le métamodèle

publicité
LE MÉTAMODÈLE
On utilise le mot “métamodèle” pour désigner le langage verbal, et le distinguer du “modèle
du monde” qui est la somme de nos “représentations sensorielles”.
Métamodèle signifie littéralement “modèle du modèle”.
Le métamodèle est donc une représentation linguistique du “modèle du monde”.
Un codage verbal de l’expérience sensorielle (sensorielle = visuelle + auditive + kinesthésique
+ olfactive+ gustative + proprioceptive + tactile...)
Exemple :
J’ai des représentations sensorielles de mes vacances :
Je me vois avec un sac à dos sur un chemin, je vois un paysage de montagnes, je ressens le
plaisir d’être au sommet, j’entends l’eau d’un torrent qui coule, le bruit du vent dans les
cimes.
Je revois des fleurs, je sens leur parfum...
Je repense aux personnes d’un refuge, j’entends leur voix, je retrouve le goût de la
“garbure”...
Toutes ces images, ces sensations, tous ces sons, ces ”représentations sensorielles”
sont contenus dans mon “ modèle du monde” .
Maintenant un ami me demande :
“Qu’as tu fait pendant tes vacances”
Je peux répondre :
“Je me suis bien reposé”.
Ceci est un codage verbal un “métamodèle” des représentations citées plus haut.
Il est évident que ce codage verbal peut générer des interprétations chez mon ami,
souvenons nous que “la carte crée le territoire” .
© www.hexafor.fr – Bertrand Hénot - 2007
1
Il peut par exemple imaginer que je me suis doré sur la plage, que je suis resté chez moi,
que je suis allé dans un club, que j’ai lu, que j’ai parlé avec des gens...
Le questionnement va avoir pour but d’éviter ces interprétations, et de guider le sujet dans
l’expérience en questionnant les imprécisions :
A quel endroit tu t’es reposé? Quand, combien de temps?
(Non ce n’est pas un interrogatoire de police!)
De quelle manière t’es tu reposé?
Ces questions m’obligeraient à aller dans l’expérience à retrouver les images les sensations
et à les décrire :
“J’ai marché en montagne, j’ai vu des beaux paysages, j’ai bien mangé, je me suis couché
de bonne heure, j’ai débranché mon portable, mon ordinateur, et je me suis vidé la tête...”
Ce qui peut amener d’autres questions :
“De quelle manière t’es tu vidé la tête?”...
Pour quo i quest i onner le Mét am o dèle...
Parmi de multiples applications pédagogiques, commerciales, relationnelles, le
questionnement du métamodèle va nous être très utile dans deux situations en PNL:
1.1. Aider une personne à clarifier son objectif (sans apporter ses propres solutions)
1.2. Faire le point sur une situation gênante (questionner l’état présent)
C’est également un outil adaptés à toutes les situations conflictuelles afin de limiter nos
interprétations et de permettre la coexistence de modèles du monde différents.
Comment quest i onner le Mét am odèle...
Nous allons considérer que le métamodèle (le langage verbal), ne peut rendre compte
fidèlement du modèle du monde. La carte n’est pas le territoire!
Il existe des imprécisions, des distorsions qui permettent de décrire l’expérience en la
simplifiant.
Ces imprécisions et distorsion ont été baptisées par les premiers péhénélistes
francophones : “violation du métamodèle”. Oublions vite ce vilain mot!
Nous allons poser deux grand types de questions :
1.des questions pour “Recueillir des Informations Manquantes”,
2.des questions pour “Changer le Point de Vue”.
© www.hexafor.fr – Bertrand Hénot - 2007
2
Le Recuei l des Informations Manq ua ntes (RIM)
1 Les Omissi ons S imples
Les omissions simples concernent : le sujet de la phrase, le complément d’objet, les
compléments circonstanciels de temps, de lieu...
L’élément recherché dans la question est totalement absent dans la phrase (pas le moindre
nom, ou pronom, rien, le néant).
