VALEUR MÉDICALE AJOUTÉE : POST-CONGRÈS 21 International Liver Congress 2014 Les traitements contre l’hépatite C à l’honneur Le 49 ème congrès de l’EASL, European Association for the Study of the Liver, a réuni à Londres plus de 10 000 spécialistes du monde entier. Le Dr Vincent Thibault, praticien hospitalier au service de Virologie de la Pitié-Salpêtrière, Paris, revient sur les avancées majeures du traitement de l’hépatite C, sur les objectifs concernant l’hépatite B et sur la vigilance requise quant à l’hépatite E. HÉPATITE C : DES AVANCÉES CLINIQUES IMPRESSIONNANTES « Les traitements de nouvelle génération de l’hépatite C, à administration orale, sont extrêmement efficaces, comme le montrent, pour la première fois, plusieurs essais cliniques de phase 3 de grande ampleur », se réjouit le Dr Thibault. « La bithérapie associant sofosbuvir et ledipasvir entraine l’éradication du virus de l’hépatite C en seulement 8 semaines dans 95 % des cas chez des patients naïfs. L’efficacité de la combinaison d’un inhibiteur de protéase, un inhibiteur de la polymérase et un inhibiteur de NS5A associés à la ribavirine est également excellente, au-delà de 95 % pour la globalité des patients. » « Sous ces traitements très efficaces, le contrôle de la réplication virale est très précoce, en général dans le mois suivant la mise sous traitement, et se maintient pendant toute la durée du traitement. Les rares patients qui rechutent le font à l’issue du traitement. Les patients les plus difficiles à traiter, sont ceux qui ont une cirrhose, ceux infectés par certains sous-types du génotype 1 et enfin ceux chez qui les traitements antérieurs ont échoué. Pour le moment, aucun marqueur virologique classique ne permet de prédire précisément le risque de rechute à ces nouvelles combinaisons d'antiviraux. Il est toutefois important de rappeler que dans des populations à risque, la possibilité d'une réinfection après une guérison doit toujours être envisagée. » Ces traitements sont en cours d’étude 1 accélérée auprès de la FDA . Leur autorisation de mise sur le marché en France devrait arriver dès la fin 2014. « Le problème majeur reste leur coût, entre 60 et 90 000 euros par personne. Mais plus un traitement est efficace, plus sa durée et donc son coût seront éventuellement réduits », ajoute le Dr Thibault. HÉPATITE B : TOUJOURS PAS D’ÉRADICATION DU VIRUS « Les traitements contre l’hépatite B permettent de contrôler la réplication virale chez 100 % des individus observant le traitement. Cependant ils ne permettent ni l’éradication du virus, ni la perte de l’antigène HBs. L’objectif des nouvelles études est aujourd’hui de se débarrasser de cet antigène. Une étude menée sur un petit nombre de patients montre que l’ajout de PEG-interféron pourrait améliorer la réponse à long terme. Ces données doivent être renforcées par des études plus solides. » déprimées qui n’arrivent pas à se débarrasser du virus de façon naturelle. Elles risquent donc de développer une hépatite chronique puis une cirrhose assez rapidement, d’où la nécessité de rechercher le génome viral chez toute personne immuno-déprimée qui présente une cytolyse chronique. » « Dans certains cas, une infection par le virus de l’hépatite E peut s’exprimer par des symptômes neurologiques. Il est donc primordial que les neurologues pensent à rechercher ce virus lorsqu’ils n’arrivent pas à poser un diagnostic neurologique précis. Par ailleurs, si une personne contaminée par l’hépatite E et asymptomatique va donner son sang, le virus peut être transmis au receveur du fait d'une phase de virémie assez courte après l'infection. Pour cette raison, une réflexion est menée pour une détection systématique du virus de l’hépatite E lors des dons de sang. », conclu le Dr Thibault. • [1] Food and Drug Administration (USA) HÉPATITE E : UN RISQUE CHEZ LES IMMUNODÉPRIMÉS La séroprévalence de l’hépatite E augmente au fil de l’âge, mais la majorité des cas sont asymptomatiques. « Par contre si vous êtes contaminé par ce virus alors que vous avez déjà une maladie hépatique, le risque de développer un syndrome clinique est augmenté. De plus, le portage peut être persistant chez certaines personnes immuno- LE MAGAZINE D’INFORMATION BIOMÉDICALE DE ROCHE DIAGNOSTICS FRANCE