PRATIQUES ALIMENTAIRES ET ENTRAINEMENT DU CHEVAL DE

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ÉCOLE NATIONALE VETERINAIRE D’ALFORT
Année 2007
PRATIQUES ALIMENTAIRES ET ENTRAINEMENT
DU CHEVAL DE COURSE DE 3 ANS : ENQUETE
DANS 60 ECURIES EN FRANCE
Etude des apports azotés et énergétiques
THESE
Pour le
DOCTORAT VETERINAIRE
Présentée et soutenue publiquement devant
LA FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL
le……………
par
Lolita, Valentine SOMMAIRE
Née le 26 mars 1982 à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine)
JURY
Président : M.
Professeur à la Faculté de Médecine de CRETEIL
Membres
Co-Directeurs : Mme BLANCHARD, Docteur Vétérinaire
M. PARAGON,
Professeur à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort
Assesseur : M. BENET
Professeur à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort
LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT
Directeur : M. le Professeur COTARD Jean-Pierre
Directeurs honoraires : MM. les Professeurs MORAILLON Robert, PARODI André-Laurent, PILET Charles, TOMA Bernard
Professeurs honoraires: MM. BUSSIERAS Jean, CERF Olivier, LE BARS Henri, MILHAUD Guy, ROZIER Jacques
DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PHARMACEUTIQUES (DSBP)
Chef du département : M. BOULOUIS Henri-Jean, Professeur - Adjoint : M. DEGUEURCE Christophe, Professeur
-UNITE D’ANATOMIE DES ANIMAUX DOMESTIQUES
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M. DEGUEURCE Christophe, Professeur*
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IMMUNOLOGIE
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MEDICALES
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DEPARTEMENT D’ELEVAGE ET DE PATHOLOGIE DES EQUIDES ET DES CARNIVORES (DEPEC)
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- UNITE DE MEDECINE
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M. POUCHELON Jean-Louis, Professeur*
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M. BLOT Stéphane, Maître de conférences
M. MOISSONNIER Pierre, Professeur
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M. HIDALGO Antoine, Maître de conférences contractuel
M. DENOIX Jean-Marie, Professeur
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contractuel
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(rattachée au DPASP)
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M. CHERMETTE René, Professeur
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M. REMY Dominique, Maître de conférences (rattaché au DPASP)
M. GUILLOT Jacques, Professeur
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Mlle CONSTANT Fabienne, Maître de conférences (rattachée au
Mlle HALOS Lénaïg, Maître de conférences
DPASP)
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au DPASP)
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ANIMAUX DE BASSE-COUR
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M. SANAA Moez, Maître de conférences
M. ADJOU Karim, Maître de conférences
Mme CALAGUE, Professeur d’Education Physique
* Responsable de l’Unité
3
AERC : Assistant d’Enseignement et de Recherche Contractuel
A Monsieur le Professeur
de la Faculté de Médecine de Créteil
Qui nous a fait l’honneur d’accepter la présidence du jury de cette thèse.
Hommage respectueux.
A Madame BLANCHARD
Docteur Vétérinaire
Qui nous a accordé un soutien précieux dans la réalisation de ce travail, sans compter
son temps.
Pour tous les moments passés et à venir.
A Monsieur le Professeur PARAGON
de l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort
Qui nous a fait l’honneur d’accepter la co-direction de ce travail.
Hommage respectueux.
A Monsieur le Professeur BENET
de l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort
Qui nous a fait l’honneur de participer au jury de cette thèse et nous a éclairé en
statistiques.
Sincères Remerciements.
5
6
Je tiens également à remercier chaleureusement :
L’AVEF, et en particulier son président Monsieur Jean-Yves GAUCHOT, à l’initiative de
cette enquête et qui nous a soutenu financièrement dans ce projet,
L’ensemble des entraîneurs de course qui ont accepté de participer à notre enquête et sans qui
nous n’aurions pu récolter toutes nos données,
L’association des entraîneurs de galop en France et plus particulièrement Madame HEADMAREEK et Monsieur CREPON, la Société d’encouragement du cheval français et le
syndicat des entraîneurs, pour nous avoir guidé dans leurs disciplines respectives,
Madame
Véronique
JULLIAND,
professeur
à
l’ENESAD
(Dijon),
Département
des productions animales, pour son aide précieuse durant ce travail,
L’équipe du laboratoire de l’ENESAD qui a réalisé les analyses des fourrages prélevés dans
les écuries et Monsieur Alain BREUVARD, professeur de statistiques à l’ENESAD,
Les fabricants d’aliments qui ont accepté de nous fournir diverses informations nécessaires à
cette étude concernant leurs produits,
Le laboratoire VIRBAC, qui a également financé une partie de ce projet,
Et enfin, Mademoiselle Juliette MOS, ingénieur de l’ENESAD, qui a effectué les visites dans
les écuries de trot et qui m’a transmis ses données, indispensables à cette étude.
7
8
A mes parents,
qui m’offrent, par leur amour et leur soutien sans faille, la chance d’aller au bout de tous mes
projets,
A Mathieu,
pour me supporter et me rassurer chaque jour et pour son amour,
A Annabelle,
ma complice de toujours et bien plus encore, enfin l’aboutissement pour toutes les deux,
A Juliette,
pour nos nombreux échanges et sa disponibilité,
A Benjamin,
qui m’a apporté son soutien en bon (futur !) médecin,
A ma famille,
pour tous les moments partagés, passés et futurs,
A mes amis d’équitation, de l’école (Vince, Jarek, Jeff & Caro, Mimi…) et d’ailleurs,
sans qui la vie n’aurait pas la même saveur.
9
10
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION ----------------------------------------------------------------------------------- p. 13
PARTIE I : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE --------------------------------------------------- p. 15
I. Présentation du cheval de course -------------------------------------------------------- p. 15
A. Le pur-sang anglais et le trotteur français --------------------------------------------- p. 15
B. Description générale des courses ------------------------------------------------------- p. 16
C. Le rôle de l’entraîneur-------------------------------------------------------------------- p. 16
II. Bases théoriques de l’alimentation du cheval athlète -------------------------------- p. 17
A. Présentation de deux principaux systèmes de recommandations nutritionnelles - p. 17
1. Le système américain du National Research Council (NRC) ------------------- p. 17
2. Le système français de l’INRA ----------------------------------------------------- p. 18
B. Comparaison des recommandations nutritionnelles de ces systèmes -------------- p. 19
III. Pratiques alimentaires et entraînement des chevaux de course :
enquêtes disponibles ----------------------------------------------------------------------- p. 21
PARTIE II : ENQUETE DANS LES ECURIES DE COURSE ---------------------------- p. 25
I. Matériels et méthodes ---------------------------------------------------------------------- p. 25
A. Conception générale de l’enquête ------------------------------------------------------ p. 25
B. Population cible et composition de l’échantillon ------------------------------------- p. 25
C. Recueil des données ---------------------------------------------------------------------- p. 27
1. Choix du questionnaire et mode d’administration --------------------------- p. 27
2. Contenu et validation du questionnaire---------------------------------------- p. 27
3. Pesée des aliments et prélèvements des fourrages secs---------------------- p. 28
D. Calculs et Analyses----------------------------------------------------------------------- p. 28
1. Poids vif et état corporel des chevaux ----------------------------------------- p. 28
2. Composition des aliments distribués------------------------------------------- p. 29
3. Analyses statistiques ------------------------------------------------------------- p. 29
II. Résultats ------------------------------------------------------------------------------------- p. 32
A. Description des écuries ayant participé à l’étude ------------------------------------- p. 32
1. Situation géographique et économique ---------------------------------------- p. 32
2. Caractéristiques générales des écuries et des entraîneurs ------------------- p. 33
3. Situation sanitaire des écuries visitées----------------------------------------- p. 34
11
4. Perception de l’alimentation par les entraîneurs------------------------------ p. 35
B. Profils des chevaux inclus dans l’enquête --------------------------------------------- p. 36
1. Sexe, état corporel et tempérament -------------------------------------------- p. 36
2. Activité des chevaux ------------------------------------------------------------- p. 38
3. Mode de vie des chevaux-------------------------------------------------------- p. 39
C. Pratiques alimentaires -------------------------------------------------------------------- p. 40
1. Caractéristiques générales------------------------------------------------------- p. 40
2. Structure des rations rencontrées ----------------------------------------------- p. 41
3. Aliments distribués--------------------------------------------------------------- p. 43
D. Résultats quantitatifs : les apports nutritionnels -------------------------------------- p. 49
1. Description quantitatives des rations distribuées aux trotteurs et
aux galopeurs ------------------------------------------------------------------------ p. 49
2. Comparaison des apports selon le sexe et le tempérament des chevaux -- p. 52
E. Présentation de l’entraînement ---------------------------------------------------------- p. 53
1. Description et comparaison des entraînements des trotteurs
et des galopeurs --------------------------------------------------------------------- p. 53
2. Comparaison des entraînements en fonction du sexe, du tempérament
et de l’état corporel des chevaux -------------------------------------------------- p. 58
F. Modélisation des apports énergétiques ------------------------------------------------- p. 61
1. Résultats pour les 522 chevaux de notre échantillon ------------------------ p. 62
2. Résultats pour les trotteurs uniquement (N = 217)--------------------------- p. 63
3. Résultats pour les pur-sang uniquement (N = 305) -------------------------- p. 64
III. Discussion ---------------------------------------------------------------------------------- p. 65
CONCLUSION--------------------------------------------------------------------------------------- p. 73
BIBLIOGRAPHIE ---------------------------------------------------------------------------------- p. 75
ANNEXES--------------------------------------------------------------------------------------------- p. 79
Annexe I : Courrier envoyé aux entraîneurs avant l’enquête ------------------------------- p. 79
Annexe II : Questionnaire et tableaux d’enquête --------------------------------------------- p. 80
Annexe III : Courrier de suivi envoyé aux entraîneurs après l’enquête-------------------- p. 87
Annexe IV : Répartition géographique des enquêtes----------------------------------------- p. 88
Annexe V : Tableaux SPSS des régressions multiples et analyses des résidus ----------- p. 89
12
INTRODUCTION
Le cheval de course représente environ 6 % des 500 000 équidés recensés en France.
Cette filière possède néanmoins un poids économique très élevé, le chiffre d’affaires du Paris
Mutuel Urbain étant de 8,1 milliards d’euros en 2006 et certaines courses offrant une dotation
de plus d’un million d’euros.
L’alimentation représente le premier poste financier d’une écurie de course, hors biens
immobilisés. Les chevaux de course sont un défi pour le vétérinaire et pour l’entraîneur
puisqu’il s’agit de gérer des jeunes dès deux ou trois ans qui n’ont pas achevé leur croissance
mais qui suivent des entraînements intensifs et des programmes de compétition chargés. Les
rations distribuées doivent être adaptées au travail du cheval et à son statut physiologique.
Cependant, de nombreuses situations pathologiques comme les fourbures, les coliques, les
ulcères gastro-intestinaux, les myosites dues à l’effort ou certaines affections ostéoarticulaires impliquent encore des erreurs alimentaires.
Les apports nutritionnels sont connus pour les chevaux de selle, les poulinières et les
jeunes en croissance, même si les recommandations proposées dans les tables de l’Institut
National de la Recherche Agronomique (INRA) datent d’une dizaine d’années (1990). Par
contre, si les caractéristiques physiologiques et génétiques et les charges d’entraînement des
chevaux de course sont documentées, très peu d’études s’intéressent à l’alimentation propre à
cette catégorie d’équidés. Les besoins nutritionnels du cheval de course sont mal connus de
même que les pratiques alimentaires suivies dans les écuries. Les niveaux de travail auxquels
est soumis le cheval ne sont que peu différenciés dans les systèmes de recommandations
nutritionnelles disponibles et la distinction n’est pas faite entre les courses et les autres
disciplines telles que le saut d’obstacle ou l’endurance alors que les carrières et les efforts
subis par ces chevaux sont très différents.
Avec l’avènement des aliments composés et devant le manque d’informations issues
du terrain, l’Association vétérinaire équine française (AVEF) a souhaité qu’une enquête soit
menée dans les écuries de courses françaises de trot et de galop afin de répondre à différentes
interrogations : Quelles sont les pratiques alimentaires couramment rencontrées dans ce
secteur pour des chevaux à l’entraînement ? Quels sont les apports nutritionnels reçus par ces
13
chevaux ? Sont-ils différents des recommandations nutritionnelles actuellement disponibles ?
De quoi leur entraînement est-il composé ? Quelles différences pouvons-nous observer entre
les écuries de trot et de galop ? Une étude sur le terrain s’est révélée indispensable pour
trouver des réponses à toutes ces questions.
Dans une première partie, nous étudierons brièvement les particularités du pur-sang
anglais et du trotteur français destinés aux courses, puis deux des principaux systèmes de
recommandations nutritionnelles existants qui fournissent des bases pour des chevaux soumis
à un travail dit intense. Enfin, nous ferons la synthèse d’études françaises et étrangères ayant
traité des pratiques alimentaires des chevaux de course.
Dans la seconde partie, nous présenterons l’enquête que nous avons menée dans trente
écuries de course de trot et trente de galop de plat, réparties sur le territoire français et
incluant 525 chevaux de trois ans à l’entraînement. Nous exposerons les matériels et les
méthodes utilisés puis analyserons les résultats obtenus concernant les pratiques alimentaires,
les apports nutritionnels et l’entraînement. Nous présenterons la relation que nous avons mise
en évidence entre les apports énergétiques reçus par les chevaux et plusieurs facteurs comme
le sexe, l’état corporel et la composition de l’entraînement. Nous terminerons en discutant nos
résultats et en les comparant aux recommandations nutritionnelles disponibles.
14
PARTIE I : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
Afin de situer l’impact pratique de l’enquête réalisée, nous avons choisi de replacer le
sujet dans sa perspective globale : les courses de chevaux en France.
I.
Présentation du cheval de course
En France, la principale race participant aux courses de trot est le trotteur français et
celle prenant part aux courses de galop est le pur-sang anglais.
A. Le pur-sang anglais et le trotteur français
Le pur-sang anglais est né au XVIIIème siècle en Angleterre du croisement d'étalons
arabes et turkmènes avec des juments de trait légères anglaises. Leur stud-book est publié dès
1793. La carrière sportive de ces galopeurs et particulièrement ceux destinés aux courses de
plat débute généralement dès dix-huit mois avec les premières courses à l’âge de deux ans.
Selon les entraîneurs, le calendrier et la forme des chevaux, ces derniers peuvent participer
jusqu’à quatre courses par mois, soit une par semaine. En 2004, il y avait, d’après France
Galop, 10 500 pur-sang à l’entraînement en France.
La race du trotteur français est une des quatre races de trotteurs reconnues dans le
monde. Elle est beaucoup plus récente puisque la publication du premier tome de son studbook date de 1907. Chez les trotteurs, la majeure partie des effectifs commencent réellement
leur entraînement et connaissent leurs premières courses vers trois ans, même si certains
peuvent débuter leur carrière sportive dès deux ans. En 2004, la Société d’Encouragement du
Cheval Français (SECF) a recensé 16 300 trotteurs de course à l’entraînement sur le territoire
français, chacun participant en moyenne à huit courses par an.
15
B. Description générale des courses
Le secteur des courses repose sur diverses organisations, en particulier France Galop
pour les courses de galop de plat et d’obstacles, et la SECF pour les courses de trot. En 2004,
17 156 courses ont été organisées en France, toutes disciplines confondues. Cette même
année, le trot a représenté la plus grande partie des courses françaises à savoir 61% contre
26% pour les courses de galop de plat et 13% pour celles d’obstacles.
Les courses sont bien hiérarchisées, permettant ainsi à des chevaux de différents
niveaux de participer à des épreuves adaptées à leur potentiel du moment. Les courses dites
« de groupe I » ou « classiques » sont réservées à l’élite et imposent de compter un certain
montant de gains pour y participer. Les courses de « groupe II » et de « groupe III » ou
« semi-classiques » sont également courues par des chevaux de haut niveau. Viennent ensuite
des courses dites « principales » ou « listed-races ». Toutes ces épreuves précédemment citées
sont des labels internationaux accueillant des représentants de différentes nations hippiques.
D’autres courses spécifiquement françaises existent comme les courses de série, les courses à
handicap, catégorie très importante en nombre et en portée financière, puisqu'elles servent de
support à l'immense majorité des courses Quinté+. Enfin, des courses à réclamer rassemblent
des chevaux mis en vente par leur propriétaire à l'issue de la compétition.
Les courses de galop de plat se disputent sur des distances comprises entre 800 et
4 000 mètres, la distance la plus classique étant de 2 400 mètres. Les trotteurs peuvent prendre
part à des courses de trot monté ou attelé, et sur des distances allant de 1 609 à 4 150 mètres.
Sur les dernières centaines de mètres et selon la distance totale parcourue, les galopeurs
peuvent atteindre des vitesses d’environ 1 000 m/mn (60 km/h).
C. Le rôle de l’entraîneur
L’entraîneur est un acteur-clé dans la vie d’un cheval de course. C’est en effet lui qui
gère à la fois l’entraînement, l’alimentation, le calendrier des courses et les blessures
éventuelles. Une des principales difficultés du métier d'entraîneur consiste à déceler les
aptitudes particulières des chevaux qui lui sont confiés et à leur faire suivre un programme de
16
travail et de compétition adéquat. En marge de cette activité sportive, l'entraîneur est un chef
d'entreprise à part entière, susceptible de diriger jusqu'à 50 personnes. En France, l'effectif
animal des écuries de courses n'est pas limité ; il atteint parfois, à Chantilly, plus de 150
compétiteurs.
II.
Bases théoriques de l’alimentation du cheval athlète
Il existe plusieurs systèmes créés dans différents pays qui proposent des
recommandations nutritionnelles pour diverses catégories de chevaux en fonction entre autres
de leur activité physique. L’enquête menée portant exclusivement sur des chevaux de course
de 3 ans à l’entraînement, nous ne discuterons ici que des besoins liés à la croissance et des
besoins d’un cheval soumis à la catégorie de travail la plus intense des systèmes étudiés.
