DÉPISTAGE Mesure 17 Détection précoce des cancers de la peau Document à l’usage des Masseurs-Kinésithérapeutes Votre activité vous permet le plus souvent d’avoir accès à la peau des patients. Votre rôle de conseil en santé est reconnu. Pour prévenir et détecter précocement les cancers de la peau, il est important de bien connaître les facteurs de risque (environnementaux et professionnels) et les premiers signes d’alerte. Ce document a pour objectif de vous donner les éléments nécessaires pour agir. LES SUJETS à RISQUES ACCRUS DE CANCERS DE LA PEAU LES 7principales qUESTIONS 1/ A-t-il des cas d’ATCD personnels ou familiaux de cancers de la peau ? 2/ Bronze-t-il difficilement ou est-il sujet aux coups de soleil ?* 3/ Au cours de son enfance ou de son adolescence, a-t-il eu des coups de soleil avec brûlures au second degré (érythème + cloque) ? 4/ A-t-il beaucoup de naevi (≥ 40) ou des naevi larges (+ de 5 mm) et irréguliers ? 5/ Est-il régulièrement exposé aux UV artificiels ? (cabines de bronzage/soudure à l’arc) 6/ Travaille-t-il ou a-t-il travaillé à un poste exposant aux facteurs de risque (UV, arsenic, Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques, rayonnements ionisants) tels que travail en extérieur, soudure des métaux, sidérurgie, radiologie médicale et industrielle, utilisation de pesticides arsenicaux, etc. ? (à noter : les cancers liés à ces expositions peuvent donner lieu à déclaration en maladie professionnelle sous certaines conditions). 7/ A-t-il une immunodépression qu’elle soit constitutionnelle ou acquise (traitement immunosuppresseur, infection HIV) ? *en particulier les personnes ayant une peau très blanche ou claire, des cheveux roux, blonds ou châtains clairs, des yeux bleus, verts ou clairs ou présentant de nombreuses taches de rousseur. Si le patient présente une de ces caractéristiques, il doit être considéré à risque de cancer de la peau et doit donc faire l’objet d’un suivi spécifique. Informez-le sur ses risques (solaires et autres) et leur prévention. LES CONSEILS À DONNER à VOS PATIENTS • Protégez-vous du soleil • Evitez les cabines de bronzage • Autoexaminez vous tous les 4 mois • Consultez au plus vite en cas de lésion douteuse évolutive ou dont l’aspect s’est modifié Vous pouvez aussi leur remettre des documents d’information sur les campagnes de prévention des risques solaires. Pour les commander gratuitement, rendez-vous sur : www.inpes.sante.fr des outils sont disponibles pour vous et vos patients FRepere-Melanome-10-11:INCa Mesure 12 rayonnements ultraviolets et risques de cancer L ’exposition au rayonnement ultraviolet (UV) est le principal facteur de risque environnemental des cancers de la peau. Avec près de 80 000 nouveaux cas par an, les cancers cutanés (carcinomes basocelullaires, épidermoïdes et mélanomes) sont les cancers les plus fréquents. Ils sont également parmi ceux qui ont le plus augmenté ces cinquante dernières années. La forme la plus agressive, le mélanome cutané, a vu son nombre de nouveaux cas tripler entre 1980 et 2005 [1]. Selon le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), près de 70 % des mélanomes cutanés seraient dus à l’exposition solaire [2]. Cette tendance, qui s’accompagne d’un attrait pour le bronzage, considéré dans nos sociétés, comme atout esthétique et symbole de bonne santé, fait de la prévention de l’exposition aux ultraviolets, un enjeu sanitaire important. Cette préoccupation est inscrite dans le Plan cancer 2009-2013 (mesure 12.5). Figure 1 : Les rayonneMents uLtravioLets dans Le spectre ÉLectroMagnÉtique Source : Afsset [6] 1. Ce que l’on sait prévention COLLECTION Fiches repère État des connaissances en date du 27 octobre 2011 1.1 - les différentes sources d’émission d’ultraviolets l Les ultraviolets solaires Le rayonnement ultraviolet (UV) fait partie du spectre électromagnétique émis par le soleil (Figure 1). Contrairement aux rayonnements infrarouges, qui sont à l’origine de la sensation de chaleur apportée par le soleil, et à la lumière visible permettant l’éclairement, la présence d’un rayonnement ultraviolet ne peut pas être perçue par le corps humain. Les rayonnements de longueur d’ondes les plus courtes, qui sont les plus dangereux, sont arrêtés par les couches supérieures de l’atmosphère : les UVC en totalité et les UVB en très grande partie Figure 2 : ÉMission des (Figure 2). Ainsi, à la rayonneMents surface de la terre, le uv soLaires sur rayonnement solaire terre est composé majoritairement d’UVA (entre 95 et 99 %) et plus faiblement d’UVB (à hauteur de 1 à 5 %) selon la latitude du UVB UVC UVA pays considéré, la saison, l’heure et la couverture nuageuse de la journée. Le rayonnement UVA, contrairement au rayonTerre nement UVB, n’est pas arrêté par temps nuageux, ni par les vitres et pénètre jusque dans les couches proCouche d’ozone fon-des de l’épiderme stratosphérique Source : INCa (Figure 3). Mesure 12 renforcer la prévention des cancers liés à l’environnement en particulier dans le domaine professionnel. 