PCDN Tintigny - Commune de Tintigny

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PLAN COMMUNAL DE
DÉVELOPPEMENT DE LA NATURE
DE TINTIGNY
Administration
communale de Tintigny
Projet subsidié par le
Service Publique de
Wallonie
Avec le soutien de la
F.R.W.
Table des matières
1. Introduction : philosophie générale du PCDN....................................................................... 3
1.1. Philosophie d’un PCDN .............................................................................................. 3
1.2. État des lieux d’un PCDN ........................................................................................... 5
1.3. Motivation communale spécifique .............................................................................. 6
2. Description synthétique de la Commune............................................................................... 7
2.1. Aperçu global.............................................................................................................. 7
2.2. Aperçu géographique ................................................................................................. 8
2.3. Aperçu géologique...................................................................................................... 9
2.4. Aperçu socio-économique .......................................................................................... 10
3. Inventaire du milieu naturel de la Commune......................................................................... 12
3.1. Généralités ................................................................................................................. 12
3.2. Description de la structure du paysage ...................................................................... 12
3.3. État du réseau écologique et de la biodiversité.......................................................... 13
Évaluation générale de l’importance de la biodiversité ........................................ 13
Inventaire et état des lieux au niveau de la Commune de Tintigny...................... 14
3.4. Description du réseau écologique .............................................................................. 15
Zones centrales caractéristiques .......................................................................... 15
Zones de développement ..................................................................................... 17
Éléments de liaison............................................................................................... 17
4. Programme d’actions............................................................................................................... 18
4.1. Stratégie générale ...................................................................................................... 18
4.2. Partenariat .................................................................................................................. 18
4.3. Fiches projets ............................................................................................................. 19
5. Conclusion et perspectives..................................................................................................... 20
6. Annexes..................................................................................................................................... 21
6.1. Liste non exhaustive des partenaires ......................................................................... 21
6.2. Récapitulatif des fiches projets ................................................................................... 22
6.3. Les fiches projets........................................................................................................ 24
2
1. Introduction : philosophie générale du PCDN
1.1.
Philosophie d’un PCDN
Les Plans Communaux de Développement de la Nature (PCDN) visent à maintenir, à
développer ou à restaurer la biodiversité au niveau communal en impliquant tous les
acteurs locaux et après avoir dégagé une vision commune de la nature et de son
avenir au niveau local.
Dans la foulée de Rio et à l’occasion de l’Année Européenne de la Conservation de la
Nature en 1995, la Région wallonne lançait vers les communes wallonnes un programme de
sauvegarde de la biodiversité.
L’objectif : préserver ou développer la diversité naturelle au niveau communal, en
concertation étroite avec tous les acteurs et en tenant compte du développement
économique et social de la collectivité, au travers d’une nouvelle grille de lecture : le " réseau
écologique ". Actuellement, les PCDN sont en place dans une septantaine de communes en
Région wallonne et 9 nouveaux ont été initiés en 2010 (démarrage en 2011).
Le réseau écologique : il est constitué de zones centrales dans lesquelles la conservation
de la nature est prioritaire sur les autres fonctions (exemple : les réserves), des zones de
développement ou de restauration des valeurs naturelles, dans lesquelles la conservation
des espèces et de leur biotope est compatible avec une exploitation économique,
moyennant certaines précautions ou réaménagements (exemple : les forêts de production
qui, lorsqu’elles sont exploitées en tenant compte de leur fonction d’accueil pour la flore et la
faune, assurent la protection des espèces strictement forestières : plantes, oiseaux, insectes,
organismes décomposeurs….) ainsi que des zones de liaison (couloirs de liaison) permettant
les migrations et les échanges entre les populations de ces divers milieux (exemple : les
relais ponctuels vieux arbres, haies, rangées d’arbres et les vergers, talus herbeux, bords
des champs, mares, fossés à eau douce et les couloirs de liaison fonds de vallées
encaissées, rivières, voies ferrées désaffectées……).
Cette notion est un outil pour tenter d'instaurer une prise en compte de la nature dans ET
hors des réserves, ce qui signifie sur l'ensemble du territoire. Cet ensemble se caractérise
par son occupation et son utilisation pour les activités humaines (agriculture, sylviculture,
urbanisation, vie économique et industrielle, tourisme et loisirs, …)
Le PCDN en action : Cette nouvelle prise en compte du patrimoine naturel doit donc passer
par les ACTEURS locaux.
Chaque commune élabore et développe son propre plan, selon les caractéristiques des
milieux et des acteurs présents sur son territoire. Chaque plan contient au moins deux piliers
pour mettre en œuvre cette évolution locale:
-
la concrétisation des projets avec les acteurs concernés (mares dans les écoles,
vergers, haies, mesures agri-environnementales avec les agriculteurs, jardins naturels
chez les particuliers, le maintien et la gestion des réserves naturelles, les opérations
"combles et clochers" et "bords de routes",…) : c'est le pilier conservation et
développement du réseau écologique communal.
-
la sensibilisation continue de l'ensemble de la population, parmi lesquels une grande
partie d'acteurs qui ne sont pas encore partenaires du PCDN et qu'il reste à convaincre :
c'est le pilier information, sensibilisation, éducation de la population en général et de
certains publics cibles.
3
En matière de biodiversité, l’état actuel montre un bilan plutôt positif quant aux projets
développés ayant trait à la nature. Ces projets sont très nombreux et très variables d'une
commune à l'autre, de nombreux partenaires différents y participent. Ils touchent vraiment à
l'ensemble des milieux qui constitue un territoire : arbres, haies, vergers, champs, forêts,
jardins, parcs et espaces verts, mares, zones humides et rivières, carrières, zones
industrielles, abords de complexe sportif, combles et clochers, bords de routes, …, sans
oublier les sites de grand intérêt biologique tels que les réserves naturelles, les zones
humides d'intérêt biologique, les cavités souterraines d'intérêt scientifique (chauves-souris),
etc.
