AVERTISSEMENT Ce document est le fruit d'un long travail approuvé par le jury de soutenance et mis à disposition de l'ensemble de la communauté universitaire élargie. Il est soumis à la propriété intellectuelle de l'auteur. Ceci implique une obligation de citation et de référencement lors de l’utilisation de ce document. D'autre part, toute contrefaçon, plagiat, reproduction encourt une poursuite pénale. illicite Contact : [email protected] LIENS Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 122. 4 Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10 http://www.cfcopies.com/V2/leg/leg_droi.php http://www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/droits/protection.htm Université Paul Verlaine, Metz Thèse présentée pour obtenir le grade de Docteur en Mathématiques par Alexandre REY ALCANTARA Théorie de l'indice et géométrie basique d'un feuilletage riemannien Soutenue publiquement le 2 novembre 2011, devant le jury composé de : Moulay-Tahar Benameur (PR Metz, Directeur de thèse) Sylvie Paycha (PR Clermont-Ferrand, Rapporteur) Alexander Gorokhovsky (Associate PR Boulder, Rapporteur) Jean-Louis Tu (PR Metz, Examinateur) Jean Renault (PR Orléans, Examinateur) Martin Schlichenmaier Varghese Mathai (PR Luxembourg, Examinateur) (PR Adelaide, Australie, Examinateur) 1 Remerciements Je voudrais remercier Moulay-Tahar Benameur qui a bien voulu encadrer ma thèse. Je le remercie pour tout le temps qu'il a bien voulu m'accorder, pour les opportunités qu'il m'a proposées, et j'en prote pour saluer ses grandes qualités pédagogiques. Je voudrais remercier Alexander Gorokhovsky et Sylvie Paycha d'avoir bien voulu rapporter ma thèse et d'avoir consacrer autant de temps à sa relecture. Je remercie également Jean-Louis Tu, Jean Renault, Varghese Mathai et Martin Schlichenmaier d'avoir accepté de faire partie de mon jury. Je voudrais témoigner de ma reconnaissance à Aziz El-Kacimi pour m'avoir acceuilli à Lille, pour avoir répondu à mes nombreuses questions et m'avoir délivré de très bons conseils et de précieuses explications tout au long de ce travail. Je voudrais également remercier Alexander Gorokhovsky, Gaël Meigniez et Gilbert Hector, qui ont bien voulu discuter avec moi et me prodiguer d'excellents conseils. Je souhaiterais remercier les membres du LMAM avec qui j'ai travaillé durant ces quatre dernières années, plus particulièrement l'équipe de Géométrie Non-Commutative et les collègues avec qui j'ai collaboré pour mes enseignements. Je citerais parmi eux Nicolas Louvet, Philippe Bonneau, Nicolas Prudhon et Dong Ye. Je remercie également Angela Pasquale qui a toujours accepté de répondre à mes questions avec énormément de gentillesse. Je voudrais remercier mes collègues doctorants du LMAM pour tous les bons moments que nous avons passés ensemble et pour la solidarité qui s'est toujours exprimée entre nous. Je citerais parmi eux Frédéric Albert, Indrava Roy, El-Kaïoum Moutuou, Stéphane Garnier, Mikaël Chopp et en particulier Jérôme Noël qui m'a oert à de nombreuses reprises sa précieuse aide et sans qui j'aurais passé des pauses de midi bien plus moroses. Je voudrais également remercier mes collègues de bureaux Imen Ayadi et Ivan Lassagne avec qui j'ai partagé d'excellents moments et qui me manqueront. Je souhaiterais également remercier la formidable secrétaire du LMAM Isabelle Naviliat. Je voudrais saluer les doctorants que j'ai rencontré lors de conférences et avec qui j'ai passé de très bons moments, en particulier Haïja Moustafa, Maria-Paula Gomez-Aparicio, et Nicolas Hussenot. Je voudrais proter de cette occasion pour témoignier à Chakib Bennis de la profonde gratitude que j'ai à son égard pour tout le temps qu'il a bien 2 voulu m'accorder tout au long de mes études, pour les conseils qu'il m'a prodigué durant ces dix dernières annés et pour tout ce qu'il a fait pour moi. Je crois qu'il est temps de lui avouer que c'est lui qui a fait naître en moi la vocation de l'enseignement. Je tiens à témoignier ma reconnaissance à Dorin Bucur pour les précieux conseils qu'il m'a délivrés à de très nombreuses reprises, pour le temps qu'il a bien voulu m'accorder et pour m'avoir incité à entreprendre ce travail et pour m'avoir toujours prodigué de judicieux conseils. Je voudrais spécialement remercier Anne Lux pour tout le temps qu'elle a bien voulu m'accorder, et je sais combien son temps est précieux. Je voudrais la remercier pour les nombreux conseils qu'elle m'a prodigués et pour l'aide formidable qu'elle m'a apporté durant les six semaines où j'ai eu la chance de la remplacer au lycée Fabert de Metz. Je voudrais remercier mes collègues du lycée Fabert qui se sont montrés particulièrement accueillants et qui m'ont beaucoup soutenus durant le bref séjour que j'ai eectué auprès d'eux. Je voudrais citer particulièrement JeanDenis Eiden, Sylvie Larose et Christiane Vincent. Je tiens également à remercier tous mes collègues actuels du lycée Henri Poincaré de Nancy dont l'aide et le soutien me sont très précieux. Je voudrais remercier ma famille. Tout d'abord mon beau-père Didier pour son soutien, ses encouragements, son aide et puis tout simplement parce que je sais qu'il est très er de moi. Je voudrais remercier mes frères d'avoir supporté pendant toutes ces années mes cassages de pieds, mes exigences, ma mauvaise humeur (cette liste n'est pas exhaustive) et puis aussi de ne pas avoir pris assez de temps pour eux. Je tiens absolument à proter de cette occasion pour remercier ma mère pour tout ce qu'elle a fait pour moi. Pour l'éducation qu'elle m'a donnée, pour s'être occupé avec autant de ferveur de sa famille, pour avoir tout fait pour que je puisse prendre en mains mon destin. Elle a été à mes côtés durant toutes mes études, m'a toujours encouragé, soutenu, assisté et a tout fait pour faciliter ma réussite. Je n'aurais jamais eu l'occasion de faire des études sans elle et je n'aurais certainement pas accompli un aussi beau parcours. Je sais combien elle est ère de moi et combien elle aurait aimé pouvoir être à ma place. Je tiens donc à lui témoigner ma plus profonde gratitude. Je souhaiterais remercier ma tendre compagne Jeanne-Sophie qui m'a encouragé, soutenu, supporté mes sauts d'humeurs, mes baisses de moral, mes lamentations, mes maux de tête à répétition, et qui est restée à mes 3 côtés tout au long de ces années. Je lui dois beaucoup. Je voudrais nir en remerciant mon pays, ma patrie la France. Durant ces quatre dernières années, l'idée de perpétuer la tradition française des mathématiques, d'entretenir la réputation des mathématiques françaises m'a toujours accompagnée. Je ne saurais cacher l'amour que je voue à mon pays, celui qui a acceuilli mes parents immigrés, qui m'a vu grandir, qui m'a nourri, soigné et éduqué et qui ne m'a jamais reproché mon nom aux sonorités étrangères. 4 Table des matières 1 Introduction 7 2 Rappels sur les opérateurs diérentiels 2.1 2.2 12 Opérateurs diérentiels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 2.1.1 Opérateurs diérentiels elliptiques . . . . . . . . . . . 12 2.1.2 L'opérateur de signature . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 2.1.3 L'opérateur de Dolbeault . . . . . . . . . . . . . . . . 17 2.1.4 L'opérateur de Dirac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 Actions de groupes compacts . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.2.1 Cohomologie de de Rham invariante . . . . . . . . . . 22 2.2.2 Opérateurs diérentiels invariants . . . . . . . . . . . . 24 2.2.3 L'opérateur de signature invariant . . . . . . . . . . . 26 2.2.4 L'opérateur de Dolbeault invariant . . . . . . . . . . . 28 3 Feuilletages riemanniens 3.1 3.2 22 29 Connexion et courbure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 3.1.1 La connexion de Levi-Civita transverse . . . . . . . . . 29 3.1.2 Courbure principale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 Géométrie basique d'un feuilletage riemannien . . . . . . . . . 37 3.2.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37 3.2.2 Cohomologie basique pour les suspensions . . . . . . . 41 3.2.3 Forme volume transversale et opérateur de Hodge basique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Opérateurs diérentiels basiques 44 50 4.1 Opérateurs transversalement elliptiques . . . . . . . . . . . . 50 4.2 Le Laplacien basique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61 4.3 L'opérateur de de Rham basique . . . . . . . . . . . . . . . . 67 4.4 L'opérateur de signature basique . . . . . . . . . . . . . . . . 68 4.5 L'opérateur de Dolbeault basique . . . . . . . . . . . . . . . . 73 4.6 L'opérateur de Dirac basique 4.7 Exemples 4.7.1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79 Exemples de calculs de signature basiques . . . . . . . 79 5 4.7.2 Exemples de calculs d'indice de l'opérateur de Dolbeault basique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87 5 Invariance par homotopie feuilletée de la signature basique 93 6 L'indice basique en tant qu'indice distributionnel 98 6.1 Existence de l'indice distributionnel . . . . . . . . . . . . . . . 6.2 Le cas des actions libres 98 6.3 Multiplicativité et excision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107 6.4 Lien avec l'indice basique et l'indice équivariant . . . . . . . . 114 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104 A Généralités sur les feuilletages et théorie de Molino 117 A.1 Premières dénitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117 A.2 Structures transverses A.3 Holonomie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121 A.4 Théorie de Molino . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123 B Notion de F -brés 125 C Index 130 6 Chapitre 1 Introduction La notion de feuilletage a été introduite dans les années 1940 par Erehsmann et Reeb. Elle a été ensuite développée par Haeiger, Novikov, Thurston, ...[Thu74, Nov63, Hae58]. Dans le cas d'un feuilletage riemannien, la cohomologie des formes diérentielles basiques introduite par B. Reinhart [Rei59a], qui est alors de dimension nie [EKASH85], a joué un rôle important dans la production d'invariants topologiques pour ces feuilletages. Il est ainsi possible par exemple de dénir, comme dans le cas d'une variété fermée, la caractéristique d'Euler basique ou encore la signature basique d'un feuilletage riemannien. De plus il a été démontré dans [EKA90] que ces invariants sont des indices de Fredholm d'opérateurs diérentiels basiques transversalement elliptiques sur le feuilletage. A. El Kacimi a plus précisement prouvé que tout opérateur diérentiel basique transversalement elliptique sur un feuilletage riemannien possède un indice de Fredholm appelé indice basique. La question naturelle qui s'est alors posée est le calcul de tels indices par des formules topologiques. C'est ce que nous appellerons dans cette thèse le problème de l'indice basique, il a été posé pour la première fois dans [EKA90]. Le problème de l'indice basique s'est avéré assez dicile et malgré plusieurs tentatives, il est resté ouvert jusqu'en 2010. En 2010 deux travaux importants ont été réalisés indépendamment par A. Gorokhovsky et J. Lott [GL10] et par J. Bruning, F. Kamber et K. Richardson [BKR10a, BKR10b] et ont permis de donner les premières formules d'indice basique. Dans l'article [GL10], une formule topologique est obtenue sous certaines hypothèses sur le faisceau de Molino, en utilisant une approche classique appuyée en partie sur la formule de l'indice d'Atiyah-Segal-Singer [AS68]. Dans [BKR10a, BKR10b], aucune hypothèse importante n'est imposée au feuilletage riemannien et la formule obtenue est une somme de contributions associées à la stratication par les adhérences des feuilles. Ce dernier travail ne fournit pas de formule topologique aussi explicite que la formule d'Atiyah-Singer. Le problème de l'indice basique est intimement lié au célèbre problème 7 de l'indice pour les opérateurs transversalement elliptiques pour les actions de goupes de Lie compacts sur des variétés fermées, tel qu'énoncé par M. F. Atiyah dans [Ati]. La solution du problème de l'indice basique a donc des conséquences sur le calcul des multiplicités de certaines représentations de groupes de Lie compacts dans la représentation indice dénie par Atiyah [Duf]. Même si le problème de l'indice transverse d'Atiyah est toujours ouvert, des réponses partielles ont été apportées par N. Berline et M. Vergne dans l'article [BV96b] ainsi que dans [BV96a]. Les formules de délocalisation de Berline-Vergne pourraient donc en principe fournir grâce au théorème de Molino, des informations importantes sur l'indice basique d'un opérateur diérentiel basique transversalement elliptique sur un feuilletage riemannien. Parce que la formule de Berline-Vergne ne permet pas de calculer les multiplicités, une telle approche ne sut pas à calculer l'indice basique par une formule topologique. Nous avons choisi dans ce travail une approche uniant les deux probblèmes de l'indice. Plus précisément, le problème de l'indice basique d'El Kacimi et le problème de l'indice transverse d'Atiyah peuvent être generalisés et uniés en un seul problème introduit et étudié dans cette thèse. Nous nous intéressons à la situation d'un feuilletage riemannien muni d'une action G et à l'étude des opérateurs basiques (G, F)-transversalement elliptiques, c'est-à-dire dont restreint à la fois aux orbites de G et au feuilletage F feuilletée d'un groupe de Lie compact G-invariants qui sont le symbole principal est inversible. Nous démontrons que de tels opérateurs possèdent un basique distributionnel qui est une distribution centrale sur G. indice Lorsque le feuilletage est de dimension maximale (formé d'une seule feuille, la variété ambiante) on retrouve la notion d'opérateurs et leur indice selon Atiyah. Lorsque le groupe G-transversalement elliptiques G est le groupe trivial G = {e} on retrouve la notion d'opérateurs basiques transversalement elliptiques par rapport au feuilletage et leur indice basique selon El Kacimi. Le cas général étudié dans cette thèse peut donc être naïvement compris comme une interpolation entre ces deux situations géométriques extrêmes. Dans le cas général, notons que si l'opérateur basique est transversalement elliptique pour le feuilletage, alors l'indice distributionnel appartient à R(G). Comme dans Atiyah nous démontrons que l'indice distributionnel basique satisfait aux axiomes habituels d'excision et multiplicativité. Nous donnons aussi la formule obtenue dans le cas des actions libres. Enn l'application du théorème de Molino nous permet, comme dans le cas sans action décrit plus haut, de relier l'indice distributionnel basique à un indice distributionnel d'Atiyah classique sur la variété basique du feuilletage et relativement au produit cartésien de G par le groupe orthogonal transverse. Nous allons maintenant décrire plus en détails les résultats démontrés dans ce travail. Lors de notre étude des invariants géométriques provenant 8 d'opérateurs basiques, nous étudions la signature basique σ(M/F). En éta- blissant un "lemme de Poincaré basique", nous démontrons le résultat suivant : Théorème. 34 Soit f : (M, F) → (N, F 0 ) une équivalence d'homotopie feuilletée, entre deux feuilletages riemanniens homologiquement orientables, préservant les orientations. Alors σ(N/F 0 ) = σ(M/F). Nous étudions ensuite la situation d'un feuilletage riemannien muni d'une action d'un groupe de Lie compact G. En suivant l'article d'Atiyah [Ati], et en l'adaptant au cas des feuilletages, nous montrons alors qu'un opérateur G-invariant basique transversalement elliptique par rapport à l'action du groupe et du feuilletage, admet un indice distributionnel basique : Théorème. On note 35 On suppose que χker D D (G, F)-transversalement elliptique. ker D. Alors χker D est bien ] − dim W H (G). est le caractère de la représentation déni et vit dans l'espace de Sobolev G On note ind−∞,B (D) butionnel basique. = χker D − χker D∗ que nous appelons ici indice distri- Nous étudions ensuite les propriétés de cet indice distributionnel. Nous commençons par étudier le cas des actions libres : on suppose qu'on a une G × H tel que H agit librement sur la variété M . On a donc un bré principal M → M/H . On suppose de plus que M/H est muni d'un feuilletage riemannien F qui se relève ] sur M en un feuilletage riemannien F et que toutes les actions considérées sont feuilletées. Un opérateur diérentiel D (G, F)-transversalement ellip] tique sur M/H se relève alors en un opérateur (G × H, F )-transversalement ] elliptique D . L'indice de ce dernier se calcule alors à partir de l'indice de D action lisse d'un groupe de Lie compact de la forme de la manière suivante : Théorème. 36 On a G×H ind−∞,B (D ] )= X G ind−∞,B (D ⊗ Wa∗ )χa , a∈Ĥ où (Wa )a∈Ĥ est un ensemble de représentants de l'ensemble des classes de H , χa le caractère M/H associé à Wa . repésentations irréductibles unitaires du groupe Wa , et Wa est le bré vectoriel au-dessus de associé à Nous étudions ensuite la propriété de multiplicativité. Considérons deux (M, F) et (M 0 , F 0 ) munies d'action feuilletées de G et H respectivement. Si A est un opérateur (G, F)-transversalement elliptique agissant sur M et B est un opérateur (H, F 0 )-transversalement elliptique agissant sur M 0 alors ces deux opérateurs 0 0 induisent un opérateur G × H -invariant F ⊕ F -basique A]B sur M × M 0 qui est (G × H, F ⊕ F )-transversalement elliptique. De plus l'indice de A]B variétés fermées munies de feuilletages riemanniens se calcule comme suit : 9 Théorème. 37 G×H ind−∞,B (A]B) G×H = indG −∞,B (A)ind−∞,B (B). Supposons maintenant qu'on a une variété non-compacte U munie d'un G et une variété compacte M vériant j:U →M respectant les feuilletages et les actions de groupes. Si D est un opérateur diérentiel (G, F)-transversalement elliptique sur U , vériant une certaine hypothèse, on peut alors dénir le poussé-en-avant j∗ (D) et on a : feuilletage et d'une action feuilletée de les mêmes hypothèses. On suppose de plus qu'on a un plongement Théorème. G 38 L'indice distributionnel basique ind−∞,B (j∗ (D)) est indé- pendant du choix de j. Dans la dernière partie de cette thèse, nous suivons une méthode classique en géométrie des feuilletages et appliquons le théorème de structure des feuilletages riemanniens dû à P. Molino [Mol88]. Nous utilisons donc le théorème de Molino an de calculer l'indice distributionnel basique d'un opéra- D qui est (G, F)-transversalement elliptique en fonction de l'indice équivariant d'un opérateur D̄ sur la variété basique qui est G-transversalement elliptique. Lorsque G est le groupe trivial, cette construction a été réalisée teur dans [EKA90], l'utilisation de l'indice distributionnel permet alors de généraliser cette approche. Plus précisément nous démontrons : Théorème. 40 L'indice distributionnel basique de G ind−∞,B (D) où H D est donné par H = indG −∞ (D̄ ) désigne le groupe orthogonal et D̄H H(G × H)-invariant est la restriction aux sections invariantes d'un certain opérateur diérentiel elliptique sur la variété basique. La thèse est structurée de la manière suivante. Dans la première partie nous donnons les rappels nécéssaires sur les opérateurs diérentiels elliptiques. Puis nous étudions le cas des opérateurs invariants par rapport à l'action d'un groupe de Lie compact. Ces résultats sont classiques et sont rappelés pour le confort du lecteur. Dans la deuxième partie nous nous concentrons sur les feuilletages riemanniens. Nous dénissons les outils nécessaires à leur étude comme la connexion de Levi-Civita transverse et la forme de courbure principale. Nous dénissons ensuite la cohomologie basique. Le but de la troisième partie est l'étude des opérateurs transversalement elliptiques au feuilletage. Nous suivons l'article d'A. El-Kacimi [EKA90] pour montrer que de tels opérateurs ont des propriétés similaires aux opérateurs 10 diérentiels elliptiques sur les variétés fermées. Nous étudions ensuite les opérateurs diérentiels classiques comme le Laplacien basique et décrivons des propriétés classiques de la cohomologie basique. Nous calculons également des exemples d'indices d'opérateurs transversalement elliptiques et terminons par étudier l'invariance par homotopie feuilletée de la signature basique. La quatrième partie est dédiée à la situation d'un feuilletage riemannien muni d'une action d'un groupe de Lie compact G respectant le feuilletage. Nous nous intéressons alors aux opérateurs transversalement elliptiques par rapport au feuilletage et à l'action du groupe. Nous montrons que les opérateurs de ce type admettent un indice basique distributionnel (théorème 35) et établissons les propriétés de cet indice. A l'aide du théorème de Molino, nous montrons alors (théorème 40) qu'on peut ramener ce problème à celui d'un opérateur transversalement elliptique par rapport au produit cartésien de G et d'un groupe orthogonal, et établissons ainsi le lien entre le problème de l'indice basique et le problème de l'indice équivariant (théorème 40). Une question naturelle qui pourrait prolonger cette thèse est par exemple l'adaptation du travail de Berline et Vergne an d'obtenir une formule de délocalisation pour calculer l'indice distributionnel basique. L'annexe A introduit les premières notions sur les feuilletages et rappelle les deux théorèmes de structure sur les feuilletages riemanniens dûs à P. Molino [Mol88]. L'annexe B rappelle la notion de F -bré 11 vectoriel [KT75]. Chapitre 2 Rappels sur les opérateurs diérentiels Soient (M, g) une variété compacte connexe riemmanienne sans bord (x1 , ..., xn ), et E, E 0 des 0 brés vectoriels hermitiens au-dessus de M de rang N et N . On notera Ξ(M ) l'algèbre de Lie des champs de vecteurs sur M , h., .ig le produit scalaire ponc2 tuel associé à la métrique g , h., .iM le produit scalaire L ou h., .i s'il n'y a M pas d'ambiguïté et ∇ la connexion de Levi-Civita sur M . orientée de dimension n de coordonnées locales 2.1 Opérateurs diérentiels Nous allons commencer par rappeler quelques éléments de la théorie des opérateurs diérentiels elliptiques, en particulier le fait que de tels opérateurs admettent un indice de Fredholm (voir [AS68, Gil84, LM89, Roe98]) et étudier un peu plus en détails les opérateurs diérentiels provenant de situations géométriques : le Laplacien, l'opérateur de de Rham, l'opérateur de signature, l'opérateur de Dolbeault et l'opérateur de Dirac. 2.1.1 Opérateurs diérentiels elliptiques Dans tout le paragraphe nous rappellerons les diérents théorèmes sans donner de démonstration. Le lecteur intéressé trouvera les diérentes démonstrations dans [LM89]. Dénition 1. On appelle opérateur diérentiel d'ordre plication linéaire D : Γ(E) → Γ(E 0 ) tel que D forme D= X aα (x)Dα |α|≤m 12 m sur M une ap- s'écrit localement sous la où Dα = i|α| Remarque. aα (x) taille ∂α ∂xα1 1 ...∂xαnn aα (x) ∈ hom(Ex , Ex0 ). En utilisant des trivialisations locales on peut voir localement comme un élément de N× MN,N 0 (C ∞ (M )) C ∞ (M ). l'ensemble des matrices de N 0 à coecients dans Dénition 2. ξ et x ∈ M et ξ ∈ Tx∗ M , le symbole principal 0 linéaire σ(D)(x, ξ) : Ex → Ex dénie par X ξ1α1 ...ξnαn aα (x). σ(D)(x, ξ) = im Soient est l'application de D en x et |α|=m Remarque. On note π : T ∗M → M la projection. D est une section du bré hom(π ∗ (E), π ∗ (E 0 )) au-dessus σ(D)(x, ξ) est un polynôme homogène de degré m par variable ξ . Alors le symbole de ∗ de T M . Le symbole rapport à la Dénition 3. tout co-vecteur non-nul Exemple 1. d : D est elliptique si pour σ(D)(x, ξ) est inversible. On dit que l'opérateur diérentiel ξ∈ T ∗ M \{0} le symbole Il est facile de voir que la diérentielle de de Rham Ωk (M ) symbole → Ωk+1 (M ) est un opérateur diérentiel d'ordre k ∗ est donné par σ(d)(x, ξ)(ω) = iξ ∧ ω où ω ∈ Λ Tx M . Dénition 4. nienne munit 1 et que son Soit dvol la forme volume canonique sur la variété rieman- M . Si h est une métrique hermitienne sur Γ(E) du produit scalaire déni par Z σ, σ 0 = h(σ, σ 0 )dvol. le bré vectoriel E, on M On appelle adjoint formel de D l'opérateur D∗ : Γ(E 0∗ ) → Γ(E ∗ ) caractérisé par Proposition 1. Soit D(σ), σ 0 = σ, D∗ (σ 0 ) . D : Γ(E) → Γ(E 0 ) un opérateur diérentiel d'ordre ∗ ∗ et D son adjoint formel. Alors D est un opérateur diérentiel d'ordre ∗ ∗ ∗ et le symbole de D est donné par σ(D )(x, ξ) = σ(D)(x, ξ) . En particulier Exemple 2. D est elliptique si et seulement si On notera δ D∗ m m est elliptique. l'adjoint formel de la diérentiel de de Rham d. Rappelons qu'avec les conventions de signe habituelles, δ : Ωk (M ) → Ωk−1 (M ) est donné par δ = (−1)nk+n−1 ∗ d∗, M (voir [LM89]). ∆ = dδ + δd : Ω∗ (M ) → Ω∗ (M ) où ∗ désigne l'opérateur de Hodge sur Le Laplacien est un opérateur diérentiel d'ordre 2. De plus son symbole est donné par σ(∆)(x, ξ) = n X ξj2 = ||ξ||2 Id. j=1 En particulier le Laplacien est un opérateur elliptique. 13 Exemple 3. L'opérateur 2 Comme D On note Ωpair = ⊕k pair Ωk (M ) Ωimpair = ⊕k impair Ωk (M ). ∗ diérentiel d'ordre 1 sur Ω (M ). et D = d + δ est un opérateur = ∆, on voit que D est un opérateur elliptique. Dans la suite on appellera opérateur de de Rham l'opérateur D+ : Ωpair → Ωimpair Dénition 5. On appelle qui est la restriction de l'opérateur Soient s-ième ∇ E une connexion linéaire sur et D à Ωpair (M ). s ∈ N. norme de Sobolev (associée à la connexion E) métrique hermitienne sur ∇ et à la la norme ||σ||2s s X = ||∇j (σ)||2 j=0 où ||.|| est la norme induite par la métrique sur On appelle s-ième E. de Γ(E) et espace de Sobolev la complétion de Sobolev. On le notera Remarque. M pour la norme H s (E). On peut montrer que la dénition des espaces de Sobolev est indépendante du choix de la métrique et de la connexion (voir [LM89]). On rappelle que la variété Théorème 1 M est supposée compacte. . Soit s> s0 < s on a (d'inclusion de Sobolev) s continue H (E) ⊂ C k (E). Théorème 2 (Lemme de Rellich). Si n + k, 2 on a une inclusion 0 H s (E) ⊂ H s (E). De plus l'inclusion est dense et compacte. Proposition 2. alors D se prolonge Théorème 3. d'ordre D : Γ(E) → Γ(E 0 ) un opérateur diérentiel d'ordre m, s s−m (E 0 ), ∀s ∈ N. en un opérateur borné D : H (E) → H Soit Soit D : Γ(E) → Γ(E 0 ) un opérateur diérentiel elliptique m. (i) Si U est un ouvert de C ∞ implique que σ|U M σ ∈ H s (E), alors D(σ)|U est de ∞ (régularité elliptique). classe C et est de s ∈ N, D se prolonge en un opérateur de Fredholm D : H s (E) → H s−m (E 0 ) dont l'indice de Fredholm déni classe (ii) Si ind(D) est indépendant de quement l'action de par = dim ker D − dim ker D∗ s. De plus on calcule cet indice D sur les sections C ∞ de E . en regardant uni- Le lecteur trouvera les preuves des diérents points du théorème suivant dans [LM89, Gil84]. Théorème 4. formellement D : Γ(E) → Γ(E) un opérateur auto-adjoint d'ordre m > 0. Alors Soit 14 diérentiel elliptique (i) Les valeurs propres de (ii) Les espaces propres de D sont réelles. D sont de dimension nie et formés de sections C ∞. D est une suite qui tend en module +∞ (autrement dit D est un opérateur à résolvante compacte). 