Nord Pas-de-Calais, le textile, tissé entre architecture

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EPFL – ENAC – SAR – 2006 / 2007
Nord Pas-de-Calais, le textile, tissé entre architecture,
industrie et territoire : Une vision régionale.
Luc Chignier
Mai 2007
Mémoire de recherche
Master de l'école d'architecture
Introduction : nouvelles politiques industrielles, nouveaux programmes territoriaux et architecturaux.
Notre territoire se modifie sans cesse. Le rapport entre la nature et l'espace bâti se renouvelle. L'apparition de
nouveaux programmes et la modification de programmes existants appellent à de nouvelles formes construites
entre nature et bâti. Parmi ceux-ci, les mutations industrielles induisent de grandes transformations territoriales.
Les formes prises par ces mutations sont parfois violentes et crues.
Partout en France, des régions portent de lourdes marques de cette violence. Abandons d'installations,
apparition de surfaces industrielles à la frange des surfaces urbanisées, dissociations des fonctions de
l'industrie, abandon d'habitat industriel et apparition de lotissements généralisés : depuis les années 1970, les
formes entre industries et nature se sont diversifiées.
Globalisation, libre concurrence, uniformisation, délocalisation, main d’œuvre, masse salariale, chômage, sont
le champ lexical de la perte, perte de la conscience du lieu, oubli de la personne et de ses gestes. Croire en
l'obsolescence de ce vocabulaire, c'est croire en l’importance d’un savoir-faire local, artisanal ou industriel et est
croire en la spécificité de l’environnement construit et à construire.
Nous sommes attachés à l'activité humaine. À la tranche des hommes qui transforme la matière et participe à la
fabrication d'un objet, d'un produit. Cette tranche d'hommes se réduit de jour en jour, à la faveur d'activités de
service. La tranche d'hommes et de femmes active dans cette transformation représente en France 9,1% de la
population totale. 1,7% dépendent de l'agriculture, 7,5% de l'industrie.
Si le territoire fut le creuset de ces activités pour un temps, il l'est moins à présent, puisque c'est environ 1,6%
de la population totale, dans le secteur de l'industrie, qui transforme la matière issue de nos sols. Les sols, la
matière issue du territoire, dans l'agriculture et l'industrie, mobilisent donc de l'ordre de 3,3% de la population
totale. C'est ainsi 5,8% d'hommes et de femmes qui se consacrent à une fabrication d'objets et de produits sur
la base de matières premières importées.
Les produits industriels jalonnent l'environnement des hommes, à toutes les échelles. Le produit "made in
France" persiste comme générateur de culture, de sensibilité, comme porteur d'économie et de société.
L'expression de l'espace industriel dans le territoire mérite une attention similaire aux produits nés de ses
entrailles.
Le CIADT (Comité Interministériel d’Aménagement et de Développement du Territoire) introduit son dossier de
presse daté du 14 septembre 2004 : « Dans le prolongement des décisions prises par le Gouvernement le 13
décembre 2002, le CIADT décide la conduite d'une nouvelle politique industrielle dont la mise en œuvre vise,
notamment, la constitution de pôles de compétitivité pour renforcer les spécialisations de l'industrie française,
créer les conditions favorables à l'émergence de nouvelles activités à forte visibilité internationale, et par là
améliorer l'attractivité des territoires et de lutter contre les délocalisations. »
Cette reformulation récente de la politique française industrielle incite aux regroupements. Ces groupes
d'entreprises d'industrie parfois séculaire, d'écoles et de laboratoires se constituent autour de projets
d'innovations. Ces associations sont nommées pôle de compétitivité. Ces pôles constituent de nouveaux
programmes architecturaux et paysagers, marqués par la mixité de leurs fonctions, par le rapport qu'ils
entretiennent avec leurs territoires, et par leurs surfaces d'emprises au sol.
Dans cette veine en laquelle nous croyons, nous chercherons à démontrer la continuité de la chaîne suivante.
Un contexte géographique met à la disposition de l’homme de la matière. Le geste de l’homme transforme la
matière, c’est le savoir-faire du métier. La matière transformée constitue une économie, c’est le savoir-faire
régional. Cette économie engendre un environnement construit de qualité. Cet environnement construit puise
ses éléments constitutifs dans le contexte géographique.
Et réciproquement : un élément construit de caractère doit répondre à deux questions : « de quoi vit-on ici ? »,
« quelle est la matière trouvée sur ce sol constituant cette architecture ?». L'échelle d'étude de ces pôles de
compétitivité est tout à fait spécifique, puisque qu'il s'agit d'une échelle régionale. Nous tenterons de montrer
que les formes prises par un projet régional suivent d'autres règles que les projets d'influence nationale et
internationale.
Nous nous proposons d'étudier au cours de ce travail de diplôme une des multiples formes que prendront ces
pôles de compétitivité. Nous choisissons parmi les 63 pôles définis par l'Etat un pôle nous permettant de poser
les bonnes questions. L'intérêt de développer un projet d'échelle régionale nous pousse à choisir une région
d'étude ne subissant pas de pressions urbaines nationales ou internationales.
De la même manière, le secteur d'activité choisi est celui d'une industrie séculaire, nous permettant de suivre
dans le temps les formes prises par cette industrie. Notre sensibilité à la région du Nord Pas-de-Calais, aux
industries séculaires du textile nous conduit à choisir le pôle Up-tex, pôle constitués d'entreprises, de
laboratoires et de centre formation situés aux alentours de Lille, Calais, et Cambrai.
Résumé :
En France, les entreprises du textile de la région du Nord Pas-de-Calais sont en pleine expansion. La volonté
de l'état est de valoriser cette filière en favorisant la mise en relation des entreprises avec la recherche et la
formation. Cette mise en relation constitue le pôle de compétitivité Up-tex Pour l'architecte, la valorisation
d'industrie séculaire constitue un programme en soi.
Ces entreprises, centres de formation et laboratoires sont localisés dans l'agglomération Calaisienne, Lilloise et
dans le Cambrésis. Elles sont disséminées selon des logiques propres au territoire sur ces trois sites. L'action
de l'état, des collectivités, et des acteurs du pôle sont paradoxaux : la valorisation de ce pôle passe par la
fabrication seule du CETI, centre européen des textiles innovants, incubateur de projets innovants dans le
textile technique, dans une friche industrielle en agglomération Lilloise, en négligeant d'apporter de la qualité
aux autres sites, autre qu'un confort politique, législatif, et économique.
Nous proposons un complément au CETI en répartissant l'effort de réflexion sur les trois sites. Nous
choisissons de valoriser le Cambrésis, dont les traits territoriaux sont les plus ténus, dont les aménagements
échappent à l'échelle régionale, et dont le rapport aux surfaces agricoles constitue l'enjeu parmi les plus
importants du rapport de la ville à son territoire. Cette valorisation passe par le réaménagement de la zone
industrielle de Caudry. Cet aménagement est une réflexion sur l'espace public de la ville, l'extension de sa zone
industrielle et par la construction d'un hôtel industriel. Cet hôtel industriel, lien entre les jeunes entrepreneurs
sortant du CETI, et l'installation effective de ces entrepreneurs dans leurs propres locaux, est accompagné d'un
bâtiment de services et d'administration.
Le contrôle de l'eau est le biais par lequel le projet est dessiné. C'est le lien entre un territoire caractérisé par
d'amples vallonnements résultant du parcours des eaux, une manière de proposer des parcours piétons et
cycliste le long des plus faibles pentes, et des entreprises qui représentent des surfaces imperméabilisées
importantes qu'il faut pouvoir drainer.
Ce thème de l'eau lie paysage, réseaux, et évacuations des eaux. Ce thème permet de développer une
nouvelle répartition des usages du sol de l'espace public et de l'espace privé. Il permet de développer une
couverture végétale structurant la zone industrielle par sa masse, et permet de donner des règles
d'établissement des entreprises pour répondre au mieux aux problèmes de drainage des eaux.
Le long de l'axe central du riot, petit cours d'eau recueillant les eaux pluviales des versants adjacents, partent
des fossés coupant les lignes de plus grandes pentes des versants. Ces fossés recueillent les eaux des
espaces publics, et des surfaces privées après traitement. La connexion de chaque fossé avec le riot est
constituée d'un vaste jardin d'eau.
Cette armature hydraulique est enrichie de boisements. Des boisements de petite taille longent les fossés. Le
jardin d'eau de l'une des extrémités des fossés est peu densément boisé tandis que l'autre extrémité se
prolonge d'un renflement boisé en connexion avec la ville de Caudry, définissant un nouveau parc urbain. Le
long des fossés, les parkings des entreprises sont plantés, et donnent de la masse à ces cordons boisés.
Le riot et les fossés sont longés par des pistes cyclables et des cheminements piétons. Ces circulations
donnent accès à l'ensemble de ce nouveau quartier de ville. Les limites des nouvelles parcelles d'accueil des
entreprises sont définies par ces axes. Ces circulations sont séparées. Les piétons, cyclistes et voitures
accèdent par le bas des parcelles, en passant au travers des différents filtres que constituent les fossés et
boisement public ou privé. Les poids lourds accèdent par le haut de la parcelle, tout à fait dégagée.
Le bâtiment s'installe dans la parcelle de manière à limiter les mouvements de terre. Ses accès se font au nord
pour les poids lourds, au sud pour les cyclistes et les voitures, dans la logique de l'aménagement général. Il est
composé de deux corps de bâtiment, le bâtiment de représentation au devant, et le bâtiment des halles à
l'arrière. L'espace produit entre les deux est un espace de circulation, une rue - jardin intérieure favorisant les
échanges entre les acteurs du pôle. Les halles s'installent selon une trame constructive qui rythme la parcelle et
en défini le drainage. Les éléments de construction des bâtiments sont l'expression de ceux qui les fabriquent.
Ainsi les bâtiments apparaissent comme une addition des corps de métier, tous lisibles à l'intérieur ou à
l'extérieur des locaux.