A. Présentation de deux principaux systèmes de recommandations
nutritionnelles
1. Le Système américain du National Research Council (NRC)
Ce système est principalement utilisé aux Etats-Unis et dans les pays anglo-saxons. Le
NRC (2007) propose des recommandations où les besoins énergétiques sont exprimés en
énergie digestible (ED) et les besoins azotés en protéines brutes (PB).
Le NRC a retenu deux méthodes pour évaluer les besoins en énergie d’un cheval au
travail : leurs recommandations s’appuient d’une part sur l’équation d’ANDERSON et al.
(1983) qui définit les besoins énergétiques totaux d’un cheval soumis à un travail intense en
fonction de son poids vif, de la distance parcourue et du poids qu’il porte. Cependant, cette
équation a été obtenue à partir de chevaux travaillant sur un tapis roulant et tend à surestimer
les besoins réels des chevaux de course (POTTER, 2002a). Le NRC utilise d’autre part
l’équation de PAGAN et HINTZ (1986) qui offre une estimation de l’énergie liée à la vitesse
de l’entraînement. Toutefois, son utilisation reste limitée puisqu’elle ne peut être appliquée
que pour des vitesses inférieures ou égales à 350 m/mn, sous-estimant les besoins
énergétiques pour des vitesses de travail supérieures (POTTER, 2002a).
17
Le besoin protéique d’entretien d’un cheval adulte est souvent exprimé par le NRC via
un ratio protido-calorique en grammes de PB/Mcal ED par jour (POTTER, 2002b). Les
données de FREEMAN et al. (1988) exprimant le besoin protéique d’un cheval à l’exercice
ont permis au NRC de conclure que lorsqu’une ration contenait assez de protéines pour
couvrir le besoin d’entretien, elle permettait également de couvrir ceux liés au travail.
2. Le Système français de l’INRA
Les recommandations de l’INRA, présentées en 1984 et réactualisées en 1990,
correspondent au système essentiellement utilisé en France (MARTIN-ROSSET, 1990). Les
besoins énergétiques sont calculés en énergie nette et sont exprimés en Unité fourragère
cheval (UFC), une UFC équivalant à l’énergie nette contenue dans un kilogramme d’orge de
référence soit 2 200 Kcal. Les besoins azotés sont exprimés en Matière azotée digestible chez
le cheval (MADc).
L’INRA exprime le besoin énergétique total d’un cheval à partir de son besoin
d’entretien, de travail et éventuellement de croissance. Le besoin lié à l’exercice a été défini
dans ce système en utilisant une méthode factorielle pour estimer le coût énergétique d’une
heure de travail très léger, léger, modéré et intense à partir de la consommation d’oxygène du
cheval (MARTIN-ROSSET et VERMOREL, 2002).
De la même façon que le NRC, le besoin protéique exprimé par le système de l’INRA
peut se trouver sous la forme d’un ratio protido-calorique en gramme de MADc/UFC par jour
(MARTIN-ROSSET et TISSERAND, 2002).
La catégorie de travail la plus intense du NRC (2007) est dite « Very heavy exercise »
(VHE) et correspond à un exercice allant d’1 heure de travail rapide par semaine à 6 à 12
heures de travail lent par semaine. Cette catégorie s’adresse spécifiquement à des chevaux de
course selon le NRC (2007) mais les vitesses d’exercice considérées ne sont pas données.
Dans les recommandations de l’INRA (1990), la catégorie de travail la plus élevée est
dite « travail intense » et correspond à une heure de travail par jour, la vitesse moyenne de
galop prise en compte étant de 400 m/mn et celle maximale de 600 m/mn (MARTINROSSET et VERMOREL, 2002). Contrairement au NRC, cette catégorie est donnée pour
toutes disciplines confondues et ne correspond pas spécifiquement à des chevaux de course
(MARTIN-ROSSET, 1990).
18
B. Comparaison des recommandations nutritionnelles de ces systèmes
Nous avons comparé les recommandations émanant de ces deux systèmes concernant
les quantités de matière sèche (MS), l’énergie et les protéines (cf. Tableau 1). Nous nous
sommes focalisé sur un cheval à l’entretien et un autre soumis au niveau de travail le plus
intense retenu par chacun des deux systèmes INRA et NRC. Ces catégories se rapprochent le
plus du cheval de course de 3 ans à l’entraînement sans toutefois l’atteindre car elles
s’appliquent uniquement à des chevaux adultes. Nous avons également pris en compte les
recommandations données par l’INRA (1990) pour un cheval en croissance de 3 ans. Le NRC
(2007) quant à lui ne considère les chevaux en croissance que jusqu’à l’âge de 2 ans (24
mois).
Les recommandations du NRC ont été transformées en UFC pour pouvoir être
directement comparées à celles de l’INRA grâce à l’équation : EN(UFC)=0,7*ED(Mcal)/2,25
(NRC, 1989). Pour pouvoir comparer les différents systèmes concernant les protéines, il
faudrait convertir les MADc en protéines digestibles or le taux de conversion reste discuté
(AUTSBØ, 2002). Nous avons donc conservé les unités d’origines.
En se basant sur les recommandations de l’INRA, nous avons tenté d’extrapoler les
besoins nutritionnels spécifiques d’un cheval de 3 ans à l’entraînement en suivant une
méthode factorielle simple (cf. Tableau 1) :
Besoins totaux = Besoins liés à la croissance pour un cheval de 3 ans + besoins liés au travail
intense pour un cheval adulte
Cette extrapolation a été effectuée pour la MS, l’énergie et les protéines.
19
Tableau 1 : Comparaison des recommandations de l’INRA et du NRC pour un cheval adulte
de 500 kg à l’entretien, au travail intense et un cheval de 3 ans (d’après MARTIN-ROSSET, 1990
et NRC, 2007)
NRC (2007)
INRA (1990)
1,5-2
1,4-1,7
2-3
2-2,4
Ø
1,6-2,2
Ø
2,2-2,9
Matière Sèche (kg MS/100kg PV/j)
Cheval à l’entretien1
VHE2 ou Travail intense
Cheval de 3 ans
Extrapolation : 3 ans au travail intense
Energie (/100 kg PV/j)
1
Cheval à l’entretien
2
VHE ou travail intense
Mcal
UFC
UFC
3,64
1,13
0,84
6,9
2,14
1,44
Cheval de 3 ans
Extrapolation : 3 ans au travail intense
Protéines (/100kg PV/j)
Ø
1,33
Ø
1,93
NRC en g PB
INRA en g MADc
Cheval à l’entretien1
144
60
VHE2 ou Travail intense
201
98
Ø
67
Ø
105
Cheval de 3 ans
Extrapolation : 3 ans au travail intense
1
Besoin d’entretien pour «adult horses with nervous temperament or high level of voluntary exercise» dans les tables du NRC
Very Heavy Exercise
2
Concernant la MS, les deux systèmes proposent des recommandations relativement
proches et l’augmentation liée au travail est similaire (environ +40%).
Les recommandations en énergie du NRC sont supérieures à celles fournies par
l’INRA. Pour un cheval adulte de 500 kg soumis à un travail intense, l’INRA recommande un
apport de 4,2 UFC par jour correspondant au besoin d’entretien plus 3 à 3,5 UFC/j pour une
heure de travail par jour soit 7,2 à 7,7 UFC/j. Il conseille de plus d’ajouter 0,4 à 0,5 UFC/j
pour les étalons. Le NRC recommande quant à lui un apport de 5,1 UFC pour l’entretien plus
5,1 pour un travail intense, soit 10,2 UFC/j.
L’INRA recommande un apport de 6,5 UFC par jour pour un cheval âgé de 3 ans et
suivant une croissance dite optimale.
Lorsque le cheval est soumis à un travail intense, le besoin en protéines total
recommandé par l’INRA augmente de 70% par rapport au besoin d’entretien mais il
20
n’augmente que de 40% dans le système NRC. L’INRA conseille d’ajouter 30 g MADc/j pour
les étalons. Le ratio protido-calorique proposé par l’INRA est de 65-70 g MADc/UFC/j pour
un cheval à l’entretien (MARTIN-ROSSET, 1990), celui du NRC (2007) étant de 40 g
PB/Mcal ED/j.
Aucune table ne donne aujourd’hui de recommandations nutritionnelles pour
l’alimentation du cheval de course de 3 ans. L’extrapolation que nous avons réalisée nous
permet d’approcher l’état des chevaux de course mais présente des limites puisque les besoins
liés au travail issus de l’INRA ne correspondent pas aux schémas d’entraînement intensifs
constitués de séances spécifiques où les vitesses peuvent être largement supérieures à 600
m/mn (GLADE, 1983). Une solution pour pallier ce manque d’information est de se tourner
vers le terrain et d’étudier à travers des enquêtes les pratiques alimentaires propres au secteur
des courses.
III.
Pratiques alimentaires et d’entraînement des chevaux de course :
enquêtes disponibles
Les études portant sur les pratiques alimentaires et les apports nutritionnels reçus par
les chevaux de course sont rares. Néanmoins, certains chercheurs se sont déjà intéressés à ce
sujet, en particulier en Australie et aux Etats-Unis (SOUTHWOOD et al., 1993a,b ;
GALLAGHER et al., 1992). Le tableau 2 ci-après reprend les principaux résultats obtenus
lors de certaines de ces enquêtes.
Le nombre de chevaux (26 à 109) et d’écuries (14 à 35) inclus dans ces différentes
études reste relativement faible. De plus, certaines, comme celle de SOUTHWOOD et al.
(1993a,b), ont été menées sur des écuries concentrées dans un même lieu, ce qui réduit la
portée des résultats obtenus. C’est également le cas de l’étude de BEDU et al. (1991) portant
sur les rations et l’entraînement de trotteurs tous issus d’une unique écurie située dans un
centre d’entraînement d’Ile-de-France. Le mode de recueil de données est généralement bien
décrit et s’appuie essentiellement sur des questionnaires remplis auprès des entraîneurs
(GALLAGHER et al., 1992 ; SOUTHWOOD et al., 1993a,b) ou envoyés à ces derniers par
21
courrier (REIWALD et RIOND, 2002). Par contre, il n’y a ni détail concernant la population
cible ni justification sur la taille de l’échantillon et le type d’échantillonnage retenu. La
validité de ces données paraît donc assez faible et ces dernières restent ainsi peu exploitables à
grande échelle.
Les résultats concernant le poids, l’âge, le sexe, la ration et le travail des chevaux hors
jours de course ne sont que partiellement disponibles. D’autre part, dans aucune de ces
enquêtes les auteurs n’ont cherché à relier les apports nutritionnels reçus par les chevaux de
course à leurs besoins liés à l’entraînement ou à d’autres paramètres tels que la race, le sexe
ou l’état corporel. L’ensemble de ces travaux est surtout descriptif et ne fournit pas toujours
de données quantitatives. L’étude menée en Suisse en 2002 sur les aliments et les pratiques
alimentaires par REIWALD et RIOND en est un bon exemple puisqu’elle offre de nombreux
résultats qualitatifs mais aucune information quantitative concernant les rations ou les apports
nutritionnels reçus par les chevaux.
En conclusion, nous pouvons constater que nous ne disposons actuellement ni d’un
système donnant des recommandations nutritionnelles précises pour un cheval de course de 2
ou de 3 ans à l’entraînement, ni de données empiriques complètes ou entièrement accessibles
et applicables à l’ensemble des chevaux de course. L’enquête initiée par l’AVEF a donc été
menée dans le but d’enrichir et d’affiner nos connaissances actuelles sur ce sujet.
22
Tableau 2 : Sélection de données issues des enquêtes existantes sur l’alimentation des pur-sang (en italique) et
des trotteurs à l’entraînement
Hallais,
France, 1998
Gallagher et al.,
USA, 1992
Southwood et al.,
Australie, 1993
Respondek et al.,
France, 2002
9 0
25 25
14 15
NP
NP
26 29
Caractéristiques Générales
N écuries
35
N Chevaux
Poids moyen des chevaux (kg)
NP 0
NP
506 ± 45
437 ± 37
493 ± 34
447 ± 45
2 (74% des cas)
3 (83% des cas)
-
NP
NP
7,3 ± 1,9
NP
NP
4,1 ± 0,3
3,3 ± 0,3
NP
3
9,3 ± 2,1
Type de Fourrage sec
principal
-
Prairie et Luzerne
Luzerne (48%)
Luzerne (80%)
-
Quantité de concentrés
ingérée (kg/j)
-
5,1 ± 0,6
Concentrés
Fourrages
Aliments et Rations
Nombre de repas de fourrages
Nombre de repas de concentrés
Quantité de fourrage
ingérée (kg/j)
Avoine (kg/j et %
d’utilisateurs)
Maïs (kg/j et %
d’utilisateurs)
Orge (kg/j et %
d’utilisateurs)
Son de blé (kg/j et %
d’utilisateurs)
Aliments composés (kg/j et
% d’utilisateurs)
Protéagineux
Graine de tournesol
Graine de lupin
Graine de soja
Graine de lin
0
Rapport Fourrages/ Concentrés
Part du fourrage /
recommandations
Apport Energie par jour
Apports constatés /
recommandations
Apport protéines brutes
4,3 ± 0,9
100%
(89%)
-
0,6 (11%)
66%
-
11%
-
46%
2,4 ± 1,9 (100%)
-
-
-
-
-
-
9%
-
-
Matière Brute (MB)
13,7 ± 2,2 kg MB
2,4 kg MB/100 kg PV
Apports Nutritionnels :
Quantité totale d’aliments ingérée
par jour
109 0
-
1,8
-
2,72 ± 0,16 MCal/kg
MD (ration totale)
7,7 ± 0,8
7,8 ± 1,6
4,1 ± 0,3 (100%)
3,6 ± 0,4 (84%)
1,7 - 1,1 (90%)
(84%)
0,8 – 0,4 (57%)
(12%)
-
6,8 ± 1,5
1,6 (16%)
0,75 (12%)
0,22 (46%)
0,22 (46%)
[0 - 1,1] (24%)
[0 - 0,9] (24%)
[0 - 0,2] (4%)
[0 - 0,2] (12%)
[0 - 1,6] (34%)
[0 - 1,4] (34%)
MB
Matière Sèche (MS)
11,3 kg MS
11,8 ± 2,5 kg MB
2,5 kgMS/100kg
PV
11,0 ± 2,4 kg MB
0,5
1,3
94 %
131% -153%
(NRC)
(INRA)
8,6 UFC/j
132 MJ ± 31(ED)
129 MJ ± 29(ED)
55 à 175% (NRC)
-
13,8 ± 2,2 % (MS)
1442 ± 338 g/j
1452 ± 363 g/j
11,5% ration
(850 g MADC/j)
5 séances légères
2 séances intenses
4-5 légères
1-2 intenses
1-2 promenades (pas)
7700 m
180-240 m/min
2400–3200 m
600-780 m/min
4 légères
2 intenses
58 min par séance
-
4
-
4
Entraînement hebdomadaire
Entraînement léger :
Entraînement intensif :
Fréquence des courses / mois
NP : Non précisé
23
24
PARTIE II : ENQUETE DANS LES ECURIES DE COURSE
Nous avons vu précédemment que peu d’études décrivant les pratiques alimentaires
observées dans les écuries de course sont actuellement disponibles, que ce soit en France ou
dans d’autres pays. A la demande de l’AVEF, nous avons ainsi réalisé une enquête auprès
d’entraîneurs de galop et de trot entre les mois de mai et de juillet 2006. Les objectifs de cette
étude étaient de décrire les pratiques alimentaires des écuries et également le travail
d’entraînement et les apports nutritionnels propres à chaque cheval. A partir de l’ensemble de
ces informations, nous avons cherché à mettre en évidence une relation entre les
caractéristiques physiologiques du cheval et son niveau d’alimentation.
I.
Matériels et Méthodes
A. Conception générale de l’enquête
Les objectifs de cette enquête étaient de deux types. Premièrement, nous souhaitions
décrire de façon qualitative et quantitative l’alimentation et l’entraînement du cheval de
course dans son environnement naturel, l’écurie. Deuxièmement, nous désirions approfondir
les analyses concernant les apports nutritionnels en les comparant aux systèmes de
recommandations nutritionnelles. Un autre but sous-jacent était d’explorer les effets de
différents paramètres relatifs aux chevaux tels que la race, le sexe ou le niveau d’entraînement
sur les apports énergétiques reçus par ces derniers. Ces derniers objectifs imposaient de
choisir un type d’échantillonnage aléatoire et un mode de recueil de données fiable pour que
les analyses statistiques bénéficient d’une bonne validité.
B. Population cible et composition de l’échantillon
Deux unités différentes d’enquête ont été considérées : l’unité « écurie » pour la
description des pratiques alimentaires et l’unité « cheval » pour la description du travail
d’entraînement et des apports nutritionnels. Nous avons cherché à obtenir un échantillon
représentatif de la population des écuries entraînant des chevaux de 3 ans. Nous avons choisi
25
de mener cette première étude auprès de trotteurs et de galopeurs pur-sang de plat tous âgés
de 3 ans afin d’avoir une population homogène tant sur le plan alimentaire que sur
l’entraînement. Seuls les chevaux à l’entraînement ont été considérés, excluant ainsi ceux
n’étant pas en parfaite santé.
Nous avons choisi d’interroger 30 écuries de chaque discipline car ce seuil est
suffisant pour pouvoir effectuer une étude statistique que la distribution des réponses suive
une loi normale ou pas. A partir des listes d’entraîneurs professionnels fournies par la SECF
et par l’association des entraîneurs de chevaux de course au galop en France, des numéros ont
été attribués en suivant l’ordre de ces listes à chaque écurie entraînant au moins 5 chevaux de
3 ans et située dans les régions de France où l’on dénombrait au total plus de 500 chevaux de
course à l’entraînement. Nous avons ensuite tiré au sort 30 numéros dans chaque liste, portant
notre échantillon final à 30 écuries de trot et 30 de galop (échantillonnage aléatoire simple).
Les écuries situées dans des régions où moins de 500 chevaux de course étaient recensés ont
été exclues des listes pour des raisons financières.
Suite à leur tirage au sort, les écuries concernées ont reçu un courrier leur expliquant le
but et le déroulement de notre étude (cf. annexe I). Quelques jours plus tard, nous les
contactions par téléphone pour savoir si les entraîneurs acceptaient d’y participer et pour leur
donner davantage de précisions. En cas de refus, l’écurie suivante sur la liste des entraîneurs
était alors contactée, etc.
