g. sarcey

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24>26 novembre 2016
LILLE GRAND PALAIS
COMPORTEMENT - BIEN-ÊTRE ANIMAL
PROGRAMME GÉNÉRAL
Arsenal thérapeutique : confort ou prise en charge médicale
Le point sur les produits sans AMM
Guillaume SARCEY
DV, titulaire du DIE de vétérinaire comportementaliste
Clinique Vétérinaire Saint-Roch - 1 avenue François Mitterand - 05000 GAP
En comportement, les produits sans AMM
sont représentés par des aliments complémentaires ou nutraceutiques, des phéromones et des substances volatiles. Ils ne
sont pas l’objet d’autorisation de mise sur le
marché du fait de leur innocuité théorique.
Comme ils ne peuvent revendiquer le terme
de médicament du fait de leur statut, leurs
indications sont limitées sur les notices aux
animaux nerveux ou en situation de stress. Le
concept de stress a été défini par Hans Selye,
médecin endocrinologue d’origine hongroise,
membre de l’université de Montréal. Le stress
est un mot d’origine anglaise issu de l’ancien
français « destresse ». Il regroupe l’ensemble
des réponses physiologiques et adaptatives
d’un organisme soumis à des pressions ou des
contraintes de la part de son environnement.
L’anxiété est par contre un état pathologique
qui se distingue du stress par la perte des capacités adaptatives du sujet. Les produits sans
AMM ne peuvent ainsi prétendre à la prise
en charge de pathologies comportementales
avérées.
Pourtant, la frontière est perméable et plusieurs nutraceutiques et phéromones ont fait
l’objet de travaux portant sur le traitement de
manifestations anxieuses. Il est vrai que, si
leur innocuité est rarement mise en cause, les
preuves de leur efficacité sont parfois ténues.
Dans ce contexte, certains laboratoires favorisent la publication d’études scientifiques
dans des journaux possédant des comités de
lecture pour assoir la réputation de leurs produits auprès des vétérinaires praticiens.
Principales spécialités vétérinaires
Il existe de nombreuses spécialités commercialisées en France et revendiquant un usage
en comportement. Certains sont composés
d’une seule matière active, comme Zylkène,
Anxitane, DAP et PetsCool. La plupart incluent
plusieurs composants comme Qalmil, CaniZen, Ananxivia, Zenifel et Wamine sérénité.
Certains aliments thérapeutiques contiennent
également des substances actives à visée psychotropes comme Calm et C/d urinary stress.
Dans un but de simplification, les matières
Figure 1 : Composition des principales spécialités sans AMM à visée comportementale
actives utilisées en homéopathie ou en phytothérapie et dépourvues de nom déposé, ne
seront pas étudiées dans cet exposé. La figure
1 détaille la composition de chacun de ces produits.
Monographie des principes actifs
Seuls les principes actifs les plus représentés
dans les spécialités vétérinaires sont abordés
dans cet exposé.
L’alpha-casozépine est un décapeptide obtenu à partir de l’hydrolyse trypsique de caséine
alpha-s1 de lait bovin. Ingérer du lait aurait
un effet tranquillisant pour les nourrissons,
au-delà de l’effet de satiété obtenue. Or les
processus enzymatiques diffèrent chez les enfants et les adultes. Les nourrissons réalisent
une hydrolyse trypsique, alors que les adultes
réalisent une hydrolyse pepsique. Une des
molécules obtenues par l’hydrolyse trypsique,
l’alpha-casozépine, possède un effet tranquillisant. L’alpha-casozépine possède une activité gabaergique sur les récepteurs GABA-B à
l’origine d’un effet anxiolytique. Son efficacité
est démontrée sur les phobies sociales chez le
1
chat (Béata et coll. 2007). Une étude portant
sur trente-huit chiens a montré une efficacité
similaire à la sélégiline dans le traitement de
l’anxiété (Béata et coll. 2. 2007).
