CHAPITRE 1. NOTIONS DE BASE : NOMBRES, STRUCTURES ET FONCTIONS12 1.2 Corrigés 1. Ensembles. (a) Soit E = {a, b, c}. Alors P(E) = {∅, {a}, {b}, {c}, {a, b}, {a, c}, {b, c}, {a, b, c}}. (b) Soit E un ensemble fini tel que card(E) = n. Donner card(P(E)). Corrigé 1. On note x1 , . . . , xn les éléments de E. Pour chaque xi , on note 1 si xi est dans le sous-ensemble et 0 sinon (deux choix pour chaque élément). Par conséquent, card(P(E)) = 2n . Une version plus rigoureuse consiste à faire une démonstration par récurrence. Si E = ∅ (le cas n = 0), alors P(E) = {∅}. Donc card(P(E)) = 1 = 20 . Si l’affirmation est vraie pour n, alors pour l’élément xn+1 on a deux choix comme expliqué ci-dessus. Il en suit que si card(E) = n + 1, alors card(P(E)) = 2n · 2 = 2n+1 . ( ) n sous-ensembles à k éléments (k = 0, . . . n k où k = 0 correspond à l’ensemble vide). Par conséquent (voir aussi la formule du binôme de Newton, exercice 28), Corrigé 2. Il y a card(P(E)) = n ( ) ∑ n k=0 k = 2n . 2. Ensembles et Fonctions. Soit f : E → F une fonction et A, B ⊂ E. Montrer que (a) f [A ∩ B] ⊂ f [A] ∩ f [B], (b) f [A ∪ B] = f [A] ∪ f [B]. Donner un exemple où f [A ∩ B] ̸= f [A] ∩ f [B]. Corrigé. (a) Si x ∈ A ∩ B, alors f (x) ∈ f [A] et f (x) ∈ f [B], c’est-à-dire f (x) ∈ f [A] ∩ f [B]. (b) Si x ∈ A ∪ B, alors f (x) ∈ f [A] ∪ f [B]. Si y ∈ f [A] ∪ f [B], alors il existe x ∈ A ou x ∈ B, c’est-à-dire x ∈ A ∪ B tel que y = f (x) d’où l’affirmation. Soit A = {1, 2}, B = {2, 3} et f tels que f (1) = a, f (2) = b, f (3) = a, a ̸= b. Alors f [A] = f [B] = {a, b} et f [A ∩ B] = {b}. 3. Le cardinal. Soit E, F des ensembles finis. Montrer que (a) card(E) + card(F ) = card(E ∪ F ) + card(E ∩ F ) (principe d’exclusioninclusion) (b) card(E × F ) = card(E) · card(F ). CHAPITRE 1. NOTIONS DE BASE : NOMBRES, STRUCTURES ET FONCTIONS13 Corrigé 1. Si E ∩ F = ∅, alors le cardinal est additif : card(E) + card(F ) = card(E ∪ F ). Si E ∩ F ̸= ∅, écrire E, F, E ∪ F comme réunion d’ensembles disjoints 2 à 2 : E ∪ F = (E ∩ F ) ∪ (E \ F ) ∪ (F \ E), E = (E ∩ F ) ∪ (E \ F ), F = (E ∩ F )) ∪ (F \ E), d’où l’affirmation. Pour le produit cartésien, c’est la définition du produit cartésien comme ensemble de couples (voir aussi corrigé 2). Corrigé 2. On utilise des fonctions indicatrices en admettant les identités données au cours et ∑ card(E) = χE (x). x∈E Pour (a), il reste à prendre la somme sur les x ∈ E ∪ F ou sur un ensemble plus large dans χE (x) + χF (x) = χE∪F (x) + χE∩F (x). Pour (b), noter que card(E × F ) = ∑∑ χE (x)χF (y) = x∈E y∈F (∑ χE (x) )( ∑ x∈E ) χF (y) . y∈F 4. Axiomes. En utilisant les axiomes algébriques d’un corps K, montrer que l’élément neutre de l’addition 0 est unique. Corrigé Soit 0′ ∈ K un autre élément tel que 0′ + x = x pour tout x ∈ K, en particulier, 0′ + 0 = 0. D’autre part, 0 + x = x pour tout x ∈ K, en particulier, 0 + 0′ = 0′ . L’addition est commutative, i.e. 0′ + 0 = 0 + 0′ , donc 0′ = 0. q.e.d. 5. Axiomes. En utilisant les axiomes algébriques pour les nombres réels, montrer que pour tout x ∈ R on a : 0 · x = 0 et (−1) · x = −x. En déduire que (−1) · (−1) = 1. Corrigé Notons d’abord les axiomes algébriques. Soit x, y, z ∈ R. A1 x + (y + z) = (x + y) + z et x · (y · z) = (x · y) · z. A2 x + y = y + x et x · y = y · x. A3 Il existe un élément noté 0 tel que pour tout x : 0 + x = x. A4 Pour chaque x, il existe un élément noté −x tel que x + (−x) = 0. A5 Il existe 1 ̸= 0 tel que pour tout x : 1 · x = x. A6 Pour chaque x ̸= 0, il existe un élément noté x−1 tel que x · x−1 = 1. A7 x · (y + z) = x · y + x · z. CHAPITRE 1. NOTIONS DE BASE : NOMBRES, STRUCTURES ET FONCTIONS14 Montrons 0 · x = 0 (entre parenthèses l’axiome appliqué) : 0·x=0+0·x = (x + (−x)) + 0 · x (A3) (A4) = (−x + x) + 0 · x = −x + (x + 0 · x) (A2) (A1) = −x + (1 · x + 0 · x) = −x + (x · 0 + x · 1) = −x + (x · (0 + 1)) (A5) (A2) (A7) = −x + (x · 1) = −x + (1 · x) = −x + x (A3) (A2) = x + (−x) =0 (A5) (A2) (A4) Remarque : Les étapes (A2) peuvent être supprimées en appliquant directement la loi commutative lors des autres axiomes. Donc brièvement (exercice : noter les étapes comme ci-dessus) : x + (−1) · x = 1 · x + (−1) · x = (1 + (−1)) · x = 0 · x = 0 i.e. −x = (−1) · x et 1 = 1+0 = 1+0·(−1) = 1+(1+(−1))·(−1) = 1+(−1)+(−1)·(−1) = (−1)·(−1). 6. Axiomes. En utilisant les axiomes d’ordre pour les nombres réels et le résultat de l’exercice 5, montrer que pour tout x ̸= 0 on a : x2 := x · x > 0, i.e. le carré d’un nombre réel nonzéro est positif. Corrigé Si x > 0, alors x2 ≥ 0 est donc x2 > 0. Le cas x2 = 0 est exclu, car sinon on a x = 1 · x = (x−1 · x) · x = x−1 (·x · x) = (x−1 · 0) = 0 par l’exercice 5, d’où contradiction. Si x < 0, alors −x > 0 et 0 < (−x) · (−x) = (−1) · x · (−1) · x = (−1)2 · x2 = 1 · x2 = x2 en utilisant le résultat de l’exercice 5. 