“Il faut poster le courrier” (Omission du sujet, du complément circonstanciel de temps)
- Qui va poster le courrier?
- Quand faut-il poster le courrier?
“Je veux faire du sport” (Omission des compléments circonstanciels)
- Tu veux faire du sport où?
- Tu veux faire du sport quand?
- Tu veux faire du sport à partir de quand?
- Tu veux faire du sport avec qui?
“J’angoisse le soir”. (Omission des compléments circonstanciels)
- Tu angoisses le soir dans quelles circonstances?
À vous de jouer :
“Je veux partir en vacance”.
“Je voudrais me remettre à l’anglais.
“Je déprime”.
© www.hexafor.fr – Bertrand Hénot - 2007
3
2 Les M anques d’Index de Référence (MIR)
L’index de référence est une information qui complète, situe un objet, une personne, un
lieu, un moment...
“j’ai rencontré un américain d’un mètre quatre-vingt, 75 kilos, ingénieur agronome, père de
trois enfants, protestant pratiquant, un ami de Louise ma cousine (la fille de la sœur de
mon père), il s’appelle Brade, il est blond, il a les yeux verts...” la nous ne manquons pas
d’index de références même si les mensurations sont incomplètes.
“J’ai rencontré quelqu’un”, la personne n’est pas référencée il y’a un MIR.
Les manques d’index de référence concernent : le sujet de la phrase, le complément
d’objet, les compléments circonstanciels de temps, de lieu...
L’élément recherché dans la question est présent de manière imprécise dans la phrase.
“Nous allons venir te voir prochainement”.
Qui va venir me voir?
Quand allez vous venir me voir?
(MIR sur le sujet et sur le temps).
(Notons que si on demande : “Où allez vous venir me voir?” on questionne une omission
simple).
“Ça ne va pas en ce moment”.
(MIR sur le sujet et sur le temps).
Qu’est-ce qui ne va pas?
Depuis quand ça ne va pas?
Si on demande : “ça ne va pas pour qui ? » on questionne une omission simple).
“On en a marre”.
(MIR sur le sujet et le complément d’objet indirect).
Qui en a marre? On en a marre de quoi?
“Je voudrais faire du sport”.
Quel sport?
(MIR sur le complément d’objet direct).
À vous de jouer :
“On y retournera bientôt”.
“Ça ne va pas les arranger”.
“Je t’en ai déjà parlé”.
“J’ai rendez-vous avec un ami”
“Il m’en veut”.
“Je vais me donner les moyens d’y arriver”.
© www.hexafor.fr – Bertrand Hénot - 2007
4
3 Les Compar at ifs N on Référencés (CNR)
Tout d’abord, quelques exemples de comparatifs référencés.
“Je préfère le beurre à la margarine”.
“J’aime mieux le rugby que le football”.
“Boris travaille davantage que Brade”.
“Ça va moins bien depuis que je suis au chômage par rapport à quand je travaillais”.
Dans ces différents cas, il est inutile de questionner la comparaison.
Dans un comparatif non référencé, il y a également une comparaison mais il en manque un
bout.
“Je ne suis pas à la hauteur”.
- Tu n’es pas à la hauteur par rapport à quoi?
“Ça va mieux”.
- Ça va mieux que quand?
“Elle est plus souriante”.
- Elle est plus souriante que qui?
“Je suis le plus minable”.
- Tu es le plus minable par rapport à quel ensemble?
Notons qu’il n’est pas toujours évident de savoir quoi questionner entre : par rapport à qui?
à quoi? à quand?
À vous de jouer :
“Je voudrais travailler mieux”.
“Elle fait bien plus d’efforts”.
“Je progresse en ortographe”.
“Je veux davantage d’amour”.
“Plus ça va, pire c’est”
© www.hexafor.fr – Bertrand Hénot - 2007
5
4 Les Verbes N on Spécifiques (V NS)
Les verbes non spécifiques sont grammaticalement des verbes.
