Les rapports au corps et a la douleur

publicité
LES RAPPORTS AU
CORPS
ET A LA DOULEUR
1-1 S2
Rouyre Rachel
Mai 2016
INTRODUCTION


Parler du Corps, c’est avant tout parler de la
personne.
Le corps est une composante de la personne, les
représentations du corps sont nombreuses et
influencées par:
La culture
 Les représentation sociales
 Les religions
 Les groupes d’appartenances
 L’époque
 ……
 ……..

LE CORPS DANS L’HISTOIRE

Pour Descartes, 1644, mathématicien, physicien
et philosophe,

Séparation du corps et de l’âme

Le Corps se résume à une machine dont on peut
étudier les rouages


Cette distinction permet les dissections de cadavre et les
progrès de la médecine.
Platon vers 380 av. JC évoquait déjà cette distinction.

Avec l’avènement des religions, le corps revêt à la
fois un caractère sacré, divin mais aussi
inspirateur du mal, par la tentation de la chair.
Le ♥ comme symbole de l’amour
≠
 du cœur symbole de la vie


Pour MERLEAU-PONTY,
philosophe,(1945,Phénoménologie de la perception)

Distinction entre le corps propre et le corps en idée.

Corps propre : sensible et sentant, objet et sujet,
physique et psychique

Corps en idées : cadres fournis par la culture et la
société
Moyens d’organisation de nos perceptions
Pressions culturels qui guident les conduites, les choix
esthétiques, gestuels, techniques ou symboliques.

Pour FIRTH, ethnologue, 1973

4 sortes de symbolisme autour du corps:
Corps comme moyen de communication; gestuelle,
ornement, tatouage, tenue vestimentaire…..
 Corps comme miroir de la société: je fais comme donc je suis
comme….
 Corps comme ensemble de personne: faire corps contre, le
corps des pompiers……
 Corps comme religion: le corps du Christ, restes de
souvenir, vestiges d’une être cher > retentissement affectif

 Corps comme miroir du monde???
Homme de Vitruve, Léonard de Vinci:
Corps aux proportions mathématiques
Symbole de l’humanisme et
considéré comme le centre de l’Univers
Toutes
les cultures s’accordent
autour de l’idée commune que la
personne ne peut pas être
identifiée uniquement à son
corps physique.
L’ANTHROPOLOGIE
ET LE CORPS
L’ANTHROPOLOGIE

Etude de l’être humain sous tous ses aspects.
 Biologique
et socio-culturel.
 Croisement
de la philosophie, des
sciences de la nature et des sciences
sociales.
 Approche
complémentaire de la
sociologie ne permettant pas à elle seule
d’explication certaines choses.
L’ANTHROPOLOGIE


Permet d’étudier la fluctuation entre le normal et
le pathologique en fonctions des cultures, des
époques, de la cohésion de groupe et des
évolutions de la société.
Le corps humain est guidé par le symbolisme et
plus uniquement par l’intuition.
LE CORPS

Pour D, LE BRETON, anthropologue, 2008:




Sans le corps qui lui donne un visage, l’homme
n’existerait pas
C’est à travers le corps que nous ressentons le
monde.
« je sens donc je suis »
Rien n’est naturel au corps tout est culturel
USAGES SOCIAUX DU CORPS
Techniques du corps: apprentissages, gestuelles
codifiées, coutumes
 Gestuelle d’interaction :
constructions sociales,
droits interdits

Socialité infra-corporelle:
Douleur et conceptions apprises, différences socioculturelles…ex: syndrome méditerranéen
 Expression des sentiments : le corps rougit, le
pouls s’accélère, symbole de l’affect

L’ANTHROPOLOGIE
ET LA MALADIE
ANTHROPOLOGIE ET MALADIE.


Fluctuation entre le normal et le pathologique en
fonction des cultures, des époques et de la
cohésion des groupes.
Certaines pathologies reconnues par la
(bio)médecine ne sont pas considérées comme une
maladie dans certains groupes.
ANTHROPOLOGIE ET MALADIE.
Chaque culture a un système de soin qui lui est
propre
Perception du corps différente
Ex. des proverbes:
« se faire de la bile » = Maladie du foie
« se faire du mauvais sang » = Maladie du sang
« avoir les boules » = angine, cancer
Nouvelles pathologies avec les époques:
 Ménopause =
étape naturelle ou dérèglement hormonal
Burn Out =
Excès de travail ou fatigue normal consécutive à
une activité

•
•
Certains groupes, valorisation du travail et de la
performance
D’autres,valorisation du quotidien et de
l’engagement familial
Société occidentale:
Maladie perçue comme quelque chose en
plus, en trop dans le corps (Virus, Tumeurs….)
 Individu attend qu’« on » lui enlève quelque chose
 Chirurgie, traitement médicaux….