2 (iv) L (M, E) est la somme hilbertienne des espaces propres de D . m (v) Si (λk )k est la suite des valeurs propres de D on a λk ∼ ck n où c est (iii) L'ensemble des valeurs propres de vers une constante. Théorème 5. formellement D : Γ(E) → Γ(E) un opérateur diérentiel elliptique 2 auto-adjoint d'ordre m. Alors on a une décomposition L Soit orthogonale Γ(E) = ker D ⊕ ImD. Exemple 4. alors E = ΛT ∗ M et D est le Laplacien ∆, ∗ ∗ Im∆ = Imd ⊕ Imd et ker ∆ = H (M ) est l'ensemble Si des formes har- moniques. On obtient alors la décomposition de de Rham-Hodge : Ωp (M ) = Hp (M ) ⊕ Imd ⊕ Imd∗ . Corollaire 1. La cohomologie de de Rham des formes harmoniques H ∗ (M ) est isomorphe à l'espace H∗ (M ). Nous rappelons ici cette démonstration car elle nous sera utile par la suite. Démonstration. Ω∗ (M ) et Imδ Donc Donc Selon la décomposition de de Rham-Hodge on a = H∗ (M ) ⊕ Imd ⊕ Imδ où ∼ (ker d)⊥ . H∗ (M ) = {ω ∈ Ω∗ (M )/dω = 0 et δω = 0} = ker d = H∗ (M ) ⊕ Imd, puisque d2 = 0. H ∗ (M ) = ker d/Imd ∼ = H∗ (M ). Exemple 5. Dans le cas de l'opérateur de de Rham χ(M ). En eet : ker D+ = ker ∆|Ωpair , donc le D+ , l'indice de D+ est égal à la caractéristique d'Euler le noyau de D+ est noyau de D+ est l'espace des formes harmoniques paires. Or l'espace des formes harmoniques H∗ (M ) est isomorphe à la cohomologie ∗ de de Rham H (M ). dim ker D+ = dim H pair (M ). ∗ impair (M ). même on a dim ker D+ = dim H Donc De Dénition 6. On suppose ici que D Donc ind(D+ ) = χ(M ). est un opérateur diérentiel elliptique m > 0, on peut alors dénir par s ∈ R (voir [Gil84]) : si λ est une valeur −s (v) = λ−s v , si propre non-nulle et v un vecteur propre associé on pose D −s λ = 0 et v est un vecteur propre associé on pose D (v) = 0. formellement auto-adjoint positif d'ordre calcul fonctionnel l'opérateur D−s où 15 Citons un dernier résultat, dont le lecteur intéressé touvera la preuve dans [Gil84]. Théorème 6. Sous les mêmes, hypothèse, on note pace propre associé à Si s> dim M , m alors dλ la dimension de l'es- λ. D−s est traçable et trD−s = X dλ λ>0 λs . 2.1.2 L'opérateur de signature Supposons que Rappel. M est orientée sans bord et de dimension L'application Q : H 2l (M ) × H 2l (M ) dénie Z 0 ω ∧ ω0 Q([ω], [ω ]) = n = 4l. par M est une forme bilinéaire bien dénie, symétrique et non-dégénérée. σ(M ) On note Dénition 7. sa signature, appelée la signature de On note τ : Ωk (M ) → Ωn−k (M ) τ = (−1)l+ où ∗ k(k−1) 2 M. l'application dénie par ∗ désigne l'opérateur de Hodge. Proposition 3. l'opérateur L'application τ est une involution qui anticommute avec D = d + δ. Démonstration. δ = (−1)nk+n−1 ∗d∗ où ∗ désigne l'opérateur 2 k Donc ici δ = − ∗ d∗ et ∗ = (−1) Id, et τ On rappelle que ∗2 = (−1)k(n−1) . anticommute avec D . de Hodge et Dénition 8. ∗ ∗ ∗ ∗ On note Ω (M ) = Ω+ (M ) ⊕ Ω− (M ) où Ω+ (M ) (respective∗ ment Ω− (M )) est l'espace propre de τ associé à la valeur propre 1 (respec- tivement −1). On appelle opérateur de signature et on note D+ la restriction de D à Ω∗+ (M ), D+ : Ω∗+ (M ) → Ω∗− (M ). Proposition 4. signature σ(M ) Démonstration. L'indice de Fredholm de l'opérateur de signature de la variété D+ est la M. On rappelle que l'espace H∗ (M ) des formes harmoniques ∗ est isomorphe à H (M ). Comme τ involution anticommute avec τ : ker D → ker D D et commute avec ∆, τ τ : ker ∆ → ker ∆. et On a donc les décompositions ∗ ∗ H∗ (M ) = H+ (M ) ⊕ H− (M ) 16 se restreint en une ∗ ∗ H ∗ (M ) = H+ (M ) ⊕ H− (M ). ∗ (M ) − dim H∗ (M ) = dim H ∗ (M ) − dim H ∗ (M ). = dim H+ − + − ∗ ∗ k 4l−k (M )) ⊕ H2l (M ), Or H+ (M ) = ⊕k<2l H+ (M ) ∩ (H (M ) ⊕ H + ∗ ∗ k 4l−k (M )) ⊕ H2l (M ). et H− (M ) = ⊕k<2l H− (M ) ∩ (H (M ) ⊕ H − k 4l−k (M ) où k ∈ {0, ..., 2l − 1}. Soit Vk l'espace H (M ) ⊕ H k 4l−k Alors H (M ) et H (M ) sont permutés par l'action de τ . Donc ind(D+ ) Donc τ agit sur Vk et τ s'écrit sous la forme 0 1 . 1 0 Donc l'espace propre associé à 1 est l'ensemble des éléments de la forme (ω, τ (ω)). dim H k (M ). k -1 est dim H (M ). Donc la dimension de l'espace propre associé à 1 est De même la dimension de l'espace propre associé à Donc ∗ ∗ dim(⊕k<2l H+ (M )∩(Hk (M )⊕H4l−k ))−dim(⊕k<2l H− (M )∩(Hk (M )⊕H4l−k )) = 0, 2l (M ) − dim H 2l (M ). = dim H+ − 2l (M ) et β ∈ H 2l (M ) τ = ∗ sur H 2l (M ), donc si α ∈ H+ − Z Q(α, α) = α∧α ZM = α ∧ τ (α) M Z = α ∧ ∗α et ind(D+ ) Or on a : M = hα, αiM > 0 Donc Q(α, α) > 0. De même Z β∧β Q(β, β) = ZM −β ∧ τ (β) = MZ =− β ∧ ∗β M = − hβ, βiM < 0 Donc Q(β, β) < 0. Donc par dénition de la signature d'une forme bilinéaire on a ind(D+ ) = σ(Q). 2.1.3 L'opérateur de Dolbeault Supposons à présent que la variété M est munie d'une structure com- plexe. Les premiers résultats de ce paragraphe sont supposés relativement 17 connus, nous omettons donc les démonstrations et renvoyons le lecteur à la référence [Wel80]. Dénition 9. T MC = T M ⊗ C, on note J On note l'automorphisme associé à la structure complexe. Comme J 2 = −Id on a une décomposition en somme directe T MC = T M(1,0) ⊕ T M(0,1) où −i T M(1,0) de J . et T M(0,1) sont les sous-brés associés aux valeurs propres i et On a alors une décomposition du bré en algèbres extérieures Λk T ∗ MC = ⊕r+s=k Λr,s Dénition 10. type où Λr,s = Λr T ∗ M(1,0) ⊗ Λs T ∗ M(0,1) . Une section de Λr,s est appelée une forme diérentielle de (r, s). On notera Ωr,s (M, C) (r, s). l'espace des formes diérentielles de type k r,s On a de manière évidente Ω (M, C) = ⊕r+s=k Ω (M, C). k Sur Ω (M, C) la diérentielle de de Rham se décompose en la somme de deux opérateurs ∂ : Ωr,s (M, C) → Ωr+1,s (M, C) et ∂¯ : Ωr,s → Ωr,s+1 (M, C) vériant les relations : ∂ 2 = 0, ∂¯2 = 0, et ¯ = 0. ∂ ∂¯ + ∂∂ On obtient donc un complexe diérentiel pour tout ∂¯ ... - Ωr,s (M, C) ∂¯ - r≥0 Ωr,s+1 (M, C) : ∂¯ - ... appelé complexe de Dolbeault. La cohomologie associée sera appelée cohomologie de Dolbeault et notée Proposition 5. ∗: H r,s (M, C). L'opérateur de Hodge induit un isomorphisme Ωr,s (M, C) 00 On pose δ → Ωq−r,q−s (M, C). ¯ , alors δ 00 est = − ∗ ∂∗ Proposition 6. rateur ∆00 On notera ∆00 l'adjoint formel de l'opérateur déni par ∂¯. ¯ 00 . L'opé∆00 = δ 00 ∂¯ + ∂δ est un opérateur diérentiel d'ordre 2 auto-adjoint et elliptique. Démonstration. Cette preuve est similaire au cas du Laplacien, nous l'omet- trons donc. Théorème 7. On note ¯ =0 Hr,s (M, C) = {ω ∈ Ωr,s (M )/∂ω On a les propriétés suivantes : 18 et δ 00 ω = 0} = ker ∆00 . Hr,s (M, C) est de dimension 2 décomposition L -orthogonale (i) l'espace vectoriel (ii) on a une nie, ¯ ⊕ Im(δ 00 ). Ωr,s (M, C) = Hr,s (M, C) ⊕ Im(∆00 ) = Hr,s (M, C) ⊕ Im(∂) (ii) l'espace vectoriel H r,s (M, C) est isomorphe à Hr,s (M, C) et donc de dimension nie. Démonstration. Il sut d'appliquer les théorèmes 4 (page 14) et 5 (page 15) pour les deux premiers points. La démonstration du troisième point est similaire au cas de la cohomologie de de Rham. Dénition 11. ... A partir du complexe de Dolbeault ∂¯ ∂¯ - - Ω0,s (M, C) on construit l'opérateur de Dolbeault ∂¯ Ω0,s+1 (M, C) DDol - ... déni par DDol = ∂¯ + ∂¯∗ : Ω0,pair → Ω0,impair . Proposition 7. L'opérateur de Dolbeault possède un indice de Fredholm donné par ind(DDol ) = n X (−1)k dim H 0,k (M, C). k=0 Démonstration. On a 2 = ∆00 , DDol et ∆00 est elliptique donc DDol est ellip- tique et possède un indice. Le calcul de l'indice est similaire au calcul de l'indice de l'opérateur de de Rham (voir l'exemple 5). 2.1.4 L'opérateur de Dirac Nous allons à présent rappeler la construction et les propriétés de l'opérateur de Dirac et voir le lien avec les opérateurs dénis précédemment (voir par exemple [LM89, Gil84, Roe98]). Notation 1. au-dessus de On note M Dénition 12. et ∇M Cl(M ) = Cl(T M ) ⊗ C le bré en algèbre de Cliord la connexion de Levi-Civita sur Cl(M )-modules au-dessus de M , h une métrique hermitienne sur E E. On note l'action de ξ ∈ Cl(Tx M ) sur un élément v ∈ Ex par c(ξ)v . E On dit que (E, h, ∇ ) est un bré de Cliord si : E (i) La connexion ∇ est une connexion métrique. (ii) Pour tout ξ ∈ Cl(Tx M )), c(ξ) est antisymétrique c'est-à-dire Soient E M. un bré en E et ∇ une connexion linéaire sur h(c(ξ)s1 , s2 ) = −h(s1 , c(ξ)s2 ), ∀s1 , s2 ∈ Γ(E). 19 ∇E vérie [∇E , c] = 0 où [∇E , c] = ∇E c−c∇M , c'est-à X ∈ Ξ(M ), Y ∈ Ξ(M ), s ∈ Γ(E), (iii) La connexion dire si M E ∇E X (c(Y )s) = c(∇X (Y ))s + c(Y )∇X (s). Notation 2. Dans la suite Dénition 13. (E, h, ∇E ) désigne un bré de Cliord. On appelle opérateur de Dirac l'opérateur noté D obtenu à partir de la composition des applications suivantes : ∇E Γ(E) - Γ(T ∗ M ⊗ E) Plus précisément si {e1 , ..., en } ∼ =- c Γ(T M ⊗ E) - Γ(E) est un repère local orthonormé de D= n X TM on a c(ej ) ◦ ∇E ej . j=1 Proposition 8. L'opérateur de Dirac est un opérateur diérentiel elliptique d'ordre 1. De plus son symbole est donné par σ(D)(x, ξ) = ic(ξ). Démonstration. x ∈ M, {e1 , ..., en } (x1 , ..., xn ) des ∂ . coordonnées locales en x tel que x correspond à 0 et ej à ∂xj Au travers l'identication Tx M ∼ = Tx∗ M , ej correspond à dxj . E En utilisant des trivialisations locales autour de x, on peut écrire ∇e comme j ∂ la somme de et d'un opérateur diérentiel d'ordre 0. ∂xj n X ∂ Donc au voisinage de x, on peut écrire D comme la somme de c(ej ) ∂xj Soit une base de Tx M et j=1 et d'un opérateur diérentiel d'ordre 0. Donc D est bien un opérateur diérentiel d'ordre 1. Si vecteur non-nul, ξ= n X ξj dxj . n X c(ej )ξj = ic( ej ξj ) = ic(ξ). σ(D)(x, ξ) = i Donc σ(D2 )(x, ξ) = c(ξ)2 = ||ξ||2 j=1 j=1 (par dénition de la multiplication de Cliord). D2 et D est un co- j=1 n X Donc Donc ξ ∈ Tx∗ M sont elliptiques. 20 Rappel. Rappelons qu'on a les formules d= n X ej ∧ ∇ M ej et j=1 δ = d∗ = − n X iej ∇M ej (voir [LM89]). j=1 Proposition 9. Démonstration. et L'opérateur de Dirac Soient s1 , s2 ∈ Γ(E). {e1 , ..., en } D est formellement auto-adjoint. un repère local orthonormé de TM On a ponctuellement h(D(s1 ), s2 )x − h(s1 , D(s2 ))x = = q X j=1 q X E h(c(ej )∇E ej (s1 ), s2 )x − h(s1 , c(ej )∇ej (s2 ))x E h(c(ej )∇E ej (s1 ), s2 )x + h(c(ej )s1 , ∇ej (s2 ))x j=1 = q X M h(∇E ej (c(ej )s1 ), s2 )x − h(c(∇ej (ej ))s1 , s2 )x j=1 + h(c(ej )s1 , ∇E ej (s2 ))x q q X X =( ∇M (h(c(e )s , s )) ) − h(c( ∇M j 1 2 x ej ej (ej ))s1 , s2 )x j=1 q X =− j=1 ∇M ej (iej ω)x + ω( j=1 où ω q X ∇M ej (ej ))x j=1 est la 1-forme dénie par ω(X) = −h(c(X)s1 , s2 ), ∀X ∈ Ξ(M ). h(D(s1 ), s2 ) − h(s1 , D(s2 )) = − q X ∇M ej (iej ω) + ω( j=1 =− =− q X j=1 q X q X Donc ∇M ej (ej )) j=1 q X (iej ∇M + i )ω + ω( ∇M M ∇e (ej ) ej ej (ej )) j j=1 iej ∇M ej ω j=1 = δω Z Z h(D(s1 ), s2 ) − h(s1 , D(s2 ))dvol = Donc M δω dvol où dvol désigne la forme M volume canonique. Donc Donc hD(s1 ), s2 i − hs1 , D(s2 )i = hδω, 1i = hω, d1i = 0. D est formellement auto-adjoint. 21 Proposition 10. Si E est le bré tangent T M on a un isomorphisme naturel Cl(T M ) ∼ = ΛT ∗ M ([LM89]) conjugué à d + δ . 2 particulier D est conjugué au Laplacien ∆. de brés vectoriels est En Démonstration. Au travers de {e1 , ..., en } un repère local orthonormé. l'identication Cl(M ) ∼ = ΛT ∗ M l'élément c(e)ω D Soit e ∧ ω − ie ω . n X Or d = ej ∧ ∇ M ej et δ = d∗ = − j=1 Donc et l'opérateur de Dirac n X devient iej ∇M ej . j=1 n X d+δ = (ej ∧ . − iej )∇M ej est conjugué à j=1 n X c(ej )∇M ej c'est-à-dire à j=1 l'opérateur de Dirac. (d + δ)2 = d2 + dδ + δd + δ 2 . Comme d2 = δ 2 = 0, 2 Donc D est conjugué au Laplacien ∆. Or Remarque. En munissant Cl(T M ) on a (d + δ)2 = ∆. des bonnes graduations (voir [LM89]) on retrouve ainsi l'opérateur de de Rham et l'opérateur de signature à l'aide de l'opérateur de Dirac. 2.2 Actions de groupes compacts Nous allons à présent étudier le cas où notre variété est munie d'une action de groupe. Dans un premier temps nous étudions la cohomologie de de Rham invariante, puis nous verrons que pour les opérateurs que nous avons étudiés précédemment, nous pouvons dénir un indice en tant que représentation. Nous nissons par donner la formule d'Atiyah-Singer qui permet de calculer cet indice dans le cas des opérateurs de signature et de Dolbeault. 2.2.1 Cohomologie de de Rham invariante Soit M une variété compacte connexe munie d'une action lisse d'un groupe de Lie compact On munit M G. d'une structure riemannienne G-invariante et on munit G la mesure de Haar normalisée. Dénition 14. Soit Notation 3. E ω ∈ Ω∗ (M ). ∗ On dit que ω est G-invariante si ∀g ∈ G, on a g (ω) = ω . ∗ On notera Ω (M/G) l'ensemble des forme diérentielles G-invariantes. ∗ On voit immédiatement que Ω (M/G) est une algèbre diérentielle Z2 -graduée et un C ∞ (M/G)-module. ∗ On note H (M/G) la cohomologie des formes diérentielles invariantes. Γ(M, E/G) Si est un G-bré vectoriel au-dessus de ∞ le C (M/G)-module des sections 22 M, on notera G-invariantes. de Proposition 11. ] une application i On note : i : Ω∗ (M/G) → Ω∗ (M ) → H ∗ (M ) . l'inclusion, alors i induit H ∗ (M/G) Démonstration. En eet on a Dénition 15. L'action de i(dω) = d(i(ω)), d'où le résultat. G sur M induit une action de G sur H ∗ (M ) : −1 )∗ ([ω]) := [(g −1 )∗ (ω)]. soit g ∈ G, on pose g.([ω]) = (g ∗ G ∗ On note H (M ) le sous-espace vectoriel de H (M ) des classes de cohomologie invariantes. Proposition 12. On note M l'application M : Ω∗ (M ) → Ω∗ (M/G) dénie par Z M (ω) = g ∗ (ω)dg. G ∀ω ∈ Ω∗ (M ), M (dω) = d(M (ω)). ] ∗ ∗ En particulier M induit une application M : H (M ) → H (M/G). Z Démonstration. Remarquons que g∗ (ω)dg est bien G-invariante. Alors G Z M (dω) = ZG = g ∗ (dω)dg dg ∗ (ω)dg GZ = d( g ∗ (ω)dg) (dérivation sous le signe somme) G = d(M (ω)). Proposition 13. On a i] (H ∗ (M/G)) ⊂ H ∗ (M )G ] ] i ◦M ∗ = IdH ∗ (M )G et M ] ◦ i] = Id|H ∗ (M/G) |H (M )G ∗ G ∼ H ∗ (M/G). On obtient donc que H ∗ (M/G) s'idenC'est-à-dire H (M ) = ∗ ∗ tie à un sous-espace de H (M ) et comme M est compacte, H (M/G) est de dimension nie. Démonstration. Soit [ω] ∈ H ∗ (M/G), [ω] car ω ∈ Ω∗ (M/G), ∗ ∗ on a g ([ω]) = [g (ω)] = ] ∗ G donc i ([ω]) ∈ H (M ) . [ω] ∈ H ∗ (M )G , c'est-à-dire g ∗ ([ω]) = [ω], ∗ ∗ ∗ donc [g (ω) − ω] = 0 et g (ω) − ω = dβg où βg ∈ Ω (M ) (comme ∞ l'action de G sur M est C , on voit facilement qu'on peut choisir βg ∞ de g ). de manière à ce que βg dépende de manière C Z Z Z Soit g ∗ (ω)dg − ω = Donc G dβg dg = d G βg dg G 23 . Z ∗ g (ω)dg = [ω], Donc G ] Donc M ([ω]) Notation 4. = [ω] On note Proposition 14. Si g] G et c'est-à-dire [M (ω)] = [ω]. i] (M ] ([ω])) = [ω]. l'application induite par est connexe, alors g∗ sur H ∗ (M ). g ] = Id|H ∗ (M ) . Démonstration. On emploiera ici la notation φg pour le diéomorphisme sur g. ∞ tel que γ(0) = e et γ(1) = g . Soit γ : R → G un chemin C ∞ et H(0, .) = Id Soit H : R × M → M, (t, x) 7→ φγ(t) (x), alors H est C M et H(1, .) = φg . ∗ ∗ Donc φe = IdM et φg sont homotopes, donc φg induit l'identité sur H (M ). ] Donc g = Id|H ∗ (M ) . M induit par Corollaire 2. Si Démonstration. G G-invariantes, H ∗ (M/G) ∼ = H ∗ (M ). δ l'adjoint formel de d. M , Ω∗ (M/G) est stable par δ . On note toujours agit par isométrie sur On notera alors En notant est connexe alors Découle des deux propositions précédentes. Proposition 15. Comme G G D+ la restriction de l'opérateur de de Rham aux formes c'est-à-dire χ(M/G) = G : Ωpair (M/G) → Ωimpair (M/G). D+ n X (−1)k dim H k (M/G), G on a ind(D+ ) = χ(M/G). k=1 G est de M . De plus si d'Euler Démonstration. Si G G D+ connexe, l'indice de est égal à χ(M ) la caractéristique La démonstration est similaire au cas général. est connexe on a vu que H ∗ (M ) ∼ = H ∗ (M/G), d'où le résultat. 2.2.2 Opérateurs diérentiels invariants Dénition 16. Soit π : G → Gl(V ) une représentation unitaire de dimenG notée (π, V ). On note V G = {x ∈ V /π(g)(x) = x, ∀g ∈ G} κ(V ) = dim V G . sion nie de et Lemme 1. Sous les mêmes hypothèses, on a Z κ(V ) = tr(π(g))dg. G Démonstration. Soit Z PG ∀x ∈ H, P G (x) = la projection orthogonale de π(g)(x)dg . G 24 V sur V G, alors Par dénition P G (x) ∈ V G , donc (P G )2 = P G . Comme (π, V ) est unitaire G est auto-adjoint. on a que P Z Donc dim P G = tr(P G ) = tr(π(g))dg (il sut d'exprimer la trace à l'aide G du produit scalaire). Dénition 17. Si [V ] − [V 0] ∈ R(G), Notation 5. tation de On note on H Soient R(G) l'anneau des représentations de G. 0 0 pose κ([V ] − [V ]) = κ(V ) − κ(V ). un espace de Hilbert, π : G → GL(H) une représen- G. Dénition 18. Soit T ∈ L(H) un opérateur de Fredholm. G-invariant, alors ker T et ker T ∗ sont des représentations de dimension nie de G. G ∗ On pose alors ind (T ) = [ker T ] − [ker T ] ∈ R(G). Si T est Proposition 16. alors κ(ind G T ∈ L(H) est un opérateur (T )) = ind(T G ) où T G = T|H G . Si de Fredholm Démonstration. κ(indG (T )) = dim(ker T )G − dim(ker T ∗ )G = dim ker T G − dim ker(T G )∗ = ind(T G ). Dénition 19. ind G Soit g ∈ G, on appelle indice (T )(g) = tr(π(g)| ker T ) − tr(π(g)| ker T ∗ ). Proposition 17. de g le réel Sous les mêmes hypothèses, on a ind(T G Z )= ind G (T )(g)dg. G Démonstration. ind(T G ) = κ(indG (T )) Z = tr(πindG (T ) (g))dg G Z = tr(π(g)| ker T ) − tr(π(g)| ker T ∗ ) dg ZG G = ind (T )(g)dg. G 25 G-invariant 2.2.3 L'opérateur de signature invariant Dénition 20. On suppose ici que M est orientée sans bord de dimension n = 4l. On note QG la restriction de la forme bilinéaire de signature G La signature de Q sera notée Proposition 18. Q à H 2l (M )G . σ(M/G). Sous les mêmes hypothèses, on note Ω∗ (M/G) = Ω∗+ (M/G) ⊕ Ω∗− (M/G) la décompostion induite par la décom∗ ∗ ∗ G position Ω (M ) = Ω+ (M )⊕Ω− (M ) et D+ la restriction de l'opérateur de siG ∗ ∗ gnature aux formes G-invariantes, c'est-à-dire D+ : Ω+ (M/G) → Ω− (M/G). G G Alors ind(D+ ) = σ(M/G). De plus si G est connexe alors ind(D+ ) = σ(M ). Démonstration. Si G La démonstration est similaire au cas général. est connexe on a vu que H ∗ (M ) ∼ = H ∗ (M/G), d'où le résultat. Dénition 21. H 2l (M ), On pose Sous les mêmes hypothèses, le groupe de Lie G agit sur H 2l (M ) est une représentation de dimension nie de G. G 2l 2l ind (D+ ) := [H+ (M )] − [H− (M )] ∈ R(G) où D+ désigne l'opéradonc teur de signature. Proposition 19. Sous les mêmes hypothèses, on a G κ(indG (D+ )) = ind(D+ ) = σ(M/G). Démonstration. Corollaire 3. C'est une conséquence de la proposition 17 (page 25). ∗ trivialement sur H (M ), donc Démonstration. G est connexe alors G ind (D+ )(g) = σ(M ). Sous les mêmes hypothèses, si ∀g ∈ G, on a agit G G (D+ )(g) = χindG (D+ ) (g) où χindG (D+ ) G 2l 2l ractère de la représentation ind (D+ ) = [H+ (M )] − [H− (M )]. ∗ Or G agit trivialement sur H (M ), 2l 2l donc χindG (D ) (g) = dim H+ (M ) − dim H− (M ). + G Donc ind (D+ )(g) = σ(M ). On a ind est le ca- Nous allons à présent rappeler la formule d'Atiyah-Segal-Singer pour la G-signature M. [AS68]. On supposera que le groupe G préserve l'orientation de Proposition 20. Soit g ∈ G, on note M g l'ensemble des points xes de g sur M. Alors Mg est une sous-variété compacte sans bord de de dimension non constante en général). Démonstration. Voir [LM89] par exemple. 26 M (non connexe, Proposition 21. c'est-à-dire G Comme ∀x ∈ g ∈ G et N g le bré normal au-dessus = (Tx M g )⊥ . g isométries sur M , le bré normal N admet Soient de M g, M g , Nxg agit par une décom- position N g = N g (−1) ⊕ ⊕0<θ<π N g (θ) où N g (θ) tivement N g (−1) sont des sous-brés de N et g∗ agit sur N g (θ) (respecN g (−1)) par une rotation d'angle θ (respectivement par −Id). et Dénition 22. on notera L la Si E est un bré vectoriel au-dessus de L-classe E totale de M g, qui est dénie à partir des classes de Pontrjagin par la suite multiplicative : L(E) = On notera mθ (E) Y xj . th(xj ) la classe caractéristique dénie à partir des classes de Chern par la suite multiplicative : mθ (E) = Y iθ ) 2 xj + iθ ) th( 2 th( ( pour plus de détails voir par exemple [AS68, LM89, Hir78, MS74]). Théorème 8 (formule d'Atiyah-Segal-Singer pour la G-signature). G, Soit alors l'indice équivariant de l'opérateur de signature est donné par : ind G Z L(g) (D+ )(g) = Mg où L(g) ∈ H ∗ (M g ) est une classe caractéristique. Plus précisément on a, Z t−r Z L(g) = 2 Mg Mg Y (i tan(θ/2))−s(θ) L(M g ) 0<θ<π L(N g (−1))−1 e(N g (−1)) Y mθ (N g (θ)) 0<θ<π e désigne la classe s(θ) = dimC N g (θ). où Corollaire 4. d'Euler, 2t = dim M g , 2r = dim N g (−1) G Z Z On a alors ind(D+ ) Démonstration. G G En eet ind(D+ ) L(g) dg . = Z = ind G 27 Mg G (D+ )(g)dg . et g∈ 2.2.4 L'opérateur de Dolbeault invariant Nous allons à présent rappeler le théorème de Lefschetz holomorphe [AS68]. Dénition 23. Soient E On suppose que M admet une structure complexe. un bré vectoriel complexe au-dessus de E. Dolbeault DDol M et θ(E) le faisceau des germes de sections holomorphes de On dénit l'opérateur de associé à E à partir du complexe de Dolbeault : ¯ ∂¯∗ ∂+ ... ¯ ¯∗ - Λ0,s ⊗ E ∂+∂- Λ0,s+1 ⊗ E ¯ ∂¯∗ ∂+ - ... On suppose qu'on a un groupe ni d'automorphismes agissant sur M. Proposition 22. g g Soit g ∈ G, on note N le bré normal au-dessus de M . g Comme G agit par isométrie sur M , le bré normal N admet une décomM g g N (θ) où N g (θ) est un sous-bré de N g et g∗ agit sur postion N = 0<θ6π N g (θ) par la multiplication par eiθ . Dénition 24. Si E est un bré vectoriel au-dessus de M g, on notera Uθ la classe caractéristique dénie à partir des classes de Chern par la suite multiplicative : θ U = Y 1 − e−xj −iθ −1 1 − e−iθ j (pour plus de détails voir par exemple [AS68]). Théorème 9 (de Lefschetz holomorphe) . Soit g ∈ G, alors l'indice équiva- riant de l'opérateur de Dolbeault est donné par : ind G Z L(g) (DDol )(g) = Mg où L(g) ∈ H ∗ (M g ) est une classe caractéristique. Plus précisément on a Z Z L(g) = Mg où Mg Q ch(E|M g )(g) 0<θ<π U θ (N g (θ))td(M g ) det(1 − g|(N g )∗ ) ch désigne la classe de Chern totale et td désigne la classe de Todd totale. De plus l'indice de l'opérateur de Dolbeault est donné par ind(DDol ) où χ(M, θ(E)) = n X (−1)k dim H k (M, θ(E)). k=0 Dans le cas où E = χ(M, θ(E)) est le bré trivial E = M ×C (page 19). 28 on retrouve la proposition 7 Chapitre 3 Feuilletages riemanniens On suppose maintenant que la variété M est munie d'un feuilletage F. 3.1 Connexion et courbure 3.1.1 La connexion de Levi-Civita transverse Nous allons commencer par dénir la connexion de Levi-Civita transverse (voir [Ton97]) qui joue un rôle similaire à celui de la connexion de Levi-Civita en géométrie riemannienne. Dénition 25. M νF = T M/T F . On note π : T M → νF la projection ⊥ canonique. On a T M = T F ⊕T F , alors la métrique riemannienne g permet ⊥ tel que de dénir un isomorphisme de brés vectoriels σ : νF → T F π ◦ σ = IdνF . noté νF Remarque. nienne On appelle bré normal le bré vectoriel au-dessus de déni par gνF On note sur νF Dénition 26. g = g|T F ⊕ g|T F ⊥ . Alors g induit une métrique riemangνF = σ ∗ (g|T F ⊥ ). dénie par On dénit la dérivée de Lie sur νF par ∀X ∈ Ξ(M ), ∀s ∈ Γ(νF), LX (s) = π([X, σ(s)]). On notera encore extérieurs de LX le prolongement de la dérivée de Lie aux puissances νF . Dénition 27. transverse). Si h une métrique sur νF (h est appelée une métrique X ∈ Ξ(M ), on note LX (h) le 2-tenseur symétrique sur νF Soit déni par ∀s, s0 ∈ Γ(νF), LX (h)(s, s0 ) = X(h(s, s0 )) − h(LX (s), s0 ) − h(s, LX (s0 )). 29 Dénition 28. On dit que la métrique h sur νF est invariante par holonomie si ∀V ∈ Γ(T F), LV (h) = 0, autrement dit si ∀V ∈ Γ(T F), ∀s, s0 ∈ Γ(νF) on a V (h(s, s0 )) = h(π([V, σ(s)]), s0 )+h(s, π([V, σ(s0 )]) = h(LV (s), s0 )+h(s, LV (s0 )). On dit que la métrique sur νF g sur M est quasi-brée si la métrique induite par g est invariante par holonomie. Proposition 23. Le feuilletage F est un feuilletage riemannien si et seule- ment s'il existe une métrique invariante par holonomie sur Démonstration. Remarque. νF . C'est une reformulation de la proposition 117 (page 119). F g est On appelle connexion de Bott la connexion partielle sur νF Dans la suite on supposera que est riemmanien et que quasi-brée. Dénition 29. dénie par ˚ X (s) = π([X, σ(s)]) = LX (s), ∀X ∈ Γ(T F). ∀s ∈ νF, ∇ Dénition 30. Soit ∇ une connexion sur νF on dit que ∇ est une connexion adaptée si ˚V . ∀V ∈ Γ(T F), ∇V = ∇ Proposition 24. De l'identité de Jacobi, on déduit que la courbure d'une ∇ connexion adaptée est nulle le long des feuilles : ∀U, V ∈ Γ(T F) on a R∇ (U, V ) = ∇U ◦ ∇V − ∇V ◦ ∇U − ∇[U,V ] = 0. Dénition 31. On appelle torsion de ∇ la 2-forme T∇ à valeurs dans νF dénie par T∇ (X, Y ) = ∇X (π(Y )) − ∇Y (π(X)) − π([X, Y ]), ∀X, Y ∈ Ξ(M ). Proposition 25. Démonstration. où Si ∇ est une connexion adaptée alors X, Y ∈ Ξ(M ), on X2 , Y2 ∈ Γ(T F ⊥ ). Soient X1 , Y1 ∈ Γ(T F) et note T∇ = 0. X = X1 + X2 et Y = Y1 + Y2 T∇ (X, Y ) = T∇ (X1 , Y ) + T∇ (X2 , Y ) = T∇ (X1 , Y ) + T∇ (X2 , Y1 ) + T∇ (X2 , Y2 ) = ∇X1 (π(Y )) − π([X1 , Y ]) + ∇X2 (π(Y1 )) − ∇Y1 (π(X2 )) − π([X2 , Y1 ]) + ∇X2 (π(Y2 )) − ∇Y2 (π(X2 )) − π([X2 , Y2 ]) = π([X1 , σ(π(Y ))]) − π([X1 , Y ]) + ∇X2 (π(Y1 )) − ∇Y1 (π(X2 )) − π([X2 , Y1 ]) M + π(∇M X2 (Y2 )) − π(∇Y2 (X2 )) − π([X2 , Y2 ]) = −π([Y1 , σ(π(X2 ))]) − π([X2 , Y1 ]) + π(T∇M (X2 , Y2 )) = 0 30 Dénition 32. on note Soit ∇ une connexion sur νF et V ∈ Γ(T F), si X ∈ Ξ(M ), LV (∇)X : Γ(νF) → Γ(νF) l'application linéaire dénie par LV (∇)X (s) = LV (∇X (s)) − ∇[V,X] (s) − ∇X (LV (s)), ∀s ∈ Γ(νF). Dénition 33. ∇ une connexion sur νF , on dit que ∇ est invariante ∀V ∈ Γ(T F), on a LV (∇) = 0. ∇ est basique si ∇ est adaptée et invariante par holonomie. Soit par holonomie si On dit que Proposition 26. on a iV (R∇ ) = 0 Démonstration. ∇ une connexion LV (R∇ ) = 0. Soit et Y ∈ Ξ(M ) Soient et basique sur s ∈ Γ(νF) νF , alors ∀V ∈ Γ(T F) alors, R∇ (V, Y )(s) = ∇V ◦ ∇Y (s) − ∇Y ◦ ∇V (s) − ∇[V,Y ] (s) ˚ V ◦ ∇Y (s) − ∇Y ◦ ∇ ˚ V (s) − ∇L (Y ) (s) =∇ V = LV (∇Y (s)) − ∇Y (LV (s)) − ∇LV (Y ) (s) = (LV (∇)Y )(s) = 0 Soient Y, Z ∈ Ξ(M ) et s ∈ Γ(νF). On a LV (R∇ )(Y, Z)(s) = LV (R∇ (Y, Z)(s)) − R∇ (LV (Y ), Z)(s) − R∇ (Y, LV (Z))(s) − R∇ (Y, Z)(LV (s)) = LV (∇Y ∇Z (s) − ∇Z ∇Y (s) − ∇[Y,Z] (s)) − (∇LV (Y ) ∇Z (s) − ∇Z ∇LV (Y ) (s) − ∇[LV (Y ),Z]) (s)) − (∇Y ∇LV (Z) (s) − ∇LV (Z) ∇Y (s) − ∇[Y,LV (Z)]) (s)) − (∇Y ∇Z (LV (s)) − ∇Z ∇Y (LV (s)) − ∇[Y,Z] (LV (s))) = ∇Y (LV (∇Z (s)) − ∇Z (LV (∇Y (s)) − ∇LV ([Y,Z]) (s) + ∇Z ∇LV (Y ) (s) + ∇[LV (Y ),Z]) (s) − ∇Y ∇LV (Z) (s) + ∇[Y,LV (Z)]) (s) − ∇Y ∇Z (LV (s)) + ∇Z ∇Y (LV (s)) = (LV (∇Y ∇Z (s)) − ∇LV (Y ) (∇Z (s))) − (LV (∇Z ∇Y (s)) − ∇LV (Z) (∇Y (s))) − (LV (∇[Y,Z] (s) − ∇[Y,Z] (LV (s)) + ∇Z ∇LV (Y ) (s) + ∇[LV (Y ),Z]) (s) − ∇Y ∇LV (Z) (s) + ∇[Y,LV (Z)]) (s) − ∇Y ∇Z (LV (s)) + ∇Z ∇Y (LV (s)) = ∇Y (LV (∇Z (s) − ∇LV (Z) (s) − ∇Z (LV (s))) − ∇Z (LV (∇Y (s) − ∇LV (Y ) (s) − ∇Y (LV (s))) − ∇LV ([Y,Z]) (s) + ∇[LV (Y ),Z] (s) + ∇[Y,LV (Z)] (s) = −∇LV ([Y,Z]) (s) + ∇[LV (Y ),Z] (s) + ∇[Y,LV (Z)] (s) = −∇[V [Y,Z]]+[[V,Y ],Z]+[Y,[V,Z]] (s) = 0 Notation 6. On désigne toujours par ∇M la connexion de Levi-Civita. Dénition 34. On dénit une connexion sur νF par ∇X (s) = π([X, σ(s)]) = ˚ X (s) ∇ si X ∈ Γ(T F) et ∇X (s) = π(∇M X (σ(s))) 31 si X ∈ Γ(T F ⊥ ). Remarque. Comme ∇M et ˚ sont des connexions, on a bien que ∇ est une ∇ connexion. Remarque. Par dénition la connexion ∇ est une connexion adaptée, en particulier ∀U, V ∈ Γ(T F), R∇ (U, V ) = 0. ˜ une connexion sur νF . On dit que ∇ ˜ est une connexion Dénition 35. Soit ∇ métrique si ˜ X (s), s0 )+gνF (s, ∇ ˜ X (s0 )). ∀X ∈ Ξ(M ), ∀s, s0 ∈ Γ(νF), X(gνF (s, s0 )) = gνF (∇ Remarque. Etant donné la dénition de la connexion ∇ et comme g est quasi-brée on a ∀V ∈ Γ(T F), ∀s, s0 ∈ Γ(νF), V (gνF (s, s0 )) = gνF (∇V (s), s0 )+gνF (s, ∇V (s0 )). Théorème 10. La connexion Démonstration. Comme patibilité de ˚T F ∇ métrique puisq'on ∇ est une connexion métrique. ˚ T F + ∇M ⊥ et g = g|T F + g|T F ⊥ , la com∇ = ∇ TF M avec g|T F et de ∇ avec g|T F ⊥ entraînent que ∇ est T F⊥ ⊥ et νF . Donc ∇ est une a un isomorphisme entre T F connexion métrique. Théorème 11. La connexion ∇ est l'unique connexion métrique sans torsion sur νF . La connexion Démonstration. ∇ est appelée connexion de Levi-Civita transverse. ∇ est une connexion ∇ est sans torsion. s, s0 ∈ Γ(νF), On a On a vu que métrique et ∇ est une connexion adaptée. Donc Soit X ∈ Ξ(M ), et 2gνF (∇X (s), s0 ) = gνF (∇X (s), s0 ) + gνF (∇X (s), s0 ) = X(gνF (s, s0 )) − gνF (s, ∇X (s0 )) + gνF (s0 , ∇X (s)) = X(gνF (s, s0 )) − (gνF (s, ∇σ(s0 ) (π(X)) + π([X, σ(s0 )])) + gνF (s0 , ∇σ(s) (π(X)) + π([X, σ(s)])) = X(gνF (s, s0 )) − (σ(s0 )(gνF (π(X), s)) − gνF (π(X), ∇σ(s0 ) (s))) − gνF (s, π([X, σ(s0 )])) + (σ(s)(gνF (π(X), s0 )) − gνF (π(X), ∇σ(s) (s0 ))) + gνF (s0 , π([X, σ(s)])) = X(gνF (s, s0 )) − σ(s0 )(gνF (π(X), s)) − gνF (s, π([X, σ(s0 )])) + σ(s)(gνF (π(X), s0 )) − gνF (π(X), ∇σ(s) (s0 )) + gνF (s0 , π([X, σ(s)])) + gνF (π(X), ∇σ(s0 ) (s) − ∇σ(s) (s0 )) = X(gνF (s, s0 )) − σ(s0 )(gνF (π(X), s)) − gνF (s, π([X, σ(s0 )])) + σ(s)(gνF (π(X), s0 )) − gνF (π(X), ∇σ(s) (s0 )) + gνF (s0 , π([X, σ(s)])) + gνF (π(X), π([σ(s), σ(s0 )])) 32 de ∇X (s) est uniquement déterminée par la formule ci-dessus, d'où l'unicité ∇. Théorème 12. Par conséquent La connexion ∇ ∇ est invariante par holonomie. est une connexion basique et on a ∀V ∈ Γ(T F), iV (R∇ ) = LV (R∇ ) = 0. Démonstration. Nous venons de montrer que la connexion de Levi-Civita transverse est entièrement déterminée par la métrique g qui est quasi-brée (et donc invariante par holonomie). Par conséquent la connexion ∇ est elle aussi invariante par holonomie. 