# 236 DÉCEMBRE 2016 Lettre d’information financière En bref ACTUALITÉS PATRIMONIALES Loi de finances rectificatives pour 2016 UN MOIS SUR LES MARCHÉS Maintien de notre position défensive face à la remontée des incertitudes Reflation INTERVIEW GÉRANT Perspectives 2017 sur les obligations d’entreprises Stratégies et marchés Oubliez la déflation, c’est désormais la reflation qui agite les médias depuis les élections américaines. Ce terme désigne une politique de relance économique qui allie une augmentation des dépenses publiques et une réduction de certains impôts. Ces deux axes centraux du programme de Donald Trump sont à l’origine d’une hausse des taux et des indices boursiers occidentaux ces dernières semaines. Editorial Après la surprise générale du Brexit en juin, l’élection de Donald Trump pourrait être interprétée comme un tournant majeur dans l’ordre économique mondial. Dans cette redistribution des cartes politiques, où la crédibilité des sondages est faible, le calendrier électoral européen de 2017 va permettre de tester les nerfs des investisseurs. On nous promettait un accueil glacial de Trump, il n’en a rien été. Les investisseurs se sont focalisés sur le côté « pro-business » du futur président : baisse des impôts, relance des projets d’infrastructure… Les indices américains en profitent et dépassent leurs plus hauts historiques, en particulier sur les petites valeurs. Sur ce segment, nous profiterons de la volatilité pour renforcer tactiquement les positions à des niveaux plus favorables. En revanche, les investisseurs obligataires en sont pour leurs frais. L’arrivée de Trump a favorisé les anticipations d’inflation et de déficit, poussant les taux d’Etat violemment à la hausse et accélérant le virage attendu sur la politique monétaire américaine. La Fed évoluera désormais dans un contexte tendu, avec un président très critique et un cycle de hausse des taux qui s’amorce, mais qui doit rester maîtrisé pour ne pas pénaliser la croissance. Les mois à venir seront influencés par la manière dont le programme de Donald Trump sera appliqué et par les échéances électorales européennes. Un durcissement des traités commerciaux aura des implications de long terme, notamment pour les pays émergents. Dans ce cadre, il est primordial de conserver des allocations diversifiées. Nos convictions de long terme restent favorables aux actions, notamment sur les sociétés capables de faire croître leurs dividendes. La hausse récente des taux longs américains et européens présente une opportunité de renforcement, à un niveau plus favorable sur le secteur des actions liées aux investissements sur les infrastructures. François Essertel Directeur de HSBC Private Bank en France Les politiques de relance sont l'application de la théorie keynésienne selon laquelle le gouvernement pourrait efficacement dynamiser l'économie par des dépenses publiques supplémentaires. Les résultats de ces politiques sont souvent remis en question : l’efficacité de la dépense publique est controversée et les déficits font augmenter la dette gouvernementale et l’inflation. Pour contrer ces effets, il peut être nécessaire de mettre en œuvre, par la suite, des politiques de rigueur dont les résultats peuvent être plus négatifs que les succès obtenus par les mesures initiales. L’économie occidentale sous perfusion Le stimulus fiscal annoncé viendra remplacer le stimulus monétaire dont nous avons abondamment parlé dans ces colonnes au cours de ces dernières années. Les politiques monétaires accommodantes étaient elles aussi controversées. Leur bénéfice principal semble avoir été de réduire le stress autour du niveau d’endettement des Etats et du poids du service de leur dette. Les effets sur la croissance économique des mesures adoptées par les banques centrales ont en revanche été limités. Des implications pour la croissance et les taux S’agissant des allègements fiscaux et des dépenses d’infrastructures annoncés par le « President-elect » américain, ils devraient selon nos analystes avoir un impact plus direct sur le dynamisme de l’économie des Etats-Unis. HSBC a ainsi remonté ses prévisions de croissance américaine de 2,1 % à 2,3 % pour l’année 2017 et de 2,2 % à 2,7 % pour l’année 2018. Le corolaire