Sommaire :
1 L'industrie en France : forme, mouvement, emprise et conversion des sols.
-
1.1 Positionnement théorique : il n'y a jamais eu de crises.
-
1.2 Mouvement : le grain de raisin mûrit au soleil…puis s'altère
-
1.3 Forme : point, constellation, noyau, et leur mobilité.
-
1.4 Emprise : la France construite, la France agricole, et ses marges. Fertilité et laissés pour
compte.
2 Les actions entreprises par l'Etat : le paradoxe entre théorie et pratique.
-
2.1 La théorie : l'éléphant et la fourmi cohabitent sur un découpage complexe : la région.
-
2.2- La pratique : actions politiques fortes, et pertes des objectifs territoriaux.
3 Le pôle Up-tex : le textile tissé entre architecture, industrie et territoire : une vision régionale.
-
3.1- Le CETI, une vitrine pour seul ancrage territorial?
-
3.2- Notre scénario, un fil tendu entre lycéen, apprenti, entrepreneur et techniciens, entre
communes et région.
-
3.3- Le paysage est tout ce qui est creusé dans le sol, et tout ce qui en émerge.
-
3.4- Le plateau de Cambrésis et l'industrie textile, une cohabitation qui perd ses repères.
-
3.5- les éléments précieux du Cambrésis :
-
3.6- la ville de Caudry : le temps divise la ville.
-
3.7 Les projets de la ville, des ponctuations qui divisent la ville, des enjeux à redéfinir.
-
3.8- Le fonctionnement hydrographique de Caudry, le levier du projet.
4 Le projet d'espace public et d'extension de la zone industrielle, l'eau redessine l'espace.
-
4.1- Parcours de l'eau, circulations douces, constitution des boisements
-
4.2- Le réseau d'évacuation des eaux pluviales, un système de diminution de la pollution des
sols étanches.
-
4.3- Les parcelles en extension de la zone, quelques règles, mais pas de trop.
-
4.4- Les limites de projet.
-
4.5- Les pistes cyclables structurent, l'espace public est diversifié, le parking privé comme
dispositif de liaison.
-
4.6- Les points singuliers: le Parc des Crêtes, les jardins d'eau des vallons.
5 L'hôtel industriel
-
5.1- L'organisation du bâtiment, une trame constructive et de drainage dirige la disposition du
programme.
-
5.2- Les intentions constructives sont issues des sols du territoire, et génèrent un nouveau
caractère pour le Cambrésis.
6 Le coût du projet
7 Conclusion
Bibliographie
1-
L'industrie en France : forme, mouvement, emprise et conversion des sols.
1.1- Positionnement théorique : il n'y a jamais eu de crises.
L'industrie est un système en mouvement. Ce mouvement est vital. Une industrie figée est une industrie morte.
Sur un territoire, structurations et délocalisations sont la manifestation de ce mouvement, innovation et
dégradation en sont les effets d'entraînement. Si les craintes liées à la délocalisation sont fondées, c'est que les
règles d'établissements des entreprises n'existent pas de manière durable.
La phobie des délocalisations immobilise la réflexion politique sur les mouvements de l'industrie. La
compréhension de ce phénomène comme étant une manifestation du mouvement industriel permet d'aborder
une réflexion globale.
En considérant l'activité industrielle comme un système en mouvement, nous nous affranchissons des termes
d'effondrement, de dégradation, ou d'explosion. Ces termes décrivent les états limites du mouvement. En 1875,
les premières données statistiques en France sont enregistrées. Ces données sont publiées dans le premier
Annuaire Statistique de la France en 1878.
1
La lecture de ces données de 1875 jusqu'à aujourd'hui ne laisse pas entrevoir de rupture du nombre d'actifs par
secteur d'activité et par département, en dehors des 2 guerres mondiales. En l'espace de 100 ans, nous
pouvons affirmer qu'aucun secteur de l'activité humaine n'a subit des phénomènes si violents que l'on puisse
parler en ces termes limites.
L'utilisation du mot "crise", générique de ces termes limites, est actuellement largement controversée, du fait de
son emploi abusif pour toute situation non pas catastrophique, mais simplement nouvelle. Une situation
nouvelle est innomée pendant la période nécessaire à sa compréhension, et complète ensuite naturellement la
suite du mouvement dont elle est issue.
Il ne s'agit pas ici de négliger la dramatique situation des entreprises laissant sur le carreau des centaines de
personnes. Il s'agit de comprendre sereinement ce mouvement industriel afin d'entreprendre des actions allant
à l'encontre de ces drames.
1.2- Mouvement : le grain de raisin mûrit au soleil…puis s'altère
Nous pouvons diviser l'industrie française en trois groupes : Les fers de lances de l'industrie française, les
systèmes productifs locaux, les industries émergentes. Le mouvement de ces industries est comparable à la
maturation d'un grain de raisin. Les pépins, nombreux, sont comparables aux systèmes productifs locaux, peu
mobiles et invariants, la chair est comparable aux fers de lances de l'industries française, homogène et
innovante, la peau est comparable aux industries émergentes, changeante et altérable.
Les fers de lances de l'industrie française sont au nombre d'une trentaine, selon le rapport de Jean-Louis Beffa
2
du 15 janvier 2005. Ils sont répartis dans les secteurs de l'énergie, du transport, de l'environnement, de la
santé et des technologies de l'information et la communication. Ils sont situés autour des métropoles françaises.
Les systèmes productifs locaux sont au nombre d'une centaine et sont répartis sur l'ensemble du territoire
français. Ces systèmes productifs locaux sont généralement issus des industries séculaires. Ce sont par
exemple les aciers de Nogent, les céramiques de Limoges, les textiles du Nord-Pas-de-Calais, les parfums de
Grasse.
Les industries émergentes sont toutes sortes de nouvelles industries, électrons libres évoluant à la surface du
territoire. Ces industries ont un effet d'entraînement des deux autres groupes, que ce soit dans l'innovation, ou
la dégradation. Ce sont celles qui définissent le premier mouvement de l'industrie française: le phénomène de
3
sélection .
Le phénomène de sélection signifie qu'une multitude d'entreprises nouvelles, dans de nouveaux secteurs
d'activités, mobilisent des actifs dans des niches d'activités laissées libres pour un temps. Cette notion signifie
que ces entreprises se fondent en dehors du patrimoine industriel.
3
Le second mouvement est spatial : c'est celui de l'évitement . Le phénomène de l'évitement consiste en la
localisation d'entreprises sans tissu industriel préalable. Ce phénomène entraîne la dégradation des industries
de base.
3
Le troisième mouvement est spatial et sectoriel : c'est le phénomène de ségrégation . Le phénomène de
ségrégation se dessine sous la forme d'une monopolisation des fonctions productives supérieures. Le
périproductif, soit les fonctions d'administration et de services accompagnant la production, est localisé dans les
métropoles, gérant dès lors la production à distance.
1.3- Forme : point, constellation, noyau, et leur mobilité.
L'industrie fonde des réseaux d'échanges de matière et d'hommes sur le territoire à différentes échelles. La
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taille de l'entreprise définit sa mobilité . Ces échelles ont une implication directe sur l'architecture de l'industrie
en question et sur l'espace public permettant d'y accéder. Nous avons associé à trois tailles d'entreprises trois
réflexions sur leur forme et leur mobilité.
Les entreprises industrielles du type PME ont une influence à l'échelle communale sur la mobilité des hommes.
Elles tissent un réseau d'entreprises réparties en France et dans le monde pour l'apport de la matière et la
vente du produit. La périproduction est annexée à l'entreprise. La halle industrielle est associée à un
programme de bureaux. La mobilité d'une telle entreprise est faible.
Les industries de grandes tailles ont une influence régionale sur la mobilité des hommes. Les industriels fondent
un système productif local, avec un périproductif annexé à l'entreprise. Les entreprises tissent un réseau de
qualification local, tout en développant les relations internationales de commerce. Le système productif local est
potentiellement un cluster. La forme prise par ces industries est une constellation homogène. Les hommes et
leur savoir-faire vivent dans un rayon de 10km autour des industries. Ces hommes sont sédentaires.
L'entreprise a une mobilité qui se réduit à sa décision de perdre ou non une main d'œuvre qualifiée, qui elle, ne
déménagera pas.
Les fers de lance de l'industrie en France ont une influence internationale sur la mobilité des hommes. Elles
regroupent des qualifications dans un réseau dense, production et périproductif confondues. Elles tissent des
liens forts avec les industries mondiales. La forme associée à ce type d'entreprise est le technopôle, noyau
autour duquel gravite industrie et périproductif confondus. Parfois, le périproducitf sera centralisé dans les
métropoles. La mobilité de ces industries est faible, du fait de leur taille. Ces entreprises exercent une attraction
forte sur hommes et leurs compétences, qui n'hésitent pas à se déplacer sur le territoire français pour accéder à
un emploi.
1.4- Emprise : la France construite, la France agricole, et ses marges. Fertilité et laissés pour compte :
Nous pouvons regrouper en cinq types de surfaces les conséquences du mouvement des industries. Ces types
de surfaces ne sont pas exhaustifs, et ne s'excluent pas les unes les autres.
L'industrie minière est par définition ancrée dans son territoire. L'emprise des surfaces exploitée par l'industrie
d'extraction est la conséquence directe de la matière extraite des sols. Le rapport qu'entretien ce type
d'industrie avec le territoire est inaliénable et indélébile. Les friches industrielles ont permis, depuis 30 ans, des
projets de parcs et de projets de quartier étroitement lié à leur territoire, urbain ou non. Ces friches représentent
généralement des opportunités foncières et sont le support de projets porteurs en termes de recherche
architecturale.
Les surfaces d'implantation de bâtiments industriels sur un tissu industriel préalable sont de plus en plus rares.
Souvent, comme c'est le cas pour la rive gauche de bordeaux ou pour l'île Seguin, ces surfaces marquées par
la présence industrielle sont récupérées par la pression urbaine qui en étouffé l'accessibilité. Les anciens
bâtiments industriels rénovés en territoire urbain, donnent lieu à des programmes culturels, de logements, de
bureaux, et de commerces.
Les surfaces closes réservées à la production constituent les technopôles. Camps retranchés de la pression
urbaine, les technopôles, programmes d'envergure sur un territoire libre donné, peuvent donner lieu à des
recherches théoriques fertiles, du fait de leur caractère d'échantillons.