Le L-tryptophane est un acide aminé essentiel,
précurseur de la sérotonine, neurotransmetteur dont la carence peut être liée à certains
troubles comportementaux, comme l’anxiété
et la dépression. Les résultats des publications
ne permettent pas de conclure à une efficacité certaine de cette molécule. Toutefois, une
étude en simple aveugle met en évidence une
amélioration des scores d’anxiété (CBARQ)
et une moindre élévation du rapport Cortisol/créatinine urinaire après un stress sur
28 chiens nourris avec du Calm contenant
2,5 g/kg MS de tryptophane et de l’alpha-casozépine (Kato et coll. 2012).
La L-théanine est un acide aminé extrait du thé
vert. Il ne faut pas le confondre avec la théine
ou caféine, possédant un effet excitateur. La
L-théanine aurait un rôle antagoniste sur
l’acide glutamique, neurotransmetteur possédant un effet excitateur du système nerveux
central. Une publication démontre le bénéfice
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de l’association d’Anxitane à une thérapie
comportementale dans la gestion des chiens
présentant une phobie des bruits. Toutefois,
cette étude n’est pas en double aveugle et les
auteurs ne montrent pas de différence de cortisolémie entre les deux groupes (Michelazzi
et coll. 2010). Une autre publication porte
sur l’utilisation d’Adaptil comprimés dans le
traitement de 41 chiens atteint de phobie des
feux d’artifice. Elle conclue à une amélioration
significativement plus importante du groupe
prenant de l’Adaptil, 5 jours avant l’évènement par rapport au groupe placebo (52 %
contre 32 %). Mais les chiens présentant des
manifestations sévères sont exclus des résultats (destructions, vomissement, salivation,
difficultés de récupération (Giussani et coll.
2014).
Les phéromones synthétiques regroupent les
phéromones faciales félines (Feliway et Zénifel) et les phéromones d’apaisement canine
(DAP) et féline (Felifriend). Les résultats des
travaux sont très controversés sur le plan
scientifique depuis la méta-analyse de Franck
en 2010 qui estiment qu’aucune étude ne permet de démontrer avec certitude leur efficacité. Des biais méthodologiques importants
grèveraient les résultats. Toutefois certains
travaux récents semblent confirmer leur efficacité.
La phéromone d’apaisement du chien ou DAP
est un mélange d’acide gras de synthèse, équivalent à ceux présents dans les glandes sébacées du sillon inter-mammaire des chiennes
en post-partum. Quinze chiens en salle d’attente d’une clinique vétérinaire ont été exposés successivement à un diffuseur DAP et
un diffuseur placebo en double aveugle. Les
auteurs de l’étude ont constaté une diminution plus rapide des manifestations anxieuses
avec la DAP (Mills et coll. 2006). Dans une
autre expérimentation, quarante-cinq sont
chiots inclus pendant 8 semaines dans une
école du chiot et portent soit un collier DAP,
soit un placebo. Les chiens du groupe DAP
présentent significativement moins de manifestations de peur et d’anxiété que le groupe
placebo (Denenberg et Landsberg 2008).
Les phéromones faciales félines ou FFP sont
constituées d’une émulsion d’acides gras de
synthèse proche de la fraction F3 des phéromones faciales félines naturelles. Le spray
Feliway a permis une diminution significative
des manifestations de stress lors des manipulations de chat en salle d’examen dans une
recherche portant sur 87 chats en double
aveugle, contre placebo et groupe témoin
(Pereira et coll. 2015). Une étude en double
aveugle portant sur 24 chats subissant un
stress modéré (mesure de la pression artérielle) a montré une efficacité significativement supérieure du Zenifel spray par rapport
au Féliway spray (Bernachon et coll. 2015).
Les extraits de valériane pour Feliway et les
extraits d’herbe à chat pour Zenifel (népétalactone) pourraient jouer un rôle additif ou
synergique dans l’efficacité des produits.