En conclusion : on peut dire que le PCDN est une démarche volontaire de développement
territorial en concertation qui se préoccupe aussi bien de nature ordinaire qu'extraordinaire !
Pour ce faire, il vise le changement des mentalités d'un maximum d'acteurs concernés (il y
en a beaucoup plus que pour la seule nature dans les réserves) et le long terme.
4
1.2.
L’état des lieux d’un PCDN
« L’inventaire du patrimoine naturel communal est un outil indispensable à la réalisation du
futur plan communal » (PETIT, 1995)
En effet, comment envisager un plan communal de développement de la nature sans une
étude approfondie dudit territoire communal ? Cette étude ayant pour rôle d’identifier les
caractéristiques du milieu naturel et de la biodiversité, d’en dégager les faiblesses, les atouts
ainsi que les potentialités.
Il s’agit véritablement d’une photographie de l’état actuel du réseau écologique de la
Commune.
Ce réseau écologique évoluera, dans une certaine mesure, de manière positive ou négative
en fonction des choix et des actions futures du partenariat communal.
Cet état des lieux a été concrétisé par le rapport du bureau d’étude (ASBL Cuestas) ainsi
que la cartographie du réseau écologique qui a été réalisée.
Bien entendu, il ne faut pas considérer le territoire communal comme une enclave isolée des
autres, mais au contraire, l’intégrer dans un ensemble plus vaste tel que celui de la sous
région voire la région. Certains milieux locaux jouant parfois un rôle parfois non négligeable
dans le maintien ou le développement d’espèces sauvages. L’identification au réseau
écologique à l’échelle locale a donc des implications plus vastes pour ces objectifs de la
conservation de la nature.
Cet état des lieux a bien sûr été complété par les différentes études réalisées et mesures
prises en matière de conservation de la nature à l’échelle de la Région wallonne : Zones de
protection spéciales et zones spéciales de conservation (réseau Natura 2000).
Une attention plus particulière a été portée à l’ensemble des personnes ressource présentes
sur ou à proximité immédiate de la Commune, qui dans le cadre de leur travail, ont acquis
une connaissance naturaliste du territoire parfois très poussée. Passer à côté de ce
« savoir » aurait été un erreur. Qu’ils en soient ici remerciés.
5
1.3.
Motivation communale spécifique
Situé entre l’Ardenne et la Gaume, Tintigny est une commune rurale où les zones forestières
et les pâturages occupent une grande partie de son territoire. Même si la pression
démographique est de plus en plus importante, l’habitat rural subit une extension maîtrisée
non anarchique. Environ 46 % du territoire communal se situe en Natura 2000. Ceci montre
l’importance de la biodiversité des différents sites naturels qui jalonnent notre territoire. De
nombreuses réserves naturelles sont présentent sur notre territoire.
Une agriculture raisonnée essentiellement orientée de nos jours vers l’élevage extensif et
une reconversion de nombreuses fermes dans la filière biologique ont fait que nos paysages
de campagne sont très diversifiés et naturellement riches où le bocage prédomine. Le bon
usage des techniques culturales respectueuses de la nature ont permis au fil des temps et
permettent de nos jours de maintenir un maillage écologique assurant le maintien de la
biodiversité.
Nos forêts majoritairement feuillues sont gérées dans un souci de maintien d’un équilibre
flore-faune assurant ainsi la diversité des différents biotopes qui font de celles-ci un exemple
de gestion durable.
Le maintien de ce cadre de vie en équilibre avec la nature permet au citoyen de se sentir
proche de la nature et de l’inciter à rester en phase avec celle-ci dans ses aménagements
dans la zone d’habitat.
Cette NATURE EXTRAORDINAIRE est donc bien présente sur notre territoire (mardelles,
réserves naturelles…). Au travers différentes actions menées sur son territoire, notre
commune a toujours servi de levier pour gérer au mieux la nature. Des actions telles que le
fauchage tardif, l’opération combles et clochers, la gestion différenciée des espaces
publiques, la semaine de l’arbre, la taille des haies,… montrent notre dynamisme que l’on
retrouve au niveau de différents aménagements tels que le site naturel des étangs de
Rossignol, les vergers didactiques, la restauration de milieux humides… . Son aide indirecte
à différents partenaires (Natagora) et son implication dans différents programmes LEADER
et LIFE montrent également sa volonté de faire de Tintigny une commune verte.
Le PCDN a pour vocation de poursuivre dans cette voie, mais surtout de réconcilier le
citoyen avec la nature afin de faire en sorte que la NATURE ORDINAIRE présente dans
nos villages, sur nos lieux de travail et de loisirs permette à la faune et la flore de retrouver
sa place et tisse ainsi un maillage écologique permettant à la biodiversité de trouver son
plein épanouissement.
Cette richesse environnementale au sens large du terme doit s’ouvrir aux autres et éveiller
chez les jeunes et les moins jeunes cette conscience de permettre le maintien
d’écosystèmes favorables au maintien et au développement harmonieux de toute notre
faune et flore autochtones.
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2. Description synthétique de la Commune
2.1.
Aperçu global
7
2.2.
Aperçu géographique
La Commune de Tintigny est située dans la Province de Luxembourg, dans l’arrondissement
de Virton. Elle est située à 25 km d’Arlon et à 16 km de Florenville et est située sur la Route
Nationale 83 reliant Arlon à Bouillon.
Depuis 1977, elle rassemble villages et/ou hameaux suivants : Tintigny, Breuvanne,
Rossignol, Poncelle, Bellefontaine, Han, Ansart, Saint-Vincent et Lahage.