3.1.2 Courbure principale Nous allons à présent dénir la forme de courbure principale du feuilletage F (voir [Ton97]). Notation 7. On note encore extérieure associée à ∇ ∇ω(X0 , ..., Xr ) = ∇ : Ωr (M, νF) → Ωr+1 (M, νF) la dérivée dénie par r X (−1)j ∇Xj (ω(X0 , ..., X̂j , ..., Xp )) j=0 + X (−1)i+j ω([Xi , Xj ], X0 , ..., X̂i , ..., X̂j , ..., Xr ) i<j où ω ∈ Ωr (M, νF) Dénition 36. valeurs dans et Xj ∈ Ξ(M ). On notera τ k (M, νF) l'espace des tenseurs de degré k à νF . L̃ l'application ∀X, Y1 , ..., Yr ∈ Ξ(M ), On note linéaire L̃ : Ωr (M, νF) → τ r+1 (M, νF) dénie par L̃(ω)(X, Y1 , ..., Yr ) := (L̃X (ω))(Y1 , ..., Yr ) := ∇X (ω(Y1 , ..., Yr )) − r X ω(Y1 , ..., ∇M X (Yi ), ..., Yr ) i=1 Proposition 27. ∀ω ∈ Ωr (M, νF), on a r+1 X ∇(ω)(Y1 , ..., Yr+1 ) = (−1)i+1 (L̃Yi (ω))(Y1 , ..., Ŷi , ..., Yr+1 ). i=1 33 Démonstration. r+1 X (−1)i+1 (L̃Yi (ω))(Y1 , ..., Ŷi , ..., Yr+1 ) i=1 r+1 X = (−1)i+1 ∇Yi (ω(Y1 , ..., Ŷi , ..., Yr+1 )) i=1 + r+1 X r+1 X (−1)i ω(Y1 , ..., Ŷi , ..., ∇M Yi (Yk ), ..., Yr+1 ) i=1 k=1,k6=i = r+1 X (−1)i+1 ∇Yi (ω(Y1 , ..., Ŷi , ..., Yr+1 )) i=1 + X + X (−1)i ω(Y1 , ..., Ŷi , ..., ∇M Yi (Yk ), ..., Yr+1 ) i<k = (−1)i ω(Y1 , ..., ∇M Yi (Yk ), ..., Ŷi , ..., Yr+1 ) k<i r+1 X (−1)i+1 ∇Yi (ω(Y1 , ..., Ŷi , ..., Yr+1 )) i=1 + X + X (−1)i ω(Y1 , ..., Ŷi , ..., ∇M Yi (Yk ), ..., Yr+1 ) i<k = ˆ (−1)k ω(Y1 , ..., ∇M Yk (Yi ), ..., Yk , ..., Yr+1 ) i<k r+1 X (−1)i+1 ∇Yi (ω(Y1 , ..., Ŷi , ..., Yr+1 )) i=1 + X + X (−1)i ω(Y1 , ..., Ŷi , ..., ∇M Yi (Yk ), ..., Yr+1 ) i<k (−1)k+k−i+1 ω(Y1 , ..., Yˆk , ..., ∇M Yk (Yi ), ..., Yr+1 ). i<k Or la connexion de Levi-Civita est sans torsion, donc ω(Y1 , ..., Ŷi , ..., [Yi , Yk ], ..., Yr+1 ) = ω(Y1 , ..., Ŷi , ..., ∇M Yi (Yk ), ..., Yr+1 ) − ω(Y1 , ..., Yˆk , ..., ∇M Y (Yi ), ..., Yr+1 ). k 34 Donc r+1 X (−1)i+1 (L̃Yi (ω))(Y1 , ..., Ŷi , ..., Yr+1 ) i=1 r+1 X = (−1)i+1 ∇Yi (ω(Y1 , ..., Ŷi , ..., Yr+1 )) i=1 X + (−1)i ω([Yi , Yk ], Y1 , ..., Ŷi , ..., Yˆk , ..., Yr+1 ) i<k = ∇(ω)(Y1 , ..., Yr+1 ). Remarque. En particulier pour r=1 on a ∇(ω)(X, Y ) = ∇X (ω(Y )) − ∇Y (ω(X)) − ω([X, Y ]) = (L̃X (ω))(Y ) − (L̃Y (ω))(X). Dénition 37. α ∈ τ 2 (M, νF) le 2-tenseur déni par α = −L̃(π), où la projection canonique π : T M → νF est vue comme un élément de Ω1 (M, νF). Le tenseur α est appelé la deuxième forme fondamentale le long Soit des feuilles. Remarque. Si X, Y ∈ Ξ(M ), on a α(X, Y ) = −∇X (π(Y )) + π(∇M X (Y )). Proposition 28. La deuxième forme fondamentale α est symétrique. Démonstration. M α(X, Y ) − α(Y, X) = −∇X (π(Y )) + π(∇M X (Y )) + ∇Y (π(X)) − π(∇Y (X)) M = −∇X (π(Y )) + ∇Y (π(X)) + π(∇M X (Y ) − ∇Y (X)) = −∇X (π(Y )) + ∇Y (π(X)) + π([X, Y ]) = T∇ (X, Y ) = 0. Remarque. particulier On note encore ∀U, V ∈ Γ(T F), Proposition 29. Si α on a la restriction de α(U, V ) = Y ∈ Γ(T F ⊥ ) et α π(∇M U (V à Γ(T F) × Γ(T F) ; )). ∀U, V ∈ Γ(T F) on a M LY (g)(U, V ) = g(∇M U (Y ), V ) + g(U, ∇V (Y )). 35 en Démonstration. LY (g)(U, V ) = Y (g(U, V )) − g(LY (U ), V ) − g(U, LY (V )) = Y (g(U, V )) − g([Y, U ], V ) − g(U, [Y, V ]) M M M = Y (g(U, V )) − g(∇M Y (U ) − ∇U (Y ), V ) − g(U, ∇Y (V ) − ∇V (Y )) M M = (Y (g(U, V )) − g(∇M Y (U ), V ) − g(U, ∇Y (V ))) + g(∇U (Y ), V ) + g(U ∇M V (Y )) M = g(∇M U (Y ), V ) + g(U, ∇V (Y )). Proposition 30. ∀Y ∈ Γ(T F ⊥ ), ∀U, V ∈ Γ(T F) on a LY (g|T F )(U, V ) = −2g(Y, α(U, V )). Démonstration. Comme la connexion de Levi-Civita est métrique on a M g(∇M U (Y ), V ) = U (g(Y, V )) − g(Y, ∇U (V )) = −g(Y, ∇M U (V )) = −g(Y, π(∇M U (V ))) = −g(Y, α(U, V )). g(U, ∇M V (Y )) = −g(Y, α(U, V )). LY (g|T F )(U, V ) = −2g(Y, α(U, V )). De même on a Donc Proposition 31. brés vectoriel s ∈ Γ(νF), il existe W (s) : T F → T F qui vérie Pour tout un unique morphisme de ∀U, V ∈ Γ(T F), gνF (α(U, V ), s) = g(W (s)(U ), V ). De plus l'application s 7→ W (s) est C ∞ (M )-linéaire. On appellera cette application l'application de Weingarten. Démonstration. ∀x ∈ M, gνF ,x (αx (Ux , .), sx ) est une forme linéaire sur Tx F , Tx F est un espace vectoriel de dimension nie, ∃!W (s)(U )x ∈ Tx F tel que gνF ,x (αx (Ux , .), sx ) = gx (W (s)(U )x , Vx ). ∞ L'application x 7→ gνF ,x (αx (Ux , .), sx ) est C , ∞ et W (s)(U ) ∈ Γ(T F). donc l'application x 7→ W (s)(U )x est C De l'égalité gνF (α(U, V ), s) = g(W (s)(U ), V ) on deduit que l'application s 7→ W (s) est C ∞ (M )-linéaire. or donc Dénition 38. L'application trW : Γ(νF) → R dénie par une forme linéaire. κ ∈ Ω1 (M ) dénie par κ(s) = trW (s), ∀s ∈ Γ(νF). On prolonge trW en une 1-forme κ(V ) = 0, ∀V ∈ Γ(T F) et La forme κ est appelée la 1-forme de courbure principale. 36 s 7→ trW (s) est Remarque. et Soient {e1 , ..., ep } un repère orthonormé local de TF s ∈ Γ(νF). p X trW (s) = i=1 p X = g(W (s)(ei ), ei ) g(π(∇M ei (ei )), s) i=1 = g(π( p X ∇M ei (ei )), s). i=1 Dénition 39. Soit {e1 , ..., ep } un repère orthonormé local de T F. On appelle champ de vecteur de courbure principal le champ de vecteur déni localement par H = π( p X H ∇M ei (ei )). i=1 En particulier la 1-forme duale de H est donc la 1-forme de courbure principal du feuilletage. 3.2 Géométrie basique d'un feuilletage riemannien Nous allons dénir la cohomologie basique du feuilletage F. Cette co- homologie a pour but de représenter la cohomologie de l'espace des feuilles M/F , bien que celui-ci ne soit pas muni d'une structure de variété en gé- néral. Puisque nous nous plaçons dans le cadre des feuilletages riemanniens, nous verrons plus tard que la cohomologie basique vérie les mêmes propriétés que la cohomologie de de Rham. Nous calculons explicitement cette cohomologie dans le cas des feuilletages par suspension. Dans ce paragraphe nous dénissons également la diérentielle transverse aux feuilles, la forme volume transversale et l'opérateur de Hodge basique qui nous serons utiles pour la suite. 3.2.1 Généralités Dénition 40. Soit ω ∈ Ω∗ (M ), on dit que ω est basique si ∀V ∈ Γ(T F), iV (ω) = LV (ω) = 0. On note Ω∗ (M/F) rentielle graduée et Remarque. l'ensemble des formes basiques qui est une algèbre dié- H ∗ (M/F) Ω0 (M/F) la cohomologie associée. est l'ensemble des fonctions des feuilles. 37 C∞ constantes le long Proposition 32. (x1 , ..., xp , y1 , ..., yq ) des coordonnées ω ∈ Ω∗ (M ). si et seulement si ω est de la forme X ω= ωI dyi1 ∧ ... ∧ dyik Soient locales asso- ciées à une carte feuilletée et Alors ω est basique 16i1 <...<ik 6q I = (i1 , ..., ik ) et ωi ∂ dire (ωI ) = 0, ∀l. ∂xl où Démonstration. Donc est une fonction indépendante de On suppose que ∀1 ≤ l ≤ p, i∂l (ω) = 0, ω donc x1 , ..., xp , c'est-à- est basique. ω= X ωI dyi1 ∧ ... ∧ dyik . i1 <...<ik LX V (ω) = 0, ∀V ∈ Γ(T F). LV (ω) = LV (ωI )dyi1 ∧ ... ∧ dyik + De plus on a Or X ωI LV (dyi1 ∧ ... ∧ dyik ) i1 <...<ik i1 <...<ik et LV (dyi1 ∧ ... ∧ dyik ) = LV (dyi1 ) ∧ ... ∧ dyik + ... + dyi1 ∧ ... ∧ LV (dyik ) = dLV (yi1 ) ∧ ... ∧ dyik + ... + dyi1 ∧ ... ∧ dLV (yik ) = d(V (yi1 )) ∧ ... ∧ dyik + ... + dyi1 ∧ ... ∧ d(V (yik )) = 0. LV (ωI ) = 0, ∀V ∈ Γ(T F). ∂l (ωi ) = 0, ∀l. X suppose que ω = ωI dyi1 ∧ ... ∧ dyik Donc En particulier On avec i1 <...<ik Soit V ∈ Γ(T F), donc V = p X ∂ (ωi ) = 0, ∀l. ∂xl V i ∂ xi . i=1 X iV (ω) = 0. Or LV (ωI )dyi1 ∧ ... ∧ dyik + On a clairement LV (ω) = i1 <...<ik X ωI LV (dyi1 ∧ ... ∧ dyik ), i1 <...<ik LV (dyi1 ∧ ... ∧ dyik ) = 0. ∂ (ωI ) = 0, ∀l. Donc ω LV (ωI ) = V (ωI ) = 0 car ∂xl Comme précédemment Donc Proposition 33. L'inclusion Ω∗ (M/F) ,→ Ω∗ (M ) → H 1 (M ). est basique. induit un morphisme 1 injectif d'espace vectoriel H (M/F) Démonstration. ω ∈ Ω1 (M/F) telle que ω = df où f ∈ C ∞ (M ) V ∈ Γ(T F). On a V (f ) = iV (df ) = iV (ω) = 0 car ω est basique. 0 1 Donc f ∈ Ω (M/F) et [ω] = 0 dans H (M/F). Exemple 6. M →B où Soient On considère le feuilletage de codimension M et B sont des variétées compactes. 38 q par bration et π: π∗ Nous allons montrer que est un isomorphisme de Ω∗ (B) sur Ω∗ (M/F). ∗ ∗ ∗ Montrons d'abord que π (Ω (B)) ⊂ Ω (M/F). ∗ Soit V ∈ Γ(T F), iV (π (ω)) = iπ∗ (V ) (ω). ∗ Or ici T F = Ker π∗ , donc π∗ (V ) = 0 et iV (π (ω)) = 0. ∗ ∗ ∗ ∗ De même iV (d(π (ω))) = 0. Donc π (Ω (B)) ⊂ Ω (M/F). ∗ On sait que π est une submersion, donc π est injective. α ∈ Ω∗ (M/F), montrons qu'il existe ω ∈ Ω∗ (B) tel que α = π ∗ (ω). Soient z ∈ M , U une carte en M et (x1 , ..., xp , y1 , ..., yq ) les coordonnées locales sur U . Alors (y1 , ..., yq ) sont des coordonnées locales autour de π∗ (z). Comme α est basique, localement α s'écrit sous la forme : X fI (y)dyi1 ∧ ... ∧ dyik où I = (i1 , ..., ik ). αz = Soit i1 <...<ik U On pose ωπ(z) = X fI (y)dyi1 ∧ ... ∧ dyik . On a donc α = π ∗ (ω U ). i1 <...<ik En prenant une partition de l'unité subordonnée à de telles cartes on obtient ainsi une forme diérentielle Donc π∗ est surjective et π∗ ω sur B telle que α = π ∗ (ω). est un isomorphisme. ∗ De plus π induit un isomorphisme de Dénition 41. Soit X ∈ Ξ(M ), ∀V ∈ Γ(T F), [X, V ] ∈ Γ(T F). H ∗ (B) sur H ∗ (M/F). X est feuilleté si Ξ(M, F) l'ensemble on dit que On note des champs feuilletés. Proposition 34. L'ensemble des champs feuilletés Ξ(M, F) est un R-espace vectoriel, une algèbre de Lie pour le crochet de Lie et un De plus Γ(T F) est un idéal de Ω0 (M/F)-module. Ξ(M, F). Démonstration. Soient X, Y ∈ Ξ(M, F) et V ∈ Γ(T F) alors [[X, Y ], V ] = −[[V, X], Y ] − [[Y, V ], X] ∈ Γ(T F). Donc Ξ(M, F) est stable par le crochet de Lie et donc une sous algèbre de Lie de Ξ(M ). 0 Soient X ∈ Ξ(M, F), f ∈ Ω (M/F) et V ∈ Γ(T F) alors [f X, V ] = f [X, V ] − V (f )X = f [X, V ] car f ∈ Ω0 (M/F). Ainsi Ξ(M, F) est stable par multiplication par les fonctions lisses basiques. Donc Ξ(M, F) est 0 un Ω (M/F)-module. De plus Γ(T F) est clairement un idéal de Ξ(M, F) pour le crochet de Lie. Dénition 42. On note Ξ(M/F) l'algèbre de Lie Ξ(M/F) = Ξ(M, F)/Γ(T F), qui est appelée l'algèbre des champs de vecteurs basiques sur L'algèbre de Lie Ξ(M/F) M. 0 est un Ω (M/F)-module. Proposition 35. Soit X ∈ Ξ(M ), les assertions suivantes sont équivalentes : (i) le champ de vecteurs X (ϕX t )t∈R X est un champ feuilletée, ∀t ∈ R, (iii) dans une carte feuilleté (x1 , ..., xp , y1 , ..., yq ) les selon y1 , ..., yq sont indépendantes de x1 , ..., xp . (ii) le ot de est feuilleté 39 composantes de X Démonstration. Le champ X est feuilleté si et seulement si [X, Y ] = LX (Y ) ∈ Γ(T F), ∀Y ∈ Γ(T F). Donc X est feuilleté si et seulement si le ot de X préserve les feuilles. Donc les deux premiers points sont équivalents. (x1 , ..., xp , y1 , ..., yq ) des coordonnées locales adaptées au feuilletage F . Soit f (x, y)∂yi un champ feuilleté, alors [f (x, y)∂yi , ∂xk ] est tangent au feuilletage. Or [f (x, y)∂yi , ∂xk ] = ∂xk (f (x, y))∂yi + f (x, y)[∂yi , ∂xk ] = ∂xk (f (x, y))∂yi . Donc nécessairement ∂xk (f (x, y)) = 0 et f est indépendante de y . Soit Donc les champs feuilletés sont bien de la forme voulue. Soit X un champ de vecteurs de la forme fi (x, y)∂xi + gi (y)∂yi et h(x, y)∂xk un champ tangent au feuilletage. On a [f (x, y)∂xi + g(y)∂yi , h(x, y)∂xk ] = [f (x, y)∂xi , h(x, y)∂xk ] + [g(y)∂yi , h(x, y)∂xk ] = f (x, y)∂xi (h(x, y))∂xk − h(x, y)∂xk (f (x, y))∂xi + f (x, y)h(x, y)[∂xi , ∂xk ] + g(y)∂yi (h(x, y))∂xk − 0 + g(y)h(x, y)[∂yi , ∂xk ] = f (x, y)∂xi (h(x, y))∂xk − h(x, y)∂xk (f (x, y))∂xi + f (x, y)h(x, y)[∂xi , ∂xk ] + g(y)∂yi (h(x, y))∂xk . Comme TF est involutif, on a bien que tangent au feuilletage. Donc X [f (x, y)∂xi + g(y)∂yi , h(x, y)∂xk ] est est feuilleté. Proposition 36. L'espace vectoriel des champs de vecteurs basiques Ξ(M/F) est isomorphe aux sections de Γ(T F) dont les coordonnées locales dans une carte feuilletée ne dépendent que des coordonnées transverses (on notera ΓB (νF) l'ensemble de ces sections). Démonstration. (x1 , ..., xp , y1 , ..., yq ) des ⊥ au feuilletage F . On identiera νF et T F . Soit φ : Ξ(M/F) → ΓB (νF) dénie par Soit φ X= p X i=1 q coordonnées locales adaptées X ∂ ∂ fi (x, y) + gi (y) ∂xi ∂yi ! i=1 φ est clairement un épimorphisme Γ(T F). D'où le résultat. L'application noyau est = q X gi (y) i=1 ∂ . ∂yi d'espace vectoriel, dont le Le théorème suivant est démontré dans [Dom98]. Théorème 13. Soit F un feuilletage riemmannien alors il existe une mé- trique quasi-brée telle que la forme de coubure principale Remarque. Dans la suite on supposera donc que κ est basique. κ est basique et par consé- quent le champ de vecteur de courbure principal sera un champ de vecteur basique. 40 Nous allons à présent dénir la diérentielle transverse aux feuilles (voir par exemple [Mol88, Ton97]). Dénition 43. νF et T F ⊥ . ∗ ∗ ∗ On a T M = T F ⊕ νF , donc T M = T F ⊕ ν F . Soit U une carte locale feuilletée de coordonnées (x1 , ..., xp , y1 , ..., yq ). ∗ Si ω ∈ Ω (M ) est de la forme X ω= fi,j (x, y)dxi1 ∧ ... ∧ dxir ∧ dyj1 ∧ ... ∧ dyjs , On identie i1 ,...,ir ,ji ,...,js on dit que On notera ω est une forme de bidegré (r, s). Ωr,s (M ) l'ensemble des formes de Dénition 44. bidegré (r, s). ω ∈ Ωr,s (M ), alors dω est la somme de formes de type (r + 1, s), (r, s + 1), (r − 1, s + 2). On note dF ω la composante de bidegré (r + 1, s) de dω , dt ω la composante de bidegré (r, s + 1) de dω , et d−1,2 ω la composante de bidegré (r − 1, s + 2) de dω . L'application dF est appelée diérentielle le long des feuilles et dt est appelée diérentielle transverse aux Si feuilles. Proposition 37. dF et d−1,2 vérient d2F = 0, d2−1,2 = 0, dF d−1,2 + d−1,2 dF + dt = 0, d−1,2 dt + dt d−1,2 = 0 et dF dt + dt dF = 0. Démonstration. Or Les applications ω ∈ Ωr,s (M ), alors d2 ω ∈ Ωr+s+2 (M ) dω = (dF + d−1,2 + dt )ω . Donc Soit et d2 ω = 0. d2 ω = (d2F +dF d−1,2 + dF dt + d−1,2 dF + d2−1,2 + d−1,2 dt + dt dF + dt d−1,2 + d2t )ω = 0 d2F ω est l'unique composante de bidegré (r+2, s) dans d2 ω , donc d2F ω = 0. 2 Or (dF dt + dt dF )ω est la composante de bidegré (r + 1, s + 1) dans d ω , donc (dF dt + dt dF )ω = 0. De la même manière on obtient dF d−1,2 + d−1,2 dF + dt = 0, d−1,2 dt + dt d−1,2 = 0, et d2−1,2 = 0. Or Remarque. Notons que dans ce paragraphe, nous n'avons pas utilisé le fait que le feuilletage F est riemannien. 3.2.2 Cohomologie basique pour les suspensions Notation 8. ρ : π1 (B) → Isom(T ) un morphisme de groupe. On note Γ = ρ(π1 (B)), M̃ = B̃ × T et M = M̃ /Γ munie du feuilletage dénie par la suspension du groupe Γ et du morphisme ρ (voir proposition 116 page 118). On va calculer la cohomologie basique de (M, F). Soient T et B des variétés compactes et 41 Lemme 2. On note π : M̃ → M la projection canonique. Ẽ = π ∗ (E), alors l'application π induit un isomorphisme de Γ(M, E) sur Γ(M̃ , Ẽ/Γ), où Γ(M̃ , Ẽ/Γ) désigne l'ensemble des sections Γ-invariantes de Ẽ . Soit E→M un bré vectoriel et En particulier on a C ∞ (M ) ∼ = C ∞ (M̃ /Γ), Ξ(M ) ∼ = Ξ(M̃ /Γ) Démonstration. et Ω∗ (M ) ∼ = Ω∗ (M̃ /Γ). M = M̃ /Γ, la projection π est C ∞ (M ) ∼ = C ∞ (M̃ /Γ). Soit U une carte locale de M trivialisant le bré E . Donc Γ(E|U ) ∼ = C ∞ (U )N où N est le rang du bré E et Γ(Ẽ|π −1 (U ) ) ∼ = C ∞ (π −1 (U ))N ∼ = (C ∞ (U/Γ))N ∼ = (C ∞ (U )N )Γ où (C ∞ (U )N )Γ ∞ N désigne l'ensemble des éléments de (C (U ) ) invariants par l'action de Γ. Par dénition du quotient un revêtement et on a un isomorphisme D'où le résultat. Lemme 3. ω ∈ Ω∗ (T /Γ), alors il existe une unique forme diérentielle φ(ω) ∈ Ω∗ (M ) telle que π ∗ (φ(ω)) = q2∗ (ω), où q2 : M̃ → T désigne la Soit deuxième projection. Démonstration. ∗ Or π : Ω∗ (M ) q2 est Γ-équivariante, q2∗ (ω) est Γ-invariante. ∗ Ω (M̃ /Γ) est un isomorphisme, donc il existe une unique Puisque → forme diérentielle φ(ω) ∈ Ω∗ (M ) Proposition 38. L'application ment vérie : De plus φ telle que π ∗ (φ(ω)) = q2∗ (ω). φ : Ω∗ (T /Γ) → Ω∗ (M ) φ(Ω∗ (T /Γ)) ⊂ Ω∗ (M/F). dénie précédem- est un isomorphisme d'algèbre diérentielle graduée de ∗ sur Ω (M/F) et φ ∗ induit un isomorphisme de H (T /Γ) sur Ω∗ (T /Γ) H ∗ (M/F). Démonstration. Soit V ∈ Γ(T F), il existe un unique champ de vecteurs Ṽ ∈ Γ(T F̃) tel que V = π∗ (Ṽ ). Montrons que iV (φ(ω)) = 0. ∗ ∗ ∗ On a π (iV (φ(ω))) = iṼ (π (φ(ω)) = iṼ (q2 (ω)) = 0 car q2,∗ (Ṽ ) = 0. ∗ ∗ ∗ Or π : Ω (M ) → Ω (M̃ /Γ) est un isomorphisme, donc iV (φ(ω)) = 0. Montrons que dM φ(ω) = φ(dT ω) où dM désigne la diérentielle de de Rham sur M et dT désigne la diérentielle de de Rham sur T . π ∗ (dM φ(ω)) = dM̃ (π ∗ (φ(ω))) = dM̃ (q2∗ (ω)) = q2∗ (dT ω) = π ∗ (φ(dT ω)) dM φ(ω) = φ(dT ω). Par conséquent on obtient de la même manière que précédemment iV (d(φ(ω)) = 0. Ainsi φ(ω) est basique. De plus φ est clairement un homomorphisme d'algèbres graduées. Donc 42 Montrons que φ est injective. φ(ω) = 0 ⇒ π ∗ (ω) = 0 ⇒ q2∗ (ω) = 0 ⇒ω=0 φ est injective. φ est surjective. ∗ ∗ Soit ω ∈ Ω (M/F), on a π (ω) est F̃ -basique et Γ-invariante, ∗ ∗ Γ ∗ Γ donc π (ω) ∈ Ω (M̃ /F̃) où Ω (M̃ /F̃) désigne les formes diérentielles F̃ -basique et Γ-invariante. ∗ ∗ Γ ∗ Γ Montrons que q2 : Ω (T ) → Ω (M̃ /F̃) est un isomorphisme. ∗ ∗ ∗ Or M̃ → T est une bration (non-compacte), donc q2 : Ω (T ) → Ω (M̃ /F̃) car q2 est une bration. Donc Montrons que est un isomorphisme. q2 est Γ-équivariante, donc q2∗ induit un isomorphisme : Ω∗ (T )Γ → Ω∗ (M̃ /F̃)Γ . ∗ ∗ ∗ Donc il existe α ∈ Ω (T /Γ) tel que q2 (α) = π (ω), et φ est Or q2∗ surjective. Proposition 39. On note G l'adhérence de Γ dans le groupe de Lie compact Isom(T ) des H ∗ (T /G). isométries de Démonstration. T. Alors Ω∗ (M/F) = Ω∗ (T /G) On rappelle que le groupe G et H ∗ (M/F) = est muni de la topologie com- pact ouvert engendrée par les ensembles de la forme W (K, U ) = {g ∈ Isom(M )/g(K) ⊂ U } où K est un compact de M et U un ouvert de M (voir [Hel01]). Cette topologie est la topologie initiale associée à la famille de semi-normes pK,j (g) = supx∈K ||Dj g(x)||. (gk )k une suite de Γ convergeant vers g ∈ G et ω ∈ Ω∗ (T /Γ). ∗ ∗ Donc gk (ω) = ω, ∀k et en passant à la limite on a g (ω) = ω . ∗ ∗ ∗ ∗ ∗ Donc Ω (T /Γ) ⊂ Ω (T /G) et Ω (T /G) = Ω (T /Γ) = Ω (M/F). Soit Exemple 7. Reprenons l'exemple du feuilletage de Kronecker T = S1, Γ = Z, M = S 1 × S 1 /Z. La cohomologie basique est alors donnée par H ∗ (S 1 /Γ) où Γ est l'image du morphisme ρ : Z → Isom(S 1 ). 1 0 1 Rappelons que la cohomologie du cercle S est donnée par H (S ) ∼ = R et 1 1 ∼ H (S ) = R. 0 1 L'espace H (S ) est représenté par les fonctions constantes, 0 1 donc H (S /Γ) ∼ = {0} et par dualité de Poincaré on obtient H 1 (S 1 /Γ) ∼ = {0}. 43 3.2.3 Forme volume transversale et opérateur de Hodge basique Supposons à présent que le feuilletage F est également transversalement orientable. Dénition 45. Soit (F1 , ..., Fq ) un repère orthonomé de ν∈ On appelle forme volume transversale la forme νF . Ωq (νF) dénie par ν(s1 , ..., sq ) = det(g(si , Fj ))i,j , ∀si ∈ Γ(νF). Proposition 40. Démonstration. La forme volume transversale ν vérie LV (ν) = 0, ∀V ∈ Γ(T F). P det(g(si , Fj )) = σ∈Sq (σ)g(s1 , Fσ(1) )...g(sq , Fσ(q) ). On a Par conséquent LV (ν)(s1 , ..., sq ) = X (σ)LV (g(s1 , Fσ(1) )...g(sq , Fσ(q) )) σ∈Sq = X (σ)g(s1 , Fσ(1) )...LV (g)(si , Fσ(i) )...g(sq , Fσ(q) ). σ∈Sq Comme la métrique Remarque. en une est quasi-brée, on obtient le résultat voulu. On considère q -forme ν ∈ Proposition 41. Démonstration. On note g Xi = ν T F ⊥ , donc ν = 0, ∀V ∈ Γ(T F). comme un élément de Ωq (M ) qui vérie iV (ν) La forme volume transversale X1 , ..., Xq ∈ Ξ(M ). 00 Xi , où Xi0 ∈ Γ(T F) et Xi00 q X ν se prolonge est une forme basique. Soient Xi0 + LV (ν)(X1 , ..., Xq ) = V (ν(X1 , ..., Xq )) − ∈ Γ(T F ⊥ ). ν(X1 , ..., LV (Xi ), ..., Xq ). i=1 Comme iV (ν) = 0, ∀V ∈ Γ(T F), par multilinéarité on a LV (ν)(X1 , ..., Xq ) = V (ν(X100 , ..., Xq00 )) − q X ν(X1 , ..., LV (Xi0 ), ..., Xq ) i=1 − q X ν(X100 , ..., LV (Xi00 ), ..., Xq00 ) i=1 =V (ν(X100 , ..., Xq00 )) − q X ν(X1 , ..., [V, Xi0 ], ..., Xq ) i=1 − q X ν(X100 , ..., LV (Xi00 ), ..., Xq00 ). i=1 44 Puisque et TF est involutif, LV (ν)(X1 , ..., Xq ) = V [V, Xi0 ] ∈ Γ(T F), (ν(X100 , ..., Xq00 )) − q X ν(X100 , ..., LV (Xi00 ), ..., Xq00 ). i=1 LV (ν)(X1 , ..., Xq ) = LV (X100 , ..., Xq00 ) précédente entraîne que LV (ν) = 0. On a alors position Proposition 42. La forme ν Xi00 ∈ Γ(T F ⊥ ). où est une forme fermée, c'est-à-dire La pro- dν = 0. Démonstration. On a ∀V ∈ Γ(T F), LV (ν) = 0, (iV ◦ d + d ◦ iV )(ν) = 0. Or iV (ν) = 0, q+1 (νF), et dν = 0. conséquent dν ∈ Ω c'est-à-dire Par Comme M est une variété orientable et F donc est transversalement orientable, le bré vectoriel TF Dénition 46. On appelle forme caractéristique de long des feuilles) la iV ◦ d(ν) = 0. est orientable. p-forme sur M dénie par F (ou forme volume le χF = ∗ν où ∗ est l'opérateur de Hodge. Quitte à changer l'orientation de tation de T F , on peut supposer que χF dénit l'orien- T F. Par conséquent si (E1 , ..., Ep ) est un repère orthonormé de T F , χF ∈ Ωp (M ) est donnée par χF (Y1 , ..., Yp ) = det(g(Yi , Ej ))i,j , ∀Yi ∈ Ξ(M ). Remarque. On a χF ∧ ν = dvol la forme volume ⊥ (ii) ∀Y ∈ Γ(T F ), iY (χF ) = 0. (i) canonique de Proposition 43 (formule de Rummler [Rum79]). χF M, La forme caractéristique vérie dχF = −κ ∧ χF + ϕ0 où ϕ0 ∈ Ωp+1 (M ) vérie ∀V1 , ..., Vp ∈ Γ(T F), iV1 ◦ ... ◦ iVp (ϕ0 ) = 0 et κ est la forme de courbure principale. Démonstration. Calculons LY (χF )(E1 , ..., Ep ) 45 où Y ∈ Γ(T F) et Ek est un repère orthonormé (local) de T F. LY (χF )(E1 , ..., Ep ) = Y (χF (E1 , ..., Ep )) − p X χF (E1 , ..., LY (Ek ), ..., Ep ) k=1 p X = Y (1) − g(LY (Ek ), Ek )χF (E1 , ..., Ep ) k=1 =− p X g([Y, Ek ], Ek ) k=1 = p X g([Ek , Y ], Ek ). k=1 Or la connexion de Levi-Civta ∇M est une connexion métrique, g(∇M Y (Ek ), Ek ) − g(Ek , ∇M Y (g(Ek , Ek )) − Y (Ek )) = 0, M M donc Y (1) − 2g(∇Y (Ek ), Ek ) = 0 et g(∇Y (Ek ), Ek ) = 0. p X Donc LY (χF )(E1 , ..., Ep ) = g(∇M Y (Ek ) + [Ek , Y ], Ek ). donc k=1 Or ∇M Donc est sans torsion, donc LY (χF )(E1 , ..., Ep ) = M ∇M Y (Ek ) + [Ek , Y ] = ∇Ek (Y ). p X g(∇M Ek (Y ), Ek ). k=1 Y ∈ Γ(T F ⊥ ). p X κ(Y ) = trW (Y ) = g(W (Y )(Ek ), Ek ), Calculons On a κ(Y ) où où W est l'application de k=1 Weingarten introduite à la proposition 36. Donc κ(Y ) = p X g(∇M Ek (Ek ), Y ). k=1 Comme on a ∇M κ(Y ) = est une connexion métrique, p X Ek (g(Ek , Y )) − g(Ek , ∇M Ek (Y )). k=1 Or et Y ∈ Γ(T F ⊥ ) et Ek est repère p X κ(Y ) = −g(Ek , ∇M Ek (Y )). de T F, donc g(Ek , Y ) = 0, k=1 LY (χF )(E1 , ..., Ep ) = −κ(Y )χF (E1 , ..., Ep ). p Donc LY (χF ) = −κ(Y )χF + ω où ω ∈ Ω (M ) vérie la condition voulue. C'est-à-dire (iY ◦ d + d ◦ iY )(χF ) = −iY (κ ∧ χF ) + ω puisque χF est nulle sur T F . Donc iY dχF = −iY (κ ∧ χF ) + ω , p+1 (M ) vérie la condition voulue. et dχF = −κ ∧ χF + ϕ0 où ϕ0 ∈ Ω Donc Proposition 44. Si α ∈ Ωq−1 (M/F), 46 la p + 1-forme ϕ0 vérie α ∧ ϕ0 = 0. De plus si la forme de courbure principale Démonstration. Soient κ est nulle on a alors α ∧ dχF = 0. (x1 , ..., xp , y1 , ..., yq ) les coordonnées associées à une carte feuilletée. X1 , ..., Xn les champs de vecteurs dénis par Xi = ∂xi , ∀ ≤ i ≤ p et Xi = ∂yj , ∀1 ≤ j ≤ q . P (ϕ0 ∧ α)(X1 , ..., Xn ) = σ∈Sn ϕ0 (Xσ(1) , ..., Xσ(p+1) )α(Xσ(p+2) , ..., Xσ(n) ) or α est basique, donc ∀V ∈ Γ(T F), iV (α) = 0. Donc α(Xσ(p+2) , ..., Xσ(n) ) 6= 0 seulement si ∀p + 2 ≤ i ≤ n, Xσ(i) ∈ / Γ(T F), et dans ce cas ∀1 ≤ i ≤ p, ∂xi ∈ {Xσ(1) , ..., Xσ(p+1) }, donc ϕ0 (Xσ(1) , ..., Xσ(p+1) ) = 0, donc ϕ0 ∧ α(X1 , ..., Xn ) = 0. On note Dénition 47. On appelle opérateur de Hodge basique l'application linéaire ¯∗ : Ωk (M/F) → Ωq−k (M/F) Lemme 4. ω ∈ Ω∗ (M/F) Soit Démonstration. dénie par Soient alors ¯∗ω ¯∗ω = (−1)p(q−k) ∗ (ω ∧ χF ). est une forme basique. (x1 , ..., xp , y1 , ..., yq ) des coordonnées locales associées à une carte feuilletée. On peut écrire ω sous la forme ¯ ∗ω = (−1)p(q−k) X ω= P i ωi dyi1 ∧ ... ∧ dyik donc ωi ∗ (dyi1 ∧ ... ∧ dyik ∧ χF ) i = (−1)p(q−k) X ωi ∗ (dyi1 ∧ ... ∧ dyik ∧ dx1 ∧ ... ∧ dxp ) i X = ωi dyj1 ∧ ... ∧ dyjq−k i où =1 ou −1. Donc Proposition 45. ¯ ∗ω est une forme basique. ∀ω ∈ Ωk (M/F), ∗ω = ∗¯ω ∧ χF (ii) ∀α, β ∈ α ∧ ¯∗β = (−1)pq hα, βig ν k (iii) ∀α, β ∈ Ω (M/F), α ∧ ¯ ∗β = β ∧ ¯∗α k (iv) ∀ω ∈ Ω (M/F), ¯ ∗2 ω = (−1)k(q−k) ω (i) Ωk (M/F), Démonstration. Soient (x1 , ..., xp , y1 , ..., yq ) des coordonnées locales associées à une carte feuilletée. P ω sous P la forme ω = i ωi dyi1 ∧ ... ∧ dyik , donc ∗ω = i ωi dx1 ∧ ... ∧ dxp ∧ dyj1 ∧ ... ∧ dyjq−k où {j1 , ..., jq−k } est le complémentaire de {1, ..., k} dans {1, ..., q} et est la signature 1 ... n de la permutation . i1 ... ik 1 ... p j1 ... jq−k (i) On écrit 47 Donc ∗ω = (−1)p(q−k) P i ωi dyj1 ∧ ... ∧ dyjq−k ∧ dx1 ∧ ... ∧ dxp . De plus on a X ¯ ∗ω = (−1)p(q−k) ∗ ( ωi dyi1 ∧ ... ∧ dyik ∧ dx1 ∧ ... ∧ dxp ) i p(q−k)+pk = (−1) X ∗( ωi dx1 ∧ ... ∧ dxp ∧ dyi1 ∧ ... ∧ dyik ) i pq 0 = (−1) X ωi dyj1 ∧ ... ∧ dyjq−k i 0 est la signature de la permutation 1 ... n . 1 ... p i1 ... ik j1 ... jq−k 0 pk Or = (−1) . où Donc ¯ ∗ω ∧ χF = (−1)p(q+k) X ωi dyj1 ∧ ... ∧ dyjq−k ∧ dx1 ∧ ... ∧ dxp i = (−1)p(q−k) X ωi dyj1 ∧ ... ∧ dyjq−k ∧ dx1 ∧ ... ∧ dxp i = ∗ω. α = dyi1 ∧ ... ∧ dyik β = dyl1 ∧ ... ∧ dylk . Donc ¯ ∗β = (−1)pq dyj1 ∧ ... ∧ dyjq−k où est la signature de la permu 1 ... n tation . 1 ... p l1 ... lk j1 ... jq−k Donc α ∧ ¯ ∗β = (−1)pq dyi1 ∧ ... ∧ dyik ∧ dyj1 ∧ ... ∧ dyjq−k . S'il existe des indices tel que dyim = dyjn , alors α ∧ ¯ ∗β = 0 ; pq 0 ¯ sinon α ∧ ∗β = (−1) ν , où 1 ... q 0 est la signature de la permutation . i1 ... ik j1 ... jq−k Or hα, βig = 1 si et seulement si les mêmes dyim apparaissent dans 0 l'écriture de α et β et dans ce cas = , c'est-à-dire si et seulement si α et ¯ ∗β n'ont aucun dyim en commun. pq Donc on a bien α ∧ ¯ ∗β = (−1) hα, βig ν . k (iii) Soient α, β ∈ Ω (M/F), (ii) Sans perte de généralité, on peut supposer que et α ∧ ¯∗β = (1)pq hα, βig ν = (−1)pq hβ, αig ν = β ∧ ¯∗α. ω ∈ Ωk (M/F). P écrit ω sous la forme ω = i ωi dyi1 ∧ ... ∧ dyik , (iv) Soit On 48 on a X ¯ ∗ω = (−1)p(q−k) ∗ ( ωi dyi1 ∧ ... ∧ dyik ∧ dx1 ∧ ... ∧ dxp ) i p(q−k)+pk = (−1) X ∗( ωi dx1 ∧ ... ∧ dxp ∧ dyi1 ∧ ... ∧ dyik ) i pq = (−1) X ωi dyj1 ∧ ... ∧ dyjq−k i où {j1 , ..., jq−k } {1, ..., k} dans {1, ..., q} et 1 ... n . 1 ... p i1 ... ik j1 ... jq−k est le complémentaire de est la signature de la permutation ¯ ∗2 ω = (−1)p(q−(q−k)) (−1)pq ∗ ( X ωi dyj1 ∧ ... ∧ dyjq−k ∧ dx1 ∧ ... ∧ dxp ) i = (−1)p(k+q) (−1)p(q−k) ∗ ( X ωi dx1 ∧ ... ∧ dxp ∧ dyj1 ∧ ... ∧ dyjq−k ) i 0 = X ωi dyi1 ∧ ... ∧ dyik i 0 est la signature de la permutation 1 ... n . 1 ... p j1 ... jq−k i1 ... ik 0 k(q−k) . Or = (−1) 2 Donc ¯ ∗ ω = (−1)k(q−k) ω . où Remarque. Ω∗ (M/F) On peut réécrire le produit scalaire sur 2 produit scalaire L sur forme caractéristique k M χF : induit par le à l'aide de l'opérateur de Hodge basique et de la Z ∀α, β ∈ Ω (M/F), hα, βiM = 49 Z α ∧ ∗β = M α ∧ ¯∗β ∧ χF . M Chapitre 4 Opérateurs diérentiels basiques Dans ce paragraphe nous reprenons en détails l'article d'Aziz El KacimiAlaoui Opérateurs transversalement elliptiques sur un feuilletage riemannien et applications [EKA90], en complétant certains résultats, an de montrer qu'un opérateur diérentiel basique transversalement elliptique se comporte comme un opérateur diérentiel elliptique. Nous étudions ensuite le cas particulier du Laplacien basique, de l'opérateur de de Rham basique, de l'opérateur de signature basique, de l'opérateur de Dolbeault basique, et l'opérateur de Dirac basique. De plus nous interprétons l'indice de ces opérateurs en termes d'invariants géométriques liés au feuilletage et calculons des exemples. 