7. Axiomes. Soit a, b ∈ R, a ̸= 0. Montrer que l’équation ax + b = 0 admet b l’unique solution x = − . a CHAPITRE 1. NOTIONS DE BASE : NOMBRES, STRUCTURES ET FONCTIONS15 Corrigé. C’est une conséquence des axiomes d’ordre. ax + b = 0 est équivalent à ax + b ≤ 0 et 0 ≤ ax + b. Si 0 ≤ a, par les axiomes d’ordre 4 b et 5, la première inégalité est équivalente à x ≤ − , la deuxième inégalité a b est équivalente à − ≤ x, d’où l’affirmation par l’axiome 2. De même si a a ≤ 0. √ 8. Axiomes. Soit K√2 = {(a, b) := a + b 2 : a, b ∈ Q}. Montrer que K√2 (+, ·) est un corps où (a1 , b1 )+(a2 , b2 ) = (a1 +a2 , b1 +b2 ), (a1 , b1 )·(a2 , b2 ) = (a1 ·a2 +2b1 ·b2 , a2 b1 +a1 b2 ). Corrigé. Les lois associative, commutative et distributive sont une conséquence des lois dans Q, donc on ne donne pas de détails. Pour l’addition, l’élément neutre est (0, 0) et pour la multiplication (1, 0). L’inverse additif de (a, b) ( −b ) a est (−a, −b) et l’inverse multiplicatif est 2 , 2 . Noter que 2 a − 2b a − 2b2 2 2 a − 2b ̸= 0 si (a, b) ̸= (0, 0). Pourquoi ? 9. Développement décimal. Montrer qu’un nombre réel est rationnel si et seulement si son développement décimal est périodique. Corrigé Commenons par montrer que tout nombre rationnel d = pq admet un développement décimal périodique. Sans perte de généralité, on peut supposer p < q (pourquoi ?). La forme décimale de d s’obtient par division euclidienne : d = pq = 0, a1 a2 a3 a4 · · · , où chaque division successive donne la décimale ai suivante ainsi qu’un reste ri . Par définition du reste, ri est un entier satisfaisant ri < n. Donc après n divisions, au moins deux restes rj et rk seront égaux avec j < k. Autrement dit, le processus de division devient périodique au moins à partir de la décimale aj . Cette preuve indique aussi que la taille de la période est au plus n. Pour la réciproque, considérons un nombre réel de développement périodique d = b1 b2 · · · bm , c1 c2 · · · cn a1 a2 · · · au , et montrons qu’il est rationnel. Etant donné que b1 b2 · · · bm , c1 c2 · · · cn est clairement rationnel, il suffit de se restreindre au nombre r = 0, a1 a2 · · · au . En posant s = a1 a2 · · · au , on voit que 10u r − r = a1 a2 · · · au , a1 a2 · · · au − 0, a1 a2 · · · au = s s ⇒r= u ∈Q 10 − 1 10. Relation d’équivalence. On rappelle la relation d’équivalence dans Z × ′ Z\{0} qui définit l’ensemble Q des rationnels : pq ∼ pq′ si pq ′ = p′ q. Soit a, a′ , c, c′ ∈ Z et b, b′ , d, d′ ∈ Z∗ tels que (a) (b) a b a b + · c d c d ∼ ∼ ′ a b′ ′ a b′ · + ′ c d′ ′ c d′ a b ∼ a′ b′ et c d ∼ c′ d′ . Montrer que CHAPITRE 1. NOTIONS DE BASE : NOMBRES, STRUCTURES ET FONCTIONS16 Corrigé ′ ′ ′ ′ c (a) Il faut montrer que ad+bc ∼ a dc′+b . Par hypothèse, on a que ab′ = bd d′ ′ ′ ′ ′ ′ a b et cd = dc . Donc (ad + bc)b d = (ab′ )(dd′ ) + (bb′ )(cd′ ) = (a′ b)(dd′ ) + (bb′ )(c′ d) = (a′ d′ + b′ d′ )bd. ′ ′ ac ′ ′ (b) Il faut montrer que ac bd ∼ b′ d′ . Par hypothèse, on a que ab = a b et cd′ = dc′ . Donc (ac)(b′ d′ ) = (ab′ )(cd′ ) = (a′ b)(c′ d) = (a′ c′ )(bd). 11. Nombres premiers I. Montrer que tout nombre naturel n > 1 s’écrit de manière unique comme produit de nombres premiers : n= m ∏ pki i , p1 < p 2 < · · · < p m , ki ∈ N∗ i=1 Idée : raisonner par récurrence pour prouver l’existence de la décomposition en nombre premiers. Pour l’unicité, utiliser le lemme d’Euclide qui dit que si un nombre premier p divise un produit d’entiers ab, alors il divise a ou il divise b. Corrigé (a) Existence de la décomposition. Si n = 2, alors la proposition est vraie car 2 est premier. Supposons que l’énoncé est vrai pour tout entier 2 ≤ k ≤ n et étudions n + 1. Si n + 1 est un nombre premier, alors la proposition est vérifiée. Si n+1 n’est pas premier, alors il est divisible par un entier supérieur à 1 et donc n + 1 = ab avec 1 < a, b ≤ n. Par hypothèse de récurrence, a et b s’écrivent comme produits de nombres premiers, donc n + 1 = ab est aussi un produit de nombre premiers. (b) Unicité. Supposons que n s’écrive comme produit de nombres premiers de deux manières différentes (ici les pi , qi ne sont pas forcément différents) : n = p1 p2 · · · pr = q1 q2 · · · qs . On va montrer que r = s et que les deux expressions diffèrent simplement par une permutation des facteurs. Par le lemme d’Euclide, p1 doit diviser un des qj . Mais vu que qj est premier cela implique que p1 = qj . On divise ensuite n par p1 et on fait le même raisonnement pour p2 et ainsi de suite jusqu’à pr . On en déduit que r ≤ s et qu’à chaque pi correspond un qj = pi . En suivant le même processus en considérant q1 , q2 , · · · , on voit que s ≤ r. Donc s = r et les qj sont un simple réarrangement des pi . 12. Nombres premiers II. Montrer qu’il existe une infinité de nombres premiers. Corrigé Par l’absurde, supposons qu’il existe un nombre fini n de nombres premiers. On les note p1 , p2 , · · · pn . On construit le nombre N = p1 p2 · · · pn + 1 et on sait par l’exercice 11 qu’il est divisible par un nombre premier. Il existe donc un pi qui divise N . Mais il est clair que pi divise aussi p1 p2 · · · pn , et par conséquent la différence N − p1 p2 · · · pn = 1 est aussi divisible par pi . Mais par définition pi > 1, d’où la contradiction. CHAPITRE 1. NOTIONS DE BASE : NOMBRES, STRUCTURES ET FONCTIONS17 13. Calcul des fonctions composées. Pour les deux fonctions f, g : R → R définies respectivement par { x + 3 si x ≥ 0, f (x) = x2 si x < 0 { 2x + 1 g(x) = x et si x ≥ 3, si x < 3, calculer g ◦ f et f ◦ g. Corrigé. 2x + 7 g ◦ f (x) = g(f (x)) = x2 2 2x + 1 si x ≥ 0, √ si − 3 < x < 0 √ si x ≤ − 3 car si x √ ≥ 0, alors f (x) = x + 3 ≥ 3 et g(f (x)) = 2f (x) +√1, et si x ∈] − 3, 0[, alors 0 < f (x) < 3 et g(f (x)) = f (x), et si x ≤ − 3, alors f (x) = x2 ≥ 3 et g(f (x)) = 2f (x) + 1. 