SIDA : maladie ou business

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Patrick Serge Eteme
SIDA : maladie ou business ?
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Préface
Par Dr Marie-France de Meuron,
Médecine Intégrative, Genève/Suisse
« Sida, maladie ou business » nous plonge directement
au cœur d'une question actuelle cruciale : est-ce que la
maladie est utilisée pour en faire une source d’activité
commerciale ? Au lieu d’étudier de quoi un état
pathologique est la résultante, de quelles insuffisances
souffre le malade pour que de tels symptômes s’établissent
en lui, on simplifie le diagnostic pour en faire
principalement une entité bien définie qui devient un objet
de développement commercial.
Simplification déjà en réduisant le syndrome
immunodéficitaire/d’immunodéficience acquis/e à une
maladie. La science occidentale conventionnelle a expliqué
ce syndrome par l’attaque d’un virus, d’où le
développement de tests diagnostiques dudit virus, par
conséquent d’antirétroviraux et la recherche de vaccins qui
n’aboutit pas, ce qui prouve que le problème est mal posé à
la base. Il est d’autant plus regrettable que ce modèle
officiel prévaut alors que plusieurs scientifiques rigoureux
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le contestent en Occident. Ils se sont réunis sous le nom de
« Dissidents du sida » et réalisent des études très
consciencieuses tentant de cerner la complexité du sujet.
Le mode de procédé officiel est loin de la complexité
du fonctionnement du malade et de son organisme. Il faut
tenir compte, comme l’écrit Patrick Eteme, du fait que
« Les signes cliniques de l’infection au VIH varient
considérablement selon le stade auquel est fait le
diagnostic de la maladie. » Le mode simplifié consistant à
s’attaquer à une maladie en la limitant à un agent
pathogène et son antagoniste ne tient pas compte de la
complexité de l’être humain atteint. Cette réalité implique
aussi que le traitement doit être adapté en fonction de l’état
momentané tant général qu’organique du malade.
L’ouvrage de Patrick Eteme est également un vibrant
plaidoyer pour la compréhension de l’existence des
Africains dans leurs milieux, leurs situations socioéconomiques et leurs vécus intimes. Par conséquent, on ne
peut pas plaquer un système de soins occidental sur des
êtres qui vivent des situations qui leur sont propres et
particulières.
Il est fondamental de faire la différence entre le
diagnostic de séropositivité – possible avec d’autres
maladies – le virus et la variabilité des tests. Cette
différence permet d’éviter une stigmatisation précoce
d’une personne qui en sera profondément affectée, tant
elle-même que ses proches.
Alors que le monde occidental se satisfait de la
solution de la trithérapie, discutable tant par sa toxicité que
par son prix et la dépendance à la durée du traitement, il
est important que d’autres praticiens offrent des
démarches thérapeutiques alternatives. Cela ne signifie pas
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qu’il faille renier tous les acquis de la science occidentale,
laquelle, par la rigueur de ses analyses par exemple, permet
de préciser certains fonctionnements biologiques et de
confirmer certains résultats. Nous nous dirigeons ainsi
tout doucement vers une médecine intégrative qui fait le
lien entre différentes thérapies, afin de bénéficier des
avantages de chacune. Dans une pathologie aussi
importante que le sida, il est fondamental de chercher des
solutions dans d’autres dimensions. L’expérience
d’AALUCOSI nous en offre un bon modèle. Elle n’est pas
unique. J’ai visité deux centres au Sénégal, qui œuvrent
dans le même esprit et remportent de francs succès.
Je souhaite vivement que l’ouvrage de Patrick Eteme et
l’expérience d’AALUCOSI qu’il véhicule, puissent
participer au développement de l’œcuménisme médical.
Fait à Troinex, Genève, le 20 août 2015, par le Dr
Marie-France de Meuron.
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