En Orient:
Maladie perçue comme un manque (
d’énergie, de spiritualité, dévotion….)
 La guérison doit être individuelle, l’individu doit
aller a la recherche de quelque chose

LES REPRÉSENTATIONS ENCRÉES
Cas Cliniques:
Un patient va chez son généraliste pour un mal de dos.


Si il est maçon, c’est normal, dû à la rudesse du travail.
ceinture de force, si cela persiste…….
 séances de kiné, voire injection


Si il est cadre, c’est pas de chance
Radio
 Examen sanguin


Si il est chef d’entreprise, c’est normal, c’est le
stress.
Anxiolytiques si cela persiste…….
 radio de contrôle

SUITE
Si jamais, il s’agit d’une métastase dans les 3 cas,
le diagnostic ne se fera pas aussi rapidement
pour les uns que pour les autres.
 Pour l’ouvrier:

 C’est
certainement du à la mauvaise hygiène de vie liée à sa
catégorie sociale. Mal bouffe, tabac, produits chimiques

Pour le cadre:


Recherche de sens ?????
Pour le chef d’entreprise:

Stress, conflits, pression


Les même patients dans d’autres pays, autres
représentations, différents problèmes.
En fonction, des différentes représentations, on
constate l’émergence de nouveaux métiers en tout
genre, plus ou moins utiles et plus ou moins
sérieux.

…. pathe …..logue
POUR RÉSUMÉ

L’anthropologie souligne l’existence de constantes
dans toutes les cultures (maladie, naissance,
mort).
 Idée qu’il n’est jamais question uniquement que
de la biologie ou que de l’individu!!!!
LA DOULEUR
DÉFINITION INTERNATIONALE

L’Association Internationale de l’Etude de la
Douleur ( I.A.S.P.) définit la douleur comme
une sensation et une expérience émotionnelle
désagréable en réponse à une atteinte
tissulaire réelle ou potentielle ou décrite en
ses termes.
3 GRANDS TYPES DE DOULEUR

Aiguë: atteinte tissulaire brutale (trauma,
lésion, distension….)souvent associée à des
manifestations neurovégétatives ( tachycardie,
sueurs, tension) et à une anxiété.
Signal d’alarme dont la finalité est d’informer
l’organisme d’un danger.

Procédural: Induite par des soins.
Nécessité d’identification des soins potentiellement
douloureux et mise en place de protocoles préventifs

Chronique: Syndrome multidimensionnel.
Chronique si présente plusieurs des caractères
suivant:
LA DOULEUR CHRONIQUE
Persistance ou récurrence évolue depuis plus de 3
mois.
 Détérioration significative et progressive des
capacités fonctionnelles et relationnelles du
patient dans ses activités de la vie journalière.
 maladie en tant que telle, peut importe
son origine
facteurs de renforcement qui
l’entretiennent, manifestations
psychopathologiques, recours excessif aux
médicaments, difficultés à s’adapter à la situation.

3 TYPES DE DOULEUR CHRONIQUE
Excès de nociception: (inflammatoire) stimulation
persistante des récepteurs périphériques de la
douleur
 Neuropathique: liée à une lésion ou maladie
affectant le système somatosensoriel(neuropathie diabétique, post op…..
 Dysfonctionnement: dysfonctionnement des
systèmes de contrôle de la douleurs, sans lésion
identifiée ( fibromyalgie, céphalée de tension,
colopathie fonctionnelle…..

EN PSYCHOSOMATIQUE

La souffrance est dichotomisée.
Physique ////ou//// Psychique
Réelle /////ou///// Imaginaire
Le patient est au centre de:
son mal être /////ou//// son mieux être
Culpabilité ///// ou///// valorisation
confiance en soi
CORPS ET CULTURES
DE LA DOULEUR
EN OCCIDENT:
La douleur à une place sociale IMPORTANTE
 Le corps « soigné » pour communiquer, séduire,
démontrer une appartenance à un groupe…

EN OCCIDENT
 Corps « soigné » pour éviter la souffrance
EN OCCIDENT
La maladie est vécue comme une injustice.
 Les soins se développent dans l’esprit d’une lutte:

Faire face
 Rester combatif
 Garder le moral
 Faire comme si rien n’avait changer

EN AFRIQUE SUB-SAHARIENNE

4 corps interconnectés:
Visible: sens, mouvements et communication
 Invisible: personnalité et identité
 Individuel: existence propre
 Sociale: rôle dans le groupe


La maladie est vécue comme une malédiction ou
un message des ancêtres.
Traitements médicamenteux si accessibles mais
également appel aux forces des esprits par le biais de
sorciers ou chamans ainsi que d’amulettes de
protection.
AU MAGHREB

La culture est guidée dans l’enfance par la mère,
par les femmes qui ont un rôle d’éveil des
sensibilités. Corps Sensoriel.
La maladie est l’œuvre du divin ou du mauvais
œil.
 Les traitements reposent sur les purifications, la
prière tournée vers Allah, les bonnes actions.