En janvier 2010, la Commune de Tintigny comptait 3.871 habitants pour une superficie
d’environ 82 km², soit une densité de population de 47 habitants par km².
8
2.3.
Aperçu géologique :
La commune de Tintigny appartient pour une part à la région naturelle ardennaise et pour
une autre part à la Lorraine belge.
La région naturelle ardennaise correspond à un ancien massif primaire formé de roches
schisteuses et gréseuses. Elle se trouve en relief par rapport à la Lorraine.
Du point de vue géologique, la Lorraine belge correspond à la zone des terrains triasiques et
jurassiques du piedmont de l’Ardenne et est doucement inclinée vers l’ouest. La Lorraine
belge fait partie du bassin de Paris (auréole nord - orientale des terrains mésozoïques du
bassin de Paris) et occupe le flanc septentrional du synclinal de Luxembourg.
La géographie physique de la Lorraine belge résulte de l’érosion différentielle des
affleurements successifs de roches tendres (marnes, argiles) et dure (grés calcifères,
calcaires), faiblement inclinée vers le sud. Un relief en côtes – ou cuestas – d’orientation
générale est-ouest, divise la région en petits terroirs nettement individualisés (voir figure cidessous). Les versants septentrionaux abrupts des côtes gréseuses ou calcareuses sont
tapissés de forêts. Les versants méridionaux et les dépressions sont voués à la culture et à
l'élevage.
La large dépression comprise entre le piedmont de l’Ardenne et la première cuesta (appelée
cuesta sinémurienne) est le résultat de l’érosion de marnes, il s’agit de la zone marneuse
septentrionale de la Lorraine. Les sols y sont argileux, modérément à fortement humides,
reposant sur substrat marneux (sols bruns lessivés à gley). Localement, des lentilles
limoneuses sont occupées par des sols lessivés modérément humides. Dans les vallées et
les dépressions, les sols, généralement humides, ont une texture variable (limoneuse à
argileuse) et on y observe aucun développement dans le profil. Dans la vallée de la Semois,
les fondrières sont occupées par des sols tourbeux.
La cuesta sinémurienne, vigoureusement séparée de la dépression marneuse septentrionale
par un abrupt taillé dans les grés calcaires de Florenville, forme un long plateau boisé. De
minces intercalations de marne jouent par endroit, un rôle hydrologique important. Leur tracé
est jalonné de sources dont les eaux, saturées en carbonate de chaux, sont à l’origine de
dépôts de tuf calcaire appelés crons ou cranières. Les sols de la cuesta sont, presque
partout sur les plateaux, de texture sableuse ou limono-sableuse. Très secs à modérément
secs, ils se répartissent en sols bruns lessivés, sols bruns podzolisés ou même podzols.
9
2.4.
Aperçu socio-économique (extrait de « Votre Commune à la loupe » - Édition 2009 – IDELUX) :
Les hauts faits du passé de Tintigny sont plutôt du genre dramatique. On ne connaît pas
grand chose de la lointaine occupation romaine, en bordure de l'importante chaussée Reims
- Trêves qui traversait les lieux : des bains et une nécropole mis au jour à Bellefontaine, une
autre nécropole et des vestiges d'un camp militaire à Saint-Vincent... La soldatesque
marqua-t-elle l'endroit dès cette époque ?
Les ravages des guerres
Les drames connus commencent au 16e siècle lorsque les troupes françaises dévastent et
incendient les villages de Tintigny et Rossignol en 1543. Le château de Villemont (Tintigny),
pillé et incendié cette année-là, connaîtra le même sort quinze ans plus tard et encore une
fois en 1713. Les soudards français sont de retour au 17e siècle, lors des guerres
européennes de Louis XIV, et cette fois, c'est Rossignol qui est pillé en 1673.
Comme partout à cette époque, la peste fait des ravages, en particulier la «grande peste» de
1636. Bellefontaine est même abandonné quelques années, après cette épidémie, et à la
moitié du siècle, Saint-Vincent ne compte plus que deux «feux» pour une cinquantaine au
début du siècle.
L'épisode tragique suivant sera la guerre 14-18. Les combats du 22 août 1914 fauchent
3.500 jeunes soldats allemands et français. Le cimetière militaire du Radan à Bellefontaine
et les deux cimetières français dans les bois de Rossignol rappellent, de façon obsédante,
l'horreur de cette date. Le village de Tintigny est à nouveau incendié et une trentaine de
civils fusillés par les Allemands. Le 26 août 1914, 125 francs-tireurs de Rossignol sont
emmenés par l'envahisseur à la gare d'Arlon. Tous sont fusillés. A Rossignol, le «caveau des
fusillés», appelé aussi le monument Psichari (du nom d'un écrivain tué), et des cérémonies
annuelles franco-belges perpétuent le souvenir de ces drames.
La vie quotidienne, tout au long des siècles passés, est heureusement moins tragique. Les
paysans pratiquaient une agriculture de subsistance sur les terres des seigneurs des
environs, en particulier les différentes familles qui se succèdent au château de Villemont et
les comtes de Chiny. Au cours de l'Ancien Régime, la paroisse eut son siège à Tintigny et
regroupa les quatre villages, et leurs hameaux, de l'actuelle commune fusionnée : Tintigny,
Bellefontaine, Rossignol, Saint-Vincent. Rossignol, né des défrichements dans la forêt de
Chiny fin 12e - début 13e siècles, fut longtemps le village le plus peuplé de la prévôté de
Chiny et jouait un rôle de petit centre régional avec ses foires.
