz) Frequency Figure. III.45 : Spectre de la tension perturbatrice aux bornes du RSIL. III.7 Conclusion Ce chapitre avait pour objectif la modélisation CEM d’un système d’entrainement à vitesse variable pour la prédiction des perturbations conduites. Le convertisseur à l’étude est alimenté par une source de tension continue par l’intermédiaire d’un RSIL. Pour les variateurs de vitesse dont la charge est constituée d'une machine asynchrone et de son câble d'alimentation. Le châssis du moteur est généralement relié à la terre par l'intermédiaire d'un support métallique ou directement par une liaison filaire. Cette configuration a pour 133 Chapitre III Modélisation de l’association variateur de vitesse-machine asynchrone conséquence de ramener des capacités parasites de fortes valeurs entre les sorties du variateur et la terre. Dans un premier temps, nous avons modélisé l’onduleur de tension triphasé par trois générateurs équivalents dans le but de réduire le temps de calcul pour la simulation temporelle. Les générateurs reconstituent le découpage MLI en sortie des trois bras de l’onduleur en supposant des formes d’ondes trapézoïdales avec des temps de commutation constants sur toute la période de fonctionnement (20ms). Le câble blindé de 4 conducteurs a ensuite été modélisé sur une large bande de fréquence. Le modèle élaboré prend en compte la dissymétrie géométrique afin de résoudre les écarts d’amplitude des courants dans les conducteurs lorsque la longueur du câble augmente. Pour des longueurs importantes, les câbles utilisés sont généralement blindés pour limiter les perturbations rayonnées. Malheureusement, le blindage a pour effet d'augmenter fortement les couplages capacitifs à la terre et de ce fait le niveau des perturbations conduites. Les modèles de moteur et de câble présentés dans ce chapitre associés au modèle fréquentiel du variateur de vitesse permettent d'estimer correctement le spectre des émissions conduites au niveau du RSIL. Nous proposons dans cette étude un modèle prédictif permettant de déterminer les éléments parasites des câbles en fonction de leur géométrie. Ce modèle dont les résultats sont tout à fait satisfaisants peut toutefois être amélioré en prenant en compte la présence de plan de masse parfait ou non. Le modèle de câble de 4 conducteurs a été validé dans le domaine temporel en insérant le câble dans un variateur de vitesse entre un onduleur triphasé et un moteur asynchrone. Toutefois, nous avons mis en évidence l’influence de la dissymétrie dans la distance entre conducteurs sur la précision du modèle. Ceci constitue une limite du modèle de câble blindé de 4 conducteurs que remet en cause l’hypothèse simplificatrice considérant les couplages entre conducteurs croisés et adjacents identiques. Il serait alors intéressant de reconsidérer ce modèle en tenant compte de la dissymétrie du câble, le câble devrait être alors caractérisé dans la configuration où il sera utilisé, c’est-à-dire avec un conducteur relié au blindage à chacune de ses extrémités. 134 Conclusion générale Conclusion générale Le travail présenté dans ce mémoire a porté sur l’analyse CEM d’un ensemble variateur de vitesse-moteur asynchrone. La première partie de ce travail avait pour but de présenter l’origine des perturbations électromagnétiques ainsi que les deux principales approches utilisées pour l’analyse CEM en électronique de puissance. Comme il a été expliqué, les commutations des interrupteurs de puissance (MOSFET, IGBT) sont les principales sources des perturbations conduites au sein du convertisseur. Une première approche, consiste à simuler le fonctionnement du convertisseur dans le domaine temporel. Cela permet ainsi d’appréhender les mécanismes de génération des perturbations au sein du convertisseur et de déterminer les chemins de propagation des courants parasites dans l’ensemble du système. La seconde approche est analytique et consiste à prédire directement dans le domaine fréquentiel le niveau des perturbations conduites émises par un convertisseur. Il a été décidé à l’issue de ces premières recherches de définir un outil d’analyse CEM tant pour une approche orientée vers l’analyse des phénomènes que pour une approche orientée vers la conception du convertisseur. Cet outil utilise le principe de modélisation des sources de perturbations à base de générateurs équivalents, habituellement utilisé pour le calcul fréquentiel, pour être simulé dans le domaine temporel. L’avantage de cette méthode est le gain en temps de calcul en comparaison avec la simulation temporelle. Les résultats de simulation du hacheur série utilisant ces générateurs équivalents montrent une bonne reproduction des phénomènes haute fréquence. Par la suite, nous nous sommes intéressés à la modélisation haute fréquence d’un système d’entrainement à vitesse variable. Le but est de pouvoir prédire le niveau de perturbations conduites émis par le système à partir de la simulation de l’association convertisseur – câble – machine. L’onduleur de tension triphasé a tout d’abord été modélisé à partir de trois générateurs équivalents. Le principe de modélisation et la mise en œuvre du circuit de commande des générateurs ont été présentés. Le câble blindé de 4 conducteurs reliant l’onduleur à la machine asynchrone a été modélisé sur une large bande de fréquence correspondant à l’étude des perturbations conduites. Pour cette étude, nous avons appliqué la méthode de modélisation haute fréquence des câbles. Le critère étant de garder une précision acceptable pour un modèle beaucoup plus simple. Il sera toutefois envisageable d’améliorer le modèle du câble blindé de 4 conducteurs en tenant compte des effets de proximité qui influent largement sur la valeur de la résistance linéique suivant la configuration dans laquelle est Conclusion générale placée le câble. La possibilité de définir des résistances mutuelles au même titre que les inductances mutuelles est alors envisageable. La validation du modèle du câble blindé de 4 conducteurs dans le domaine temporel a été effectuée dans un système utilisant un onduleur de tension triphasé commandé en MLI et un moteur asynchrone en rotation. Cette validation a nécessité la modélisation haute fréquence du moteur asynchrone et de l’onduleur triphasé. Afin de réduire le temps de simulation, le modèle de l’onduleur a été réduit aux commutations d’un seul bras. En ce qui concerne le modèle du moteur, nous avons proposé deux méthodes de modélisation haute fréquence du moteur asynchrone. La première méthode appelée "méthode asymptotique" consiste à superposer les relevés expérimentaux de l’impédance du moteur à des asymptotes afin de simplifier la détermination des paramètres du modèle. La seconde, appelée "méthode analytique" consiste à mettre en équations le circuit en મ choisi pour modéliser un enroulement du moteur, ainsi que les courbes expérimentales, afin de procéder à l’identification puis à la reconstitution du modèle complet du moteur. Ces modèles proposés ne tiennent pas compte du comportement basse fréquence du moteur et ont permis d’identifier les chemins de propagation des courants dans un système de type variateur de vitesse de la source au moteur. Ces modèles peuvent être utilisés pour le dimensionnement des filtres CEM ainsi que la détermination des perturbations rayonnées. Les résultats de la simulation du système d’entrainement à vitesse variable sur 20ms ont montré une bonne reproduction du spectre de perturbations mesuré aux bornes du RSIL. Il sera toutefois envisageable d’améliorer le modèle du câble blindé de 4 conducteurs en tenant compte des effets de proximité qui influent largement sur la valeur de la résistance linéique suivant la configuration dans laquelle est placée le câble. La possibilité de définir des résistances mutuelles au même titre que les inductances mutuelles est alors envisageable. Bibliographie Bibliographe 1 Chaiyan. 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