Justesse des arguments séance du 12 septembre 2016 File

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Justesse des arguments: examen du 12 septembre 2016 1. Expliquez précisément ce que sont les Guerres médiques (enjeux, dates, contexte, forces en présence) et leurs conséquences (géopolitique, mentalités,…) (Soyez le plus complet et précis possible, mais max. 1 page A4) 4 pts Réponse: Les Guerres médiques tirent leur nom du peuple mède qui, pour les Grecs, est confondu avec le peuple Perse. Il s'agit donc des guerres qui ont opposés les Grecs coalisés aux Perses, commandé d'abord par Darius, qui meurt en 486 a.C., puis par son fils, Xerxès qui lui succède sur le trône de Perse. Au tout début du Ve s., la Ionie, peuplée de cités grecques, sous domination lâche du roi de Perse. Milet, qui se trouve en Ionie, se révolte pour d'obscures raisons financières contre son satrape, lui-­‐même assujetti au roi de Perse. Milet appelle à la rescousse les Grecs du continent qui répondent de manière mitigée. En effet, seules Athènes et Erétrie y répondent. La première envoie 20 vaisseaux, tandis que la seconde en envoie seule-­‐
ment 5. La révolte passe dans d'autres cités de l'Asie Mineure, mais celle de Milet reste principalement évoquée car, une fois la révolte mâtée, au bout de plusieurs années, la ville est ravagée par les Perses et sa population déportée. Aux alentours de 493, les foyers de la révolte sont maîtrisés par les Perses. Les Grecs du continent, notamment les Athéniens, ressentent une profonde tristesse face à la situa-­‐
tion des cités grecques de Ionie. (Pour l'anecdote, le poète Phrynichos qui avait présenté à un concours de tragédie "La prise de Milet", se voit d'ailleurs puni d'une amende pour avoir rappelé ces événements malheureux à la population. Ne nous méprenons pas, cette anecdote illustre également bien l'influence d'un parti pro-­‐Perses à Athènes.) Par vengeance et/ou envie de conquêtes, dès 492, Darius décide d'une expédition puni-­‐
tive contre les Grecs du continent, en particulier Athènes. Darius soumet les îles de l'Egée dont Erétrie qu'il pille et dont il traite durement les habitants. Puis, sur les con-­‐
seils d'Hippias (ex-­‐tyran d'Athènes, réfugié à la cour de Perse), il débarque à Marathon en septembre 490 au nord de l'Attique pour punir Athènes d'avoir soutenu Milet. Le choix de Marathon n'est pas anodin car c'est dans la région qu'Hippias a le plus grand nombre de partisans. Miltiade qui commande les Grecs convainc les autres chefs athéniens d'attaquer malgré l'infériorité numérique des Grecs (rapport 1:2) avec les hoplites et la phalange et malgré l'absence des Spartiates, retenus dans leur cité pour des motifs religieux (Fête des Kar-­‐
neia). La bataille se solde sur une grande victoire athénienne avec seulement 192 tués, enter-­‐
rés sur place sous un tumulus, encore visible aujourd'hui. Les pertes ennemies se por-­‐
tent à environ 6'000 tués. Il y a une forte exaltation de l'événement (marathonomaques, couronne d'olivier, symbole de victoire, pour la tête d'Athéna sur les monnaies athé-­‐
niennes, grande fresque peinte dès 475-­‐450 sur le Portique Peint à l'agora d'Athènes). Cette exaltation a lieu du côté grec, mais a peu d'importance du côté perse (l'épisode de Marathon n'est même pas rapporté dans les sources). On met surtout en avant la vic-­‐
toire de la jeune démocratie formée d'hommes libres contre une armée immense, mais asservie. En est inspirée a posteriori la légende du coureur de Marathon (cf. légende Mo-­‐