Ils sont sensoriellement non spécifiques. C’est à dire qu’il ne génère pas une image, un
son, une perception kinesthésique précisément identifié.
Inversement, un verbe spécifique est sensé produire une représentation sensorielle
relativement précise et une seule :
Je tape sur le clavier de mon ordinateur ce texte avec mes deux doigts.
Je bois ma limonade à la paille.
J’arrose mes pieds de tomates au jet d’eau.
Nous pouvons remarquer que pour qu’un verbe soit spécifique il doit être accompagné de
compléments.
On reconnaît un verbe non spécifique à la possibilité qu’il offre de se faire une multitude
d’images :
Il se repose : on peut imaginer la personnes dans une multitude de situations qui
correspondent pour nous à se reposer (marcher dans la nature, faire la sieste dans l’herbe,
seul ou à plusieurs, faire du sport, regarder la télé, écouter la radio, parler au téléphone,
fumer une clope, boire un verre, lire le journal, parler avec quelqu’un...)
Je vous propose de visualiser les multitudes de situations que peuvent vous inspirer ces
verbes :
Travailler, s’organiser, souffrir, comprendre, écouter, guider, partager, respecter les autres,
se respecter, s’ épanouir, manager, se libérer, se détendre, réfléchir, encourager, contrôler,
douter, construire, voyager, se nourrir, appliquer, être précis, anticiper, gouverner...
Pour rendre un verbe spécifique nous allons commencer par reformuler comme à l’
accoutumer, puis nous allons poser une question tel que : “comment...?” ou “de quelle
manière...?”
“Je voudrais organiser mon travail”.
- Tu veux organiser ton travail, comment vas tu faire?
- De quelle manière vas-tu organiser ton travail
“Je voudrais me faire de nouveaux amis”.
- Tu voudrais te faire de nouveaux amis, et comment tu vas t’y prendre pour te faire de
nouveaux amis?
“J’aimerais me sentir moins seul”.
- Tu aimerais te sentir comment?
“Parfois je craque”.
- Comment ça se passe quand tu craque?
“J’aimerais me sentir en sécurité”.
- Comment ça se passe quand tu te sens en sécurité?
- Comment peux tu te sécuriser?
“Les autres m’étouffent”.
- De quelle manière les autres t’étouffent?
On peut aussi demander (les présupposés seront différents) :
- Comment te fais-tu étouffer par les autres?
© www.hexafor.fr – Bertrand Hénot - 2007
6
À vous de jouer :
“Je voudrais réussir à me motiver”
“Je dois animer deux journées de stage”
“Tu vas me préparer un rapport pour la réunion. Tu prépareras aussi la réunion.”
“Le dimanche soir, je déprime”
“Quand je vois du monde cela me réjouit”
“Je voudrais que vous réorganisiez votre poste de travail de manière rationnelle”
© www.hexafor.fr – Bertrand Hénot - 2007
7
5 Les N om in alis at i ons
Les nom inalisations sont grammaticalement des noms.
Des noms qui décrivent un état, ou un processus. Quelque chose qu’on ne peut pas mettre
dans une brouette, ni se procurer chez Super U par paquet de 12.
Le liberté, le fondamentalisme, le découragement, le contrôle, l’harmonie, l’authenticité, le
ridicule, la paix, l’agressivité, la violence, la sécurité, le changement, l’ordre, le respect des
autres, l’organisation, la reconnaissance, la pitié, la compassion, l’écologie, l’
environnement, la démocratie, le moral des français, la prudence, la réalisation de soi, la
ponctualité, le pouvoir, la tranquillité, l’éducation, l’indépendance...
...sont des
nominalisations.
Comme les VNS, les nominalisations nous mettent sur la piste des critères d’une personne,
de ses valeurs, qui vont nous aider à vérifier “l’écologie” d’un objectif, d’un état présent.
En revanche elles nous éloigne encore plus de l’expérience sensorielle.