2x + 4 si x ≥ 3, f ◦ g(x) = f (g(x)) = x + 3 si 0 ≤ x < 3 2 x si x < 0 car si x ≥ 3, alors g(x) = 2x + 1 ≥ 0 et f (g(x)) = g(x) + 3, et si 0 ≤ x < 3, alors g(x) = x ≥ 0 et f (g(x)) = g(x) + 3, et si x < 0, alors g(x) = x < 0 et f (g(x)) = g(x)2 . 14. Propriétés des fonctions I. Montrer que la fonction f : N × N → N∗ définie par f (m, n) = 2m (2n + 1) est bijective. En déduire une bijection entre N × N et N et entre N × N∗ et N. Corrigé. On commence par montrer que la fonction est injective. Soit (m1 , n1 ), (m2 , n2 ) ∈ N × N tels que f (m1 , n1 ) = f (m2 , n2 ) ou autrement dit, 2m1 (2n1 + 1) = 2m2 (2n2 + 1). On voit que m1 = m2 . En effet, si m1 ̸= m2 (on suppose sans perte de généralité m1 > m2 ), alors on a 2m1 −m2 (2n1 + 1) = 2n2 + 1 et donc 2n2 + 1 devrait être divisible par 2 ce qui est impossible vu qu’il s’agit d’un nombre impair. Ensuite vu que m1 = m2 , on a directement 2n1 + 1 = 2n2 + 1 et ainsi n1 = n2 , ce qui prouve l’injectivité. On montre maintenant la surjectivité. Soit N ∈ N∗ . Si N est impair, alors on choisit m = 0 et n = N 2−1 ∈ N qui vérifient f (0, N 2−1 ) = N . Si N est pair alors on le divise par 2 et on pose N1 = N2 ∈ N. Si N1 est pair, on continue le processus jusqu’à ce que Nk = 2Nk soit impair (remarquer CHAPITRE 1. NOTIONS DE BASE : NOMBRES, STRUCTURES ET FONCTIONS18 que pour tout N il existe un k tel que Nk soit impair). On pose ensuite n = Nk2−1 ∈ N et on vérifie bien que f (k, Nk2−1 ) = N . Par analogie, on voit que g : N×N → N définie par g(m, n) = 2m (2n+1)−1 est aussi une bijection. De même, h : N × N∗ → N∗ définie par h(m, n) = 2m (2n − 1) est aussi bijective. 15. Propriétés des fonctions II. Soit une fonction bijective g : N → Q+ telle que g(0) = 0. Montrer que g n’est pas croissante. Corrigé. Soit g(1) = r ∈ Q+ . Vu que g est injective, on a r ̸= 0 et donc r > 0. On considère maintenant le rationnel 2r ∈ Q+ . Vu que g est surjective, il existe n ∈ N, n ≥ 2, tel que g(n) = 2r . On a donc 1 < n et g(1) > g(n), ce qui prouve que g n’est pas croissante. 16. Propriétés des fonctions III. Montrer que la fonction f : N → Z définie par { n si n est pair, f (n) = 2 n+1 si n est impair − 2 est bijective. Donner f −1 . Corrigé. On commence par montrer l’injectivité. Soit n, m ∈ N tels que f (n) = f (m). Si n est pair, f (n) = n2 ≥ 0 et donc m doit être pair pour satisfaire f (m) ≥ 0. Ainsi f (m) = m 2 et on conclut que m = n. Si n est impair, on montre par le même raisonnement que n = m. Cela prouve l’injectivité. Pour la surjectivité, soit N ∈ Z. Si N ≥ 0, on a que n = 2N ∈ N et que n est pair, donc f (n) = N . Si N < 0, on a que n = −1 − 2N ∈ N et que n est impair, donc f (n) = N . Cela prouve la surjectivité. La démonstration pour la surjectivité nous donne directement la forme de la fonction réciproque f −1 : Z → N { 2n si n ≥ 0, f −1 (n) = −1 − 2n si n < 0. 17. Propriétés des fonctions IV*. Montrer que la fonction f : N × N → N définie par (m + n)(m + n + 1) +m f (m, n) = 2 est bijective. Corrigé. On commence par montrer l’injectivité. Soit (m1 , n1 ), (m2 , n2 ) ∈ N × N tels que f (m1 , n1 ) = f (m2 , n2 ). Sans perte de généralité, on peut supposer m1 ≥ m2 . On doit donc avoir n1 ≤ n2 (sinon on trouve que CHAPITRE 1. NOTIONS DE BASE : NOMBRES, STRUCTURES ET FONCTIONS19 f (m1 , n1 ) > f (m2 , n2 )). On peut donc introduire trois nouvelles variables a = m2 + n1 , k = m1 − m2 et l = n2 − n1 avec a, k, l ∈ N et on obtient : f (m1 , n1 ) = f (m2 , n2 ) ⇒ f (m2 + k, n1 ) = f (m2 , n1 + l) ⇒ (m2 + n1 + k)(m2 + n1 + k + 1) + 2k = (m2 + n1 + l)(m2 + n1 + l + 1) ⇒ (a + k)(a + k + 1) + 2k = (a + l)(a + l + 1) On montre maintenant que cette équation est satisfaite seulement si k = l = 0. En effet, si on suppose que k > l, alors le membre de gauche est clairement strictement supérieur au membre de droite. Si on suppose que k < l, alors on a l ≥ k + 1 et on conclut que le membre de droite est strictement supérieur au membre de gauche car (a+l)(a+l +1) ≥ (a+k +1)(a+k +1+1) = (a+k)(a+k +1)+2k +2a+2 Il reste seulement le cas l = k et on voit que l’équation est satisfaite seulement si 2k = 0. Autrement dit, k = l = 0 et donc (m1 , n1 ) = (m2 , n2 ), ce qui prouve l’injectivité. On démontre la surjectivité par récurrence. Cette propriété est vraie pour N = 0, car f (0, 0) = 0. Supppons qu’elle soit vraie pour N : ∃i, j ∈ N t.q. N = f (i, j). La clé est de s’apercevoir que { f (m, 0) + 1 = f (0, m + 1) ∀m ∈ N, f (m, n) + 1 = f (m + 1, n − 1) si n ≥ 1 Autrement dit, si j = 0 alors N + 1 = f (0, i + 1), tandis que si j ≥ 1 alors N + 1 = f (i + 1, j − 1). Cela prouve la surjectivité. 18. Fonctions des ensembles I. Soit A ⊂ R et χA sa fonction indicatrice (voir cours). On note Ac = R \ A le complementaire de A. Vérifier que χAc (x) = 1 − χA (x). Soit A, B ⊂ R. Vérifier que χA (x) · χB (x) = χA∩B (x) et χA (x) + χB (x) = χA∪B (x) + χA∩B (x). Conclure que ( )( ) 1 − χA (x) 1 − χB (x) = 1 − χA∪B (x). Interpréter cette identité. Corrigé. Les vérifications ont été présentées en cours. Le principe d’inclusionexclusion χA (x) + χB (x) = χA∪B (x) + χA∩B (x). s’écrit en utilisant χA (x) · χB (x) = χA∩B (x) comme suit : χA (x) + χB (x) = χA∪B (x) + χA (x) · χB (x). CHAPITRE 1. NOTIONS DE BASE : NOMBRES, STRUCTURES ET FONCTIONS20 ou ( )( ) 1 − χA (x) 1 − χB (x) = 1 − χA∪B (x). C’est la loi de de Morgan : ( )c Ac ∩ B c = A ∪ B . 