CANCER DE L’OVAIRE Dans neuf cas sur dix, les cancers ovariens se développent à partir de cellules qui composent la surface de l’ovaire. On parle d’adénocarcinome. Plus rarement, les cancers ovariens naissent des cellules impliquées dans la production des ovules. Il s’agit alors de tumeurs dites « germinales ». Les adénocarcinomes ovariens touchent davantage les femmes ménopausées, les tumeurs germinales concernant généralement les femmes plus jeunes. En France, on estime que plus de 4 600 nouveaux cas de cancers de l’ovaire seront diagnostiqués en 2011. Cette même année, plus de 3 100 décès associés à ces cancers seront à déplorer. Stades et grades, à quoi est-ce que cela correspond ? Le stade d’un cancer correspond à son degré d’extension dans l’organisme. Un cancer de stade précoce est un cancer encore localisé, alors qu’un cancer de stade avancé s’est déjà étendu à plusieurs organes distant de la tumeur primaire. Dans le cas des cancers ovariens, le stade I correspond à un cancer limité aux ovaires. Au stade II, la tumeur s’est étendue aux organes du bassin (ou organes pelviens : l’utérus, les trompes de Fallope, la vessie…). Au stade III, le péritoine et les ganglions lymphatiques pelviens sont atteints. Au stade IV, le cancer s'est propagé vers des organes distants comme la plèvre (l’enveloppe des poumons) ou le foie. Le grade d’un cancer correspond quant à lui à son agressivité. Il existe trois grades de cancers ovariens, le grade 1 étant le moins agressif. Doit-on dépister un cancer de l'ovaire et comment ? Le dépistage généralisé d'une tumeur ne se justifie que s'il repose sur une méthode simple, non agressive, suffisamment sensible et spécifique, qu'il soit économiquement supportable et qu'une fraction importante de la population soit éventuellement concernée. Les exemples les plus démonstratifs sont le dépistage du cancer du sein par mammographie tous les deux ans et l'examen clinique annuel chez les femmes de 50 à 74 ans, ou encore le dépistage du cancer du côlon par test Hémoccult et le toucher rectal chez les personnes de 50 à 74 ans. Dans les cas qui ne répondent pas à ces critères, le dépistage sera effectué grâce à l'initiative du médecin généraliste ou du gynécologue. Le cancer de l'ovaire Le cancer de l’ovaire est un cancer peu fréquent, touchant environ 4 400 femmes chaque année. L'ovaire est une glande qui secrète, jusqu'à l'âge de la ménopause, les hormones féminines : oestradiol et progestérone. Chaque mois, au 14ème jour du cycle, il expulse un ovule vers les trompes utérines (les deux ovaires sont situés chacun face à l'extrémité des trompes de l'utérus, situées de chaque côté du corps de l'utérus). Les ovaires peuvent être le siège de tumeurs, souvent bénignes, comme les kystes (tumeur emplie de liquide), mais parfois malignes. Ce cancer est particulièrement sournois et, de ce fait, trop souvent diagnostiqué à un stade déjà évolué. Comme la majorité des cancers, il se développe le plus souvent dans la seconde partie de la vie. C'est dire l'importance de l'examen gynécologique annuel, qui grâce au toucher vaginal, permet souvent au gynécologue de reconnaître un ovaire anormalement gros. De ce fait, d'autres explorations s'imposent, telles l'échographie pelvienne dite "transvaginale" c'est-à-dire dans laquelle la sonde exploratrice sera introduite dans le vagin. Les personnes à risque Mais il est des femmes chez lesquelles on peut suspecter un risque plus élevé de cancer ovarien. Il s'agit des personnes qui ont une histoire familiale (mère, sœur ou tante) de cancer ovarien ou de cancer du sein diagnostiqué avant l'âge de 50 ans, ou encore de cancer du sein associé à un cancer de l'ovaire. Dans ces cas, il convient, à partir du plus jeune âge auquel les parentes ont développé leur cancer, de se faire suivre très régulièrement par le gynécologue et le médecin généraliste. Le toucher vaginal sera accompagné du dosage d'un "marqueur" spécifique, appelé CA-125, et d'une échographie pelvienne transvaginale soit d'emblée ou en cas d'anomalie. En cas d'anomalie confirmée, le bilan sera complété si besoin, et les médecins jugeront si une chirurgie est nécessaire. Ainsi, grâce à une