12:05 Page 1 DÉPISTAGE Mesure 17 COLLECTION Fiches repère ÉTAT DES CONNAISSANCES EN DATE DU 07 NOVEMBRE 2011 L es carcinomes cutanés, basocellulaires et épidermoïdes, représentent 90 % des cancers de la peau. Ils sont de très bon pronostic et peuvent être guéris dans la grande majorité des cas, en particulier pour les carcinomes basocellulaires qui ne métastasent jamais. leur développement, à partir de la couche basale de l’épiderme, reste local. Ils ne métastasent jamais et leur ablation complète assure donc leur guérison. Leur traitement doit néanmoins être précoce car ces tumeurs peuvent s’étendre en surface [3]. Cela peut alors rendre l’exérèse difficile et entraîner des séquelles esthétiques ou fonctionnelles. Les mélanomes cutanés sont moins fréquents et sont également de très bon pronostic lorsqu’ils sont détectés à un stade précoce, c’est-à-dire quand la tumeur n’est pas trop épaisse [indice de Breslow < 2 mm] et qu’il n’y a pas de métastase. Le traitement repose alors sur une exérèse chirurgicale. En revanche, les mélanomes cutanés diagnostiqués à un stade métastatique sont de mauvais pronostic, les taux de survie à 5 ans ne dépassant pas 20 % pour ces patients. C’est pourquoi la prévention et le diagnostic précoce du mélanome cutané sont essentiels. Les carcinomes épidermoïdes sont plus rares (20 % des cancers cutanés) mais plus agressifs que les carcinomes basocellulaires. Ils se développent à partir des couches supérieures de l’épiderme et ont la capacité d’envahir les ganglions lymphatiques et de se disséminer dans d’autres organes (métastases). ÉPIDÉMIOLOGIE En 2009, un peu plus de 77 000 patients ont été pris en charge pour un cancer de la peau (tous types de cancers confondus) dans un établissement hospitalier de France [1]. En 2011, on estime à 9 780 le nombre de nouveaux cas de mélanome cutané [2] et à 1 620 le nombre de décès imputables à ce cancer. Les carcinomes cutanés : les plus fréquents et les moins graves Soixante-dix pour cent des carcinomes cutanés sont des carcinomes basocellulaires. Ce sont les moins graves dans la mesure où ils menacent rarement le pronostic vital. En effet, Les données d’activité hospitalière permettent d’estimer à plus de 70 000 le nombre de nouveaux cas diagnostiqués chaque année de carcinomes cutanés ce qui les ferait figurer parmi les cancers les plus fréquents. Il n’existe pas d’estimation nationale précise de leur incidence, car ils ne sont habituellement pas recensés par les registres des cancers. Deux registres départementaux, du Doubs et du Haut-Rhin, apportent néanmoins des données intéressantes et fiables. Selon les données du registre des cancers du Doubs [4] qui recueille de manière systématique le nombre de cas de carcinomes cutanés depuis 1983, les taux d’incidence standardisés à la population mondiale des carcinomes basocellulaires et épidermoïdes ont augmenté de manière importante : entre 1983 et 2002, l’incidence a été multipliée par 2,3 chez l’homme et par 2,0 chez la femme pour les carcinomes basocellulaires et par 1,7 et 2,7 pour les carcinomes épidermoïdes respec- Mesure 17 : assurer une veille scientifique et améliorer les connaissances en matière de détection précoce des cancers. Action 17.2 : améliorer la détection précoce des cancers de la peau. action 12.5 : Renforcer la prévention de l’exposition aux rayonnements UV. www.e-cancer.fr 16/11/11 Détection précoce des cancers de la peau www.e-cancer.fr Quelques règles simples pour la détection précoce des cancers de la peau Il existe deux grands types de cancers de la peau : les carcinomes et les mélanomes. DÉTECTION PRÉCOCE DES CARCINOMES CUTANÉS Ces cancers sont plus courants mais moins graves que les mélanomes. Ils apparaissent le plus souvent après 50 ans, habituellement sur les parties découvertes du corps (visage, épaules, avant-bras, mains…) De manière générale, ils prennent l’aspect d’une plaie qui ne cicatrise pas, d’un bouton ou d’une croûte qui persiste et se modifie. Ces signes doivent vous conduire à inciter le patient à consulter un médecin. Détection précoce des mélanomes La règle ABCDE vous permet de repérer les lésions suspectes de mélanome et ainsi d’inciter les patients à consulter un médecin. Vous pouvez vous aider du tableau ci-dessous ainsi que de la banque d’images disponible sur le module de formation à la détection précoce des cancers de la peau en accès libre sur www.e-cancer.fr. Image suspecte A comme asymétrie : Grain de beauté de forme ni ronde ni ovale, dont les couleurs et les reliefs ne sont pas régulièrement répartis autour du centre. B comme bords irréguliers : Bords dentelés, mal délimités. C comme couleur non homogène : Présence de plusieurs couleurs (noir, bleu, marron, rouge ou blanc). D comme diamètre en augmentation : En général supérieur à 6 mm. E comme évolution : Toute tache pigmentée qui change d’aspect rapidement (forme, taille, épaisseur, couleur) est un signe d’alerte. + Principe du « vilain petit canard » : Il s’agit d’un grain de beauté ou d’une tâche qui se démarque des autres. Attention : la présence d’un ou plusieurs de ces critères n’implique pas obligatoirement un cancer cutané, mais doit vous conduire à adresser le patient à consulter un médecin le plus rapidement possible. Le mélanome ne survient pas toujours sur un naevus mais peut correspondre à une nouvelle lésion, pigmentée ou non. France 2010 - Crédit Photos : Service dermatologique de l’Institut Gustave Roussy / Société Melody Healthcare - SIREN 187 512 777 - OUTPEAUKIN12 - Ne pas jeter sur la voie publique. Image normale