de cette accélération de la croissance et des effets inflationnistes de ces mesures est la remontée des taux longs et la pentification de la courbe des taux observés ces dernières semaines. Ces mouvements sont négatifs pour les placements obligataires, particulièrement pour les titres de maturité longue, et nous conservons donc notre forte souspondération sur les obligations à long terme. A l’inverse, la pentification de la courbe des taux permet un rétablissement des marges des banques. S’y ajoute la perspective d’un allègement de la pression réglementaire positive pour le secteur financier. Nous renforçons donc ce secteur dans nos allocations. Le dollar fort La devise américaine baissait lorsque Donald Trump rattrapait sa rivale dans les sondages qui précédaient l’élection. Depuis le 8 novembre, c’est l’inverse qui se produit avec une appréciation du billet vert contre l’ensemble des autres devises. Cette hausse du dollar peut bénéficier aux petites et moyennes sociétés américaines dont l’activité est Retrouvez l’ensemble de l’actualité HSBC Private Bank (vidéos, articles, commentaires d’experts...) sur Comité de rédaction : Julie Badaoui (Responsable Marketing) – Emmanuel Etevenon (Ingénieur Financier) – Laurent Grisard (Ingénieur Financier) – Arnaud Meléard (Ingénieur Patrimonial) Tatiana Moya (Gestionnaire de portefeuille sous mandat) – Xavier Richard (Directeur de l’Ingénierie Patrimoniale) – Jean-Michel Starck (Directeur de l’Offre) essentiellement tournée vers le marché domestique. Ces valeurs devraient également bénéficier d’une activité intense de fusions et acquisitions. Donald Trump a en effet annoncé des mesures visant à inciter le rapatriement des profits logés à l’étranger par les multinationales américaines. Les excédents de trésorerie issus de ces opérations devraient stimuler les opérations de fusion/acquisition et de rachat d’actions. L’incertitude protectionniste Le programme du candidat républicain se caractérisait également par des prises de position très marquées en matière de protectionnisme. Cette donnée ne semble pas encore prise en compte par le marché. Beaucoup de commentateurs mettent en avant un probable décalage entre les déclarations du candidat et les mesures prises par le président au nom du « pragmatisme anglo-saxon ». Nous avons néanmoins revu à la baisse notre conviction sur les pays émergents, notamment ceux qui sont le plus dépendants des exportations vers les Etats-Unis. Notre message n’est pas alarmiste pour autant : la force du billet vert pourra venir gommer, en partie au moins, l’impact négatif d’éventuels tarifs douaniers et il est clair que la croissance mondiale continuera à être tirée par les pays en développement dans les années à venir. L’élection du quarante-cinquième président des Etats-Unis sera l’occasion d’un tournant majeur dans la gouvernance économique américaine, le stimulus budgétaire prenant le relais du stimulus monétaire. D’autres pays semblent enclins à suivre cet exemple. Les dépenses d’investissement annoncées récemment au Royaume-Uni et les déficits prévus dans les programmes politiques des candidats à la présidence française vont notamment dans le même sens. Interview Gérant Perspectives 2017 sur les obligations d'entreprises Gérant de fonds Quels sont les principaux défis auxquels vous serez confronté en 2017 ? Ils devraient tenir à la difficulté du contexte de marché. Les taux d'intérêt sont historiquement bas, même si celui des Bunds est revenu en territoire positif. La duration1 moyenne du marché a augmenté car de nouvelles obligations à plus longues maturités ont été émises. Les spreads du marché « investment grade » (IG) en euro sont faibles en raison notamment du programme d’achat d’obligations d’entreprises (CSPP) de la BCE. Ce contexte nous laisse une marge de manœuvre limitée. De plus, l'élection de Donald Trump a fait fortement grimper les anticipations d’inflation du marché qui pourraient précipiter le durcissement de la politique de la Fed et nous ne pouvons pas exclure un effet de contagion aux marchés obligataires en euro. Notre stratégie va donc consister à réduire les risques liés aux taux d’intérêt en nous positionnant sur des titres moins sensibles. Nous conservons les