Se développer autrement
Même si le territoire du grand Tintigny est long et étroit, croisant perpendiculairement la route
Arlon - Florenville, le découpage de la fusion des communes était donc historiquement
logique. Cette route qui traverse, en lacets, le village de Tintigny - comme les localités
voisines de Jamoigne ou d'Etalle - pose des problèmes de sécurité et de bruit. La circulation
s'y est accrue, en raison notamment du nombre croissant de navetteurs vers le Grand-Duché
de Luxembourg (105 en 1989 ; 438 en 2008, uniquement pour la commune, sans compter
les flux de Jamoigne ou Florenville…). La Commune obtiendra d’ailleurs en 2011 un rondpoint. Elle souhaiterait aussi promouvoir la mobilité autrement : la gare de Marbehan est à
deux pas et permet de rejoindre Luxembourg ville.
Mais le réflexe «voiture» est tenace ! «Autrement» a, en quelque sorte, été le mot d’ordre
dans le développement récent de Tintigny. Contrairement à nombre de ses voisines, la
commune n’a pas cherché à accroître à tout prix le nombre de ses habitants ces deux
dernières décennies. On est passé de 3 316 en 1990 - quasi le même chiffre qu’à la fusion
des communes - à 3 778 en 2008. Presque exclusivement en laissant jouer l’offre
10
immobilière privée. La Commune entendait d’abord optimiser l’habitat disponible et éviter les
difficultés qu’une croissance trop rapide peut générer, en particulier en matière
d’équipements collectifs. De ce fait, elle a aussi préservé un important potentiel de
lotissements communaux qu’elle met ou va mettre à disposition par phases.
Le plus important est sur Bellefontaine : 230 emplacements de types social, moyen et
traditionnel, près de 50 parcelles sur Saint-Vincent et, via la Société wallonne de logement,
45 places au Gros Terme à Tintigny. La commune veut pouvoir accueillir des habitants qui
n’ont pas nécessairement des emplois au Grand-Duché…
Cette différenciation dans le développement se retrouve aussi sur le plan économique. Outre
l’administration communale (une centaine de personnes, enseignants compris) et la firme
Penning (autocars) passée sous pavillon TEC pour les transports publics (le département
«Voyages» a émigré à Virton), c’est une entreprise d’économie sociale, «La Gaume» à
Breuvanne, qui a pris le plus d’ampleur ces dernières années : de 30 à une centaine
d’emplois en 15 ans.
Une autre entreprise alternative progresse bien à Tintigny : le C.D.R. (Centre de
Développement rural), entreprise de formation par le travail, qui a déménagé d’Ansart à
Tintigny, dans les anciens Ets Jacquemin (fabricant de meubles) dont la Commune a racheté
les infrastructures. Une trentaine d’emplois sont assurés au C.D.R.
L'agriculture demeure relativement importante, surtout à Breuvanne et à Saint-Vincent. 40
agriculteurs sont encore en activité.
Engagée dans un plan «Leader +» sur cinq ans, la Commune met en place une gestion
différenciée de l’environnement (entretien des bords de route, etc.) mais, via un agent
engagé à cet effet et dans ce cadre, tente aussi de propager des mesures agroenvironnementales, de développer une filière «Boeuf prairies gaumaises» et de créer une
structure de conditionnement et de stockage de produits du terroir. Le développement
durable est un axe fondamental.
Dans cet esprit, le tourisme d’accueil en gîtes fait ses premiers pas : trois gîtes privés créés,
bientôt un quatrième. Tintigny dispose également d’un réseau de promenades balisées et
de 45 km de chemins agricoles et forestiers accessibles aux randonneurs à pied ou à vélo.
Le traditionnel camping garde ses adeptes (10 000 nuitées par mois, en saison).
Enfin, signalons que Rossignol héberge un Centre culturel de la Communauté française,
désormais reconnu en catégorie 2, et qui rayonne largement en milieu rural.
11
3. Inventaire du milieu naturel de la Commune
3.1.
Généralités :
L’objectif de l’inventaire du milieu naturel réalisé dans le cadre de l’étude du PCDN est de
dessiner un réseau écologique à l’échelle du territoire communal. Ce réseau écologique, ou
structure écologique principale, est constitué d’éléments appelés zones centrales, zones de
développement et éléments de liaison.
La méthodologie générale suivie pour constituer ce réseau écologique se base sur les
recommandations exprimées dans le dossier technique « Pourquoi et comment faire un état
des lieux du patrimoine naturel de sa commune ?» édité par le Service Public de Wallonie.
La démarche proposée consiste à établir dans un premier temps un inventaire des habitats
naturels présents sur le territoire. Dans un deuxième temps, les unités d’habitats ainsi
constituées doivent être classifiées selon des critères précis en zones centrales, zones de
développement ou zones non reprises dans le réseau écologique.
Notons que les experts naturalistes présents sur ou à proximité du territoire communal ont
été invités à signaler les zones présentant un intérêt biologique particulier sur le territoire afin
de ne pas omettre de sites intéressants.
3.2.
Description de la structure du paysage :
La commune de Tintigny peut être divisée en trois territoires paysagers distincts appartenant
à deux ensembles paysagers majeurs que sont le haut plateau de l’Ardenne centrale et les
côtes (cuestas) lorraines. La commune de Tintigny est caractéristique du paysage des
cuestas : il s’agit de collines orientées d’Est en Ouest, présentant un profil aux versants
asymétriques.
Les successions sédimentaires faiblement inclinées, formées d'alternances de couches
tendres et de couches résistantes à l'érosion peuvent donner naissance à ce genre de relief.
La cuesta comprend un front, plus ou moins abrupt, dû à l'interruption de la couche
résistante, une dépression longeant le pied de l'abrupt et creusée dans les couches tendres
et un revers qui correspond à peu près au dos de la couche résistante inclinée.