Pour les questionner nous allons procéder en deux étapes :
1. Transformer la nominalisation en verbe non spécifique
2. Questionner le verbe non spécifique
Exemples
“Je suis envahis par le découragement”. (découragement---> se décourager)
- De quelle manière te décourages-tu?
- Ou bien en deux temps avec une reformulation décalée :
- Tu te sens découragé...
- Comment fais-tu pour te sentir décourager
- Comment fais-tu pour te décourager (plus “raide” pour le rapport)
“Je voudrais de l’harmonie dans mes relations”. (harmonie ---> harmoniser)
- Comment peux-tu harmoniser tes relations ?
Ou en plusieurs temps
Reformulation décalée :
- Tu veux de l’harmonie entre toi et les autres...
- Comment ça pourrait s’harmoniser entre toi et les autres?
- Et toi que peux-tu faire pour harmoniser tes relations?
“Le doute m’envahit”.
- Comment ça se passe lorsque tu doute?
Je voudrais davantage de reconnaissance
Reformulation décalée :
- Tu veux te sentir reconnu...
- De quelle manière veux-tu te sentir reconnu?
- Comment fais-tu d’habitude pour te sentir reconnu?
À vous de jouer :
“Je voudrais retrouver ma spontanéité”.
© www.hexafor.fr – Bertrand Hénot - 2007
8
“J’ai besoin d’amour”.
“La résignation s’est emparée de moi”.
“Il m’a cassé toute ma motivation”.
© www.hexafor.fr – Bertrand Hénot - 2007
9
Exercice de synthèse sur le
Recueil des Infos Manquantes
J’aimerais prendre plus de temps pour faire des
choses pour mon épanouissement personnel.
Identifiez et questionner :
Un MIR
Un CNR
Un VNS
Une Nominalisation
© www.hexafor.fr – Bertrand Hénot - 2007
10
Exercice de synthèse sur le
Recueil des Infos Manquantes
J’aimerais prendre plus de temps ( )pour faire des
VNS
CNR
VNS
choses pour mon épanouissement personnel (
MIR
).
Nominalisation
Une omission (notez les cases vides : (
)
)
Tu voudrais prendre plus de temps, tu commences quand ?
Un Manque d’Index de Référence
Tu voudrais faire des choses, quelles choses ?
Un Comparatif Non Référencé
Tu voudrais plus de temps par rapport à quand ? (ou qui ou
quoi)
Un Verbe Non Spécifique
Comment vas tu prendre du temps ?
Une nominalisation
Comment ça se passera quand tu sera épanoui(e)
© www.hexafor.fr – Bertrand Hénot - 2007
11
LES QUESTIONS QUI CHANGENT LE POINT DE VUE
(CPV)
Il ne s’agit plus seulement de clarifier des imprécisions, mais de guider la personne
dans d’autres aspects de son expérience.
Le RAP P ORT est encore plus important, attention notamment à la voix. On ne
cherche pas à “remettre en cause” le modèle de l’autre, mais à en éclairer certaines
parties sous un autre angle.
La REFORMULATION est à utiliser de manière systématique avant le questionnement.
Elle permet d’accompagner la personne dans l’expérience en étant plus respectueux
de son modèle.
1 Les Opérateurs M o d aux
Un opérateur modal est un verbe (ou un groupe verbal), qui agit sur le “mode” du verbe
qui le suit.
Sans opérateur modal le verbe se conjugue à l’indicatif.
Avec un opérateur modal il passe au subjonctif ou à l’infinitif.
Exemple 1 : “Je pars” : le verbe partir est au mode indicatif (Première personne du
présent de l’indicatif) : il n’y a pas d’opérateur modal.
Exemple 2 : “Il faut que je parte” : le verbe partir est au mode subjonctif (Première
personne du présent du subjonctif) : il est précédé d’un opérateur modal : “Il faut que”.
Exemple 3 : “Je dois partir” : partir est au mode infinitif. “Je dois” est un opérateur
modal.