Au sein de chaque écurie visitée, nous visions de réunir des informations sur un
maximum de 10 chevaux de 3 ans à l’entraînement et sains. Nous avions fixé cette limite du
fait du temps nécessaire à la récolte des données propres à chaque cheval. L’ensemble des
chevaux de l’écurie était considéré s’il n’y en avait pas plus de 10 (échantillonnage par
grappes ; LAURENT, 2006). Si cet effectif était supérieur à 10, un tirage au sort était effectué
sur place, dans l’écurie (échantillonnage aléatoire à deux degrés ; LAURENT, 2006).
26
C. Recueil des données
Juliette Mos, étudiante ingénieur à l’Etablissement national d’enseignement supérieur
agronomique de Dijon (ENESAD), a effectué les enquêtes dans les écuries de trot et nous
avons mené celles dans les écuries de galop.
1. Choix du questionnaire et du mode d’administration
Notre choix s’est porté sur le questionnaire, méthode fiable et permettant d’effectuer
des tests statistiques sur les réponses obtenues afin de généraliser à l’ensemble de la
population. Ce questionnaire garantissait la confidentialité et l’anonymat des résultats : un
numéro a été attribué à chaque écurie et à chaque cheval pour les deux races.
Ce questionnaire a été administré en face à face avec l’entraîneur et rempli par nousmêmes, pour éviter tous les biais dus à un autre type d’administration.
2. Contenu et validation du questionnaire
ƒ
Description du questionnaire (cf. Annexe II)
Le questionnaire est constitué de 2 parties distinctes. Une partie concernait l’écurie et
l’entraîneur : questions d’ordre général telles que caractéristiques de l’entraîneur, lieu, taille,
performances et bilan sanitaire de l’écurie et questions sur les pratiques alimentaires,
l’établissement des rations, les aliments utilisés, la préparation et la distribution des repas, etc.
Une autre partie portait sur les chevaux considérés individuellement : caractéristiques
générales (sexe, poids, tempérament, performances), alimentation (qualitative et quantitative)
et entraînement (nombre de sorties, durée, vitesse, type de travail) propres à chaque cheval.
ƒ
Pré-test du questionnaire
Ce questionnaire a été validé auprès de l’association des entraîneurs de chevaux de
course au galop en France et de la SECF puis il a été testé auprès de deux écuries témoins,
une de galop et une de trot, situées dans la région parisienne. Les données obtenues n’ont pas
27
été incluses dans les résultats. Ces pré-tests nous ont permis d’affiner certaines questions et de
mettre en lumière des incompréhensions ou des oublis.
3. Pesée des aliments et prélèvement des fourrages secs
Lors de chaque visite, les différents aliments composant les rations des chevaux inclus
dans notre enquête ont été pesés grâce à une balance pour les céréales, les aliments composés
et les compléments (précision au gramme près) et grâce à un filet et un peson pour les rations
de foin (précision au 100 grammes près).
D. Calculs et Analyses
1. Poids vif et état corporel des chevaux
Lorsqu’aucune bascule n’était disponible dans l’écurie, le poids vif (PV) des pur-sang
et des trotteurs appartenant à l’échantillon a été estimé par l’équation de CARROLL et
HUNTINGTON (1998) :
PV (± 20kg) = PT² x L / 11900
Où PT = Périmètre thoracique en cm, mesuré quelques centimètres en arrière du garrot et en
passant par le passage de sangle
Et L = Longueur du cheval, mesurée de la pointe de l’épaule à la pointe de la fesse
Cette équation a été retenue car les prises de mesure requises ne nécessitaient ni de sortir le
cheval du box ni de manipuler une toise.
Une note d’état corporel (NEC) a été attribuée par l’enquêteur aux chevaux afin de
caractériser leur état d’engraissement en utilisant l’échelle de l’INRA (MARTIN-ROSSET,
1990) notant les chevaux de 1 (très maigre) à 5 (obèse), la valeur 3 correspondant à un état
corporel « normal ».
28
2. Composition des aliments distribués
A chaque visite, des échantillons de chaque fourrage sec distribué ont été prélevés et
analysés à l’ENESAD afin de doser les teneurs en matière sèche (MS), matière azotée totale
(MAT), cellulose brute (CB), NDF (Neutral detergent fiber), ADF (Acid detergent fiber) et
ADL (Acid detergent lignin). A partir de ces valeurs, les teneurs en UFC et en MADc ont été
calculées grâce aux équations suivantes :
UFC = 0,825 – 1,09*CB + 0,555*MAT (D’après MARTIN-ROSSET et VERMOREL, 2002)
MADc = (- 27, 57 + 0,8441*MAT)*0,85 (D’après MARTIN-ROSSET, 1990)
La composition des aliments composés et des compléments étaient fournies sur les
emballages ou ont été récupérées auprès des fabricants. Les données utilisées pour les céréales
sont issues des tables de l’INRA (Martin-Rosset, 1990).
3. Analyses statistiques
L’ensemble des données a été saisi dans le logiciel statistique Sphinx® et le logiciel
Microsoft Office Excel 2002®.
ƒ
Analyses bivariées
Afin de décrire notre échantillon, comparer des sous-populations et mettre en évidence
des relations entre certains paramètres, diverses analyses bivariées ont été effectuées grâce au
logiciel statistique Sphinx®.
- Des tests du Chi-deux ont été utilisés pour mettre en évidence une relation entre deux
variables qualitatives comme le sexe des chevaux, leur race, leur tempérament, leur état
corporel selon leur entraîneur, la stabilité de leur poids ou leurs résultats en course.
- Des tests de comparaison de moyennes, basés sur les tests de Student et de Fisher, ont été
utilisés pour comparer deux ou plusieurs moyennes ou une variable quantitative en fonction
des différentes modalités d’une variable qualitative comme par exemple les quantités
d’aliments ou les durées d’entraînement en fonction de la race, du sexe ou du tempérament
des chevaux.
Sauf indication contraire, le seuil de risque alpha fixé était de 5%.
29
ƒ
Analyses multivariées
A l’image du modèle utilisé pour l’alimentation du chien où le besoin énergétique est
estimé en fonction de facteurs comme la race, le statut physiologique ou l’activité, nous avons
testé si, en se basant sur les données que nous avons collectées lors de nos enquêtes, les
apports énergétiques du cheval de course pouvaient être reliés à des paramètres tels que sa
race, son sexe, son état corporel, son tempérament ou son entraînement. La régression linéaire
permet justement d’explorer les relations pouvant exister entre une variable à expliquer
quantitative et des variables explicatives (FALISSARD, 1998). Des régressions linéaires
multiples (ROYER, 2006) ont donc été réalisées, grâce au logiciel statistique SPSS® version
13.0, pour quantifier l’impact de différentes variables sur la teneur en énergie des rations.
Figure 1 : Schématisation du modèle théorique testé sur l’échantillon total
Race
Sexe
Variables
principales
Variable dépendante
Apports énergétiques
Tempérament
en UFC/100kg PV
NEC
Entraînement
Variable de contrôle : Typologie ration
Les variables explicatives (x) dont nous avons étudié l’effet sur les apports
énergétiques sont celles regroupées sous l’appellation « variables principales ». La typologie
de la ration a été ajoutée dans le modèle car cette variable ayant un effet significatif sur notre
variable dépendante (y), cela nous permet d’isoler les effets des variables qui nous intéressent.
Si nous ne prenons pas en compte cette variable, les résultats risquent d’être modifiés voire
faussés. Nous avons vérifié que la variable « écurie » correspondant à l’écurie d’origine de
chaque cheval n’avait pas d’impact significatif sur la variable à expliquer du modèle
(p>0,05).
Un modèle similaire à celui schématisé ci-dessus mais sans la variable « race » a
également été testé sur les trotteurs d’une part, et sur les pur-sang d’autre part.
30
Pour caractériser l’entraînement, les variables que nous avons intégrées au modèle sont :
- les kilomètres parcourus par semaine
- la durée des sorties par semaine en heures
- la vitesse moyenne de l’allure de travail en km/h
Pour l’ensemble des variables indépendantes qualitatives, à savoir la race, le sexe, le
tempérament et l’entraînement, détaillé ci-dessus, chaque modalité a été recodée en variable
binaire pour pouvoir ensuite être intégrée dans la régression. Chaque catégorie a été utilisée
comme modalité omise pour obtenir toutes les comparaisons 2 à 2 possibles.
Modèle d’équation de régression linéaire multiple testée sur l’échantillon total :
y = β0 + β1x1 + β2x2 + β3x3 + β4x4 + β5x5 + β6x6 + β7x7 + β8x8 + βcxc + ε
Où y = apports UFC / 100 kg PV
x1 : Race x2 : Sexe ; x3 : Tempérament ; x4 : NEC ; x5 : Km parcourus par semaine ; x7 : Durée
des sorties par semaine ; x8 : Vitesse moyenne de l’allure de travail ; xc : variable de
contrôle (typologie de la ration)
Les équations de régression utilisées pour les modèles testés sur chaque race sont
similaires à celle présentée en exemple ci-dessus mais sans la variable x1 qui correspond à
l’effet « Race ».
Nous allons maintenant présenter les résultats issus de l’étude menée sur le terrain. Par
souci de clarté, la majorité des résultats sera présentée dans des graphiques et des tableaux
généralement agencés sous la forme : moyenne ± écart-type [minimum-maximum].
31
II.
Résultats
L’enquête a inclus 30 écuries de trot et 30 de galop correspondant respectivement à
217 trotteurs (3 trotteurs ont dû être exclus des résultats à cause de réponses erronées) et 305
galopeurs. Deux ou trois entraîneurs de trot et de galop tirés au sort initialement ont refusé de
répondre à l’enquête et les suivants sur les listes ont été contactés. Les entraîneurs ayant
participé à l’enquête ont reçu un courrier de suivi reprenant une partie des résultats les
concernant et les moyennes générales obtenues pour notre échantillon ainsi que les analyses
de leurs fourrages prélevés (cf. Annexe III).
A. Description des écuries ayant participé à l’étude
1. Situation géographique et économique
Le tableau ci-dessous présente le nombre d’écuries visitées dans chaque région ainsi
qu’une fourchette indiquant le nombre de chevaux entraînés dans la région concernée. Deux
cartes où les lieux de ces enquêtes sont représentés sont placées en annexe (cf. Annexe IV).
Tableau 3 : Répartition des enquêtes chez les trotteurs et les galopeurs
N écuries visitées/N écuries totales*
Région
(effectif de chevaux entraînés par région)
TROT
GALOP
5/25 (1 000-2 000)
0/7 (600-700)
Région parisienne
2/12 (500-1 000)
16/105 (3 000-3 500)
Basse Normandie
10/56 (> 5 000)
2/30 (800-900)
Anjou-Maine
5/39 (4 000-5 000)
6/62 (1 500-1 600)
Nord
3/24 (1 000-2 000)
0/7 (<100)
Centre-Est
3/20 (1 000-2 000)
4/32 (600-700)
2/9 (500-1 000)
0/6 (<100)
0/15 (1 000-2 000)
0/56 (1 800-1 900)
0/9 (500-1 000)
3/30 (600)
Ouest
Haute Normandie
Sud-Ouest
Sud-Est
TOTAL
30/209 (15 000-16 000)
30/335 (10 000-11 000)
*Nombre d’écuries où entraîneurs professionnels exclusivement, issues des listes fournies
par la SECF et l’Association des entraîneurs de chevaux de course au galop en France
32
Aucune écurie de galopeurs de la région Sud-Ouest et aucune de trotteurs de la région
Sud, répondant aux critères (plus de 4 chevaux de 3 ans sains et à l’entraînement) n’a pu être
visitée à cause de problèmes de financement et de manque de disponibilité des entraîneurs
pendant la période dédiée à l’enquête.
Dans 5/30 écuries de trot et 14/30 écuries de galop, des données ont été collectées sur
plus de 10 chevaux, les entraîneurs ayant plus de temps à nous accorder.
Chaque visite dans une écurie a duré environ deux heures et a inclus l’observation de
la préparation et de la distribution des repas des chevaux inclus dans l’enquête, généralement
celui du midi, et dans de nombreux cas à l’entraînement d’un lot.
2. Caractéristiques générales des écuries et des entraîneurs
Nous n’avons pas pu comparer notre échantillon d’écuries à la population de base, ses
caractéristiques précises n’étant pas connues ou disponibles. Seul le ratio centre
d’entraînement/écurie privée que l’on retrouve dans la population totale des écuries était
connu et le même ratio a été retrouvé dans l’échantillon (d’après France Galop et la SECF).
Tableau 4 : Comparaison des écuries de trot et de galop visitées
Ratio centre
Taille écurie
d’entraînement/ (nombre de
écurie privée
Trot
50/50
Galop
80/20
1
chevaux)
% de 3 ans
des écuries
inclus dans
l’enquête
Age
Expérience
entraîneur
entraîneur
(années)
(années)
33 ± 20
73 ± 29%
40 ± 9
17 ± 10
[5 - 100]
[15 - 100]
[30 - 62]
[1 - 40]
48 ± 31
82 ± 20%
48 ± 8
17 ± 9
[10 - 150]
[20 - 100]
[31 - 60]
[3 - 36]
Nombre de
Lieu de course
Province
RP1
Les
2
Chevaux en
propriété
(%)
4
0
26
10 ± 5
1
8
21
21 ± 18
RP = Région parisienne
En moyenne, il y avait dans les écuries de galop où nous avons mené nos enquêtes 18
chevaux de 2 ans, 18 de 3 ans et 11 de 4 ans et plus et dans celles de trot, 11 chevaux de 2
ans, 9 de 3 ans et 14 de 4 ans et plus. Les entraîneurs avaient généralement des parts sur
plusieurs de leurs chevaux mais étaient rarement propriétaires à part entière.
Dans 11/30 écuries de trot et 9/30 écuries de galop, l’ensemble des chevaux de 3 ans à
l’entraînement a été inclus dans l’enquête.
33
Figure 2 : Jugement global de l’année de course 2005 par l’entraîneur
60%
53%
50%
43%
37%
40%
Trot
30%
23%
20%
13%
10%
Galop
13%
7%
10%
0%
Mauvaise
Assez mauvaise
Assez bonne
Bonne
3. Situation sanitaire des écuries visitées
Tableau 5 : Caractéristiques sanitaires des écuries
Suivi du poids*
A
Nombre de Vermifugations ( / an)
Fréquence des affections**
rencontrées dans l’écurie (% effectif)
5à
10 à
10%
25%
35%
42%
19%
4%
18%
24%
34%
24%
Balance
2-3
4
5-6
10-12
Ténia
< 5%
8/30
2/30
12/30
11/30
6/30
0
29/30
Galop 27/30
3/30
11/30
14/30
3/30
2/30
30/30
l’œil
Trot
> 25%
* Seuls 10/30 entraîneurs de trot ont déclaré suivre le poids de leurs chevaux
**regroupant ulcères, myosite, épistaxis, colique, jarde, éparvin, suros
La totalité des entraîneurs de galopeurs ont dit suivre le poids des chevaux, soit
uniquement à l’œil (27/30) soit grâce à une balance (3/30). Que ce soit en trot ou en galop,
ceux évaluant les poids à l’œil le faisaient tous les jours. En galop, les possesseurs de balance
ont déclaré peser leurs chevaux avant et après leurs courses (2/30) ou tous les deux mois
environ (1/30). En trot, les pesées étaient également effectuées autour des courses pour 1
entraîneur et régulièrement avant et après les entraînements pour le 2ème.
Tableau 6 : Affections régulièrement traitées dans les écuries visitées
Pathologie Ulcères Myosite Epistaxis Coliques
Jarde
Eparvin
Suros
Trot
15/30
11/30
4/30*
7/30
6/30
4/30
2/30
Galop
20/30
16/30
16/30**
1/30
4/30
3/30
5/30
* concerne à chaque fois 1 seul cheval dans l’écurie
** écuries situées dans le Sud
Les ulcères et les myosites ont été fréquemment mis en avant dans les écuries de galop
et de trot. Les épistaxis ont été surtout rapportées au sein des écuries situées dans le Sud de la
34
France. Dans notre échantillon, davantage d’écuries de trot que de galop ont rencontré des cas
de coliques. D’après les entraîneurs, la plupart des tares osseuses des chevaux étaient déjà
présentes lors de leur arrivée aux écuries. Nous reviendrons sur ce constat dans notre
discussion.
4. Perception de l’alimentation par les entraîneurs
Nous nous sommes intéressé à la façon dont les entraîneurs percevaient le facteur
alimentation et le rôle qu’il jouait selon eux dans les performances de leurs chevaux.
Figure 3 : Avis des entraîneurs sur le rôle de l’alimentation sur les performances
40%
35%
32%
28%
36%
30%
32%
Trot
25%
20%
Galop
10%
5%
7%
0%
Primordial
Important
Moyennement
important
Peu important
Lorsque nous avons questionné les entraîneurs, une large majorité en trot comme en
galop a jugé l’alimentation comme « primordiale » ou « importante » (question ouverte).
Nous leur avons ensuite demandé de classer différents paramètres à savoir la génétique,
l’entraînement, l’alimentation, les soins vétérinaires, les personnes travaillant à l’écurie (lad,
entraîneur) et le mental selon leur influence sur les performances.
Figure 4 : Proportions d’entraîneurs ayant cité respectivement la génétique, l’entraînement,
l’alimentation, les soins vétérinaires, les personnes travaillant à l’écurie (lad, entraîneur) et le
mental comme le paramètre influant le plus sur les performances
Entraînement
36%
Trot
33%
17%
6%
Génétique
Alimentation
Personnel
Galop
43%
40%
3% 7% 3%
Mental
Soins vétérinaires
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
35
70%
80%
90%
100%
Contrairement à d’autres facteurs comme l’entraînement ou la génétique, 1 seul
entraîneur de galop a cité l’alimentation comme paramètre influant le plus les performances
du cheval alors que 17/30 la jugeaient primordiale ou importante à la question précédente.