Tintigny est situé sur la plus septentrionale des trois cuestas, la cuesta dite « sinémurienne »
La zone située au Nord de Rossignol est caractérisée par le faciès de la bordure méridionale
du plateau ardennais, un massif forestier continu.
Aux contreforts de l’Ardenne, la Semois et ses affluents s’étalent dans une large dépression
herbagère (voir photo ci-dessous). A l’aval de son confluent avec la Rulles, la Moyenne
Semois s’enfonce entre le front de côte sinémurienne et le versant ardennais en une
dépression très évasée où serpente le cours d’eau dans des paysages dominés par les
prairies. Cette zone est la zone agricole de la commune, principalement composée de
prairies pâturées.
12
3.3.
État du réseau écologique et de la biodiversité
Évaluation générale de l’importance de la biodiversité
Par rapport à l’ensemble de la Région Wallonne, la Fagne-Famenne et la Lorraine sont
considérées comme deux régions plus riches. Mais en Lorraine les populations d’oiseaux et
papillons diminuent très vite alors qu’elles se maintiennent en Famenne.
Par ailleurs on observe en Gaume les proportions de zones en Natura2000 les plus élevées
de Wallonie. Ainsi, 46% du territoire de la commune de Tintigny est situé en zones classées
Natura 2000 pour une moyenne au niveau régional de 13%. Dans ce contexte la commune
de Tintigny apparaît comme une commune très riche en matière de biodiversité ce qui
augmente encore l’enjeu de son maintien et de sa restauration par rapport au reste de la
Wallonie. En effet, le déclin des espèces rares et spécialisées au profit des espèces
communes a été mis en évidences par différentes études dans plusieurs groupes de plantes
et d’animaux (Dufrêne, 2006).
Les causes de ces régressions ont été établies et reposent sur
- la destruction continue des habitats naturels et semi-naturels ;
- la fragmentation de ces habitats ;
- l’eutrophisation et la perturbation de milieu et la diminution des cycles d’exploitation qui
rendent plus communs des milieux pionniers.
A travers quelques exemples, nous pouvons illustrer l’importance de la préservation et du
développement de la biodiversité d’une commune telle que Tintigny :
Les forêts caducifoliées recouvrant une majeure partie du territoire sont à préserver
pour les oiseaux arboricoles ;
L’industrialisation plus lente en Gaume que dans les autres régions ainsi que le maintien
de certaines parcelles en gestion extensive place la commune de Tintigny comme un
élément central pour la restauration des populations des espèces d’oiseaux de milieux
ouverts. D’une part car certaines espèces sont encore présentes et d’autre part car les
milieux prairiaux possèdent une forte capacité de restauration ;
De manière générale, les populations de reptiles sont petites et assez localisées, sauf
dans quelques régions privilégiées, comme la Fagne-Famenne et la Lorraine. Si leur aire de
répartition semble parfois encore assez importante, l’aire réellement occupée peut être très
réduite. Ainsi, le lézard des souches n’occupe plus que 29 sites lorrains couvrant au total
moins de 10 km², voire à peine 1 km² si l’on exclut le site du camp militaire de Lagland
(Arlon) ;
Les amphibiens sont encore globalement répandus en Wallonie. Trois espèces sont très
répandues : la grenouille rousse, le crapaud commun et le triton alpestre. De nos jours
néanmoins, les amphibiens manquent totalement dans des zones très urbanisées, des
parties de forêts résineuses et des secteurs de campagnes transformées en «openfields»
écologiquement peu diversifiés. La majorité des espèces dont l’Alyte accoucheur et le Triton
crêté, ont une distribution irrégulière, avec des noyaux de population distants et plus ou
moins isolés les uns des autres. La situation du Triton crêté, espèce menacée, est précaire
car il n’occupe qu’une partie minime et décroissante du territoire (voir carte ci-dessous). Sa
persistance dépendra largement des mesures de conservation, ou de création de sites.
Dans la vallée de la Semois, on ne compte plus que 15 à 25 sites occupés (dont une
partie sur la Commune de Tintigny), la moitié des sites connus ayant disparus en dix ans.
Les causes de disparition sont l’atterrissement naturel des mares ou mardelles, leur
13
destruction par remblaiement, une gestion trop intensive des terres alentours provoquant un
isolement de l’espèce ou l’introduction de poisson.
Inventaire et état des lieux au niveau de la Commune de Tintigny
Pour rappel, un réseau écologique comprend :
•
•
•
des zones centrales ;
des zones de développement ;
des zones et éléments de liaison.
Pour le territoire de la Commune de Tintigny, on retrouve :
Des zones centrales caractéristiques identifiées et regroupant les milieux suivants :
-
les mégaphorbiaies (43 ha sur la Commune) ;
les prairies permanentes peu ou pas fertilisées (215 ha sur la Commune) ;
les prairies de fauche de basse altitude peu à moyennement fertilisées (113 ha sur la
Commune) ;
les prairies de fauche humides moyennement fertilisées (14 ha sur la Commune) ;
les prairies humides oligotrophes (11 ha sur la Commune) ;
les vergers haute-tige (17 ha sur la Commune) ;
les forêts à chêne, frêne et charme sur sol eutrophe et mésotrophe ;
les habitants spécifiques à la Gaume que sont les mardelles et les « crons » (sources
pétrifiantes avec formation de travertins).
En plus des zones des types d’habitats et sites décris ci-dessus, d’autres sites ont été inclus
dans les zones centrales du réseau écologique : Les vallées de la Chevratte et de la
Civanne.
L’ancienne gare de triage de Saint-Vincent est également considérée comme Zone Centrale.