Quelques verbes permettant de fabriquer des opérateurs modaux :
Pouvoir, vouloir, essayer, tenter, falloir, être obligé de, savoir, envisager, espérer,
Et quelques formules peuvent aussi être considérée comme des opérateurs modaux :
J’ai eu l’occasion de…
La chance s’est présentée à moi de…
Je me suis mis en devoir de…
Dans certaines occasion on peut même accumuler des opérateurs modaux :
Il faut vraiment que j’essaye de voir comment je pourais tenter d’envisager une
solution qui puisse m’aider à parvenir à un changement.
© www.hexafor.fr – Bertrand Hénot - 2007
12
Comment questionner un opérateur modal :
Les opérateurs modaux ont tendance à occulter soit les conséquences d’une action,
soit ce qui pourrait empêcher qu’elle se déroule d’une manière satisfaisante.
Opérateurs occultant les empêchements :
J’essairai de passer demain matin pour te donner un coup de main.
Vous sentez bien que l’engagement n’est pas ferme et vous commencez à imaginer
comment vous allez vous passer d’une paire de bras pour votre déménagement.
Lorsque le pilote de l’avion annonce dans les hauts-parleurs :
Mesdames et messieurs nous allons bientôt tenter d’atterir…
Vous êtes déjà un peu plus inquiêt !!!
Dans ces deux cas ce qui est occulté ce sont les empêchements potentiels.
Et c’est cela que nous allons questionner en demandant : “Qu’est-ce qui pourrait
t’empêcher de passer demain matin?”
Quant au pilote de l’avion nous le laisserons se concentrer sur ses manoeuvres.
Opérateurs occultant les conséquences :
Il faut que je rentre chez moi !
On peut explorer les empêchements : “Qu’est-ce qui t’empêche de rester?”
Mais aussi les conséquences : “Que se passe-t-il si tu restes?”
Je ne peux pas vous donner l’augmentation que vous me demandez !
Plutôt que rechercher les empêchements qui justifiraient la position de votre patron
allez plutôt explorer les conséquences : “Que se passerait-il si vous me la donniez?”
Cette formule à l’avantage de faire exister l’expérience dans le futur.
Vous pouvez poser la même question au vendeur qui vous répond : “Je ne peux pas
vous accorder de remise!”. Plutôt que la question “Pourquoi” qui va donner une
occasion de se justifier, demandez : “Que se passe-t-il si vous me l’accordez?”
© www.hexafor.fr – Bertrand Hénot - 2007
13
À vous de jouer
Je ne peux pas en même temps être m’investir à fond dans mon travail et bien
m’occuper de mes enfants.
Je vais essayer d’obtenir se poste.
J’ai vraiment besoin de prendre des congés
J’aimerai bien faire plus de sport
Il faut que je finisse les travaux de ma maison
© www.hexafor.fr – Bertrand Hénot - 2007
14
2 Les généralis at i ons
Certaines généralisations sont explicites car elles contiennent des termes comme
tout, tous, toujours, tous les jours, partout, chaque, jamais, personne, nulle part…
D’autres sont implicites : les hommes, les jeunes, les femmes, les français, les
patrons, les syndicalistes, le travail, le soir, depuis 5 ans…
Lorsque la généralisation est explicite on procède de la manière suivante :
“J’ai mal partout”
(D’abord une reformulation : tu as mal partout?
Vraiment partout?
Si la réponse est “Oui vraiment partout”
“OK tu as mal vraiement partout, et où plus particulièrement”
J’ai tout essayé.
Vous avez tout essayé ! Vraiment tout? Vous avez vraiment tout essayé?
Oui j’ai tout essayer!
OK vous avez tout essayer ! Vous avez essayez quoi en particulier ?
Le but du questionnement est de retrouver l’expérience spécifique qui est à
l’origine de la généralisation.
On peut la questionner directement :
Je suis prèt à faire tous les métiers
OK, vous êtes prèt à faire tous les métiers, et lesquels en particulier ?
On peut aussi rechercher un con tre exemple de la généralisation :
De toute façon je ne peux jamais compter sur personne.