D’autres paramètres jouant un rôle sur les performances ont été cités tels que la ferrure (3/60)
ou la piste (9/60).
B. Profil des chevaux inclus dans l’enquête
Seuls des chevaux âgés de trois ans ont été inclus dans cette étude. Notre échantillon
est constitué de 305 galopeurs de plat et de 217 trotteurs, tous à l’entraînement.
1. Sexe, Etat corporel et Tempérament
Tableau 7 : Caractéristiques générales des chevaux inclus dans l’enquête
Sexe
Poids vif
Mâles
Femelles
Hongres
Trot
29,5%
49,5%
30,0%
Galop
28,5%
51,8%
19,7%
NEC*
Tempérament**
460 ± 45
2,81 ± 0,29
2,24 ± 0,28
[332 - 587]
[2 - 4]
[1 - 4]
464 ± 31
2,44 ± 0,29
2,09 ± 0,69
[345 - 571]
[2 - 3]
[1 - 4]
estimé (kg)
* NEC = Note d’état corporel, donnée par l’enquêteur, de 1 (très maigre) à 5 (obèse)
**Note de 1 (très calme) à 4 (très stressé/très nerveux), donnée par l’entraîneur
Nous avons demandé aux entraîneurs de préciser si leurs chevaux étaient selon eux à
leurs poids de forme ou non, quatre propositions leur étant proposées : « trop fit », « juste
bien », « pas assez fit » ou « trop creux ». D’après l’entraîneur, 72,8% des galopeurs et 66,8%
des trotteurs avaient atteint leur poids de forme (juste bien).
En galop, deux dépendances significatives ont été mises en évidence entre le sexe et
l’avis sur l’état par l’entraîneur : les hongres ont été davantage jugés « trop creux » et les
mâles « pas assez fit » (p<0,05). En trot, les femelles et les hongres étaient moins souvent
estimés à leur poids de forme que les mâles : 61,9% des femelles et hongres ont été jugés à
leur poids de forme contre 78,5% pour les mâles (p<0,05). Concernant les trotteurs « trop
36
fit », les entraîneurs ont fréquemment précisé qu’ils considéraient ces chevaux comme ayant
un métabolisme particulier car faisant « l’accordéon » avec leur poids (p<0,05).
Les entraîneurs devaient également indiquer si le poids de leurs chevaux était stable ou
s’ils étaient en train de prendre ou de perdre du muscle, du gras et/ou du ventre : 87,2% des
trotteurs et 84,3% des galopeurs ont été déclarés stables. Nous avons mis en évidence chez les
galopeurs que les mâles étaient significativement dits plus stables et que les femelles étaient
plus perçues comme étant dans une dynamique de perte (muscles et gras confondus) que les
autres (p<0,05).
Les trotteurs ont obtenu une NEC moyenne significativement supérieure à celle des
galopeurs (p<0,05). Chez les galopeurs, les femelles ont eu une NEC moyenne de 2,38 ±
0,31, significativement inférieure à celle des mâles (2,54 ± 0,23) ou des hongres (2,47 ± 0,29)
(p<0,05). Chez les trotteurs, ce sont les hongres qui ont obtenu une NEC significativement
inférieure à celles des mâles (2,74 ± 0,25 contre 2,87 ± 0,27, p<0,05).
Nous avons également demandé aux entraîneurs de préciser, selon eux, le
tempérament respectif des chevaux inclus dans notre échantillon lorsqu’ils étaient en course
d’une part et à l’écurie d’autre part (cf. Figure 5).
Figure 5 : Répartition des chevaux en fonction de leur tempérament à l’écurie et en course
Galopeurs en course
Galopeurs à l'écurie
Très Calme
Normal
Stressé / Nerveux
Très stressé / nerveux
Trotteurs en course
Trotteurs à l'écurie
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Dans les écuries de galop, les mâles ont été davantage jugés très calmes par leurs
entraîneurs que les hongres et les juments (p<0,05).
La Figure 6 montre que les poids moyens des galopeurs correspondant à chaque
catégorie de tempérament étaient significativement différents (p<0,05) : les chevaux dits
37
stressés ou nerveux (3) et très stressés ou très nerveux (4) étaient plus légers que ceux
considérés comme très calmes ou normaux. Ces derniers ont plutôt été jugés trop fit ou trop
creux par leurs entraîneurs et donc plus loin de leurs poids de forme que les autres.
Figure 6 : Poids moyen ± écart-type des chevaux en fonction de leur tempérament à l’écurie
540
520
Poids (kg)
500
Trot
480
Galop
460
440
420
400
très calme
normal
stressé/nerveux
très stressé/très
nerveux
Tempérament
2. Activité des chevaux
Sur les 305 galopeurs, 29 n’avaient pas encore débuté leur saison mais ces derniers
allaient courir un à deux mois maximum après notre visite. En trot, 92 des 217 chevaux
avaient déjà couru cette année. Notre échantillon était constitué de chevaux de tous niveaux :
les galopeurs inclus dans notre étude couraient dans des courses à débuter, à réclamer, à
handicap ou à condition, certains participaient même aux courses de groupe I. Les trotteurs
sélectionnés évoluaient en courses de série, en semi-classiques on en classiques.
Tableau 8 : Fréquence et résultats des courses
Trot
Galop
Nombre de courses
Date
Date
Chevaux souvent
courues dans les 2
dernière
prochaine
classés dans les 5
mois précédents
course (j)
course (j)
premiers
2,5 ± 1,6
19 ± 26
14 ± 13
[0 - 6]
[1 - 60]
[1 - 60]
2,4 ± 1,3
14 ± 8
19 ± 13
[0 - 6]
[1 - 45]
[1 - 60]
*pour les chevaux ayant couru minimum 2 courses
38
Régularité
Performances*
65,5 %
81,4 %
73,6 %
89,9 %
Nous pouvons constater que plus de la moitié des chevaux étaient régulièrement
classés dans les 5 premiers dans leurs niveaux respectifs. Les chevaux jugés « juste bien » ont
été significativement plus souvent classés dans les cinq premiers que ceux trop fit, trop creux
ou pas assez fit (p<0,05).
Figure 7 : Nombre de courses courues durant les 2 mois précédents l’enquête
60%
50%
58,2%
40%
30%
32,1%
Trot
26,9%
21,3%
19,7%
Galop
20%
18,2%
10%
10,5%
11,0%
1
2
0%
0
3 et +
3. Mode de vie des chevaux
Tableau 9 : Comparaison du mode de vie des trotteurs et des galopeurs
Logement
Abreuvement
Litière
Box
Stalle
Paddock
de Paille
84,5%
-
15,5%
88%
76%
24%
Galop 100%
-
-
90%
72%
28%
Trot
Accès
Automatique Seau Paddock
Temps au
paddock*
(h/sem)
99,5%
35 ± 15
84,5%*
[3 - 49]
9%
3±2
[1 - 7]
* hors chevaux vivant en permanence au paddock
Au cours de la saison de course, la totalité des galopeurs de cette enquête vivaient au
box et 15,5% des trotteurs vivaient au paddock. Les 12% de trotteurs et les 10% des pur-sang
n’étant pas sur des litières de paille étaient sur copeaux sauf un galopeur qui avait une litière
de lin.
Seules trois écuries de galopeurs mettaient leurs chevaux au paddock pendant la saison
de course (27 chevaux) en général une heure par jour. Par contre, en trot, seul un cheval sur
les 217 n’allait pas au paddock. Les paddocks étaient en herbe pour les galopeurs et pour
70,5% des trotteurs.
39
C. Pratiques alimentaires
1. Caractéristiques générales
Tableau 10 : Gestion des repas
Nombre de personnes
Préparant les repas
1
Trot
2
3et +
Distribuant les repas
1
2-4
5et +
Temps respecté pour une
Modification des
transition alimentaire
rations
0j
7/30 7/30 16/30 7/30 7/30 16/30 11/30
Galop 8/30 16/30 6/30
2/30 14/30 14/30
8/30
si problème à
Jours de
l’entraînement
course
4/30
16/30
10/30
5/30
5/30
12/30
2-3 j
5j
>7 j
4/30
-
8/30
9/30
Les repas étaient distribués à un moment fixe dans toutes les écuries sauf 1/30 en trot.
L’heure pouvait être variable dans les écuries de galop selon les chevaux car les rations
étaient souvent données individuellement au retour de l’entraînement. Si un cheval venait à
avoir du mal à suivre son entraînement habituel, 16/30 entraîneurs de trot et 4/30 de galop ont
dit modifier son alimentation en jouant sur les quantités distribuées (12/60), en changeant un
aliment (4/60) et/ou en ajoutant des compléments minéraux et vitaminiques (CMV, 5/60).
Figure 8 : Source(s) de l’établissement des rations (plusieurs réponses possibles)
7% 7%
Expérience personnelle
Galop
100%
13%
30%
3%
Fabricant
Vétérinaire
Vétérinaire nutritionniste
Trot
80%
33%
10%
Nutritionniste indépendant
Comparaison entraîneurs
3%
3%
Nous pouvons remarquer une inversion des proportions vétérinaire/fabricant entre le
galop et le trot. Aucun entraîneur de trot interrogé n’a déclaré faire appel à un vétérinaire
spécialisé en nutrition.
40
2. Structures des rations rencontrées
Différents types de rations étaient distribués dans les écuries que nous avons visitées
(cf. Tableau 11). Le choix de la forme de la ration n’est pas apparu significativement lié à la
taille de l’écurie ou à l’expérience de l’entraîneur.
Les types présentés dans le tableau 11 ne reflètent pas les nombres d’aliments dans
chacune des familles : « céréale » peut par exemple signifier une ou plusieurs céréales
différentes dans une même ration. De ce fait, cette classification ne vise pas à préjuger de
l’équilibre de la ration, puisque ce dernier dépend de la composition de chaque aliment et de
la quantité distribuée.
Tableau 11 : Nombre d’écuries et de chevaux selon la structure de la ration distribuée
Structure de la ration
Nombre d’écuries :
Fourrage + Céréale + Aliment composé + CMV (1)
Fourrage + Céréale + Aliment composé (2)
Fourrage + Céréale + CMV (3)
Fourrage + Aliment composé (4)
Fourrage + Céréale (5)
Trot
Galop*
7/30
22/30
54/217
226/305
15/30
4/30
97/217
36/305
4/30
4/30
25/217
38/305
3/30
1/30
39/217
5/305
1/30
0/30
5/217
0/305
*une écurie de galop distribue une ration de type 1 à un de ses chevaux et une de type 2 aux autres
Tableau 12 : Prévalence des manifestations pathologiques selon les structures de ration*
Fréquence moyenne des
Structure de la ration
manifestations pathologiques
Fourrage + Céréale + Aliment composé + CMV (1)
Fourrage + Céréale + Aliment composé (3)
Fourrage + Céréale + CMV (2) ou
Fourrage + Aliment composé (4)
*exceptée la ration Fourrage + Céréale car seule 1/60 écurie la distribue
41
Trot
Galop
14%
19 %
7%
17 %
13%
6,5 %
En galop, les rations « fourrage + céréales + CMV » et « fourrage + aliment
composé » ont été regroupées car nous pouvons estimer qu’elles sont qualitativement
similaires en termes d’apport (cf. Tableau 12). La moyenne obtenue pour ces deux rations est
significativement différente de celle obtenue pour la ration de type (1) (p<0,05). En trot, la
prévalence des manifestations pathologiques était plus élevée chez les entraîneurs utilisant
une ration « Fourrages + céréales + aliment composé + CMV » que chez ceux utilisant le
même type de ration sans CMV (13,7% contre 7,2%, p<0,05).
Au vu de ces résultats, la fréquence des problèmes pathologiques pourrait donc être
liée au type de ration distribué. Nous reviendrons ultérieurement sur cette hypothèse dans la
partie discussion.
Tableau 13 : Répartition de la NEC selon la typologie de la ration
11
22
33
44
55
NEC moyenne
2,45 ± 0,31
2,58 ± 0,27
2,72 ± 0,34
2,76 ± 0,33
2,81 ± 0,33
NEC Trot
3,00 ± 0,18
2,69 ± 0,24
2,83 ± 0,29
2,83 ± 0,27
2,81 ± 0,33
NEC Galop
2,44 ± 0,30
2,50 ± 0,27
2,43 ± 0,29
2,20 ± 0,27
-
Typologie ration
1
Fourrage + Céréale + Aliment composé + CMV
Fourrage + Céréale + CMV
3
Fourrage + Céréale + Aliment composé
4
Fourrage + Aliment composé
5
Fourrage + Céréale
2
Pour les trotteurs, ceux recevant une ration de type 1 (Fourrage + Céréale + Aliment
composé + CMV) présentaient une NEC significativement supérieure aux autres (p<0,05) et
ceux recevant une ration de type 2 (Fourrage + Céréale + CMV) ont reçu une NEC
significativement inférieure aux autres. Les galopeurs nourris avec une ration de type 4
(Fourrage + Aliment composé) ont obtenu une NEC significativement inférieure aux autres
mais ces chevaux étant tous issus de la même écurie (1 seule écurie dans notre échantillon
distribue cette ration), ce résultat ne peut être interprété.
42
3. Aliments utilisés
ƒ
Fourrages
Tableau 14 : Caractéristiques générales liées aux fourrages
F
1
Distribution
Nombre de fourrages
(par jour)
distribués
2
à
1
Trot 1/30 14/30
Galop
-
Analyse
annuelle
2
+
volonté
Production de fourrages
Non
Autosuffisance
des
Partielle Totale fourrages
luzerne*
15/30
27/30
3/30
1/30
16/30
4/30
10/30
1/30
-
20/30
10/30
7/30
28/30
1/30
1/30
6/30
30/30
*fraîche ou déshydratée, toujours en plus d’un autre fourrage
En galop, les fourrages étaient distribués deux fois par jour, matin et après-midi. En
trot, il existait davantage de variations, les fourrages étant en libre accès dans la moitié des
écuries (râtelier ou grosse balle à disposition en permanence). Les entraîneurs de galop
donnaient significativement plus de fourrages différents, 1,60 ± 0,7 en moyenne, que ceux de
trot, 1,1 ± 0,4 (p<0,05).
Figure 9 : Modes de stockage des fourrages rencontrés dans les écuries visitées
N écuries
30
25
20
15
10
5
0
Trot
Galop
Ballots de 350 kg Ballots de 100 kg
Ballots de 25 kg
La majorité des écuries de trot stockaient leurs fourrages sous forme de gros ballots de
350 kg alors qu’en galop, ils se présentaient surtout en ballots de 100 kg. Dans les écuries de
galop, les livraisons de fourrage étaient assez fréquentes : une à deux fois par mois pour 16/30
écuries, une à deux fois par semaine pour 8/30, plus souvent pour 1/30 et moins souvent pour
5/30. La fréquence élevée des livraisons était facilitée pour les écuries situées dans des centres
d’entraînement. En trot, les entraîneurs qui achètaient du foin se faisaient livrer pour la moitié
d’entre eux une fois par an, à la récolte. Sur l’ensemble de l’échantillon, le nombre de
43
livraison moyen de foin était de 4. La forme de stockage des fourrages étaitt liée à la
fréquence de livraison.
Aucun entraîneur ayant participé à l’enquête ne pesait les rations de foin distribuées et
certains ont été surpris lors des pesées de fourrage effectuées pour l’enquête.
Le foin de pré était le plus distribué en trot (28/30 écuries) alors que le foin de Crau
était celui du galop (24/30 écuries) (cf. Tableau 15). Le foin de Crau est produit dans la plaine
du même nom située dans les Bouches-du-Rhône. Réputé pour ses valeurs nutritionnelles et
en particulier pour sa richesse en matières minérales, il a obtenu une appellation d’origine
contrôlée (AOC) en 1997 (Source : Comité du foin de Crau). La provenance du foin annoncée
par l’entraîneur n’a pas été vérifiée.
Tableau 15 : Fourrages distribués dans les écuries visitées
TROT
Foin
Foin de Pré
28/30
n°1
Foin de Crau
(93,3 %)
1/30
Foin
+ Foin de Luzerne
+ Luzerne*
n°2
3/28
1/28
Foin enrubanné
(3,3%)
1/30
(3,3%)
-
-
Foin de Pré
Foin de Montagne
GALOP
Foin
Foin de Crau
24/30
n°1
Foin
n°2
(80 %)
4/30
(13,3%)
+ Foin de
+ Foin de
+ Foin de
+
+ Ray-
Luzerne
Montagne
Pré
Luzerne*
Grass
5/24
2/24
2/24
4/24
1/4
2/5
1/2
-
-
-
+
Luzerne*
2/30
(6,7%)
-
-
*fraîche ou déshydratée, toujours distribuée en plus d’un autre fourrage
Tableau 16 : Comparaison de la composition moyenne des foins de Crau prélevés lors de
l’enquête et de celle donnée par le Comité du foin de Crau pour la 1ère coupe.
Foin de Crau
1ère coupe
Issus de l’enquête
(N = 24)
UFC
MADC
(g/kg MS)
(g/kg MS)
28,1
0,67
57
34,9 ± 5,5
0,45 ± 0,06
28,5 ± 16,0
MS (%)
MO (%)
CB (%)
91
91
90,3 ± 2,4
83,1 ± 3,1
44
L’analyse des foins dits de Crau a été comparée à la composition de la 1ère coupe (la
moins riche, celle généralement destinée aux chevaux) de foin de Crau proposée par le
Comité du foin de Crau et issue de l’INRA (cf. Tableau 16). Des différences importantes sont
visibles entre la composition moyenne des foins dits de Crau prélevés dans les écuries visitées
et celle indiquée par le Comité du foin de Crau.
ƒ
Concentrés
La majorité des écuries en trot et en galop donnaient trois repas par jour de concentrés.
Les entraîneurs de trot distribuaient davantage de céréales différentes que ceux de galop. En
galop, 1,1 ± 0,4 céréales étaient en moyenne utilisées contre 2,3 ± 0,9 en trot (p<0,05).