rat-­‐Fribourg). A la suite de cet épisode, Thémistocle, stratège athénien, arrive à convaincre l'Assemblée que les bénéfices du nouveau gisement d'argent du Laurion doivent servir à fabriquer une flotte et ne pas être répartis entre les citoyens comme c'est habituellement le cas. Ainsi, il fait construire plus de 200 trières. Du côté Perse, Darius meurt en 486 et son fils Xerxès lui succède. Le désir de guerre est toujours là, mais il s'agit désormais surtout d'une invasion minutieusement préparée (dépôts de vivre, construction d'un pont sur l'Hellespont). Ainsi, les effectifs militaires perses se montent à 1'200 navires avec 200'000 hommes à bord et de 200'000 hommes dans l'armée de terre. Xerxès propose à maintes cités la reddition. Comme en 490, les cités qui ont refusé la soumission se coalisent devant le danger perse. En revanche, le commandement de cette alliance est confié à Sparte. La stratégie défen-­‐
sive des Grecs consiste à laisser les plaines de Thessalie aux Perses et à concentrer leurs forces sur les verrous de la Grèce : le défilé des Thermopyles. La flotte grecque est tout près, au cap Artémision, au nord de l'Eubée. Les forces grecques qui gardent les Thermopyles sont peu nombreuses, env. 5'000 hommes, commandés par le roi spartiate Léonidas. Averti au bout de 2 jours que les Perses, à la suite d'une trahison, vont les prendre à revers, Léonidas renvoie les soldats et ne garde que 300 de ses excellents combattants qui se sacrifient en août 480 et dont la mort programmée n'a pour but que de retarder l'avancée perse et permettre à l'armée grecque de fuir vers le sud (cf. les éloges poétiques sur le sacrifice héroïque de ces 300). De son côté, la flotte grecque a le temps de fuir avant que la flotte perse ne lui coupe la route et ne l'attaque. Toutefois, l'Attique est alors abandonnée à l'ennemi et Athènes est ravagée par les Perses (destructions multiples). La population athénienne se réfugie principalement sur l'île de Salamine, non loin d'Athènes. La stratégie grecque se concentre désormais sur le verrouillage du Péloponnèse en pla-­‐
çant des troupes à Corinthe. Ce sont les Spartiates qui commandent mais Thémistocle arrive à les persuader d'engager un combat naval et, par ruse, fait venir les vaisseaux perses dans l'étroit chenal entre l'Attique et l'île de Salamine. La bataille s'engage fin septembre 480. C'est un désastre pour la flotte perse car ses vaisseaux, beaucoup trop gros pour manœuvrer sont pris au piège. Xerxès, qui avait ins-­‐
tallé son trône pour assister à la défaite grecque, doit l'abandonner et rentre en Asie, non sans avoir fait couper la tête à ses amiraux. Il laisse sur place une partie de son armée et un de ses commandants, Mardonios, qui s'installe en Béotie près de Platées. Une dernière bataille y a lieu, en 479, opposant à nouveau les Grecs coalisés contre les Perses. Bien qu'elle se solde aussi par la défaite perse et que Mardonios y périsse, cette bataille n'a pas eu (déjà dès l'Antiquité) le même retentissement que Marathon ou Salamine. Le reste de la flotte perse est, elle aussi, vain-­‐
cue à peu près durant le même mois, à la bataille du cap Mycale. Les Perses ne reviendront plus en Grèce. Les Grecs en tireront la leçon que si les Perses, beaucoup plus puissants, ont perdu, c'est qu'ils n'ont pas cette vie politique, répartie en cités où règne l'isonomie. Les Grecs éprouveront, par conséquent, une haine viscérale de la tyrannie. 2. Qu'est-­‐ce que l'expédition de Sicile ? (enjeux, dates, contexte, forces en présence, is-­‐
sue,…) (Soyez le plus complet et précis possible, mais max. ½ page A4) 2 pts Réponse: Au cours de la Guerre du Péloponnèse, qui opposait (faut-­‐il le rappeler ?) Sparte et ses alliés à la Ligue de Délos, menée par Athènes qui dominait les mers, les Athéniens, me-­‐
nés par Alcibiade, décidèrent, en 415, de répondre positivement à l'appel à l'aide de Sé-­‐
geste, cité de Sicile, menacée par Sélinonte, soutenue par Syracuse. Alcibiade fit miroiter aux Athéniens les richesses de la Sicile qu'ils domineraient une fois Syracuse soumise. Le stratège Nicias, lui, appela les Athéniens à la prudence mais rien n'y fit. Ainsi, au début de l'été 415, les préparatifs de l'expédition arrivèrent à terme. Mais, la veille du départ, deux scandales éclatèrent à Athènes. Le premier fut celui de la mutila-­‐