secteurs solides, comme la dette subordonnée des assureurs, et les segments au portage intéressant, mais la sélection d’émetteurs fondée sur leurs fondamentaux reste le principal moteur de nos performances. Comment l’intervention de la BCE sur le marché des obligations d’entreprises a-t-elle influé sur la gestion de portefeuille ? En six mois, le CSPP a acheté 40 milliards EUR d’obligations d’entreprises (source : BCE) et s’il maintient ce rythme, en mars 2017 il aura acheté 14 % du marché du crédit IG en euro en circulation. Le CSPP a donc évincé des acteurs de marché, eux-mêmes en quête de rendements. Compte tenu de la contraction des spreads des obligations éligibles au CSPP, le marché risque donc d’être moins regardant sur les niveaux des valorisations. Par conséquent, nous renforçons notre discipline de sélection des émetteurs et nous concentrons sur les fondamentaux du crédit. Quelles sont vos perspectives sur les fondamentaux du crédit et des entreprises dans les différentes régions du monde ? Contrairement aux Etats-Unis, le cycle de crédit continue de s’améliorer en Europe. Le réendettement est très progressif dans la zone euro, et si l’économie y progresse à un rythme satisfaisant, celui-ci n’incite encore pas les entreprises à de nouvelles opérations en faveur de leurs actionnaires ou à accroître fortement leur endettement. En revanche, les entreprises américaines sont bien plus avancées dans le cycle du crédit et le « réendettement » a repris depuis un bon moment (dépenses d’investissements, fusions-acquisitions, etc. ). Deux facteurs témoignent de la position plus favorable de l’Europe : l'évolution globalement positive des notations de crédit et la faiblesse des anticipations de taux de défaut (prévisions moyennes de base de Moody’s de 1,87 % en Europe contre 5,05 % aux Etats-Unis pour les 12 mois à venir). 4. Quelle sera votre stratégie pour 2017 ? A l’approche de 2017, le portefeuille est positionné de façon plus défensive. Toutefois, afin de continuer à bénéficier du portage, nous recherchons des obligations à échéances plus courtes et aux spreads plus larges. Au sein du crédit euro, nous privilégions les valeurs financières (banques et assurances), car les émetteurs de ce secteur ont été sanctionnés sans discernement alors que leur solvabilité s’améliore ; nous privilégions également les obligations hybrides2 d’émetteurs aux fondamentaux solides qui, selon nous, ont de fortes chances d’être remboursées par anticipation à court terme. A l’avenir, nous pensons que l’essentiel de la performance de la stratégie viendra des effets du portage3 et du roll-down4. HSBC GIF Euro Credit Bond Points clés Gestion active d’obligations de qualité supérieure émis par des sociétés, ou dans des titres similaires, libellés en euro. Peut également investir en obligations, ou titres similaires, émis par des gouvernements ou des agences gouvernementales. Une sélection de titres rigoureuse basée sur des critères de qualité de crédit. Une recherche et des capacités analytiques importantes grâce à notre plate-forme mondiale de recherche crédit. Objectif de gestion Le fonds vise à dégager une croissance du capital investi et des revenus sur le long terme. Le fonds n’a pas d’indice de référence officiel. Il peut toutefois être comparé à titre indicatif au Markit iBoxx Eur Corporates. Caractéristiques du fonds Codes ISIN : LU 0165124784 (Part AC) ; LU0165124867 (part AD) Forme juridique : compartiment de la SICAV de droit luxembourgeois HSBC Global Investment Funds Durée minimale de placement recommandée : 3 ans Société de gestion : HSBC Investment Funds (Luxembourg) SA Gérant par délégation : HSBC Global Asset Management (France) Dépositaire : HSBC Bank plc, succursale de Luxembourg Heure limite des souscriptions / rachats : 10h00 (CET) Frais d’entrée / Frais de sortie : 5,54 % max. / Néant Frais courants* : 1,10% Dates de lancement : 4.04.2003 *Les frais courants se fondent sur les frais de l’exercice précédent, clos en décembre 2015 et peuvent varier d’un exercice à l’autre. Profil de risque et de rendement : A risque plus faible A risque plus élevé Rendement généralement plus faible Toutes les informations relatives aux méthodologies utilisées sont disponibles auprès du magazine Gestion de Fortune pour les Globes de la Gestion. 