Les extraits de valériane contiennent notamment de l’acide valérénique, qui possède une
action activatrice des récepteurs GABAa et
agoniste partiel des récepteurs sérotoninergiques 5HT5A. Cela expliquerait son action
sédative et anxiolytique. Les extraits de valériane possèdent une activité anxiolytique
chez des humains à la dose de 120 mg pour
20 kg, soit trois fois la dose de Qalmil. Une
dose double aurait un effet opposé (Kennedy
et coll. 2006). Une étude, menée par l’Université d’Exeter, met en évidence une diminution des bâillements et une augmentation
d’activité des chiens placés dans un nouvel
environnement en présence d’un diffuseur
PetsCool par rapport à ceux exposés à un placebo (en cours de publication). Les auteures
interprètent ces résultats comme une marque
d’efficacité des extraits de valériane contre le
stress, mais déconseille leur utilisation chez
les chiens présentant une stéréotypie ou une
hyperactivité. Une autre expérimentation
menée en Angleterre montre une amélioration plus importante des chiens suivant une
thérapie comportementale et exposés au diffuseur PetsCool, que les chiens suivant une
thérapie et exposés à un placebo. La nature
des troubles comportementaux n’est pas clairement précisée (étude non publiée).
Les extraits de passiflore contiennent de la
chrisine dont l’effet activateur des récepteurs
GABAa a été prouvé chez le rat. Quarantecinq gouttes d’extrait de passiflore montrent
une efficacité équivalente à l’oxazepam sur
l’anxiété généralisée dans une étude randomisée en double aveugle portant sur 36 patients
(Akhondzadeh et coll. 2001). Aucune étude
n’est publiée sur l’efficacité des extraits de
Passiflore chez le chien ou le chat.
L’efficacité des traitements homéopathiques
est toujours controversée à l’heure actuelle.
Des travaux récents se sont intéressés à l’intérêt d’un traitement homéopathique (Camomille, borax, théridion et rhododendron) sur
des chiens phobiques des feux d’artifice. Les
propriétaires des chiens testés notent une
amélioration de 65 % des signes cliniques
avec le placebo et de 71 % avec le traitement
homéopathique. Il n’y a pas de différence si-
2
gnificative entre les deux groupes (Cracknell
et Mills 2008). L’effet placebo est particulièrement important dans ce genre d’étude et il
est très difficile de conclure à l’efficacité des
traitements homéopathiques.
Recommandations pratiques
• L’efficacité du Zylkène est attendue dans les
15 premiers jours d’utilisation, au-delà il est
préférable de changer de produit. La dose peut
être doublée pour plus d’efficacité. Ce produit
est particulièrement utile pour limiter les
manifestations de peur. Il est utilisable chez
les perroquets à raison d’une à deux gélules à
75 mg par jour (séparation, pica, agressivité).
• L’Anxitane présente un intérêt en association avec la fluoxétine, pour limiter des manifestations anxieuses survenant en début de
traitement avec les IRSS. Il est également intéressant dans les syndromes de privation au
stade phobique.
• Le Zenifel ou le Féliway en spray sont utiles
en pulvérisation sur les tables d’examen. Ils
permettent de diminuer les manifestations de
stress lors de la manipulation des chats. Toutefois, certains animaux vont présenter des
comportements d’excitation lorsqu’ils sont
exposés à ces produits.
• Le colliers DAP est intéressant pour favoriser
les contacts sociaux chez les chiots inhibés.
De ce fait, il constitue un traitement complémentaire des syndromes de privation chez le
chiot.
• Le spray PetsCool présente des effets très
variables d’un animal à l’autre, comme les
phéromones. Il constitue une alternative intéressante en cas d’échec des phéromonothérapies. En pulvérisation sur les mains, il facilite la
sortie des chats de leur cage d’hospitalisation
par le personnel soignant.
Conclusion
Le point commun des produits sans AMM
est leur innocuité et leur possible action psychotrope. Mais ils ne constituent pas une
famille homogène. Leurs modes d’action sont
nombreux et leur efficacité n’est pas toujours
démontrée. Pour un même produit, il est fréquent de constater une grande variabilité
d’efficacité.