Les surfaces de bâtiments de bureaux centralisés dans les métropoles, tel le quartier de la Défense, à Paris
résultent de la concentration du périproductif. Ces quartiers d'affaires se sont développés depuis plus d'un
siècle, avec une recherche sur les tours et gratte-ciels extrêmement fertile.
Les surfaces d'implantation de bâtiments industriels sur des surfaces agricoles, auprès de grands nœuds de
circulation, constituent aujourd'hui la majorité de l'occupation des industries sur le territoire. La France est
composée de 59% de surfaces agricoles, de 3,2% de surfaces de routes et de parkings, de 2,9% de surface
bâtie. 26% concernent encore les surfaces de forêts et 10% les milieux semi naturels et zones humides et
milieux aquatiques. Chaque année, 435'000 He de surface semi naturelle disparaît entre l'espace construit et
l'agriculture au profit de l'espace construit. De ce rapport immédiat entre la ville et l'espace agricole naît parmi
les plus grands enjeux de la recherche territoriale.
2-
Les actions entreprises par l'Etat : le paradoxe entre théorie et pratique.
2.1- La théorie : l'éléphant et la fourmi cohabitent sur un découpage complexe : la région.
Les politiques industrielles de l'état français sont jalonnés de commandes de rapports écrit, aux points de vue
diversifiés et souvent complémentaires. En 2004, l'État propose la constitution de pôles de compétitivité.
Proposition ouverte, destinée d'abord à renforcer les industries à forte visibilité, le projet d'origine est de n'en
nommer que 10 ou 20.
Les rapporteurs de l'état ont une analyse aiguë de la situation, et apportent des contributions dont les plus
2
intéressantes sont celles de Jean Louis Beffa : Pour une nouvelle politique industrielle , et celle de Christian
5
Blanc : Pour un écosystème de la croissance .
La première contribution, "Pour une politique industrielle", diagnostique le fait que les grands chantiers
industriels français subissent les mêmes mouvements déstabilisateurs que l'ensemble de l'industrie. La
structuration politique autour de ces projets est déjà forte. Jean Louis Beffa propose l'"Agence de l'innovation
industrielle" pour les renforcer. Organisme de surveillance de l'industrie, cette création datée d'août 2005 est un
6
éléphant. Bernard Carayon qualifie la méthode permettant d'arriver à la création de cette agence de méthode
commando. Cette vision de l'industrie à l'échelle nationale obscurcit la présence des systèmes productifs
locaux, actifs à l'échelle régionale.
"
La seconde contribution, "Pour un écosystème de la croissance , diagnostique beaucoup plus finement, à la
manière de la fourmi, la faible visibilité de la présence sur le territoire de systèmes productifs locaux, de centres
de formations et de recherches. Ceci entraîne la préconisation de la mise en réseau et du renforcement de ces
unités complémentaires.
L'Etat, sur la base des rapports, va lancer un appel à projet de décembre 2004 à février 2005 pour la
constitution de pôles de compétitivité, version francophone du cluster. En juillet 2005, après une courte
7
hésitation, L'Etat a la clairvoyance de nommer 67 pôles en lieu et place des 10 à 20 prévus . Ce revirement
permet de prendre conscience des mouvements industriels régionaux. L'échelle d'intervention régionale est la
plus complexe entre les grands projets nationaux, les expansions internationales d'entreprises de pointe, et la
création de PME communales. En août 2005, l'agence de l'innovation industrielle vient compléter ces nouvelles
politiques industrielles.
2.2- La pratique : actions politiques fortes, et pertes des objectifs territoriaux.
Les pôles de compétitivité sont avant tout un montage politique et économique. Un pôle de compétitivité se
définit par un regroupement d'entreprises, de centres de formation, de laboratoires de recherche et de
développement sur un réseau communal. Le pôle est une association loi 1901à but non lucratif. L'Etat définit
des zones d'exonération d'impôts sur des ensembles de communes. Ces zones sont homogènes. L'Etat alloue
ensuite des aides spécifiques aux projets innovants proposés par les pôles.
Le paradoxe réside dans le fait que les facteurs peuvent êtres retenus par les entreprises pour s'établir dans un
territoire sont beaucoup plus diversifiés que leur seule capacité à être exonéré d'impôt. Ces facteurs peuvent
être des ressources naturelles, la population et de la sécurité de la société, les voies de communication, les
savoirs faire locaux, la qualité de vie.
5
Dans son rapport , Christian blanc évoque l'analyse du spécialiste en économie du développement Michael
Porter à propos des clusters. Celui-ci évoque quatre éléments essentiels favorisant la compétitivité. Ceux-ci
sont la qualité de l'environnement politique, économique et législatif du cluster. Le second élément est celui de
la qualité de la main d'œuvre technique et scientifique et de la qualité des infrastructures du cluster, le troisième
est la présence d'un marché local de qualité pour les produits du cluster, le quatrième est la présence d'un tissu
riche en fournisseurs et industrie connexes.
L'action de l'état répond au premier point. Les qualités intrinsèques des systèmes productifs locaux sont celles
développées au point trois et quatre. Mais la qualité des infrastructures du cluster ne peut pas se résumer à un
nœud autoroutier, une antenne de télécommunication et un réseau haut débit. Il y a un réel travail sur l'espace
public à faire de manière à renforcer l'attractivité, les échanges, et les services des acteurs du pôle. Les
artisans de ces pôles n'intègrent pas dans leurs groupes de travail les architectes, les urbanistes et les
paysagistes, qu'ils regardent d'un air dubitatif. C'est une erreur d'appréciation.
Le défaut de scénario territorial et social pour la constitution de ces pôles est un manquement cruel. L'état
devrait être pour les pôles ce qu'est le CIO pour les jeux olympiques : un générateur de projet territorial et
social, pour une activité de valeur. À l'issue de cette analyse, nous répétons donc notre but : élever
l'environnement construit et à construire à la hauteur de l'activité qu'il accueille.
3-
Le pôle Up-tex : le textile tissé entre architecture, industrie et territoire : une vision régionale.
3.1- Le CETI, une vitrine pour seul ancrage territorial?
Parmi les 67 pôles de compétitivité en France, nous avons choisi de travailler sur le pôle Up-Tex, pôle
regroupant les industries du textile dans la région française du Nord-Pas-de-Calais. Ce pôle est composé de 85
adhérents dans l'industrie, la recherche et la formation et constitue un bassin d'emploi de 15'000 personnes, et
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dont les objectifs est de créer 7500 emplois nouveaux . Ces entreprises sont réparties autour de trois
agglomérations : Calais, Lille, et Cambrai.
Celui-ci est exemplaire par sa capacité à avoir transformé ses compétences dans le textile pour la production
6
de textile technique . En France, la croissance annuelle du textile technique est de 3%, pour un chiffre d'affaires
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de 4 milliards d'euros. Ces textiles représentent 17% du marché textile général .
Nous nous sommes entretenus avec Stéphan Verin, délégué général du pôle de compétitivité Up-Tex. Nous
formulons trois hypothèses de travail à propos de l'ancrage du pôle sur son territoire. Ces hypothèses sont
rudimentaires, mais permettent, une fois confrontées à la réalité, de faire surgir la logique d'établissement des
entreprises, laboratoires, centre de formations du pôle.
Première hypothèse : le pôle Up-Tex a besoin de donner une image valorisée par son territoire. Ses
installations pourraient avoir des signes de reconnaissance. Le pôle Up-Tex serait au textile ce que la route des
vins est aux chaix et châteaux, soit un parcours dans le territoire allant de sites en sites marqués par leur
qualité territoriale. Le projet d'architecture consiste alors à réhabiliter les sites pour leur donner une forte
identité.
Seconde hypothèse : le pôle développe sa branche construction : par exemple, géotextile pour le canal SNE,
qui sera construit à proximité en 2012, textiles techniques pour les ouvrages d'art de ce même projet. Textiles
tendus, béton renforcés, second œuvre dans les bâtiments de logements et bureaux. Les avantages d'un tel
système est le développement immédiat d'un marché, un retour sur expérience rapide.
Troisième hypothèse : Les nouvelles constructions découlant de l'activité du pôle seront de normes strictes du
point de vue de l'économie d'énergie. Cette valorisation de l'environnement construit permet de constituer un
territoire attractif pour l'implantation de nouvelles entreprises du pôle.
Commentaires croisés hypothèse 1 :
Le pôle est avant tout un réseau d'entreprises. Ce réseau se fonde sur des entreprises existantes. Il peut avoir
pour vocation d'attirer de nouvelles entreprises, mais de type PME (petite et moyennes entreprises). Le
patrimoine foncier de ce réseau est diversifié : quelques "cathédrales industrielles" subsistent, tel le site de
l'usine Cousin.
L'ensemble de l'industrie textile a été profondément meurtrie depuis 1970. On observe actuellement la présence
de friches importantes, telle la Lainière de Roubaix, libérant 160'000 m2 de SHON (surface hors d'œuvre nette),
et le Peignage de la Tossée. L'industrie textile se transforme. Le réseau constitué par le pôle Up-Tex est en
mouvement. Ce réseau est fortement lié à l'habitat de sa main-d'œuvre qualifiée. Ces zones d'habitat
définissent des surfaces d'ancrages d'entreprises du pôle laissant à une entreprise la possibilité de se déplacer
de 10km au maximum de son site d'origine.
Les friches industrielles, situées au cœur des agglomérations, sont destinées à être construites par les
programmes habituels que l'on rencontre lors de ce type de mouvement foncier. On pourra donc y trouver :
bureaux, programmes culturels, logements. Certaines entreprises cherchent à déplacer leur site de production,
pour améliorer accessibilité, organisation spatiale. Ces entreprises s'implanteront dans un rayon de 10km de
leur site d'origine, auprès d'un nœud de voies de transport.
Commentaires croisés hypothèse 2 :
Actuellement, la majorité des programmes d'envergures sont montés selon le marché public. Un Maître d'œuvre
lance un concours d'architecture. Au terme de ce concours, un mandat est signé avec l'architecte lauréat. Celuici, après les études nécessaires, lance un appel d'offres aux entreprises. Les entreprises les plus offrantes sont
sélectionnées. Ce qui signifie que l'ensemble des postes est soumis à un appel d'offres. La possibilité pour
qu'un matériau local intervienne dans une construction dépend alors seulement de la volonté d'un architecte.