4.1 Opérateurs transversalement elliptiques Commençons par rappeler la notion d'espace de Sobolev basique ([KT87]). On désigne toujours par Dénition 48. norme ||ω||2B,s = Soit s X ∇ la connexion de Levi-Civita transverse. s ∈ N on appelle ||∇k (ω)||2B , où s-norme de Sobolev sur Λν ∗ F ∇k (ω) ∈ Γ(hom(νF ⊗k , νF)/F) et la ||.||B k=0 est la norme induite par la norme Dénition 49. On appelle L2 . s-ième espace de Sobolev basique la complétion ||.||B,s . On notera cet espace H s (M/F). ∗ de Λν F par rapport à la norme Remarque. La norme Remarque. Comme la connexion ||.||B,s ne dépend que de la métrique transverse ∇ gνF . est donnée dans les directions trans- verses par la projection de la connexion de Levi-Civita, on obtient le dia- 50 gramme commutatif suivant : - H s (Λν ∗ F) H s (M/F) 6 6 Ω∗ (M/F) H s (M/F) est isométrique à l'adhérence de Λν ∗ F En particulier Remarque. On note ||.||s - Γ(Λν ∗ F) On identie Λν ∗ F avec un sous-bré de dans H s (Λν ∗ F)). ΛT ∗ M . H s (Ω∗ (M )). H s (Ω∗ (M )) = H s (ΛT ∗ M ) la norme de Sobolev sur On sait que la norme de Sobolev sur induit une s ∗ s ∗ norme sur H (Λν F) ⊂ H (Ω (M )). s s ∗ Donc H (M/F) ⊂ H (Ω (M )) est topologiquement équivalent à l'adhérence ∗ s ∗ de Ω (M/F) dans H (Ω (M )) muni de la norme ||.||s , c'est-à-dire que les normes ||.||B,s et ||.||s sont équivalentes. On a donc le diagramme commutatif suivant : H s (M/F) - H s (Ω∗ (M )) 6 6 Ω∗ (M/F) - Ω∗ (M ) Théorème 14 (lemme de Rellich basique). s+t (M/F) inclusions H Démonstration. Théorème 15 ,→ s∈N et t ∈ N∗ , alors les H s (M/F) sont compactes et denses. Voir [KT87]. (d'inclusion de Sobolev basique) s inclusion continue H (M/F) Démonstration. Soient ⊂ C k (M/F). . Soit s> n + k, 2 on a une Voir [KT87]. Remarque. Si E est un F -bré vectoriel (voir annexe B) et ∇ une connexion E , on dénit de la même manière les espaces de Sobolev basiques H s (M, E/F) (notés aussi H s (E/F) s'il n'y a pas d'ambiguïté) qui vérient s les mêmes propriétés que H (M/F). basique sur Dénition 50. E et E 0 des F -brés vectoriel de rang N et N 0 . 0 On dit que D : Γ(E/F) → Γ(E /F) est un opérateur diérentiel basique d'ordre m ∈ N, si D est une application linéaire et sur une carte feuilletée de coordonnées (x1 , ..., xp , y1 , ..., yq ), D s'écrit X D= as (y)Dα Soient |s|≤m 51 où Dα = i|α| ∂s q s , s∈N ∂y1s1 ...∂yq q Remarque. as (y) 0 as (y) ∈ hom(E(x,y) , E(x,y) ). et En utilisant des trivilisations locales de comme un élément de MN,N E et E0 on peut voir ∞ (M/F)). 0 (C Dénition 51. Le bré conormal ν ∗ F s'identie avec {ξ ∈ T ∗ M/ξ(X) = 0}. z ∈ M un point de coordonnées (x, y) et ξ ∈ ν ∗ F , le symbole principal D en z et ξ est l'application linéaire σ(D)(z, ξ) : Ez → Ez0 dénie par X s ξ1s1 ...ξq q as (y). σ(D)(x, ξ) = im Soient de |s|=m On dit que D est F -transversalement elliptique (ou transversalement ellip- tique s'il n'y a pas d'ambiguïté)si pour tout ξ∈ z ∈ M, et pour tout νF ∗ , σ(D)(x, ξ) est un isomorphisme. D est fortement transversalement elliptique si pour ∗ tout ξ ∈ ν F non-nul, σ(D)(x, ξ) est dénie positive. On dit que et pour tout z ∈ M, Remarque. On note π : T ∗ M → M la projection. Alors le symbole principal de D est une section basique du bré Exemple 8. Ω∗ (M/F), Alors dB hom(π ∗ (E), π ∗ (E 0 )). dB la restriction de la diérentielle de de Rham ∗ Ω (M/F) → Ω∗ (M/F). On note dB : d à est un opérateur diérentiel basique d'ordre 1. De plus son symbole est donné par Remarque. σ(dB )(z, ξ)(ω) = iξ ∧ ω où ω ∈ Λν ∗ Fz . An de montrer qu'un opérateur transversalement elliptique se comporte comme un opérateur elliptique usuel, nous allons procéder en trois étapes en suivant le théorème de Molino : le cas des feuilletages de Lie à feuilles denses, le cas des feuilletages transversalement parallélisables et enn le cas des feuilletages riemanniens. Nous commençons par traiter le cas des feuilletages à feuilles denses dont se déduisent les autres cas. Dans la suite D : Γ(E/F) → Γ(E 0 /F) un 0 opérateur diérentiel basique transversalement elliptique d'ordre m = 2m 0 0 (si D est un opérateur d'odre m on se ramène à un opérateur d'ordre 2m ∗ en remplaçant D par D D ). E et E0 désignent des Proposition 46. denses. Alors nie, D F -brés hermitiens et On suppose que Γ(E/F) et Γ(E 0 /F) F est un feuilletage de Lie à feuilles sont des espaces vectoriels de dimension est un opérateur de Fredholm et ind(D) = dim Γ(E/F) − dim Γ(E 0 /F). 52 Démonstration. Soient z ∈ M, evz : Γ(E/F) → Ez , σ 7→ σz et σ ∈ Γ(E/F) tel que σz = 0. Si γ est un chemin le long d'une feuille de F tel que γ(t0 ) = z , alors γ̇ ∈ Γ(T F) et comme σ est basique ∇γ̇ (σ) = 0. C'est-à-dire σ est parallèle le long de γ . Comme σz est nul, σ est nulle le long de γ . Par connexité des feuilles σ est nulle le long de la feuille en z . Or le feuilletage F est un feuilletage à feuilles denses, donc σ est nulle sur M . Ainsi evz est injective et dim Γ(E/F) ≤ rang(E) < ∞. 0 0 De même dim Γ(E /F) ≤ rang(E ). Par conséquent D est une application linéaire agissant sur des espaces vecoriels de dimension nie, et D est Fredholm et ind(D) = dim Γ(E/F) − dim Γ(E 0 /F). Remarque. Notons que nous avons uniquement utilisé le fait que le feuille- tage était à feuilles denses. Remarque. Nous allons à présent supposer que (M, F) est un feuilletage transversalement parallélisable. On sait alors par le théorème de Molino que les adhérences des feuilles sont les bres d'une bration localement triviale ∞ De plus on a C (M/F) Dénition 52. On note Lu π : M → W . On notera k = dim W . u ∈ W , on considére le F -bré hermitien E . de π en u (Lu est l'adhérence d'une feuille de F Soit la bre u). feuilletage F ∼ = C ∞ (W ). qui se projette sur Le induit un feuilletage sur Lu qui est un feuilletage de Lie à feuilles denses. dim Γ(Lu , E/F) < +∞ Γ(Lu , E/F). Donc Proposition 47. Avec les notations précédentes, hermitien au-dessus de Démonstration. dante de u. (voir proposition 46 page 52) et on pose W Ē est un bré vectoriel appelé bré utile. Montrons tout d'abord que la dimension de Soient u1 et Ēu = u2 des points de Les automorphismes innitésimaux de F Ēu est indépen- W. se relèvent naturellement (puisque F -bré) en automorphismes innitésimaux de FE (le feuilletage inF sur le bré E ), et il en est de même du groupe qu'ils engendrent. Or ce groupe est transitif sur M et se projette sur W . Donc il existe dans ce groupe un élément γ tel que γ(Lu1 ) = Lu2 . E est un duit par 53 Si γE est son relevé, le diagramme suivant est commutatif : γE - Eu 2 Eu1 ? γ Lu1 L'automorphisme Par dénition dimension N0 On dénit sur Ē γE ? - Lu 2 induit alors un isomorphisme entre est la réunion pour chaque u ∈ W, Ēu1 et Ēu2 . d'un espace vectoriel de associé à ce point. Ē une structure de bré vectoriel au-dessus de W à l'aide des trivialisations locales suivantes : u0 ∈ W, z0 ∈ π −1 (u0 ) et N0 sections basiques α1 , ..., αN0 de E linéairement indépendantes en z0 . L'ouvert de M où ces sections restent linéairement indépendantes est saturé pour la bration π , donc se projette sur un ouvert U de W dans lequel α1 , ..., αN0 dénissent une trivialisation locale de Ē . soient Il est immédiat de vérier que ces trivialisations locales sont diérentiablement compatibles (le passage d'une telle trivialisation à une autre se faisant par une matrice de fonctions basiques, regardées comme fonctions diérentiables sur On note h W ). la métrique hermitienne sur u ∈ W , l'espace métrique h. Comme pour tout provenant de la Le bré Ē E. vectoriel Ēu est muni d'une métrique est alors canoniquement munie d'une métrique hermitienne h̄u h̄. Proposition 48. Soit ψ : Γ(E/F) → Γ(Ē), σ 7→ ψ(σ) ψ(σ)u = σ|Lu ∈ Ēu . L'application ψ est un isomorphisme. −1 (s) = s De plus ∀s ∈ Γ(Ē), ψ z π(z) (z) ∈ Ez , ∀z ∈ M . où Démonstration. Par dénition de ψ −1 , il est trivial que si s ∈ Γ(Ē) alors ψ −1 (s) est basique. Un simple calcul montre que Dénition 53. ψ −1 est bien l'inverse de ψ. M induit une métrique riemandµ la mesure sur W induite par cette métrique. Comme la métrique h sur E est invariante le long des feuilles, si α, β ∈ Γ(E/F), la fonction z ∈ M 7→ hz (αz , βz ) ∈ C est basique et induit donc une fonction sur W notée θ(α, β). On dénit alors un produit scalaire sur Γ(E/F) par Z hα, βiE = θ(α, β)(w)dµ(w). nienne sur W. La métrique quasi-brée sur On notera W 54 Proposition 49. h̄, Démonstration. et Γ(Ē) du produit scalaire induit par la métrique ψ : Γ(E/F) → Γ(Ē) est une isométrie. Z dénition hψ(α), ψ(β)iĒ = h̄(ψ(α), ψ(β))dµ. On munit alors l'application Par W h̄(ψ(α), ψ(β)) = h(α,Zβ). Donc hψ(α), ψ(β)iĒ = Notation 9. On a W h(α, β)dµ = hα, βiE . T M = T F̄ ⊕ ν F̄ et T M = T F ⊕ (νF ∩ T F̄) ⊕ ν F̄ . (x, p, t) des coordonnées adaptées à cette décomposition. t dénit des coordonnées locales sur W . On notera aussi y = (p, t) de manière que (x, y) sont des coordonnées locales adaptées au feuilletage F . X ∂α aα (y) α1 On écrit D sous la forme D = α ∂y1 ...∂yq q On note La coordonnée |α|≤m aα (y) ∈ hom(E(x,y) , E(x,y) ) (localement sur ∞ s'identie à une matrice de MN (C (U/F))). où Lemme 5. (i) Le bré vectoriel π ∗ (Ē) un ouvert U de M , aα (y) s'identie à un sous-bré de ∗ (ii) Le bré vectoriel π (Ē) est stable par E. aα (y). Démonstration. (i) Soient evm : Ēπ(m) → Em , σ 7→ σ(m), ev : π ∗ (Ē) → E, (m, σ) 7→ σ(m). Comme l'application evm est linéaire pour tout m de M , ev = (evm )m∈M et est un morphisme de brés vectoriels. σ ∈ Γ(Lt , E/F), si σ(x,p,t) = 0 alors comme σ est basique on a que σ = 0 (voir démonstration de la proposition 46 page 53). ∗ Donc ev(x,p,t) est injective et π (Ē) s'identie à un sous-bré de E . ∗ (ii) Soit σ ∈ π (Ē)(x,p,t) = Γ(Lt , E/F). ∗ Montrons que aα (y)(σ) ∈ π (Ē)(x,p,t) . ∞ Localement aα (y) s'identie à une matrice de MN (C (U/F)), or une fonction basique est constante le long des feuilles de F , donc constante le long des feuilles de F̄ . Par conséquent les coecients de la matrice aα sont indépendants de ∗ ∗ la coordonnée p, et aα (p, t)(σ) ∈ π (Ē)(x,p,t) . Ainsi π (Ē) est stable par aα (p, t). Soit Remarque. sur aα (p, t) sont indépendants p, on notera ãα (t) l'application linéaire induite par aα (p, t) Comme les coecients de la matrice de la coordonnée π ∗ (Ē). De plus si s ∈ Γ(Ē), Proposition 50. on a ψ ◦ aα (p, t) ◦ ψ −1 (s) = ãα (t)(s). D̄ = ψ ◦ D ◦ ψ −1 X σ(D̄)(t, η) = ãα (t)η1α1 ...ηkαk Sous les mêmes hypothèses, opérateur diérentiel d'ordre m et |α|=m 55 est un η ∈ Tt∗ W , k = dim W et on identie T ∗ W à un sous-espace de ν ∗ F . En particulier si D est F -transversalement elliptique, alors D̄ est elliptique. où Démonstration. T ∗W ∼ = (ν F̄)∗ , {ξ ∈ = 0, ∀X ∈ Γ(T F̄)}. ∗ ∈ T M/ξ(X) = 0, ∀X ∈ Γ(T F)}, = ∗ ∗ donc T W s'identie à un sous-bré de ν F . Soit U une carte locale de W et r le rang du bré Ē . En utilisant des trivialisations locales on a que Γ(Ē|U ) ∼ = C ∞ (W )r c'est-à∞ dire Γ(Ē|U ) est un module libre de rang r sur C (W ). Soient s1 , ..., sr des sections de Γ(Ē|U ) qui engendrent Γ(Ē|U ). −1 On note σi = ψ (si ). Comme ψ : Γ(E/F) → Γ(Ē) est un isomorphisme, Γ(E/F) est un module libre de rang r sur C ∞ (M/F) engendré par σ1 , ..., σr . r r X X −1 ∞ Soient gi ∈ C (W ), si s = gi (t)si alors ψ(s) = gi (π(p, t))σi , et si ∗ donc T W ∼ = ∗ ∼ Or ν F {ξ n X σ= On a T ∗ M/ξ(X) i=1 fi σi avec fi basique, alors ψ(σ) = i=1 sur W r X i=1 f˜i (t)si où f˜i est la fonction i=1 induite par fi le long des feuilles de (comme F fi est une fonction basique, elle est constante et donc par continuité constante sur les feuilles de F̄ ). Soit s= r X gi (t)si ∈ Γ(Ē|U ), comme ψ −1 (s) est basique on peut calculer i=1 D(ψ −1 (s)) sur un ouvert adapté aux feuilletages 56 F et F̄ . On note (x, y) avec y = (p, t) les coordonnées locales sur cet ouvert, on a D̄(s) = ψ ◦ D ◦ ψ −1 (s) r X = ψ ◦ D ◦ ψ −1 (gi (t)si ) i=1 = r X ψ ◦ D(gi (π(p, t))ψ −1 (si )) i=1 r X X ∂α = α gi (π(p, t)) ∂y1α1 ...∂yq q i=1 |α|≤m r X X ∂α −1 = ψ aα (p, t)ψ (si ) α1 gi (π(p, t)) ∂t1 ...∂tαk k ψ aα (p, t)ψ −1 (si ) i=1 |α|≤m (car gi (π(p, t)) est indépendante de p) r X X ∂α = ãα (t)(si ) α1 gi (t) ∂t1 ...∂tαk k i=1 |α|≤m X = ãα (t) |α|≤m ∂α (s). ∂tα1 1 ...∂tαk k D̃ est unX opérateur diérentiel d'ordre m σ(D̄)(t, η) = ãα (t)η1α1 ...ηkαk , ∀η ∈ Tt∗ W . Donc |α|≤m ∗ Comme T W s'identie à un sous-espace de de aα (p, t), on déduit que D̄ ν ∗F et et que ãα (t) est la restriction est elliptique. Théorème 16. Si s ∈ N, l'opérateur D se prolonge en un opérateur de D : H s (E/F) → H s−m (E 0 /F) dont l'indice est indépendant de s. notera indB (D) l'indice de Fredholm de D et on a indB (D) = ind(D̄). Fredholm On Démonstration. L'opérateur D̄ est elliptique et la variété W est compacte, D̄ : H s (Ē) → H s−m (Ē 0 ). s Or Γ(E/F) et Γ(Ē) sont isométriquement isomorphes, donc H (E/F) et s H (Ē) sont isomorphes. Comme D et D̄ sont conjugués on obtient le résultat voulu. donc Théorème 17. Si de plus l'opérateur (i) les espaces propres de D D est auto-adjoint, sont de dimension nie et formés de sections C ∞, D est une suite qui tend en vadit D est un opérateur à résolvante (ii) L'ensemble des valeurs propres de leur absolue vers +∞ (autrement compacte), (iii) L2 (M, E/F) est la somme hilbertienne des espaces propres de 57 D, (iv) si c (λk )k est la suite des valeurs propres de alors m λk ∼ ck dim W où est une constante. Démonstration. cation D, Les opérateurs ψ : Γ(E/F) → Γ(Ē) D et D̄ sont conjugués au travers de l'appli- qui est un isomorphisme isométrique, donc D̄∗ sont conjugués. Les propriétés valent pour les opérateurs or D est conjugué à D̄ et l'opérateur D̄ est elliptique, donc elles valent aussi pour D . et Théorème 18. Si de plus l'opérateur D D∗ elliptiques, est auto-adjoint, on a une décom- 2 position L -orthogonale Γ(E/F) = ker D ⊕ ImD où ker D est de dimension nie. Démonstration. Découle des résultats précédents. Théorème 19. à λ. On note dλ la dimension de l'espace propre de D associé Comme dans le cas général (étudié dans le premier chapitre), on peut dénir l'opérateur trD−s = X dλ λ>0 λs Démonstration. D−s . Si m>0 et s> dim W , m alors D−s est traçable et . Découle des résultats précédents. On revient à présent au cas où F est riemannien et transversalement orientable. On note M] le bré des repères orthonormés transverses et F] le feuilletage relevé. Le feuilletage (M ] , F ] ) est un feuilletage transversalement parallélisable, on ] notera W la variété basique de Le groupe H = SO(q) agit W ]. (M ] , F ] ) et on suppose que dim W ] > 0. ] ] sur (M , F ) et préserve les feuilles, donc H induit une action sur Proposition 51. On note E] le relevé de E sur M ]. ] ] Le bré E est un F -bré hermitien H -équivariant. ] ] On note Ē le bré utile associé au bré E , alors l'action de ] de manière naturelle une action de H sur Ē . Démonstration. sur E] sur E] induit ρE : E ] → E la projection induite par ρ : M ] → M . ] par ρE de la connexion ∇ sur E est une connexion ∇ Soit L'image réciproque H qui en fait un bré feuilleté. 58 On a alors un diagramme commutatif où toutes les applications sont feuilletées : E] ρE - E q q] ? M] ρ ? - M ∇] est donc basique et compatible avec la métrique hermitienne h. ] D'autre part l'action de H sur M se relève à l'aide de cette connexion en ] une action sur E qui préserve à la fois le feuilletage FE ] et la métrique ] hermitienne h La connexion h] sur E ] relevée de Remarque. (i) On a les isomorphismes suivants : C ∞ (M/F) ∼ = C ∞ (M ] /F ] )H ∼ = C ∞ (W ] )H . Γ(E ] /F ] ) (ii) Comme est isomorphe à Γ(Ē ] ), on a Γ(E/F) ∼ = Γ(E ] /F ] )H ∼ = Γ(Ē ] )H . Γ(E/F) par restriction à Γ(E ] /F ] )H ] ] précédemment sur Γ(E , F ) à l'aide de la mé- (iii) On dénit le produit scalaire sur de celui déni comme trique h] . Dénition 54. L'opérateur D se relève en un opérateur diérentiel basique H -invariant D] : Γ(E ] /F ] ) → Γ(E 0] /F ] ) tel que le diagramme suivant est commutatif : Γ(E ] /F ] )H D]- ∼ = ∼ = ? Γ(E/F) Proposition 52. Γ(E 0] /F ] )H D ? - Γ(E 0 /F) H on dénit un H -invariant ∆H qui s'annule sur Γ(E ] /F ] )H 0 (où 2m est l'ordre de D ) est transversalement En utilisant les champs fondamentaux de opérateur diérentiel d'ordre 2 D0 = D] + (∆H )m et tel que 0 elliptique. Démonstration. Voir [EKA90]. Proposition 53. Alors D̄0 On note D̄0 l'opérateur induit par D0 est un opérateur diérentiel elliptique d'ordre Démonstration. sur W ]. m. Il sut d'appliquer la proposition 50 page 56. 59 Théorème 20. Si s ∈ N, l'opérateur D se prolonge en un opérateur de D : H s (E/F) → H s−m (E 0 /F) dont l'indice est indépendant de s. On notera indB (D) l'indice de Fredholm de D , qu'on appellera l'indice ba0H 0H désigne la restriction à sique de D . On a alors indB (D) = ind(D̄ ) où D̄ ] H Γ(Ē ) . Fredholm Démonstration. Comme F] est transversalement parallélisable, on sait d'après le théorème 16 (page 57) que s ] ] ] sur H (M , E /F ). Or l'opérateur D D] se prolonge en un opérateur est conjugué à ] D],H = D|Γ(E ] /F ] )H et D̄0H . L'action de H sur Γ(E ] /F ] ) se prolonge en une action de H s ] ] ] ],H aux sections invariantes par sur H (M , E /F ). Donc en restreignant D s ] ] ] H de H (M , E /F ) on obtient un prolongement de D sur H s (M, E/F). Le deuxième point découle immédiatement du fait que D est conjugué à D̄0H . donc à Théorème 21. Si de plus D (i) Les espaces propres de est auto-adjoint on a : D sont de dimension nie et formés de sections C ∞. D est une suite de valeurs propres +∞ (autrement dit D est un opérateur (ii) L'ensemble des valeurs propres de qui tend en valeur absolue vers à résolvante compacte). L2 (E, M/F) est la somme hilbertienne des espaces propres de D. (iv) Si (λk )k est la suite des valeurs propres de D , il existe une constante m c > 0 telle que λk ≥ ck dim W ] . (iii) Démonstration. L'application ψ : Γ(E/F) → Γ(Ē) est un isomorphisme H , donc (D],H )∗ et (D̄0H )∗ sont isométrique qui commute avec l'action de conjugués. Les propriétés sont vériées pour les opérateurs elliptiques, or D est conjugué à D̄0 H qui est la restriction d'un opérateur elliptique, donc le résultat est vrai pour Théorème 22. Si de plus D D. est auto-adjoint, on a une décompositon L2 - orthogonale : Γ(E/F) = ker D ⊕ ImD ker D où est de dimension nie. Démonstration. La décomposition est vraie pour l'opérateur D̄0 induit par D0 W ] . Comme D est conjugué à D̄0H il sut de restreindre la décomposition 0 induite par D̄ aux sections invariantes pour obtenir le résultat voulu. sur Théorème 23. λ. Si m>0 et dλ la dimension de l'espace propre de D associé X dλ dim W ] −s est traçable et trD −s = s> , alors D . m λs On note λ>0 Démonstration. Découle des résultats précédents. 60 à Remarque. Etudions à présent le cas où la variété basique W est de di- mension nulle. Proposition 54. Le feuilletage ] si et seulement si dim W Démonstration. Si F (M ] , F ] ) est un feuilletage à feuilles denses = 0. est un feuilletage à feuilles denses, M appartiennent à l'adhérence de la même feuille, dim W ] = 0. ] Si dim W = 0 alors tous les points de M appartiennent à l'adhérence de la ] même feuille, donc F est un feuilletage à feuilles denses. alors tous les points de et donc Proposition 55. Si dim W ] = 0, ind(D) Démonstration. alors = dim Γ(E ] /F ] )H − dim Γ(E 0] /F ] )H . = ind(D],H ), car ces deux opérateurs sont ] ] conjugués. Comme le feuilletage (M , F ) est un feuilletage à feuilles denses, ] ] ] 0] ] on sait que ind(D ) = dim Γ(E /F ) − dim Γ(E /F ) (voir proposition 46 On a ind(D) page 52). Donc ind(D) = ind(D],H ) = dim Γ(E ] /F ] )H − dim Γ(E 0] /F ] )H . Remarque. Dans le cas où le feuilletage F n'est pas transversalement orientable les résultats précédents restent valable, il sut de remplacer partout le groupe H = SO(q) Problème ouvert. par O(q). Calculer l'indice basique en fonction d'invariants trans- verses au feuilletage. 4.2 Le Laplacien basique Etudions à présent le cas du Laplacien basique (voir [EKA90, PR96, KT87]). Dénition 55. On note P la projection orthogonale de L2 (Ω∗ (M )) sur L2 (Ω∗ (M/F)). Proposition 56. Démonstration. Dénition 56. P (Ω∗ (M )) ⊂ Ω∗ (M/F). Voir [PR96]. On note diérentielle de de Rham dB : Ω∗ (M/F) → Ω∗ (M/F) aux formes basiques et δB son la restriction de la adjoint formel. On appelle Laplacien basique l'opérateur ∆B = dB δB + δB dB : Ω∗ (M/F) → Ω∗ (M/F). 61 Remarque. δB = P ◦ δ , où δ désigne l'adjoint formel de la P ◦ d ◦ P = d ◦ P , on a P ◦ δ ◦ P = P ◦ δ . δB ◦ P = P ◦ δ = δB . On a diérentiel de de Rham. Comme Donc Proposition 57. Le Laplacien basique ∆B est un opérateur diérentiel basique d'ordre 2 fortement transversalement elliptique. Démonstration. Comme dB est un opérateur diérentiel basique d'ordre 1, il en est de même de son adjoint formel Donc ∆B δB . est un opérateur diérentiel basique d'ordre 2. Le calcul du symbole principal est similaire au cas général, donc σ(∆B )(z, ξ) = ||ξ||2 . Remarque. Nous allons calculer explicitement l'opérateur une expression explicite pour le Laplacien basique Proposition 58. est la ∆B δB et en déduire (voir [PR96]). ∀β ∈ Ωk (M/F), δB (β) = (−1)q(k+1)−1 ¯∗(d − κ∧)¯∗β , codimension du feuilletage et κ la forme de courbure principale. où q Démonstration. hdγ, βiM Z = dγ ∧ ∗β M Z = dγ ∧ ¯ ∗ β ∧ χF M Z =(−1)k γ ∧ d(¯ ∗β ∧ χF ) ZM =(−1)k γ ∧ (d¯ ∗β ∧ χF + (−1)q−k ¯∗β ∧ dχF ) M Z k =(−1) γ ∧ (d¯ ∗β ∧ χF + (−1)q−k ¯∗β ∧ (−κ ∧ χF + ϕ0 )) ZM k =(−1) γ ∧ (d¯ ∗β ∧ χF + (−1)q−k+1 ¯∗β ∧ κ ∧ χF ) + (−1)q−k γ ∧ ¯∗β ∧ ϕ0 ZM k =(−1) γ ∧ (d¯ ∗β ∧ χF − κ ∧ ¯∗β ∧ χF ) + (−1)q−k γ ∧ ¯∗β ∧ ϕ0 M 62 or γ∧¯ ∗β est basique, donc γ ∧ ¯∗β ∧ ϕ0 = 0 (voir proposition 44 page 46). Donc hdγ, βiM Z k γ ∧ ((d¯ ∗β − κ ∧ ¯∗β) ∧ χF ) =(−1) M Z γ ∧ ∗2 ((d¯∗β − κ ∧ ¯∗β) ∧ χF ) =(−1)k+k(k−1)(n−k+1) M Z k+k(k−1)(n−k+1)+p(n−p−(n−p−k+1)) γ ∧ ∗(¯∗(d¯∗β) − ¯∗(κ ∧ ¯∗β)) =(−1) M Z (n−p)(k+1)+1 γ ∧ ∗(¯∗(d¯∗β) − ¯∗(κ ∧ ¯∗β)) =(−1) ZM < γ, (¯∗(d¯∗β) − ¯∗(κ ∧ ¯∗β) >g dvol =(−1)(n−p)(k+1)+1 M puisque q = n − p. Corollaire 5. ∀β ∈ Ωk (M/F), δB (β) = ((−1)q(k+1)−1 ¯∗d¯∗ + κy )(β) où y désigne le produit intérieur. Démonstration. β ∈ Ωk (M/F) et α ∈ Ωk−1 (M/F). Par la proposition q(k+1) ¯ montrer que (−1) ∗(κ ∧ ¯∗β) = κy (β). Soient précédente il sut de hα, κy (β)iM = hκ ∧ α, βiM Z k−1 = (−1) κ ∧ α ∧ ∗β M Z = (−1)k−1 α ∧ κ ∧ ∗β dvol dvol M Z = (−1)k−1+(q−k+1)(q−(q−k+1)) α ∧ κ ∧ ∗¯β ∧ χF dvol M Z (k−1)(q−k+2) = (−1) α ∧ ¯∗(¯∗(κ ∧ ¯∗β)) ∧ χF dvol Z M α ∧ ∗(¯∗(κ ∧ ¯∗β))dvol = (−1)(k−1)(q−k) M D E = α, (−1)(k−1)(q−k) ¯∗(κ ∧ ¯∗β) . M (k − 1)(q − k) ≡ q(k + 1) mod2 q(k+1) ¯ donc (−1) ∗(κ ∧ ¯ ∗β) = κy (β). Or Corollaire 6. P ◦ δ = δ ◦ P + (−1)p (ϕ0 )y ◦ (χF ∧ .) ◦ P Démonstration. hα, δP βiM β ∈ Ωk (M/F) = hdα, P βiM Soit et α ∈ Ωk−1 (M/F). 63 De la même manière que pour la démonstration précédente, comme Pβ est basique on a k hdα, P βiM = (−1) Z α∧(d¯∗P β∧χF −κ∧¯∗P β∧χF )+(−1)q−k α∧¯∗P β∧ϕ0 . M Donc hα, δP βiM Z k = (−1) α ∧ (d¯ ∗P β ∧ χF − κ ∧ ¯∗P β ∧ χF ) + (−1)(q−k)p α ∧ ϕ0 ∧ ¯∗P β M Z = α ∧ ∗δB P β + (−1)k α ∧ ϕ0 ∧ ∗(P β ∧ χF ) M Z k(p+1) α ∧ ϕ0 ∧ ∗(χF ∧ P β) = hα, δB P βiM + (−1) M Z α ∧ ∗2 (ϕ0 ∧ ∗(χF ∧ P β)) = hα, δB P βiM + (−1)k(p+1)+(k−1)(n−k+1) M Z k(p+1)+(k−1)(p+q−k+1) α ∧ ∗2 (ϕ0 ∧ ∗(χF ∧ P β)) = hα, δB P βiM + (−1) M Z α ∧ ∗2 (ϕ0 ∧ ∗(χF ∧ P β)). = hα, δB P βiM + (−1)k(q−k)−(p+q−k+1) M Or ∀γ ∈ Ωr (M ), ∀ω ∈ Ωs (M ), γy (ω) = (−1)(s−r)(n−s) ∗ (γ ∧ ∗ω), donc Z α ∧ ∗2 (ϕ0 ∧ ∗(χF ∧ P β)) M Z k(q−k)−(p+q−k+1)+(p+k−(p+1))(n−(p+k)) α ∧ ∗((ϕ0 )y (χF ∧ P β)). = (−1) k(q−k)−(p+q−k+1) (−1) M Par ailleurs k(q − k) − (p + q − k + 1) + (p + k − (p + 1))(n − (p + k)) ≡ k(q − k) − n + k − 1 + (k − 1)(q − k) ≡ (q − k)(k + k − 1) − n + k − 1 ≡k−q−n+k−1 ≡p−1 mod2 mod2 mod2 mod2 hα, δP βiM = hα, δB P βiM − (−1)p hα, (ϕ0 )y (χF ∧ P β)iM . p Donc δP = δB P − (−1) (ϕ0 )y (χF ∧ .) ◦ P , or δB ◦ P = P ◦ δ = δB . p Donc P ◦ δ = δ ◦ P + (−1) (ϕ0 )y ◦ (χF ∧ .) ◦ P . donc 64 Remarque. On note = (−1)p (ϕ0 )y ◦(χF ∧.). Donc on a P ◦δ = δ◦P +◦P . est un opérateur diérentiel ⊂ Ω∗ (M/F)⊥ . En eet : P ◦δ =δ◦P +◦P donc P ◦ δ = P ◦ δ ◦ P + P ◦ ◦ P or P ◦ d ◦ P = d ◦ P donc P ◦ δ ◦ P = δ ◦ P donc P ◦ ◦ P = 0. L'opérateur d'ordre 0 qui vérie (Ω∗ (M/F)) Corollaire 7. On a Démonstration. d ◦ P = P ◦ d + (−1)p P ◦ (χFy ) ◦ (ϕ0 ∧ .). Il sut de prendre l'adjoint dans le corollaire précédent. Théorème 24. (i) Sur Ω∗ (M/F) on a ∆B = ∆ + ◦ d + d ◦ . (ii) On a la relation suivante entre le Laplacien basique et le Laplacien usuel : ˜ ◦P =P ◦∆ ¯ ◦P ∆B ◦ P = ∆ ˜ =∆+◦d+d◦ ∆ où Démonstration. (i) Soit et ¯ = ∆ + ∗ . ∆ β ∈ Ω∗B (M ), on a ∆B (β) = (P δd + dP δ)(β) = (P δP d + dP δP )(β) = ((δP + P )d + d(δP + P ))(β) = ((δ + )d + d(δ + ))(β) = (∆ + ◦ d + d ◦ )(β). (ii) ˜ ◦ P = P ∆P ˜ ∆ = P (∆ + d + d) = P ∆P + P dP + P dP = P ∆P + P P dP + (dP − P ∗ )P. (Ω∗ (M/F)) ⊂ Ω∗ (M/F)⊥ , ∗ ˜ ◦ P = P ∆P − P ∗ P = P ∆P ¯ . donc P P = 0 et ∆ Or Théorème 25. dant de s ∈ N, le Laplacien basique ∆B se prolonge en un opéra∆B : H s (M/F) → H s−2 (M/F) dont l'indice est indépen- Si teur de Fredholm s. 65 Démonstration. Il sut d'appliquer le théorème 16 page 57 sur les opérateurs transversalement elliptiques. Théorème 26. (i) Les espaces propres de et formés de sections ∆B sont de dimension nie C ∞. ∆B est une suite tendant vers +∞ ∆B est un opérteur à résolvante compacte). L2 (Ω∗ (M/F)) est la somme hilbertienne des espaces propres de ∆B . (ii) L'ensemble des valeurs propres de (autrement dit (iii) 2 (iv) Si où c (λk )k est la suite des valeurs propres de ∆B , on a λk ≥ ck dim W ] est une constante. Démonstration. Il sut d'appliquer le théorème 17 page 57 sur les opérateurs transversalement elliptiques. Remarque. L'asymptotique du spectre du Laplacien basique permet d'étu- dier le noyau de la chaleur basique (voir [Ton97, NRT90, PR96, Ric10, Ric98]). Dénition 57. Un élément de On note H∗ (M/F) H∗ (M/F) = ker ∆B . est appelé une forme basique harmonique. Théorème 27 (Décomposition de de Rham-Hodge basique). On a une dé- composition orthogonale Ω∗ (M/F) = H∗ (M/F) ⊕ Im∆B = H∗ (M/F) ⊕ ImdB ⊕ ImδB , où H(M/F) est de dimension nie. Démonstration. Il sut d'appliquer le théorème 18 page 58 sur les opérateurs transversalement elliptiques. Corollaire 8. La cohomologie basique Démonstration. H ∗ (M/F) Comme dans le cas classique (voir corollaire 1) la décompo- sition de de Rham-Hodge basique implique Donc est de dimension nie. H ∗ (M/F) ∼ = H∗ (M/F). dim H ∗ (M/F) < +∞. Nous allons à présent étudier la dualité de Poincaré pour la cohomologie basique. Pour cela nous allons rappeler quelques résultats importants en renvoyant le lecteur aux diérentes références : [EKASH85, Ser85, EKAH86, EKA90, Mas92, AL92, Dom98]. Proposition 59. La cohomologie basique en dimension maximale H q (M/F) est soit isomorphe à R, soit isomorphe à Démonstration. Voir [EKASH85]. Dénition 58. On dit que le feuilletage q si H (M/F) 6= 0. 66 0. F est homologiquement orientable Théorème 28. ment si sur M F Le feuilletage F est homologiquement orientable si et seule- est minimalisable, c'est-à-dire il existe une métrique quasi-brée tel que les feuilles de F sont des sous-variétés minimales. Démonstration. Voir [Mas92, AL92]. Théorème 29. Le feuilletage F est homologiquement orientable si et seule- ment s'il existe un métrique quasi-bré sur principale κ Remarque. tel que la forme de courbure est nulle. Démonstration. des feuilles M Voir [Dom98]. En particulier pour une telle métrique la forme volume le long χF est Proposition 60. F -fermée, c'est-à-dire dχF (V1 , ..., Vp+1 ) = 0 si Vi ∈ Γ(T F). F est homologiquement orientable. ¯∗ : Ωk (M/F) → Ωq−k (M/F) vérie isomorphisme ¯ ∗ : Hk (M/F) → Hq−k (M/F). On suppose que Alors l'opérateur de Hodge basique ¯∗∆B = ∆B ¯ ∗ et induit un Démonstration. Comme cipale du feuilletage κ F est homologiquement orientable, la courbure prin- est nulle (voir [Dom98]). δB = ∆B = (−1)q(k+1)−1 ¯ ∗dB ¯ ∗dB + dB ¯∗dB ¯∗. q(k+1)−1 ¯ Donc (−1) ∗∆B = ¯ ∗¯ ∗dB ¯∗dB + ¯∗dB ¯∗dB ¯∗ et q(k+1)−1 (−1) ∆B ¯ ∗=¯ ∗dB ¯ ∗dB ¯∗ + dB ¯∗dB ¯∗¯∗. Comme on a ¯ ∗2 = (−1)k(q−k) Id, on a ¯∗∆B = ∆B ¯∗. En appliquant le corollaire 5 page 63 on a alors Théorème 30 . (Dualité de Poincaré) (−1)q(k+1)−1 ¯∗dB ¯∗, d'où Si le feuilletage F est homologique- ment orientable, alors on a un isomorphisme H k (M/F) ∼ = H q−k (M/F). Démonstration. Remarque. Découle de la proposition précédente. (i) Ce résultat a d'abord été montré par B. Reinhart [Rei59b] sans l'hypothèse de l'orientation homologique. Mais en 1981 Y. Carrière [Car84] a construit un feuilletage riemannien qui ne satisfait pas la dualité de Poincaré. (ii) Ce résultat a été démontré par une méthode diérente dans [Ser85, EKAH86]. 