Certains de ces produits présentent toutefois
un réel intérêt dans la prise en charge des
troubles du comportement. Ils peuvent être
vendus au comptoir et constituent une première étape dans une thérapie, lorsque les
clients ont besoin de temps pour accepter la
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réalisation d’une consultation de comportement. Leur galénique facilite souvent l’observance. Ils peuvent participer à une prise en
charge multimodale de certains troubles du
comportement.
Enfin, il est important de se rappeler qu’ils ne
constituent pas toujours des outils efficaces
dans la construction d’une alliance thérapeutique. Ils sont faciles à prescrire. Mais
s’ils s’avèrent inefficaces, les clients peuvent
perdre courage et renoncer à la poursuite
d’une thérapie.
Bernachon, N., Beata, C., Crastes, N., Monginoux, P.,
Gatto, H., & McGahie, D. (2015). Response to Acute
Stress in Domestic Cats Using Synthetic Analogues
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3
Déclaration publique d’intérêts sous la
responsabilité du ou des auteurs :
• Aucun conflit d'intérêt
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COMPORTEMENT
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Arsenal thérapeutique : confort ou prise en charge médicale
Place et utilisation des psychotropes avec et sans AMM
Nathalie MARLOIS
DV, titulaire du DIE de vétérinaire comportementaliste
Clinique Vétérinaire de l’Albarine, 46 rue A. Bérard - F- 01500 AMBÉRIEU EN BUGEY
Un psychotrope désigne une substance
chimique d’origine naturelle ou artificielle qui
a un tropisme psychologique, c’est -à-dire qui
est susceptible de modifier l’activité mentale,
sans préjuger du type de cette modification
(Jean Delay 1957)
Si certains manuels de médecine comportementale anglo-saxons (1) présentent pas loin
d’une cinquantaine de produits psychoactifs
pouvant être utilisés dans les troubles du
comportement, sans compter les phéromones
et les nutraceutiques, le nombre de produits
utilisés couramment en France est plus restreint. Innover ou sortir des sentiers battus
est toujours possible, parfois intéressant mais
n’est efficace sur le long terme que si la maîtrise des molécules de base est acquise.
Nous nous intéresserons aux critères de choix
d’une aide biologique dans la prise en charge
des troubles du comportement, en s’appuyant
sur les produits avec et sans AMM les plus
utilisés.
Choix en lien avec les systèmes
neuromédiateurs
A l’issue de l’investigation sémiologique,
le praticien a relevé une liste de signes qui
constituent, à ce stade, des symptômes et
les a hiérarchisés par ordre d’importance
(signification nosographique, importance clinique). Un certain nombre de ces symptômes
peuvent être associés à un système neuromédiateur saillant. Ce travail préalable permet de
choisir un psychotrope en fonction de sa cible,
en terme de neuromédiateur. Ces critères sont
présentés dans le tableau suivant :
Le raisonnement par neurotransmetteur
constitue le premier critère de choix d’un
psychotrope, il est donc indissociable d’une
démarche sémiologique rigoureuse et d’une
Neuromédiateur Signes
neurovégétatifs
associés
Noradrénaline
Tachycardie
Tachypnée
Mydriase
Tremblements
Sudation
Dopamine
Sérotonine
GABA
vomissements
côlon irritable
connaissance du mode d’action des produits.
Bien sûr, ce modèle a des limites, ce qui est
décrit ici est très réducteur. Il ne faut pas penser en manque ou excès d’un neurotransmetteur mais plus en terme de régulation des différents systèmes. Ces derniers interagissent
largement entre eux et les molécules utilisées
n’ont pas une action infaillible sur leur cible
théorique.
Certains produits ne répondent pas à cette
logique comme les phéromones ou les huiles
essentielles.
Enfin, il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas que
les psychotropes qui interviennent sur les
neurotransmetteurs, les thérapies agissent
aussi à ce niveau.