19. Fonctions des ensembles II - principe d’exclusion-inclusion. Soit A1 , . . . , An ⊂ R. Montrer par récurrence que 1 − χA1 ∪...∪An (x) = n ∏ ( ) 1 − χAk (x) k=1 Corrigé. L’identité est vraie pour n = 1 (évident) et n = 2 (par l’exercice précédent). La conclusion ”n → n + 1” : en utilisant l’identité pour n = 2 on a ( )( ) 1 − χA1 ∪...∪An ∪An+1 (x) = 1 − χA1 ∪...∪An 1 − χAn+1 (x) n ∏ ( )( ) = 1 − χAk (x) 1 − χAn+1 (x) k=1 = n+1 ∏ ( ) 1 − χAk (x) . k=1 20. La progression géométrique. Montrer que pour tout x, y ∈ R et tout entier positif n : xn − y n = (x − y) · n−1 ∑ xn−k−1 y k k=0 En déduire la somme d’une progression géométrique, à savoir pour tout réel a ̸= 1 et tout entier positif n : n ∑ ak = k=0 1 − an+1 . 1−a Corrigé. La relation est également démontrée dans le resumé du cours avec x = a et y = b. Appelons cette relation R(n). Pour n = 1, nous avons an − bn = a − b et (a − b) · n−1 ∑ k=0 an−k−1 bk = (a − b) · 0 ∑ a1−k−1 bk = (a − b) · a0 b0 = a − b k=0 Par conséquent, R(1) est vraie. Pour démontrer que R(n) implique R(n+1) nous écrivons an+1 − bn+1 comme suit : an+1 − bn+1 = an+1 − abn + abn − bn+1 = a(an − bn ) + (a − b)bn CHAPITRE 1. NOTIONS DE BASE : NOMBRES, STRUCTURES ET FONCTIONS21 Nous utilisons ensuite la relation R(n). Donc an+1 − bn+1 = a · (a − b) · n−1 ∑ an−k−1 bk + (a − b)bn k=0 = (a − b) · n−1 ∑ an+1−k−1 bk + (a − b)bn k=0 Notant que bn = ∑n k=n an+1−k−1 bk , nous obtenons la relation R(n + 1) : an+1 − bn+1 = (a − b) · ∑ ( n−1 an+1−k−1 bk + k=0 n ∑ an+1−k−1 bk ) k=n = (a − b) · n+1−1 ∑ an+1−k−1 bk . k=0 Posons ensuite x = 1 et y = a et remplaçons n par n + 1. Alors la relation s’écrit comme suit : 1n+1 − an+1 = (1 − a) · n+1−1 ∑ 1n+1−k−1 ak k=0 i.e. 1 − an+1 = (1 − a) · n ∑ ak k=0 pour tout a. Pour obtenir l’affirmation, on doit diviser les deux membres de cette relation par 1 − a. Donc il faut supposer que a ̸= 1. 21. Montrer que 12341234 − 1 est divisible par 1233. Corrigé. Par l’exercice 20, nous avons 12341234 − 1 = 1233 · 1233 ∑ 1234k . k=0 La somme est une somme de nombres naturels et par conséquent 12341234 − 1 est divisible par 1233. 22. Inégalité de Young. Montrer que pour tout entier positif n et tout a, b > 0 : b(bn − an ) − nan (b − a) ≥ 0. En déduire l’inégalité de Young pour tout x, y > 0 : n+1 xy ≤ xn+1 ny n + . n+1 n+1 CHAPITRE 1. NOTIONS DE BASE : NOMBRES, STRUCTURES ET FONCTIONS22 Corrigé. Avec la progression géométrique (voir exercice 20), on a : ( n−1 ) ∑ bn−k ak − nan b(bn − an ) − nan (b − a) = (b − a) · k=0 ( n−1 ∑ ) bn−k − n an−k k=0 ) n−1 ∑ ( bn−k n = (b − a)a · −1 an−k = (b − a)an · k=0 ≥0 puisque les deux facteurs ont toujours le même signe. En évaluant les produits, cette inégalité signifie que bn+1 + nan+1 − (n + 1)an b ≥ 0. En posant a = y 1/n et b = x, nous obtenons l’inégalité de Young. 23. Une progression arithmétique. Montrer que pour tout entier positif n: n ∑ n(n + 1) k= . 2 k=1 Corrigé. Nous donnons deux démonstrations : Démonstration 1 - par récurrence. Pour n = 1, la relation est vraie. Si la relation est vraie pour un n donné, elle est aussi vraie pour n + 1 car n+1 ∑ k=1 k= n ∑ k + (n + 1) = k=1 n(n + 1) (n + 1)(n + 2) + (n + 1) = . 2 2 Démonstration 2 - par changement d’indice. Soit ak ∈ R et k = 1, ..., n. Le changement d’indice j = n + 1 − k dans la somme n ∑ ak k=1 donne n ∑ ak = k=1 et donc n ∑ k=1 n ∑ an+1−j = j=1 ak = 1 2 n ∑ an+1−k . k=1 (∑ n ) (ak + an+1−k ) . k=1 Par conséquent, ( n ( n ) ) n ∑ 1 ∑ n(n + 1) 1 ∑ . (k + n + 1 − k) = (n + 1) = k= 2 2 2 k=1 k=1 k=1 CHAPITRE 1. NOTIONS DE BASE : NOMBRES, STRUCTURES ET FONCTIONS23 24. La somme de carrés d’entiers. Montrer que pour tout entier positif n: n ∑ n(n + 1)(2n + 1) k2 = . 6 k=1 En déduire la somme suivante : 1000 ∑ (k + 1)(2k + 3). k=0 Corrigé. Pour n = 1, la relation est vraie. Si la relation est vraie pour un n donné, elle est aussi vraie pour n + 1 car n+1 ∑ k2 = k=1 n ∑ k 2 +(n+1)2 = k=1 Ensuite, en utilisant n(n + 1)(2n + 1) (n + 1)(n + 2)(2(n + 1) + 1) +(n+1)2 = . 6 6 n ∑ k=1 k= n(n + 1) . 2 on a pour tout n n ∑ (k + 1)(2k + 3) = k=0 Donc n(n + 1)(2n + 1) 5n(n + 1) (n + 1)(n + 2)(4n + 9) + +3(n+1) = 3 2 6 1000 ∑ (k + 1)(2k + 3) = 670172503. k=0 25. La somme alternée de carrés d’entiers. Montrer par récurrence que pour tout n ∈ N n ∑ n(n + 1) (−1)n−k k 2 = 2 k=0 Corrigé. La formule est vraie pour n = 0. Supposons qu’elle soit vrai pour un n ∈ N. On doit montrer que ceci implique qu’elle est vraie pour n + 1, i.e. n+1 ∑ (n + 1)(n + 2) (−1)n+1−k k 2 = 2 k=0 Alors n+1 ∑ k=0 (−1)n+1−k k 2 = n ∑ (−1)n+1−k k 2 + (n + 1)2 k=0 = (−1) n ∑ (−1)n−k k 2 + (n + 1)2 k=0 n(n + 1) =− + (n + 1)2 2 (n + 1)(n + 2) = . 2 par hypothèse de récurrence CHAPITRE 1. NOTIONS DE BASE : NOMBRES, STRUCTURES ET FONCTIONS24 26. Une inégalité pour la factorielle. Montrer qu’il existe n0 ∈ N tel que pour tout n > n0 : n! > 2n . Donner le plus petit n0 possible. Corrigé. L’inégalité est vraie pour n = 4 (24 > 16). Supposons donc qu’elle soit vraie pour un n ≥ 4. Alors : (n + 1)! = (n + 1) · n! > 2 · n! > 2n+1 . Donc n0 = 3. 