Des zones de développement :
Les Zones de Développement du réseau écologique sont principalement les forêts feuillues
indigènes connaissant des conditions normales d’humidité et de relief, de la zone ardennaise
et du revers de la cuesta.
La voie de chemin de fer a également été placée en Zone de Développement.
Des éléments de liaison :
Les éléments de liaisons inclus dans le réseau écologique sont essentiellement des haies.
14
3.4.
Description du réseau écologique
Zones centrales caractéristiques
Le territoire communal possède de nombreuses zones centrales caractéristiques. Pour une
partie importante de celles-ci, elles se retrouvent dans des sites naturels reconnus comme
tel ou carrément classés dans un ou l’autre statut de protection. Voici un bref aperçu de ces
sites :
Le gros cron de Lahage :
A Lahage, les affleurements de cron et les alentours, formant la Cranière, sont classés
depuis 1974. Le Gros Cron de Lahage, aussi appelé "La Cranière" est un des plus beaux
exemples de tuf calcaire qui existe en Lorraine belge. Situé en rive droite de la Chevratte,
dans un environnement forestier, il est constitué notamment d'un rocher aride portant une
pelouse à Seslérie bleuâtre (Sesleria caerulea), groupement exceptionnel sur le plan
régional. On y observe en outre quelques éléments de bas-marais alcalin et de
mégaphorbiaie là où le cron est encore irrigué par les ruisselets. Une fougère rarissime, la
Doradille verte (Asplenium viride), représente le joyau botanique de l'endroit. La faune
comprend entre autre le Cordulégastre bidenté (Cordulegaster bidentata), une libellule
protégée typique des ruisselets de source (cf. illustration couverture).
Les étangs de La Soye et leurs alentours:
Il s’agit d’un site classé depuis 1981, situés près de Saint-Vincent. Le site comprend une
série d'étangs au lieu-dit "La Soye" ainsi que les vallons adjacents (ruisseaux des Douze
Fontaines, de la Grosse Fontaine et de la Platinerie). Il s'agit d'une zone humide d'un grand
intérêt botanique: on y rencontre notamment un groupement à Pesse d'eau (Hippuris
vulgaris) ainsi que des herbiers aquatiques à Potamot perfolié (Potamogeton perfoliatus),
des cariçaies à Laîche à bec (Carex rostrata), des roselières, etc. La faune entomologique
est d'une grande diversité (Lépidoptères en particulier).
La Platte dessous les monts et la réserve naturelle d’Harinsart :
Il s’agit d’un site réunissant une réserve agréée appartenant à Natagora (créée en 1987,
d’une superficie de 37 ha) et une réserve agréée appartenant à Ardenne et Gaume (réserve
d’Harinsart créée en 1987, d’une superficie de 23 a). Le site de la Plate dessous les Monts
est localisé au Sud du village de Harinsart, sur les territoires des communes d'Etalle et de
Tintigny. Il s'agit vraisemblablement d'un très ancien et vaste méandre de la Semois,
recoupé spontanément et abandonné par la rivière de très longue date. Les habitats les plus
remarquables y sont un ensemble de grande étendue de prairies du Molinion ainsi que des
prairies avec éléments de bas-marais alcalin. On y trouve également : des prés mésophiles
peu ou non fertilisés, des prairies engraissées plus intensivement, des friches sur anciennes
coupes à blanc de résineux en voie de restauration, divers boisements feuillus ainsi que
quelques mares de création récente. Le site présente un grand intérêt ornithologique et
entomologique. Une grande part de celui-ci est gérée par pâturage au moyen de bovins de
race Galloway. Une mare a été creusée qui abrite du triton crêté (données Patrick Verté,
2009). Une autre mare est en cours de creusement.
La Marnière d’Ansart :
Il s’agit d’une réserve naturelle agréée appartenant à Ardenne et Gaume, créée en 1984 et
d’une superficie de près de 2 ha. Ce site est une Zone Humide d’Intérêt Biologique (Arrêté
du 2 mars 1994) et est considéré Site de Grand Intérêt Biologique. Il y a quelques années, la
marnière d'Ansart était particulièrement riche. On pouvait y observer des groupements d'eau
libre, des bas-marais, des cariçaies, des jonchaies et des prairies du Molinion. L'Utriculaire
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commune (Utricularia vulgaris), l'Hottonie des marais (Hottonia palustris), le Trèfle d'eau
(Menyanthes trifoliata), l'Orchis de mai (Dactylorhiza fistulosa = D. majalis), l'Epipactis des
marais (Epipactis palustris), la Laîche arrondie (Carex diandra), la Laîche puce (Carex
publicaris), la Serratule des teinturiers (Serratula tinctoria) sont quelques-unes des raretés
qui y poussaient. Cependant, par rapport à cette description ancienne, ce site a perdu de
son intérêt et est maintenant fortement embroussaillé.
Réserve de Breuvanne :
Il s’agit d’une réserve naturelle agréée appartenant à Natagora, créée en 1989, d’une
superficie de 18 ha. Le site de Breuvanne est formé par un ensemble de prairies humides
constituant un tronçon de la vallée de la Semois, entre les villages de Breuvanne et de
Termes et gérée en prairie de fauche en collaboration avec plusieurs agriculteurs locaux.
L'endroit présente un très bel ensemble paysager et offre refuge à de nombreuses espèces
d'oiseaux inféodés aux prairies extensives (Traquets, Fauvettes, Bruant des roseaux,
Bécassines des marais, Râle des genêts, ...).
