Utilisation de la variabilité cardiaque dans le suivi du sportif d’élite en endurance (Cyril Besson ; CHU Vaudois ; Lausanne ; Suisse) Les programmes d’entraînement des athlètes d'élite sont généralement constitués de périodes de charges d’entraînement élevées avec de périodes limitées de repos et de récupération. Savoir quand récupérer et combien de temps récupérer peut s’avérer difficile. L’over-reaching (OR), le non-functional overreaching (NFOR) ou le surentraînement (over-training (OT)) sont des termes souvent utilisés pour décrire un déséquilibre entre charge d’entraînement et récupération (Plews, Laursen, Kilding, & Buchheit, 2012). Sans fatigue, il n'y a pas de progrès, mais trop de fatigue (NFOR ou OT) va provoquer une chute de la performance et une baisse des capacités physiques, suivies de délais de récupération plus ou moins longs. Caractériser et gérer la fatigue est ainsi d'une importance fondamentale afin d'optimiser la récupération et la performance sportive de haut niveau (Schmitt, 2009). Mesurer la variabilité de la fréquence cardiaque (VFC) d'un athlète est une méthode qui a montré un potentiel pour être utile dans la prescription de l’entraînement et du suivi de la fatigue. Il s’agit d’analyser un enregistrement des variations de temps entre chaque battement du cœur en conditions standardisées (au repos couché et debout, au réveil). L’analyse d’une période courte d’enregistrement de la FC renseigne sur la balance sympatho-vagal régulant à courts termes la FC. Cela permet d’analyser les adaptations neurovégétatives (système nerveux autonome - SNA) de l’organisme en réponse à l’entraînement (Buchheit, 2006). Cette méthode est ainsi une mesure accessible, valide et non-invasive de la régulation autonome du myocarde (Millet, 2014). Par exemple, l’analyse des tendances dans les valeurs de VFC et de leurs variations au jour le jour peuvent être des mesures utiles et indicatives d’une progression vers un surentraînement (NOFR-OT) (Plews et al., 2012). Des états de fatigue peuvent également être caractérisés, ce qui permet d’orienter les athletes sur les méthodes de récupération (en cherchant à stimuler l’activité sympathique et/ou parasympathique du SNA) (Schmitt, 2009). Cependant, l'importance et la signification des nombreuses mesures différentes de VFC sont plus complexes que généralement pensé et il faut faire attention aux conclusions erronées et aux extrapolations excessives ou infondées (Task Force, 1996). Ainsi, une analyse longitudinale et personnel est nécessaire chez les sportifs d’élite pour comprendre leur empreinte unique de variabilité (Plews, 2013). Finalement, une présentation de l’implémentation pratique de l’utilisation de cette méthode chez des sportifs d’endurance élites sera présentée. Sources: Buchheit, M. (2006). Utilisation de la variabilité de la fréquence cardiaque chez le sportif. Cardio&Sport, 7, 29-37. Heart rate variability: standards of measurement, physiological interpretation and clinical use. Task Force of the European Society of Cardiology and the North American Society of Pacing and Electrophysiology. (1996) Circulation, 93(5), 1043-1065. Millet, G. (2014). Cours sur la variabilité de la fréquence cardiaque. Cours UNIL-ISSUL. Plews, D. J., Laursen, P. B., Kilding, A. E., & Buchheit, M. (2012). Heart rate variability in elite triathletes, is variation in variability the key to effective training? A case comparison. Eur J Appl Physiol, 112(11), 3729-3741. Plews, D. J., Laursen, P. B., Stanley, J., Kilding, A. E., & Buchheit, M. (2013). Training adaptation and heart rate variability in elite endurance athletes: opening the door to effective monitoring. Sports Med, 43(9), 773-781. Schmitt, L. (2009). Utilisation de la variabilité cardiaque dans l'analyse de la fatigue et de la récupération du sportif de haut niveau. Les Entretiens de l'INSEP.