Indications pour le jury

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Titre : Le Triomphe de la République
I - PRESENTATION
Auteur, nature, titre, lieu de conservation, date de parution, contexte,
destinataire(s) :
Destinée au peuple, cette œuvre dont on ne connaît pas
l’auteur, est une estampe, c’est-à-dire une image
imprimée à partir d’une gravure sur bois ou sur métal.
Intitulée « Le Triomphe de la République » elle est
conservée au musée CARNAVALET de Paris.
En 1875, la République est encore fragile mais elle finit
par s’imposer (promulgation des lois constitutionnelles
de la III° République)
II- COMPOSITION
Un personnage
central
accompagné à
l’arrière-plan
d’une figure
secondaire et de
deux angelots
dans le ciel.
2nd plan avec
une foule de
part et d’autre
du personnage
central
Un 1er plan
avec deux
groupes de
personnages à
terre.
III- DESCRIPTION
La composition de cette affiche s’articule autour de trois niveaux de lectures :
-
Un centre avec un arrière-plan : Au centre, une jeune femme coiffée du bonnet phrygien. Héritage de l’Antiquité : symbole de liberté et de civisme ;
attribut des sans-culottes en 1790. Il devient le symbole de la Révolution française, avance fièrement foulant au pied la couronne et le sceptre,
symboles des régimes de type monarchiques. Elle porte haut le drapeau tricolore et tient un glaive dans sa main droite : symbole de revanche sur les
régimes précédents. En arrière-plan Le personnage le plus grand porte un flambeau. Marianne, fille des Lumières est éclairée du flambeau de la
LIBERTE ; Ange de gauche tient une banderole où il est inscrit « SUFFRAGE UNIVERSEL » : droit acquis lors de la Deuxième République en février 1848
qui permit de parfaire L'EGALITE entre les citoyens et d'affirmer la DEMOCRATIE ; Ange de droite tient une table où il est inscrit « DROIT DE
L'HOMME ». Cela renvoie à la DDHC du 26 août 1789 qui réaffirme L'EGALITE entre les citoyens (après l'abolition des privilèges repris au début) et LA
LIBERTE de chacun (avec affirmation des droits naturels et civiques des hommes).
-
Un second plan : On distingue à gauche un soldat, un bourgeois au chapeau haut de forme, un instituteur vêtu d'un vêtement blanc et coiffé d'un
chapeau ; à droite, un homme avec une sorte de calot (= un compagnon), un homme avec un marteau (= un ouvrier), un homme avec une fourche (=
un paysan), un enfant avec un livre (= un écolier et l'avenir du pays). Plusieurs ont la main sur l'épaule d'un autre.
-
Un premier plan : Moitié gauche : ces personnages terrassés par Marianne sont les royalistes. Le comte de CHAMBORD, petit fils de Charles X qui faillit
rétablir la monarchie en 1873. Le manteau bleu brodé de fleurs de lys symbolise la monarchie absolue, de droit divin. Moitié droite : Ce sont les
bonapartistes, partisans de l’Empire, vaincus par la République. En veste noire, Napoléon III tombe à la renverse. Au sol, les mots « plébiscite » et
« Sedan », référence à la parodie de démocratie de son régime et à sa défaite de 1870. Avec le casque à pointe, Guillaume Ier, l’empereur allemand
auquel la France dut céder l’Alsace et une partie de la Lorraine.
SENS GENERAL : Deux interprétations possibles et complémentaires : – La République triomphe au nom du peuple ;
III- INTERPRETATION/EXPLICATION
Marianne, représentation de la MERE PATRIE, FOUGUEUSE est une
allégorie de la République (= figure exprimant une idée).
On retrouve ici les termes de la DEVISE REPUBLICAINE et les valeurs de
la DEMOCRATIE = La IIIème République est clairement l'héritière de la
REVOLUTION FRANCAISE et de ses valeurs.
C'est le 3ème pan de la devise républicaine qui apparaît, la
FRATERNITE (1848 = période d'euphorie centrée sur l'idée de la
fraternité) : Le peuple et les différentes classes sociales sont
représentées « marchant derrière Marianne ». Ils forment une Nation
associée à l'idée républicaine.
Ils représentent les divers régimes expérimentés par la France
(Monarchie sous toutes ses formes, le Bonapartistes = autre forme
de monarchie et d'autoritarisme et l'Empire autoritaire) : tous
incarnent les ennemis de la République qui condamne leurs valeurs.
– La souveraineté populaire fait triompher la République
FRATERNITE » et légitimé par la DEMOCRATIE est escortée par le peuple français uni qui lui donne sa souveraineté et sa force pour mettre en déroute les monarchistes.
La République porteuse des valeurs de « LIBERTE, EGALITE,
Conclusion : Affiche de propagande pro-républicaine qui est une mise en image de l'idéologie républicaine qu'elle appelle de ses vœux. Elle s'adresse aux citoyens français (en vue des élections législatives de 1876) en espérant confirmer L'ENRACINEMENT
DE LA REPUBLIQUE, désormais indissociable de la France.
"Le Triomphe de la République"- Aimé-Jules DALOU
L'artiste
Né à Paris le 31 décembre 1838, fils
d'un ouvrier gantier, Aimé-Jules
DALOU montre très tôt des dons
pour le moulage.
Très attaché à la République, il
s'engage dans la défense de la patrie
lors de la guerre franco-allemande de
1970. Durant la Commune, il sera
condamné aux travaux forcés à
perpétuité par les Versaillais en 1874.
Lors du triomphe de la III°
République, il sera amnistié par
Jules GREVY, le premier président
vraiment et purement républicain.
De retour à paris, il participe à un
concours destiné à ériger dans ses
quartiers principaux des statues
exprimant la Liberté recouvrée. Placé
second, son œuvre séduit les édiles
parisiens qui lui en commandent la
réalisation en bronze. Ce " Triomphe
de la République" est inauguré en
1899, place de la Nation. Malade, il
meurt à Paris le 15 avril 1903.
L'œuvre : Sculpture, Place de la Nation, Paris
Date : entre 1880 et 1899
Matériaux : bronze
Commande de 1879
Thème : sculptures dans la ville.
La République domine un globe céleste placé sur un char tiré par deux lions guidés par le Génie de la Liberté.
Elle est encadrée par deux figures du Travail et de la Justice. L'enfant, au pied du forgeron, soulève avec
peine un gros livre. Il rappelle ainsi le rôle de l'instruction et du travail intellectuel. La Paix, placée à l'arrière
du convoi, distribue les fruits de l'abondance. Le char tiré par les lions symbolise le suffrage universel. A
l'origine, la statue se trouvait au centre d'un bassin, où baignaient des crocodiles représentant les ennemis de
la République. Les quatre crocodiles de bronze crachant des jets d'eau avaient été réalisés par le sculpteur
Georges GARDET (1863-1939) et placés en1908. Mais ils ont été fondus durant l'Occupation en 1942, la
bassin lui a été supprimé en 1960.
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