Le problème est similaire dans le cas des marchés privés. Le maître d'œuvre et l'architecte se situent en amont
des choix des matériaux, et l'entreprise en aval. La sensibilisation des architectes aux matériaux proposés par
les entreprises se fait alors sous la forme de publicité, de séminaires, et de salons. Le choix d'un matériau
innovant se fait alors de manière élitiste.
Les entreprises textiles développent un produit. Elles le conditionnent puis l'exportent. Une entreprise de
produits bruts n'a généralement pas d'intérêt à confectionner un produit fini sur la base de son produit brut. En
revanche, une entreprise a la possibilité de faire ou de commander des prototypes d'application de son produit
brut. Chaque bâtiment est majoritairement un prototype à l'heure actuelle. Pourquoi une entreprise textile
proposant un matériau de construction ne finance-t'elle pas un ou plusieurs bâtiments utilisant son produit?
Commentaires croisés hypothèse 3 et compléments:
Les projets immobiliers relatifs au pôle sont de plusieurs types. Les entreprises historiques de centres urbains
cherchent à se relocaliser auprès d'un nœud de voies de transport. Les entreprises récentes et innovantes de
type PME nécessitant de volumes supplémentaires vont agrandir leurs locaux. Le CETI et le CEFITEP sont des
centres de recherche en projet sur les agglomérations respectives de Roubaix Tourcoing et de Béthune.
Exceptionnellement, une entreprise étrangère importante s'implante, tel Columbia Sports à Cambrai.
Les projets vont en général respecter la charte HQE. La plue value liée aux matériaux permettant se tenir à la
charte doit s'amortir en tout cas en même temps que le bâtiment. On considère que cette durée
d'amortissement doit être 20 ans au maximum.
La durée de vie d'un projet de recherche et développement est inférieure à 5 ans. C'est-à-dire que le produit
doit sortir des sites de production 5 ans au maximum après le début de sa recherche. Par exemple : le Canal
Seine Nord Europe, vaste projet territorial, peut nécessiter un important besoin en membranes textiles de toutes
sortes. Mais sa construction est prévue à l'échéance 2012-2015. On ne peut donc pas songer faire de la
recherche sur des produits nécessaires à ce type de projet.
Le pôle Up-tex n'ambitionne donc pas de valoriser ou de faire valoriser les territoires sur lesquels sont
implantées ses entreprises. Le pôle se donne les moyens d'investir dans le CETI, centre européen des textiles
innovants est estimé à 15 millions d'euros pour le bâtiment, et 26 millions d'euros pour les équipements. Ce
bâtiment accueillera l'IFTH, institut français du textile et de l'habillement, et Innotex, tous deux incubateurs de
projets innovants dans le textile.
3.2- Notre scénario, un fil tendu entre lycéen, apprenti, entrepreneur et techniciens, entre communes et
région.
Le pôle Up-tex est constitué de centres de formation, d'incubateur de projets innovants, de laboratoire de
recherche et d'industries. Chacune de ces qualités se retrouve dans chacun des sites. Notre ambition de projet
est de tendre un fil entre la formation lycéenne, les incubateurs de projets innovants, l'installation des jeunes
entrepreneurs, et l'établissement des entreprises mûres, sur un territoire valorisé par son espace public. Nous
proposons sur l'un des trois sites du pôle un élément de projet théorique, et trois éléments de projet pratique.
L'élément de projet théorique reprend une conclusion précédente : celle d'affirmer les enjeux de la recherche
territoriale à proximité des zones agricoles. Nous proposons une méthode de résolution du problème des
surfaces industrielles implantées en marge de l'espace agricole. Cet intérêt va nous conduire au choix du site le
plus adapté pour répondre à ce type de problème.
Les trois éléments de projet pratique sont de valoriser l'espace public de ce site, de faire le projet d'un hôtel
industriel, et de prévoir des surfaces capables d'accueillir de nouvelles entreprises de l'industrie du textile
technique.
Valoriser l'espace public du site industriel a pour objectif de favoriser l'attractivité du pôle de compétence, et
d'améliorer la qualité de vie des habitants installés à proximité du pôle.
Le projet d'un hôtel industriel est un programme capable d'accueillir de jeunes industriels sortant des
incubateurs du CETI, et cherchant à s'installer en louant une surface industrielle comportant tous les
équipements nécessaires, et donc se situant au sein du pôle.
Enfin, les surfaces d'extension du pôle de compétitivité permettent aux entrepreneurs aguerris de construire
leur propre bâtiment industriel, et ceci à proximité des autres industries du textile technique.
3.3- Le paysage est tout ce qui est creusé dans le sol, et tout ce qui en émerge.
Nous appelons paysage ce qui nous permet d'emblée de comprendre le caractère d'un site, que ce site soit
urbain ou rural. Ce qui émerge du site, bâti, forêt, bois, infrastructures, et ce qui le creuse, majoritairement
l'hydrographie et les infrastructures sont les éléments constitutifs des divers caractères paysagers. Les 85
adhérents du pôle Up-tex sont situés autour des agglomérations de Calais, Lille, et Cambrai, dans une région
de 12 500 km2, de 200 km dans l'axe Est-ouest par 60 km de large en moyenne dans l'axe Nord Sud.
On observe déjà deux grandes figures paysagère : la plaine maritime au nord, appelée le bas pays, et les
plateaux au sud, appelé le haut pays. La hauteur de la plaine maritime n'excède pas 50 m, tandis que sur une
trentaine de kilomètre les plateaux se déploient sur une hauteur de 50m à 200m d'altitude. Cette progression
nous donne une pente moyenne de 0,5%. Cette prise d'altitude est perceptible ponctuellement dans les
altérations brusques de la topographie, donnant lieu aux rares bois du Nord pas de Calais, ces surfaces n'étant
pas cultivables. Cette progression est aussi perceptible par l'éloignement de la ligne d'horizon, perçue plus
proche sur le haut pays que sur le bas pays.
Le caractère dominant de l'ensemble naturel et construit Calaisien est donné par la ville de Calais, par les
réseaux de canaux rythmant sa surface, par le port et son littoral. Un projet situé en cet endroit appellerait à
prendre en compte l'importance du littoral et de sa liaison dans le continent par ses canaux.
La métropole lilloise est un ruban urbain de forte densité, marqué par les friches et canaux. Ce ruban fut
historiquement partie constitutive de la banane bleue, figure théorique obsolète désignant la densité bâtie et
d'infrastructure du nord de l'Italie au sud des îles britanniques, en passant par la vallée du Rhône, l'axe rhénan,
et la Belgique bordant le Nord de la région. Le CETI s'implante à Roubaix, sur le site de l'Union, ancienne friche
industrielle en cours de reconversion.
Le Cambrésis est un plateau légèrement ondulé et faiblement caractérisé par les riots, petits ruisseaux
descendant en direction de la plaine maritime. En dehors de la ville de Cambrai, le plateau comporte une
densité bâtie peu dense. Les villages compacts sont espacés de 2km en moyenne. Aux limites Est et Ouest du
Cambrésis débutent quelques structures bocagères. Les bois sont rares. Entre ces quelques traits, l'agriculture
trouve majoritairement sa place, à hauteur de 80% d'occupation. La production agricole est tournée vers les
céréales, la betterave et la pomme de terre. Nous trouvons ici un terrain d'étude naturel comportant les
caractéristiques idéales de notre recherche.
3.4- Le plateau de Cambrésis et l'industrie textile, une cohabitation qui perd ses repères.
Le repérage de la vingtaine d'entreprises du textile sur le plateau du Cambrésis permet de donner deux
indications. La première est que ces industries sont une constellation répartie dans des villes et villages
constituant un ensemble de faible densité. Le second est que ces industries sont appuyées à un réseau
régional de transport, c'est à dire par les routes nationales et la voie ferrée. L'autoroute et les canaux de
transports se situent à l'Ouest de Cambrai.
Parmi ces industries sont distingués deux groupes. Les industries du XIX
ème
siècle sont fortement intégrées au
tissu urbain des villes et des villages. Fait étonnant, la taille de ces villages peuvent être relativement petite,
puisque le village de Beaumont-en-Cambrésis, à 23 kilomètres à l'Est de Cambrai ne comporte que 500
habitants. Les industries nouvelles sont situées majoritairement dans la zone industrielle de Caudry, petite ville
située à 20 km à l'est de Cambrai de 14000 habitants.
Les industries XIX
ème
sont situées sur le pourtour des centres urbains sur des surfaces de parcelles de
dimension équivalentes à celles accueillant le logement et le commerce. Ces bâtiments industriels bénéficient
au même titre que la ville d'une frange de verger, jardins, et prés, constituants des filtres visuels et des espaces
de liaisons avec les surfaces d'agriculture extensive. Ces entreprises auront tendance à se déplacer hors cette
frange, sur le territoire agricole, du fait de leur défaut d'accessibilité et de leur incapacité à s'étendre dans la
ville.
Les industries textiles de la zone industrielle de Caudry sont situées sur des parcelles du territoire agricole. Ces
parcelles sont en contact direct avec les surfaces cultivées. Le rapport est brutal et irréfléchi. Cette zone est le
lieu de prédilection de l'installation des nouvelles industries et des industries séculaires à la recherche de
surfaces à bâtir.
C'est donc en cet endroit que se mobilisera notre attention, et que nous localiserons les trois éléments de
projet: valoriser l'espace public de ce site, faire le projet d'un hôtel industriel, et prévoir des surfaces capables
d'accueillir de nouvelles entreprises de l'industrie du textile technique.
3.5- les éléments précieux du Cambrésis :
La nécessité de valoriser ces ensembles industriels nous conduit à rechercher ce que ce territoire peut bien
avoir de précieux et ce que ce territoire peu bien avoir comme espace public de qualité.
Les vallonnements du Cambrésis sont amples mais fragiles, et donc précieux. Le fond de ces vallonnements
est fréquemment marqué par un petit ruisseau : le riot.
