Quand la TéléBiologie® sauve des vies

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VALEUR MÉDICALE AJOUTÉE
Services des Grands Brûlés
Centre de traitement des brûlés, Hôpital Saint-Louis
Quand la TéléBiologie® sauve des vies
Le Centre de traitement des brûlés (CTB) de l’hôpital Saint-Louis, à Paris,
est un des plus importants centres d’Europe. Ses équipements de pointe en font un service
extrêmement moderne dans le monde, pour la prise en charge des patients brûlés.
Rencontre avec le Docteur Benyamina (photo), praticien hospitalier anesthésisteréanimateur. Ce dernier nous raconte le quotidien du service.
Comment prenez-vous en charge
les grands brûlés ?
La prise en charge des grands brûlés est,
dans un premier temps, réanimatoire, et parfois chirurgicale dans le cas des incisions de
décharge, puis réanimatoire et chirurgicale.
Nous devons pallier les défaillances cardiovasculaires, respiratoires et parfois neurologiques à cause des produits toxiques, tels
que le monoxyde de carbone et le cyanure,
présents dans la fumée. Simultanément,
nous traitons la douleur et luttons contre les
infections qui constituent la première cause
de mortalité lors du séjour en réanimation.
La perte de la peau due aux lésions cutanées est à l’origine d’un exsudat, le patient
perd alors son eau et ses électrolytes très
rapidement. Il est en hypotension et présente un état de choc extrêmement important. Nous rétablissons sa pression artérielle par le biais d’une perfusion d’eau et
d’électrolytes en quantité massive, grâce à
des cathéters.
L'inhalation de fumée d’incendie par le patient est à l’origine d’une destruction de la
muqueuse et d’une brûlure respiratoire, il
peut donc avoir des difficultés à respirer et
être placé sous assistance respiratoire.
Comment surveillez-vous l’état
des grands brûlés ?
L’analyse des gaz du sang nous donne les
éléments hémodynamiques nécessaires à la
réanimation du grand brûlé, comme la pCO2
gap 1 et la saturation veineuse en oxygène ou
SvO2.
La meilleure façon de surveiller la ventilation
artificielle et l’intoxication au CO est d’analyser les gaz du sang artériel avec le cobas
b 123. Nous pouvons ainsi optimiser la ventilation. Il faut savoir que la perfusion d'une
grande quantité d’eau, pour restaurer la
[1] Mesure de la différence de pression partielle de CO2 entre l’artère et la veine, pour vérifier si les patients
présentent des problèmes volémiques.
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CARTE D'IDENTITÉ
CENTRE DE TRAITEMENT
DES BRÛLÉS (CTB),
HÔPITAL SAINT-LOUIS, PARIS
— Création : juin 2012
— 3 unités : 2 unités de réanimation,
6 et 4 lits et 1 unité de soins continus,
4 lits.
— Une salle de déchocage équipée pour la
réanimation, la ventilation, les analyses
— 15 chambres individuelles dont
6 équipées pour la réanimation, les soins
chirurgicaux et le monitorage sans avoir
à déplacer le patient, 4 équipées de la
même façon dont la chirurgie est effectuée
en blocs opératoires et 5 chambres de
soins continus
— 15 lits d’hospitalisation et cinq pour
les consultations et le suivi
— 2 blocs opératoires
— 18 lecteurs de glycémie et
1 cobas b 123 connectés au laboratoire
via le cobas® IT 1000
Les équipements de pointe
du Centre de traitement des brûlés
(CTB), Hôpital Saint-Louis, Paris
pression artérielle, fait passer de l’eau dans
le milieu interstitiel, ce qui entraîne une augmentation de la quantité d'eau pulmonaire
extravasculaire qui aggrave l’état respiratoire : nous sommes donc obligés d’analyser
les gaz du sang en permanence. Un monitorage est mis en place afin d'évaluer la perte
d’eau et donc la volémie.
Comment évaluez-vous l’intoxication
au cyanure ?
Nous l’évaluons grâce au dosage du lactate
par le cobas b 123. Une hyperlactatémie
signe une intoxication au cyanure, en dehors
d’un état de choc. En état de choc, si le lactate n’augmente pas, c’est un bon pronostic,
cela signifie que la respiration cellulaire a lieu
correctement.
Comment gérez-vous la dialyse
chez ces patients?
Ces patients subissent de nombreuses opérations chirurgicales. La dialyse à l’héparine
serait donc une mauvaise solution et nous
utilisons une technique de dialyse au citrate.
Le citrate est un antagoniste du calcium,
élément majeur de la coagulation. On injecte
du citrate dans l'appareil de dialyse mais,
lorsque le sang est réinjecté au patient, il
faut lui rendre son calcium. Pour cela, nous
mesurons en permanence (toutes les dix
minutes au cours des premières 24 heures)
le calcium sortant et entrant, grâce au
cobas b 123, afin d'adapter les doses à
injecter.
Quelle est l’importance du suivi
de la glycémie ?
Les grands brûlés sont alimentés en entérale continue, avec des apports caloriques
très élevés et présentent des dysglycémies
fréquentes. Pour cette raison, ils nécessitent
une surveillance très stricte de la glycémie.
Toutes les chambres et tous les blocs opératoires sont équipés d’un lecteur Accu-Chek®
Inform II.
Quels sont les avantages
de la biologie délocalisée ?
Elle nous permet de réagir très rapidement
afin de traiter des patients en situation
critique et dont l'état est particulièrement
instable. Nous pouvons faire toutes les
analyses dans la minute et obtenir des résultats extrêmement fiables, qui s'affichent
instantanément sur l’écran dans la chambre
des patients.
Pour un service comme le nôtre, son apport
est inestimable. Sans elle, je ferais moins de
prélèvements, donc je resterais dans le flou
pendant plusieurs heures. Ce serait ingérable d'envoyer les analyses au laboratoire
aussi souvent que nécessaire. La biologie
délocalisée réduit la charge de travail de
l’infirmier et de l’aide soignant, qui peuvent
se concentrer sur le patient. Cela nous
permet de mieux prendre en charge les
patients et de diminuer leur mortalité.
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LE MAGAZINE D’INFORMATION BIOMÉDICALE DE ROCHE DIAGNOSTICS FRANCE
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