27. La somme de cubes d’entiers. Pour tout entier positif n, donner n ∑ k3 k=1 Idée : appliquer l’identité n ∑ k=1 ak = n ∑ an+1−k k=1 et les résultats des exercices 23 et 24. Corrigé. n ∑ k=1 1∑ 3 k + (n + 1 − k)3 2 n k3 = k=1 n 1∑ = (n + 1)3 − 3(n + 1)2 k + 3(n + 1)k 2 2 k=1 ) 1( 3 1 = (n + 1)3 n − (n + 1)3 n + (n + 1)2 (2n + 1)n 2 4 2 (n + 1)2 n2 = 4 28. La formule du binôme de Newton. Evidemment ( ) ( ) n! n! n n + + = k−1 k (k − 1)!(n + 1 − k)! k!(n − k)! ( ( ) ) ( ) k n+1−k n+1 n+1 n+1 = + = k k k n+1 n+1 On démontre la formule du binôme de Newton par récurrence. Elle est vraie pour n = 0 (ou n = 1). Ensuite CHAPITRE 1. NOTIONS DE BASE : NOMBRES, STRUCTURES ET FONCTIONS25 (x + y)n+1 = x(x + y)n + y(x + y)n n ( ) n ( ) ∑ n k+1 n−k ∑ n k n+1−k x y = x y + k k k=0 = n+1 ∑( l=1 k=0 ) n ( ) ∑ n n k n+1−k l n+1−l xy + x y l−1 k k=0 par le changement d’indice k + 1 = l. Combiner ensuite les deux sommes pour montrer le résultat. (a) Choisir x = y = 1. (b) Raisonnons par l’absurde. Supposons qu’il existe un entier n > 1 et trois entiers naturels a, b, c vérifiant 0 < a ≤ b < n et an + bn = cn . Alors c > b car cn > bn . Donc c ≥ b + 1 (b, c sont des entiers). Par la formule du binôme de Newton, nous avons (on estime la somme - qui a au moins trois membres car n > 1 - par les deux derniers membres, c’est pourquoi on a l’inégalité stricte) cn ≥ (b + 1)n > bn + nbn−1 et par l’hypothèse b < n que cn = an + bn ≤ bn + bn < bn + nbn−1 . D’où la contradiction. 29. Sommes téléscopiques I. La relation est vraie pour n = 0. Pour conclure noter que f (n+2)−f (0) = f (n+2)−f (n+1)+ n ∑ ∑( ( ) n+1 ) f (k+1)−f (k) = f (k+1)−f (k) . k=0 k=0 (a) En posant f (n) = a pour un a ∈ R, a ̸= 1, on a n an+1 − 1 = = n ∑ ( k+1 ) a − ak k=0 n ∑ (a − 1)ak k=0 = (a − 1) n ∑ ak k=0 d’où la formule désirée. (b) Avec f (n) = n2 , nous obtenons (n + 1)2 − 0 = = n ∑ ( ) (k + 1)2 − k 2 k=0 n ∑ (2k + 1) k=0 = (n + 1) + 2 n ∑ k=0 k CHAPITRE 1. NOTIONS DE BASE : NOMBRES, STRUCTURES ET FONCTIONS26 d’où la formule désirée de l’exercice 23. Noter que par la deuxième équation, la somme de n premiers nombres impairs est toujours un carré parfait. (c) Si a = 1, c’est une progression arithmétique comme à l’exercice 23. En posant f (n) = nan pour un a ∈ R, a ̸= 1, on a n+1 (n + 1)a n ∑ ( ) (k + 1)ak+1 − kak = k=0 n ∑ = ak+1 + k=0 n ∑ =a n ∑ (a − 1)kak k=0 ak + (a − 1) k=0 n ∑ kak = k=0 n ∑ kak k=0 nan+2 − (n + 1)an+1 + a . (a − 1)2 30. Sommes téléscopiques II. Pour x = 0 la somme vaut n + 1. Donc nous supposons x ̸= 0. Par l’exercice 29 et en utilisant l’identité sin α − sin β = 2 cos α+β α−β sin , 2 2 nous avons sin((n + 1 + a)x) − sin(ax) = n ∑ sin((k + 1 + a)x) − sin((k + a)x) k=0 (2k + 1 + 2a)x x∑ cos . 2 2 n = 2 sin k=0 En posant a = − 12 nous obtenons n ∑ cos kx = k=0 = sin((n + 12 )x) − sin(− x2 ) 2 sin x2 (n+1)x cos( nx ) 2 ) sin( 2 x sin 2 31. Un produit fini. Montrer que pour tout entier positif n : n ∏ ( k=1 1+ (n + 1)n 1 )k = . k n! Corrigé. La relation est vraie pour n = 1. Si la relation est vraie pour un n donné, elle est aussi vraie pour n + 1 car n+1 ∏ k=1 ( 1+ (n + 1)n ( 1 )n+1 (n + 2)n+1 1 )k = · 1+ = . k n! n+1 (n + 1)! CHAPITRE 1. NOTIONS DE BASE : NOMBRES, STRUCTURES ET FONCTIONS27 32. L’inégalité de Bernoulli. Montrer l’inégalité de Bernoulli pour tout x ∈ R+ et tout entier positif n : (1 + x)n ≥ 1 + nx. Corrigé Nous donnons trois démonstrations : Corrigé 1 - par la formule du binôme de Newton. du binôme de Newton, on a pour tout x ≥ 0 : (1+x)n = n ( ) ∑ n k=0 k xk = 1 ( ) ∑ n k=0 k xk + n ( ) ∑ n k=2 k xk ≥ Par la formule 1 ( ) ∑ n k=0 k xk = 1+nx Corrigé 2 - par récurrence. Evidemment pour n = 1 l’inégalité de Bernoulli est vraie. Supposons alors que (1 + x)n ≥ 1 + nx. Alors pour tout x ≥ 0 (1+x)n+1 = (1+x)n (1+x) ≥ (1+nx)(1+x) = 1+(n+1)x+nx2 ≥ 1+(n+1)x. Noter que cette démonstration montre que l’inégalité de Bernoulli est même vraie sous l’hypothèse plus faible x > −1 (au lieu de seulement x ≥ 0). Corrigé 3 - par progression géométrique. Par l’exercice 20, nous trouvons en posant a = 1 + x pour tout n ≥ 0 et tout x ≥ 0 que (1 + x)n − 1 = (1 + x − 1) · n−1 ∑ (1 + x)k ≥ x · k=0 n−1 ∑ 1k = nx. k=0 33. Extension de l’inégalité de Bernoulli. Montrer l’inégalité suivante pour tout x ∈ R+ et tout entier positif n : (1 + x)n ≥ 1 + nx + n(n − 1) 2 x . 2 Corrigé Nous donnons deux démonstrations : Corrigé 1 - par la formule du binôme de Newton. du binôme de Newton, on a pour tout x ≥ 0 : (1+x)n = n ( ) ∑ n k=0 k xk = 2 ( ) ∑ n k=0 k xk + n ( ) ∑ n k=3 k xk ≥ Par la formule 2 ( ) ∑ n k=0 k xk = 1+nx+ n(n − 1) 2 x 2 CHAPITRE 1. NOTIONS DE BASE : NOMBRES, STRUCTURES ET FONCTIONS28 Corrigé 2 - par récurrence. Evidemment pour n = 1 l’inégalité est vraie. Supposons alors que (1 + x)n ≥ 1 + nx + n(n − 1) 2 x 2 Alors pour tout x ≥ 0 n(n − 1) 2 x )(1 + x) 2 n(n + 1) 2 n(n − 1) 3 x + x = 1 + (n + 1)x + + 2 2 n(n + 1) 2 ≥ 1 + (n + 1)x + x . 