Tableau 17 : Caractéristiques générales liées aux concentrés
Nombre de repas
C
Nombre de céréales distribuées*
par jour
2
Trot
3
4
0
1
2
3
4
Nombre d’aliments
Auto-
composés distribués
production
0
1
2
3
céréales
7/30
22/30 1/30
4/30
5/30
10/30
9/30
2/30
5/30 18/30
5/30
2/30
3/30
Galop 3/30
26/30 1/30
1/30
26/30
3/30
-
-
3/30 20/30
7/30
-
-
* hors mashes et barbotages
Les entraîneurs distribuant des aliments élaborés conjointement avec les céréales
utilisaient de façon significative moins de céréales différentes que ceux qui n’en distribuaient
pas (en moyenne respectivement 2,2 ± 0,7 et 3,0 ± 0,9 céréales, p<0.05).
Figure 10 : Modes de stockage des céréales et des aliments composés
N écuries
Céréales
N écuries
25
30
20
25
Aliments Composés
20
15
Trot
10
Galop
5
15
10
5
0
0
Sac 25 kg
Big Bag
Silo
Vrac
Sac 25 kg
Big Bag
Silo
La plupart des entraîneurs de trot utilisant des aliments composés comme base de
ration stockaient dans des gros volumes. Nous pouvons remarquer qu’à une exception près,
45
les entraîneurs de galop ne stockaient qu’en conditionnement fermé (sacs de 25kg ou silo).
Les fréquences des livraisons étaient variables selon les présentations.
Tableau 18 : Céréales distribuées dans les écuries, hors mashes et barbotages.
Nombre
TROT
d’écuries
Fréquence
Traitement*
Aucun Aplatissage Concassage Floconnage
Avoine**
27/30
90%
19/27
7/27
1/27
-
Orge
21/30
70%
1/21
18/21
2/21
-
Maïs
5/30
16,7%
1/5
-
1/5
3/5
Aucune
7/30
13,3%
-
-
-
-
Avoine
29/30
96,7%
27/29
6/29
-
-
Orge
3/30
10%
-
3/3
-
-
Maïs
1/30
3,3%
-
-
-
1/1
Aucune
1/30
3,3%
-
-
-
-
GALOP
* une même céréale peut être distribuée au sein de la même écurie sous deux formes.
**distribuée mouillée pour 13/30 écuries
La céréale prédominante était l’avoine noire, donnée entière par 19 des 27 entraîneurs
l’utilisant en trot et par 27 des 29 en galop. L’avoine pouvait être distribuée sous deux formes
différentes dans une même écurie (2/27 en trot et 5/27 en galop). Les autres céréales étaient
anecdotiques en galop. En trot, l’orge était largement utilisée (21/26), et souvent associée à
l’avoine. Le maïs était distribué plus rarement, jamais seul, et après traitement sauf dans une
écurie qui le donne entier. Seuls 2 entraîneurs de trot ont dit peser les céréales achetées pour
évaluer leur poids spécifique. Le son de blé entrait uniquement dans la composition des
mashes et barbotages.
Le nombre de céréales différentes n’est apparu ni lié au nombre de chevaux dans
l’écurie, ni lié à l’expérience de l’entraîneur ou à la réussite de l’écurie. Par contre, dans les
écuries de trot, celles distribuant une ration de type Fourrage + Céréale + CMV (2) donnaient
significativement plus de céréales différentes que les autres (3,5 ± 0,7 céréales contre 2,2 ±
0,8 en moyenne).
46
Dans les écuries de trotteurs, nous avons également noté que les entraîneurs qui ont
déclaré avoir régulièrement des chevaux en coliques distribuaient significativement plus de
céréales différentes à leurs chevaux que les autres (2,6 ± 0,6 céréales en moyenne contre 1,6 ±
0,8, p<0,05).
ƒ
Mashes et Barbotages
Sur les 30 écuries de trot visitées, des mashes ou des barbotages étaient régulièrement
distribués dans 16 d’entre elles. En galop, 22/30 écuries donnaient des mashes et une
distribuait un barbotage.
Tableau 19 : Fréquence de distribution et origine des mashes
Mashes
Fréquence par semaine
Préparations
1
2
3
Tous les j
irrégulière
« maison »
achetée
Trot
2/16
5/16
-
1/16
8/16
16/16
-
Galop été
5/22
11/22
6/22
-
-
hiver
2/22
8/22
1/22
-
21/22
1/22
11/22
La composition des mashes faits maison pouvait inclure les ingrédients suivants :
céréales en grains entiers ou aplaties (avoine essentiellement et orge), son de blé, graine de
lin, du sel (1/16 en trot et 4/22 en galop) ou de l’huile pour les galopeurs uniquement (3/22).
ƒ
Sel, Huile et Compléments minéraux et vitaminiques
Certains entraîneurs ajoutaient directement de l’huile et du sel sur l’alimentation,
parfois en plus des pierres à sel en libre-service. Nous avons vu précédemment que dans 25
écuries de galop et dans 10 de trot, des CMV étaient régulièrement distribués durant les
périodes d’entraînement. Des cures plus épisodiques de divers compléments type vitamine E
ou vitamine C ont également été indiquées par les entraîneurs, en trot comme en galop.
47
Tableau 20 : Distribution de sel, CMV et huile
Sel
Pierre à sel
Sel nature*
CMV
Les 2
Trot
17/30
1/30
-
Galop
12/30
6/30
2/30
1
10/30
Huile*
2
**
18/30
-
4/30
7/30
13/30
*hors sel/huile mis dans les mashes ; **2 écuries distribuaient en plus des cures épisodiques de certains CMV
Dans 13 écuries de galop et dans 4 écuries de trot, de l’huile était ajoutée aux rations
quotidiennes : il s’agissait d’huile de maïs (4), de tournesol (4), de pépins de raisins (4), de
soja (2), de colza (2), ou de mélange de 4 huiles type Isio4ND (3). Dans 4 écuries de galop,
deux huiles différentes étaient utilisées.
ƒ
Autres Aliments
Dans les écuries de galop, la distribution de pommes (8/30) et de carottes (8/30) étai
fréquente. D’autres aliments étaient donnés de manière plus anecdotique : artichauts entiers
(3/30), orge germée (2/30), féveroles, curcuma, miel, ail, vinaigre, poudre de noix de coco
(respectivement 1 écurie sur 30).
En trot, nous n’avons rencontré qu’un seul entraîneur utilisant du tourteau de soja et
un seul distribuant des pommes, des carottes ou des artichauts mais 5/30 ajoutaient
régulièrement du vinaigre de cidre ou du jus de citron aux rations.
48
D. Résultats quantitatifs : les Apports nutritionnels
Les quantités de paille pouvant être ingérées au box par les chevaux, ainsi que celles
d’herbe ingérées par les trotteurs au paddock n’ont pas pu être déterminées avec précision et
n’ont donc pas été intégrées aux calculs quantitatifs suivants.
1. Description quantitative des rations distribuées aux trotteurs et
aux galopeurs
Tableau 21 : Caractéristiques générales des rations
Même type de Ration depuis
1an et + > 6 mois < 6 mois
Trot
50,3%
19,8%
30,0%
Galop 54,6%
26,3%
19,1%
Fourrages
Concentrés
Chevaux présentant
ingérés
ingérés
des grains dans
(kg MS/j)
(kg MS/j)
leurs crottins
6,0 ± 2,1
5,6 ± 1,4
34 %
[2,4 - 10]
[2,9 - 10,2]
(12/35)1
7,4 ± 1,4
5,8 ± 0,9
26 %
[4,5 - 10,7]
[3,5 - 7,1]
(26/101)2
1
Observation des crottins de 35 chevaux situés dans 5 écuries différentes
Observation des crottins de 101 chevaux situés dans 9 écuries différentes
2
Les galopeurs reçevaient des quantités de fourrages plus importantes que les trotteurs
(différence significative, p<0,05). La présence ou l’absence d’éléments dans les crottins, en
particulier de grains d’avoine, n’a pu être observé que dans 5 écuries de trot et 9 de galop, les
crottins ayant été retirés des boxes des autres écuries avant nos visites.
49
Tableau 22 : Mise en classe des quantités de fourrages et de concentrés ingérées
TROT
GALOP
Fourrages (kg MS)
<6
104
47,9%
24
7,8%
6-8
68
31,3%
118
38,7%
8 - 10
25
11,5%
68
22,3%
> 10
20
9,0%
95
31,2%
Concentrés (kg MS)
<4
22
10,1%
11
3,6%
4-5
69
31,8%
40
13,1%
5-6
62
28,6%
129
6-7
33
15,2%
97
31,8%
>7
31
14,3%
28
9,2%
42,3%
Tableau 23 : Composition moyenne des rations en fonction de la race
TROT
GALOP
MBI1 (kg)
12,6 ± 2,5
15,1 ± 1,5
MSI (kg)
11,6 ± 2,3
13,1 ± 1,3
MSI/100 kg PV
2,5 ± 0,6
2,8 ± 0,3
UFC/j
9,4 ± 1,7
9,2 ± 1,0
UFC/kg MS
0,82 ± 0,12
0,81 ± 0,07
UFC/100 kg PV
2,06 ± 0,41
1,99 ± 0,26
MADc (g/MS)
888 ± 235
817 ± 133
MADc/100 kg PV
183 ± 64
154 ± 28
MADc/UFC
88 ± 21
77 ± 11
MSF/MSC2
1,40 ± 0,65
1,33 ± 0,39
1
Matière Brute Ingérée
MS issue des Fourrages / MS issue des Concentrés
2
Les chiffres en gras sont significativement supérieurs aux autres (p<0,05). Les
galopeurs recevaient des rations plus importantes en quantité que les trotteurs mais ces
derniers avaient des apports énergétiques et azotés supérieurs (p<0,05). Nous avons relevé
que 93/217 trotteurs et 62/305 galopeurs recevaient une ration où le ratio Fourrages /
Concentrés ingérés est inférieur à 1.
50
Tableau 24 : Composition moyenne des rations en fonction de leur typologie chez les trotteurs
et les galopeurs
Type 11
Type 22
Type 33
Type 44
Type 55
(N=54)
(N=97)
(N=25)
(N=39)
(N=5)
Fourrages (kg MS)
5,7 ± 2,1
6,6 ± 1,8
5,0 ± 3,6
6,4 ± 0,5
6,0 ± 0,0
Concentrés (kg MS)
5,0 ± 0,7
5,6 ± 1,6
6,6 ± 1,2
5,4 ± 0,9
3,8 ± 0,5
MSI/100 kg PV
2,18 ± 0,57
2,69 ± 0,56
2,86 ± 0,20
2,49 ± 0,44
2,04 ± 0,18
UFC/100 kg PV
1,92 ± 0,41
2,08 ± 0,42
2,21 ± 0,37
2,16 ± 0,35
1,53 ± 0,13
166 ± 46
191 ± 65
229 ± 75
160 ± 54
116 ± 10
86 ± 8
91 ± 19
105 ± 32
74 ± 18
76 ± 0
1,3 ± 0,3
1,5 ± 0,9
1,0 ± 0,3
1,4 ± 0,4
1,7 ± 0,3
Type 11
Type 22
Type 33
Type 44
(N=226)
(N=36)
(N=38)
(N=5)
Fourrages (kg MS)
7,2 ± 1,3
9,1 ± 1,2
7,3 ± 0,6
5,4 ± 0,0
Concentrés (kg MS)
5,9 ± 0,9
5,1 ± 0,4
5,8 ± 0,8
5,4 ± 0,0
MSI/100 kg PV
2,82 ± 0,31
3,02 ± 0,33
2,90 ± 0,37
2,43 ± 0,23
UFC/100 kg PV
2,00 ± 0,25
1,92 ± 0,15
2,02 ± 0,35
1,75 ± 0,17
153 ± 27
146 ± 22
172 ± 27
115 ± 11
76 ± 9
76 ± 8
86 ± 15
65 ± 0
1,3 ± 0,4
1,8 ± 0,3
1,3 ± 0,6
1,0 ± 0
TROT
MADc/100 kg PV
MADc/UFC
MSF/MSC
GALOP
MADc/100 kg PV
MADc/UFC
MSF/MSC
1
Fourrage + Céréale + Aliment composé + CMV
Fourrage + Céréale + CMV
3
Fourrage + Céréale + Aliment composé
4
Fourrage + Aliment composé
5
Fourrage + Céréale
2
Les nombres en gras symbolisent les valeurs significativement supérieures aux autres
et celles en italiques sont significativement inférieures (p<0,05). Seuls 5/305 galopeurs
recevaient une ration de type (4) donc les écart-types sont parfois nuls et les différences les
concernant sont à modérer. Dans les écuries de galop et de trot, les rations de type (3) étaient
celles apportant le plus d’UFC et de MADc, mais aussi de MS pour les trotteurs (p<0,05).
51
2. Comparaison des apports selon le sexe et le tempérament des chevaux
ƒ
Variations en fonction du sexe
Seules les teneurs en MADc diffèraient significativement selon le sexe chez les
trotteurs : les femelles recevaient 188 ± 61 gMADc/100 kg PV/j contre 172 ± 65 pour les
mâles (p<0,1).
Figure 11: Apport de MS en fonction
Figure 12 : Apport d’énergie en fonction
du sexe
du sexe
UFC / 100 kg PV
Kg Matière sèche ingérée/100kg PV
3,5
3
3
2,5
2,5
2
Mâles
2
Femelles 1,5
1,5
Hongres
1
1
0,5
0,5
0
0
Galop
Trot
Galop
Trot
Figure 13 : Apport de protéines en fonction du sexe
g MADc/100 kg PV
300
250
200
Mâles
150
Femelles
Hongres
100
50
0
Galop
Trot
Chez les galopeurs, la teneur en MS des rations reçues par les femelles est apparue
supérieure à celles des mâles ou des hongres (2,95 ± 0,31 kg MS/100 kg PV/j contre 2,74 ±
0,35 et 2,72 ± 0,27 respectivement, p<0,05). De même, les femelles recevaient un apport
supérieur en UFC (2,07 ± 0,25 UFC/100 kg PV/j contre 1,92 ± 0,26 pour les mâles et 1,89 ±
52
0,20 pour les hongres, p<0,05) et en MADc (160 ± 28 gMADc/100 kg PV/j contre 148 ± 26
pour les mâles et 147 ± 26 pour les hongres, p<0,05).
ƒ
Variations en fonction du tempérament
Chez les trotteurs, les chevaux dits « très calmes » ou « normaux » recevaient des
quantités de MS inférieures à celles des chevaux déclarés « stressés/nerveux » ou « très
stressés/très nerveux » (2,49 ± 0,60 kg MS/100 kg PV/j contre 2,62 ± 0,49, p<0,05).
Parallèlement, les rations des chevaux jugés « très calmes » avaient une teneur en MADc
significativement inférieure aux autres (160 ± 55 gMADc/100 kg PV/j contre 187 ± 64,
p<0,05).
Dans les écuries de galop, nous avons observé des résultats similaires puisque les
galopeurs dits « très calmes » ou « normaux » recevaient également des quantités de MS
inférieures à celles des chevaux déclarés « stressés/nerveux » ou « très stressés/très nerveux »
(2,82 ± 0,33 kg MS/100 kg PV/j contre 2,92 ± 0,33, p<0,05). Leurs rations avaient aussi une
teneur en UFC significativement inférieure à ces derniers, différence qui n’a pas été mise en
évidence chez les trotteurs (1,98 ± 0,26 UFC/100 kg PV/j contre 2,04 ± 0,25, p<0,05). Au
niveau des teneurs en MADc, aucune différence significative n’est apparue.
E. Présentation de l’entraînement
1. Description et comparaison des entraînements entre les trotteurs et les
galopeurs
Dans les écuries de galop, l’ensemble des chevaux sortaient entre 6 et 7 fois par
semaine, les entraîneurs respectant généralement un roulement les dimanches afin qu’une
partie de leurs effectifs soit sortie ou aille au marcheur (cf. Tableau 25). Chez les trotteurs, le
nombre hebdomadaire de sorties était inférieur aux galopeurs mais ils n’avaient pas de jour de
repos au box strict comme cela pouvait être le cas en galop puisqu’ils allaient quasiment tous
au paddock (216/217).
53
Tableau 25 : Caractéristiques descriptives des entraînements des trotteurs et des galopeurs
Résultats cumulés pour une
Trot
Galop
semaine d’entraînement-type
(N = 217)
(N = 305)
5,8 ± 0,8 [3- 7]
6,4 ± 0,3 [6-7]
Nombre de sorties :
Durée totale des sorties
254 ± 157
(en minutes et en heures)
4,1 ± 2,5
[56 - 879]
370 ± 71
[197 - 588]
[0,9 - 14,6]
6,2 ± 1,2
[3,3 - 9,8]
Composition moyenne de la
semaine d’entraînement
(en % du temps d’exercice) :
Pas
Trot (trotteurs) ou
Trot + Galop de chasse (galopeurs)
Grand trot (trotteurs) ou
Canter + Galop vitesse (galopeurs)
Nombre de kms parcourus
53,3 ± 22,9 %
82,1 ± 6,3 %
[15,4 - 85,7]
[64,8 - 93,0]
37,1 ± 21,9 %
14,9 ± 6,2 %
[4,3 - 79,2]
[4,4 - 30,4]
9,6 ± 10,1 %
3,0 ± 1,0 %
[1,4 - 60,2]
[0,7 - 7]
55 ± 22
[23 - 132]
54 ± 9
[33 - 77]
Moins de 50 km /semaine
49,7 %
24,9 %
Entre 50 et 60 km /semaine
34,2 %
54,4 %
Plus de 60 km /semaine
22,1 %
20,7 %
691 ± 93 [537 – 920]
772 ± 114 [473 - 915]
41,5 ± 5,6 [32,2 – 55,2]
46,3 ± 6,8 [28,4 – 54,9]
Moins de 40 km/h
42,8 %
17,0 %
Entre 40 et 50 km/h
47,9 %
51,8 %
9,3 %
31,2 %
Vitesse moyenne de l’allure de
travail (m/min ; km/h)*
Plus de 50 km/h
* incluant le canter et le galop de vitesse pour les galopeurs
54
Figure 14 : Répartition des différentes allures pour une semaine-type d’entraînement en
fonction de leur durée en heures et de la distance parcourue en km
7
Durée (Heures)
Distance (km)
60
Galop rapide : 890 +/- 50 m/mn
6
Canter : 670 +/- 30 m/mn
5
Trot rapide : 690 +/- 90 m/mn
50
40
Galop de Chasse : 400 m/mn
4
30
Trot : 250 +/- 40 m/mn
3
Pas : 100 +/- 15 m/mn
20
2
10
1
0
0
Trot
Galop
Trot
Galop
Nous pouvons constater que les sorties des chevaux de course étaient largement
constituées de pas, en particulier chez les galopeurs où il représentait plus de 80% du temps
dédié à l’entraînement. Ces derniers parcouraient significativement plus de kilomètres au pas
que les trotteurs (31 ± 7 km contre 18 ± 17 km, p<0,05).