Raisonner par système de neurotransmetteur
permet de comprendre pourquoi un même
médicament est utilisable dans de nombreuses indications et de sortir de l’association une maladie / un médicament.
Symptômes évocateurs
Psychotrope ayant une action sur ce
système
Mictions émotionnelles
Vidange des glandes annales
Trouble du sommeil (hyposomnie,
insomnie)
Hyperesthésie
Hypervigilance
Réactions de fuite
Evitement
Agressions non contrôlées
Léchage débutant
Difficulté de concentration, baisse
d’énergie (déficit)
Propranolol
Clonidine
diarrhée
hyper ou hypo motricité
Exploration
augmentée
déficitaire
Intérêt pour les récompenses
Ptyalisme
Bâillements
Flatulences
Anticipation
Troubles de l'humeur
Dépendance
Miansérine
Mirtazapine
Clomipramine
Sélégiline
Fluoxétine accessoirement
Neuroleptiques
ou Sélégiline
Acétate de cyproterone : action en
partie « neuroleptique like »
Autocontrôles
Maturation sociale
Détachement
absence de satiété
hypersexualité
agressivité sociale
Impulsivité
Réactivité
Troubles de l'humeur
Léchage stéréotypé
Fluoxétine
Fluvoxamine
Manque d'inhibition
Anxiété
Carbamazépine
Alpha-cazosépine
L-Théanine ? PetsCool ? Adaptil cp ?
4
Clomipramine
Mirtazapine
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Apport de la médecine factuelle
Très en vogue, cette approche des traitements, bien que scientifique, ne peut constituer à elle seule un critère de choix fiable,
surtout en médecine vétérinaire où le nombre
d’études cliniques est limité. Nous proposons
une classification globale à 3 niveaux relatifs,
en ayant conscience qu’elle est discutable
Bon niveau de preuve
Fluoxétine et clomipramine et sont les seules
à atteindre ce niveau du fait du nombre
d’études, de la présence d’études sur de
grandes cohortes, en double aveugle contre
placebo, de méta-analyse (pour le marquage
urinaire) (2 à 8) et d’un retour d’expérience
faisant consensus. Ces deux molécules ont
bénéficié des études nécessaires à l’obtention
d’une AMM (la fluoxétine via le Reconcile®
actuellement supprimé).
Niveau de preuve moyen
L’Alpha-casozépine (9-10) a un nombre limité
d’études de bon niveau, et la sélégiline un dossier d’AMM pour le Selgian ®. Les deux bénéficient d’un retour d’expérience positif ancien.
La fraction de phéromone faciale F3 reste discutée, une méta-analyse ne conclut pas à un
niveau de preuve suffisant des phéromones
(11) alors qu’une autre montre l’efficacité de la
fraction F3 dans le marquage urinaire (7). Le
retour d’expérience des comportementalistes
plaide pour l’utilité de ce traitement
Faible niveau de preuve
o L’Aromathérapie, devenue très présente
avec des produits basés en partie sur l’action
anxiolytique connue de la Valériane et qui ont
fait l’objet d’études :
• Association fraction F3 et nepetalactone
(13) (Zénifel ®): 1 étude randomisée double
aveugle contre la fraction F3 seule montre
l’intérêt de cette association lors d’une manipulation stressante.
Un faible niveau de preuve ne veut pas dire
absence d’intérêt clinique. Il concerne deux
catégories de produits :
- Des molécules humaines pour lesquelles
il y a peu ou pas d’étude publiées dans les
indications de trouble du comportement du
chat ou du chien : carbamazépine+ acétate
de cyprotérone, propranolol, clonidine, miansérine (12), mirtazapine, fluvoxamine. Toutes
ces molécules sont pourtant couramment utilisées avec intérêt.
- Des nouveaux produits avec des études
cliniques intéressantes même si peu nombreuses et souvent conduites par les laboratoires mais pour lesquels il manque encore le
retour d’expérience :
5
Déclaration publique d’intérêts sous la
responsabilité du ou des auteurs :
• Aucun conflit d'intérêt
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