1. Permet d’apprécier la sensibilité du prix d’un actif à une variation des taux d’intérêt et mesure le risque de taux, elle est représentative de la période au terme de laquelle une obligation aura rapporté son taux de rendement actuariel brut. Le risque augmente avec la durée de vie de l’obligation 2. Placement qui se situe à la limite de l'obligation classique et de l'action. 3. Taux de rentabilité de l’obligation sans la prise en compte de l’éventuelle plus-value réalisée due à la variation de son prix 4. La performance positive obtenue si la courbe des taux est pentue à mesure que l’obligation tend vers son échéance. 1 2 3 Rendement généralement plus élevé 4 5 6 7 La notation est basée sur la volatilité des cinq dernières années et constitue un indicateur de risque absolu. Les données historiques pourraient ne pas constituer une indication fiable pour le futur. Rien ne garantit que la notation restera la même et la classification peut varier à long terme. La note la plus basse n’indique pas que l’investissement est exempt de tous risques. Le fonds est classé dans la catégorie 3. Les titres à revenu fixe sont plus risqués que les instruments du marché monétaire du fait d’un risque de crédit et de taux d’intérêt accentués. Toutefois, les titres de créances ne sont pas exposés au risque sur actions et sont, par conséquent, moins risqués que les titres de participation. Les risques de taux d’intérêt, de crédit, de taux de change, liés aux instruments dérivés, aux titres convertibles contingents et opérationnels, non pris en compte dans l'indicateur, peuvent également avoir un impact à la baisse sur la valeur liquidative de l'OPCVM. *Pour plus d’information sur les frais et les risques, veuillez vous reporter au prospectus de cet OPC, disponible sur : http://www.assetmanagement.hsbc.com/fr Note à l’attention du lecteur du présent document : Ce document est publié par HSBC France à titre d’information uniquement et ne revêt aucun caractère contractuel. Les informations contenues dans ce document ne constituent ni un conseil en investissement, ni une offre d’achat ou de vente d’un produit ou d’un service financier et ne doivent pas être interprétées comme tels. En outre, ces informations sont uniquement destinées aux ressortissants de pays où leur utilisation n’est pas contraire aux lois ou réglementations locales en vigueur. Il relève de la responsabilité de chaque investisseur de se conformer aux lois ou réglementations locales qui lui sont applicables. Si vous avez des questions concernant les informations figurant dans le présent document, nous vous invitons à contacter votre interlocuteur privilégié ou, le cas échéant, à prendre avis auprès de vos conseils habituels. La teneur du présent document repose sur des informations obtenues auprès de sources considérées comme fiables mais non contrôlées de manière indépendante. Bien que ces informations aient été préparées de bonne foi, aucune déclaration ni garantie, expresse ou tacite concernant leur exactitude ou leur exhaustivité, n’est ou ne sera faite et aucune responsabilité n’est ou ne sera acceptée par HSBC France ou le Groupe HSBC ou par aucun de leurs dirigeants, employés ou salariés respectifs. Les informations sont communiquées, les opinions sont formulées et les estimations sont faites sur la base de nos connaissances au moment de la publication du présent document et peuvent faire l’objet de modifications sans préavis, sous réserve de dispositions légales ou réglementaires contraires. Avant d’investir dans un Organisme de Placement Collectif (OPC) de droit français ou étranger ou dans un support en unité de compte adossé à un OPC de droit français ou étranger pour les contrats d’assurance-vie et/ou de capitalisation, vous devez prendre connaissance impérativement et attentivement de la version française du Document d’Information Clé pour l’Investisseur (DICI) et de son prospectus, documents réglementaires disponibles sur demande ou sur www.hsbcprivatebankfrance.com, ainsi que pour les contrats d’assurance-vie et/ou de capitalisation de la Notice d’Information/des Conditions Générales, et de l’annexe “Supports financiers” présentant les supports disponibles sur ces contrats et les frais applicables. Avant toute décision d’investissement, il vous appartient de vous assurer, avec l’aide de vos conseils habituels, que le ou les supports considérés correspondent à votre situation financière, à vos objectifs d’investissement, à votre sensibilité au risque, ainsi qu’à la réglementation dont vous relevez (et notamment la législation locale à laquelle vous seriez éventuellement assujetti). Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures, et doivent être analysées avec prudence. Les variations de taux de change entre les devises peuvent avoir un impact significatif sur la performance des produits. Les investissements, soumis aux fluctuations de marché, peuvent varier tant à la baisse qu’à la hausse, et présentent un risque de perte en capital. HSBC Private Bank est le département de banque privée du Groupe HSBC en France. L’activité de banque privée peut être exercée dans le monde entier par différentes entités juridiques du Groupe HSBC conformément aux exigences réglementaires locales. Les produits et les services décrits dans ce document peuvent être proposés par différentes sociétés du Groupe HSBC. Certains produits ou services ne sont cependant pas disponibles dans certaines zones géographiques. Par ailleurs, certaines agences HSBC interviennent en tant que points d’entrée de HSBC Private Bank mais ne sont pas autorisées à présenter ou vendre des produits et des services, ou encore à offrir des conseils à la clientèle privée. De plus amples informations sont disponibles sur demande. Une liste complète des entités de banque privée est disponible sur notre site Internet, www.hsbcprivatebank.com. © Copyright. HSBC France. TOUS DROITS RESERVES. Aucune partie de ce document ne peut être reproduite, stockée dans un système de récupération de données ou transmise à quelque fin ou par quelque moyen que ce soit (électronique, mécanique, photocopie, enregistrement ou autre) sans la permission expresse et écrite de HSBC France, 103 avenue des Champs-Élysées – 75008 Paris – France. HSBC France est soumise à agrément et à contrôle par l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution en qualité d’établissement de crédit. HSBC Private Bank, HSBC France - Société Anonyme au capital de 337 189 135 euros - SIREN 775 670 284 RCS Paris - Banque et intermédiaire en assurances immatriculé auprès de l’Organisme pour le Registre des Intermédiaires en assurances sous le numéro 07 005 894 (https://www.orias.fr) - TVA intracommunautaire : FR 707 756 702 84. HSBC Private Bank, HSBC France - Siège social : 103 avenue des Champs-Elysées, 75008 Paris Adresse postale : 109, avenue des Champs-Elysées - 75419 Paris Cedex 08 - Tél. : +33 (0) 1 49 52 20 00 - Fax : +33 (0) 1 49 52 20 99 www.hsbcprivatebankfrance.com 05.11.16 – Directeur de la publication : Jean-Michel Starck – Conception : HSBC Private Bank – Réalisation graphique : Simone & Co – Impression : Paragon – Relecture : Typonyme – ISSN 1167-7570 Interview de Jean-Olivier Neyrat Actualités patrimoniales Loi de finances rectificatives pour 2016 Comme chaque année à cette période, les parlementaires examinent les différents collectifs budgétaires que le gouvernement leur soumet. Le 18 novembre, M. Sapin et M. Heckert ont présenté le projet de loi de finances rectificatives 2016, objet de cet article. Alors que le projet de loi de finances pour 2017 présentait une réforme phare avec la mise en place de la retenue à la source, aucune réforme significative ne transparaît dans la loi de finances rectificatives. Cette mesure fait écho à celle visant à lutter contre le détournement du plafonnement de l'ISF prévue par l'article 4 du PLF 2017. Cependant, au travers de ce projet de texte, un fil conducteur est ostensiblement mis en avant par le gouvernement : la lutte contre la fraude et l’optimisation fiscale. Michel Sapin et Christian Heckert ont rappelé lors de la présentation du texte que 70 mesures ont été adoptées depuis 2012 en matière de lutte contre la fraude et l’optimisation fiscale. Ce qui a abouti à des recouvrements en forte hausse : 21,2 milliards d'euros de redressements fiscaux en 2015. Le projet de nouvel article dispose en outre que pour