4.3 L'opérateur de de Rham basique Dénition 59. DB = dB + δB , Ωpair (M/F) = ⊕k pair Ωk (M/F) Ωimpair (M/F) = ⊕k impair Ωk (M/F). Soient On appelle opérateur de de Rham basique l'opérateur + DB : Ωpair (M/F) → Ωimpair (M/F) qui est la restriction de DB 67 à et Ωpair (M/F). Proposition 61. L'opérateur de de Rham basique est un opérateur dié- rentiel basique d'ordre 1 transversalement elliptique. De plus si s ∈ N, l'opérateur de de Rham basique se prolonge en un opérateur + DB : H s (M/F) → H s−1 (M/F) dont l'indice est indépendant de Fredholm de s. Démonstration. 2 On a DB = ∆B et ∆B est transversalement elliptique, + donc DB est transversalement elliptique. Pour le deuxième point il sut d'appliquer les résultats sur les opérateurs transversalement elliptiques. Dénition 60. On appelle caractéristique d'Euler basique l'entier relatif noté et déni par χ(M/F) = q X (−1)i dimH i (M/F). i=1 Proposition 62. + L'indice de l'opérateur de de Rham basique indB (DB ) est donné par la caractéristique d'Euler basique χ(M/F). Démonstration. Comme dans la cas classique, le noyau de est + DB Donc le noyau de + = ker(∆B )|Ωpair (M/F ) . ker DB + DB est l'espaces des formes harmoniques paires. Comme l'espace des formes harmoniques est isomorphe à la cohomologie de + H ∗ (M/F), on a dim ker DB = dim H pair (M/F). + ∗ impair (M/F). De même on a dim ker(DB ) = dim H + Donc indB (DB ) = χ(M/F). de Rham Exemple 9. Dans le cas d'un feuilletage par bration H ∗ (M/F) ∼ = H ∗ (B). Donc la caractéristique d'Euler basique de sitque d'Euler de la variété Exemple 10. (M, F) π : M → B, on a est égale à la caractéri- B. Dans le cas d'un feuilletage par suspension H ∗ (M/F) ∼ = H ∗ (T )G . Donc la caractéristique q X est égale à χ(T /G) = (−1)k dim H k (T /G). a M = B̃ × T /Γ, on (M, F) d'Euler basique de k=1 4.4 L'opérateur de signature basique Proposition 63. Si F est homologiquement orientable, on munit d'une métrique quasi-brée telle que Alors [ν] 6= 0, c'est-à-dire [ν] κ est nulle. engendre H q (M/F). 68 Démonstration. Par l'absurde, supposons que ν = dα où α ∈ Ωq−1 (M/F). On a dα ∧ χF = dα ∧ χF + (−1)q−1 α ∧ dχF = ν ∧ χF + (−1)q−1 α ∧ dχF = dvol + (−1)q−1 α ∧ dχF χF ∈ Ωp,0 (M ) et dχF = dF χF + dt χF + ρ p+1,0 (M ) = {0}, d χ ∈ Ωp,1 (M ) et ρ ∈ Ωp−1,2 (M ). où dF χF ∈ Ω t F Comme κ = 0, la forme carctéristique χF est F -fermée, donc dt χF = 0 et dχF = ρ. 0,q−1 (M ) et α ∧ dχ = α ∧ ρ, Or α ∈ Ω F p−1,q+1 (M ) = {0} et α ∧ dχ = 0. donc α ∧ dχF ∈ Ω F n Donc d(α ∧ dχF ) = dvol et [dvol] = 0 dans H (M ) (ce qui est contradictoire n puisque M est orientée et H (M ) est engendré par [dvol]). q Donc [ν] 6= 0 dans H (M/F). Or Remarque. La forme volume transversale ν est donc une forme basique harmonique. Exemple 11. Dans le cas d'un feuilletage par bration π : M → B , on a ∼ = H k (B), donc (M, F) est un feuilletage homologiquement orientable si et seulement si la variétée B est orientable. Ici la notion d'orientation transverse de F coïncide donc avec la notion d'orientation homologique de F . H k (M/F) Proposition 64. q = 4l. On munit F On suppose que M est homologiquement orientable et κ est nulle. H 2l (M/F) × H 2l (M/F) par d'une métrique quasi-brée telle que On dénit une forme bilinéaire QB sur Z ω1 ∧ ω2 ∧ χF . QB ([ω1 ], [ω2 ]) = M Alors QB est bien dénie, symétrique et non-dégénérée. Démonstration. QB est bilinéaire et symétrique. 2l−1 (M/F) et ω ∈ Ω2l−1 (M/F). Montrons que QB est bien dénie. Soient α ∈ Ω 2 Montrons que QB (dα, ω2 ) = 0. 2l−1 α ∧ dω = dα ∧ ω car ω est fermée. On a d(α ∧ ω2 ) = dα ∧ ω2 + (−1) 2 2 2 Z Donc De manière évidente d(α ∧ ω2 ) ∧ χF . QB (dα, ω2 ) = M 4l−1 α ∧ ω ∧ dχ , d(α 2 Z ∧ ω2 ∧ χF ) = d(α ∧ Zω2 ) ∧ χF + (−1) ZF 4l−1 donc d(α ∧ ω2 ∧ χF ) = d(α ∧ ω2 ) ∧ χF + (−1) α ∧ ω2 ∧ dχF . M M M Z Selon le théorème de Stokes on a d(α ∧ ω2 ∧ χF ) = 0, Or M 69 Z α ∧ ω2 ∧ dχF . QB (dα, ω2 ) = donc M α ∧ ω2 ∈ Ωq−1 (M/F), Or donc α ∧ ω2 ∧ dχF = 0 (voir proposition 44 page 46), donc QB (dα, ω2 ) = 0 et QB est bien dénie. QB est non-dégénérée. [ωZ1 ] ∈ H 2l (M/F) tel que Z∀[ω2 ] ∈ H 2l (M/F), QB ([ω1 ], [ω2 ]) = 0. Montrons que Soit ω1 ∧ ¯∗¯∗ω2 ∧ χF = 0, ω1 ∧ ω2 ∧ χF = 0 et M M donc hω1 , ¯ ∗ω2 iM = 0. 2l Donc ∀ω2 ∈ Z (M/F), hω1 , ¯ ∗ω2 iM = 0, 2 2l(4l−2l) or ¯ ∗ = (−1) Id, donc ∀β ∈ Z 2l (M/F), hω1 , βiM Donc hω1 , ω1 iM > 0 Or si ω1 6= 0, ω1 = 0 donc et QB Dans la suite du paragraphe on suppose que orientable, q = 4l, Dénition 61. (M, F) Dénition 62. F et la forme de courbure principale La signature de et est notée QB = 0. est non-dégénérée. est homologiquement κ est nulle. est appelée la signature basique de σ(M/F). On note τ : Ωk (M/F) → Ωq−k (M/F) l'application dénie par τ = (−1)l+ où ¯ ∗ k(k−1) 2 ¯∗ désigne l'opérateur de Hodge basique. Proposition 65. l'opérateur L'application τ est une involution qui anticommute avec DB = dB + δB . Démonstration. On rappelle que δB = (−1)q(k+1)−1 ¯∗dB ¯∗ puisque F est ho- mologiquement orientable. Un simple calcul montre alors que τ est une involution qui anticommute avec DB . Dénition 63. Ω∗ (M/F) = Ω∗+ (M/F) ⊕ Ω∗− (M/F) où Ω∗+ (M/F) ∗ (respectivement Ω− (M/F)) est l'espace propre de τ associé à la valeur propre On note 1 ( respectivement -1). On appelle opérateur de signature basique et on note DB à Ω∗+ (M/F), + DB Proposition 66. : Ω∗+ (M/F) → Ω∗− (M/F). L'opérateur de signature basique + DB + DB la restriction de est un opérateur diérentiel basique d'ordre 1 transversalement elliptique. De plus si s ∈ N, l'opérateur de signature basique se prolonge en un opérateur + DB : H s (M/F) → H s−2 (M/F) dont l'indice est indépendant de Fredholm de s. 70 Démonstration. La démonstration est similaire au cas de l'opérateur de de Rham basique. Pour le deuxième point il sut d'appliquer les résultats sur les opérateurs transversalement elliptiques. Proposition 67. L'indice de l'opérateur de signature basique est donné par la signature basique Démonstration. σ(M/F) (M, F). de La démonstration est similaire au cas classique (voir propo- sition 4). Proposition 68. σ(M, F) Dans le cas d'un feuilletage homologiquement orientable q = 4k de codimension par bration est égale à la signature de la sinature basique coïncide donc avec la π : M → B , la signature basique variété B . L'indice de l'opérateur de signature de B . Lemme 6. On note ∗B l'opérateur de Hodge sur B et ¯∗ l'opérateur de Hodge basique sur M. Démonstration. Soit ω ∈ Ωk (B), π ∗ (∗B ω) = (−1)pq ¯∗(π ∗ (ω)). X ωy = fI (y)dyi1 ∧ ... ∧ dyik , on a On a localement i1 <...<ik donc X ∗B (ωy ) = fI (y)dyj1 ∧ ... ∧ dyjq−k où est la signature de la i1 <...<ik 1 ... q . permutation i1 ... ik j1 ... jq−k X π ∗ (∗B (ω))z = fI (π(z))π ∗ (dyJ1 ∧ ... ∧ dyjq−k ) j1 <...<jk = X fJ (π(z))dyj1 ∧ ... ∧ dyjq−k j1 <...<jk yj ◦ π = yj .X ∗ Or π (ω)z = car fI (π(z))π ∗ (dyi1 ∧ ... ∧ dyik ) = i1 <...<ik X fI (π(z))dyi1 ∧ ... ∧ dyik , i1 <...<ik donc ¯ ∗(π ∗ (ω)z ) = (−1)pq ¯ ∗( X fI (π(z))dx1 ∧ ... ∧ dxp ∧ dyi1 ∧ ... ∧ dyik ) i1 <...<ik pq 0 = (−1) X fI (π(z)) ∧ dyj1 ∧ ... ∧ dyjq−k i1 <...<ik 1 ... n . 1 ... p i1 ... ik j1 ... jq−k π ∗ (∗B ω) = (−1)pq ¯∗(π ∗ (ω)). 0 où est la signature de la permutation = 0 , donc Lemme 7. On a On a Ω∗ (M/F) et π ∗ ◦ δB . dB dBas ◦ π ∗ = π ∗ ◦ dB où dBas la diérentielle de de Rham sur 71 désigne la diérentielle sur Ω∗ (B). De plus δBas ◦ π ∗ = Démonstration. Avec les conventions de signe habituelles on a δBas = (−1)q(k−1)−1 ¯ ∗dBas ¯ ∗ et δBas = (−1)q(k−1)−1 ∗ dBas ∗. π ∗ ◦ ((−1)q(k−1)−1 ∗ dBas ∗) = (−1)q(k−1)−1 (−1)pq (−1)pq (¯∗dBas ¯∗) ◦ π ∗ ) = δBas ◦ π ∗ Démonstration de la proposition 68. σ(B) = On sait que désigne l'opérateur de signature sur la variété ind(D+ ) où D+ B. + + σ(M/F) = indB (DB ) où DB désigne l'opérateur de signature basique + sur M . Les lemmes précédents impliquent que les opérateurs D+ et DB sont conjugués, donc admettent le même indice. Ainsi σ(B) = σ(M/F). Et Nous allons étudier la signature basique d'un feuilletage par suspension M = B̃ × T /Γ. On rappelle que Proposition 69. q2 : M̃ → T ω ∈ Ωk (T /Γ), on basique sur M et ∗T Soit l'opérateur de Hodge a désigne la deuxième projection. φ(∗T ω) = ¯∗φ(ω), où ¯∗ désigne désigne l'opérateur de Hodge sur T. Démonstration. (x1 , ..., xp , y1 , ..., yq ) des coordonnées locales sur M̃ en (x̃, y), donc (y1 , ..., yq ) sont des coordonnées locales en y et (x1 ◦ π −1 , ..., xp ◦ π −1 , y1 ◦ π −1 , ..., yq ◦ π −1 ) sont des coordonnées locales en [x̃, y]. X Localement on a ω = fI (y)dyi1 ∧ ... ∧ dyiq . Soient i1 <...<ik Montrons que M̃ . ∗T ω = q2∗ (∗T ω) = (−1)pq ∗B (q2∗ (ω)), où ∗B l'opérateur de Hodge ba- sique sur On a X fI (y)dyi1 ∧ ... ∧ dyiq−k où est la signature de la per- i1 <...<ik 1 ... q mutation . i1 ... ik j1 ... jq−k Comme yl ◦ q2 = yl , on a X q2∗ (∗T ω) = fI (q2 (x̃, y))q2∗ (dyi1 ∧ ... ∧ dyiq−k ) i1 <...<ik X = fI (q2 (x̃, y))dyi1 ∧ ... ∧ dyiq−k i1 <...<ik Or q2∗ (ω) = X fI (q2 (x̃, y))dyi1 ∧ ... ∧ dyik , i1 <...<ik donc X ∗B q2∗ (ω) = (−1)pq 0 fI (q2 (x̃, y))dyi1 ∧ ... ∧ dyiq−k où 0 i1 <...<ik gnature de la permutation 1 ... n 1 ... p i1 ... ik j1 ... jq−k 72 . est la si- q2∗ (∗T ω) = (−1)pq ∗B (q2∗ (ω)). k ∗ pq ∗ ∗α). Selon le lemme 6 page page 71, on a ∀α ∈ Ω (M/F), ∗B π (α) = (−1) π (¯ ∗ pq ∗ (π ∗ (φ(ω)), Ainsi q2 (∗T ω) = (−1) B ∗ ∗ donc π (φ(∗T ω)) = π (¯ ∗φ(ω)), et φ(∗T ω) = ¯ ∗φ(ω). Or 0 = , donc Proposition 70. On note dT la diérentielle sur Ω∗ (T ) et donc sur Ω∗ (T /G) et dB la diérentielle sur Ω∗ (M/F). T est munie d'une structure riemannienne G-invariante, l'adjoint δT de dT se restreint à Ω∗ (T /G). On a alors δB ◦ φ = φ ◦ δT , en particulier l'opérateur DB = dB + δB est G ∗ ∗ conjugué à D = dT + δT : Ω (T /G) → Ω (T /G). Comme formel Démonstration. φ ◦ δT = φ ◦ ((−1)q(k−1)−1 ∗T dT ∗ T ) = (∗B (−1)q(k−1)−1 dB ∗B ) ◦ φ = δB ◦ φ Corollaire 9. La signature basique de (M, F) est donnée par σ(M/F) = σ(T /G). Démonstration. + + désigne l'opéra) où DB σ(M/F) = indB (DB teur de signature basique sur M . G G Et σ(M/G) = ind(D+ ) où D+ désigne l'opérateur de signature invariant sur T. + G On vient de voir que D+ et DB sont conjugués, donc ont le même indice. Donc σ(M/F) = σ(T /G). On sait que 4.5 L'opérateur de Dolbeault basique On suppose que F est transversalement holomorphe et pour simplier on F est homologiquement orientable. νFC = νF ⊗R C hérite d'une structure complexe dont on notera supposera que Alors le bré J l'automorphisme associé. La métrique riemmanienne transverse g̃(., .) = ((g(., .) + g(J., J.))/2 g dénit une métrique hermitienne (c'est-à-dire g̃(J., J.) = g̃(., .) sur νFC et inva- F -bré hermitien. F est hermitien. riante le long des feuilles) et en fait un Dans ce cas on dira que le feuilletage Dénition 64. Comme J 2 = −Id, on a une décomposition en somme directe νFC = νF(1,0) ⊕νF(0,1) où νF(1,0) et νF(0,1) sont les sous-brés de νF 73 associés aux valeurs propres i et −i de J. On a alors une décomposition du bré en algèbres extérieures Λk ν ∗ FC = ⊕r+s=k Λr,s Dénition 65. où Une section basique du rentielle basique de type On notera (r, s). Λr,s = Λp ν ∗ F(1,0) ⊗ Λq ν ∗ F(0,1) . Ωr,s (M/F, C) F -bré Λr,s est appelée forme dié- (r, s). l'espace des formes diérentielles basiques de type On a de manière évidente Ωk (M/F, C) = ⊕r+s=k Ωr,s (M/F, C). Comme dans la cas classique d'une variété complexe, sur les formes basiques Ωk (M/F, C) la diérentielle d se décompose en la somme de deux opérar,s r+1,s (M/F) et ∂ ¯ : Ωr,s (M/F) → Ωr,s+1 (M/F) qui teurs ∂ : Ω (M/F) → Ω vérient les relations ∂ 2 = 0, ∂¯2 = 0, et ¯ = 0. ∂ ∂¯ + ∂∂ On obtient donc un complexe diérentiel ∂¯ ... - Ωr,s (M/F, C) ∂¯ - Ωr,s+1 (M/F, C) appelé complexe de Dolbeault basique du feuilletage ∂¯ - ... F. La cohomologie associée sera appellée cohomologie de Dolbeault basique de F et notée H r,s (M/F, C). Proposition 71. L'opérateur de Hodge basique induit un isomorphisme ¯∗ : Ωr,s (M/F, C) → Ωq−r,q−s (M/F, C). 00 est l'adjoint 00 ∗∂¯ ∗, alors δB On pose δB = −¯ Démonstration. formel de ∂¯. Cette preuve est similaire au cas classique qui a été traité précédemment, nous renvoyons le lecteur à la première partie de ce document. Proposition 72. 00 00 00 ¯ + ∂δ ¯ 00 . On notera ∆B l'opérateur déni par ∆B = δB ∂ B 00 L'opérateur ∆B est un opérateur diérentiel basique d'ordre 2 formellement auto-adjoint et transversalement elliptique. Démonstration. Cette preuve est similaire au cas du Laplacien basique et est omise ici. Théorème 31. On note ¯ =0 Hr,s (M/F, C) = {ω ∈ Ωr,s (M/F)/∂ω et 00 δB ω = 0} = ker ∆00B . On a alors les propriétés suivantes : Hr,s (M/F, C) est de dimension 2 décomposition L -orthogonale (i) l'espace vectoriel (ii) on a une nie, ¯ Im(δ 00 ) Ωr,s (M/F, C) = Hr,s (M/F, C)⊕Im(∆00B ) = Hr,s (M/F, C)⊕Im(∂)⊕ B 74 (iii) l'espace vectoriel H r,s (M/F) est isomorphe à Hr,s (M/F, C) et donc de dimension nie. Démonstration. Il sut d'appliquer les résultats sur les opérateurs trans- versalement elliptique pour les deux premiers points. La démonstration du troisième point est similaire au cas de la cohomologie basique. Théorème 32 (dualité de Serre). ment orientable, l'application ¯∗ Comme le feuilletage F est homologique- induit un isomorphisme de H r,s (M/F) sur H r−q,s−q (M/F). Démonstration. ¯∗ commute avec ∆00B , r,s r−q,s−q (M/F) et donc un et induit un isomorphisme de H (M/F) sur H r,s (M/F) sur H r−q,s−q (M/F). isomorphisme de H L'opérateur de Hodge basique 4.6 L'opérateur de Dirac basique Etudions maintenant l'opérateur de Dirac basique ([BKR10a]). Notation 10. On note On identie le bré normal Cl(νF) = Cl(νF) ⊗ C νF avec T F ⊥. le bré en algèbre de Cliord au-dessus de M. Dénition 66. Soit On note toujours ∇ E un bré en Cl(νF)-modules au-dessus de M. M la connexion la connexion de Levi-Civita transverse et ∇ de Levi-Civita. Soit h une métrique hermitienne sur E et ∇E une connexion linéaire sur E. ξ ∈ Cl(νx F) sur un élément v ∈ Ex par c(ξ)v . (E, h, ∇E ) est un bré de Cliord basique si : (i) Le bré E est un bré feuilleté. E (ii) La connexion ∇ est une connexion métrique et basique. (iii) Pour tout ξ ∈ Cl(νx F), c(ξ) est antisymétrique sur Ex . (iv) Si X ∈ Ξ(M ), Y ∈ Γ(νF), s ∈ Γ(E), On note l'action de On dit que E ∇E X (c(Y )s) = c(∇X (Y ))s + c(Y )∇X (s). Notation 11. Lemme 8. Si Dans la suite (E, h, ∇E ) désigne un bré de Cliord basique. Y ∈ Γ(νF) un champ de vecteurs basiques c(V )s est une section basique de E . et s ∈ Γ(E) une section basique, alors Démonstration. Comme s est basique et Y est feuilleté, ∇E (s) = 0 et ∇ (Y ) = 0. V V E E Donc ∇V (c(Y )s) = c(∇V (Y ))s + c(Y )∇V (s) = 0. 75 si V ∈ Γ(T F) on a Dénition 67. Dtr On appelle opérateur de Dirac transversal l'opérateur noté obtenue à partir de la composition des applications suivantes : Γ(E) (∇E )tr ∼ =- - Γ(ν ∗ F ⊗ E) c Γ(νF ⊗ E) - Γ(E) , ∇E : Γ(E) → Γ(T ∗ M ⊗ E) et ∼ = l'isomorphisme induit par la métrique quasi-brée sur M . Plus précisément si {e1 , ..., eq } est un repère orthonormée de νF , on a où (∇E )tr est la projection sur ν ∗F Dtr = q X de est tr c(ej )(∇E ej ) . j=1 Proposition 73. L'opérateur de Dirac transversal induit un opérateur dif- férentiel basique d'ordre 1 sur Γ(E/F). De plus cet opérateur est transversalement elliptique et son symbole est donné par σ(Dtr )(x, ξ) = c(ξ). Démonstration. Soit s ∈ Γ(E/F), montrons que Dtr (s) est une section ba- sique. x ∈ M, Au voisinage d'un point on choisit un repère local de champs de vecteurs basiques. Soit ∇E V (Dtr (s)) = = q X j=1 q X V ∈ Γ(T F), {e1 , ..., eq } formé alors E tr ∇E V (c(ej )(∇ej ) (s)) E E c(∇V (ej ))∇E ej (s) + c(ej )∇V (∇ej (s)) j=1 =0 car ej Donc s est une Γ(E/F). est un champ de vecteur basique et Dtr induit bien un opérateur sur section basique. La même démonstration que dans le cas classique (voir proposition 8 page 20) montre que Dtr Proposition 74. est basique et transversalement elliptique. L'adjoint formel de l'opérateur de Dirac transversal est (Dtr )∗ = Dtr − c(H) où H désigne le champ de vecteur basique de courbure principal. Démonstration. Soit {e1 , ..., eq } un repère local de 76 νF formé de champs de vecteurs basiques et s1 , s2 ∈ Γ(E/F). On a ponctuellement h(Dtr (s1 ), s2 )x − h(s1 , Dtr (s2 ))x = = q X j=1 q X E h(c(ej )∇E ej (s1 ), s2 )x − h(s1 , c(ej )∇ej (s2 ))x E h(c(ej )∇E ej (s1 ), s2 )x + h(c(ej )s1 , ∇ej (s2 ))x j=1 = q X M h(∇E ej (c(ej )s1 ), s2 )x − h(c(∇ej (ej ))s1 , s2 )x j=1 + h(c(ej )s1 , ∇E ej (s2 ))x q q X X =( ∇ej (h(c(ej )s1 , s2 )))x − h(c( ∇M ej (ej ))s1 , s2 )x j=1 q X =− j=1 ∇ej (iej ω)x + ω( j=1 où q X ∇M ej (ej ))x j=1 ω est la 1-forme basique dénie par ω(X) = −h(c(X)s1 , s2 ), ∀X ∈ Γ(νF). Donc h(Dtr (s1 ), s2 ) − h(s1 , Dtr (s2 )) = − =− =− q X j=1 q X ∇ej (iej ω) + ω( q X ∇ej (ej )) j=1 (iej ∇ej + i∇ej (ej ) )ω + ω( j=1 q X q X ∇ej (ej )) j=1 iej ∇ej ω. j=1 {e1 , ..., eq } en un repère orthonormé {e1 , ..., en } tan M de T M . On pose ∇ = ∇ −∇ où ∇M désigne la connexion de Levi-Civita. 1 Soit β ∈ Ω (M/F), calculons δβ , On complète localement le repère δβ = − =− =− n X j=1 n X j=1 q X iej ∇M ej β iej ∇ej β − iej ∇ej β − j=1 n X iej ∇tan ej β j=1 n X j=q+1 77 iej ∇tan ej β On écrit β sous la forme β= q X βk e∗k où βk sont des fonctions basiques. On k=1 a alors δβ = − q X iej ∇ej β − j=1 =− =− =− =− =− q X j=1 q X j=1 q X j=1 q X j=1 q X iej ∇ej β − iej ∇ej β − iej ∇ej β − iej ∇ej β − n X q X iej ∇tan ( βk e∗k ) ej j=q+1 q n X X k=1 j=q+1 q n X X k=1 j=q+1 q n X X k=1 j=q+1 q n X X k=1 ∗ βk iej ∇tan ej (ek ) βk iej ( βk iej ( n X m=q+1 n X ∗ ∗ ∗ h(∇M ej (ek ), em )em ) ∗ ∗ ∗ h(∇M ej (em ), ek )em ) m=q+1 ∗ ∗ βk h(∇M ej (ej ), ek ) k=1 j=q+1 iej ∇ej β + iH β, j=1 où H est le champ de vecteurs de courbure principale. Donc si β∈ Ω1 (M/F), alors − q X iej ∇ej β = δβ − iH β . On a donc j=1 h(Dtr (s1 ), s2 ) − h(s1 , Dtr (s2 )) = − q X iej ∇ej ω j=1 = δω − iH ω = δω + h(c(H)s1 , s2 ) = δω − h(s1 , c(H)s2 ). Comme dans le cas général (voir proposition 9 page 21), on a donc hDtr (s1 ), s2 i − hs1 , Dtr (s2 ) − c(H)s2 i = 0. D'où le résultat. Remarque. Si le feuilletage F est homologiquement orientable, le forme de courbure principal et donc le champ de vecteurs de courbure principale sont nuls. Par conséquent l'opérateur de Dirac transversal est auto-adjoint. Dénition 68. On appelle opérateur de Dirac basique l'opérateur 1 DB = Dtr − c(H) : Γ(E/F) → Γ(E/F). 2 78 Proposition 75. L'opérateur de Dirac basique est un opérateur diérentiel basique d'ordre 1, auto-adjoint et transversalement elliptique. Démonstration. Découle des résultats précédents. Théorème 33. Si E est le bré normal au feuilletage νF , ∗ ∼ on a Cl(νF) = Λν F . Et l'opérateur de Dirac transversal l'opérateur dB + δB . 2 En particulier Dtr est conjugué au Laplacien basique ∆B . Démonstration. est conjugué à La démonstration est similaire au cas classique (voir propo- sition 10 page 22). Remarque. En munissant Ω∗ (M/F) ∼ = Γ(Λν ∗ F) des bonnes graduations, on retrouve ainsi l' opérateur de de Rham basique et l'opérateur de signature basique à l'aide de l'opérateur de Dirac transversal. 4.7 Exemples 4.7.1 Exemples de calculs de signature basiques Exemple 12. B = S1, T On considère le feuilletage par suspension où = CP2 . Le groupe fondamental de morphisme de groupe sur T h : Z → S1 par 1 7→ eiθ B est alors Z, on dénit le θ est irrationnel et eiθ agit où par eiθ .[z0 , z1 , z2 ] = [eiθ z0 , z1 , z2 ]. On note G = S1, G est l'adhérence de h(π1 (B)) et le calcul de la (M, F) se ramène au calcul de l'indice de l'opérateur G. T restreint aux formes G-invariantes D+ alors gnature basique de signature sur Pour cela nous allons utiliser la formule d'Atiyah-Segal-Singer pour la side G- signature (théorème 8 page 27). Proposition 76. Soit g ∈ G\{1}, l'ensemble des points xes par g T g = {[1, 0, 0]} ∪ {[0, z1 , z2 ]/z1 , z2 ∈ C∗ }. En particulier T g = T G . Démonstration. est g.[z0 , z1 , z2 ] = [z0 , z1 , z2 ]. ∗ Donc gz0 = λz0 , z1 = λz1 , z2 = λz2 où λ ∈ C . Donc z0 = 0, (1−λ)z1 = 0, (1−λ)z2 = 0 ou g = λ, (1−λ)z1 = 0, (1−λ)z2 = 0, donc z0 = 0 ou g = λ, z1 = 0, z2 = 0. g ∗ Donc T = {[1, 0, 0]} ∪ {[0, z1 , z2 ]/z1 , z2 ∈ C }. Remarque. On suppose que On notera remarque que P = [1, 0, 0] S∼ = CP1 . et S = {[0, z1 , z2 ]/z1 , z2 ∈ C∗ }. On Proposition 77. Soient g = eiθ ∈ G\{−1, 1} et N g le bré normal au-dessus de T g. Alors g∗ agit sur Ng par une rotation d'angle 79 −θ. Démonstration. locales On utilise la carte φ([z0 , z1 , z2 ]) = On note τg z 1 z2 , z0 z0 U = {[z0 , z1 , z2 ]/z0 6= 0} de coordonnées . le diéomorphisme induit par g sur T, φ ◦ τg ◦ φ−1 = φ(τg ([1, x1 , x2 ])) = φ([eiθ , x1 , x2 ]) = (e−iθ x1 , e−iθ x2 ) alors −iθ e 0 mat(τg,∗[1,x−1,x−2] ) = . 0 e−iθ D'où le résultat. Rappel. La cohomologie de de Rham de CP2 est donnée par : H 0 (CP2 ) = C1, H 1 (CP2 ) = {0}, H 2 (CP2 ) = Cω, H 3 (CP2 ) = {0}, H 4 (CP2 ) = Cω ∧ ω où ω est une classe caractéristique. Proposition 78. La signature basique de G σ(M, F) = ind(D+ )= (M, F) Z Z L(g) G et Z est donnée par : Mg Z σ(M, F) = L(g, P ) + L(g, S)dg S G Z où L(g, P ) L(g, S) et se calculent par la formule d'Atiyah-Singer. S Démonstration. la Il sut d'appliquer la formule d'Atiyah-Segal-Singer pour G-signature. Proposition 79. Démonstration. Si g = eiθ Comme on a, {P } θ L(g, P ) = −cotan2 ( ). 2 est une variété de dimension 0, en appliquant la formule d'Atiyah-Segal-Singer on a c'est-à-dire Z Si Z L(g, S) = où c1 (N g ) −θ −2 i tan( ) , 2 θ L(g, P ) = −cotan2 ( ). 2 Proposition 80. S L(g, P ) = 20 g = eiθ , on a 2 (1 + cotan S θ θ ( ))c1 (N g ) = 1 + cotan2 ( ) 2 2 est la première classe de Chern de 80 N g. Z S c1 (N g ) Démonstration. On applique la formule d'Atiyah-Segal-Singer pour la G- signature. N g = N g (θ), t = 1, r = 0 et s(θ) = 1. Z Z −θ −1 Donc L(g, S) = 2 i tan( ) L(M g )mθ (N g ). 2 S S g g g 4k On a L(M ) = 1 + L1 (M ) + ... où Lk (M ) ∈ H (S). k Or dimC S = 1, donc H (S) = {0}, ∀k ≥ 3. Z Z θ g mθ (N g ). L(g, S) = 2icotan Donc L(M ) = 1 et 2 S S θ g g g 2 Calculons m (N ). On note y = c1 (N ) et on rappelle que c1 (N ) ∈ H (S). −iθ y −iθ 1 + th( 2 )th( 2 ) θ g 2 On a m (N ) = th( ) et th(z) = z + o(z ), y −iθ 2 th( ) + th( ) 2 2 −iθ y −iθ y 1 + th( ) 1 + th( ) −iθ 2 2 = 2 2 . θ g ) donc m (N ) = th( −iθ −iθ y y 2 + th( ) coth( ) +1 2 2 2 2 −iθ y −iθ y 1 = 1 − z + o(z 2 ), donc mθ (N g ) = (1 + th( ) )(1 − coth( ) ). Or 1+z 2 2 2 2 i θ θ θ g Or th(iz) = i tan z , donc m (N ) = 1 − (tan + cotan )y . Donc on a 2 2 2 Z Z θ L(g, S) = 2icotan( ) mθ (N g ) 2 S S Z i θ θ θ (tan( ) + cotan( ))y = −2icotan( ) 2 S2 2 2 Z θ = (1 + cotan2 ( ))c1 (N g ) 2 S Ici Corollaire 10. La signature basique de (M, F) est donnée par G σ(M/F) = ind(D+ ) = 1. Démonstration. G ind(D+ ) Z Or 2 cotan S1 En raison des résultats précédents, on a Z 2 −cotan = S1 θ dθ est ( ) 2 2π Z Donc on a forcément G divergente et ind(D+ ) c1 (N g ) = 1 S Remarque. θ θ ( ) + (1 + cotan2 ( )) 2 2 G G c1 (N g ) S dθ . 2π ∈ Z. et ind(D+ ) = 1. On peut retrouver ce résultat par une autre méthode : G on a déjà vu que ind(D+ ) groupe Z est connexe, = σ(T /G) (voir corollaire 3 page donc σ(T /G) = σ(T ) = σ(CP2 ) = 1. 81 26), or ici le Remarque. Z Z G On a ind(D+ ) L(g)dg . = En eet : G TG ¯ <g> g ∈ G, on a T g = T <g> = T , ¯ > son adhérence. où < g > est le sous-groupe engendré par g et < g 2πiθ Si θ ∈]0, 1[ est irrationnel, alors < e > est dense dans G. 2πiθ > et A = ∪ On note Aθ =< e θ∈]0,1[,θ∈Q / Aθ . c On remarque que le complémentaire A est dénombrable. On a Z Z G L(g)dg ind(D+ ) = g Z Z ZG ZT L(g)dg L(g)dg + = g Ac M g ZA ZT L(g)dg car Ac est de mesure nulle = G ZA ZT Z Z = L(g)dg + L(g)dg G c MG A T A Z Z = L(g)dg. Si TG G Pourtant il n'est pas possible d'intervertir ces deux intégrales. En eet : Z Z Z Z L(g)dg = TG TG G Z 2 mais cotan S1 Exemple 13. θ ( ) 2 θ θ dθ −cotan2 ( ) + (1 + cotan2 ( ))c1 (N g ) , 2 2 2π S1 est divergente. On considère le feuilletage par suspension où B = S 1 , T = CP2 . B est alors Z, on dénit le h : Z → Z3 = {0, 1, 2} par 1 7→ 1 où 1 agit sur T par Le groupe fondamental de morphisme de groupe 1.[z0 , z1 , z2 ] = [z1 , z2 , z0 ]. On note G = Z3 = h(π1 (B)). aux formes j=e G D+ sur G-invariantes. Proposition 81. i 2π 3 (M, F) se T restreint Le calcul de la signature basique de ramène au calcul de l'indice de l'opérateur de signature On note , alors la variété de A0 = [1, 1, 1], A1 = [1, j, j 2 ], A2 = [1, j 2 , j] où 1 points xes associée à 1 est : T = {A0 , A1 , A2 }. Démonstration. On suppose que 1.[z0 , z1 , z2 ] = [z0 , z1 z2 ]. z1 = λz0 , z2 = λz1 , z0 = λz2 où λ ∈ C∗ , 2 3 2 3 donc z1 = λz0 , z2 = λ z0 , z0 = λ z0 et z1 = λz0 , z2 = λ z0 , λ = 1. 2 2 Donc les points xes de 1 sont de la forme [z0 , λz0 , λ z0 ] = [1, λ, λ ] où λ est une racine cubique de l'unité. D'où le résultat. Donc Remarque. Comme 1 est un générateur de G on a T G = T 1 = {A0 , A1 , A2 }. 82 Proposition 82. On utilise la carte U = {[z0 , z1 , z2 ]/z0 6= 0} de coordonnées locales φ([z0 , z1 , z2 ]) = ( On note alors g=1 et τg z1 z2 , ). z0 z0 le diéomorphisme induit sur x 2 − x21 mat(τg,∗[1,x−1,x−2] ) = 1 − 2 x1 Démonstration. T, 1 x1 . 0 On a : φ ◦ τg ◦ φ−1 = φ(τg ([1, x1 , x2 ])) = φ([x1 , x2 , 1]) x2 1 , , = x1 x1 d'où le résultat. Proposition 83. La signature basique de G σ(M/F) = ind(D+ )= (M, F) Z Z L(g) G et Z où est alors donnée par : Mg Z Z Z 1 1 L(0, M ) + L(1, M ) + L(2, M 2 )) σ(M/F) = ( 3 M M1 M2 Z Z 1 L(0, M ) = σ(M ) = 1 et L(1, M ) et L(2, M 2 ) se calculent M1 M M2 par la formule d'Atiyah-Segal-Singer. Z L(1, M 1 ) = L(1, A0 ) + L(1, A1 ) + L(1, A2 ) De plus Z et M1 2 L(2, M ) = L(2, A0 ) + L(2, A1 ) + L(2, A2 ). M2 Démonstration. C'est la formule d'Atiyah-Segal-Singer pour la Proposition 84. Démonstration. On a Soit N L(1, Ak ) = L(2, Ak ) = l'espace tangent à M 1 . 3 en Ak , N est un espace vecto- riel complexe de dimension complexe 2. −1 −1 1 On a : mat(τ1,∗A0 ) = , mat(τ1,∗A1 ) = 1 −1 0 − 2 j 1 −1 j 2 . et mat(τg,∗A2 ) = 1 − 0 j 83 G-signature. 1 j 2 , 0 tr(mat(τ1,∗Ak )) = −1 et det(mat(τ1,∗Ak )) = 1. mat(τ1,∗Ak ) sont donc les racines du polynôme 2 X + X + 1, c'est-à-dire les racines cubiques de l'unité : j, j 2 . 2 De même les valeurs propres de mat(τ2,∗Ak ) sont j et j . θ −1 0 D'après Atiyah-Segal-Singer on en déduit que L(1, Ak ) = 2 (i tan( )) (i tan(θ))−1 2 2π . où θ = 3 1 1 Donc L(1, Ak ) = . De même L(2, Ak ) = . 3 3 Donc Les valeurs propres de Remarque. On remarque que G préserve l'orientation. Corollaire 11. La signature basique de (M, F) est donnée par σ(M/F) = 1. Démonstration. Z L(1, Ak ) = L(2, Ak ) = L(1, M 1 ) = L(1, A0 ) + L(1, A1 ) + L(1, A2 ) or Z On a vu que 1 , 3 et M1 L(2, M 2 ) = L(2, A0 ) + L(2, A1 ) + L(2, A2 ). Z Z 1 1 1 1 L(2, M 2 ) = 1. Donc L(1, M ) = + + = 1 et de même 3 3 3Z M1 Z Z M2 1 Or σ(M/F) = ( L(0, M ) + L(1, M 1 ) + L(2, M 2 )), 3 M 1 2 M M 1 donc σ(M/F) = (1 + 1 + 1) = 1. 3 M2 Remarque. Ici on a σ(M/F) = 1 = σ(T ). On peut retrouver ce résultat par une autre méthode : 2 (T ) = C et H 2 (T ) = {0} on a H 2 (T )G = C H+ − + 2 (T )G − dim H 2 (T )G = 1. σ(M/F) = dim H+ − comme Donc Exemple 14. On note et 2 (T )G = {0}. H− H comme a b l'ensemble des matrices de M2 (C) de la forme , où a et b vérient −b̄ ā |a|2 + |b|2 = 1. On note G = SU (2). Le groupe G est isomorphe à {q ∈ H/|q| = 1}. On considère le feuilletage par suspension B×T où T = HP1 et G = SU (2) agit sur T par H le corps des quaternions. On peut voir g.