tion des Hermès. En effet, ces statues/bornes ithyphalliques que l'on trouvait à prati-­‐
quement chaque carrefour d'Athènes furent mutilés durant la nuit. C'était un sacrilège très grave et la population en fut choquée. Le second concerna les Mystères d'Eleusis. En effet, on apprit qu'une parodie de ces mystères (connus uniquement par les initiés) eut lieu dans une maison privée. Bien que cela représentât un mauvais présage pour l'expé-­‐
dition, cette dernière partit, forte de 120 trières, tout de même pour la Sicile. Le com-­‐
mandement de l'expédition était divisé entre Lamachos, Nicias et Alcibiade. Pendant ce temps, l'enquête au sujet des deux scandales se poursuivit à Athènes et elle mit en cause Alcibiade lui-­‐même. C'est pourquoi, une trière fut envoyée pour le ramener à Athènes manu militari. Ce dernier, sachant bien ce qui l'y attendait, fuit et se réfugia à Sparte. Après des combats maritimes et terrestres désastreux pour Athènes (Lamachos tué, échec du siège de Syracuse,…) et malgré les renforts arrivés avec Démosthène, les Athéniens furent mis en déroute et tentèrent de fuir. Démosthène et Nicias furent mis à mort à l'automne 413 et des milliers d'Athéniens furent prisonniers des fameuses Lato-­‐
mies, carrières de Syracuse, où bon nombre d'entre eux périrent. L'expédition fut un échec cuisant pour Athènes qui y perdit beaucoup d'hommes et de navires, se retrouvant alors encore plus en difficulté face à Sparte. La conséquence insti-­‐
tutionnelle en fut, en 411, un coup d'Etat oligarchique qui abolit la démocratie et instau-­‐
ra une oligarchie, appelée le "Régime des Cinq Mille" (approuvée par Thucydide d'ail-­‐
leurs). 3. Expliquez en détail (dates, concepts politiques, termes techniques, buts, causes, con-­‐
texte,…) les réformes des structures de répartition de la population opérées par Clis-­‐
thène à la fin du VIe s. a.C. sur le territoire de l'Attique et les conséquences qu'elles ont entraînées. (Soyez le plus complet et précis possible, mais max. ½ page A4) 2.5 pts Réponse: A la fin du VIe s. a.C., après la chute de la tyrannie, Clisthène, partisan de l'isonomia (éga-­‐
lité des droits) a le pouvoir. En 508/7, il instaure une série de réformes institutionnelles ayant pour but d'instaurer la démocratie. Si l'on se base sur les réformes de la popula-­‐
tion, on remarque que le territoire de l'Attique, environ 2'500 km2, est divisé en plus de 100 dèmes. Ces dèmes sont comparables, à la campagne, à des villages ou des hameaux et, en ville, c'est-­‐à-­‐dire Athènes et le port du Pirée, à des quartiers. Ces dèmes ont une grande importance, comme on le voit par la nomenclature du citoyen athénien qui est désigné par son nom, son patronyme et son démotique. Ainsi, Hégésias, fils de Pausa-­‐
nias, du dème de Marathon ou Elpinikos, fils d'Olympionikos, du dème du Pirée. Le dème se transmet de père en fils, peu importe le lieu d'habitation, un peu comme notre lieu d'origine. Ces dèmes, suivant leur grosseur, sont répartis, au nombre de 2 ou 3, à l'intérieur d'une structure plus grande, nommée trittye. Puis, trois de ces trittyes sont regroupées en une entité encore plus grande, nommée tribu. Et c'est là que le système de répartition de la population est génial car ces 3 trittyes ne sont pas choisies au hasard. Pour le comprendre, il faut revenir en arrière. La tyrannie et l'oligarchie s'appuyaient sur des clans. Ces clans avaient une origine géographique. Ainsi, les habitants du sud de l'Attique soutenaient majoritairement tel clan aristocratique. Pour briser ces liens, Clis-­‐
thène proposa de diviser l'Attique en 3 régions : la ville (Asty), la plaine (Mésogée) et la côte (Paralia). Chacune de ces 3 régions était divisée en 10 trittyes, ce qui fait 30 trittyes. En prenant une trittye dans chacune des 3 régions, on cassait les clans régionaux et on avait ainsi 3 trittyes de chacune des régions qui, regroupées, formaient une tribu. La po-­‐
