Hainaut Prévention
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Hainaut Prévention
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[La lettre d’information aux médecins sur les activités de prévention de l’OSH,
Juin 2013
24
Observatoire de la Santé du Hainaut - rue de Saint-Antoine 1 - 7021 Havré - Belgique
Tél. : +32 (0)65 87 96 00 - Fax : +32 (0)65 87 96 79
Courriel :
[email protected] - Visitez notre site Internet :
http://observatoiresante.hainaut.beCette lettre d’information est disponible gratuitement sur demande écrite à : OSH - rue de Saint-Antoine 1
7021 Havré - Belgique, par téléphone au +32 (0)65 87 96 00, via notre courriel :
[email protected] ou téléchargeable sur
notre site Internet : http://observatoiresante.hainaut.be
Editeur responsable : OSH - Luc Berghmans - rue de Saint-Antoine 1 - 7021 Havré - Belgique - Tirage : 2 000 exemplaires - Edition : Juin 2013
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Ce numéro est consacré au dépistage du cancer du col de l’utérus
et à la vaccination préventive contre ce cancer. Si le DMG+
intègre le dépistage du cancer du col, d’autres professionnels
participent également à cette démarche de prévention comme
les gynécologues ou les pédiatres. Leurs actes s’appuient sur
des recommandations qui permettent d’orienter les pratiques
de dépistage et de vaccination. Les médecins scolaires, via le
programme de vaccination contre le Papillomavirus humain
(HPV) de la Fédération Wallonie-Bruxelles, sont également des
acteurs. Cependant, il souffre d’un manque d’adhésion de la
part des parents et de certains professionnels. L’acceptabilité
de la vaccination découle en effet de la conviction et de la
motivation du médecin et celles-ci ont d’autant plus d’impact
auprès de la patiente que l’information est personnalisée.
En cette période où l’on peut espérer que le soleil brille, un petit
clin d’œil à la campagne "Futé au soleil" de la Fondation contre
le cancer. Excellente lecture et bel été !
Marie-José COUTEAU • Observatoire de la Santé du Hainaut
Edito
Le médecin généraliste face à la vaccination HPV et au cancer du col de l’utérus
En Belgique, le cancer du col de l’utérus est le huitième chez la femme. Lorsqu’il est invasif, il aboutit au décès en moyenne
dans un tiers des cas. Afi n de diminuer la morbidité et la mortalité liées à cette affection, nous disposons de deux moyens :
la vaccination et le dépistage. Les deux stratégies doivent nécessairement se mener de front.
La vaccination
Les cancers du col de l’utérus sont majoritairement provoqués par des virus oncogènes de type papillomavirus et l’on estime
que 80 % des femmes seront en contact avec le virus. Si la majorité des infections guérit spontanément en 6 à 18 mois, une
minorité persiste et aboutit à des modifi cations cellulaires qui pourront, après 10 à 15 ans, donner naissance à un carcinome
invasif. Les virus oncogènes HPV ont de très nombreux sérotypes. Cependant, les HPV 16 et 18 sont retrouvés dans 70 % des
cancers du col. Si on leur rajoute les sérotypes 31, 33, 35, 45, 52 et 56 on couvre 90 % des cancers du col de l’utérus en Europe
occidentale. Le cancer du col est plus souvent de type épidermoïde qu’adénocarcinomateux.
La Fédération Wallonie-Bruxelles propose gratuitement la vaccination à toutes les jeunes fi lles de 13-14 ans qu’elle soit réalisée
par la médecine scolaire ou par le médecin traitant. Le vaccin est également accessible en pharmacie pour toutes les jeunes
fi lles de plus de 12 et de moins de 19 ans (30 € pour une vaccination complète). Nous disposons, à ce jour, de 2 vaccins :
Cervarix (sérotype 16, 18) et Gardasil (sérotype 6, 11, 16, 18) à schémas de vaccination simple : 0-1-6 pour le Cervarix et 0-2-6
pour le Gardasil. Il est cependant indispensable de rappeler que le vaccin ne protège pas totalement. Actuellement, on
estime la durée de protection à une dizaine d’années et donc il ne dispense pas du frottis de dépistage !
Le dépistage
Rappelons que le dépistage des cancers fait partie du DMG+. Un dépistage tous les 3 ans par la réalisation d’un frottis du col
chez les femmes de 25 à 65 ans réduit de 90 % l’incidence du cancer invasif du col. Cependant, les 2 premiers frottis pourront
être réalisés à 1 an d’intervalle. La réalisation de frottis avant l’âge de 20 ans ou dans les 3 ans suivant le premier
rapport sexuel ne semble pas être utile. Enfi n, la survenue d’un cancer invasif dans les 3 ans suivant un frottis normal est
rarissime.
A retenir
Les "European guidelines for quality assurance in cervical cancer screening" recommandent de proposer un dépistage
régulier de toutes nos patientes de 25 à 65 ans, vaccinées ou non, à l’aide d’un frottis. La vaccination systématique
pourra peut être changer cette recommandation.