55
Tableau 26 : Schémas d’entraînements typiques rencontrés dans les écuries visitées
Jour
TROT
Footing1
Travail de
vitesse2
Marcheur3
Promenade4
Repos5
GALOP
Galop de
Chasse6
Canter7
Travail de
vitesse8
Repos
1
2
3
4
Exemple 1
X
5
6
7
1
2
3
4
5
Exemple 2
6
7
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
Exemple 1
X
X
X
X
X
Exemple 2
X
X
X
ou
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
1 : 30 minutes au petit trot
2 : travail fractionné, heat ou américaine, vitesse de 810 m/mn atteinte
3 : ¾ d’heure à 1 heure
4 : 45 minutes au pas et au trot
5 : Sortie uniquement au paddock
6 : Entre 1 500 et 2 000 m à environ 400m/mn
7 : Galop de chasse puis entre 1 000 et 1 400m à environ 670 m/mn
8 : Galop de chasse puis entre 1 200 et 1 600m à environ 890m/mn en moyenne
Les types de sorties que nous allons développer ci-après se retrouvaient dans les
écuries d’une même discipline. Les différences d’entraînement étaient essentiellement au
niveau des fréquences hebdomadaires et des variations de distances selon les entraîneurs.
ƒ
Promenade
Dans seulement 7 écuries sur 30, les galopeurs effectuaient une promenade au pas et
au trot dans la semaine contre 18 pour les trotteurs. Ces promenades étaient effectuées sur
piste ou en extérieur et constituaient la seule sortie de la journée.
ƒ
Marcheur
Seules 8 écuries de galopeurs sur 30 utilisaient un marcheur, généralement pour les
sorties du dimanche ou pour les chevaux convalescents ou sujets aux myosites. En trot, 11
entraîneurs disposaient d’un marcheur et ce dernier était souvent utilisé pour l’échauffement
et la récupération lors des séances de vitesse.
56
ƒ
Footing (spécifique aux trotteurs)
Dans 7 écuries sur 30, les chevaux effectuaient des footings, généralement deux fois
par semaine. Les chevaux trottaient pendant 35 minutes en moyenne et parcouraient environ
10 kilomètres.
ƒ
Galop de Chasse (spécifique aux galopeurs)
Ce type de sortie suivait généralement le travail de vitesse dans la semaine. Les
chevaux après 10 à 15 minutes de pas et quelques minutes de trot, parcouraient entre 1 500 et
2 000 mètres à un galop léger (environ 400 m/mn).
ƒ
Canter (spécifique aux galopeurs)
Sur les 30 écuries visitées, le nombre de canters moyen par semaine était de 3,5 ± 0,9,
ce qui en fait le type de sortie le plus fréquent. Il s’agit d’un travail où après un galop de
chasse de 1 200 mètres en moyenne, le cheval parcourait à nouveau 1 000 à 1 400 mètres à
une allure plus soutenue (environ 670m/mn).
ƒ
Travail de vitesse
Dans les écuries de galop, ce type de travail était effectué une (37/305 galopeurs),
deux (228/305) voire trois fois (40/305) par semaine. La distance et le type de demande de
l’entraîneur pouvaient varier d’une écurie à l’autre. Le schéma était similaire à la sortie de
type canter mais à une allure plus soutenue (890 ± 50 m/mn) et la distance était en moyenne
de 1 400 ± 400 mètres. Ce travail s’effectuait généralement sur la piste en gazon. Une
accélération pouvait être demandée aux chevaux sur les 400 derniers mètres et ils restaient ou
non sur la main selon les directives de l’entraîneur. Ce travail était souvent réalisé par groupe
de deux chevaux. Selon le calendrier des courses, la forme et le mental du cheval, ce travail
de vitesse était adapté au cas par cas. Les chevaux finissaient en marchant au pas 10 à 15
minutes comme les autres jours.
Les trotteurs effectuaient également un travail intensif une ou deux fois par semaine.
Dans certaines écuries (7/30), les entraîneurs variaient le contenu de ce type de travail sur une
même semaine : travail fractionné ou américaine. Le travail fractionné pouvait être constitué
de 4 à 6 séquences de 1 000 mètres à des vitesses élevées (810 m/mn en moyenne).
L’américaine représente davantage un travail de fond puisque les trotteurs parcouraient 3 000
57
à 6 000 mètres en deux fois à une vitesse d’environ 600m/min. Avant ce travail spécifique, les
chevaux marchaient et trottaient au petit trot sur une distance moyenne de 3 650 ± 750 mètres.
Les chevaux récupéraient au petit trot (250 ± 40 m/mn en moyenne) pendant 10 à 15 minutes.
2. Comparaison des entraînements en fonction du sexe, du tempérament et de
l’état corporel des chevaux
ƒ
Variations de l’entraînement selon le sexe des chevaux
Chez les galopeurs, la durée des sorties par semaine ne variait pas significativement en
fonction du sexe des chevaux.
Figure 15 : Durée moyenne des
Figure 16 : Distance moyenne des
sorties
sorties (km/semaine) en fonction
(heures/semaine)
en
fonction du sexe
du sexe
7
6,3
70
6
60
5
50
4,2
Mâles
4
6,1
3
2
55,2
53,5
6
4,8
Femelles
Hongres
40
30
20
3,4
1
10
0
0
Trotteurs
Galopeurs
58,9
47,5
Trotteurs
52,9
53,8
Galopeurs
Chez les trotteurs, les hongres sortaient sur une semaine significativement moins
longtemps que les mâles ou les femelles (p<0,05). De même, ils parcouraient
significativement moins de kilomètres que les autres (p<0,05).
Chez les galopeurs, ce sont les femelles qui parcouraient significativement plus de
kilomètres que les mâles (p<0,05). De plus, il est ressorti que la vitesse moyenne du galop
lors d’un travail de vitesse était plus élevée pour les mâles que pour les hongres ou les
femelles (791 ± 96 m/mn contre 728 ± 149 et 757 ± 148 m/mn respectivement, p<0,05).
58
Figure 17a : Comparaison des distances parcourues en km à chaque allure lors d’une semaine
d’entraînement en fonction du sexe chez les trotteurs.
TROT : km parcourus/semaine
Hongres
9,8
33,2
11,2
Pas ou trotting
Trot moyen
Femelles
Mâles
20%
40%
Grand trot
13,9
26,2
23
0%
13,5
26,1
17,1
60%
80%
100%
En termes de composition des sorties, les trotteurs hongres faisaient significativement
moins de pas et de grand trot et significativement plus de trot moyen que les mâles et les
femelles (p<0,05) qui suivaient globalement des entraînements similaires. Seule la distance
effectuée au pas était inférieure pour les femelles comparées aux mâles (p<0,1).
Figure 17b : Comparaison des distances parcourues à chaque allure lors d’une semaine
d’entraînement en fonction du sexe chez les galopeurs
GALOP : km parcourus par semaine
Hongres
29,7
7,2
9,6
4,9
2,5
Pas
Trot
Galop de Chasse
Femelles
31,1
8,7
8,1
5
2,4
Canter
Vitesse
Mâles
30,5
0%
10%
20%
30%
8,3
40%
50%
60%
70%
6,7
4,7
80%
90%
2,8
100%
La distance parcourue au trot était significativement plus faible pour les hongres que
pour les femelles (p<0,05). Lors des galops de chasse, les mâles parcouraient une distance
plus faible et les hongres une distance plus élevée que les autres (p<0,05). Le nombre de
kilomètres effectués lors des canters était plus important pour les femelles que pour les mâles
(p<0,1). Les mâles faisaient davantage de galop de vitesse que les femelles (p<0,05) ou les
hongres (p<0,1).
59
ƒ
Variations de l’entraînement selon le tempérament des chevaux
L’entraînement variait également en fonction du tempérament des chevaux. En trot,
les chevaux notés « calmes » sortaient significativement plus longtemps que ceux classés
« très stressés/très nerveux » (4,6 ± 2,0 h par semaine contre 3,6 ± 1,7, p<0,1). La même
différence s’est retrouvée concernant les durées du travail au grand trot (20,5 ± 10,8 min par
semaine contre 17,8 ± 9,8, p<0,1). Chez les galopeurs, une différence est apparue au niveau
de la vitesse moyenne du galop lors des exercices de vitesse : l’allure était plus soutenue pour
les chevaux dits « calmes » et « normaux » que pour ceux jugés « stressés/nerveux » et « très
stressés/très nerveux » (770 ± 123 m/min contre 736 ± 172 m/min, p<0,01).
ƒ
Variations de l’entraînement selon l’état corporel des chevaux perçu
par les entraîneurs
Chez les galopeurs, ceux jugés « pas assez fit » sortaient moins longtemps durant une
semaine d’entraînement type que les autres (5,7 ± 1,0 h/semaine contre 6,2 ± 1,2 en moyenne
p<0,05). Ce sont les chevaux considérés « juste bien » qui sortaient le plus longtemps soit 6,3
heures par semaine (p<0,05). Par contre, les chevaux qui faisaient significativement le plus
de travail de vitesse étaient ceux jugés « trop fit » (3,4% du temps de sortie total contre 2,9%
pour les autres, p<0,05).
Chez les trotteurs, les chevaux qui travaillaient le plus au grand trot sont les chevaux
perçus comme « pas assez fit » (12,6% du temps de sortie total contre 8,5% pour les autres,
p<0,05).
60
F. Modélisation des apports énergétiques
L’ensemble des modèles de régression linéaire que nous avons testés se sont révélés
significatifs (p<0,001). Nous allons présenter dans cette section des tableaux reprenant
uniquement les coefficients significatifs issus de ces différents modèles. Les modalités
choisies comme référence pour les comparaisons se sont vues attribuer 1 comme coefficient.
Les tableaux complets de résultats issus du logiciel SPSS® sont placés en annexe (cf. annexe
V).
L’analyse des résidus des régressions, et en particulier de leur normalité, et
l’homoscédasticité des variables ont été contrôlées afin de vérifier que les conditions
d’utilisation de ce type d’analyse multivariée étaient remplies (cf. Annexe V). L’étude des
sorties graphiques nous a permis de confirmer que les relations linéaires étaient celles qui
représentaient le mieux les liens entre nos variables explicatives et notre variable à expliquer
(ROYER, 2006).
Comme nous l’avions précisé dans la partie précédente, nous avons introduit dans
notre modèle général la variable « Typologie de la ration » à cause de son impact significatif
sur notre variable dépendante « Energie » pour ne pas avoir des coefficients faussés pour les
autres variables nous intéressant : les chevaux auxquels il était distribué une ration de type
Fourrage + Céréale + Aliment composé (3) recevaient par exemple 0,1 UFC/100kg/PV de
plus que ceux ayant une ration de type Fourrage + Céréale + Aliment composé + CMV (1).
Les résultats la concernant ne sont pas inclus dans les tableaux récapitulatifs suivants.
Les coefficients reflétant l’effet du tempérament ne sont apparus significatifs dans
aucun des modèles testés, que ce soit sur l’échantillon total, les trotteurs ou les pur-sang.
61
1. Résultats pour les 522 chevaux de notre échantillon
Ce premier tableau contient les résultats pour le modèle testé sur l’ensemble de notre
échantillon, mettant en particulier en évidence l’effet « race ».
Tableau 27 : Résultats des régressions linéaires multiples effectuées sur l’ensemble des
chevaux : coefficients et Intervalle de confiance à 95% (en italique)
K1 = Race
Coefficients
Nombre de
K4 = Entraînement Coefficients
chevaux
Nombre de
chevaux
Pur-sang
1,00
305
< 50 km/sem
1,00
176
Trotteur français
1,15 c
217
> 50 km/sem
1,12 b
346
[1,07-1,23]
K2 = NEC
Coefficients
[1,05-1,19]
Nombre de
< 5 h/sem
1,00
226
> 5 h/sem
1,13 b
296
chevaux
3
1,00
184
[1,05-1,21]
1,09 b
2,5
261
< 40 km/h
1,00
145
68
40 à 50 km/h
1,08 c
262
[1,00-1,18]
1,18 b
2
[1,09-1,27]
K3 = Sexe
Coefficients
[1,00-1,16]
Nombre de
> 50 km/h
chevaux
Mâles, Hongres
1,00
151, 103
Femelles
1,11 a
268
1,15 a
115
[1,07-1,23]
[1,06-1,16]
a
: p<0,001 ; b : p<0,01 ; c : p<0,05
Concernant l’effet de l’état corporel, il ressort que lorsque la NEC diminuait d’une
unité, le cheval recevait 0,18 UFC/100kg PV de plus, cet effet étant contrôlé par toutes les
autres variables introduites dans l’équation. Cela signifie en pratique qu’un cheval noté
« maigre » recevait plus d’énergie qu’un jugé « normal ».
62
2. Résultats pour les trotteurs uniquement (N = 217)
Ce tableau montre les résultats obtenu pour le modèle testé uniquement sur les
trotteurs.
Tableau 28 : Résultats des régressions linéaires multiples effectuées sur l’ensemble des
trotteurs : coefficients et intervalles de confiance à 95% (en italique)
K2 = NEC
Coefficients
Nombre de
moyens
chevaux
3
1,00
72
2,5
1,13 b
85
K4 = Entraînement Coefficients
moyens
chevaux
< 50 km/sem
1,00
90
> 50 km/sem
1,38 a
127
[0,99-1,27]
1,27 b
2
Nombre de
[1,29-1,47]
51
< 6 h/sem
1,00
173
Coefficients
Nombre de
> 6 h/sem
1,52 a
44
moyens
chevaux
Hongres
1,00
43
< 50 km/h
1,00
177
Mâles, Femelles
1,12 c
64, 110
> 50 km/h
1,41 a
40
[1,13-1,31]
K3 = Sexe
[1,40-1,64]
[1,07-1,17]
a
[1,35-1,47]
: p<0,001 ; b : p<0,01 ; c : p<0,05
Chez les trotteurs, ce sont les mâles et les femelles qui recevaient plus d’énergie que
les hongres. La tendance observée sur l’échantillon total concernant l’état corporel s’est
retrouvée nettement dans cette strate puisqu’un cheval noté « maigre » recevait en moyenne
près de 30% de plus d’énergie.
Des coefficients significatifs ont été obtenus pour des classes caractérisant
l’entraînement différentes de l’échantillon total : les trotteurs recevant plus d’énergie étaient
ceux sortant plus de 6 h par semaine et ceux soumis à une vitesse moyenne de travail
supérieure à 50 km/h (environ 830 m/min), les différences d’apport énergétiques étant assez
importantes (+ 40 à + 50%).
63
3. Résultats pour les pur-sang uniquement (N = 305)
De la même façon que pour les trotteurs, d’autres classes ont été utilisées pour les
durées de sortie hebdomadaires : moins 7h et plus de 7 h. Le tableau suivant indique les
coefficients de régression obtenus pour les pur-sang seuls.
Tableau 29 : Résultats des régressions linéaires multiples effectuées sur l’ensemble des Pursang : coefficients et Intervalle de confiance à 95% (en italique)
K2 = NEC
Coefficients
Nombre de
moyens
chevaux
3
1,00
30
2,5
1,05 c
217
K4 = Entraînement Coefficients
moyens
chevaux
< 60 km/sem
1,00
230
> 60 km/sem
1,10 c
75
[0,98-1,12]
1,10 c
2
Nombre de
[1,00-1,20]
58
< 7 h/sem
1,00
234
Coefficients
Nombre de
> 7 h/sem
1,15 b
71
moyens
chevaux
Mâles, Hongres
1,00
87, 60
< 40 km/h
1,00
52
Femelles
1,13 a
158
> 40 km/h
1,29 a
253
[1,03-1,17]
K3 = Sexe
[1,04-1,26]
[1,08-1,18]
a
[1,21-1,37]
: p<0,001 ; b : p<0,01 ; c : p<0,05
Contrairement au résultat obtenu pour les trotteurs, le coefficient propre à la NEC était
assez faible chez les galopeurs : lorsque cette note diminuait d’une unité, l’apport en UFC par
100 kg PV diminuait seulement de 0,1.
Les classes reflétant l’entraînement qui sont apparues significatives diffèrent de celles
obtenues chez les trotteurs : les galopeurs recevant significativement plus d’énergie étaient
ceux effectuant plus de 60 km par semaine contre 50 pour les trotteurs et ceux allant à une
allure moyenne de travail supérieure à 40 km/h (environ 670 m/min) contre 50 pour le trot
(environ 830 m/min).
64
III.
Discussion
Cette enquête a permis de récolter des données détaillées sur les pratiques alimentaires
et l’entraînement de 60 écuries de course françaises et de 522 chevaux de 3 ans incluant deux
races, le trotteur français et le pur-sang.
Du fait de nos limites financières et temporelles, aucune visite n’a été réalisée dans les
écuries de galop du Sud-Ouest de la France et dans les écuries de trot du Sud de la France,
altérant ainsi la représentativité finale de nos données. Néanmoins, les écuries enquêtées,
choisies aléatoirement, restent situées dans différentes régions françaises ce qui rend nos
résultats plus représentatifs que ceux des études précédemment réalisées comme celles de
BEDU et al. (1991) ou de SOUTHWOOD et al. (1993a,b) concernant une seule ville voire
une seule écurie .
De plus, le fait qu’une même personne, formée au préalable dans des écuries témoins,
se soit rendue dans les écuries d’une même discipline et qu’elle ait remplie elle-même les
questionnaires auprès des entraîneurs augmente la fiabilité de nos données. Pour l’estimation
de poids vif de chaque cheval, l’enquêteur a effectué toutes les mesures afin de minimiser les
biais. Les rations de chaque écurie et leurs composants ont été soigneusement inspectés et
pesés avant leur distribution aux chevaux et n’ont pas été seulement relevées selon les dires
de l’entraîneur, ce qui peut être le cas dans d’autres études (REIWALD et RIOND, 2002 ; LE
COZ, 2006). Nous avons ainsi cherché à limiter au maximum les différents biais inhérents à
ce type d’enquête.