vigilance adaptée à chacune, les médecins sont à présent mieux armés pour reconnaître et traiter plus précocement des cancers encore trop souvent reconnus tardivement. Signes et symptômes Sensibilisation : soyez à l’écoute de votre corps Il n’existe pas de symptôme unique et précis du cancer de l’ovaire. Les symptômes sont généralement vagues, non spécifiques et peuvent être attribués à tort à d’autres causes. Le simple fait que vous éprouviez les symptômes du cancer de l’ovaire ne signifie pas que vous en êtes atteinte. « Une aggravation ou une augmentation soudaine de la fréquence de symptômes d’apparition récente justifie une investigation diagnostique plus poussée, parce que ceux-ci sont plus susceptibles d’être associés à des masses ovariennes bénignes ou malignes. » - Faculté de médecine de l’Université de Washington, 2004 Symptômes annonciateurs courants Ballonnement ou gonflement de l’abdomen Douleur ou lourdeur pelvienne Douleur au dos ou à l’abdomen Fatigue Gaz, nausées, indigestion Changements du transit intestinal Besoin fréquent d’uriner Irrégularités du cycle menstruel Perte ou gain de poids Autres symptômes... Masse ou « bosse » perceptible dans la région pelvienne Incapacité à manger normalement Douleur lors des relations sexuelles Saignement vaginal Si vous éprouvez l’un ou plusieurs de ces symptômes pendant au moins trois semaines, consultez immédiatement un professionnel de la santé. Dépistage du cancer de l’ovaire Jusqu’à maintenant, il n’existe aucun test unique qui permet de dépister de manière fiable le cancer de l’ovaire au stade présymptomatique (avant que les symptômes n’apparaissent ou ne soient très évidents). En effectuant plusieurs examens pour obtenir un tableau clair, on peut dépister le cancer de l’ovaire à un stade précoce. Si vous avez éprouvé l’un ou plusieurs des symptômes ci-dessus pendant au moins trois semaines, consultez votre médecin de famille et demandez-lui de passer les examens suivants. 1. Examen pelvien Un examen pelvien complet est très important pour le diagnostic du cancer de l’ovaire. N’oubliez pas qu’un test de Pap ne permet pas de dépister un cancer de l’ovaire ni d’en écarter la possibilité. Votre médecin vous posera des questions au sujet de vos antécédents médicaux pour l’aider à diagnostiquer un éventuel cancer de l’ovaire et écarter la possibilité d’autres problèmes gynécologiques ou d’autres maladies. Assurez-vous de décrire tous vos symptômes à votre médecin. Votre médecin effectuera un examen pelvien. Posez des questions, notez les réponses et demandez des précisions, au besoin. Pour de plus amples renseignements, veuillez visiter les sites suivants : http://www.mayoclinic.com/health/pelvic-exam/WO00129 http://www.sogc.org/health/pdf/Pelvic_f.pdf 2. Échographie transvaginale Une échographie transvaginale est également recommandée. Lors de cet examen, une sonde mince, introduite dans le vagin, transmet des ondes sonores à haute fréquence qui se réfléchissent sur les ovaires et produisent un écho utilisé pour créer une image appelée sonogramme. Les médecins examinent le sonogramme pour y déceler des échos permettant de mettre en évidence des régions anormales. La patiente reçoit normalement les résultats de l’échographie du clinicien ou du médecin traitant ayant demandé l’examen. Comme dans toutes les étapes du processus de diagnostic et de traitement, la patiente est invitée à discuter des résultats avec son médecin. Il est toujours possible de demander un deuxième avis. Pour de plus amples renseignements, consultez le site : http://www.inforadiologie.ca/default.aspx?page=26&lang=fr-CA 3. Analyse du CA 125 dans le sang L’analyse du CA 125 dans le sang n’est pas un outil efficace pour dépister le cancer de l’ovaire à un stade précoce, où il est plus facilement guérissable. C’est pourquoi l’interprétation des résultats de cette analyse doit s’ajouter aux examens mentionnés cidessus, si l’on veut obtenir un bon diagnostic du cancer de l’ovaire. Une opération est la seule façon d’éliminer complètement la possibilité de cancer de l’ovaire. M BEHIRI HERVE DIDIER Responsable communication Maphar / Copharm CEL 1 : 00225-07921221 CEL 2 : 00225-06702706