bénéficier de ce régime d’exonération, la condition portant sur l’activité principale ne pourrait être remplie que si le contribuable en tire une rémunération normale dans les catégories professionnelles imposables à l'IR (et incluant une référence aux jetons de présence imposés dans la catégorie des revenus de capitaux mobiliers). Cette rémunération devrait représenter plus de 50 % des revenus professionnels du contribuable. Cette précision est la conséquence d’un second arrêt de la Cour de cassation du 5 janvier 2016 qui a précisé que le bénéfice du régime d’exonération n’implique pas nécessairement la perception d’une rémunération. La partie fiscale de ce projet vise quatre principaux objectifs : 2. Pénalités fiscales pour non-déclaration d’un compte à l’étranger Donner aux administrations (DGFI, Douanes) des outils juridiques plus efficaces ; Après la récente censure du Conseil constitutionnel de l’amende équivalente à 5 % du solde d’un compte lorsqu’il est supérieur à 50 000 €, le gouvernement propose que la pénalité fiscale qui représente une majoration de l’impôt soit systématiquement portée à 80 % contre actuellement 40 % la plupart du temps. L’amende forfaitaire de 1 500 € (10 000 € pour les comptes se situant dans un Etat ou un territoire non coopératif) restant applicable. Mieux définir la notion de biens professionnels pour lutter contre l’optimisation abusive sur l’ISF ; Renforcer les pénalités fiscales pour nondéclaration de compte à l’étranger. Le gouvernement souhaite également renforcer le soutien à l’activité économique avec la mise en place du « compte PME innovation » (CPI). Nous laisserons ici de côté ce qui concerne les nouveaux outils donnés aux administrations pour nous consacrer aux points suivants. 1. Définition de biens professionnels : Un arrêt de la Cour de cassation du 20 octobre 2015 avait précisé que la limite de l’exonération d’ISF ne s’applique qu’aux actifs détenus par la société constituant le bien professionnel du contribuable et qu’elle ne s’étend pas aux actifs des filiales et sous-filiales. Afin de contrer certains abus, l’article 20 dispose que seule la fraction de la valeur des parts ou actions correspondant aux éléments du patrimoine social nécessaires à l’activité industrielle (…) de la société est considérée comme un bien professionnel. De même seront aussi exclus de l'exonération des parts sociales les actifs qui correspondraient à un patrimoine privé situé dans une filiale ou une sous-filiale. 3. Création du « compte PME innovation » (CPI) L’objectif, louable, annoncé par le gouvernement est d’inciter les personnes physiques impliquées dans une société (salariés ou dirigeants ayant détenu au moins 10 % du capital de leur propre entreprise ou un actionnaire ayant détenu plus de 25 %) et vendant leurs titres, de leur société à réinvestir le produit de la vente dans des jeunes PME ou des entreprises innovantes et à les accompagner, en apportant non seulement leurs capitaux mais également leur expérience d’entrepreneur. Pour cela, il est proposé un report de la taxation des plus-values jusqu'à la sortie du compte avec compensation entre les plus-values et les moins-values. Les dividendes sortiront automatiquement du compte et seront imposés selon le droit commun. L’octroi de l’avantage fiscal – on cherche lequel (NDLR) – sera conditionné à un accompagnement de la cible par le contribuable bénéficiaire qui pourra être dirigeant, membre du conseil d’administration ou du conseil de surveillance de la société ou signataire d'une convention d'accompagnement dans laquelle l'investisseur s'engage à fournir à l'entreprise à sa demande des conseils à titre gratuit. Nous attirons votre attention sur le fait qu'il ne s'agit pas encore de mesures définitives, celles-ci devant encore être débattues en séance publique à l'Assemblée nationale puis devant le Sénat. Nous reprendrons dans La Lettre de janvier les mesures présentées en projet depuis le mois de septembre afin de commenter celles qui auront été définitivement votées. L’équipe IP vous souhaite d’ores et déjà de joyeuses fêtes de fin d’année. Agenda 08.12 13.12 14.12 16.12 Etats-Unis Indicateurs Date Précédent Attendu Richesse des ménages (var. trim.) 08.12 Q3 1075Mds + Grâce