Un biais réside cependant au niveau des analyses statistiques effectuées à partir des
informations propres à chaque cheval car l’échantillon des chevaux a été obtenu en combinant
un échantillonnage aléatoire à deux degrés et un échantillonnage par grappes afin de limiter
les coûts de déplacement. Même si ces types d’échantillonnage sont aléatoires,
l’échantillonnage par grappes présente l’inconvénient que les composants de chaque grappe
(ici, les écuries) peuvent avoir tendance à réagir uniformément, générant alors des distorsions
statistiques (LAURENT, 2006). Les résultats relatifs aux chevaux ne constituaient pas des
répétitions des observations écuries car chaque cheval ingérait une ration spécifique et suivait
un entraînement propre au sein d’une même écurie. Il y avait ainsi une hétérogénéité au sein
de chaque grappe et également une certaine homogénéité des grappes sélectionnées, ce qui
65
améliore la précision de nos estimations et des statistiques descriptives en particulier
(GIRAUDEAU, 2004). Pour l’ensemble des variables considérées dans les analyses bivariées
faites à l’échelle de l’unité cheval et introduites dans les régressions linéaires, l’effet de la
variable « écurie » s’est révélé non significatif (p>0,05), l’effet de grappe apparaissant donc
faible. D’autres études devront être menées sur un échantillon aléatoire simple représentatif
des chevaux de course de 3 ans à l’entraînement pour pouvoir généraliser les résultats obtenus
à partir des règles de l’inférence statistique (ROYER et ZARLOWSKI, 1999)
Nous avons effectué des régressions linéaires multiples dans le but de voir s’il était
possible de relier les apports énergétiques du cheval à différents facteurs à partir des données
de terrain. Cette tentative constitue une première étape vers la modélisation du besoin
énergétique comparable à ce que l’on retrouve pour le chien :
BECheval course = BEE x K1 x K2 x K3 x K4 x Kâge x Kcroissance x K autre
Où K1 : facteur racial ; K2 : NEC ; K3 : Sexe ; K4 : entraînement ;
L’objectif ici était d’identifier de nouvelles variables explicatives dans un domaine où
les connaissances sont encore limitées. La prochaine étape consistera à tester le modèle ainsi
élaboré dans un cadre méthodologique plus rigoureux portant sur un échantillon représentatif
et où l’impact d’une variable sur la variable à expliquer pourra être totalement isolé des effets
des autres variables pouvant intervenir (ROYER et ZARLOWSKI, 1999).
Nous avons observé que les rations étaient établies en grande majorité à partir de
l’expérience personnelle de l’entraîneur (24/30 en trot et 30/30 en galop) et qu’un vétérinaire,
nutritionniste ou non, n’intervenait que dans peu de cas (3/30 en trot et 12/30 en galop). Dans
16/30 écuries de trot, plus de trois personnes différentes préparaient les repas des chevaux, ce
qui est une source d’erreur potentielle. Des solutions seraient à proposer afin de simplifier ces
pratiques comme l’utilisation de sacs individuels où les rations sont préparées à l’avance par
une même personne.
Comparativement aux études de SOUTHWOOD et al. (1993b) et de GALLAGHER et
al. (1992), l’usage des aliments composés a progressé puisque la majorité des entraîneurs
enquêtés en distribuaient à leurs chevaux (25/30 en trot et 26/30 en galop).
Concernant le fractionnement des repas de concentrés, 7/30 écuries de trot et 3/30 de
galop se contentaient de distribuer seulement deux repas par jour, ce qui est trop peu compte
tenu des spécificités digestives des chevaux (MEDINA et al., 2002, WOLTER, 1999).
66
De plus, il s’est avéré que certains entraîneurs ne considéraient pas une variation de
quantité d’un des aliments déjà distribués comme un changement. Pourtant augmenter ou
diminuer la quantité d’un constituant même sur une période courte revient, comme l’ajout ou
la suppression d’un aliment, à changer une ration puisque cela entraîne une modification
d’apport en nutriments.
Les vétérinaires, en particulier ceux qui sont spécialisés en nutrition équine, ont donc
un rôle important à faire valoir auprès des entraîneurs pour les aider à améliorer leurs
pratiques actuelles.
Au cours des visites, certains entraîneurs ne savaient pas combien de kg de fourrages
secs ils distribuaient réellement à leurs chevaux et ils ont été étonnés lorsque nous avons
procédé à la pesée de ces rations fourragères. Le foin de Crau, jusqu'à 50% plus cher que les
autres foins de pays (Source : Comité du foin de Crau), était très largement utilisé dans les
écuries de galop (24/30), celles de trot distribuant majoritairement du foin de pré (28/30).
Cependant, d’après les résultats des analyses que nous avons réalisées sur les fourrages
prélevés, il semble indispensable de vérifier la provenance du foin de Crau livré. Ce dernier
est repérable par une ficelle rouge et blanche et un document d’accompagnement fourni à la
livraison. De plus, la qualité du fourrage ne pouvant être déduite de sa seule observation, il
paraît approprié de promouvoir ce type d’analyse de manière à ajuster le reste de la ration.
De plus, une partie des chevaux (93/217 trotteurs et 62/305 galopeurs) recevaient des
rations présentant un rapport Fourrages/Concentrés inférieur à 1, ce qui est déconseillé car
cela peut entraîner des troubles digestifs comme des coliques ou des ulcères gastro-intestinaux
(NRC, 2007). Il faut néanmoins prendre ce résultat avec précautions pour certains trotteurs car
65/93 avaient accès à un paddock herbé et l’herbe consommée n’a pas été intégrée aux
calculs. Nous avons donc au final 28 trotteurs et 62 galopeurs qui recevaient des rations avec
des ratios inférieurs à 1. Une intervention vétérinaire serait à recommander pour corriger ces
pratiques alimentaires à risque.
Concernant les céréales, l’avoine a gardé une place prépondérante dans les écuries de
course puisque 56/60 la distribuaient. Le traitement variait selon les céréales. Parmi les
procédés utilisés (aplatissage, concassage, floconnage), seul le floconnage revient à cuire le
grain. Pour l’avoine, l’aplatissage présente un intérêt dépendant des quantités distribuées car
67
sa digestibilité est déjà très bonne quand elle est donnée sous forme de grains entiers
(MEYER et al., 1993). Par contre, une des écuries de trot que nous avons visitées distribuait
du maïs en grains entiers, or la digestibilité de l’amidon de maïs en grains entiers est faible
(JULLIAND et al., 2006). Des améliorations seraient donc à apporter quant à la forme de
distribution de certaines céréales.
Nous avons identifié une relation entre l’incidence de diverses manifestations
pathologiques et de certains types de ration. Ce constat est à prendre avec précautions en
raison du caractère subjectif de la morbidité uniquement demandée à l’entraîneur. Cependant,
les résultats obtenus permettent d’affirmer qu’une autre enquête destinée à étudier
précisément ces manifestations pathologiques en fonction de l’alimentation serait très
pertinente.
Une étude portant sur l’alimentation des chevaux de course en période d’élevage
pourrait également être intéressante car d’après les entraîneurs, les tares osseuses que
présentent certains de leurs chevaux étaient déjà présentes à leur arrivée à l’écurie.
Nous avons noté qu’une pierre à sel n’était pas systématiquement disponible or le
cheval a un appétit spécifique pour le sel et il en perd beaucoup par la sueur (JANSSON,
1996). La consommation d’un aliment composé ne peut suffire à couvrir ces pertes et installer
une pierre à sel en libre-service est une solution facile à mettre en œuvre et qui n’empêche pas
l’apport de sel nature dans la ration.
Certaines écuries de galop ont déclaré distribuer régulièrement deux CMV à leurs
chevaux (7/30 écuries) et 2/30 entraîneurs de trot ont dit ajouter des cures épisodiques
d’autres compléments à leur CMV habituel. Ces données suggèrent un risque de surdosage et
de déséquilibre minéral et vitaminé qu’il serait pertinent de contrôler.
Les apports nutritionnels quotidiens estimés dans cette enquête se sont révélés
supérieurs en énergie, en MADc et légèrement supérieurs en MS aux recommandations de
l’INRA (MARTIN-ROSSET, 1990) fournies pour des chevaux de 500 kg soumis à un travail
intense.
Les trotteurs et les galopeurs inclus dans notre enquête ingéraient en moyenne
respectivement 2,5 ± 0,6 kg MSI/100 kg PV et 2,8 ± 0,3 kg MSI/100 kg PV par jour soit 14 ±
68
24% et 27 ± 11% de plus que les données de l’INRA. Concernant l’énergie, les chevaux
recevaient en moyenne quotidiennement 2,06 ± 0,41 UFC/100 kg PV dans les écuries de trot
et 1,99 ± 0,26 UFC/100 kg PV dans les écuries de galop, valeurs respectivement supérieures
de 49 ± 16% et de 43 ± 15% à celles de l’INRA. Pour les apports en protéines, les
recommandations de l’INRA étaient largement dépassées puisque les trotteurs ingéraient 183
± 64 g MADc/100 kg PV/j soit 87 ± 35% de plus et les galopeurs, 154 ± 28 g MADc/100 kg
PV/j soit 57 ± 18% de plus.
La comparaison de ces résultats avec les besoins spécifiques à un cheval de 3 ans à
l’entraînement extrapolés à partir des recommandations de l’INRA a montré que les apports
en MS appartenaient à la fourchette calculée (2,2 à 2,9 kg MS/100 kg/PV). Les apports en
énergie sont mieux approchés même s’ils sont apparus supérieurs de 9 ± 19% pour les
trotteurs et de 4 ± 15% pour les galopeurs. Par contre, les apports en protéines sont restés
supérieurs à ceux extrapolés de 74 ± 35% pour le trot et de 47 ± 20% pour le galop. Cette
extrapolation a donc donné une approximation assez bonne de ce que nous avons trouvé en
pratique pour la MS et l’énergie.
En comparant nos résultats aux recommandations du NRC (2007) données pour un
cheval de course à l’exercice (« very heavy exercise »), nous avons constaté que les apports
en MS sont dans l’intervalle recommandé, pour les deux races (2 à 3 kg MS/100 kg/PV). Par
contre, les chevaux inclus dans cette étude recevaient des quantités d’énergie légèrement
inférieures aux recommandations du NRC converties en UFC. Cependant, la conversion de
l’énergie digestible en énergie nette passant par un calcul assez simplifié, la précision des
résultats est à modérer. Les recommandations de ce système sont néanmoins apparues plus
proches des pratiques rencontrées dans cette étude que celles du système INRA, bien que le
NRC ne considère plus de besoins spécifiques à la croissance pour un cheval âgé de 3 ans.
Concernant les protéines, nous n’avons pas pu effectuer de comparaison avec ce système du
fait de l’unité choisie (MADc).
Une consommation excessive en protéines peut ralentir la performance, en raison de la
déshydratation précoce et de l’augmentation des rythmes cardiaque et respiratoire qu’elle
engendre pendant l’effort (GLADE, 1983). Cependant, même si les teneurs en MADc des
rations que nous avons relevées étaient supérieures aux recommandations de l’INRA, elles ne
69
dépassaient pas le seuil de 12% de protéines brutes soient 100 g MADc par kg de MS
(LEWIS, 1996).
Concernant l’énergie, un apport excédentaire par rapport aux besoins donne lieu à un
excès de poids. Or, les chevaux observés avaient une NEC assez basse, ce qui signifie que
cette énergie supplémentaire était soit réellement dépensée du fait du niveau d’entraînement
demandé, soit mal utilisée car mal digérée. Les résultats que nous avons obtenus concernant la
présence de grains dans les crottins étaient relativement faibles car 83% des écuries de trot et
86% des écuries de galop retiraient très régulièrement les crottins des boxes. D’autres
enquêtes devront porter sur ce sujet afin de vérifier le devenir de cet excédent énergétique
théorique.
Nous avons collecté de nombreuses informations sur les compositions des
entraînements propres aux écuries de trot et de galop. Plus de la moitié des galopeurs
parcouraient entre 50 et 60 km par semaine tandis que les trotteurs en faisaient le plus souvent
moins de 50. Il est intéressant de souligner que le pas occupait une grande partie des sorties
puisqu’il constituait plus de 80% du temps d’exercice des galopeurs mais seulement 53% de
celui des trotteurs.
La vitesse moyenne correspondant à l’allure de travail était comprise entre 40 et 50
km/h (environ 660 m/mn à 830 m/mn) pour la majorité des chevaux, cette moyenne
apparaissant inférieure chez les trotteurs d’environ 5 km/h (85 m/mn) à celles des galopeurs.
Nous avons ainsi constaté que les vitesses de travail de cette catégorie de chevaux étaient bien
supérieures à celles retenues par l’INRA qui sont de 300 à 500 m/mn pour le galop dit
« normal » (MARTIN-ROSSET, 1990) et de 600 m/mn pour celui dit « rapide » (MARTINROSSET et VERMOREL, 2002) définies à partir des consommations maximales d’oxygène
des chevaux. Les recommandations nutritionnelles de l’INRA correspondant au besoin lié au
travail intense ne paraissent donc pas adaptées aux chevaux de course puisque le modèle que
nous avons proposé à partir des observations de cette enquête a montré une différence
d’apport énergétique significative selon que la vitesse moyenne de l’allure de travail était
inférieure ou supérieure à 40 km/h (660 m/mn) pour les galopeurs et 50 km/h (830 m/mn)
pour les trotteurs.
Grâce à nos données, nous avons en effet pu relier les apports énergétiques à quatre
des facteurs qui nous intéressaient : la race, le sexe, la NEC et l’entraînement.
70
L’ensemble des coefficients que nous avons obtenus a été tiré des données empiriques
que nous avons récoltées et correspondent à des chevaux de course âgés de 3 ans, à
l’entraînement et sains. Le modèle est donc spécifique à cette population. Nous avons choisi
d’utiliser les apports énergétiques rapportés à 100 kg de PV car notre échantillon était
homogène (même âge, même race) et les chevaux présentaient des poids vifs similaires (460 ±
45 kg pour les trotteurs et 464 ± 31 kg pour les pur-sang, différence non significative p>0,05).
D’autres facteurs restent encore à introduire dans ce modèle comme la croissance ou
l’âge mais aussi les effets de l’environnement ou des conditions climatiques comme la
température extérieure qui influent également sur le besoin énergétique (POTTER, 2002a). De
plus, ces coefficients ont traduit ce que nous avons relevé au sein des écuries de course
françaises inclues dans l’enquête, cela ne signifie pas que ces pratiques étaient les plus
adaptées.
Du fait des disparités existant entre les populations de trotteurs et de galopeurs, les
coefficients pour l’entraînement, le sexe ou la NEC issus des modèles par race se sont révélés
plus pertinents que ceux obtenus pour l’échantillon total, qui correspondaient en fait à des
moyennes des deux disciplines. Ces premiers résultats sont très encourageants même si l’effet
du tempérament n’a pu être mis en évidence.
L’ensemble des résultats concernant les apports nutritionnels reçus par les chevaux
ainsi que les vitesses auxquelles ils travaillaient toutes les semaines indiquent que de
nouvelles recommandations, plus adaptées à des chevaux athlètes devraient être proposées.
Cette première modélisation a mis en évidence l’impact de certains paramètres sur les apports
énergétiques et suggère en particulier la nécessité de différencier plusieurs niveaux de travail
intensif pour chaque race de chevaux de course du fait des variations d’entraînement relevées.
71
72
CONCLUSION
L’alimentation est une des préoccupations importantes des entraîneurs de chevaux de
course puisqu’elle représente à la fois un coût financier élevé et une source d’erreur
potentielle risquant d’être à l’origine de mauvaises performances. L’enquête que nous avons
menée à la demande de l’AVEF sur l’alimentation et l’entraînement des chevaux de course est
la première du genre en France et une des plus complètes à ce jour. Ce travail nous a permis
de récolter grâce à un questionnaire rempli directement auprès des entraîneurs, des données
fiables sur les pratiques alimentaires de 30 écuries de trot et 30 de galop situées dans
différentes régions françaises et choisies aléatoirement. Des informations sur les apports
nutritionnels et sur l’entraînement de 217 trotteurs français et de 305 pur-sang, tous à
l’entraînement et âgés de 3 ans, ont été collectées. Cette enquête a été très bien accueillie par
les entraîneurs de chevaux de course qui ont accepté d’y participer et a permis de répondre au
manque d’informations issues du terrain.
Nous avons ainsi constaté que les pratiques alimentaires des écuries ont beaucoup
évolué vers l’aliment composé, tout en conservant des céréales avec une nette prédominance
de l’avoine. Nous avons cependant rencontré une certaine diversité dans ces pratiques puisque
nous avons pu identifier cinq grands types de rations distribuées. De nombreuses différences
de pratiques alimentaires et d’entraînement ont été observées entre les écuries de trot et de
galop. Dans ces dernières, les données sont apparues globalement plus homogènes que pour
les trotteurs. Cette étude a mis en évidence l’existence de pratiques alimentaires à risque
comme des rations globales présentant un ratio Fourrages/Concentrés inférieur à 1, des
apports en sel souvent insuffisants ou la distribution régulière de plusieurs compléments
minéraux et vitaminiques pouvant générer des excès ou des déséquilibres. Des améliorations
seraient à apporter au niveau du fractionnement des repas, du nombre de personnes différentes
les préparant et du traitement choisi pour certaines céréales. D’après nos analyses, la
composition du foin dit de Crau, très utilisé dans les écuries de galop, semble également
devoir être mieux contrôlée.
Que ce soit chez les trotteurs ou chez les galopeurs, les apports nutritionnels que nous
avons constatés, en particulier énergétiques, sont apparus en moyenne supérieurs aux
recommandations de l’INRA (1990), alors que l’état corporel de ces chevaux est plutôt
73
infranormal. Par contre, nos résultats sont proches des recommandations du NRC (2007)
données pour un cheval adulte soumis à un travail intense et de l’extrapolation que nous
avons réalisée en additionnant les besoins liés à la croissance et ceux liés à l’exercice donnés
par l’INRA.