On ne demande pas d’aide à Allah car il donne et
il reprend à son gré.
EN ASIE



Le corps reste relié à l ’Esprit.
La santé est l’équilibre des énergies internes et
de ce fait la maladie est dûe à un déséquilibre.
La maladie résulte d’une mauvaise gestion des
émotions, parfois d’un mauvais sort quand on ne
vénère pas suffisamment ses ancêtres.
EN ASIE DU SUD

Pour les Hindouistes, 4 corps:
Physique
 Éthérique: perceptions extra-sensorielles, hors du
temps et de l’espace
 Astral: centre du désir et des émotions
 Mental: âme


La maladie est la résultante du Karma, du fruits
des leurs actions.
LES 3 GRANDES RELIGIONS MONOTHÉISTES
Le corps porte une étincelle du divin.
 Enveloppe charnelle protège l’âme.
 Il faut prendre soin de son corps pour en
préserver l’intégrité.
 La maladie éprouve le corps mais rapproche de
Dieu
 Notion de pudeur, très importante.
 Le voile commun au 3 religions

RÉSUMÉ
Rien n’est purement inné ou naturel chez
l’Homme
 L’Homme est un animal culturel ( Claude LeviStrauss, anthropologue)
 Les dimensions biologiques (genre,
morphologie…) et les dimensions fonctionnelles
(faim, soif, sommeil….) sont constament
retravaillées par les cultures, les époques, les
groupes et l’individu.

LES SOINS ET
LE CORPS
Certaines façon de soigner ou certaines pratiques
thérapeutiques peuvent surprendre voire
choquer, mais puisent toujours leurs origines
dans la culture.
 L’individu porte attention à certains symptômes
ou certaines douleurs en fonction de:
 Sa culture
 Son entourage
 Ce qui est reconnu comme normal ou
pathologique dans sa culture et donc ses
représentations


La relation thérapeutique est la rencontre d’au
moins 2 spécificités:
Celle du soigné
 Celle du soignant

Existence de modèles culturels du « bon » et du
« mauvais » patient.
 Dans la pratique des soins, la différence dérange,
complique la prise en charge.
 Recherche de conformisme, rassurant,
favorisant la compréhension réciproque

EXEMPLE: LE SYNDROME MÉDITERRANÉEN

De quoi s’agit t’il?
 Réaction somatique et émotionnelle
considérée comme exagérée

Quelques explications:
Dans la culture des ces patients, le corps est vécu
comme une machine utile, utile à leur survie, à
leur groupe.
 La maladie brise la perception de leur propre
corps, ils ne sont plus rien, plus de statut, plus
de rôle.
 Le corps devient le support du langage.


Aux regards de nos formations occidentales, de
nos attentes de soignant et de nos habitudes, se
n’est pas un phénomène pathologique mais cela
fait paraitre le patient dans son aspect le plus
choquant.
 Opposition
 En
à l’idéal français du « bon » malade
France, douleur intériorisé, discrétion
corporelle, affronter courageusement sans se
plaindre.
 Crier ou pleurer, preuves de faiblesse!!!

Si un Français se faisait soigné dans un pays
« méditerranéen » parlerait-on d'un « syndrome
français »?

Notre expression de la douleur n’aurait pas de
correspondance avec leurs critères d’évaluation?
Ex: Madame de 0 à 10 vous évaluez votre douleur à
combien? 7 dis t’elle en serrant les dents sur un sourire
forcé.
Les soignants étrangers auraient-ils une vrai idée de
notre douleur?
Elle ne crie pas, ne gémit pas? Elle ment!!!!
ETHNOCENTRISME
 C’est
le fait de considérer de façon
inconsciente, que les valeurs et les
représentations de notre groupe
d’appartenance sont celles de nos
patients.
 Engendre
des problèmes de
communications et donc de prises en
charge des patients.
 Problèmes d’horaire des prise en charge
 Problèmes d’hygiène
 Problèmes des repas
 Refus de certains soins


Se questionner sur la maladie du patient n’est
pas suffisant.
Nécessité de se demander:
D’où
il vient?
A quoi il croit?
Qui il est?
FIN
Téléchargement