Dr Pascal PATIGNY • Médecin généraliste • Mouscron
Sommaire
Edito . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
Le médecin généraliste face à la vaccination HPV
et au cancer du col de l'utérus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
Prévention du cancer du col utérin :
dépistage et vaccination . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2
La vaccination contre le papillomavirus :
mise à jour des recommandations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
La vaccination contre le papillomavirus humain en
Fédération Wallonie-Bruxelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4
90 % des cancers de la peau pourraient être évités...
notamment grâce aux écoles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4
Comité de lecture
Dr Roland BARBIER, Médecin généraliste•
Dr Dominique THIBAUX, Médecin généraliste•
Dr Michèle VILAIN, Médecin généraliste•
90 % Des cancers de la peau pourraient être évités… notamment grâce aux écoles
La vaccination contre le papillomavirus humain en Fédération Wallonie-Bruxelles
En Belgique les nouveaux cas de mélanomes, selon les données du Registre du Cancer, ont augmenté de plus de 25 % entre
2004 et 2008. En 2010, 20 000 nouveaux cas, tous cancers de la peau confondus ont été enregistrés soit une augmentation
de 5 % par an ! Pourtant, 90 % de tous les cancers de la peau pourraient être évités en se protégeant correctement des UV
naturels et artifi ciels !
Futé au soleil avec le Frigobox et le Coin crème
Les enfants passent beaucoup de temps à l’école y compris en plein air. L’école est donc un allié incontournable sur le plan
de l’apprentissage des comportements favorables à la santé. La Fondation contre le Cancer a développé 2 outils gratuits
à l’attention des écoles primaires.
Le Frigobox est une grande boîte avec de multiples activités éducatives. Le Coin crème est, quant à lui, un présentoir à
associer à un fl acon de crème solaire. Il rappelle aux enfants et aux enseignants l’importance d’appliquer de la crème solaire
avant chaque activité à l’extérieur.
En 2012, on comptait déjà 600 écoles Futées au soleil. D’ici 2020, la Fondation souhaite que toutes les écoles primaires du pays
les rejoignent afi n d’enrayer la progression des cancers de la peau.
Toutes les informations et le matériel de la campagne sont disponibles sur www.cancer.be/ecole-futee-au-soleil. Affi ches
et dépliants peuvent aussi être utiles dans votre salle d’attente pour vos jeunes patients et leurs parents ; n’hésitez pas à en
commander.
Fondation contre le cancer • Bruxelles
Dans le cadre de la prévention contre le HPV, le Conseil supérieur de la Santé préconise depuis 2007, la vaccination généralisée
annuelle d’une cohorte de jeunes fi lles âgées de 10 à 13 ans. Depuis septembre 2011, le programme de vaccination de la
Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) met à disposition le vaccin Cervarix®. Le choix de la cohorte à vacciner a été fait sur
base du critère de l’âge et de la présence d’un bilan de santé en médecine scolaire. Le niveau de 2ème secondaire a été
retenu et concerne des jeunes fi lles de 13-14 ans. A cet âge, moins de 8 % auront déjà eu un rapport sexuel.
Fin août 2011, la Direction générale de la santé a adressé un courrier à tous les médecins utilisateurs du circuit de commande
de vaccination de la FWB les informant de l’introduction du vaccin HPV et de la possibilité pour chacun d’entre eux d’obtenir
les vaccins HPV gratuitement pour les jeunes fi lles de leur patientièle appartenant à la cohorte concernée (élèves de 2ème
secondaire ou jeunes fi lles de 13-14 ans).
Pour les services/centres de Promotion de la santé à l’école (PSE), l’année scolaire 2011-2012 a été considérée comme une
année "pilote" au cours de laquelle seuls les services/centres volontaires ont organisé la vaccination HPV pour tout ou partie
de leur population de 2ème secondaire. Les parents des jeunes fi lles ont été informé de l’existence de cette vaccination
à l’aide du dépliant : "13-14 ans. Du neuf avec la vaccination papillomavirus des jeunes fi lles !" issu de Provac et aussi de
la possibilité, pour le vaccinateur de leur choix, d’obtenir gratuitement ce vaccin auprès des services de la FWB. Au cours de
cette année 2012-13, tous les services/centres PSE ont été invités à promouvoir la vaccination HPV auprès des jeunes fi lles, à
la proposer au moins à une partie de leurs effectifs et à informer tous les parents de leur libre choix du vaccinateur.
En terme de couverture vaccinale, la réussite de ce programme repose sur la participation du vaccinateur qu’il soit médecin
scolaire, généraliste ou pédiatre et dans une moindre mesure, médecin de planning familial et gynécologue. Pour les jeunes
fi lles de 13-14 ans, ces vaccinateurs ont accès gratuitement au vaccin Cervarix® via le circuit de commande de la FWB ainsi
qu’au dépliant d’information des parents (voir le site www.sante.cfwb.be).
Il faut cependant reconnaître que la vaccination de ces jeunes fi lles a du mal à s’installer dans les pratiques. Plusieurs freins
peuvent expliquer cela : d’une part, des diffi cultés opérationnelles et, d’autre part, un manque d’adhésion des professionnels
et des parents à cette nouvelle vaccination. Les diffi cultés opérationnelles sont principalement celles d’organiser une
vaccination en 3 doses à l’adolescence au cours d’une année scolaire (cela est particulièrement vrai pour les services/
centres PSE) et celles de l’accès au vaccin - trop souvent perçu - comme réservé à la médecine scolaire, ce qui est bien
entendu erroné ! L’adhésion à la vaccination HPV tant des professionnels que des parents est par contre mise à mal par les
doutes sur son effi cacité et sa sécurité. Décriée par les journaux, émissions de télévision et autres sites internet anti-vaccinations,
cette vaccination reste entachée d’un défi cit de confi ance. Pourtant, le suivi des études et les analyses qui en sont faites,
notamment par l’Agence européenne du médicament, restent toutes en faveur de la vaccination pour protéger les jeunes
femmes contre ce qui est bien la première cause de cancer à leur âge ainsi qu’une cause non négligeable de morbidité,
notamment obstétricale.
Dr Béatrice SWENNEN • Provac• Bruxelles