Politik · Politique 14 Spécial élections 2011 Les propositions santé de l’UDC L’UDC estime que les coûts de la santé, perçus comme trop élevés et en hausse concilier qualité et prix ainsi qu’offre et constante, sont le résultat de problèmes structurels et de fausses incitations. demande dans l’économie de marché que Une multitude de réglementations et d’interventions étatiques empêchent dans l’économie planifiée. toute concurrence et ne permettent pas au marché de fonctionner comme il Dans l’ensemble, l’UDC exige davanle devrait. Dans l’ensemble, l’UDC demande davantage de responsabilité tage de responsabilité personnelle, mais ­p ersonnelle mais aussi davantage de liberté pour les principaux acteurs du aussi davantage de liberté pour les princisystème de santé. paux acteurs du système de santé. Les seurs de prestations ne sont pas encoura- fournisseurs de prestations, parmi lesgés à agir de façon économique ni à déve- quels se trouvent aussi les pharmaciens, lopper leur pensée stratégique et analy- doivent pouvoir travailler de façon plus tique. libre et agir pour le bien de leur entreprise. L’UDC est persuadé que le système z de santé suisse supporte la libre concurrence sans pour autant enfreindre l’esprit de solidarité. Il est en effet plus facile de L’Union démocratique du centre (UDC) dispose d’un conseiller fédéral (Ueli «La vente de médicaments dans les supermarchés, sans aucune possibilité de contrôle ­Maurer), de six conseillers aux Etats ainsi et de conseils, est irresponsable.» que de cinq conseillères nationales et 53 conseillers nationaux. Comme men- Comment votre parti perçoit-il le rôle du pharmacien? Comment ce rôle devrait-il évoluer pour tionné dans la brochure «La Confédéra- lui permettre d’améliorer son offre de services ou d’accroître la qualité de ses prestations? tion en bref», l’UDC est née en 1971 de la Il faut d’abord préciser que les pharmaciens ont admirablement contribué à la maîtrise des coûts de fusion du Parti des Paysans, Artisans et la santé en introduisant la rémunération basée sur les prestations. Grâce à leurs vastes connaissances Indépendants avec les Partis démocra- spécialisées, les pharmaciens pourraient en outre renforcer la responsabilité personnelle des patients. tiques des cantons de Glaris et des Gri- Leurs compétences élevées leur permettent de réduire le nombre de consultations (inutiles) chez le sons. Ce parti s’engage en particulier pour médecin. Face à des problèmes de santé simples, à des maladies ou à des blessures bénignes, ils une Suisse indépendante et neutre, pour peuvent tout à fait évaluer la situation, prodiguer des conseils et proposer un médicament approprié un Etat plus efficace, pour moins d’impôts, disponible sans ordonnance. Ce marché OTC (Over-the-Counter) occupe une place importante dans pour une place économique plus forte et notre société et permet de résoudre de nombreux problèmes quotidiens. Il permet aux pharmaciens des emplois stables, ainsi que pour la d’étendre leurs activités, voire de développer des solutions et des offres novatrices, axées sur les belutte contre la criminalité et les abus en soins des clients – à condition de parvenir à créer les conditions-cadres nécessaires. matière d’asile et de prestations sociales. Comment votre parti se positionne-t-il dans le débat actuel autour de l’approvisionnement Le programme santé de l’UDC L’UDC estime que les coûts de la santé, perçus comme trop élevés et en hausse constante, sont le résultat de problèmes structurels et de fausses incitations. Une multitude de réglementations et d’interventions étatiques empêchent toute concurrence et ne permettent pas au marché de fonctionner comme il le devrait. Le parti songe entre autres au rôle multiple des cantons, à l’obligation de contracter entre assureurs et fournisseurs de prestations, ainsi qu’au manque de transparence au niveau des prestations, de leur rapport qualité-prix, et du financement du système de santé. Les assurés ne sont donc pas incités à faire preuve de responsabilité en réduisant leur nombre de consultations médicales et les fournispharmaJournal 19 | 9.2011 en médicaments? Comment les médecins et les pharmaciens devront-ils se répartir les tâches à l’avenir? L’UDC défend le principe selon lequel «celui qui prescrit ne vend pas – sauf en cas d’urgence». Le prescripteur pourrait sinon être incité à vendre des médicaments pour améliorer son revenu. Les pharmaciens ont en outre l’avantage de gérer un assortiment complet de médicaments, y compris spécialisés. Il n’est pas nécessaire que chaque cabinet médical dispose lui aussi d’un stock important de médicaments. Il faut bien évidemment s’assurer que la séparation spatiale et économique entre le médecin prescripteur et la pharmacie chargée de la remise de médicaments n’entraîne pas de difficultés et d’obstacles disproportionnés pour les patients. Dans ce domaine, les médecins, les réseaux de médecins et les pharmaciens ont l’obligation de trouver des solutions efficaces qui répondent aux besoins des clients. La recherche de collaborations fructueuses devrait être encouragée à l’avenir. Est-ce que les médicaments doivent continuer à être vendus dans des commerces spécialisés (pharmacies et drogueries) ou est-ce que les grands distributeurs doivent également pouvoir participer à ce genre d’activité? L’UDC est clairement favorable à la vente de médicaments par des commerces spécialisés compétents. Tous les médicaments – y compris ceux disponibles sans ordonnance – sont des substances chimiques qui produisent un effet. Ils ne peuvent donc en aucun cas être comparés à des aliments ou à des produits cosmétiques. La vente de médicaments dans les supermarchés, sans aucune possibilité de contrôle et de conseils, est irresponsable. Interview: Ralf Thür, Thierry Philbet