Présidence du Conseil d’Etat Information Le chef de l’information de l’Etat du Valais Präsidium des Staatsrates Information Der Informationschef des Staates Wallis Communiqué pour les médias 1er décembre 2010 Etat des lieux de l’encéphalite à tiques dans le canton Présence de tiques infectées attestée en Haut-Valais (IVS).- Les tiques peuvent transmettre de nombreux agents pathogènes et sont à l’origine de deux maladies : la borréliose de Lyme et l’encéphalite à tiques (MEVE). Une étude fédérale réalisée en 2009 relevait la présence de tiques infectées par le virus de la MEVE en Valais. Afin de vérifier la persistance de ces foyers, une enquête complémentaire a été réalisée en 2010 par l’Institut central des hôpitaux valaisans (ICHV), sur demande du médecin cantonal. Les résultats confirment la persistance du virus MEVE dans les régions de Mutt (Rarogne) et de Finges. La meilleure prévention est de se protéger contre les piqûres de tiques et/ou de se vacciner. Par conséquent, la surveillance se poursuivra l’année prochaine avec des récoltes de tiques plus importantes dans le Haut-Valais. Parmi les quelques 800 espèces de tiques connues dans le monde, Ixodes ricinus est la plus représentée dans notre pays. Cet acarien passe une petite partie de son cycle de vie ancré sur la peau de mammifères, d’oiseaux, de reptiles ou de l’homme en se nourrissant de son sang. La tique affectionne particulièrement les zones humides et se retrouve dans les sous-bois, dans les herbes et les buissons bordant les lacs et les rivières jusqu’à environ 1500 mètres d’altitude. Elle est active dès que la température dépasse les 7 degrés. Le risque de piqûre de tique est ainsi très faible en hiver et bien plus important au printemps, en été et en automne. Deux maladies : la borréliose de Lyme et l’encéphalite à tiques (MEVE) Les tiques transmettent à leurs hôtes de nombreux agents pathogènes. La bactérie la plus fréquente en Suisse et en Valais est celle responsable de la borréliose de Lyme. Cette maladie se manifeste par une rougeur au niveau de la piqûre et/ou d’éventuels symptômes de type grippal. La maladie guérit en général spontanément en quelques jours ou semaines et peut être traitée par des antibiotiques. Lorsqu’elle n’est pas traitée, la bactérie peut migrer dans le sang et provoquer des troubles neurologiques, des arthrites sévères et des destructions cutanées. Si ces lésions ne sont pas diagnostiquées à temps, elles peuvent entraîner des problèmes chroniques. En Valais, 25 à 30% des tiques sont infectées par la bactérie Borrelia burgdorferi, moins dans la région de MartignyEntremont (10-15%), un peu plus dans la région de Monthey-Collombey (30-50%). La deuxième maladie la plus marquante est la méningo-encéphalite verno-estivale (MEVE), communément appelée encéphalite à tiques. Cette infection ne présente aucun symptôme dans deux tiers des cas. Lorsqu’elle est apparente, elle évolue en deux phases. Les symptômes de la première phase sont de la fièvre, de la fatigue, des maux de têtes et des douleurs musculaires. La maladie est surmontée par la plupart des patients qui sont immunisés contre le virus. La deuxième phase, qui touche le système nerveux central, se manifeste chez 5 à 15% des personnes. Les symptômes sont de violents maux de tête, troubles de la concentration, difficultés d’élocution, de déplacement. Ils peuvent persister des semaines voire des mois. On ne peut pas traiter les causes de la maladie mais atténuer ses symptômes. Toutefois, un vaccin existe et protège contre une infection lourde durant 10 ans. Palais du Gouvernement, case postale, 1951 Sion / Regierungsgebäude, Postfach, 1951 Sitten 027 606 20 90 Fax 027 606 20 94 Mobile 079 301 86 42 Courriel: [email protected] Deux foyers de tiques infectées par le virus de la MEVE en Valais Pour la première fois en Valais, deux foyers de tiques porteuses du virus de la MEVE ont été détectés en 2009. Dans le cadre d’une vaste étude sur les populations de tiques commandée par l’Office fédéral de la protection de la population, le laboratoire de l’armée (Labor Spiez) a mis à jour des foyers de tiques infectées par le virus de la MEVE dans deux des cinq régions investiguées en Valais. Il s’agit des régions de Finges-Salgesch et de Mutt (Rarogne). Dans les trois autres régions analysées (Collombey, Gueuroz / Vernayaz, Mont d’Orge / Sion), aucune tique infectée par le virus de la MEVE n’a été trouvée. Un foyer de virus MEVE est d’environ 100 m2 et peut contenir jusqu’à 10% de tiques infectées. Ces foyers se déplacent d’une année à l’autre et peuvent s’éteindre naturellement. Avant de déclarer le Valais comme zone d’endémie (zone où le virus est présent), il était nécessaire de vérifier la persistance de ces foyers en 2010. L’Institut central des hôpitaux valaisans (ICHV) a ainsi été mandaté par le médecin cantonal afin d’étendre la recherche en Valais. Plus de 6’000 tiques ont été récoltées dans une vingtaine de forêts. La persistance du virus a été confirmée dans les deux régions infectées en 2009. La région de Mutt (Rarogne) présentait une forte densité de tiques : sur les 1500 tiques récoltées, 10 « pools » ont été testés positifs. Comme l’année passée, dans la région de Finges, le nombre de tiques récoltées était nettement plus faible : sur 449 tiques récoltées, 1 seul « pool » était positif. Dans toutes les autres régions investiguées, aucune tique infectée par le virus de la MEVE n’a été trouvée. Toutefois, la présence du virus n’est pas totalement exclue dans ces régions, car il ne s’agit que d’un échantillonnage cantonal. La surveillance va se poursuivre en 2011 avec des récoltes de tiques plus importantes dans le Haut-Valais. Recommandations A l’heure actuelle, il n’existe aucun médicament capable de traiter l’encéphalite à tiques. Il s’agit donc de se protéger contre les piqûres de tiques et/ ou de se vacciner. Voici quelques mesures de prévention d’ordre général : Privilégier des habits à manches longues se fermant bien en promenade ; Eviter de se frotter aux buissons qui bordent les sentiers ; Appliquer correctement des produits répulsifs contre les tiques afin d’avoir une protection efficace ; ils peuvent être utilisés à même la peau ou sur les habits ; Au retour de promenade, examiner soigneusement les habits et le corps : les tiques apprécient tout particulièrement les endroits chauds, humides et à la peau fine tels que le creux du genou, la partie intérieure des cuisses, l’aine, la gorge, la nuque et les aisselles, ou le cuir chevelu des enfants. Si une tique est découverte, il faut l’enlever le plus rapidement possible avec une pincette aussi près que possible de la peau, tirer progressivement, puis désinfecter l’endroit concerné. La vaccination contre ce virus est recommandée aux personnes qui vont régulièrement en forêt et qui séjournent dans des régions d’endémie. Le corps médical doit être davantage sensibilisé à cette problématique. Pour de plus amples informations, vous pouvez vous adresser : • au Dr Georges Dupuis, médecin cantonal (027 606 49 05) • au Dr Olivier Péter, Biologiste FAMH, ICHV (027 603 48 62) • au Dr Frank Bally infectiologue FMH, ICHV (027 603 47 80) 2