2 (1 + x)n+1 = (1 + x)n (1 + x) ≥ (1 + nx + 34. L’inégalité de Cauchy-Schwarz I. Nous avons (∑ )2 ∑ n n ∑ n xk yk xl yl xk yk = k=1 = = ≤ k=1 l=1 n ∑ n ∑ 1 2 2 1 2 2 1 x y + xl yk − (xk yl − xl yk )2 2 k l 2 2 k=1 l=1 n n ∑ ∑ 2 yk2 − xk k=1 k=1 n n ∑ ∑ yk2 . x2k k=1 k=1 1 ∑∑ (xk yl − xl yk )2 2 n n k=1 l=1 35. L’inégalité de Cauchy-Schwarz II *. Pour n = 1 nous avons (∑ )2 n n n ∑ ∑ 2 2 2 yk2 . xk yk = x1 y1 = xk k=1 k=1 k=1 Donc l’inégalité de Cauchy-Schwarz est vraie pour n = 1. Supposons l’inégalité de Cauchy-Schwarz pour un n donné, alors )2 ( )2 ( n+1 n ∑ ∑ xk yk = xn+1 yn+1 + xk yk k=1 = (∑ n )2 xk yk k=1 k=1 + 2xn+1 yn+1 ∑n n ∑ 2 xk yk + x2n+1 yn+1 . k=1 L’inégalité de Cauchy-Schwarz pour k=1 xk yk nous donne (∑ )2 ∑ n n n ∑ xk yk ≤ x2k yk2 k=1 et 2xn+1 yn+1 n ∑ k=1 k=1 v v u n u n u∑ u∑ 2 t xk yk ≤ 2|xn+1 yn+1 | xk t yk2 k=1 k=1 ≤ x2n+1 n ∑ k=1 2 yk2 + yn+1 k=1 n ∑ k=1 x2k CHAPITRE 1. NOTIONS DE BASE : NOMBRES, STRUCTURES ET FONCTIONS29 en utilisant également le fait que 2ab ≤ a2 + b2 pour tout couple de réels a, b. Par conséquent, ( n+1 ∑ )2 xk yk ≤ k=1 = n ∑ x2k n ∑ k=1 k=1 n+1 ∑ n+1 ∑ x2k k=1 yk2 + x2n+1 n ∑ 2 yk2 + yn+1 k=1 n ∑ 2 x2k + x2n+1 yn+1 k=1 yk2 . k=1 36. L’inégalité des moyennes géométriques et arithmétiques I *. Soit x1 , . . . , xn ∈ R+ dont le produit vaut 1. Montrer que n≤ n ∑ xk . k=1 Corrigé. On démontre l’inégalité par récurrence. Pour n = 1, on a x1 = 1 et l’inégalité est vraie. Supposons maintenant que cette inégalité est vraie pour un n et tous les x1 , . . . , xn ∈ R+ dont le produit vaut 1. Soit x1 , . . . , xn , xn+1 ∈ R+ dont le produit vaut 1. On peut supposer que les xk sont ordonnés i.e. x1 ≤ x2 ≤ . . . ≤ xn ≤ xn+1 . En particulier, x1 ≤ 1 et xn+1 ≥ 1 (sinon le produit ne peut pas être égal à 1). On pose yk = xk si 2 ≤ k ≤ n et y1 = x1 xn+1 . Alors le produit des yk vaut 1 et par hypothèse 0≤ n ∑ yk − n = k=1 n+1 ∑ xk + x1 xn+1 − x1 − xn+1 − n k=1 = n+1 ∑ xk + (1 − x1 )(1 − xn+1 ) − (n + 1) k=1 ≤ n+1 ∑ xk − (n + 1) k=1 car (1 − x1 )(1 − xn+1 ) ≤ 0. 37. L’inégalité des moyennes géométriques et arithmétiques II*. Soit a1 > 0, . . . , an > 0. Montrer que leur moyenne géométrique est inférieure à leur moyenne arithmétique. Autrement dit, (∏ )1/n n n 1∑ ak ak . ≤ n k=1 k=1 Corrigé 1. Notons Gn la moyenne géométrique et An la moyenne arithmétique de a1 > 0, . . . , an > 0. Soit xk = ak > 0 pour k = 1, . . . , n. Gn CHAPITRE 1. NOTIONS DE BASE : NOMBRES, STRUCTURES ET FONCTIONS30 Evidemment n ∏ xk = k=1 Gn = 1. Gn Par l’exercice précédent 1∑ An . xk = n Gn n 1≤ k=1 Corrigé 2 - par récurrence. Pour k = 1, . . . , n + 1 notons Gk la moyenne géométrique et Ak la moyenne arithmétique de a1 > 0, . . . , ak > 0. L’inégalité est vraie pour n = 1 car G1 = a1 = A1 . Sous l’hypothèse qu’elle soit vraie pour n, nous avons An+1 = an+1 nAn an+1 nGn + ≥ + . n+1 n+1 n+1 n+1 En appliquant l’inégalité de Young (voir exercice 22) nous obtenons 1 n n+1 An+1 ≥ an+1 · Gnn+1 = Gn+1 . 38. Nombres rationnels et irrationels* (a) Montrer qu’il y a une infinité de rationnels entre deux irrationnels distincts. (b) Montrer qu’il y a une infinité d’irrationnels entre deux rationnels distincts. Corrigé (a). Soit a, b, a < b deux nombres irrationnels. Par l’axiome d’Archimède (voir cours), il existe un n ∈ N tel que n(b − a) > 1. Par conséquent, pour tout m ≥ n on a m(b − a) > 1 ou b> ma + 1 . m On a une infinité de rationnels rm définis par rm = [ma + 1] m satisfaisant b> ma + 1 [ma + 1] [ma] + 1 ma ≥ = rm = > = a. m m m m Corrigé (b). Soit a, b, a < b deux nombres rationnels. On construit explicitement une infinité d’irrationnels entre a et b. On sait que 0 < √ 2 − 1 < 1. Par conséquent √ 2−1 0< <1 n CHAPITRE 1. NOTIONS DE BASE : NOMBRES, STRUCTURES ET FONCTIONS31 pour tout entier positif n. Les nombres xn définis par √ 2−1 xn = a + (b − a) n sont des nombres irrationnels (car a et b sont des rationnels) entre a et b. 39. Infimum et Supremum. Donner le supremum et l’infimum des ensembles suivants : (a) A = {x ∈ Q : x2 < 2.25}. Noter que A = {x ∈ Q : −1.5 < x < 1.5} d’où inf A = −1.5, sup A = −1.5. (b) B = {x ∈ Q : ax < 1} où a ∈ R∗ := R \ {0} : Si a < 0 et a ∈ Q, alors ax < 1 ⇔ x > 1/a d’où inf B = 1/a, sup B = +∞. Si a < 0 et a ∈ R \ Q (c’est-à-dire a irrationnel), inf B n’est pas un nombre rationnel donc n’existe pas, sup B = +∞. Remarque. Pour voir que l’infimum n’est pas un nombre rationnel on peut procéder comme suit. Supposons b = inf B ∈ Q. Alors b ̸= 1/a. Si b > 1/a, alors par la proposition 1.5.4 il existe un rationnel entre les deux qui est donc dans B d’où la contradiction. Si b < 1/a, alors de par la proposition 1.5.4 il existe un rationnel b′ entre les deux qui est un minorant de B mais plus grand que b d’où la contradiction. En fait si on on regarde B comme sous-ensemble de R, alors 1/a = inf B. Si a > 0 et a ∈ Q, alors ax < 1 ⇔ x < 1/a d’où inf B = −∞, sup B = 1/a. Si a > 0 et a ∈ R \ Q (c’est-à-dire a irrationnel), sup B n’est pas un nombre rationnel donc n’existe pas, inf B = −∞. (c) C = {x ∈ Q : x2 + 3x ≤ 4} : x2 + 3x ≤ 4 ⇔ (x − 1)(x + 4) ≤ 0 d’où inf C = −4, sup C = 1. (d) D = {x ∈ R : x4 ≤ a4 } où a ∈ R : inf D = −|a|, sup D = |a|. 1 (e) E = {x ∈ R : x = (−1)n + n+1 , n ∈ N} : inf E = −1 puisque −1 est un minorant et il n’y a pas un minorant m > −1 puisque par l’axiome d’Archimède il existe un entier positif n (et on prend un entier impair) tel que (n + 1)(m − 1) > 1 d’où 1 1 = −1 + < −1 + (m − 1) = m. n+1 n+1 On a trouvé un élément plus petit que le minorant m donc contradiction. On a sup E = 2 (prendre n = 0 et noter que 1/(n + 1) est décroissante). 