principalement à la hausse du marché actions US, la richesse des ménages a sans doute encore cru au cours du T3. Elle atteint désormais un niveau comparable à celui de 2006 rapportée au revenu disponible et constitue un soutien pour la consommation. Les ménages continuent donc de bénéficier d'une conjonction favorable d'éléments comme la dynamique de l'emploi, une richesse nette élevée, un environnement de taux restant faibles malgré la hausse récente et enfin une dynamique des salaires mieux orientée. Réunion du FOMC Taux directeurs Décembre + 14.12 0,25% - 0,5% Une hausse des taux directeurs est attendue. Si la Réserve Fédérale l'effectue, elle devrait néanmoins souligner que ce relèvement sera suivi par une période d'observation i.e. de maintien du statu quo. Elle aura beau jeu de mettre en avant un contexte international incertain évitant ainsi une référence explicite à la prochaine administration. Europe Xavier Richard - Directeur de l’Ingénierie Patrimoniale François Essertel Directeur de HSBC Private Bank en France, accompagné de l’ensemble de ses équipes, vous souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année Indicateurs Date Précédent Attendu Zone euro : inflation Novembre 16.12 0,5% = L'inflation reste faible en zone euro malgré la fin de l'impact négatif de la baisse des prix pétroliers. Elle reste bien inférieure à la cible de la BCE de 2%. La Banque Centrale devrait donc est encline à proroger son QE d'autant plus que les conséquences du Brexit seront visibles dès 2017. France : perspectives personnelles de 16.12 production Novembre = 7 Celles-ci sont relativement stables depuis mi-2013 soulignant une production industrielle française en faible croissance. Si la récente baisse de l'euro permet un léger gain de compétitivité à l'export, l'impact devrait être négligeable et ne génèrera vraisemblablement pas d'accélération de l'industrie française. BRIC Indicateur Date Précédent Attendu Chine : Production ind. Novembre 13.12 6,10% = L'économie chinoise s'est stabilisée après une phase de ralentissement. Une réaccélération de l'industrie pourrait intervenir dans les prochains mois grâce principalement à la baisse de la monnaie chinoise. Cependant, cette amélioration pourrait être partiellement remise en cause si les mesures proctectionnistes annoncées par M. Trump étaient instaurées. Un mois sur les marchés Maintien de notre position défensive face à la remontée des incertitudes Indicateurs Actions (30/11/2016) Paris (Cac 40) 4 578,34 10 640,30 Francfort (Dax) 6 783,79 Londres (FTSE 100) 2 198,81 New York (S&P 500) 18 308,48 Tokyo (Nikkei 225) Source : Bloomberg. Performances en devises locales (au 30.11.2016) 2016 2015 Paris (Cac 40) -1,3% 8,53% Francfort (Dax) -1,0% 9,56% Londres (Ftse 100) 8,7% -4,93% New York (S&P 500) 7,6% -0,7% -3,8% 9,07% Tokyo (Nikkei 225) Source : Bloomberg. Evolution des principales places boursières en devises locales (base 100 fin 2013) 150 Paris Londres New York Francfort Tokyo L’élection de Donald Trump ouvre la porte à des incertitudes accrues pour le commerce international, la croissance économique et la géopolitique. Certaines promesses électorales pourraient ne jamais voir le jour et d’autres n’auront d’effets qu’à moyen terme. Ainsi, nous conservons une allocation prudente et préconisons de mettre en place des ajustements au sein des portefeuilles afin de favoriser les gagnants probables de la nouvelle donne et de réduire le risque sur les actifs les plus fragiles en cas de hausse supplémentaire de l’incertitude. Sur les marchés de taux, l’implémentation de barrières douanières peut contribuer à une augmentation de l’inflation. Toutefois, compte tenu des incertitudes et notamment avec la possibilité que les mesures protectionnistes affaiblissent la croissance, nous anticipons que la banque centrale américaine restera prudente dans sa remontée des taux. Ainsi, les obligations gouvernementales commencent à devenir attractives et peuvent venir compléter tactiquement nos investissements sur les obligations d’entreprises. Sur les marchés actions, en conséquence des élections américaines, nous sommes moins favorables aux actions émergentes et particulièrement celles des pays les plus dépendant des exportations