Réserve des Abattis :
Il s’agit d’une réserve naturelle agréée appartenant à Natagora, créée en 1980, d’une
superficie de 26 ha qui a le statut de Zone Humide d’Intérêt Biologique. Le site des Abattis
est situé à cheval sur le territoire des communes d'Etalle et de Tintigny. L'endroit est
constitué d’une vaste dépression alluviale correspondant à une zone d'anciens méandres de
la Semois. Les habitats qui caractérisent ce site comprennent des mégaphorbiaies à reine
des prés et Aconit napel, des prairies de fauche mésophiles, des éléments de
magnocariçaies, des plantations résineuses ainsi que divers boisements feuillus. Le noyau
du site est occupé par un bras mort encore inondé dont l'intérêt biologique et paysager est
important. L’objectif de gestion de ce site vise essentiellement la conservation des différents
milieux prairiaux présents ainsi que la mise en valeur du bras mort.
Le vague des Gomhets :
Il s’agit d’une réserve naturelle agréée appartenant à Ardenne et Gaume, créée en 1963,
d’une superficie de 48 ha. Le Vague des Gomhets est situé sur le territoire de l'ancienne
commune de Rossignol (entité de Tintigny). Toutefois, c'est la commune de Les Bulles
(aujourd'hui entité de Chiny) qui était jadis propriétaire des parcelles achetées par
ARDENNE ET GAUME et qui possède toujours les parcelles incluses dans la convention.
Cette particularité est due à des causes historiques. Cette immense clairière de la forêt de
Chiny est située au confluent de plusieurs ruisselets, le ruisseau du Gué des Cendres, le
ruisseau de la Fange Wilmus, la Goutelle de la Grosse Jeanne et enfin le ruisseau de la
Fagne des Gomhets. Ces rus forment le ruisseau du Moulin qui est un affluent de la Vierre
(bassin de la Semois). Le Vague des Gomhets est occupé par un ensemble de prairies,
aujourd'hui à 'abandon, et de marécages. La végétation présente est formée de
groupements de sources, de bas-marais et de prairies humides à hautes herbes. Les
rebords plus secs du vallon sont occupés par des pelouses à nard. Des saules indiquent un
début de recolonisation forestière de la fange. Cet envahissement est néanmoins contrarié
par le gibier qui broute les pousses des arbustes. La flore est fort intéressante et comporte
plusieurs espèces protégées dont l'arnica (Arnica montana), le trèfle d'eau (Menyanthes
trifoliata), l'orchis tacheté (Dactylorhiza maculata) et diverses espèces de sphaignes.
Quelques plantations d'épicéas et de pins, un fragment de boulaie pubescente boisent
localement le site.
Autres zones centrales
Les vallées de la Chevratte et de la Civanne ont été placées en zones centrales car on y
observe la présence du castor.
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L’ancienne gare de triage de Saint-Vincent est considérée comme Zone Centrale car ce type
de friche ferroviaire offre des conditions chaudes et sèches (grâce au substrat très filtrant)
propices à de nombreuses espèces thermophiles dont le Lézard des souches, espèce
protégée.
Zones de développement
Les Zones de Développement du réseau écologique sont principalement les forêts feuillues
indigènes connaissant des conditions normales d’humidité et de relief, de la zone ardennaise
et du revers de la cuesta.
Éléments de liaison
Le réseau des haies communales compte près de 50 km de haies. Celles-ci sont les
principaux éléments de liaison entre les différentes décrites ci-dessous. Mais attention, ces
éléments de liaison sont fragiles et, malheureusement, en diminution. La photo ci-dessous
illustre la disparition des haies à l’est du village de Rossignol (traits bleus : haies présentes
en 2006 ; traits rouges : haies inventoriées en 1996 mais disparues à ce jour).
De même, près de 28 km de voiries communales sont en convention « Bords de route –
fauchage tardif ». Le fauchage de ces bords de routes, talus,… s’effectue après le 1er
septembre, ce qui permet de donner le temps aux plantes de fleurir et de fructifier, tandis
que les animaux, essentiellement les insectes, vont trouver dans la végétation nourriture et
abri.
De par ce rôle, ces bords de routes jouent le rôle d’éléments de liaison au sein du réseau
écologique.
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4. Programme d’action
4.1. Stratégie générale
Le PCDN de TINTIGNY, comme l’ensemble des PCDN wallons, repose sur les deux piliers
suivants :
Le diagnostic du réseau écologique du territoire communal, réalisé par l’ASBL Cuestas,
qui nous donne une vision globale à l’échelle communale du réseau écologique ;
Le partenariat qui rassemble autour de la table les forces vives communales ainsi que le
pouvoir communal.
La première étape de la mise en place du PCDN de Tintigny a été de désigner, au sein de
son personnel, une personne pouvant assurer le rôle de coordinateur. Cette personne
devant avoir un minimum de sensibilité par rapport à la nature et l’environnement en général.
Ensuite un long travail (mais nécessaire) de mise en place du partenariat a été réalisé et
regroupe actuellement des représentants de la commune (Échevin, employé,…) mais
également et surtout des citoyens au profil varié (âge, village, sensibilité nature,…) ainsi que
des représentants du milieu associatif « nature » fort présent sur le territoire (Natagora,
Contrat de Rivière, …). La commune de Tintigny n’est-elle pas qualifiée de « Tintigny la
Verte » ?
Une fois finalisée, l’étude du réseau écologique et son diagnostic propose des orientations
(priorités, pistes à suivre, …). Le partenariat, dans la mesure du possible, en tient compte
pour développer les actions futures du PCDN. Il s’agit ici d’une condition indispensable pour
le bon fonctionnement et une réelle efficacité de celui-ci.