1 , n ∈ N} ∩ R : inf F = 0 (valeur pour n = 1), (f) F = {(−0.5)n + n+1 sup F = 2 (valeur pour n = 0) les autres éléments sont positifs. (−1)n + 40. Nonexistence des solutions rationnelles. (a) Montrer que l’équation x2 = 5 n’admet pas de solutions rationnelles. CHAPITRE 1. NOTIONS DE BASE : NOMBRES, STRUCTURES ET FONCTIONS32 Démonstration. On suit la démonstration de la proposition 1.5.1. (les petites modifications sont en gras). Supposons qu’il existe x = pq avec p, q ∈ Z+ tel que x2 = 5. On peut également supposer que p et q n’ont pas de diviseur commun, c’est-à-dire que leur plus grand commun diviseur est 1 : pgcd(p, q) = 1. On a p2 =5 q2 i.e. p2 = 5q 2 et par conséquent p2 est divisible par 5. Donc p est divisible par 5 et il existe un entier p′ tel que p = 5p′ (puisque le carré d’un entier non divisible par 5 n’est pas divisible par 5 ; en effet (5n + k)2 = 5n(5n + 2k) + k 2 , k = 1, 2, 3, 4 n’est pas divisible par 5). Alors p2 = 25p′2 = 5q 2 i.e. 5p′2 = q 2 . Donc q doit être divisible par 5. C’est une contradiction avec notre hypothèse que p et q n’ont pas de diviseur commun. Il n’existe donc pas de nombre rationnel x tel que x2 = 5. (b) Montrer qu’il n’y a pas de x ∈ Q tel que x3 = 2. Démonstration. Aucun changement important par rapport à la démonstration de la proposition 1.5.1. 41. Sous-ensembles de R. Etudier si les ensembles suivants sont ouverts ou fermés dans R. Donner l’intérieur, le bord et l’adhérence de chaque ensemble. ◦ √ √ √ √ (a) A =] − 1, 2]. A =] − 1, 2[, ∂A = {−1, 2}, Ā = [−1, 2]. A n’est ni fermé ni ouvert. ◦ √ √ √ (b) B =] 2, ∞[. B = B, ∂B = { 2}, B̄ = [ 2, ∞[. B est ouvert. (c) C = {x ∈ R : |2x − 1| ≤ 1}. C = {x ∈ R : −1 ≤ 2x − 1 ≤ 1} = [0, 1]. ◦ A =]0, 1[, ∂C = {0, 1}, C̄ = C. C est fermé. (d) D = {x ∈ R : |x2 − 2| < 1}. D = {x ∈ R : −1 < x2 − 2 ◦ √ √ √ √ 1} √=] − 3, −1[√∪ ]1, 3[. D = D, ∂D = {− 3, −1, 1, 3}, D̄ [− 3, −1] ∪ [1, 3]. D est ouvert. ◦ n (e) E = { , n ∈ N}. Les points dans E sont isolés d’où E = n+1 Ē = ∂E = {1, } ∪ E. E n’est ni fermé ni ouvert. ◦ n(−1)n (f) F = { , n ∈ N}. Les points dans F sont isolés d’où F = n+1 F̄ = ∂F = {−1, 1, } ∪ F . F n’est ni fermé ni ouvert. < = ∅. ∅. ◦ (g) G = Z. Les points dans Z sont isolés d’où Z = ∅. Z̄ = ∂Z = Z. Z est fermé. ◦ (h) H = Q. Q = ∅ puisque tout intervalle ouvert non-vide contient des rationnels et des irrationnels. Q̄ = ∂Q = R. Q n’est ni fermé ni ouvert. CHAPITRE 1. NOTIONS DE BASE : NOMBRES, STRUCTURES ET FONCTIONS33 ◦ (i) I = (R \ Q) ∩ [0, 1]. I = ∅ puisque tout intervalle ouvert non-vide contient des rationnels et des irrationnels. I¯ = ∂I = [0, 1]. I n’est ni fermé ni ouvert. 42. Fonctions réelles. Soit f : R → R une fonction strictement (dé)croissante. Montrer que f est injective. Donner l’exemple d’une fonction f : R → R injective qui n’est pas monotone. Corrigé. Soit f : R → R strictement croissante et x1 ̸= x2 . Si x1 < x2 , alors f (x1 ) < f (x2 ) et si x1 > x2 , alors f (x1 ) > f (x2 ), c’est-à-dire f (x1 ) ̸= f (x2 ). De même pour une fonction décroissante. La fonction f (x) = 2[x] + 1 − x est injective mais pas monotone. 43. La valeur absolue. Montrer que pour tout x, y ∈ R : |x + y| + |x − y| = |x| + |y| + ||x| − |y||. Indication : appliquer d’abord l’homogénéité de la valeur absolue pour conclure qu’il suffit de considérer le cas y = 0 et y = 1. Corrigé. Noter que l’identité est invariante sous le changement y 7→ −y ( et x 7→ −x). Donc sans perte de généralité, on peut supposer x, y ≥ 0. Si y = 0, l’identité devient 2|x| = 2|x| et est donc vraie. Si y > 0, on divise par y et on note x′ = x/y. L’identité s’écrit comme |x′ + 1| + |x′ − 1| = |x′ | + 1 + ||x′ | − 1|. On la vérifie facilement en analysant les domaines 0 ≤ x′ < 1, 1 ≤ x′ . 44. La valeur absolue. Transformer les fonctions suivantes en fonctions définies par morceaux. Dessiner le graphe. 0 si x ≤ −1 2(x + 1) si − 1 < x ≤ 0 (a) f (x) = |x − 1| + |x + 1| − 2|x| = 2(1 − x) si 0 < x ≤ 1 0 si 1 < x. (b) g(x) = ||x| − 1| − |x| = f (x) − 1. 0 si x ≤ −4 2(x + 4) si − 4 < x ≤ −1 (c) h(x) = |x−4|+|x+4|−|x−1|−|x+1| = 6 si − 1 < x ≤ 1 2(4 − x) si 1 < x ≤ 4 0 si 4 < x. 45. Une inégalité pour des fonctions trigonométriques. Pour 0 ≤ h < π , montrer à l’aide du cercle trigonométrique que 2 0 ≤ sin h ≤ h ≤ tan h. En déduire que pour tout 0 < h < 1 : 1 − h < 1 − h2 < cos h < sin h < 1. h Idée : utiliser le fait que si A ⊂ B ⊂ R2 , alors Aire(A) ≤ Aire(B). CHAPITRE 1. NOTIONS DE BASE : NOMBRES, STRUCTURES ET FONCTIONS34 Corrigé. Soit O l’origine. Alors △ (O, A, B) ⊂ ^(O, A, B) ⊂△ (O, A, C). Alors pour π tout 0 ≤ x < 2 x tan x sin x < < . 