comme l’Amérique latine, la Corée, Singapour et la Malaisie. Nous estimons aussi que les devises émergentes pourraient continuer de baisser face au dollar. Le dollar est pour l’instant soutenu par les espoirs de supplément de croissance apportés par le plan de relance budgétaire. HSBC Economics a revu son pronostic à 1,05 sur la parité EUR/USD fin 2016 tout en maintenant 1,10 pour la fin 2017. En effet à horizon 1 an certaines mesures préconisées par Donald Trump peuvent soutenir D’autre part, nous estimons que l’Europe pourrait être aussi fragilisée avec une attention qui se porte de plus en plus sur les événements politiques (référendum italien, élections françaises). Ainsi, nous restons à l’écart de l’Italie et l’Espagne. 125 100 75 01.14 05.14 09.14 01.15 05.15 09.15 01.16 05.16 09.16 Source : Bloomberg. Dans ce contexte, nous sommes plus favorables à l’or à moyen terme. En effet, l’or a tendance à s’apprécier dans les périodes de protectionnisme. De plus, il peut jouer un rôle de valeur refuge lors de tensions géopolitiques. Enfin, le prix de l’or vient de chuter significativement après l’élection de Donald Trump. Neutral Risk aversion Risk appetite Fixed Income Equity Emerging Market Bonds Long duration fixed income Corporate fixed income Emerging Market Equities Small cap equities Developed Market Bonds Short duration fixed income Sovereign fixed income Developed Market Equities Large cap equities Defensives Taux gouvernementaux Growth Vues au 14 novembre 2016. Les données sont présentées à titre d’illustration seulement et peuvent être soumises à des modifications. Allemagne Etats-Unis Cyclicals Value Evolution des taux à 10 ans depuis fin 2013 4 le dollar (politique budgétaire plus expansionniste, incitation pour les entreprises américaines à rapatrier leurs profits situés à l’étranger) mais d’autres sont plus défavorables, notamment la perspective d’une politique américaine plus protectionniste et plus isolationniste qui pourrait encourager les investisseurs à vendre leurs actifs américains. 3 Solutions d’investissement 2 1 0 12.13 -1 Nos convictions sur la classe d’actifs « actions » 06.14 12.14 Change 06.15 12.15 06.16 09.16 Source : Bloomberg. 2016 2015 1 EUR / USD 1,0589 1,0862 1 EUR / GBP 0,84671 0,73701 1 EUR / JPY 121,19 130,64 1 EUR / CHF Matières premières Pétrole ($ / baril) Or ($ / once) Maïs ($ / boisseau) 1,07759 1,08822 Source : Bloomberg. 30.11.16 31.12.15 49,44 1173,2 348,5 37,04 1061,1 358,75 Blé ($ / boisseau) 380,5 470 Aluminium ($ / tonne) 1732 1 507 Cuivre ($ / livre) 263,3 213,5 Source : Bloomberg. Thématique « Dividende » : Dans un contexte de taux bas à long terme, les actions à hauts dividendes sont attractives. Support privilégié DBI Top Dividend Thématique « du vieillissement de la population » : Partout dans le monde l'espérance de vie a augmenté parallèlement aux avancées médicales et à l'amélioration de l'accès aux soins. Aussi l'économie de "la longévité" devrait représenter plus de 50% du PIB US et Japonais en 2030. Support privilégié Polar Capital Health care Opportunities Fund Thématique « infrastructures » : Le contexte de taux bas constitue un soutien fort aux projets d’infrastructure qui offrent des rendements très supérieurs avec une bonne visibilité sur le long terme. Les investisseurs institutionnels sont particulièrement intéressés par ces placements, ce qui fournit un socle important au secteur. Support privilégié Morgan Stanley IF Global Infrastructure Thématique « actions asiatiques» : Après des années difficiles, nous estimons que la dynamique positive des flux vers les émergents va se poursuivre. Les progrès réalisés en matière de réformes économiques et financières, la stabilisation du prix des matières premières, les révisions à la hausse de résultats des sociétés des pays émergents et la faible sensibilité aux évènements politiques européens justifient leur attrait. Nous privilégions l’Asie dont la valorisation est la moins élevée. Support privilégié Hsbc Asia Ex Japan Nos convictions sur la classe d’actifs « obligataire » Dette émergente : après une année 2015 difficile, le marché de la dette émergente semble de nouveau offrir des perspectives intéressantes. Support privilégié Hsbc GEM Debt TR