[q0 , q1 ] = [g.q0 , q1 ]. Le calcul de la signature basique se ramène au calcul de l'indice de l'opérateur de signature sur T Proposition 85. restreint aux formes On note G. G-invariantes D+ A0 = [0, 1] et A1 = [1, 0]. Soit g ∈ G\{1}, g est M g = {A0 } ∪ {A1 }. On a donc alors la variété de points xes de M G = {A0 } ∪ {A1 }. 84 Démonstration. Donc Donc Donc Donc On suppose que g.[q0 , q1 ] = [q0 , q1 ]. gq0 = λq0 , q1 = λq1 où λ ∈ C∗ . (g − λ)q0 = 0, (1 − λ)q1 = 0. g = λ, q1 = 0 ou q0 = 0, λ = 1. les points xes sont [q0 , 0] et [0, q1 ], c'est-à-dire [0, 1] Rappel. Soit G un groupe de Lie compact connexe et −1 ) fonction continue qui vérie f (gtg Z f (g)dg = G où W 1 |W | Z = f (t), [1, 0]. et f : G → C une alors det((I − Ad(g −1 )|g/t )f (t)dt T G, T désigne le groupe de Weyl de le tore maximal de G, et g, t leur algèbre de Lie respective. Démonstration. Voir [Far06] par exemple. Rappel. Le tore de SU (2) est l'ensemble des matrices de M2 (C) de la forme eiθ 0 −iθ 0 e . Donc le tore de Le groupe de Weyl de Démonstration. SU (2) SU (2) est isomorphe à S1. est le groupe des permutations S2 . Voir [Far06] par exemple. Proposition 86. La signature basique de 1 σ(M/F) = 2 Z est alors donnée par Z L(g)φ(g)dg S1 φ(g) = det(I −Ad(g −1 )|su(2)/s1 ), s1 désigne l'algèbre de Lie de SU (2). où (M, F) Mg désigne l'algèbre de Lie de S1 et su(2) En particulier σ(M/F) = où L(g, A0 ) et L(g, A1 ) Démonstration. 1 2 Z (L(g, A0 ) + L(g, A1 ))φ(g)dg S1 se calculent par la formule d'Atiyah-Segal-Singer. Par la formule d'Atiyah-Segal-Singer pour la a Z Z L(g)dg = σ(M/F) = SU (2) où D Z Mg ind G G-signature on (D)(g)dg SU (2) T. (D)(g) = χV (g) − χV 0 (g) où χV (g) est le caractère de la représentaker D et χV 0 (g) est le caractère de la représentation ker D∗ . désigne l'opérateur de signature sur G Or ind tion Comme le caractère d'une représentation est une fonction centrale on a que ind G (D) g vérie ind (D)(tgt−1 ) = indG (D)(g). 85 G (D). Donc on peut appliquer la formule de Weyl à ind Comme W = S2 , on a Z 1 σ(M/F) = |W | Proposition 87. φ(g)ind G S1 Soit g∈ 1 (D)(g)dg = 2 Z Z φ(g)L(g)dg. S1 Mg iθ e 0 g sous la forme g = , 0 e−iθ iθ e 0 , où τg est mat(τg,∗A1 ) = 0 e−iθ S 1 , on écrit e−iθ 0 et alors mat(τg,∗A0 ) = 0 e−iθ le diéomorphisme sur T induit par g . Démonstration. On écrit [1, q] sous la forme [1, 0, α, β], α, β ∈ C. g([1, 0, z1 , z2 ]) = [eiθ , 0, z1 , z2 ] = [1, 0, e−iθ z1 , e−iθ z2 ]. Or l'application [1, 0, z1 , z2 ] 7→ (z1 , z2 ) est une carte de T , −iθ e 0 donc mat(τg,∗A0 ) = . 0 e−iθ iθ e 0 iθ −iθ On a g([z1 , z2 , 1, 0]) = [e z1 , e z2 , 1, 0], donc mat(τg,∗A1 ) = . 0 e−iθ On a Remarque. On remarque Proposition 88. Soit G préserve l'orientation. g ∈ S 1 \{1}, on a θ L(g, A1 ) = −cotan2 ( ). 2 Démonstration. θ L(g, A0 ) = cotan2 ( ) 2 et On applique la formule d'Atiyah-Segal-Singer pour la G- −θ −θ 2 0 signature, L(g, A0 ) = 2 i tan( ) = −cotan2 ( ). 2 2 θ −θ θ 0 −1 (i tan( Et L(g, A1 ) = 2 (i tan( )) ))−1 = cotan2 ( ). 2 2 2 Corollaire 12. La signature basique de (M, F) est donnée par σ(M/F) = 0. Démonstration. On a G σ(M/F) = ind(D+ )= et 1 2 L(g, A0 ) + L(g, A1 ) = −cotan2 ( Donc σ(M/F) = 0. Remarque. Ici on a Z (L(g, A0 ) + L(g, A1 ))φ(g)dg, S1 −θ θ ) + cotan2 ( ). 2 2 σ(M/F) = 0 = σ(T ). On peut retrouver ce résultat par une autre méthode : 2 (T ) = {0} et H 2 (T ) = {0}, HP1 ∼ = S 4 on a H+ − 2 G 2 G donc H+ (T ) = {0} et H− (T ) = {0}. 2 G 2 G Donc σ(M/F) = dim H+ (T ) − dim H− (T ) = 0. comme 86 4.7.2 Exemples de calculs d'indice de l'opérateur de Dolbeault basique Exemple 15. On considère le feuilletage par suspension où B = S 1 , T = CP2 . Le groupe fondamental de morphisme de groupe h : Z → Z3 = {0, 1, 2} B est alors Z, on dénit le 1 7→ 1 où 1 agit sur T par par 1.[z0 , z1 , z2 ] = [z1 , z2 , z0 ]. On note G = Z3 et on reprend les notations de l'exemple 13. Comme dans le cas de l'opérateur de signature basique, l'opérateur de Dolbeault basique Dol DB est conjugué à l'opérateur de Dolbeault sur Dol . G-invariantes DG Dol de indB (DB ) se ramène T restreint aux formes Le calcul donc au calcul de l'indice de Dol . DG On appliquera donc la formule de Lefschetz holomorphe (théorème 9 page 28) et on prendra ici pour bré vectoriel le bré trivial On notera ind G E = T × C. (DDol )(g) = Dol(g, T g ). Proposition 89. L'indice de l'opérateur de Dolbeault basique est donné par : Dol indB (DB ) Z où 1 = 3 Z Z Dol(0, M ) + Dol(2, M ) , Z 1 2 Dol(1, M ) + M1 M M2 Z Dol(0, M ) = ind(DDol ) = χ(T, E) et Dol(1, M 1 ) et Z M1 M Dol(2, M 2 ) M2 se calculent par la formule de Lefschetz holomorphe. Z 1 Dol(1, M ) = De plus M1 Démonstration. 2 X Z 2 Dol(1, Ak ) et Dol(2, M ) = M2 k=0 Dol ) On sait que indB (DB 2 X Dol(2, Ak ). k=0 Dol ), = ind(DG il sut alors d'appliquer le théorème de Lefschetz holomorphe. Le calcul des points xes a été fait précédemment (voir proposition 81 page 81). Proposition 90. Démonstration. On a Dol(1, Ak ) = La variété {Ak } 1 3 et Dol(2, Ak ) = est de dimension 0, donc selon la formule de Lefschetz holomorphe on a Dol(1, Ak ) = 1 det(1 − g|(N g )∗ ) = ((1 − ei = (1 − ei 1 = 3 De même Dol(2, Ak ) = 1 . 3 1 . 3 87 2π 3 4π 3 )(1 − ei − ei 2π 3 4π 3 ))−1 + 1)−1 Proposition 91. L'indice de l'opérateur de Dolbeault basique est donné par : Dol indB (DB Démonstration. 3indB (∆00B ) Au vue des résultats précédents on a : = χ(T, E) + 3 × Exemple 16. 1 2 ) = χ(T, E) + . 3 3 1 1 +3× . 3 3 On considère le feuilletage par suspension où B = S 1 , T = CP3 . Le groupe fondamental de morphisme de groupe h : Z → Z4 = {0, 1, 2, 3} B est alors Z, on dénit le 1 7→ 1 où 1 par agit sur T par 1.[z0 , z1 , z2 , z3 ] = [z1 , z2 , z3 , z0 ]. On note G = Z4 . Pour calculer l'indice de l'opérateur de Dolbeault basique, on se ramène au calcul de l'indice de l'opérateur de Dolbeault sur aux formes T restreint Dol . G-invariantes DG On appliquera donc la formule de Lefschetz holomorphe et on prendra ici pour bré vectoriel le bré trivial E = T × C. π iθ 3iθ ], et A0 = [1, 1, 1, 1], A1 = [1, e , −1, e 2 A2 = [1, −1, 1, −1], A3 = [1, e3iθ , −1, eiθ ]. 1 Alors la variété de points xes associée à 1 est : T = {A0 , A1 , A2 , A3 }. Proposition 92. Démonstration. On note θ= La démonstration est similaire à la démonstration de la pro- position 81 page 81. Remarque. Comme 1 engendre Proposition 93. G on a T G = T 1 = {A0 , A1 , A2 , A3 }. La variété de points xes associée à 2 est T 2 = F1 ∪ F2 où F1 = {[z1 , z2 , z1 , z2 ]/(z1 , z2 ) 6= (0, 0)} et F2 = {[z1 , −z2 , −z1 , z2 ]/(z1 , z2 ) 6= (0, 0)}. Démonstration. 2.[z0 , z1 , z2 , z3 ] = [z0 , z1 , z2 , z3 ]. ∗ Donc z2 = λz0 , z3 = λz1 , z0 = λz2 , z1 = λz3 où λ ∈ C , 2 2 et z2 = λz0 , z3 = λ z3 , z0 = λ z0 , z1 = λz3 , 2 donc z0 6= 0, λ = 1, z2 = λz0 , z1 = λz3 2 ou bien z0 = 0, z2 = 0, λ = 1, z1 = λz3 . Donc [z0 , z1 , z2 , z3 ] est de la forme [z0 , z1 , λz0 , λz1 ] avec (z0 , z1 ) 6= (0, 0) λ2 = 1. On suppose que et D'où le résultat. Remarque. (ii) On a H = Z2 , le T H = T 2. F2 ∼ = CP1 . (i) On note est isomorphe à H, F1 ∼ = CP1 donc et 88 sous-groupe de G engendré par 2 Proposition 94. On note C = τ1,∗Ak , alors le spectre de C est {−1, eiθ , e3iθ }. De même le spectre de Démonstration. λ4 On a τ3,∗Ak est X4 − 1 {−1, eiθ , e3iθ }. C. annule λ Si est valeur propre de C, alors = 1. iθ 3iθ }. C , donc σ(C) ⊂ {−1, e , e −1 −i 0 0 −i. Après calcul on a, mat(τ1,∗A1 ) = −i 1 0 0 Donc tr(mat(τ1,∗A1 )) = −1 et det(mat(τ1,∗A1 )) = −1. iθ 3iθ } (si une valeur propre avait une multiplicité Donc σ(τ1,∗A1 ) = {−1, e , e ≥ 2, on trouverait une autre valeur pour la traceet le déterminant). −1 −1 0 0 −1. Après calcul on a, mat(τ1,∗A1 ) = 1 −1 0 0 Donc tr(mat(τ1,∗A1 )) = −1 et det(mat(τ1,∗A1 )) = −1. iθ 3iθ }. Donc σ(τ1,∗A1 ) = {−1, e , e −1 i 0 0 i . Après calcul on a, mat(τ1,∗A1 ) = i 1 0 0 Donc tr(mat(τ1,∗A1 )) = −1 et det(mat(τ1,∗A1 )) = −1. iθ 3iθ }. Donc σ(τ1,∗A1 ) = {−1, e , e Or 1 n'est pas valeur propre de Proposition 95. L'indice de l'opérateur de Dolbeault basique est donné par : Dol indB (DB 1 = 4 Z Z Z 1 Dol(0, M ) + Z 2 Dol(1, M ) + M1 M Dol(2, M ) + M2 Dol(0, M ) = ind(DDol ) = χ(T, E) et où et Z ) Z Z M3 Dol(1, M 1 ), M1 M Dol(3, M ) 3 Z Dol(2, M 2 ) M2 Dol(3, M 3 ) se calculent par la formule de Lefschetz holomorphe. Z Z 3 3 X X 1 Dol(3, Ak ) De plus Dol(1, M ) = Dol(1, Ak ), Dol(3, M 3 ) = M3 M1 et Z Dol(1, M 2 ) = M2 Démonstration. M3 k=0 Z k=0 Z Dol(2, F1 ) + F1 Dol(2, F2 ). F2 Dol ) On sait que indB (DB Dol ), = ind(DG il sut alors d'appliquer le théorème de Lefschetz holomorphe. Le calcul des points xes a été fait précédemment. Proposition 96. On a Dol(1, Ak ) = 1 4 89 et Dol(3, Ak ) = 1 . 4 Démonstration. La variété {Ak } est de dimension 0, donc selon la formule de Lefschetz holomorphe on a Dol(1, Ak ) = 1 det(1 − g|(N g )∗ ) = ((1 + 1)(1 − eiθ )(1 − e3iθ ))−1 où θ= 2π 4 1 = (1 + i − i + 1)−1 2 1 = 4 De même Dol(3, Ak ) = Proposition 97. Démonstration. On note N 1 . 4 Z Dol(2, F1 ) = − On a F1 Z Dol(2, F2 ) = − et F2 1 . 4 On applique la formule de Lefschetz holomorphe. le bré normal à Le polynôme 1 4 X2 − 1 annule F1 . τ2,∗ , donc le spectre de {−1, 1}, et la seule valeur propre de τ2,∗ agissant Donc det(1 − τ2,∗ )|N = (1 + 1)(1 + 1) = 4. Le bré E est trivial, donc ch(E|F1 ) = 1. Z Z U −1 (N )td(F1 ) Donc Dol(2, F1 ) = . 4 F1 F1 k Or F1 = CP1 et H (CP1 ) = {0} si k ≥ 3. sur τ2,∗ est contenu N est -1. dans 1 td(F1 ) = td(CP1 ) = 1 + T d1 (CP1 ) = 1 + c1 (CP1 ). 2 On notera ηk le bré tautologique au-dessus de CPk , on a c1 (T CP1 ) = −2c1 (η1 ) (voir [MS74]). Donc td(CP1 ) = 1 − c1 (η1 ). ∗ Or (T CP3 )|CP1 = T CP1 ⊕ N , donc i (T CP3 ) = T CP1 ⊕ N où i : CP1 → CP3 Par dénition est l'inclusion. U −1 (i∗ (T CP3 )) = U −1 (T CP1 )U −1 (N ), −1 (N ) = (U −1 (T CP ))−1 i∗ (U −1 (T CP )). et par conséquent U 1 3 Or T CP1 est un bré en droites complexes au-dessus de CP1 , Donc U −1 (T CP1 ) = = 1 − e−x1 −iπ 1 − e−iπ = 2(1 + e−x1 )−1 = 2(2 − x1 )−1 1 = (1 − x1 )−1 2 1 = 1 + x1 2 90 donc −1 où x1 = c1 (T CP1 ) 1 (U −1 (T CP1 ))−1 = 1 − x1 . 2 −1 (T CP ). Calculons U 3 Rappelons qu'on a T CP3 ⊕ η3 ∼ = η3∗ ⊕ ... ⊕ η3∗ −1 −1 ∗ 4 Donc U (T CP3 ) = (U (η3 )) (U −1 (η3 ))−1 . Donc (voir [MS74]). Par un calcul similaire au calcul précédent on a De plus 1 (U −1 (η3 ))−1 = 1 − c1 (η3 ). 2 ∗ 1 − e−c1 (η3 )−iθ −1 ) 1 − e−iθ = 2(1 + ec1 (η3 ) )−1 U −1 (η3∗ ) = ( = 2(2 + c1 (η3 ))−1 1 = (1 + c1 (η3 ))−1 2 1 = 1 − c1 (η3 ) 2 Donc Donc 1 4 (U −1 (η3∗ ))4 = (1 − c1 (η3 ))4 = 1 − c1 (η3 ) = 1 − 2c1 (η3 ). 2 2 1 U −1 (T CP3 ) = (1 − 2c1 (η3 ))(1 − c1 (η3 )) 2 1 = 1 − c1 (η3 ) − 2c1 (η3 ) 2 5 = 1 − c1 (η3 ) 2 Donc Donc 5 i∗ (U −1 (T CP3 )) = 1 − c1 (η1 ). 2 5 U −1 (N ) = (1 + 2c1 (η1 ))(1 − c1 (η1 )) 2 5 = 1 + 2c1 (η1 ) − c1 (η1 ) 2 1 = 1 − c1 (η1 ) 2 Donc 1 U −1 (N )td(F1 ) = (1 − c1 (η1 ))(1 − c1 (η1 )) 2 1 = 1 − c1 (η1 ) − c1 (η1 ) 2 3 = 1 − c1 (η1 ) 2 91 Z Donc De même Z 3 3 − c1 (η1 ) = . 2 8 CP1 3 Dol(2, F2 ) = . 8 F2 1 Dol(2, F1 ) = 4 F1 Z Proposition 98. Démonstration. Dol indB (DB ) Dol ) On a indB (DB 1 5 = χ(T, E) + . 4 16 Au vu des résultats précédents on a, 1 = (ind(DDol ) + 1/4 + 1/4 + 3/8 + 3/8). 4 92 Chapitre 5 Invariance par homotopie feuilletée de la signature basique Nous allons montrer à l'aide d'un "lemme de Poincaré basique" que la signature basique est un invariant d'homotopie feuilletée. Proposition 99. (N, F 0 ) une variété feuilletée vériant les mêmes 0 ∗ ∗ 0 conditions et f : (M, F) → (N, F ) une application feuilletée, alors f (Ω (N/F )) ∗ est inclus dans Ω (M/F)) et f induit une application linéaire Soient f ∗ : (H ∗ (N/F 0 )) → H ∗ (M/F)). Démonstration. Soient Dénition 69. Soit ω ∈ Ω∗ (N/F 0 ) et V ∈ Γ(T F), ∗ 0 on a iV (f (ω))x = if∗x (Vx ) (ω), ∀x ∈ M , or f∗ (T F) ⊂ (T F ), 0 donc f∗x (Vx ) ∈ Tf (x) F . ∗ 0 Or ω ∈ Ω (N/F ), donc if∗x (Vx ) (ω) = 0, ∀x ∈ M . ∗ ∗ De même on a iV (df (ω)) = 0, donc f (ω) est basique. et t ∈ R, j : M → R × M , x 7→ (t, x) Z t1 I01 : Ω∗ (R × M ) → Ω∗ (M ), ω 7→ jt∗ (ω)dt. on note 0 Proposition 100. On note π2 : R × M → M la deuxième projection R × M du feuilletage π2∗ (T F) où π2∗ (T F)(t,x) = Tx F . I01 (Ω∗ (R × M/π2∗ (T F)) ⊂ Ω∗ (M/F). et on munit On a Démonstration. jt : (M, F) → (R × M, π2∗ (T F)) est feuilletée. Soit x ∈ M et jt∗x : Tx M → T(t,x) R×M , l'application induite par jt . Comme 0 0 T(t,x) R × M = Tt R × Tx M = R × Tx M , et jt∗x est de la forme , 0 IdTx M ∗ donc Vx ∈ Tx F entraîne que jt∗x (Vx ) ∈ Tx F . Ainsi jt∗ (T F) ⊂ π2 (T F)), Montrons que 93 jt est feuilletée. ∗ ω ∈ Ω∗ (R × M/π2∗ (T F)), donc jt∗ (ω) ∈Z Ω1 (M/F). Z 1 iV (jt∗ (ω))dt = 0 jt∗ (ω)dt = V ∈ Γ(T F), on a iV c'est-à-dire Soit Soit 0 0 jt∗ (ω)est F -basique, Z Z 1 ∗ iV ◦ d jt (ω)dt = iV car et 1 djt∗ (ω)dt Z = 0 0 jt∗ (ω) est F -basique. 1 Donc I0 (ω) est F -basique. 1 iV ◦ d(jt∗ (ω))dt = 0 0 car Proposition 101. Si ω ∈ Ω∗ (R×M ), on a j1∗ (ω) − j0∗ (ω) = Démonstration. que Z 1 js∗ L d (ω) ds. dt 0 ω ∈ Ωk (R × M ), par linéarité on peut supposer ω = f (t, x)dxi1 ∧ ... ∧ dxik + g(t, x)dt ∧ dxi1 ∧ ... ∧ dxik−1 . On a Si alors js∗ (L d (f (t, x)dxi1 ∧ ... ∧ dxik )) dt d ∗ f (t, x)dxi1 ∧ ... ∧ dxik + L d (dxi1 ∧ ... ∧ dxik ) = js dt dt d f (t, x)dxi1 ∧ ... ∧ dxik . = dt |s Or L d (g(t, x)dt ∧ dxi1 ∧ ... ∧ dxik−1 ) est une forme de bidegré (1, k − 1), dt c'est-à-dire L d (g(t, x)dt ∧ dxi1 ∧ ... ∧ dxik−1 ) ∈ Ω(1,k−1) (R × M ), dt ∗ ainsi js (L d (g(t, x)dt ∧ dxi1 ∧ ... ∧ dxik−1 )) ∈ dt ∗ d'où js (L d (g(t, x)dt ∧ dxi1 ∧ ... ∧ dxik−1 )) = Ω(1,k−1) (M ) = {0}, 0. dt Par conséquent Z 0 1 js∗ (L Z d dt 1 d f (t, x)dxi1 ∧ ... ∧ dxik ds 0 dt |s = f (1, x)dxi1 ∧ ... ∧ dxik − f (0, x)dxi1 ∧ ... ∧ dxik (ω))ds = = j1∗ (ω) − j0∗ (ω). Proposition 102. (N, F 0 ) une variété feuilleté vériant les mêmes hypothèses que (M, F) et φ, ψ : M → N des applications feuilletées homo∞ telle topes, c'est-à-dire qu'il existe H : R × M → N une application C Soient que H(0, x) = φ(x) (ii) H(1, x) = ψ(x) (iii) ∀t ∈ R, H(t, .) est (i) feuilletée. 94 h : Ω∗ (N ) → Ω∗ (M ) h(Ω∗ (N/F 0 )) ⊂ Ω∗ (M/F). Alors l'application Démonstration. dénie par h = I01 ◦ i d ◦ H ∗ vérie dt H : (R×M, π2∗ (T F)) → (N, F 0 ) est feuilletée. ∗ 0 Soit (t, x) ∈ R × M , montrons que H∗(t,x) (π2 (T F)(t,x) ) ⊂ TH(t,x) F , 0 c'est-à-dire H∗(t,x) (Tx F) ⊂ TH(t,x) F . 0 Comme ∀t ∈ R, H(t, .) est feuilletée, d'où ∀t ∈ R, H(t, .)∗x (Tx F) ⊂ TH(t,x) F , 0 donc H∗(t,x) (Tx F) ⊂ TH(t,x) F et H est feuilletée. ∗ 0 ∗ ∗ Soit ω ∈ Ω (N/F ), donc H (ω) ∈ Ω(R × M/π2 (T F)). ∗ ∗ Montrons que i d (H (ω)) ∈ Ω(R × M/π2 (T F)). dt ∗ Soit Y ∈ Γ(π2 (T F)), ∗ ∗ ∗ ∗ on a iY ◦ i d (H (ω)) = −i d ◦ iY (H (ω)) = 0 car H (ω) est π2 (T F)-basique. Montrons que dt dt Et iY ◦ d ◦ i d (H ∗ (ω)) = iY ◦ (L d − i d ◦ d)(H ∗ (ω)) dt dt dt ∗ = iY (L d (H (ω))) − iY ◦ i d (d(H ∗ (ω)) dt dt ∗ = (L d ◦ iY − i[ d ,Y ] )(H (ω)) + i d ◦ iY (dH ∗ (ω)) dt dt dt = −i[ d ,Y ] (H ∗ (ω)) dt ∗ ∗ car H (ω) est π2 (T F)-basique. ∗ ∗ Or Y ∈ Γ(π2 (T F)), donc ∀(t, x) ∈ R × M, Y(t,x) ∈ π2 (T F)(t,x) = Tx F et d ∗ ∀t ∈ R, Y(t,x) ∈ Tx F . Donc [ dt , Y ] = 0 et i d (H (ω)) est π2∗ (T F)-basique. dt 1 Or I0 préserve les formes basiques, donc h(ω) est F -basique. Proposition 103. Démonstration. On a Sous les mêmes hypothèses, on a φ∗ − ψ ∗ = h ◦ d + d ◦ h. ω ∈ Ω∗ (R × M ), Z 1 ∗ ∗ j1 (H (ω)) − j0 (H (ω)) = jt∗ (L d (H ∗ ω))dt, ψ = j1 ◦ H ∗ φ = j0 ◦ ∗ Soit ∗ Z et dt 0 H ∗ , donc 1 jt∗ ◦ i d ◦ d(H ∗ ω) + jt∗ ◦ d ◦ i d (H ∗ ω)dt dt dt Z 1 Z 1 = jt∗ ◦ i d ◦ H ∗ (dω)dt + d ◦ jt∗ ◦ i d (H ∗ ω)dt ψ (ω) − φ (ω) = 0 0 dt 0 dt = h ◦ d(ω) + d ◦ h(ω). Corollaire 13. Sous les mêmes hypotheses, on a φ∗ = ψ∗ sur H ∗ (N/F 0 ). Proposition 104. Soit f : (M, F) → (N, F 0 ) une équivalence d'homotopie feuilletée, c'est-à-dire : 95 (i) f est feuilletée g : (N, F 0 ) → (M, F) une application feuilletée telle f ◦ g ∼ IdN et g ◦ f ∼ IdM parmi les applications feuilletées. ∗ ∗ 0 ∗ Alors f induit un isomorphisme f : H (N/F ) → H (M/F). (ii) il existe Démonstration. que H ∗ (M/F) on a g ∗ ◦ f ∗ = Id, ∗ 0 ∗ ∗ et sur H (N/F ) on a f ◦ g = Id, ∗ ∗ 0 ∗ donc f : H (N/F ) → H (M/F) est un isomorphisme. Sur On suppose désormais que et F est homologiquement orientable q = 4l. Dénition 70. On dit que f Soit f : (M, F) → (N, F 0 ) une application feuilletée. préserve les orientations transverses si f ∗ ([ν]) = λ[ν 0 ] avec λ > 0. Lemme 9. tée f : (M, F) → (N, F 0 ) est une équivalence d'homotopie feuille0 q 0 préservant les orientations transverses alors ∀ω ∈ Z (N/F ), Si on a f ∗ (ω 0 ), ν M = λ ω0, ν 0 N . Démonstration. On sait que f induit un isomorphisme f ∗ : H ∗ (N/F 0 ) → H ∗ (M/F), ∗ 0 q ∗ 0 donc f ([ν ]) ∈ H (M/F) = R[ν] et f ([ν ]) = λ[ν] avec λ > 0, ∗ 0 q−1 ainsi f (ν ) = λν + α où α ∈ dΩ (M/F). 0 q 0 0 q 0 0 On a ω ∈ Z (N/F ), donc [ω ] ∈ H (N/F ) = R[ν ], 0 0 q−1 0 donc ω = µν + β où µ ∈ R et β ∈ dΩ (N/F ). ∗ 0 ∗ 0 ∗ Par conséquent f (ω ) = µf (ν ) + f (β), et Z ∗ 0 f (ω ), ν M = (µf ∗ (ν 0 ) + f ∗ (β)) ∧ ∗ν M Z Z =µ f ∗ (ν 0 ) ∧ χF + f ∗ (β) ∧ χF M M Z f ∗ (β) ∈ dΩq−1 (M/F), donc f ∗ (β) ∧ χF = 0 (voir proposition 44). M Z Z Z ∗ 0 (λν + α) ∧ χ = µλ ν ∧ χ + µ α ∧ χF . Ainsi f (ω ), ν = µ F F M M MZ M q−1 (M/F), donc comme précédemment Or α ∈ dΩ α ∧ χF = 0 M Z ∗ 0 et f (ω ), ν = µλ dvolM = µλ. M M Z Z Z 0 0 0 0 0 0 Or ω , ν = (µν + β ) ∧ ∗ν = µ ν ∧ χF 0 + β 0 ∧ χF 0 . N N N N Z 0 q−1 0 Comme β ∈ dΩ (N/F ), on a β ∧ χF 0 = 0. N Z 0 0 Donc ω , ν =µ dvolN = µ, d'où le résultat. N Or N 96 Théorème 34. Sous les mêmes hypotheses, Démonstration. Soient QB (f ∗ σ(N/F 0 ) = σ(M/F). [ω10 ], [ω20 ] ∈ H 2l (N/F 0 ), [ω10 ], f ∗ [ω20 ]) Z = f ∗ (ω10 ∧ ω20 ) ∧ ∗ν ZM f ∗ (ω10 ∧ ω20 ) ∧ χF = f (ω10 ∧ ω20 ), ν M = λ ω10 ∧ ω20 , ν 0 N Z ω10 ∧ ω20 ∧ ∗ν 0 =λ = M∗ = avec N λQ0B (ω10 , ω20 ) λ > 0. σ(Q0B ) = σ(t f ∗ QB f ∗ ) = σ(QB ). Donc Exemple 17. On considère le feuilletage par suspension B = S 1 , T = CP2 et Γ est isomorphe à Z3 et Isom(CP2 ) déni par 1.[z0 , z1 , z2 ] = [z1 , z2 , z0 ]. M = B × T /Γ où Z sur donné par l'action de M 0 = B 0 × T 0 /Γ0 où = = Z3 et donné par l'action de Z sur Isom(CP2 ) déni par 1.(x1 , x2 , x3 , x4 ) = (x2 , x3 , x1 , x4 ). La signature basique de (M, F) est donnée par σ(M/F) = σ(T /Γ). 2 2 Comme H+ (CP2 ) = R et H− (CP2 ) = 0, Γ 2 Γ 2 on a H+ (CP2 ) = R et H− (CP2 ) = 0. Donc σ(M/F) = 1. 0 0 0 0 0 0 La signature basique de (M , F ) est donnée par σ(M /F ) = σ(T /Γ ). 2 4 0 0 Comme H (S ) = {0}, on a σ(M /Γ ) = 0. 0 0 On en déduit que les feuilletages (M, F) et (M , F ) ne sont pas homotopi- On considère également le feuilletage par suspension B0 S1, T0 S 4 et Γ0 est isomorphe à quement équivalents. Problème ouvert. Dans [EKAN93], A. El-Kacimi et M. Nicolau montrent à l'aide de suites spectrales que la cohomologie basique est un invariant topologique. Il est surement possible de montrer que la signature basique est invariante par une homotopie feuilletée continue. 97 Chapitre 6 L'indice basique en tant qu'indice distributionnel Dans l'article de 1974 [Ati], Atiyah étudie les opérateurs transversalement elliptiques par rapport à l'action d'un groupe de Lie compact. Il montre que de tels opérateurs admettent un indice en tant que distribution. La formule de N. Berline et M. Vergne permet alors de calculer cet indice ([BGV04, BV96b, BV96a]). Nous allons reprendre l'article d'Atiyah et l'adapter au cas d'un feuilletage muni d'une action de groupe de Lie compact respectant le feuilletage. Nous montrons qu'un opérateur transversalement elliptique par rapport au feuilletage et à l'action du groupe admet un indice basique en tant que distribution et étudions certaines propriétés de cet indice. Nous nissons par explorer le lien avec l'indice distributionnel classique d'Atiyah sur la variété basique. 6.1 Existence de l'indice distributionnel Nous considérons toujours notre variété fermée riemannien. Soit G Dénition 71. On dit qu'une action est lisse et c'est-à-dire M munie d'un feuilletage un groupe de Lie compact. τ : G × M → M est feuilletée si elle si pour tout g ∈ G, τg = τ (g, .) est une application feuilletée τg∗ (T F) ⊂ (T F). Dans la suite on suppose que l'action de munit M G M est feuilletée et on G-invariante. W ] associée à (M, F) vérie sur d'une structure riemannienne quasi-brée On suppose de plus que la variété basique dim W ] > 0. Lemme 10. induite de G Soit E un F -bré G-équivariant au-dessus de M . Alors l'action E , préserve les sections basiques de E . sur les sections de 98 Démonstration. ∇. Quitte à moyenner ∇ est G-invariante. Soient σ ∈ Γ(E/F), g ∈ G et V ∈ Γ(T F). On a ∇V (g.σ) = g.∇V (σ) = 0 puisque σ est basique. D'où le résultat. On munit E d'une connexion basique cette connexion, on peut supposer que Notation 12. E0 des F -brés G-équivariant au-dessus de M et D : Γ(E/F) → G-invariant d'ordre m. On note G l'algèbre de Lie de G. Si Y ∈ G , on note Y ∗ le champ fondamental associé à Y . ∗ Si z ∈ M , on notera Θ(z) l'orbite de z dans M . On note TG M le bré cotangent à l'action de G sur M déni par : Soient E et Γ(E 0 /F) un opérateur diérentiel basique TG∗ M = {ξ ∈ T ∗ M, ξ(Y ∗ ) = 0, ∀Y ∈ G}. Notons que TG∗ M n'est en général ni un bré vectoriel topologique ni une variété. Dénition 72. On dit que D est (G, F)-transversalement elliptique ∀z ∈ M, ∀γ ∈ ((TG∗ M )z ∩ νz∗ F)\{0}, σ(D)(z, γ) est inversible. Remarque. On a Notation 13. si (TG∗ M )z ∩ νz∗ F ∼ = (Tz Θ(z) ⊕ Tz F)⊥ . On notera H k (G) le k-ième espace de Sobolev sur G qui a été déni dans la première partie de cette thèse. D est G-invariant et (G, F)-transversalement elliptique, par ker D et ker D∗ sont des représentations de G (pas forcément L'opérateur conséquent de dimension nies). On peut alors appliquer le théorème de Peter-Weyl et écrire le noyau de D comme une somme de représentations irréductibles unitaires : ker D = ⊕a∈Ĝ ma Va où (Va )a∈Ĝ est un ensemble de représentants des représentations irréduc- tibles unitaires du groupe G, et les entiers ma sont les multiplicités qu'on peut calculer à partir du lemme de Schur. On pose alors X χker D = ma χa où χa est le caractère de la représentation a∈Ĝ Va . Nous allons voir que cette série est eectivement convergente en un cer- tain sens. On exprime χker D comme une forme linéaire continue sur C ∞ (G) dénie par hχker D , φi := X a∈Ĝ où πker D Z ma Z χa (g)φ(g)dg =: G φ(g)tr(πker D (g))dg G désigne la représentation de nous pouvons énoncer : 99 G dans ker D. Avec ces hypothèses, Théorème 35.] bolev χker D H − dim W (G). Remarque. est une distribution qui appartient à l'espace de So- Par dénition du caractère d'une représentation, χker D est une distribution centrale. D est {Y1 , ..., Yk } une base de G et Yi∗ les champs fondaM . On munit E d'une connexion basique ∇ qu'on peut Nous allons utiliser plusieurs lemmes. Supposons d'abord que d'ordre m = 2m0 . Soient mentaux induits sur supposer G-invariante. On pose ∆ = Id − k X (∇Yi∗ )2 : Γ(E) → Γ(E). i=1 Lemme 11. L'opérateur Démonstration. ∆ est basique et G-invariant. On désigne pour simplier, lorsqu'aucune confusion n'est ∗ possible, par Yi l'opérateur diérentiel associé à Yi agissant soit comme champ de vecteur sur les fonctions diérentiables soit sur les sections diérentiables de E via la connexion basique ∇, i.e. l'opérateur ∗ calcul montre que Yi est un opérateur diérentiel ∇Yi∗ . Un simple G-invariant. ∗ Soient V ∈ Γ(T F) et σ ∈ Γ(E/F). Comme ∇ est basique, on a R∇ (V, Yi ) = 0. Donc ∇V (∇Yi∗ (σ)) = −∇Yi∗ (∇V (σ)) − ∇[V,Yi∗ ] (σ). Comme σ est basique, on a ∇V (σ) = 0. Comme l'action de G sur M est ∗ ∗ feuilletée, le champ de vecteurs Yi est feuilleté. Donc [V, Yi ] est tangent au feuilletage. Ainsi ∇[V,Y ∗ ] (σ) = 0 et ∇V (∇Y ∗ (σ)) = 0. i i ∗ ∗ Ainsi Yi induit un opérateur Yi : Γ(E/F) → Γ(E/F). Soient (U, φ) une carte feuilletée de M de coordonnées (x1 , ..., xp , y1 , ..., yq ). p q X X ∂ ∂ ∗ ∗ gk (x, y) On peut écrire Yi sous la forme Yi = fk (x, y) + . ∂xk ∂yk k=1 k=1 yk (exp((tYi ).z) − yk (z) ∗ ∗ . Or Yi (yk ) = fk (x, y) et Yi (yk ) = limt→0 t L'action de G sur M est feuilletée, donc τexp(tYi ) envoie une feuille sur une autre feuille et la fonction yk (exp(tYi ).z) est indépendante des coordonnées xi . Donc fk (x, y) est indépendante de x, et sur Γ(E/F) l'opérateur ∇Yi∗ q X s'écrit sous la forme fk (y)∇ ∂ . C'est-à-dire ∇Yi∗ est un opérateur dié∂yk k=1 rentiel basique. Donc Lemme 12. ∆ est un opérateur diérentiel basique G-invariant. On pose maintenant 0 A = (D, ∆m ) : Γ(E/F) → Γ(E 0 /F) ⊕ Γ(E/F), A G-invariant d'ordre m = 2m0 . ∗ injectif si γ ∈ νz F\{0}. est un opérateur diérentiel basique Alors le symbole σ(A)(z, γ) est 100 Démonstration. On utilise les notations précédentes et les notations intro- duites dans la notation 12. 0 σ(A)(z, γ)(η) = (σ(D)(z, γ)(η), σ(∆m )(z, γ)(η)) et ∗ νz F = (νz∗ F ∩ (TG∗ M )z ) ⊕ (νz∗ F ∩ Tz Θ(z)). ∗ ∗ ∗ On écrit γ = α + ξ où α ∈ νz F ∩ (TG M )z et ξ ∈ νz F ∩ Tz Θ(z), 0 0 m m et σ(∆ )(z, γ) = σ(∆ )(z, α). Supposons que α 6= 0. m0 On a σ(A)(z, γ)(η) = 0 ⇒ σ(D)(z, γ)(η) = 0 et σ(∆ )(z, γ)(η) = 0. 0 m Donc η = 0 puisque σ(∆ )(z, γ) est injectif (le symboles de ∆ se calcule On a comme dans le cas du laplacien usuel). α = 0, alors σ(A)(z, γ)(η) = σ(D)(z, γ)(η) = 0, (G, F)-transversalement elliptique, donc η = 0. σ(A)(z, γ) est injectif si γ ∈ νz∗ F\{0}. Si maintenant or D Donc est Revenons à présent à la démonstration du théorème 35. Démonstration du théorème 35. 0 Avec les notations précédentes, l'opérateur A∗ A = D∗ D + ∆2m : Γ(E/F) → Γ(E/F) est un opérateur diérentiel 0 ∗ basique G-invariant d'ordre 4m = 2m. De plus, A A est F -transversalement elliptique. On note (ker D)λ = {σ ∈ Γ(E/F)/ D(σ) = 0 et ∆(σ) = λσ} et 0 (A∗ A)λ = {σ ∈ Γ(E/F)/ A∗ A(σ) = λ2m σ}. aλ = dim(ker D)λ et bλ = dim(A∗ A)λ . (ker D)λ ⊂ (A∗ A)λ , donc aλ ≤ bλ < +∞ On pose On a (puisque A∗ A est F- transversalement elliptique). dim W ] ∗ −s est tras> , l'opérateur (A A) 4m0 X bλ ∗ où Sp(A A) désigne le spectre de 2m0 s λ ∗ Selon le théorème 23 page 60 si çable et tr(A∗ A)−s = λ2m0 ∈Sp(A A) A∗ A. L'espace (ker D)λ est une représentation de dimension nie de G et fλ = χ(ker D)λ son caractère. G agit unitairement sur (ker D)λ , en diagonalisant g ∈ G, on obtient |fλ (g)| = |trg|(ker D)λ | ≤ aλ ≤ bλ . X fλ dim W ] , h = est normalement convergente et h Donc si s > 0 2m λm0 s on note Comme λ∈Sp(∆) est donc une fonction continue. On note encore Y1 , ..., Yk les champs de vecteurs Y1 , ..., Yk ∈ G . On pose lation à gauche de ∆G = Id − k X i=1 101 Yi2 . sur G prolongés par trans- ∆G (fλ )(g) = tr(∆g|(ker D)λ ). ∗ que Yi (fλ )(g) = tr(Yi g|(KerD) ). λ Nous montrons maintenant que Il sut pour cela de montrer Soient σ ∈ (ker D)λ et x ∈ M, alors on a (Yi∗ ◦ τg )(σ)x = Yi∗ (τg (σ))x etYi .(τg (σ)e−tYi .x ) − τg (σ)x t→0 t tY i e .(g.(σ(g−1 e−tYi ).x ) − τg (σ)x = lim t→0 t (etYi g).(σ(g−1 e−tYi ).x ) − τg (σ)x = lim t→0 t τ(etYi g) (σ)x − τg (σ)x = lim . t→0 t = lim Par conséquent Yi∗ ◦ τg = limt→0 tr((Yi∗ ◦ τg )|(ker D)λ ) = limt→0 Or etYi τ(etYi g) − τg t , et tr(τ(etYi g)|(ker D)λ ) − tr(τg|(ker D)λ ) t est la courbe intégrale de Yi . . Donc e−tYi (fλ )(g) − fλ (g) t→0 t fλ (etYi g) − fλ (g) = lim t→0 t tr(τ(etYi g)|(ker D)λ ) − tr(τg|(ker D)λ ) . = lim t→0 t Yi (fλ )(g) = lim Yi (fλ )(g) = tr(Yi∗ g|(KerD)λ ). déduit alors que ∀g ∈ G, on a : Ainsi On ∆G (fλ )(g) = tr(∆g|(ker D)λ ) = tr(g∆|(ker D)λ ) = λtr(g|(ker D)λ ) car ∆ = Id sur (ker D)λ = λfλ (g) Donc 0 0 m ∆m G (fλ ) = λ fλ , et χker D = précédemment est continue si Le résultat est donc vrai si Si le D s> 0 X s fλ = ∆m G (h) λ∈Sp(∆) dim W ] 2m0 est d'ordre . Donc où h a été dénie ] χker D ∈ H − dim W (G). m = 2m0 . D est d'ordre m quelconque, on a D∗ D est d'ordre 2m, et on peut appliquer ∗ ∗ résultat à D D . Comme ker D = ker D D , le résultat est alors vrai pour D. 102 Dénition 73. On note alors G ind−∞,B (D) = χker D − χker D∗ qu'on appelle indice distributionnel basique. Remarque. G Si on note ind−∞,B (D)λ G ind−∞,B (D) = χ(ker D)λ − χ(ker D∗ )λ , X = alors G ind−∞,B (D)λ . λ∈Sp(∆) On note Ds le prolongement de D en tant qu'opérateur borné Ds : H s (M, E/F) → H s−m (M, E 0 /F) et on note Γ(E/F)λ , H s (M, E/F)λ le s noyau de l'opérateur ∆ − λId dans Γ(E/F) et H (M, E/F) respectivement. Corollaire 14. L'opérateur D induit un opérateur Dλ : Γ(E/F)λ → Γ(E 0 /F)λ , et (Ds )λ = Ds |H s (M,E/F )λ est un opérateur de Fredholm. = χker(Ds )λ − χker(Ds∗ )λ , on a En notant ind((Ds )λ ) G ind−∞,B (Ds ) X = ind((Ds )λ ). λ∈Sp(∆) G Et ind−∞,B (Ds ) est indépendant de G s, ind−∞,B (Ds ) Démonstration. L'opérateur Remarque. D plus précisément = indG −∞,B (D). D est G-invariant, donc D et ∆ commutent et D induit un opérateur Dλ : Γ(E/F)λ → Γ(E 0 /F)λ . 