Les riots des vallons les moins profonds coulent sur un sol composé de granules de craie et de limons éoliens,
le tout appuyé sur un substrat crayeux peu profond. Les vallonnements plus amples et plus profonds que l'on
trouve sous l'altitude 100, atteignent sous cette couche de granules un sol la craie, et sont accompagnés
d'alluviaux. Enfin, la couche la plus profonde est atteinte dans le fond des vallées de l'Escaut à l'Ouest et de la
Sambre à l'Est à une altitude inférieure à 50m. Cette couche de sol est essentiellement composée d'alluviaux.
Ces couches les plus profondes sont plus précieuses par leur capacité à accueillir des milieux naturels
diversifiés, et quelques bois alluviaux. Le rapport des industries à ces riots est assez fort, puisque la majorité
est proche de moins de 800m d'un riot au moins. Mais aucune de ces industries n'est située au cœur des larges
vallonnements composés de sols aux qualités alluviales.
Le Cambrésis est un paysage aux horizons ouverts, au-delà des vallonnements trop faibles pour offrir un lieu
de repli. C'est un paysage brûlant, sans ombres. Les lieus de replis du paysage sur lui-même, seuls lieux
publics ou semi privés de repos du regard, sont de trois types : les rares bois, les portions de canaux en
déblais, les cimetières militaires britanniques.
Le plus vaste bois du plateau est le bois du Gard bois compact situé à proximité de Walincourt-selvigny. Ce
bois a une surface de 200 hectares, mais est situé à 10 kilomètre de Caudry
Les portions de canaux en déblai produisent une promenade à l'ombre du fait que l'excédent de déblai est
rejeté sur le bord du canal en une masse compacte et inexploitable, et donc boisé naturellement. Ces portions
sont fréquentes le long du canal Saint Quentin, mais sont éloignées d'une trentaine de kilomètres de Caudry.
Enfin les cimetières militaires britanniques construits par les architectes britanniques Herbert Baker, Reginald
Blomfield et Edwin Lutyens sont des œuvres de finesse par leur rapport à la topographie au sol et aux limites.
2
Ceux-ci sont assez fréquents dans le territoire, mais celui de Caudry, l'un des plus grands, ne fait que 2000m .
3.6- la ville de Caudry : le temps divise la ville.
Les voies, les parcelles, des dimensions à recalibrer, des franges altérées.
La ville de Caudry est une ville compacte, marquée par trois grands systèmes de voies. Le premier est
composé de la nationale, de la voie ferrée et d'une voie urbaine les reliant. Le second est composé des voies
anciennes de la ville. Le troisième est composé des voies récentes de la zone industrielle.
La nationale et la voie ferrée cadrent respectivement la ville au Nord et au Sud. Ces deux voies parallèles et
espacée de 2,5 km sont reliées par une voie urbaine récente dans l'axe Nord Sud, et bordant la ville à l'Est.
Cette voie a ceci de caractéristique que chacun de ses points de changement de pente liée à la topographie
correspond à une entrée de ville. La largeur foncière de cette voie est de 24m. Cette dimension est bonne au vu
de son caractère et de sa fonction.
Les voies historiques forment un réseau homogène, calqué sur le parcellaire agricole. Si ces voies forment un
réseau étoilé des bords de la ville vers les villages alentour, elles ne forment pas un centre urbain concentrique.
Ces voies délimitent des parcelles de dimension de 2 à 7 hectares, en accord avec la dimension et la forme des
parcelles agricoles. La dimension foncière des voies historiques varie de 8 à 12m.
Les voies de la zone industrielle forment un réseau étranger aux deux systèmes précédents, tant dans sa forme
que dans la dimension des voies. Connectées en 2 points à la voie urbaine, ces voies s'étendent en un réseau
parallèle à la voie ferrée. La dimension de largeur foncière varie de 16 à 18m, ce qui en l'état des choses
constitue une dimension trop importante pour le seul passage des véhicules. La moyenne des dimensions des
parcelles est légèrement supérieure à celle de la ville.
L'espace public de la ville se résume à la largeur de ces voies et au cimetière militaire britannique. Les places
et les parcs sont absents de la ville. Le rapport de la ville à l'espace agricole est traité par une frange de vergers
et de jardins sur les trois quarts du pourtour de la ville, le dernier quart au sud-ouest entretient en revanche un
rapport incontrôlé et violent avec les surfaces agricoles.
3.7 Les projets de la ville, des ponctuations qui divisent la ville, des enjeux à redéfinir.
La ville de Caudry lance plusieurs projets sur sa commune. Il y a deux ans, la ville a vu émerger un nouveau
lycée, construit par l'architecte belge Lucien Kroll. Ce lycée a un impact considérable dans l'actualité de la
construction, par un intérêt de projet majoritairement porté sur la Haute Qualité Environnementale. Le lycée de
Caudry comporte une filière baccalauréat professionnel dans les métiers du textile.
La voie urbaine est constamment réaménagée en fonction de nouveaux projets qui la bordent, dans une
débauche de ronds-points altérant l'intérêt de ses dimensions. Les 24m constituant une voie urbaine
structurante devient une multitude de tronçon de longueur similaire à celle des voies historiques de 12m, mais
du double de leur largeur.
Le quartier de la Gare est en cours de réaménagement, à l'extrémité sud de la voie urbaine, ce qui constitue un
enjeu important au vu de l'état des lieux actuels.
Enfin la ville a le projet d'augmenter la surface de sa zone industrielle de 50 hectares. Ceci porte la dimension
de la zone industrielle à 140 hectares, soit près de la moitié de la surface de la ville en plus. La commune sera
composée dès lors de 34% de surface bâtie dont 11% de surface de zone industrielle, et de 66% de surface
agricole. Il y là un enjeu extrêmement important pour le développement futur de la ville, et la qualité de vie ses
habitants.
Dans le cadre de notre étude, l'amélioration de l'espace public passe par deux nécessités : fabriquer un parc
urbain, connecter la ville de Caudry avec la zone industrielle et les villages alentour par des circulations douces.
La localisation de l'hôtel industriel dois se faire dans un lieu stratégique pour la ville et pour la zone industrielle.
Enfin l'extension de la zone industrielle doit se faire dans des dimensions et dans une forme parcellaire qui doit
être similaire à celle de la ville, en vue de leur aspect et de leur convertibilité dans le futur.
3.8- Le fonctionnement hydrographique de Caudry, le levier du projet.
L'étude topographique nous révèle un élément essentiel du fonctionnement de l'eau dans la ville de Caudry.
Une ligne de crête orientée Ouest Est sépare la ville en deux bassins versants, avant de s'orienter Nord Sud à
l'Est de la ville.
Le bassin versant au nord conduit les eaux de la ville vers le riot de Caudry, en direction de la station
d'épuration située au nord-ouest de la ville. Le bassin versant au sud conduit les eaux d'une faible de portion de
la ville et de la zone industrielle vers le riot des morts. Celui-ci est exclusivement réservé à la récupération des
eaux pluviales de la zone industrielle et de l'espace public de cette portion de Caudry.
La ligne de crête de la ville et le riot constitue un coteau régulier, d'une pente de 3% en moyenne et de 5% au
maximum, répartie sur une largeur de 600m. Au-delà du riot, des vallonnements perpendiculaires, en doigts de
gants, caractérisent la topographie au Sud. L'ampleur de ces vallonnements est de 400 m environ de crête à
crête, pour une profondeur maximale de 15m environ entre le fond de vallon et sa crête. La pente moyenne de
ces vallons est donc de 3% environ, et la pente maximale de 4%.
Nous apportons un éclairage complémentaire au projet général d'aménagement de la zone industrielle. Une
zone industrielle étanche massivement ses sols, et donc augmente les volumes d'eau de pluie à récupérer. En
second lieu, une zone industrielle produit des pollutions dues aux surfaces parkings et de circulation. Ces deux
10
éléments sont soumis à des taxes, selon la loi sur l'eau du 30 décembre 2006 . L'article 48 de la loi sur l'eau
propose un abattement de 10 à 90 % sur la taxe de raccordement des eaux pluviales privée au réseau
communal. L'article 84 stipule que tout propriétaire est redevable d'une redevance pour la pollution des eaux
quand celle-ci n'est pas d'usage domestique.
Le projet d'extension de la zone industrielle de Caudry a tout intérêt à prendre en compte ces deux éléments, et
en faire un levier de projet.
3.9 Le projet d'aménagement de la zone industrielle de Caudry, une feuille et ses nervures.
Nous proposons un boisement réorganisant visuellement la zone industrielle de Caudry. Sa forme est
composée d'un boisement linéaire accompagnant le riot des morts, puis se divisant en une série de masses
linéaires parallèles entre elles, et coupant diagonalement le coteau au nord du riot, et partant
perpendiculairement le long des vallons au sud du riot. Cette forme est assimilable à une feuille et ses nervures.
Ces masses linéaires comportent un alignement au sud le long des voiries de la zone industrielle, et une
variation d'épaisseur au nord, sur l'emprise des parcelles industrielles. L'extrémité Nord de 3 de ces masses
s'épaissit en direction de la ville pour former un parc urbain au-delà de la crête, c'est le Parc des crêtes. La
jonction de ces boisements avec le riot des morts s'épaissit, pour former une série de 6 jardins d'eau. Ce sont
les jardins d'eaux des vallons.
Ces masses boisées linéaires, sur l'emprise publique, le parc des crêtes, et les jardins d'eaux, constituent le
nouvel espace public. Entre cette structure, les parcelles agricoles du coteau au nord et des vallons au sud
constituent les surfaces d'extension de la zone industrielle. Enfin, l'hôtel industriel est localisé au centre de la
zone industrielle, à l'intersection de l'avenue de la gare et de la départementale reliant le village d'Audencourt
au village de Montigny en Cambrésis.
Cette forme de feuille permet de redéfinir le quart sud-ouest de la ville de Caudry, de proposer une nouvelle
frange à la ville, de proposer de nouveaux espaces publics pour la ville, et pour les travailleurs de la zone
industrielle.