2 2 2 Donc pour tout 0 < x < 1 les deux inégalités impliquent : √ √ sin x > cos x = 1 − sin2 x > 1 − x2 > 1 − x2 > 1 − x. 1> x Remarque : étant donné que cos x, sinx x , et 1 − x2 sont des expressions paires, on peut étendre ces inégalités au cas ou −1 < x < 0. Autrement dit, pour tout 0 < |x| < 1 1> sin x > cos x > 1 − x2 x 46. Nombres complexes. ( z2 Re z−i ( et Im z2 z−i ) = ) = x(x2 + y 2 − 2y) x2 + y 2 − 2y + 1 x2 y + x2 + y 3 − y 2 . x2 + y 2 − 2y + 1 47. Nombres complexes. ( ) 1 (r2 − 1) cos θ Re z − = z r et ) ( (r2 + 1) sin θ 1 = . Im z − z r 48. Nombres complexes. Pour z = eiθ et tout entier n ≥ 1, on utilise les relations cos −θ = cos θ et sin −θ = − sin θ pour obtenir : zn − 1 = einθ − e−inθ = 2i sin nθ zn zn + 1 = einθ + e−inθ = 2 cos nθ. zn et 49. Nombres complexes. Soit z = 1 + i, alors z = 1 − i, |z| = et z −1 = 1−i 2 . √ 2 , arg z = π 4 CHAPITRE 1. NOTIONS DE BASE : NOMBRES, STRUCTURES ET FONCTIONS35 50. Nombres complexes. √ )19 √ ( ( i π )19 i+ 3 i+ 3 6 =− = e . 2 2 51. Sommes trigonométriques. Rappelons que pour tout z ∈ C tel que z ̸= 1, nous avons n ∑ 1 − z n+1 . zk = 1−z k=0 Par conséquent, pour tout θ ̸= 0 n ∑ eikθ = k=0 1 − ei(n+1)θ . 1 − eiθ Si θ = 0 la somme vaut n + 1. Pour donner ensuite les sommes n n n n ∑ (∑ ) (∑ ) ∑ sin kθ = Im eikθ et Re eikθ = cos kθ k=0 k=0 k=0 k=0 on peut transformer comme suit. L’astuce consiste à écrire le terme ( ) eix − 1 = eix/2 eix/2 − e−ix/2 = 2ieix/2 sin x/2. Donc pour tout θ ̸= 0 : n ∑ eikθ = einθ/2 sin (n+1)θ 2 sin θ2 k=0 et par conséquent n ∑ k=0 sin kθ = (n+1)θ sin nθ 2 sin 2 sin θ2 et n ∑ (n+1)θ cos nθ 2 sin 2 cos kθ = sin θ2 k=0 52. Factorisation d’un polynôme. Soit z ∈ C. On considère un polynôme de degré n à coefficients dans C : Pn (z) = an z n + an−1 z n−1 + · · · + a0 . Montrer que si z0 est une racine de Pn , alors z − z0 divise Pn . Autrement dit, on pourra écrire Pn (z) = (z − z0 )(bn−1 z n−1 + · · · + b0 ). Corrigé. Par hypothèse, on a que Pn (z0 ) = 0. Donc Pn (z) = Pn (z) − Pn (z0 ) = = n ∑ k=0 n ∑ ak z k − n ∑ ak z0k k=0 ak (z k − z0k ) k=0 = n ∑ ak (z − z0 ) k=0 = (z − z0 ) k−1 ∑ z k−j−1 z0j j=0 n k−1 ∑ ∑ k=0 j=0 ak z k−j−1 z0j CHAPITRE 1. NOTIONS DE BASE : NOMBRES, STRUCTURES ET FONCTIONS36 Pour passer de la deuxième à la troisième ligne, on a utilisé l’identité n−1 ∑ n−i−1 k (an − bn ) = (a − b) a b démontrée dans le cours. On vérifie bien i=0 à la dernière ligne que la double somme est un polynôme de degré n − 1. 53. Équations de degré 2. √ −1+i 3 , z2 2 (a) Résoudre z 2 + z + 1 = 0 : z1 = = √ −1−i 3 . 2 (b) Résoudre z 2 + 2z + 5 = 0 : z1 = −1 + 2i, z2 = −1 − 2i. (c) Résoudre 4z 2 + 2z + 1 = 0 : z1 = √ −1+i 3 , z2 4 (d) Résoudre z 2 − 2iz − 3 = 0 : z1 = i + √ = √ −1−i 3 . 4 2, z2 = i − √ 2. (e) Résoudre (1+i)z +(−1+7i)z −(10−2i) = 0 : z1 = −2i, z2 = −3−2i. 2 54. Équations de degré 3. (a) Résoudre z 3 − 4z 2 + 6z − 4 = 0 : z1 = 2, z2 = 1 + i, z3 = 1 − i. (b) Résoudre 2z 3 + 14z 2 + 41z + 68 = 0 : z 3 − 4z 2 + 6z − 4 = 0 : z1 = −4, z2 = −3+5i , z3 = −3−5i . 2 2 55. Équations algébriques. 3+4k (a) Résoudre z 6 +i = 0 : zk = cos(π 3+4k 12 )+i sin(π 12 ) , k = 0, 1, 2, 3, 4, 5. Si jamais on veut les transformer en zk = xk + iyk , on utilise les formules de bissection pour sin et cos (voir ”Savoir faire en mathématiques”, √ 3 π p.129) pour calculer à partir de cos 6 = 2 et sin π6 = 12 : √ √ π 2 1+ 3 cos = · , 12 2 2 √ √ π 2 −1 + 3 sin = · . 12 2 2 Ensuite en utilisant sin( π2 − x) = cos x, cos( π2 − x) = sin x : √ √ 5π 2 −1 + 3 cos = · , 12 2 2 √ √ 2 1+ 3 5π sin = · . 12 2 2 Alors (en donnant seulement les deux premiers explicitement) √ (1 + i) 2 , 2 z0 = √ z1 = − 2 −1 + · 2 2 √ 3 √ +i √ 2 1+ 3 · ,... 2 2 (b) z 4 − 2z 3 − z 2 + 2z + 10 = 0 : z1 = 2 + i, z2 = 2 − i, z3 = −1 + i, z4 = −1 − i. √ √ √ √ (c) z 3 +( 3−i)z 2 +(1−i 3)z −i = 0 : z1 = i, z2 = − 23+i , z3 = − 23−i . (d) Résoudre z 4 +3z 2 +1 = 0 : z1 = √ 5+1) . 2 z4 = − i( (e) Résoudre z 4 +1 = 0 : z1 = √ z4 = − 22 (1 + i). √ i( 5−1) , z2 2 √ 2 2 (1+i), z2 = = − i( √ 5−1) , z3 2 √ 2 2 (1−i), = √ z3 = √ i( 5+1) , 2 2 2 (−1+i), CHAPITRE 1. NOTIONS DE BASE : NOMBRES, STRUCTURES ET FONCTIONS37 z+i 56. Point fixe d’une application. L’application f (z) = z−i a deux points fixes : √ √ 1+ 3 1− 3 p1 = (1 + i), p2 = (1 + i). 2 2 57. Équations d’un cercle dans le plan complexe. L’équation de S est |z − z0 |2 = r2 |z|2 qui est équivalente à z − z0 rz0 = . 1 − r2 1 − r2 rz z0 02 . C’est un cercle autour du centre 1−r 2 de rayon 1−r 58. Image d’un cercle sous une application affine. On pose w = f (z) et on résoud pour z, i.e. z = f −1 (w). On insert cette identité dans l’équation de S. Donc √ f [S] = {w ∈ C : |f −1 (w) − (1 + 2i)| = 1} = {w ∈ C : |w − 12i| = 13}. √ L’image de S est le cercle du rayon 13 autour du point 12i. 59. Image d’un cercle sous l’application f (z) = 1z .* Si z0 = 0 la proposition est evidente. Soit z0 ̸= 0. Alors f [SR (z0 )] = {w ∈ C : | 1 1 R − z0 | = R} = {w ∈ C : |w − | = w} w z0 |z0 | 1 r Par l’exercice 57, c’est un cercle autour du centre z0 (1−r 2 ) de rayon |z (1−r 2 )| 0 avec r = |zR0 | (noter qu’en effet r ̸= 0 et r ̸= 1) donc la proposition est démontrée. Les cercles identiques à leur image sous f , i.e. f [SR (z0 )] = SR (z0 ), vérifient les deux conditions z̄0 = z0 |z0 − R2 invariance du centre R =R |R2 − |z0 |2 | invariance du rayon. |2 La première équation donne z0 ∈ R et si z0 ̸= 0, alors |z0 |2 − R2 = 1, donc |z0 | > 1. Cette dernière condition est compatible avec l’invariance du rayon. Si z0 = 0, alors R = 1. Par conséquent, pour tout z0 ∈ R, |z0 | > 1, le cercle S√z2 −1 (z0 ) 0 correspond à son image sous l’application f (z) = z1 . De plus le cercle S1 (0) est invariant sous f (z) = z1 .