Vous ne pouvez jamais compter sur personne, vraiment jamais, vraiment
personne? Il n’existe même pas une seule personne sur laquelle vous puissiez
compter pour la moindre petite chose?
Si la généralisation est implicite, il est utile de la rendre implicite avant de la
questionner.
Je suis allé voir les entreprises il n’y a plus de travail.
Vous êtes allé voir toutes les entreprises? Vraiment Toutes ? Quelles entreprises?
© www.hexafor.fr – Bertrand Hénot - 2007
15
Je déprime depuis 5 ans!
Vous déprimez depuis 5 ans ! Vraiment tous les jours?
Ou d’une manière plus provocatrice : “Et vous n’avez pas dormi depuis?”
Souvent lorsqu’un objectif contient une généralisation, c’est le signe que la personne
ne se représente pas les étapes ou le contexte de manière spécifique :
« Je voudrais faire du sport tous les jours. »
Vous voudriez faire du sport tous les jours ! Tous les jours, du lundi au dimanche?
Toute l’année? Pendant les vacances? Pendant tout l’hivers? Même le jour de Noël?
Même le jour de l’an? Même quand vous serez couché avec 39 de fièvre? Même quand
vous serez très fatigué?
Après ce genre de questionnement on obtient en général une représentation plus
réaliste pour des personnes qui partent de zéro, à savoir quelques dizaines d’heures
d’entraînement sur une saison.
À vous de jouer :
On ne m’a jamais aidé.
Les jeunes ne veulent pas travailler.
Les américains ignorent la géographie.
Je dois finir tous les travaux que j’ai commencés chez moi.
Je ne fini pas les livres que j’achète.
J’aimerais me réveiller à 7 heures le matin.
© www.hexafor.fr – Bertrand Hénot - 2007
16
3 Les causes-effets
Il existe des causes-effets explicites construites autours de termes tel que : donc, car,
parce que, puisque, à cause de, pour…
Je veux faire du sport pour être en forme.
Je ne trouve pas de boulot parce que je ne suis pas assez qualifié.
Je suis timide à cause de mon éducation .
Il faut augmenter la croissance pour créer des emplois
Je dois m’entraîner deux fois par semaine pour courir un marathon au mois de juin
On peut également rencontrer des causes-effets “implicites” les propositions sont
simplement juxtaposées :
Trois millions d’étrangers, trois millions de chômeurs.
Vas-te coucher, tu m’énerves.
J’ai beaucoup de travail, je rentre tard à la maison.
La forme générale des causes effets est donc A entraîne B
Hors les relations de causalités unilinéaires sont rares dans l’univers.
Souvent
Il y a différentes man ières de question ner les causes effets.
1- Explorer le lien entre A et B
En quoi le fait que j’aille me coucher va te permettre d’être moins énervé.
En quoi le fait de faire du sport va te permettre d’être en forme.
2- Explorer le sens du lien entre A et B
Tu dois t’entraîner deux fois par semaine pour courir un marathon au mois de juin ou
bien tu as programmé un marathon pour pouvoir t’entraîner deux fois par semaine ?
Tu rentres tard parce que tu as beaucoup de travail, ou tu as beaucoup de travail pour
pouvoir rentrer tard ?
© www.hexafor.fr – Bertrand Hénot - 2007
17
2- Explorer les autres causes :
Et qu’elles sont les autres choses que tu pourrais faire ou ne pas faire pour être en
forme?
2- Explorer les autres conséquences :
Tu dis que tu es timide à cause de ton éducation, et ton éducation qu’est-ce qu’elle t’a
apporté d’autre?
À v ous de j ouer :
« Je suis trop âgé pour retrouver du travail »
« Il faut créer de la croissance pour favoriser l’emploi »
« Je suis content, il fait beau »
« Je vais faire un régime pour perdre du poids »
© www.hexafor.fr – Bertrand Hénot - 2007
18
4 Les lectures de pensée
Je vois que le questionnement du métamodèle vous amuse beaucoup, et je vous sens
prêt maintenant à l’expérimenter avec plaisir.