Cette forme est nouvelle. Elle n'est pas en contradiction avec les structures existantes puisqu'elle se situe dans
une continuité historique, paysagère et culturelle. C'est une nouvelle étape de cette continuité. Ça n'est pas un
bois en plus sur le plateau, ça n'est pas une structure bocagère, ça n'est pas un bois alluvial, c'est un
complément nécessaire répondant aux nouvelles formes de la ville, à son extension, à son rapport avec
l'espace agricole.
4-
Le projet d'espace public et d'extension de la zone industrielle, l'eau redessine l'espace.
4.1- Parcours de l'eau, circulations douces, constitution des boisements
Ces masses boisées sont une chair, et cette chair a un squelette. Celui-ci est d'abord un réseau de pistes
cyclables, accompagnant le riot de village en village. À proximité de la zone, ces pistes se séparent pour
desservir la zone industrielle et la ville. 3 de ces pistes cyclables se prolongent dans le Parc des Crêtes, et se
connectent à la ville au travers du parc.
Sur la portion du coteau, ces pistes sont longées de fossés de drainage sur l'espace public. La jonction de ces
fossés avec le riot constitue les jardins d'eau des vallons. Ces fossés s'arrêtent sur la ligne de crête au nord.
Ce sont le riot et ses fossés qui comporte la structure primaire de boisement. Ces boisements sont une masse
fine pour les fossés, et plus épaisse pour le riot. Les espèces en place sont des arbres bas, tels les saules, les
aulnes, les charmes et les sorbiers, et des arbustes, tels les cornouillers et les fusains. Ces plantations se font
sous forme de haie haute. Ces plantations se prolongent en dehors des fossés, au-delà de la ligne de crête.
Le long des fossés, l'épaisseur de la masse est donnée par les plantations au sein du parking. Ces plantations
sont des arbres de moyenne tige disposés à la manière des vergers, les espèces sont dérivées des arbres
fruitiers, et nous trouverons donc des pommiers, poiriers, cerisiers et noyers d'ornement. Les fruits en sont
beaucoup plus petits, non comestibles, et appréciés des oiseaux. Ces caractères permettent de minimiser
l'entretien des sols par la chute des fruits.
À la jonction des fossés et du riot, dans les jardins d'eau des vallons, on trouvera des espèces du même type
que dans les fossés et les riots, mais subissant une taille de rehaussement à 1m80, de manière à libérer la vue
sous le niveau de la couronne.
Au-delà des fossés, les masses boisées du Parc des crêtes sont constituées d'arbres haute tige, comme le
chêne, l'érable et le frêne. La plantation y est de type forestière, c'est à dire plus espacée. Ces arbres de haute
tige dégagent la vue sous leur frondaison.
Enfin, les espèces des bosquets ponctuels sont du même type ceux du Parc des crêtes, arbres à haute tige du
type chêne érable et frêne.
4.2- Le réseau d'évacuation des eaux pluviales, un système de diminution de la pollution des sols
étanches.
Le riot suit une pente moyenne sur une longueur de 3 km de 0.5%.
Au nord du riot, Les fossés traversent le coteau en diagonale, légèrement creusée sous le niveau du terrain
naturel, et en suivent la topographie. Le coteau a en moyenne 5% de pente. Cela signifie que la pente des
fossés varie de 2 à 3% en moyenne, en fonction de son angle avec le coteau. Au sud du riot, les fossés longent
les vallons ou le fond des vallons. La pente est donc moins importante, entre 1 et 2%.
Le débit maximal du fossé se calcule selon quatre paramètres : la surface du bassin versant, la surface
étanchée, la pente moyenne du bassin versant, et enfin la pente du fossé. Les dimensions choisies pour les
fossés permettent de recueillir des volumes d'eaux pluviales importants. La période de retour de la saturation
des fossés est évaluée à 100 ans.
Les eaux pluviales rejetées dans le riot sont parfaitement dépolluées. Les types de pollution que l'on peut
craindre sont celles des grandes surfaces de parking tout d'abord, puis celles de la voirie publique ensuite. Il
existe deux types de filtres pour accéder à ce niveau de dépollution, ce sont des dégraisseurs pour l'espace
privé, et les 6 jardins d'eau des vallons pour l'espace public.
Les dégraisseurs sont de petits filtres souterrains, à l'extrémité basse de chacune des parcelles existantes ou
en projet. L'eau ainsi dépolluée est rejetée dans les fossés de l'espace public.
Les 6 jardins d'eau sont composés de trois bassins en cascade, d'une différence de niveau de 0.7m à 1m
environ, ces bassins sont des supports plantés, utilisant la capacité épuratoire naturelle des plantes. Ces
plantes sont diversifiées en fonction du niveau du bassin et du caractère de dépollution à atteindre.
À chacun de ces 6 jardins d'eau correspond une surface précise de la zone industrielle épurée. Cette
séparation se fait en fonction de la topographie.
Le bâtiment de l'hôtel industriel comporte deux ouvrages techniques supplémentaires, l'un est une cuve de
récupération des eaux pluviales, sous le bâtiment, l'autre est un ensemble de deux larges fossés, inséré dans le
parking, ayant la fonction de bassin d'orage.
L'organisation hydrographique du parking de l'hôtel industriel doit être un exemple pour les nouveaux parkings à
construire.
4.3- Les parcelles en extension de la zone, quelques règles, mais pas de trop.
L'extension de la zone industrielle totalise une surface de 45, 6 hectares. De la même manière que la taille des
parcelles de la ville, les nouvelles parcelles ont une dimension qui varie de 2 à 7 hectares.
Du fait du coteau, ces parcelles sont toujours en pentes, de 3 à 5%. L'accès à ces parcelles pour les poids
lourds se fait par le haut de la parcelle, l'accès aux voitures et cyclistes se fait par le bas de la parcelle. Cela
signifie que les parcelles ne peuvent pas êtres recoupés longitudinalement, à l'exception des parcelles longées
par la départementale.
Pour minimiser l'importance de cette contrainte, nous proposons 4 options de découpage possible. Nous
proposons 3 options de découpage du parcellaire pouvant accueillir de 12, 19, ou 22 entreprises, suivant sa
taille, et une option de tailles plus variée reprise dans le projet, et comportant 19 parcelles.
Les règles d'occupation des parcelles se résument en trois points : la surface, la forme et la position du parking
VL, l'accès aux PL, et la dimension inconstructible des bords latéraux des parcelles.
La surface réservée au parking est au minimum de 15% de la surface globale de la parcelle, C'est une bande
située toujours sur le bas de la parcelle, plantée à la manière d'un verger. Cette bande s'aligne sur toute la
longueur possible le long de la voirie d'accès basse de la parcelle. Les bandes latérales de la parcelle sont
inconstructibles sur une largeur de 4m. Ces 4 m sont nécessaires pour la plantation des bosquets.
Enfin, l'accès poids lourd se fait toujours par le haut de la parcelle, et librement selon la position, l'organisation
et le recul de l'entreprise.
Nous proposons plusieurs options du sens d'implantation des bâtiments industriels sur les parcelles. Le premier
se cale sur la position de l'hôtel industriel, le long de la pente, en minimisant les déblais lors de la construction,
le second se cale sur les limites des parcelles, de manière à fournir le maximum de capacité d'extension, mais
en augmentant les mouvements de terre nécessaire à la construction du bâtiment.
Nous pensons qu'il n'est pas possible de prévoir la taille, la forme, les matériaux des nouveaux bâtiments
industriels. C'est pourquoi il est préférable que ceux-ci s'implantent selon les logiques économiques, c'est à dire
dans le sens leur permettant la plus grande capacité d'extension.
4.4- Les limites de projet.
Les limites d'intervention du projet sont complexes. Elles se situent à la fois sur l'espace privé, et à la fois sur
l'espace public. Elles sont de 4 natures différentes : emprise sur le territoire agricole, emprise et expropriation
de l'espace privé, transformation de l'espace privé, et transformation de l'espace public.
Le premier cas est celui où le projet s'implante sur le territoire agricole. Cette emprise concerne 105.3 hectares.
Cette emprise est majoritairement destinée au Parce des crêtes, et à l'extension de la zone industrielle.
Le second cas, plus critique, est celui où le projet s'implante sur des surfaces privées, qu'il faut exproprier. Ces
surfaces font 2 hectares, prises sur des surfaces de parking ou de friche. Ces surfaces sont à destination de
l'espace public, dans le but d'améliorer la fluidité des circulations.
Le troisième cas est celui de la transformation de l'espace public. Cette transformation de l'espace public se fait
sur une surface de 17.8 hectares. Il s'agit généralement de recalibrer les voies pour en diversifier l'utilisation.
Le dernier cas est celui de la transformation de l'espace privé. Cette transformation totalise moins de 3
hectares. Il s'agit de multiples interventions sur les parkings existants, dans le but d'améliorer leur accessibilité
et leur drainage.
4.5- Les pistes cyclables structurent, l'espace public est diversifié, le parking privé comme dispositif de
liaison.
La piste cyclable le long du riot permet de relier les villages entre eux et entre la zone industrielle. Sa pente est
de 0,5% et sa largeur est de 3.6m. Cette pente naturelle et constante est tout à fait idéale pour ce type de
circulation. À l'approche de la zone, ces pistes se ramifient en 6 pistes parallèles entre elles, le long des fossés,
dont deux desservent le Parc des crêtes, 3 rejoignent le boulevard urbain, la dernière est en liaison avec le
quartier au sud de la voie ferrée. En coupant le coteau diagonalement, ces ramifications n'atteignent qu'une
pente maximale de 3%. Au-delà de la ligne de crête, la pente des pistes cyclables est de l'ordre de 2%. La piste
cyclable est en stabilisé renforcé.
L'indépendance de la piste cyclable par rapport à la voie de circulation qui lui est parallèle se fait par l'insertion
du fossé ou d'une bande plantée de 4 m de largeur au minimum. Les flux de circulation routière et cyclables ne
se croisent qu'en de rares points, majoritairement lors de la traversée de la départementale coupant la zone
industrielle du Nord au Sud. Dans la zone industrielle, ces pistes cyclables accèdent à chacune des parcelles
par un accès indépendant de celui des VL. C'est l'organisation du parking qui est le dispositif permettant cet
accès indépendant.