0 Or (D, ∆ − λId) : Γ(E/F) → Γ(E/F) ⊕ Γ(E /F) a un symbole injectif. Donc cet opérateur admet une paramétrix à gauche G-invariante notée T . Comme T est G-invariant, T commute avec ∆ et on peut restreindre T en 0 un opérateur Tλ : Γ(E /F)λ → Γ(E/F)λ . ∗ 0 De la même manière Dλ : Γ(E /F)λ → Γ(E/F)λ admet une paramétrix à s droite. Donc Dλ s'étend en un opérateur de Fredholm (Ds )λ : H (M, E/F) → s−m 0 H (M, E /F), et on sait alors que l'indice de (Ds )λ est indépendant de s. Si est un opérateur diérentiel basique (G, F)-transversalement elliptique et si de plus feuilletée d'un autre groupe de Lie compact (G × H, F)-transversalement butionnel de D sous la forme G×H H D alors G-invariant, commute avec l'action D est évidemment elliptique. On peut alors écrire l'indice distri- ind−∞,B (D) = X α∈Ĝ,β∈Ĥ 103 cα,β χα χβ où pour α xé cα,β = 0 β. pour presque tout G×H On peut donc voir ind−∞,B (D) comme une application linéaire continue de C ∞ (G) dans C ∞ (H), dénie par φ 7→ X Z φχα dg. cα,β χβ G α,β 6.2 Le cas des actions libres G et H des groupes de Lie compacts. On suppose que l'action de G × H sur M est lisse et que H agit librement sur M . On a donc un bré principal p : M → M/H de groupe structural H au-dessus de la variété M/H et p est une submersion G-équivariante. Soient Proposition 105. G×H F] Soit un feuilletage riemannien sur Le feuilletage M F] induit alors un feuilletage riemannien G sur M/H de sur l'action de Démonstration. p(L) où tel que l'action F sur M/H tel que est feuilletée. Comme l'action de G×H est feuilletée, la projection p induit un feuilletage sur M/H dont les feuilles sont L est une feuille de F ] . Le reste de la preuve est clair. feuilletée. Donc forme M est feuilletée. Dans la suite on munit M p est de la d'une structure riemannienne quasi-brée (G × H)-invariante. Proposition 106. Soit M/H . On note E ] le G × H -équivariant. Démonstration. E un relevé de F -bré vectoriel G-équivariant au-dessus de E sur M , alors E ] est un F ] -bré vectoriel La démonstration est similaire à la démonstration de la pro- position 51 et est omise ici. Notation 14. Soient E et E 0 des F -brés G-équivariants au-dessus de M/H . Proposition 107. Soit D : Γ(E/F) → Γ(E 0 /F) un opérateur diérentiel F -basique G-invariant (G, F)-transversalement elliptique. F ] -basique D] : Γ(E ] /F ] ) → Γ(E 0] /F ] ) ] qui est (G × H)-invariant et (G × H, F )-transversalement elliptique tels que et Alors il existe un opérateur diérentiel le diagramme suivant est commutatif : Γ(E ] /F ] )H D]- ? Γ(E/F) D 104 Γ(E 0] /F ] )H ? - Γ(E 0 /F) Démonstration. D] (σ ◦ p) = D(σ) ◦ p. Soient (x, y) des coordonnées locales sur M/H adaptées au feuilletage F et (x, y, t) les coordonnées locales sur M correspondantes (qui sont adaptées ] au feuilletage F ). On remarque p(x, y, t) = p(x, y). Localement D(σ) s'écrit X ∂α sous la forme D(σ) = aα (y) α1 α (σ), ∂y1 ...∂yq q |α|≤m X ∂α aα (y)( α1 donc D(σ) ◦ p = α (σ)) ◦ p, ∂y1 ...∂yq q |α|≤m X ∂α ] aα (p(y, t)) α1 et D (σ ◦ p) = α (σ ◦ p) car p(x, y, t) = p(x, y). ∂y1 ...∂yq q Si σ ∈ Γ(E/F), on a |α|≤m Donc D] est un opérateur diérentiel F ] -basique. ] Montrons que D est G-invariant. Soient z ∈ M et σ ∈ Γ(E/F), g. D] (σ ◦ p) (z) = g. D] (σ ◦ p)(g −1 .z) = g.(D(σ)(g −1 .p(z))) car p est G-invariante = g. (D(σ)) (p(z)) = D(g.σ)(p(z)) car D G-invariant est ] = D (g.σ ◦ p)(z). Donc D] est G-invariant. D] est H -invariant. Montrons que h.(D] (σ ◦ p))(z) = h.(D(σ) ◦ p)(z) = D(σ) ◦ p(z) car D(σ) ◦ p est H -invariante ] = D (σ ◦ p)(z) = D] (h.σ ◦ p)(z) Donc D] est H -invariant et car σ◦p est H -invariante G × H -invariant. D] et D étant (G, F)-transversalement (G × H, F ] )-transversalement elliptique. En raison de la forme locale de ] tique on déduit que D est On note (Wa )a∈Ĥ un ensemble de représentants de l'ensemble des classes de représentations irréductibles unitaires de Wa et Wa = M ×H Wa Théorème 36. G×H le G-bré H . On notera χa le caractére de M/H associé à Wa . vectoriel au-dessus de Avec les notations de la proposition précédente on a ind−∞,B (D ] ellip- )= X G ind−∞,B (D ⊗ Wa∗ )χa ∈ C −∞ (G × H)G×H . a∈Ĥ 105 Démonstration. Γ(M, E ] /F ] ) est une représentation de H , ∼ = ⊕a∈Ĥ ma Wa (Théorème de Peter-Weyl) ] ] où ma = dim homH (Wa , Γ(M, E /F )) (Lemme de Schur). ] ] Or homH (Wa , Γ(M, E /F )) ∼ = (Γ(M, E ] /F ] ) ⊗ Wa∗ )H . ] ∗ ] Notons que E ⊗ Wa est un F -bré et que ] ] ∗ ] ∼ Γ(M, E /F ) ⊗ Wa = Γ(M, E ⊗ Wa∗ /F ] ). En eet, ] ∗ soit ∇1 une connexion basique sur le bré E . On munit le bré M × Wa ] ∗ de la connexion standard plate ∇2 et le bré E ⊗ Wa de la connexion ∇ = ∇1 ⊗ ∇ 2 . La courbure de ∇ est donnée par R∇ = R∇1 ⊗ 1 + 1 ⊗ R∇2 . ] De plus ∀X ∈ Γ(T F ), iX (R∇1 ) = 0 et ∇2 est plate, ] ∗ ] ] donc ∀X ∈ Γ(T F ), iX (R∇1 ⊗∇2 ) = 0, c'est-à-dire E ⊗ Wa est F -bré. ] ∗ ] ∗ ∼ Par ailleurs Γ(M, E ⊗ Wa ) = Γ(M, E ) ⊗ Wa . Montrons que cet isomor] phisme induit un isomorphisme de sections basiques. Si σ ∈ Γ(M, E ) est ∗ ] ∗ basique et w ∈ Wa alors σ ⊗ w est une section basique de Γ(M, E ⊗ Wa ). En eet X ∈ Γ(T F), on a ∇1,X (σ) = 0. Donc L'espace ] ] donc Γ(M, E /F ) ∇X (σ ⊗ w) = ∇1,X (σ) ⊗ w + σ ⊗ ∇2,X (w) = σ ⊗ ∇2,X (w) = σ ⊗ d(w) =0 car w est un vecteur xé de Wa∗ . On obtient ainsi un isomorphisme Γ(M, E ] ⊗ Wa∗ /F ] ) ∼ = Γ(M, E ] /F ] ) ⊗ Wa∗ , homH (Wa , Γ(M, E ] ⊗ Wa∗ /F ] )) ∼ = Γ(M, E ] ⊗ Wa∗ /F ] )H , ] ] ∗ et homH (Wa , Γ(M, E ⊗ Wa /F )) ∼ = Γ(M/H, E ⊗ Wa∗ /F). G×H ] Le coecient de χa dans ind−∞,B (D ) est donc l'indice de l'opérateur (G × H)-invariant D] ⊗ Ida : Γ(M, E ] ⊗ Wa∗ /F ] )H → Γ(M, E 0] ⊗ Wa∗ /F ] )H . donc Comme on a le diagramme commutatif : Γ(M, E ] ⊗ Wa∗ /F ] )H D] ⊗Ida - Γ(M, E 0] ⊗ W ∗ /F ] )H a ∼ = ∼ = ? Γ(M/H, E ⊗ et que H Wa∗ ) ? - Γ(M/H, E 0 ⊗ Wa∗ ) D⊗Ida Γ(M, E ] ⊗ Wa∗ /F ] )H , G×H ] de χa dans ind−∞,B (D ) est agit trivialement sur on obtient que le coecient 106 G ind−∞,B (D ⊗ Ida ). 6.3 Multiplicativité et excision Notation 15. Soient (M, F) et (M 0 , F 0 ) des feuilletages riemanniens trans- versalement orientés sur des variétés compactes connexes orientées. On munit M0 Soient E M et de métriques quasi-brées. F -bré vectoriel au-dessus de M et E 0 un F 0 -bré vectoriel 0 0 0 au-dessus de M . On note E E le produit tensoriel externe de E et E 0 0 0 0 au-dessus de M × M , c'est-à-dire E E (z,t) = Ez ⊗ Et , ∀(z, t) ∈ M × M . 0 0 On munit M × M du feuilletage F ⊕ F déni par : T(z,t) (F ⊕ F 0 ) = Tz F ⊕ Tt F 0 , ∀(z, t) ∈ M × M 0 . un Proposition 108. Démonstration. E E 0 est un F ⊕ F 0 -bré vectoriel σ ∈ Γ(E/F) et σ 0 ∈ Γ(E 0 /F), alors σ σ 0 ∈ Le bré vectoriel 0 au-dessus de M × M . De plus si Γ(E E 0 /F ⊕ F 0 ). Soient ∇1 et ∇2 des connexions basiques sur E et E0. E E 0 de la connexion ∇ = ∇1 ∇2 , caractérisée par ∇(σ = ∇1 (σ) σ 0 + σ ∇2 (σ 0 ), ∀σ ∈ Γ(E), ∀σ 0 ∈ Γ(E 0 ). La courbure de ∇ est donné par R∇ = R∇1 1 + 1 R∇2 . 0 0 Soient X + X ∈ Γ(T (F ⊕ F )), on a alors : iX+X 0 (R∇ ) = iX (R∇1 ) 1 + 1 iX 0 (R∇2 ) = 0 car ∇1 est F -basique et ∇2 0 est F -basique. 0 0 0 Donc ∇ est une connexion basique sur E E et E E est un F ⊕ F -bré. On munit σ0) Le deuxième point est évident. Proposition 109. Sous les mêmes hypothèses, soit m. par A A : Γ(E/F) → Γ(E/F) un opérateur diérentiel basique d'ordre On note à = A 1 l'opérateur induit sur Γ(E E 0 /F ⊕ F 0 ) qui est caractérisé par Ã(σ σ 0 ) = A(σ) σ 0 , ∀σ ∈ Γ(E/F), ∀σ 0 ∈ Γ(E 0 /F). Alors à est un opérateur diérentiel basique d'ordre m. Démonstration. Vérions d'abord que A induit bien un opérateur 0 0 sur Γ(E E /F ⊕ F ). On utilise encore la connexion basique ∇ 1 2 1 2 On note φ, φ , φ les transports parallèles associés à ∇, ∇ , ∇ . Par unicité du transport parallèle, on a σ0 E 0 /F F 0 ), = ∇1 ∇2 . φ = φ1 φ2 . σ ∈ Γ(E ⊕ σ σ 0 est parallèle le long de toutes les courbes le long des feuilles 0 de F ⊕ F , c'est-à-dire si γ = (γ1 , γ2 ) est une courbe le long des feuilles de 0 0 0 t F ⊕ F on a φt (σ σγ(0) ) = σ σγ(t) , où φi est le transport parallèle le long 1 2 0 0 de γi (t). Ainsi φt (σγ1 (0) ) φt (σ γ2 (0) ) = σγ1 (t) σγ2 (t) , 1 2 0 0 et φt (σγ1 (0) ) = σγ1 (t) et φt (σ γ2 (0) ) = σγ2 (t) . 0 C'est-à-dire σ (respectivement σ ) est parallèle le long de toutes courbes le 0 long des feuilles de F (respectivement F ). 0 0 Par conséquent σ ∈ Γ(E/F) et σ ∈ Γ(E /F). Soit donc 107 Ã(σ σ 0 ) = A(σ) σ 0 est bien déni et A induit un opérateur sur Γ(E E 0 /F ⊕ F 0 ). Soient (x, y) des coordonnées locales sur M adaptées au feuilletage F et (k, l) 0 0 des coordonnées locales sur M adaptées au feuilletage F . Donc (x, y, k, l) 0 0 sont des coordonnées locales sur M × M adaptées au feuilletage F ⊕ F . α P ∂ Localement A s'écrit sous la forme A = α |α|≤m aα (y) α1 ∂y1 ...∂yq q où aα (y) ∈ hom(E(x,y) , E(x,y) ). P ∂α Ainsi à = a (y) 1 α |α|≤m α ∂y1α1 ...∂yq q 0 0 où aα (y) 1 ∈ hom(E E (x,y,k,l) , E E(x,y,k,l) ). Donc On en conclut que à est basique. Corollaire 15. Sous les mêmes hypotheses, Démonstration. Le calcul du symbole est évident au vu de la démonstration ∀(z, t) ∈ M × N, ∀ξ ∈ ν ∗ F, σ(Ã)((z, t), ξ) = σ(A)(z, ξ) 1. De plus si A est F -transversalement elliptique alors à est F ⊕ F 0 -transversalement elliptique. précédente. On utilisera les identications suivantes : ∼ × = Tz∗ M ⊕ Tt∗ M 0 . 0 brés T F et T F s'identient ∗ (M T(z,t) Les M 0) T(z,t) (M × M 0 ) ∼ = Tz M ⊕ Tt M 0 à des parties de T ∗ (M × M 0 ). et De plus on a : ν ∗ (F ⊕ F 0 ) ∼ = {ξ ∈ T ∗ (M × M 0 )/ξ(X) = 0, ∀X ∈ Γ(T (F ⊕ F 0 ))} ∼ = {ξ ∈ T ∗ (M × M 0 )/ξ(X) = 0, ∀X ∈ Γ(T F ⊕ T F 0 )} ∼ = {ξ ∈ T ∗ (M × M 0 )/ξ(X) = 0, ∀X ∈ Γ(T F)} ∩ {ξ ∈ T ∗ (M × M 0 )/ξ(X) = 0, ∀X ∈ Γ(T F 0 )} ∼ = {ξ1 + ξ2 ∈ T ∗ M ⊕ T ∗ M 0 /ξ1 (X) + ξ2 (X) = 0, ∀X ∈ Γ(T F)} ∩ {ξ1 + ξ2 ∈ T ∗ M ⊕ T ∗ M 0 /ξ1 (X) + ξ2 (X) = 0, ∀X ∈ Γ(T F 0 )}. ξ2 ∈ T ∗ M 0 , on a ξ2 (X) = 0, ∀X ∈ Γ(T M ) et si ξ1 ∈ T ∗ M , on a ξ1 (X) = 0, ∀X ∈ Γ(T M 0 ). Donc ν ∗ (F ⊕ F 0 ) est isomorphe à {ξ ∈ T ∗ M/ξ(X) = 0, ∀X ∈ Γ(T F)}∩{ξ ∈ T ∗ M 0 /ξ(X) = 0, ∀X ∈ Γ(T F 0 )}, ∗ 0 ∗ ∗ 0 et ν (F ⊕ F ) est isomorphe à ν F ∩ ν F . ∗ Or σ(A)(z, ξ) est inversible si ξ ∈ ν F , donc σ(Ã)((z, t), ξ) est inversible ∗ 0 0 si ξ ∈ ν (F ⊕ F ), et à est F ⊕ F -transversalement elliptique. Or si Proposition 110. E → M un F -bré vectoriel et E 0 → M 0 un A : Γ(E/F) → Γ(E/F) un opérateur diérentiel basique F -transversalement elliptique d'ordre m et B : Γ(E 0 /F) → Γ(E 0 /F) un opé0 rateur diérentiel basique d'ordre m F -transversalement elliptique. Soient F 0 -bré vectoriel, 108 à et B̃ commutent. à −B̃ ∗ (ii) On note A]B = . Alors A]B est un opérateur diérentiel B̃ Ã∗ σ(A) 1 −1 σ(B)∗ basique d'ordre m et σ(A]B) = . 1 σ(B) σ(A)∗ 1 0 De plus A]B est F ⊕ F -transversalement elliptique. (i) Alors les opérateurs Démonstration. Ã(σ (i) Soient σ0) = A(σ) σ ∈ Γ(E/F) et σ 0 ∈ Γ(E 0 /F), on a σ0. B̃(Ã(σ σ 0 )) = B̃(A(σ) σ 0 ) = A(σ) B(σ 0 ) = Ã(σ B(σ 0 )) = Ã(B̃(σ σ 0 )). Donc à et B̃ commutent. (ii) Le deuxième point découle des propositions précédentes. Notation 16. Soient G, H des groupes de Lie compacts. Dans la suite on suppose qu'on a une action lisse de sur G sur M et une action lisse de G×H M 0. On suppose de plus que ces actions sont feuilletées, que structure riemannienne quasi-brée G-invariante et M0 (G × H)-invariante. que E est un bré G-équivariant M est munie d'une d'une structure rie- mannienne quasi-brée On suppose de plus et que E0 est un bré (G × H)-équivariant. G × H sur M × M 0 donnée par (g, h).(z, t) = (g.z, (g, h).t), ∀(g, h) ∈ G × H, ∀(z, t) ∈ M × M 0 et E E 0 est un bré (G × H)-équivariant. On a une action lisse feuilletée de Théorème 37. Soient A : Γ(E/F) → Γ(E/F) un opérateur diérentiel baG-invariant (G, F)-transversalement elliptique et B : Γ(E 0 /F) → Γ(E 0 /F) un opérateur diérentiel basique (G × H)-invariant 0 et (G × H, F )-transversalement elliptique. Alors A]B est un opérateur dif0 férentiel basique (G × H, F ⊕ F )-transversalement elliptique et sique G×H ind−∞,B (A]B) = indG −∞,B (A) G×H ind−∞,B (B) ∈ C −∞ (G × H). Nous allons utiliser plusieurs lemmes. Lemme 13. L'opérateur A]B est (G × H)-invariant transversalement elliptique. 109 et (G × H, F ⊕ F 0 )- Démonstration. Soient Montrons que A]B est (G × H)-invariant. σ ∈ Γ(E/F), σ 0 ∈ Γ(E 0 /F), et (g, h) ∈ G × H , Ã((g, h).(σ σ 0 )) = à g.σ (g, h).σ 0 = A(g.σ) (g, h).σ 0 = g.A(σ) (g, h).σ 0 car A est G-invariant 0 = (g, h).(A(σ) σ ) = (g, h).(Ã(σ σ 0 )). à est (G × H)-invariant. De même B̃ est (G × H)-invariant. A]B est (G × H)-invariant. 0 Montrons que A]B est un opérateur (G × H, F ⊕ F )-transversalement ellip0 tique. Soit (z, t) ∈ M × M , on a : (T(z,t) ΘG×H (z, t) + T(z,t) (F ⊕ F 0 ))⊥ = (T(z,t) ΘG×H (z, t) + Tz F + Tt F 0 )∗ . ∗ 0 0 ∗ ∗ G×H (z, t)+T 0 ⊥ ∼ Donc (T(z,t) Θ (z,t) (F ⊕F )) = (TG×H (M ×M ))(z,t) ∩νz F ∩νt F . Or l'orbite de z dans M sous l'action de G est contenue dans l'orbite de (z, t) 0 dans M × M sous l'action de G × H , G G×H (z, t) et (T ∗ 0 ∗ ainsi Tz Θ (z) ⊂ T(z,t) Θ G×H (M × M ))(z,t) ⊂ (TG M )z . Or A est (G, F)-transversalement elliptique, ∗ ∗ donc ∀ξ ∈ (TG M )z ∩ νz F, σ(Ã)((z, t), ξ) est inversible. 0 ∗ ∗ En particulier ∀ξ ∈ (TG×H (M ×M ))(z,t) ∩νz F, σ(Ã)((z, t), ξ) est inversible. 0 Or B est (G × H, F )-transversalement elliptique, ∗ 0 ∗ 0 donc ∀ξ ∈ (TG×H (M × M ))(z,t) ∩ νt F , σ(B̃)((z, t), ξ) est inversible. G×H (z, t) + On en déduit que σ(A]B)((z, t), ξ) est inversible ∀ξ ∈ (T(z,t) Θ 0 ∗ T(z,t) (F ⊕ F )) , 0 c'est-à-dire que A]B est (G × H, F ⊕ F )-transversalement elliptique. Donc Ainsi Lemme 14. Les noyaux de A]B et de (A]B)∗ sont donnés par : ker(A]B) = ⊕λ ker A (ker B)λ ⊕ ⊕λ ker A∗ (ker B ∗ )λ , ker((A]B)∗ ) = ⊕λ ker A∗ (ker B)λ ⊕ ⊕λ ker A (ker B ∗ )λ . Démonstration. On ∗note P0∗, Q0 , P1 , Q1 les opérateurs dénis par : à à + B̃ B̃ 0 P0 0 = = et 0 Q0 0 ÃÃ∗ + B̃ B̃ ∗ ÃÃ∗ + B̃ ∗ B̃ 0 P1 0 ∗ (A]B)(A]B) = = 0 Q1 0 Ã∗ à + B̃ B̃ ∗ Les opérateurs P0 , Q0 , P1 , Q1 sont des opérateurs diérentiels basiques G×H (A]B)∗ (A]B) invariants. ker(A]B) = ker((A]B)∗ (A]B)) = ker P0 ⊕ ker Q0 , ker((A]B)∗ ) = ker((A]B)(A]B)∗ ) = ker P1 ⊕ ker Q1 . On a ker à ∩ ker B̃ ⊂ ker P0 . On a 110 et σ ∈ Γ(E E 0 /F ⊕ F 0 ) ⊕ Γ(E E 0 /F ⊕ F 0 ), hP0 (σ), σi = hÃ(σ), Ã(σ)i + hB̃(σ), B̃(σ)i, donc ker P0 = ker à ∩ ker B̃ . Or ker B̃ est formé de sections basiques σ(z, t) telles que ∀z ∈ M, σ(z, .) ∈ ker B . On écrit ker B = ⊕λ (ker B)λ la décomposition de ker B en fonction des valeurs propres de ∆H comme dans la démonstration du théorème 35. De même on écrit ker B̃ = ⊕λ (ker B̃)λ et ker P0 = ⊕λ (ker P0 )λ . Donc (ker B̃)λ est l'espace des sections lisses basiques du bré vectoriel plat KBλ = M × (ker B)λ au-dessus de M . Or à commute avec B̃ et ∆H , donc à induit un opérateur sur (ker B̃)λ , c'est-à-dire sur les sections basiques de KBλ . Or à = A 1, donc l'opérateur induit est A 1KB . λ Or ker P0 est formé par les sections basiques de ker B̃ annulées par Ã, ainsi (ker P0 )λ est formé par les sections basiques de (ker B̃)λ annulées par Ã, donc (ker P0 )λ = ker(A 1KBλ ) = ker A (ker B)λ . ∗ ∗ En permutant Ã, à , B̃ et B̃ on obtient : Soit ker(A]B) = ker P0 ⊕ ker Q0 = ⊕λ ker A (ker B)λ ⊕ ⊕λ ker A∗ (ker B ∗ )λ ker((A]B)∗ ) = ker P1 ⊕ ker Q1 = ⊕λ ker A∗ (ker B)λ ⊕ ⊕λ ker A (ker B ∗ )λ Revenons à la démonstration du théorème 37. Démonstration En appliquant les lemmes précédents on a, X du théorème 37. X χker(A]B) = χker A(ker B)λ + λ χker A∗ (ker B ∗ )λ . λ ker A (ker B)λ est une représentation de G × H de la forme π(g, h) = π1 (g) ⊗ π2 (g, h), ainsi χker A(ker B)λ = χker A χ(ker B)λ . X X Par conséquent χker(A]B) = χker A χ(ker B)λ + χker A∗ χ(ker B ∗ )λ , Or λ G×H ind−∞,B (A]B) = X χker A χ(ker B)λ + X λ − X = X = X λ λ et λ χker A∗ χ(ker B ∗ )λ λ χker A∗ χ(ker B)λ + X χker A χ(ker B ∗ )λ λ G×H χker A ind−∞,B (B)λ − X λ G×H G ind−∞,B (A)ind−∞,B (B)λ λ G×H = indG −∞,B (A)ind−∞,B (B). 111 χker A indG×H −∞,B (B)λ Remarque. Comme B est un opérateur diérentiel basique (G×H)-invariant (G × H, F 0 )-transversalement elliptique X on peut écrire son indice distribuG×H tionnel sous la forme ind−∞,B (B) = cα,β χα χβ . et α,β (ker B ∗ )λ sont de dimension nies on a un nombre ni d'indices alpha tel que cα,β 6= 0. G −∞ (G) et indG×H (B) ∈ C −∞ (G × H) Donc le produit de ind−∞,B (A) ∈ C −∞,B Comme (ker B)λ et est bien déni. φ ∈ C ∞ (H) et ψ ∈ C ∞ (G) on a : G×H G×H G ind−∞,B (A]B)(ψ ⊗ φ) = ind−∞,B (ψ ind−∞,B (B)(φ)). Si Nous allons maintenant étudier la propriété d'excision pour l'indice distributionnel basique. Notation 17. Soit U une variété non-compacte munie d'un feuilletage riemmanien F 0 et G. j : U → M tel que j est feuilletée et plus que j(U ) est saturé dans M . d'une action lisse feuilletée du groupe de Lie compact On suppose qu'on a un plongement G-équivariante, et on suppose de F 0 -bré G-équivariant tel que E est trivial en dehors de la saturation d'un compact de U . L'application j est un diéomorphisme local de U sur j(U ), donc on peut dénir le bré vectoriel poussé-en-avant j∗ (E). Soit E → U un Proposition 111. dessus de j(U ) Le bré vectoriel et se prolonge en un j∗ (E) est un F -bré G-équivariant auF -bré G-équivariant au-dessus de M . Démonstration. Comme E est G-équivariant et j est G-équivariante, j∗ (E) G-équivariant au-dessus de j(U ). 0 Soient (x, y) des coordonnées locales sur U adaptées au feuilletage F , comme j est un diéomorphisme local qui préserve le feuilletage, (x◦j −1 , y ◦j −1 ) sont des coordonnées locales sur j(U ) adaptées au feuilletage F . E étant un F 0 -bré au-dessus de U , on munit j∗ (E) de la connexion induite par une connexion basique sur E . Donc j∗ (E) est un F -bré, et j∗ (E) est trivial en dehors de la saturation d'un compact de j(U ). Puisque j(U ) est un ouvert saturé, on prolonge j∗ (E) par un bré au-dessus de M qui est trivial en-dehors de j(U ) et qu'on note j! (E). Montrons maintenant que j! (E) est un F -bré. Si j(U ) est dense alors le résultat est immédiat et on peut donc réduire au cas où j(U ) n'est pas dense dans M . En utilisant les résultats de [Hae88], voir aussi [EKAN93], il est facile de montrer qu'il existe un voisinage tubulaire ouvert N saturé (même pour les fermetures de feuilles) du bord de U dans M ainsi qu'une fonction ϕ̃ sur M tels que ϕ̃ est une fonction basique pour les fermetures de feuilles de F , et donc ∞ sur M ; pour F , qui est de plus de classe C est 112 0 ≤ ϕ̃ ≤ 1 ; La restriction de La restriction de ϕ̃ ϕ̃ à U au complémentaire de En utilisant la fonction basique sur j! (E) 1; N dans U c est identiquement égale à ϕ̃, est égale à 0. on construit alors une connexion basique . Proposition 112. Sous les mêmes hypothèses, soit D : Γ(E/F 0 ) → Γ(E 0 /F 0 ) G-invariant (G, F 0 )-transversalement elliptique tel qu'en dehors de la saturation d'un compact de U , D = Id modulo 0 les trivialisations de E et E . Alors D induit un opérateur diérentiel basique G-invariant (G, F)-transversalement elliptique sur j(U ), qu'on note j∗ (D), et qui se prolonge en dehors de j(U ) par l'identité. un opérateur diérentiel basique Démonstration. On a j∗ (D) = j∗ ◦ D ◦ j∗−1 . Montrons que j∗ (D) est G- invariant. Soient σ ◦ j ∈ Γ(j∗ (E)/F), z ∈ j(U ), et g ∈ G, j∗ (D) (g.((σ ◦ j)z )) = j∗ (D)(g.(σg−1 .j(z) )) = j∗ ◦ D(g.(σj −1 (g−1 .j(z)) )) = j∗ ◦ D(g.(σg−1 .z )) car j −1 est G-équivariante = j∗ ◦ D((g.σ)z ) = j∗ (g.(D(σ)z ) = g.(j∗ ◦ D(σ)z ) car car D est G-invariant j est G-équivariante = g.(j∗ ◦ D ◦ j∗−1 (σj(z) )) = g.(j∗ (D)((σ ◦ j)z )). Donc j∗ (D) est G-invariant. (x, y) sur U et (x ◦ j −1 , y ◦ j −1 ) sur j(U ) de la proposition précédente on constate que j∗ (D) est F -basique, −1 (z), ξ), donc j (D) est (G, F)-transversalement et que σ(j∗ (D))(z, ξ) = σ(D)(j ∗ En utilisant les coordonnées locales elliptique. Théorème 38. G Sous les mêmes hypothèses, ind−∞,B (j∗ (D)) est indépendant du choix de j . Démonstration. en dehors de σ ∈ Γ(j∗ (E)/F), j(U ), j∗ (D) est égal à l'identité, donc D(σ ◦ j) = 0 ⇔ supp(σ ◦ j) ⊂ U et D(σ) = 0 ⇔ supp(σ) ⊂ j(U ) et j∗ (D)(σ) = 0. Soit ker j∗ (D) = ker D. De même ker j∗ (D)∗ = ker D∗ . Comme j∗ (D) est opérateur (G, F)-transversallement elliptique sur une variété fermée, il Donc un 113 admet un indice distributionnel basique. Par conséquent D admet un indice distributionnel basique et comme ces deux opérateurs ont les mêmes noyaux G on a ind−∞,B (j∗ (D)) = indG −∞,B (D). 6.4 Lien avec l'indice basique et l'indice équivariant Nous reprenons les notations de la section 4.1. Nous allons maintenant étudier le problème de l'indice basique dans le cas où la variété F M est munie d'un feuilletage riemannien transversalement orienté G. H = SO(q) et on suppose que dim W ] > 0. 0 0 Soient E et E des F -brés G-équivariant et D : Γ(E/F) → Γ(E /F) un opérateur diérentiel basique G-invariant (G, F)-transversalement elliptique 0 d'ordre m = 2m . On a vu précédemment que D admet un indice distributionnel basique G ind−∞,B (D). et d'une action feuilletée d'un groupe de Lie compact On note Lemme 15. de G sur G sur M se relève en une action feuilletée G sur M ] commute avec l'action de H et G × H sur M ] . L'action feuilletée de M ]. De plus l'action de on a une action feuilletée de Démonstration. Evident. Lemme 16. Le F -bré G-équivariant E au-dessus de M F ] -bré G × H -équivariant au-dessus de M ] noté E ] . Démonstration. se relève en un La démonstration est similaire à la démonstration de la pro- position 51. Lemme 17. (i) L'action feuilletée de G×H sur (M ] , F ] ) induit une ] sur W . G×H ] (ii) Comme Ēu = Γ(Lu , E/F), ∀u ∈ W , l'action de G × H sur E induit une action sur le bré utile Ē . (iii) De plus on a trivialement que l'application ψ : Γ(E/F) → Γ(Ē) est (G × H)-invariante. action de Démonstration. Evident. Proposition 113. M ] en un opérateur : → (G × H)-invariant ] (G × H, F )-transversalement elliptique d'ordre m. G×H ] ] En particulier D admet un indice distributionnel basique ind−∞,B (D ). D] Γ(E ] /F ] ) Démonstration. L'opérateur D se relève sur Γ(E 0] /F ] ) qui est basique Evident. 114 Théorème 39. On rappelle que l'opérateur D] induit un opérateur D̄ : Γ(Ē) → Γ(Ē 0 ) , et que ces deux opérateurs sont conjugués. L'opérateur D̄ est donc (G × H)-invariant (G × H)-transversalement ellip- G×H tique et admet par conséquent un indice distributionnel ind−∞ (D̄) au sens d'Atiyah (voir [Ati]). De plus ces deux opérateurs ont le même indice distributionnel, c'est-à-dire G×H ind−∞,B (D Démonstration. Les opérateurs D̄ ] ) = indG×H −∞ (D̄). et D] sont conjugués, donc ils ont les mêmes noyaux et conoyaux. D'où le résultat. Théorème 40. Alors l'indice ] H = D̄ D],H = D|Γ(E ] /F ] )H et D̄ |Γ(Ē)H . distributionnel basique de D est donné par On note G ind−∞,B (D) Démonstration. ],H H = indG ) = indG −∞,B (D −∞ (D̄ ). Le résultat est une conséquence immédiate des isomorphismes Γ(E/F) ∼ = Γ(E ] /F ] )H ∼ = Γ(Ē)H ] proviennent de la dénition de D . suivants et ker D ∼ = ker D],H ∼ = ker D̄H , qui Remarque. Pour G = {e} on retrouve le problème posé par El-Kacimi dans [EKA90]. Remarque. G×H On a ind−∞ (D̄) = X − (m+ ρ − mρ )χρ ˆ ρ∈G×H G×H ∗ − )χρ . − mρ = ind((D̄ ⊗ Wρ ) X G H + − Et ind−∞ (D̄ ) = (ma − ma )χa où m+ a où m+ ρ H ∗ G − m− a = ind((D̄ ⊗ Va ) )χa . a∈Ĝ Théorème 41. On a ind((D̄ H ⊗ Va∗ )G ) = ind((D ⊗ Va∗ )G×H ), ∀a ∈ Ĝ. Autrement dit G×H H hindG −∞ (D̄ ), χa i = hind−∞ (D̄), χa ⊗ 1H i et G×H hindG −∞,B (D), χa i = hind−∞ (D̄), χa ⊗ 1H i. Démonstration. Si (π, Va ) On notera D̄H ⊗ Va∗ = D̄H ⊗ 1a où 1a = IdV ∗ . a G, alors (π, Va ) induit une par (π̃, Va ) où π̃(g, h) = π(g) est une représentation irréductible de G × H donnée (π̃, Va ) = (π ⊗ 1H , Va ). ∗ ∗ que D̄ ⊗ 1a : Γ(Ē) ⊗ Va → Γ(Ē 0 ) ⊗ Va représentation irréductible de c'est-à-dire Montrons 115 est (G × H)-invariant. Soient (g, h) ∈ G × H, σ ∈ Γ(Ē) et v ∈ Va∗ , on a D̄ ⊗ 1a ((g, h).(σ ⊗ v)) = D̄ ⊗ 1a ((g, h).σ, g.v) = D̄((g, h).σ) ⊗ g.v = (g, h).D̄(σ) ⊗ g.v car D̄ est (G × H)-invariant = (g, h).(D̄(σ ⊗ v)) = (g, h).(D̄ ⊗ 1a (σ ⊗ v)). Γ(Ē) ⊗ Va∗ est engendré par des éléments de la forme σ ⊗ v on a que D̄ ⊗ 1a est (G × H)-invariant. H G G×H où P G×H = P On note P = D̄⊗1a . Montrons que (P ) = P |(Γ(Ē)⊗Va∗ )G×H H H G H et P = P|(Γ(Ē)⊗Va∗ )H et (P ) = P|((Γ(Ē)⊗V ∗ )H )G . Comme a (Γ(Ē) ⊗ Va∗ )G×H = {s ∈ Γ(Ē) ⊗ Va∗ /∀(g, h) ∈ G × H, (g, h).s = s}, (Γ(Ē) ⊗ Va∗ )H = {s ∈ Γ(Ē) ⊗ Va∗ /∀h ∈ H, h.s = s}, et On a et ((Γ(Ē) ⊗ Va∗ )H )G = {s ∈ (Γ(Ē) ⊗ Va∗ )H /∀g ∈ G, g.s = s} = {s ∈ Γ(Ē) ⊗ Va∗ /∀h ∈ H, h.s = s = = {s ∈ Γ(Ē) ⊗ Va∗ /∀(g, h) (Γ(Ē) ⊗ Va∗ )G×H (P H )G = P G×H . Montrons ∗ Soient σ ∈ Γ(Ē) et v ∈ Va . On a Donc que et ∀g ∈ G, g.s = s} ∈ G × H, (g, h).s = s} (Γ(Ē) ⊗ Va∗ )H = Γ(Ē)H ⊗ Va∗ . σ ⊗ v ∈ (Γ(Ē) ⊗ Va∗ )H ⇔ ∀h ∈ H, h.(σ ⊗ v) = σ ⊗ v ⇔ ∀h ∈ H, h.σ ⊗ v = σ ⊗ v ⇔ σ ∈ Γ(Ē)H . Γ(Ē) ⊗ Va∗ est engendré par des éléments de la forme σ ⊗ v on déduit ∗ H = Γ(Ē)H ⊗ V ∗ . que (Γ(Ē) ⊗ Va ) a H ∗ G ∗ H G ∗ G×H . Montrons que ind((D̄ ⊗ Va ) ) = ind(((D̄ ⊗ Va ) ) ) = ind((D ⊗ Va ) H ∗ ∗ H Or Γ(Ē) ⊗ Va = (Γ(Ē) ⊗ Va ) , H ∗ G donc (Γ(Ē) ⊗ Va ) = ((Γ(Ē) ⊗ Va∗ )H )G = (Γ(Ē) ⊗ Va∗ )G×H . D'où le Comme résultat. Problème ouvert. Calculer l'indice distributionnel basique en fonctions d'invariants transverses au feuilletage. 116 Annexe A Généralités sur les feuilletages et théorie de Molino Nous allons rappeler les premières notions sur les feuilletages. Nous rappellerons également la construction des feuilletages par suspension, la notion de structure transverse, en particulier la dénition des feuilletages riemanniens qui est l'objet de ce manuscrit, et enn la notion d'holonomie(voir par exemple [Mol88, MM03, Ton97, EKAB84]). A.1 Premières dénitions Soit (M, g) une variété riemannienne compacte connexe orientée sans n. bord de dimension Dénition 74. atlas maximal F de codimension q sur M est la donnée d'un ϕi : Rn → Ui est un diéomorphisme qui véri- Un feuilletage (Ui , ϕi )i∈I où e : si Ui ∩ Uj est non-vide, le changement de cartes est de la forme x0 = ϕij (x, y) et y 0 = γij (y). 0 0 ϕ−1 j ◦ ϕi : (x, y) 7→ (x , y ) Un tel atlas est dit feuilleté et de telles cartes sont appelées des cartes feuilletées. π : Rn = Rp × Rq → Rq la seconde projection. On appelle plaque du −1 feuilletage F les bres de l'application π ◦ ϕi . La variété M est décomposée en sous-variétés connexes de dimension p. Ces sous-variétés sont appelées les feuilles de F et sont une réunion de plaques. Soit Proposition 114. un atlas maximal Soit F un feuilletage de codimension q sur M donné par q (Ui , ϕi )i∈I . Alors l'application fi = π ◦ ϕ−1 i : Ui → R est une submersion. De plus si Ui ∩ Uj est non-vide, on a fj = γij ◦ fi relation de cocycle. 