pulation entière était répartie dans ces 10 tribus, formées des 30 trittyes des 3 régions divisant l'Attique. Pour prendre l'exemple du sud de l'Attique, les gens de cette région sont répartis dans différentes trittyes et ces trittyes dans différentes tribus. Il ne leur est ainsi plus possible de se regrouper et de former une faction politique indépendante, sus-­‐
ceptible de renverser les autres. 4. Définissez précisément les termes suivants : -­‐ Homère: Poète épique du VIIIe s. a.C. Son existence est discutée. On lui attribue l'Iliade qui est le récit des derniers mois du siège de Troie et l'Odyssée qui raconte le re-­‐
tour d'Ulysse dans sa patrie à la fin de la guerre. -­‐ Socrate: Philosophe athénien de la seconde partie du Ve s. a.C. Il a n'a rien écrit lui-­‐même mais on connaît son enseignement à travers les Dialogues de Platon, son dis-­‐
ciple, lui-­‐même grand philosophe, ce qui a pour conséquence que l'on ignore ce qu'il professait réellement. Suite à un procès injuste, il fut condamné à mort pour impiété et corruption de la jeunesse. Il refusa de s'enfuir et mourut en 399 après avoir bu la ciguë. -­‐ Alexandre le Grand: Roi macédonien qui vécut de 356 à 323 a.C. Il était le fils de Philippe II de Macédoine. Voulant venger les Grecs des Guerres médiques, il envahit l'Empire perse et s'empara d'immenses territoires jusqu'en Inde où il fonda nombre de villes. Sa mort soudaine l'empêcha de les organiser et son empire, sans successeur, fut partagé entre ses généraux et proches (Diadoques). -­‐ Pentékontaétie: Ce terme désigne la période de 50 ans qui sépare la fin des Guerres médiques (479 a.C.) du début de la Guerre du Péloponnèse (431 a.C.). Ces an-­‐
nées se signalent par la montée en puissance d'Athènes qui se constitue un véritable empire maritime. Cette dernière, en effet, est à la tête de la puissante Ligue de Délos dont les alliés sont finalement devenus des sujets. En réaction, la cité de Sparte, dans le Péloponnèse, crée une ligue défensive, appelée Ligue de Corinthe. Les deux ligues cher-­‐
chant à gagner toujours plus d'influence, la guerre est alors inéluctable. -­‐ Ecclésia et Boulè: Ces deux termes désignent des corps de la démocratie, en par-­‐
ticuliers à Athènes. L'Ecclésia est l'assemblée du peuple, regroupant l'ensemble des ci-­‐
toyens, c'est-­‐à-­‐dire les hommes libres et majeurs. Elle est toute puissante et siège sur la Pnyx, l'une des collines d'Athènes. Sur environ 30'000 citoyens, on estime que seuls 5'000 à 6'000 y siégeaient. On ne pouvait pas faire travailler n'importe comment une foule si nombreuse. Il lui fallait être strictement dirigée. C'est pourquoi elle votait des lois, préparées par le Conseil et appelées probouleumata. Quant à la Boulè, elle est cons-­‐
tituée de 500 bouleutes, pris parmi les citoyens à raison de 50 par tribus. Son rôle est de régler les affaires qui ne nécessitent pas de décision comme l'accueil d'ambassadeurs par exemple. Elle prépare également les décrets de lois qui seront votés par l'Ecclésia. -­‐ Colonisation archaïque: Il faut d'abord relever que le terme de colonisation a une signification différente de celle qu'il a de nos jours. Il ne s'agit d'une partie de la mé-­‐
tropole mais d'une entité indépendante et libre, même si toutes sortes de liens (institu-­‐
tionnels, familiaux, religieux, culturels,…) la rattache à sa métropole. Ensuite, il faut dis-­‐
tinguer deux vagues de colonisations. La première a lieu au VIIIe s. a.C. et est plutôt diri-­‐
gée vers la Sicile et l'Italie du Sud (Grande-­‐Grèce) et a un caractère agricole. La seconde a lieu au VIIe s. a.C. et est géographiquement plus large puisqu'elle touche des régions éloignées comme l'Espagne ou la Mer Noire également. Elle a un caractère commercial plus marqué. (env. 3 lignes) 1,5 pt (chaque réponse vaut 1/4 point) 
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