La quantité d’informations que nous avons collectées nous a permis de relier pour la
première fois chez le cheval, les apports énergétiques à certains facteurs comme leur race, leur
sexe, leur NEC ou la composition de leur entraînement en utilisant des modèles de régression
linéaire multiple. Cette modélisation des apports énergétiques du cheval de course montre
qu’une seule et unique catégorie de travail intense comme celle retenue par l’INRA ne reflète
pas la réalité du terrain et ne traduit pas les différents niveaux d’entraînement pouvant être
imposés à ces chevaux athlètes. Ces résultats s’inscrivent comme une première étape et
demandent néanmoins à être corroborés et affinés grâce à de nouvelles données.
Cette enquête ouvre ainsi de nombreuses voies de recherche prometteuses pour
l’avenir de la nutrition équine. Nos résultats ont montré qu’une étude portant sur les relations
entre la prévalence de certaines pathologies et l’alimentation serait très pertinente. De
nouvelles enquêtes pourraient permettre de mettre en évidence l’impact d’autres facteurs tels
que la croissance ou l’âge sur les apports énergétiques. Des études basées sur le même
principe de mise en relation des apports nutritionnels et de différents paramètres pourraient
également être conduites auprès des autres types de chevaux de sport comme les chevaux
d’endurance ou de saut d’obstacles de haut niveau. Des travaux pourront également porter sur
des catégories d’âge de chevaux de course différentes et sur les modifications de
l’alimentation les jours de course.
74
BIBLIOGRAPHIE
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77
78
ANNEXE I : Courrier envoyé aux entraîneurs avant l’enquête
Alfort, le 19 avril 2006
Madame, Monsieur,
Une étude sur les pratiques alimentaires chez les chevaux de course à
l’entraînement va être menée sous l’impulsion de l’Association des Vétérinaires
Equins Français (AVEF). De nombreux organismes nous offrent leur soutien pour
ce projet, en particulier France Galop, la SECF, l’Association des entraîneurs de
chevaux de galop et le Syndicat des entraîneurs de trot.
Cette étude s’inscrit dans une enquête plus large sur l’alimentation du cheval de
sport de haut niveau. Aucune enquête n’a été réalisée dans ce domaine en France
alors que les pratiques alimentaires ont beaucoup évolué notamment avec
l’utilisation massive des aliments composés. L’objectif est donc d’une part de faire
le point sur ces pratiques en France.
Un deuxième objectif, plus scientifique, de cette enquête est de déterminer le
besoin énergétique spécifique du cheval de sport de haut niveau, donnée
scientifique actuellement inconnue.
Deux enquêteurs vont se rendre chez des entraîneurs de trot et de galop (plat)
répartis dans toute la France – choix par tirage au sort pour permettre un étude
statistique valable – pendant les mois de mai, de juin et de juillet 2006 afin de réunir
des informations sur l’alimentation des chevaux de 3 ans à l’entraînement. Nous
avons choisi cette catégorie car il s’agit d’une population homogène et dont
l’entraînement est le plus cadré (vitesse, durée et type d’effort).
Un compte-rendu écrit des résultats sera transmis aux entraîneurs participants à
l’enquête ainsi qu’aux associations et institutions impliquées. Cette enquête fera
l’objet de publications scientifiques et nous permettra d’améliorer le suivi des
chevaux de haut niveau.
Nous tenons à préciser que toutes les informations récoltées sur le terrain, auprès
des entraîneurs, et la participation même d’une écurie à l’étude, sont strictement
anonymes et confidentielles. Pour garantir cet anonymat et cette confidentialité, audelà de notre engagement personnel, les enquêteurs qui visitent les écuries notent
des informations avec un numéro pour l’écurie et les chevaux, et seuls ces numéros
sont ensuite entrés dans l’ordinateur.
Nous avons le plaisir de vous informer que vous faites partie des entraîneurs tirés
au sort pour participer à cette étude. Nos enquêteurs prendront contact avec vous
par téléphone pour vous donnez davantage de précisions et pour connaître votre
réponse.
En espérant que vous accepterez de prendre part à ce projet innovant, nous vous
prions d’agréer, Madame, Monsieur, nos sincères salutations, et nos remerciements
anticipés.
Professeur Géraldine BLANCHARD, ENV Alfort
Professeur Véronique JULLIAND, ENESAD Dijon,
Lolita SOMMAIRE (en thèse vétérinaire), enquêteur
Juliette MOS (en mémoire de fin d’études d’ingénieur), enquêteur
79
ANNEXE II : Questionnaire et Tableaux d’enquête
80
81
82
83
84
85
86
ANNEXE III : Courrier de suivi envoyé aux entraîneurs après l’enquête
Ecurie N° X
Alfort, le 22 janvier 2007
Madame, Monsieur,
Nous vous souhaitons tout d’abord une très bonne année 2007 et nous espérons que cette
nouvelle saison sera remplie de belles performances.
Suite à l’enquête portant sur l’alimentation du cheval de course à laquelle vous avez
participé entre les mois de mai et de juillet 2006, nous vous transmettons des résultats
concernant votre écurie ainsi que les moyennes obtenues pour l’ensemble des écuries de
galopeurs / trotteurs où nous nous sommes rendues. Ces résultats ont été estimés à partir des
réponses des entraîneurs aux questions des enquêteurs et des pesées des aliments distribués.
Les données étant traitées anonymement, votre écurie s’est vue attribuée un numéro : le X.
ƒ Alimentation : Moyennes pour un cheval-type
Pour un
Quantité de Quantité de Concentrés C (kg) Rapport
cheval :
fourrages F
F/C
Total
Avoine Aliment
(kg)
Composé
Votre Ecurie
Moyenne
Générale
UFC*
/ jour
UFC* / 100
kg de poids
vif
* UFC : Unité Fourragère Cheval, correspond aux apports énergétiques
ƒ Analyse de foin
Votre
% Matière
Ecurie
sèche (MS)
Foin de
…
% Cellulose
brute (/MS)
Teneur Protéines
Matières
(%)
Minérales (%)
NDF*
(%)
* NDF : Neutral Detergent Fiber, correspond aux glucides pariétaux
ƒ Entraînement : temps cumulés pour une semaine-type d’entraînement
En minute
Pas
Trot
Galop chasse
Canter
Travail de vitesse
Votre Ecurie
Moyenne générale
Grâce à votre participation ainsi qu’à celles des autres entraîneurs, nous avons pu collecter
une grande quantité de précieuses données sur un domaine encore peu exploré. Nous sommes
actuellement en train d’analyser les relations existant entre les dépenses et les apports
énergétiques à partir des études descriptives des entraînements et de l’alimentation.
En vous remerciant de nouveau pour votre aimable collaboration, nous vous prions
d’agréer, Madame, Monsieur, nos sincères salutations.
Professeur Géraldine BLANCHARD, ENV Alfort
Professeur Véronique JULLIAND, ENESAD Dijon,
Lolita SOMMAIRE (en thèse vétérinaire), enquêteur
Juliette MOS (en mémoire de fin d’études d’ingénieur), enquêteur
87
ANNEXE IV : Répartition géographique des enquêtes
Pour chaque région, une fourchette indique le nombre de chevaux à l’entraînement (tous
âges).
Répartition géographique des écuries de galop interrogées
Chantilly + Maisons-Laffitte
<100
600700
3 000 – 3 500
<100
8
800900
<500
8
1 500 1 600
Ecurie visitée
600 700
8 8 Ecuries visitées
1 800 1 900
600
<200
Répartition géographique des écuries de trot interrogées
Plus de 5000
500-
1000-2000
1000 5001000
1000-2000
Ecurie visitée
1000-2000
1000-2000
500-1000
88
ANNEXE V : Tableaux SPSS de régressions multiples et analyses des
résidus
ƒ Echantillon total
Modèle
1
(constante)
Ration2
Ration3
Ration4
Ration5
2
(constante)
Ration2
Ration3
Ration4
Ration5
stressTstress
maleshongres
kmsplus50
plus5
vitesse40à50
race
vitesseplus50
3
(constante)
Ration2
Ration3
Ration4
Ration5
stressTstress
Maleshongres
kmsplus50
plus5
vitesse40à50
race
vitesseplus50
NEC
a Variable dépendante : UFC100kgPV
Coefficients non
standardisés
B
1,988
,048
,112
,123
-,454
1,858
,059
,095
,076
-,461
,020
-,121
,125
,131
,078
-,049
,149
2,313
,066
,087
,077
-,429
,017
-,108
,122
,127
,080
-,151
,149
-,177
Erreur
standard
,020
,035
,045
,053
,148
,066
,039
,046
,059
,146
,034
,028
,037
,041
,036
,040
,042
,146
,038
,045
,058
,145
,034
,027
,037
,041
,035
,043
,042
,047
89
Coefficients
standardisés
t
Signification
Bêta
,064
,111
,103
-,133
,077
,094
,064
-,135
,033
-,182
,178
,196
,117
-,072
,237
,086
,086
,064
-,126
,029
-,163
,175
,190
,120
-,159
,236
-,170
100,939
1,402
2,473
2,317
-3,075
28,176
1,515
2,081
1,302
-3,159
,583
-4,395
3,330
3,190
2,193
-1,205
4,468
15,818
1,713
1,940
1,317
-2,968
,516
-3,942
3,300
3,123
2,262
-2,473
4,504
-3,479
,000
,162
,014
,021
,002
,000
,130
,038
,194
,002
,560
,000
,001
,002
,029
,229
,000
,000
,087
,053
,188
,003
,607
,000
,001
,002
,024
,014
,000
,001
ƒ
Analyse Résidus Echantillon total (vérification normalité)
Histogramme
Diagramme gaussien P-P de régression de Résidu standardisé
Variable dépendante : UFC100kgPV
Variable dépendante : UFC100kgPV
1,0
Probabilité observée théorique
100
60
40
20
0
-4
-2
0
2
4
6
Moyenne =4,13E-15
Ecart type =0,989
N =522
0,8
0,6
0,4
0,2
0,0
0,0
0,2
0,4
0,6
0,8
Probabilité cumulée observée
Régression Résidu standardisé
Nuage de points
Variable dépendante : UFC100kgPV
Régression Résidu standardisé
Effectif
80
4
2
0
-2
-6
-4
-2
0
2
Régression Prévision standardisée
90
4
6
1,0
ƒ
Trotteurs
Coefficients non
standardisés
Modèle
B
1,988
,048
,112
,123
-,454
1,841
,432
,464
,484
,243
,010
-,417
-,386
-,515
-,092
2,651
,389
,381
,440
,190
,013
-,410
-,385
-,520
-,119
-,273
Coefficients
standardisés
t
Erreur
standard
,020
,035
,045
,053
,148
,190
,154
,166
,168
,161
,057
,034
,041
,066
,028
,295
,150
,163
,164
,157
,057
,032
,049
,064
,027
,077
Bêta
(constante)
Ration2
,064
Ration3
,111
Ration4
,103
Ration5
-,133
2
(constante)
Ration3
,521
Ration2
,366
Ration4
,451
Ration5
,248
stressTstress
,012
vitmoins50
-,299
kmsmoins50
-,468
moins6
,502
hongres
-,090
3
(constante)
Ration3
,470
Ration2
,300
Ration4
,410
Ration5
,194
stressTstress
,016
vitmoins50
-,294
kmsmoins50
-,467
moins6
,508
hongres
-,116
NEC
-,193
a Variable dépendante : UFC100kgPV
b Sélection exclusive des observations pour lesquelles race = ,00 (Trotteurs)
1
Diagramme gaussien P-P de Résidu standardisé pour observations
sélectionnées
Signification
100,939
1,402
2,473
2,317
-3,075
9,693
2,808
2,796
2,881
1,509
,180
-4,970
-6,374
7,849
-1,586
8,987
2,590
2,336
2,680
1,205
,231
-5,021
-6,520
8,144
-2,077
-3,526
Histogramme des observations sélectionnées
Variable dépendante : UFC100kgPV
Variable dépendante : UFC100kgPV
40
0,8
30
0,6
Effectif
Probabilité observée théorique
1,0
0,4
20
10
0,2
0,0
0
0,0
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
-3
-2
-1
0
1
2
Régression Résidu standardisé
Probabilité cumulée observée
91
3
4
Moyenne =-2,62E-15
Ecart type =0,977
N =217
,000
,162
,014
,021
,002
,000
,005
,006
,004
,133
,857
,000
,000
,000
,114
,000
,010
,020
,008
,230
,817
,000
,000
,000
,039
,001
Nuage de points
Variable dépendante : UFC100kgPV
Régression Résidu standardisé
4
3
2
1
0
-1
-2
-3
-4
-2
0
2
4
Régression Prévision standardisée
ƒ
Modèle
Galopeurs
Coefficients non
standardisés
Erreur
standard
,041
,059
,122
,045
,064
,056
,108
,047
,034
,026
,057
,042
,049
,119
,056
,107
,047
,034
,026
,057
,041
,049
,035
Bêta
(constante)
Ration2
-,124
Ration4
-,133
Ration1
-,029
2
(constante)
Ration2
-,305
Ration4
-,083
Ration1
-,329
stressTstress
,033
maleshongres
-,274
plus7
,194
vitplus40
,417
kmsplus60
-,040
3
(constante)
Ration2
-,298
Ration4
-,093
Ration1
-,328
stressTstress
,029
maleshongres
-,250
plus7
,211
vitplus40
,418
kmsplus60
-,016
NEC
-,112
a Variable dépendante : UFC100kgPV
b Sélection exclusive des observations pour lesquelles race = 1,00 (Galopeurs)
1
B
2,020
-,099
-,270
-,017
1,995
-,243
-,169
-,193
,020
-,141
,138
,285
,024
2,214
-,238
-,189
-,193
,017
-,129
,151
,286
,010
-,098
Coefficients
standardisés
92
t
Signification
48,724
-1,664
-2,221
-,377
31,329
-4,343
-1,568
-4,119
,583
-5,449
2,429
6,858
-,497
18,582
-4,267
-1,757
-4,128
,516
-4,893
2,653
6,917
-,198
-2,169
,000
,097
,027
,706
,000
,000
,118
,000
,560
,000
,016
,000
,020
,000
,000
,080
,000
,607
,000
,008
,000
,043
,031
Histogramme des observations sélectionnées
Diagramme gaussien P-P de régression de Résidu standardisé
Variable dépendante : UFC100kgPV
Variable dépendante : UFC100kgPV
70
60
0,8
Effectif
50
0,6
40
30
0,4
20
0,2
10
0,0
0,0
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
0
-4
Probabilité cumulée observée
-2
0
2
4
Régression Résidu standardisé
Nuage de points
Variable dépendante : UFC100kgPV
Régression Résidu standardisé
Probabilité observée théorique
1,0
4
2
0
-2
-4
-2
0
Régression Prévision standardisée
93
2
Moyenne =2,49E-15
Ecart type =0,977
N =305
PRATIQUES ALIMENTAIRES ET ENTRAINEMENT DU
CHEVAL DE COURSE DE 3 ANS : ENQUETE DANS 60
ECURIES EN FRANCE
Etude des apports azotés et énergétiques
NOM : SOMMAIRE Lolita
Résumé : A la demande de l’AVEF, une enquête randomisée a été menée en France pour
décrire les pratiques alimentaires et d’entraînement, et les apports nutritionnels dans 30
écuries de course de trot et 30 de galop. Des données ont été récoltées sur 217 trotteurs
français et 305 pur-sang à l’entraînement et âgés de 3 ans.
Des aliments composés sont donnés dans 83% et 86% des écuries de trot et de galop
respectivement. L’avoine garde une place prépondérante, 93% des entraîneurs en distribuant.
Le foin de Crau est le principal fourrage en galop (80%) et le foin de pré le plus utilisé en trot
(93%).
Des situations à risque ont été identifiées comme des rations ayant un ratio
Fourrage/Concentré inférieur à 1, l’absence d’apport en sel et la distribution simultanée de
plusieurs compléments minéro-vitaminés.
Une modélisation des apports énergétiques basée sur la régression linéaire a mis en
évidence l’impact des variables race, sexe, note d’état corporel et entraînement (vitesse,
distance et durée).
Mots clés : ALIMENTATION, PRATIQUES ALIMENTAIRES, AZOTE, ENERGIE,
ENTRAINEMENT, ENQUETE, PUR-SANG, TROTTEUR, CHEVAL, CHEVAL DE
COURSE.
Jury :
Président : Pr.
Co-Directeurs : Dr. BLANCHARD, Pr. PARAGON
Assesseur : Pr. BENET
Adresse de l’auteur : 92160 ANTONY
94
FEEDING PRACTICES AND TRAINING OF THE 3-YEARS-OLD
RACEHORSE : A FIELD SURVEY IN 60 STABLES IN FRANCE
Study of protein and energy intake
NAME : SOMMAIRE Lolita
Summary : A randomized field survey requested by the French Equine Veterinary
Association, was conducted in France in order to describe feeding and training practices, and
nutritional intakes in 30 French Trotter and 30 Thoroughbred racing stables. Data were
collected for 217 trotters and 305 thoroughbreds, under training, of 3 yrs of age.
Mix-feeds were distributed in 83% and 86% of the Trotter and Thoroughbred stables
respectively. Oat kept a prominent place as fed by 93% of trainers. The most common hays
were Crau’s hay (80% of Thoroughbred stables) and meadow’s hay (93% of Trotter stables).
Dangerous features like rations with a hay:concentrate ratio below 1, no salt
supplementation and distribution of several multivitamin and mineral supplements were
identified
A linear regression model of the energy intake is proposed from our data, displaying
the effect of breed, sex, body condition score and training parameters (speed, duration,
distance).
Keywords : NUTRITION, FEEDING PRACTICES, PROTEIN, ENERGY, TRAINING,
SURVEY, THOROUGHBRED, STANDARDBRED, FRENCH TROTTER, RACEHORSE.
Jury :
President : Pr.
Director : Dr. BLANCHARD, Pr. PARAGON
Assessor : Pr. BENET
Author’s address :
92160 ANTONY
95
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