L'espace public est diversifié. La largeur foncière doit répondre aux exigences de circulation de poids lourds, de
circulation douces, de drainage, d'éclairage. Nous proposons 5 largeurs foncières différentes dans le sens Estouest. Les largeurs foncières existantes de 16 et 18m sont conservées et redivisées. C'est le cas des 2 voies
parallèles au sud du Parc des Crêtes. Lorsque les contraintes de l'existant sont moindres, les largeurs foncières
sont portées à 20m. C'est le cas de la voie au sud du chemin de fer. La largeur idéale pour les nouvelles voies
de l'extension est de 22m. Enfin, la largeur foncière de la voie longeant la gare est portée à 31m.
Ces largeurs d'emprise sont divisées asymétriquement, Dans le sens Est-ouest, les voies sont divisées de telle
manière à avoir 8m de largeur de voirie, 3m au minimum de largeur de fossé, 2m40 au minimum de piste
cyclable, 0,6m au minimum pour les fonctions techniques et d'éclairage. La largeur foncière des nouvelles voies
est fixée à 22m, afin d'obtenir 8 m de voirie, 4.5m de largeur de fossé, et 3.6m de largeur de piste cyclable, et
une bande technique pour l'éclairage de 1m20. La plantation des arbres dans le fossé est régulièrement
flanquée de la plantation des arbres des parkings privés. Ces derniers participent à l'épaississement de la
masse d'arbres à grande échelle
Dans le sens Nord Sud, l'emprise foncière est divisée de manière à accueillir une largeur de circulation douce
de 2m40 au minimum, et une bande plantée de bosquets de 3m de large au minimum. La largeur de la voirie
reste de 8m. Deux cas peuvent êtres répertoriés : la départementale, et les voies perpendiculaires au riot. Dans
ce sens, le réseau de circulation est complété par un chemin qui relie le riot au Parc des Crêtes, parallèlement à
la départementale. Celui-ci est bordé de bosquets, à la manière des limites de parcelles privées. Les voies de
circulations sont en enrobé.
Le parking privé est constitué de manière à accueillir une densité de boisement importante, de permettre un
accès des circulations douces indépendantes, et de drainer les eaux pluviales de la parcelle. On accède au
parking privé par franchissement du fossé et de la piste cyclable. Le franchissement du fossé se fait par une
courte passerelle de béton. Il y a une entrée et une sortie indépendante. La voie de distribution à l'intérieur du
parking est à sens unique. Pour donner la sensation de densité d'un verger, s'insèrent dans la trame de parking
des bandeaux plantés parallèlement aux fossés, tous les 6m.
Dans l'autre sens, une trame de 5m
supplémentaire est ajoutée, de manière à y intégrer cheminement au travers du parking, et le drainage des
eaux de pluie. Le parking de l'hôtel industriel est le modèle sur lequel les nouveaux parkings pourront êtres
construits. On peut donner la possibilité d'ajouter des bassins d'orage dans la trame de parkings, selon la
position et la trame constructive des nouveaux bâtiments.
Le long des parcelles, les circulations douces ne croisent jamais la circulation des PL. Les poids lourd ne
franchissent jamais de fossé à une ou deux exceptions près sur les parcelles existantes. Les poids lourds
accèdent en effet à la parcelle par le haut de la parcelle, en franchissant un trottoir aux dimensions minimales.
Les plantations dans les fossés et dans le riot se font sur les pentes latérales. Ceci est possible dans la mesure
où dans la majorité des cas, seul le fond du fossé est rempli d'eau. Nous rappelons en effet que son
dimensionnement est tel que le fossé peut saturer pour une violence de précipitation dont la période de retour
est de 100 ans. Ces plantations sont aléatoires dans les fossés et établies sur une trame de 3m dans le riot.
L'éclairage de la voie publique se divise en deux types. Le premier est un éclairage de la voirie de circulation
des véhicules par des mâts de 9m de haut, espacés tout les 25m. L'autre type est une série de bornes
lumineuses le long des pistes cyclables longeant les fossés et le riot, d'une hauteur de 0.9m, et espacés de 5m.
4.6- Les points singuliers: le Parc des Crêtes, les jardins d'eau des vallons.
Le Parc des crêtes, structuré par les pistes cyclables, comporte des plantations le long de ces pistes. Ces
plantations se font sur une trame carrée minimale de 4m par 4m, trame qui se délite à proximités des prés. Les
prés sont plantés d'une prairie fleurie, mélange de plants nécessitant deux fauchages annuels. Des bancs sont
proposés le long des pistes cyclables.
Les jardins d'eau des vallons sont composés de trois bassins en cascade. De part et d'autre des murs
d'enceinte des bassins, une trame de plantation de 2m sur 2m se prolonge des fossés au riot. Les trois bassins
sont plantés de roseaux, de joncs, et d'iris avec des densités différentes. Dans l'épaisseur des murs d'enceintes
des bassins sont proposés des bancs orientés vers le bas de la pente.
5-
L'hôtel industriel
5.1- L'organisation du bâtiment, une trame constructive et de drainage dirige la disposition du
programme.
L'hôtel industriel est organisé selon deux grands thèmes : son programme, et l'organisation de traitement des
eaux de la parcelle. L'hôtel industriel est avant tout composé de halles, permettant la mise en place d'une
chaîne de production de textile technique. Ces halles sont compétées par un programme de bureaux, de
surfaces d'exposition, d'un relais bibliothèque, d'une cafeteria, d'une salle de conférence.
L'hôtel industriel est composé de deux corps de bâtiment. L'un a une fonction administrative et de
représentation, et l'autre a une fonction productive. Le premier est une fine bande de 140m de long par 8m de
large, et de 8m de haut, et comprends deux niveaux. Celui-ci est placé au-devant de deux groupes de trois
halles, chacune de ces halles ayant pour dimension 62m de long par 22m de large. Chaque halle est divisible
en deux dans le sens de la longueur. Cela signifie que les 6 halles ont la capacité d'accueillir 12 entreprises et
12 chaînes de production. Les deux groupe de halles sont séparés par un espace extérieur de 8m.
Les halles sont disposées de manière à produire le minimum de mouvement de terre. C'est à dire que le niveau
de leur sol se cale sur le haut de la parcelle. La partie sud des halles surplombe alors le terrain de 4m, ce
er
niveau correspondant alors au 1 étage du bâtiment de représentation.
Cette composition est construite selon une trame organisant la parcelle, perpendiculaire aux courbes de
niveaux. L'hôtel industriel suit la pente de 5% de la parcelle. Cette trame de 22m correspond à la fois à la
dimension structurelle des halles, et à l'organisation de drainage de la parcelle. Cela signifie que l'on observe
une continuité entre la récupération des eaux de toitures et le drainage du parking de l'hôtel. Le bâtiment de
représentation est organisé selon une trame constructive de 7m, calé sur celle des halles et du parking.
L'accès au bâtiment de représentation se fait par le bas de la parcelle, en longeant les fossés rythmant le
parking. Au rez-de-chaussée, il est proposé une série de bureaux d'entreprise à entrée indépendante. À chaque
surface de bureaux correspond une surface de halle. On accède au bâtiment de représentation par une
circulation intérieure au volume des bureaux. Un accès indépendant au bâtiment de représentation se fait dans
la trame centrale du bâtiment de représentation, permettant la mise en place d'un ascenseur.
La séparation des bureaux du rez-de-chaussée du bâtiment de représentation définie une série de porches
plantés, tandis que l'écart entre les bâtiments de représentation et la halle définie une sorte de rue intérieure
jardinée. L'accès indépendant aux halles se fait par le franchissement de ces porches, et par des escaliers
situés dans la rue jardinée. À l'étage, un réseau de passerelles permet la circulation des personnes entre les
halles et le bâtiment de représentation Enfin un prolongement latéral de ces passerelles sur toute la longueur
des halles permet un accès dépourvu d'escaliers.
L'accès aux halles par les poids lourds se fait par le haut de la parcelle. Sur toute la largeur des halles et sur
une longueur de 5.5m est proposée une surface de stockage. Au sud, les halles sont ouvertes toute hauteur, et
sont vitrées. Une série de pare-soleil permet le contrôle de la lumière. Un complément d'éclairage zénithal
naturel est apporté pour les surfaces de production. Le bâtiment de représentation est mono orienté au sud, et
là encore, une série de pare-soleil permet le contrôle de la lumière. Au nord du bâtiment de représentation, une
circulation sur toute la longueur du bâtiment permet un accès indépendant à chacune des surfaces
programmatique trouvée au niveau 1.
La trame centrale dégagée entre les halles accueille les surfaces techniques nécessaires à leur
fonctionnement. Ces espaces techniques sont reliés par un réseau en sous-sol des halles, permettant la
distribution des fluides pour chacune des halles. À l'extrémité sud des halles, en sous-sol, sont proposées des
citernes de récupération des eaux pluviales
5.2- Les intentions constructives sont issues des sols du territoire, et génèrent un nouveau caractère
pour le Cambrésis.
Au vu du système constructif proposé, nous nous imposons les règles suivantes : chaque élément de
construction doit être l'expression du corps de métier qui le construit. Les matériaux lourds proposés doivent
provenir de la région. Cela conduit à proposer une structure comme une addition d'éléments simples et
indépendants, et d'exclure le métal comme solution structurelle. La localisation des sites de fabrication des
bétons dans la vallée de l'Oise, à moins de 100km du site, nous conforte dans cette hypothèse.
Au vu des nécessités thermiques, le bâtiment de représentation et le bâtiment des halles sont de deux familles
différentes. Le bâtiment de représentation est un bâtiment très bien isolé, mais à faible inertie thermique.
L'objectif, pour une économie d'énergie optimale du bâtiment des halles, est de contrôler l'entrée et la sortie de
l'air ventilé et de l'eau de chauffage éventuelle. Cela ne s'obtient que par la mise en place d'une isolation
extérieure. Les halles sont donc des bâtiments conçus pour obtenir une très forte inertie thermique.