117 et les (γij )ij vérient une Les submersions fi et les diéomorphismes tement le feuilletage Remarque. γij de Rq caractérisent complè- F. On peut alors donner une dénition alternative de la notion de feuilletage. Dénition 75. On appelle feuilletage sur M la donnée d'un recouvrement (Ui )i∈I de M , et d'une famille de submersions fi : Ui → T sur une variété T de dimension q (appelée variété transverse) qui vérie : ∀i, j tels que Ui ∩ Uj est non-vide on a fj = γji ◦ fi où γji : fi (Ui ∩ Uj ) → fj (Ui ∩ Uj ) sont des diéomorphismes qui vérient une ouvert condition de cocycle. On dit que (Ui , fi , T, γij ) est un cocycle feuilleté dénissant F. Dénition 76. Soit F un feuilletage sur M , si x ∈ M on note Tx F l'espace x à la feuille contenant x. T F = qx∈M Tx F , T F est appellé l'espace tangent au feuilletage. tangent en On note Remarque. TF L'espace tangent au feuilletage involutif de dimension p de est un sous-bré vectoriel TM. De plus par le théorème de Frobenius, le feuilletage ractérisé par la donnée de Exemple 18. F est entièrement ca- T F. p : M → B est une submersion, alors les composantes connexes des bres de p dénissent un feuilletage sur M . En particulier si M est de la forme M = F × B , on peut munir M du feuilletage dont les feuilles sont les ensembles de la forme F × {b}, b ∈ B . Si Exemple 19. Soit π : M → B une bration avec dim M = n et dim B = q . π est une submersion et que T M = V (M ) ⊕ H(M ) où V (M ) = Ker π∗ et π∗ induit un isomorphisme de H(M ) sur T B . Alors V (M ) est un sous-bré involutif de T M et dénit un feuilletage sur M de codimension q dont les feuilles sont les bres de la bration. On sait que Dénition 77. Si Dénition 78. On dit que le feuilletage M et (M 0 , F 0 ) est une autre f : M → M 0 est feuilletée si 0 pour toute feuille L de F , f (L) est contenue dans une feuille de F , ou de 0 manière équivalente si f∗ (T F) ⊂ T F . F est un feuilletage sur ∞ variété feuilletée, on dira que l'application C F est simple, si F est déni par une submersion dont les bres sont connexes. Dénition 79. restreint à U Remarque. On dit qu'un ouvert U de M est simple, si le feuilletage F est un feuilletage simple. Tout point de M possède un voisinage ouvert qui est un ouvert simple. 118 Dénition 80. Soit U une partie de M , on dit que U est saturé pour F , si U est une réunion de feuilles, autrement dit si la feuille passant par un point x de U est contenue dans U . Dénition 81. Soit T une sous-variété de est une transversale si en tout point de T M de dimension l'espace tangent q , on dit que T à T est supplé- mentaire à l'espace tangent au feuilletage en ce point. On dit qu'une transversale est totale si elle rencontre toute les feuilles du feuilletage Remarque. (i) Un feuilletage admet toujours au moins une transversale totale. (ii) En tout point de Remarque. M il passe au moins toujours une transversale. Nous allons à présent rappeler la construction des feuilletages par suspension qui nous sera utile pour fournir des exemples de feuilletages. Dénition 82. B et T des variétés connexes de dimension p et q h : π1 (B) → Dif f (T ) un morphisme de groupes où π1 (B) désigne le groupe fondamental de B . On note M̃ = B̃ × T où B̃ désigne le revêtement universel de B et p̃ : B̃ → B Soient respectivement, et la projection associée. Proposition 115. On a une action C∞ de π1 (B) sur M̃ dénie par L[γ] (x̃, y) = ([γ].x̃, h([γ])(y)), ∀x̃ ∈ B̃, ∀y ∈ T. On notera M = M̃ /π1 (B) la variété quotient et π : M̃ → M la surjection canonique. Proposition 116. On munit M̃ d'un feuilletage de codimension q noté F̃ T B̃ dont les feuilles sont de la forme B̃ × {y}, y ∈ T . L[γ] envoie une feuille de F̃ sur une feuille de F̃ , on peut dénir un feuilletage F sur M de codimension q dont les feuilles sont de la forme π(L̃) ou L̃ est une feuille de F̃ . Le feuilletage (M, F) est alors appelé feuilletage par suspension du morphisme h. déni par Comme Remarque. p̃ induit une bation localement triviale T . On voit alors que les bres de p sont des transversales totales et connexes du feuilletage (M, F) (on dit que le feuilletage F est transverse à la bration p). La variété T s'identie alors à une transversale de (M, F). p:M →B L'application de bre Exemple 20. On considère le feuilletage où B est le cercle S1 et T = S1. B̃ = R et π1 (B) = Z. On dénit le morphisme de groupe ρ : π1 (B) → Dif f (T ) par ρ(1) = Me2πiθ où Me2πiθ désigne la multiplication Donc 119 par e2πiθ . On obtient alors un feuilletage sur le tore T 2. θ est rationnel les feuilles sont diéomorphes au cercle S 1 , sinon les feuilles sont isomorphes à la droite réelle R (et elles sont denses). Si A.2 Structures transverses (Ui , fi , T, γij ) M. Soit variété un cocycle feuilleté dénissant le feuilletage Une structure transverse à Remarque. F est une structure sur T F sur la invariante par les On appelle espace des feuilles l'espace quotient M/F γij . (c'est-à- dire deux points sont équivalents s'ils appartiennent à la même feuille) muni de la topologie quotient. En fonction du feuilletage F la topologie de M/F peut-être radicalement diérente (voir par exemple [Mol88]). M/F dière d'une F comme une structure que M/F ne soit pas muni Plus le feuilletage dière d'un feuilletage simple, plus variété. On peut voir une structure transverse sur M/F , géométrique sur l'epace des feuilles bien d'une structure de variété en général. Dénition 83. T est une variété riemannienne et F est un feuilletage riemmannien. Si tries, on dira que les γij sont des isomé- Proposition 117. Le feuilletage F est riemannien si et seulement si on peut M d'une métrique riemmanienne g tel que : (i) ker gx = Tx F, ∀x ∈ M , (ii) LV (g) = 0, ∀V ∈ Γ(T F) où LV (g)(X, Y ) = V (g(X, Y )) − g(LV (X), Y ) − g(X, LV (Y )). munir Dénition 84. on dira que F Remarque. Si la variété T admet un parallélisme invariant par les γij , est transversalement parallélisable. Si F est un feuilletage transversalement parallélisable, alors F est un feuilletage riemannien. En eet : il sut de dénir la métrique riemannienne sur le bré normal sur toute la variété Dénition 85. dira que F Si M T νF = T M/T F en un point et de la transporter à l'aide du parallélisme transverse. est un groupe de Lie et les γij sont des translations, on est un feuilletage de Lie. Remarque. Un feuilletage de Lie est transversalement parallélisable. En eet : tout groupe de Lie est parallélisable et on peut toujours choisir un parallélisme invariant par translation à gauche. Dénition 86. que F Si T est orientable et les est transversalement orientable. 120 γij préservent l'orientation on dira Proposition 118. Dénition 87. Si T Si spin, on dira que Exemple 21. F T orientable si et est une variété analytique complexe et les biholomorphes, on dira que Dénition 88. F est transversalement νF = T M/T F est orientable. Le feuilletage seulement si le bré normal F γij sont est transversalement holomorphe. est une variété spin et les γij préservent la structure est transversalement spin. π : M → B, Dans le cas d'un feuilletage par bration structure transverse au feuilletage structure géométrique sur la base F B. une est exactement le tiré-en-arrière d'une Exemple 22. Dans le cas d'un feuilletage par suspension M = B̃ ×T /π1 (B) du morphisme h, une structure transverse au feuilletage une structure géométrique sur T F est exactement invariante par l'action du groupe Γ = h(π1 (B)). A.3 Holonomie Dans ce paragraphe nous allons rappeler la notion d'holonomie (voir par exemple [CC00, Mol88, MM03, EKAB84, Ton97]). L une feuille de F , x0 , x00 0 en x et x . Soient passant Proposition 119. une submersion des points de On suppose que π:M →W F L et T, T 0 des transversales est un feuilletage simple déni par dont les bres sont connexes. x00 sont dans la même feuille, on a π(x0 ) = π(x00 ). L'application π induit des diéomorphismes locaux d'un ouvert V de T sur W et d'un ouvert V 0 de T 0 sur W . 0 On peut restreindre ces ouverts tel que π(V ) = π(V ). On obtient donc un 0 diéomorphisme φ : V → V appelé glisser le long des feuilles. Comme x0 et Proposition 120. Revenons au cas d'un feuilletage quelconque. γ : [0, 1] → L un chemin continue de x0 à x00 , et t0 = 0 < t1 < ... < tk = 1 une subdivision de [0, 1] tel que pour i = 1, ..., k l'image de γ([ti − 1, ti ]) est contenue dans un ouvert feuilleté Ui . Comme γ([ti − 1, ti ]) est connexe, γ([ti − 1, ti ]) est contenu dans une plaque (L0 )i dans l'ouvert Ui . Soit Ti une transversale à la variété feuilletée (Ui , FUi ) passant en xi = γ(ti ). Glisser le long des feuilles dénit un diéomorphisme φi d'un voisinage ouvert Vi−1 de xi−1 dans Ti−1 sur un voisinage ouvert Vi de xi dans Ti . On a donc un diéomorphisme φk ◦ φk−1 ◦ ... ◦ φ1 d'un voisinage ouvert de x0 dans T sur un voisinage ouvert de x00 dans T 0 . Soient 121 Ce diéomorphisme sera encore appelé glisser le long de γ et parfois noté holγ . On appelle holonomie de holγT,T 0 ou holγ γ le germe de ce diéomorphisme qu'on notera s'il n'y a pas d'ambiguïté. Proposition 121. γ vérie les propriétés suivantes : γ ne dépend pas des transversales intermédiaires Ti . (ii) L'holonomie de γ ne dépend pas de la chaîne d'ouverts feuilletés mais uniquement du chemin γ . (iii) L'holonomie de γ ne dépend que de la classe d'homotopie du chemin γ à extrémités xées. (iv) Si α est un autre chemin le long de la feuile L tel que α et γ soient composables alors on a holαγ = holα holγ . 0 (v) Soient S une autre transversale en x0 et S une autre transversale en 0 0 0 ,S 0 T,T S,T S,S T x00 , alors holγ = holx¯0 ◦ holγ ◦ holx¯0 où x¯0 et x¯00 désignent les L'holonomie de (i) L'holonomie de 0 chemins constants en Proposition 122. Si γ x0 et x00 . est un lacet en x0 , c'est-à-dire si x00 = x0 et T0 = T, holγ laisse xe x0 . holγ ne dépend que de la classe d'homotopie du chemin γ , on a donc un morphisme de groupe π1 (L, x0 ) → Dif fx0 (T ) du groupe fondamental de L en x0 vers le groupe des germes de diéomorphismes locaux de T qui laissent xe x0 . L'image ce morphisme est un sous-groupe de Dif fx0 (T ) appelé le groupe d'holonomie de L en x0 . On dit que le feuilletage F est sans holonomie si pour toute feuille le groupe alors Comme d'holonomie est trivial. Dénition 89. On dit que deux chemins α et γ le long de la même feuille et ayant les mêmes extrémités ont la même holonomie si holα−1 γ = Id. Cette relation est une relation d'équivalence sur l'ensemble des classes d'homotopie le long de la même feuille et ayant les mêmes extrémités. Les classes d'équivalence seront appelées des classes d'holonomie. Dénition 90. (0) où G =X On appelle groupoïde la donnée d'un couple (G(1) , G(0) ), γ:X→X (1) est l'espace des èches est l'espace des unités et G munis des applications suivantes : ∆ : X → G(1) , (1) → G(1) , l'inverse i : G (1) l'image r : G → X, (1) → X , la source s : G (1) (1) la composition m : G2 →, où G2 est l'ensemble de paires d'éléments 0 (1) 0 composables (γ, γ ) dans G , c'est-à-dire r(γ ) = s(γ). l'inclusion Les applications ci-dessus doivent vérier les propriétés suivantes : r(∆(x)) = s(∆(x)), et m(u, ∆(s(u))) = u = m(∆(r(u)), u), 122 r(i(u)) = s(u) et m(u, i(u)) = ∆(r(u)), m(i(u), u) = ∆(s(u)), s(m(u, v)) = s(v) et r(m(u, v)) = r(u), m(u, m(v, w)) = m(m(u, v), w) si r(w) = s(v) et s(u) = r(v). Dénition 91. On appelle groupoïde d'holonomie de GF où G(0) est la variété M (M, F) le groupoïde (1) est donné par les classes d'holonomie de et G chemin le long des feuilles. L'inclusion est donnée par les classes d'holonomie de chemin constant, l'inverse et la composition sont donnés par l'inverse et la composition des chemins, et la source et l'image sont donnés par le point de départ et d'arrivée du chemin. A.4 Théorie de Molino Nous allons rappeler maintenant deux théorèmes dûs à Pierre Molino qui donnent la structure des feuilletages riemanniens. Pour plus de détails voir [Mol88, MM03, EKAB84]. Théorème 42. On suppose que le feuilletage (M, F) est transversalement parallélisable, alors : (i) Les adhérences des feuilles sont les bres d'une bration localement triviale W π :M →W appelée bration basique de sera appelée la variété basique de (ii) Il existe un groupe de Lie simplement connexe F0 (M, F). La variété (M, F). induit dans chaque adhérence de feuille F Γ tel que le feuilletage Γ-feuilletage de est un Lie à feuilles denses. Théorème 43. On suppose que F est transversalement orientable. Soit alors SO(q) → M ] → M le bré principal des repères orthonormés transverses à F . Le feuilletage F se relève sur M ] en un feuilletage F ] tel que : ] (i) dim F = dim F ] (ii) Le feuilletage F est transversalement parallélisable et invariant par l'action du groupe H = SO(q). ] De plus le parallélisme transverse à F se compose d'une partie verticale (Q1 , ..., QN ) où N = q(q − 1)/2 = dim SO(q) formées des champs fonda] mentaux de l'action de SO(q) sur M et d'une partie horizontale (P1 , ..., Pq ) donnée par la connexion de Levi-Civita transverse du bré principal SO(q) → M ] → M . Le parallélisme (P1 , ..., Pq , Q1 , ..., QN ) vérie : (i) [Pi , Pj ] est vertical pour i, j = 1, ..., q , (ii) [Pi , Qk ] est horizontal pour i = 1, ..., q, k = 1..., N , (iii) [Qk , Ql ] est vertical pour k, l = 1, ..., N . Remarque. On peut toujours supposer quitte à passer à un revêtement à deux feuillets que (M, F) est transversalement orientable (voir [MM03]). 123 Le théorème reste vrai si le feuilletage n'est pas transversalement orientable, il sut de remplacer SO(q) par O(q). 124 Annexe B Notion de F -brés Nous allons à présent étudier la notion de F -brés ([KT75]) qui sera la classe de brés vectoriels que nous considérerons par la suite. Nous commencerons par faire quelques rappels sur les connexions (voir [Spi79, GHV73, KT68]). On désignera par X une variété. Dénition 92. Soit P un bré principal au-dessus de X de groupe structural G, où G est un groupe de Lie compact. P la donnée d'un sous-bré principal H tel que : ∀z ∈ H, Tz P = Vz ⊕ Hz où Hz désigne la bre de H en z . (ii) ∀g ∈ G, ∀z ∈ P, Hzg = (Rg )∗ Hz où Rg est l'action à droite de g sur P. On appelle connexion sur (i) Dénition 93. Soit P un bré principal au-dessus de X de groupe structural G, où G est un groupe de Lie compact. P la donnée d'un sous-bré principal H donné par G-invariante ξ sur P à valeurs dans G l'algèbre de On appelle connexion sur le noyau d'une 1-forme G. ∗ de ξ signie : (Rg ) (ξ) = Adg −1 (ξ). Lie du groupe L'invariance Remarque. Les deux dénitions précédentes sont en fait équivalentes (voir [Spi79, GHV73]). Si E est le bré vectoriel associé à P, on alors une corres- pondance biunivoque entre l'ensemble des connexions linéaires sur le bré vectoriel E et l'ensemble des connexions sur le bré pincipal Proposition 123. Soient connexion linéaire sur E P. un bré vectoriel au-dessus de X et ∇ une E. Alors il existe une unique connexion linéaire ∇∗ sur E∗ (notée encore ∇ n'y a pas d'ambiguïté) telle que ∀σ ∈ Γ(E), ∀σ ∗ ∈ Γ(E ∗ ), ∀X ∈ Ξ(M ), h∇∗ (σ ∗ ), σi (X) + hσ ∗ , ∇(σ)i (X) = (d hσ ∗ , σi)(X). De plus la courbure de ∇ est donnée par : R∇∗ (X, Y )(σ ∗ ) = −R∇ (X, Y )∗ (σ ∗ ), ∀X, Y ∈ Ξ(M ), ∀σ ∗ ∈ Γ(E ∗ ). 125 s'il Proposition 124. Soient E et E 0 des brés E et E 0 . vectoriels au-dessus de X et ∇, ∇0 des connexions linéaires sur Alors il existe une unique connexion linéaire notée ∇ ⊗ ∇0 sur E ⊗ E0 tel que : ∇ ⊗ ∇0 (σ ⊗ σ 0 ) = ∇(σ) ⊗ σ 0 + σ ⊗ ∇(σ 0 ), ∀σ ∈ Γ(E), ∀σ ∈ Γ(E 0 ). De plus la courbure de ∇ ⊗ ∇0 est donnée par : R∇⊗∇0 = R∇ ⊗ Id + Id ⊗ R∇0 . Proposition 125. Soient connexion linéaire sur E un bré vectoriel au-dessus de X et ∇ une E. Alors il existe une unique connexion linéaire ∇Λk sur Λk E (notée encore ∇ s'il n'y a pas d'ambiguité) telle que : ∇Λk (σ1 ∧ ... ∧ σk ) = k X σ1 ∧ ... ∧ ∇(σi ) ∧ ... ∧ σk , ∀σi ∈ Γ(E). i=1 De plus la courbure de ∇Λ k est donnée par : R∇Λk (X, Y )(σ1 ∧ ... ∧ σk ) = k X ∀X, Y ∈ Ξ(M ), ∀σi ∈ Γ(E), σ1 ∧ ... ∧ R∇ (X, Y )(σi ) ∧ ... ∧ σk . i=1 Proposition 126. Soient E un bré vectoriel au-dessus de X , ∇ une connexion linéaire sur E, et γ un chemin dans X. φ : R × Eγ(0) → E γ : R → X tel que sur chaque bre φ est un isomorphisme et φ] ◦ ∇ = d ◦ φ] où φ] est l'application induite par φ sur Γ(E). L'isomorphisme φt : Eγ(0) → Eγ(t) est appelé transport parallèle le long de γ de γ(0) à γ(t). Alors il existe un unique morphisme de brés vectoriels qui induit Dénition 94. vérie Si σ ∈ Γ(E), on dit que σ est parallèle le long de γ si σ ∇ une φt (σγ(0) ) = σγ(t) . Proposition 127. Soient E un bré vectoriel au-dessus de X et E . Alors on a : γ1 et γ2 sont deux chemins composables, alors le transport parallèle associé à γ1 γ2 est la composé du transport paralléle associé à γ1 et de celui associé à γ2 . (ii) Le transport parallèle associé à ∇ ne dépend que de la classe d'homotopie du chemin γ si et seulement si la courbure de ∇ est nulle (c'est-à-dire la connexion ∇ est plate). connexion linéaire sur (i) Si Démonstration. Voir [KT68]. 126 Proposition 128. Soit E un bré vectoriel au-dessus de X. On suppose que les deux conditions suivantes sont vériées : (i) pour tout chemin γ dans X et ∀t ∈ [0, 1], on a un isomorphisme φt : Eγ(0) → Eγ(t) , (ii) pour tout ouvert U de Rn U M, tel que est convexe, U contient l'origine et U est l'image d'une carte de on note λx le chemin de U où λx (t) = tx avec x ∈ U , alors l'application U → Gln (R) qui à x associe ∞ le transport parallèle associé à λx est C , alors il existe une unique connexion ∇ sur E tel que φt est le transport parallèle le long de γ de γ(0) à γ(t). De plus si γ est la courbe intégrale de X , ∇X est donnée par : φ−1 t (σγ(0) ) − σγ(0) . t→0 t ∇X = lim Démonstration. Voir [KT68, Spi79]. Revenons à présent à notre variété F. P M munie d'un feuilletage riemannien M de groupe structural G où G p : P → M la projection. On notera E le bré vectoriel associé à P . Soit H une connexion sur P on notera ξ la 1-forme de connexion sur P à valeurs dans l'algèbre de Lie G associée à H et ∇ la dérivée covariante sur E associée à H . On rappelle que ∀z ∈ P , la submersion p induit un ismorphisme d'espace vectoriel de Hz sur Tp(z) M . Soit un bré principal au-dessus de est un groupe de Lie compact et Dénition 95. feuilleté si τ Dans ce cas On pose τ = p∗ (T F). τ dénit un feuilletage est invariant par l'action de On dit que le bré vectoriel G. E est F̃ Dénition 96. P est un P est F -bré associé est un tel que dim(F) = dim(F̃) et F̃ ∇ est une connexion adaptée. H est basique si ξ est basique. est feuilleté et admet une connexion basique, on dira principal. On dit que le bré vectoriel E est un F -bré vectoriel si le bré principal F -bré et on dira dans ce cas que ∇ est une connexion basique. Proposition 129. ∇, P feuilleté si le bré principal associé est un On dit que la connexion Si le bré principal P sur bré feuilleté, et on dit dans ce cas que que On dit que le bré principal est intégrable. Si E est un bré vectoriel muni d'une connexion linéaire alors : E est un bré feuilleté si et seulement si sa courbure R∇ vérie R∇ (U, V ) = 0, ∀U, V ∈ Γ(T F), (ii) le bré E est un F -bré si et seulement si iV (R∇ ) = 0, ∀V ∈ Γ(T F). (i) le bré Démonstration. Voir [KT75]. 127 Exemple 23. Selon le théorème 12, νF muni de la connexion de Levi-Civita transverse est un F -bré. Proposition 130. Démonstration. Donc iV (R ∇∗ C'est-à-dire Si E est un F -bré alors E∗ et Λk E ∗ sont des F -brés. E est un F -bré, on a iV (R∇ ) = 0, ∀V ∈ Γ(T F). ) = 0, ∀V ∈ Γ(T F) et iV (R∇∗ k ) = 0, ∀V ∈ Γ(T F). E∗ Corollaire 16. Comme et Λk E ∗ On note Λ sont des F -brés. νF ∗ = ν ∗ F . Alors ν ∗ F et Λk ν ∗ F sont des F -brés. Dénition 97. Soient E un bré feuilleté au-dessus de M et ∇ une connexion adaptée sur Si E. α ∈ Γ(E), on dit que α est basique si ∀V ∈ Γ(T F), ∇V (α) = 0. Γ(E/F) l'espace vectoriel des sections basiques. On note Remarque. On voit immédiatement que Exemple 24. Γ(E/F) est un Ω0 (M/F)-module. Les sections basiques du bré normal νF , sont exactement les champs de vecteurs basiques. En eet : si X est tangent au feuilletage, la connexion de Levi-Civita transverse est donné par la dérivée de Lie LX , ∇X il sut alors d'utiliser la caractérisation des champs basiques donnée par les propositions 35 et 36. Proposition 131. L'espace des sections basiques de à l'espace des formes diérentielles basiques de degré Démonstration. Λk ν ∗ F k. est isomorphe On a Ωk (M/F) = {ω ∈ Ωk (M )/ iV (ω) = LV (ω) = 0, ∀V ∈ Γ(T F)}, k donc Ω (M/F) ∼ = {ω ∈ Ωk (νF)/ LV (ω) = 0, ∀V ∈ Γ(T F)}. ∗ Montrons que ∀V ∈ Γ(T F), ∇V = LV . ∗ La connexion ∇ est caracterisée par : ∀V ∈ Γ(T F), ∀s ∈ Γ(νF), ∀s∗ ∈ Γ(ν ∗ F) h∇∗ (s∗ ), si (V ) + hs∗ , ∇(s)i (V ) = (d hs∗ , si)(V ). Donc on a ∇∗V (s∗ )(s) = −s∗ (∇V (s)) + V (s∗ (s)) = −s∗ (LV (s)) + V (s∗ (s)) = LV (s∗ )(s) Donc Donc ∀V ∈ Γ(T F), ∀ω ∈ Ωk (νF), LV (ω) = ∇∗V (ω). Ωk (M/F) ∼ = {ω ∈ Ωk (νF)/ ∇∗V (ω) = 0, ∀V ∈ Γ(T F)}. Proposition 132. tées sur E. Alors E un bré feuilleté et ∇, ∇0 des connexions adap∀σ ∈ Γ(E), ∀V ∈ Γ(T F), ∇V (σ) = ∇0V (σ). Soient En particulier la notion de section basique est indépendante du choix de la connexion adaptée. 128 Démonstration. Voir [KT75]. Dénition 98. Soit E un bré muni d'une métrique hermitienne h. h comme une section du bré S 2 E ∗ des formes bilinéaires symétriques sur E . La connexion basique ∇ sur E s'étend de manière natuS 2 ∗ relle en une connexion basique ∇ sur S E . S On dira que E est un F -bré hermitien si ∇V (h) = 0, ∀V ∈ Γ(T F). On peut considérer Proposition 133. FE sur E Démonstration. TE Si le bré E est un F -bré hermitien, alors le F est un feuilletage riemannien. feuilletage relevé du feuilletage FE q:E→M Le bré normal à tangent aux bres de s'identie à la somme directe du bré et du bré q ∗ (νF) métiques riemanniennes invariantes le long des feuilles de 129 qui sont munis de FE . Annexe C Index Cet index indique les pages où sont présentées les diérentes notions introduites dans la thèse : métrique quasi-brée : page 30, connexion de Levi-Civita transverse : page 31 et page 32, courbure principale : page 36, forme diérentielle basique : page 37, cohomologie basique : page 37, forme volume transversale : page 44, forme caractéristique : page 45, espace de Sobolev basique : page 50 , opérateur diérentiel basique : pages 51 et 52, opérateur diérentiel basique transversalement elliptique : page 52, indice basique : page 60, Laplacien basique : page 61, caractéristique d'Euler basique : page 68, signature basique : page 70, indice distributionnel basique : page 103, F -bré : page 127, connexion basique : page 127. 130 Bibliographie [AL92] J. A. Alvarez Lopez. The basic component of the mean cur- vature of riemannian foliations. Geometry, 10 :179194, 1992. [AS68] Annals of Global Analysis and M.F. Atiyah and I.M. Singer. The index of elliptic operators : The Annals of Mathematics, 87(3) :546604, 1968. M.F. Atiyah. Elliptic operators and compact groups. 3. [Ati] Lecture Notes in Math. 401. [BGV04] N. Berline, E. Getzler, and M. Vergne. operators. Heat kernels and Dirac Grundlehren text Editions. Springer-Verlag, Berlin, 2004. [BKR10a] J. Brüning, Franz F. W. K., and K. Richardson. Index theory for basic dirac operators on riemannian foliations. Preprint, 2010. [BKR10b] J. Brüning, Franz F. W. Kamber, and K. Richardson. The equivariant index theorem for tansversally elliptic operators and the basic index theorem for riemannian foliations. Preprint, 2010. [BV96a] N. Berline and M. Vergne. The chern character of a trans- versally elliptic symbol and the equivariant index. Mathematicae, 124(1) :1149, 1996. [BV96b] N. Berline and M. Vergne. Inventiones L'indice équivariant des opéra- teurs transversallement elliptiques. Inventiones Mathematicae, 124(1) :51101, 1996. Astérisque, 116 :3152, 1984. Foliations 1, volume 23 of Graduate [Car84] Y. Carrière. Flots riemanniens. [CC00] A. Candel and L. Conlon. Studies in Mathematics. American Mathematical Society, Wil- mington, DE, 2000. [Dom98] D. Dominguez. riemannian Finiteness and tenseness theorems for American Journal of Mathematics, foliations. 120(6) :12371276, 1998. [Duf ] M. Duo. Opérateurs transversalement elliptiques et formes diérentielles équivariantes. 131 [EKA90] A. El Kacimi-Alaoui. Opérateurs transversalement elliptiques sur un feuilletage riemannien et applications. thematica, 73(1) :57106, 1990. [EKAB84] A. El Kacimi-Alaoui and R. Barre. thematics Lecture Series. Compositio Ma- Foliations, volume 11 of Ma- Publish or Perish Inc., Wilmington, DE, 1984. [EKAH86] A. El Kacimi-Alaoui and G. Hector. Décomposition de Hodge basique pour un feuilletage riemannien. Fourier, 36(3) :207227, 1986. [EKAN93] A. El Kacimi Alaoui and M. Nicolau. variance of the basic cohomology. Annales de l'institut On the topological in- Mathematische Annalen, 295 :627634, 1993. [EKASH85] A. El Kacimi-Alaoui, V. Sergiescu, and G. Hector. La cohomologie basique d'un feuilletage riemannien est de dimension nie. [Far06] Mathematische Zeitschrift, 188 :593599, 1985. J. Faraut. Analyse sur les groupes de Lie. Calvage et Mounet, 2006. [GHV73] [Gil84] [GL10] W. Greub, S. Halperin, and R. Vanstone. Connections, curof Pure and applied vature, and cohomology vol2, volume 47-2 Mathematics. Academic Press, 1973. P. B. Gilkey. Invariance theory, the heat equation, and the Atiyah-Singer index theorem, volume 11 of Mathematics Lecture Series. Publish or Perish Inc., Wilmington, DE, 1984. A. Gorokhovsky and J. Lott. The index of a transverse dirac type operator : the case of abelain molino sheaf. [Hae58] Preprint, 2010. A. Haeiger. Structures feuilletées et cohomologie à valeur dans un faisceau de groupoïdes. Commentarii Mathematici Helvetici, 32(1) :248329, 1958. [Hae88] [Hel01] A. Haeiger. Leaf closures in riemannian foliations. A Fête of Topology, Academic Press, Boston, MA, pages 332, 1988. S. Helgason. Dierential Geometry, Lie Groups, and Symmetric Spaces, volume 34 of Graduate Studies in Mathematics. American Mathematical Society, 2001. [Hir78] F.E.P. Hirzebruch. Topological methods in algebraic geometry. Springer-Verlag, 1978. [KT68] F.W. Kamber and P. Tondeur. Flat manifolds. Lecture Notes in Math. 67. Springer-Verlag, 1968. [KT75] F.W. Kamber and P. Tondeur. teristic classes. Foliated bundles and charac- Lecture Notes in Math. 493. Springer-Verlag, 1975. 132 [KT87] F. Kamber and P. Tondeur. De Rahm-Hodge theory for rie- Math. Ann., pages 415431, 1987. Lawson and M.-L. Michelsohn. Spin Geometry. mannian foliations. [LM89] H. Blaine Jr. Princeton university press, 1989. [Mas92] [MM03] [Mol88] [MS74] X. Masa. Duality and minimality in riemannian foliations. Com- ment. Math. Helvetici, 67 :1727, 1992. I. Moerdijk and J. Mrcun. Introduction to foliations and Lie groupoids, volume 91 of Cambridge Studies in Advanced Mathematics. Cambridge University Press, Cambridge, 2003. P. Molino. Riemmannian foliations, volume 73 of Progress in Mathematics. Birkhauser Boston, Inc., Boston, 1988. J. Milnor and J. D. Stashe. Characteristic classes, volume 76 of Annals of Mathematics Studies. Princeton University Press, Princeton ; Tokyo University Press, Tokyo, 1974. [Nov63] SP Novikov. Topology of foliations. Trans. Moscow Math. Soc, 14 :268305, 1963. [NRT90] S. Nishikawa, M. Ramachandran, and P. Tondeur. equation for riemmanian foliations. The heat Transactions of the Ameri- can Mathematical Society, 319(2) :619630, 1990. [PR96] E. Park and K. Richardson. The basic laplacian of a riemannian foliation. American Journal of Mathematics, 118 :12491275, 1996. The [Rei59a] B.L. Reinhart. Foliated manifolds with bundle-like metrics. [Rei59b] B.L. Reinhart. Harmonic integrals on foliated manifolds. [Ric98] K. Richardson. The asymptotics of heat kernels on riemannian Annals of Mathematics, 69(1) :119132, 1959. rican Journal of Mathematics, 81(2) :529536, 1959. Geometric and Functional Analysis, 8(2), 1998. foliations. [Ric10] Ame- K. Richardson. Traces of heat operators on riemannian folia- Trans. Amer. Math. Soc., 362(5), 2010. Roe. Elliptic operators, topology and asymptotic methods. tions. [Roe98] J. Chapman & Hall/CRC, 1998. [Rum79] H. Rummler. Quelques notions imples en géométries rieman- niennes et leurs applications aux feuilletages compacts. ment. Math. Helvetici, 54 :224239, 1979. [Ser85] V. Sergiescu. Cohomologie basique et dualité des feuilletages Annales de l'institut Fourier, 35(3) :137158, 1985. A comprehensive introduction to dierential geome- riemanniens. [Spi79] M. Spivak. try vol 2. Com- Publish or Perish, Inc, 1979. 133 [Thu74] W. Thurston. The theory of foliations of codimension greater than one. Commentarii Mathematici Helvetici, 49(1) :214231, 1974. [Ton97] [Wel80] P. Tondeur. Geometry of Foliations, volume 90 of Monographs in Mathematics. Birkhauser Verlag, 1997. R.O.N. Wells. Dierential analysis on complex manifolds. Springer, 1980. 134