Vous pourriez me demander :
« Mais comment le savez-vous ? » ou « Comment l’avez-vous perçu ? »
Et ce serait la bonne question.
Une lecture de pensée est une remarque qui porte sur l’état interne, l’état émotionnel
d’une personne : « Tu as l’air fatigué »
Ou bien sur les processus internes la pensée de cette personne : « Je vois bien que tu
n’es pas d’accord », « il ne voudra jamais ».
Elle peut aussi porter sur les comportements futurs d’une personne :
« Vous allez me dire : « Mais en fait une lecture de pensée c’est une interprétation ! » »
Et je vous répondrais que oui.
La question va porter sur le comportement externe qui est à l’ origine de
l’interprétation :
« Comment sais-tu qu’il ne sera pas d’accord ? »
« À quoi vois-tu que je suis fatigué »
« Qu’est-ce que tu as perçu, vu, entendu qui te fait dire cela ? »
Je vous invite à éviter : « Qu’est-ce qui te permet de dire cela » car cette formulation
est encore moins favorable au rapport, elle présuppose que vous autorisez, ou pas la
personne à s’exprimer.
Notons que la réponse au questionnement d’une lecture de pensée est en général une
cause effet :
« A quoi vois-tu que je suis fatigué ? »
« Tu bailles ! »
« Et quelles sont les autres raisons qui pourraient me faire bailler? »
À vous de jouer :
Je ne vais pas déranger mon assistante maintenant
Tu me cache quelque chose
Tu n’as pas l’air motivé
© www.hexafor.fr – Bertrand Hénot - 2007
19
Voilà c’est fini, vous connaissez maintenant toutes tout le métamodèle, il vous reste à
apprendre les différentes catégories, à les repérer et à les questionner.
Dans un premier temps, vous n’éviterez pas une certaine maladresse.
Je vous invite à choisir un cadre d’entraînement non impliquant, plutôt des personnes
que vous ne connaissez pas et qui ne seront pas surpris de votre changement
d’habitude.
Petit à petit vous apprendrez à questionner avec pertinence, en étant plus attentif à
votre intention, à l’endroit où vous souhaitez guider la personne.
Pensez également que ces questions sont puissantes et qu’elles peuvent avoir un
impact durable sur une personne, lorsque vous aurez exploré un objectif avec une
personne, il y a de grande chance que toute seule, cette personne puisse se reposer les
mêmes questions à propos d’un autre objectif.
Ainsi il y a des chances que vous demandiez un jour à un proche : « Mais qu’est-ce qui
t’empêche de … » .
La première fois la question risque de le surprendre, la seconde fois il vous dira « Ah
oui c’est vrai !», la troisième fois, cela va certainement l’agacer : « Bon ça va tes
questions PNL !!! »
Et pourq uoi pas pourquoi ?
Vous avez remarqué sans doute que dans le questionnement du métamodèle nous
reprenons pratiquement toutes les questions du :
CQQCOQP
Combien, Qui, Quoi, Comment, Ou, Quand et Pourquoi
Toute à l’exception de « Pourquoi ».
En fait la question pourquoi présente différents inconvénients :
Elle invite les personnes à se tourner vers les causes, et donc à créer des causeseffets que l’on va devoir éclaircir par la suite.
Elle favorise l’illusion, déjà suffisamment rependue, que connaître la cause d’un
problème est indispensable à sa résolution. Alors que l’on constate parfois qu’au
contraire la recherche des causes aboutit à la construction de liens vers d’autres
problèmes du passé. Et ces nouveaux liens sont susceptibles de consolider le
problème.
La question pourquoi est donc également davantage centrée vers le passé.
En fonction des contextes, elle peut être avantageusement remplacée par
Dans quel but ?
Et sinon que se passe-t-il ?
© www.hexafor.fr – Bertrand Hénot - 2007
20
Téléchargement