Les halles sont composées d'une série de murs de plot de terre cuite de 45cm d'épaisseur. Chacune des halles
est composée de deux murs indépendants. Pour la rigidité de ces murs, des contreforts latéraux de 45cm de
section sont ajoutés. Les murs sont repris par des voiles de béton, auxquels sont adjointes des consoles pour la
reprise des contreforts. Le franchissement de la portée de 20m est atteint par des poutres caissons de 90cm de
hauteur statique. Ces poutres caissons sont mises en place en dalle de sol et de toiture. L'espace situé entre
les contreforts sert de galerie technique. Ces galeries sont reliées au local technique, et se prolongent ensuite
par l'espace intérieur des poutres caissons, permettant de desservir les fluides en plancher et en toiture.
La continuité de l'isolation est atteinte de l'Ouest à L'est des halles par une isolation extérieure, prolongée sous
dalle, puis sur toiture. En toiture, cette isolation supporte un volume de terre nécessaire à l'obtention d'une
toiture plantée. Les ponts thermiques sont évités en sous-sols par la mise en place de module de verre
cellulaire, isolant et résistant à de fortes compressions. Les façades Nord et Sud sont des ouvrages de
menuiseries, en panneaux pleins au nord, et en triple vitrage au sud.
Enfin, les façades latérales sont composées de lais de textile technique, issues de la production du pôle, et
testées à la résistance à la lumière, à l'étanchéité et à l'eau, et à la protection contre le vent. L'idée évoquée ici
est de proposer une alternative au problème des revêtements de façades extérieures en France, dont la
recherche actuelle est très sommaire. La généralisation d'un tel modèle dans le Cambrésis permettrait
prolonger la visibilité de l'activité du textile technique dans une utilisation courante et de caractère.
6-
Le coût du projet
Nous avons estimé sommairement le coût de l'espace public du projet afin d'en définir la faisabilité. Ce coût est
défini selon la nature des surfaces d'emprise, et selon la destination de ces surfaces. À chacun des cas obtenus
est associée une fourchette de prix. Nous avons ajouté à ce coût le prix de l'hôtel industriel.
Le tableau suivant établi cette approche :
Nature de l'emprise
Nature de la destination
Agricole
Espaces
verts
travaux
Surface en m2
Prix unitaire en euros
Total
32'100
100.00
3'210'000.00
453'300
5.00
2'266500.00
81'000
75.00
6'075'000.00
1'300
200.00
260'000.00
Espaces publics
171'300
150.00
25'695'000.00
Privée
Espaces publics
21'800
300.00
6'540'000.00
Agricole
Bâtiment
-
8'000000.00
8'000'000.00
spéciaux
Espaces verts
Espaces publics
Publique
Espaces
verts
travaux
spéciaux
TOTAL
760'800
52'046'500.00
Note concernant le prix des boisements : le projet prévoit la plantation de près de 30'500 arbres. Prenons le prix
de 15 euros l'unité d'arbre fourni et planté. Pour les 30'500 arbres du projet, le prix total du coût des arbres
représente 457'500 euros, soit moins de 1% du coût global du projet.
7-Conclusion :
Durant ces dix dernières années, 435'000 hectares de surfaces de liaison entre les surfaces artificialisés et les
surfaces agricoles disparaissent. Prairies, vergers, jardins, sont invariablement supprimés au profit
d'infrastructures, de lotissements, de zone industrielles. De cette suppression résulte une brutalité
d'implantations des surfaces bâties.
Les pôles de compétitivité doivent êtres visibles et confortables. La qualité de l'activité qui les anime doit se
retrouver dans la qualité du territoire qui les accueillent. Le mouvement des pôles de compétitivité les conduit à
se localiser dans les zones industrielles. Ils constituent de ce fait un levier d'intervention sur ces surfaces.
Les zones industrielles posent un problème nouveau de gestion de l'eau. La mise en étanchéité des surfaces
pose un problème de quantité d'eau pluviale à recueillir, et de la pollution de cette eau pluviale par le
ruissellement sur les parkings.
Enfin, un bâtiment industriel économique en énergie pose divers problèmes de terrassement, de systèmes
constructif, de peau extérieure autre que métallique.
Les boisements proposés dans le projet du pôle Up-tex sont une réponse se situant précisément entre la
nécessité de résoudre le problème fondamental de la suppression de liens entre la ville et des surfaces
agricoles et d'apporter confort et visibilité au pôle Up-tex, problème intrinsèque au pôle.
La structure de drainage proposée se situe précisément entre la nécessité de répondre au confort et la visibilité
du pôle Up-tex et de répondre au problème de l'étanchéité des zones industrielles, problème intrinsèque à la
zone.
L'hôtel industriel propose une solution située précisément entre la nécessité de prolonger le drainage de la zone
industrielle, et la nécessité constructive d'un bâtiment très bien isolé, assurant le moins possible de perte
d'énergie, problème intrinsèque au bâtiment.
5,8% des hommes consacrent leur existence à fabriquer des produits industriels en France. Profondément
ancrée dans son territoire, l'activité du textile manque malgré tout de lien culturel entre les générations des
hommes qui la côtoient et de lien géographique entre les hommes qui se déplacent pour y fournir leur énergie.
Le programme d'un hôtel industriel disposé dans la zone industrielle de Caudry tente d'assurer le lien entre les
formations lycéennes, les incubateurs de projets industriels, et le désir de l'installation indépendante de jeunes
entrepreneurs. Ses accès et son accessibilité dans la zone industrielle par les voies de circulation douces offre
la possibilité de s'imaginer une autre manière d'accéder à son lieu de travail, une autre manière d'appréhender
le milieu dans lequel on vit.
Ce projet, en prenant en compte la qualité des sols et de la géographie, exprime le lien entre la matière qui fait
le caractère du Cambrésis, et la réalité construite. La possibilité de généraliser une solution textile au problème
constructif de l'enveloppe sur une isolation extérieure peut marquer sur le territoire l'activité qui fait vivre une
partie les hommes.
Ce projet, s'il est estimé juste et sensé dans la commune dans laquelle il s'implante, a un coût que la commune
ne peut pas assumer. Ce coût doit être pris en charge par l'état et les collectivités. La visibilité du projet est
régionale, ce qui doit justifier cet effort de financement.
C'est ce raisonnement qui fabrique le fil rouge, le tissage entre l'activité des hommes, entre l'architecture qui
les accueille et le territoire qui les porte d'un lieu de vie à l'autre dans une promenade à travers leur culture, leur
histoire, leur environnement, leurs sols et leur activité. C'est l'investissement financier que l'on doit mettre dans
les pôles qui va faire participer les constellations d'entreprises à une visibilité régionale. Profondément intégrés
dans leurs sols, les pôles marquent de manière indélébile le territoire, s'enracinent contre les poussées des
délocalisations et des dramatiques fermetures industrielles.
Bibliographie :
Cette bibliographie est divisée en trois chapitres : les textes dont il est fait directement référence dans le
mémoire, l'actualité, les ouvrages et rapports ayant nourri notre réflexion.
Les références :
1. Activité humaine, territoire, architecture_Mémoire STS EPFL_Luc Chignier_Automne 2005.
2. Pour une nouvelle politique industrielle _ Jean-Louis Beffa _ 15 janvier 2005.
3. Le territoire français _ Permanences et Mutations _ Félix Damette, Jacques Scheibling _ Paris _ Hachette _
2003.
4. Régions et technologies clés : Quelles stratégies ? _ Philippe Bourgeois _ Paris _ DIGITIP _2004.
5. Rapport au premier ministre / Pour un écosystème de la croissance _ Christian Blanc _ Assemblée
Nationale _ 2005.
6. Les nouveaux défis de l'industrie / La désindustrialisation : mythes et réalités _ Colloque parlementaire sur
l'industrie _ Maison de la Chimie _ 15 mars 2005.
7. Vers une soixantaine de "pôles de compétitivité" - Béatrice Jérôme et Pascal Galinier _ Le Monde _ 12 juillet
2005.
8. Textile technique, le futur se tisse en France_Claude Levy-rueff_DGE / UBIFRANCE_janvier 2006.
9. Le textile régional rebondit par l'innovation_CCI Lille métropole_décembre 2006.
10. Loi n° 2006-1772 du 30 décembre 2006 sur l'eau et les milieux aquatiques_Journal officiel de la République
Française_31 décembre 2006.
Actualités :
La délocalisation des centres d'appels fait le succès de Webhelp _ Estelle Dumout _ Zdnet France _ 28 janvier
2004.
Pôles de compétitivité : 67 projets choisis pour une enveloppe doublée à 1,5 milliard d'euros _ AFP _ Le Monde
_ 12 juillet 2005
Questions cruciales sur les pôles de compétitivité _ Béatrice Jérôme et Laetitia Clavreul _ Le Monde _19 juillet
2005.
A Boulogne-sur-Mer : "L'erreur serait de se contenter d'attendre les financements" _ Philippe Allienne _ Le
Monde _ 20 juillet 2005.
er
Pôle de compétitivité et délocalisation _ Attac France _ Grain de sable nº 542 _ 1 mars 2006.
La vague des centres d'appels délocalisés se poursuit _ Antoine Boudet _ Les echos.fr _ 23 novembre 2006.
Recherche et développement : l'Europe à la traîne _ Annie Kahn _ Le Monde _ 6 décembre 2006.
Ouvrages et Rapports officiels :
N°64 / Sénat / Rapport d'information fait sur les métiers d'architecture _ Yves Dauge _ Paris _ Commission des
affaires culturelles _ 16 novembre 2004.
Formes cachées La ville _ Patrick Berger, Jean-Pierre Nouhaud _ Lausanne _ PPUR _ 2004.
Désindustrialisation, délocalisations _ Lionel Fontagné, Jean-Hervé Lorenzi _ Paris _ La documentation
française _ 2005.
Communication _ La politique des pôles de compétitivité _ Conseil des ministres _ 18 mai 2005.
CIADT du 12 juillet 2005 / Fiches de présentation synthétique des pôles de compétitivité _ DATAR _ 12 juillet
2005.
Discours de Monsieur Jacques Chirac, président de la république, à Reims _ Jacques Chirac _ Reims _ 30 août
2005.
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