4.2. Mise en place du partenariat
La mise en place du partenariat du PCDN de Tintigny s’est effectuée dans un premier temps
en contactant de manière personnalisée un maximum de personnes susceptibles d’adhérer
à la philosophie : Conseil communal, S.P.W. (Direction d’Arlon), agents D.N.F.(chefs de
cantonnement de Virton et de Florenville + agents), Direction des école communales de
Tintigny, associations présentes sur le territoire communale (S.I. , Natagora, Contrat de
Rivière Semois-Chiers, Centre culturel, Fondation Rurale de Wallonie (Ardenne Semois),
maisons des jeunes, mouvements de jeunesse, …) ainsi que tout un réseau de naturalistes
connus et reconnus comme personnes ressource dans divers domaines habitant la
Commune mais également présents sur les Communes voisines.
Ces premiers contacts ont été assurés par des courriers personnalisés, un folder « toute
boîte » ainsi que plusieurs parutions dans le bulletin communal édité tous les mois.
Pratiquement, la situation du partenariat du PCDN de Tintigny n’est pas évidente. En effet,
malgré les différentes démarches évoquées ci-dessus, force est de constater que le nombre
de personnes s’impliquant dans le projet de manière régulière est limité (l’ensemble des
partenaires se chiffre à une grosse dizaine de personnes).
Pour quelle(s) raison(s) ? Difficile de le déterminer de manière précise : communication pas
assez efficace ? Visibilité du PCDN pas encore assez concrète ? Proximité du Grand-Duché
engendrant de longues journées et ne motivant pas les citoyens d’en faire « plus » ?
Sentiment qu’a la population que la nature à Tintigny n’est pas en danger et, au contraire,
se porte bien, qu’il n’y a pas « péril en la demeure » ?
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C’est probablement un peu de toutes ces raisons qui explique le faible taux d’implication des
citoyens dans notre PCDN…
Mais qu’à cela ne tienne ! L’ensemble des membres assistant aux différentes réunions sont
des personnes extrêmement motivées et, pour la plupart, déjà très sensibilisée à la
problématique de l’érosion de la biodiversité. De même, ces personnes sont toutes
impliquées de manière locale voire au niveau régional dans des associations et/ou
administrations en charge de la protection de l’environnement : ASBL Natagora, Guide
nature, agents du DEMNA, ASBL Plecotus, …
Un savoir-faire et un « plus » indéniable pour notre PCDN ! Qu’ils en soient déjà ici tous
remerciés chaleureusement !
4.3. Fiches projets
Durant la réalisation de l’étude du réseau écologique de Tintigny par l’ASBL Cuestas, les
membres du PCDN se sont réunis plusieurs fois pour échanger leurs points de vue et
débuter la réflexion sur les futures fiches projets à mettre en œuvre.
En fonction des affinités de chacun, plusieurs pistes d’actions sont ressorties du lot.
Celles-ci, au nombre de 33, sont le fruit d’un travail commun et/ou individuel de l’ensemble
des membres de notre PCDN. Ces fiches ont été proposées à l’ensemble des membres
pour approbation et, éventuellement, modification. De même, le Collège communal (via son
Bourgmestre et son Échevin en charge de l’environnement, ont été tenu informé de l’état
d’avancement du projet.
Ces fiches seront réalisées à court, moyen ou long terme. Certaines sont récurrentes et
d’autres plus ponctuelles.
La liste des ces fiches projets est une liste « ouverte » : rien n’interdit d’ajouter à cette liste
un éventuel nouveau projet élaboré par les membres du PCDN ou proposé par quiconque le
désire.
L’ensemble de ces fiches projets sont centralisées par le coordinateur du PCDN et soumises
à l’agent de la Fondation Rurale de Wallonie pour avis avant d’être compilées pour intégrer
le document final. Les fiches projets du PCDN de Tintigny sont annexées au présent
document.
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5. Conclusion et perspectives
La Commune de Tintigny possède un énorme potentiel et un « capital nature » assez
intéressant mais il convient d’y être attentif pour éviter que cette situation plutôt positive ne
se dégrade. Et il reste encore des choses à faire.
En forêt, la proportion de feuillus par rapport aux résineux est élevée. Les forêts feuillues
correspondent à d’anciennes forêts, présentant une valeur patrimoniale élevée. La
connectivité des zones de forêts est assez bonne. La taille moyenne des parcelles
forestières est en effet assez grande et on n’observe pas de barrière significative traversant
le massif forestier. L’enjeu du réseau écologique dans ces zones est la conservation des
habitats (maintien de vieux arbres, maintien d’une végétation ouverte autour des Crons,…)
et la restauration des zones alluviales et sols hydromorphes enrésinés. La surface à
restaurer est d’environ 110 ha.
La vallée de la Semois est traditionnellement consacrée à l’agriculture. On y retrouve
cependant de petits massifs isolés de chênaies-charmaies prolongeant le réseau forestier et
ponctuellement des pessières à restaurer. Le principal intérêt de cette zone pour la
biodiversité est le réseau de mares, mardelles et bras morts. Ces éléments sont cependant
insuffisants et en mauvais état.
Rappelons que le manque de connectivité de ce type d’éléments est préjudiciable pour de
nombreuses espèces dont le Triton crêté. Les prairies de fauche et prairies humides
oligotrophes sont des habitats particulièrement intéressants mais ceux-ci sont rares, très
isolés et ont tendance à disparaître rapidement. Ces habitats représentent 1,5% du territoire
communal.
Les haies, au niveau vallée de la Semois, se concentrent en zones intéressantes mais sont
bordées de zones agricoles beaucoup plus intensives et on constate sur le territoire
communal un appauvrissement du réseau de haies.
En ce qui concerne les zones de marais, il faudrait restaurer les zones humides situées le
long de la Breuvanne (actuellement surtout peupleraies et pessières) afin d’assurer la liaison
avec vallée de la Semois et site de la Platte dessous les Monts et des Abattis.
Dans cette optique, le PCDN de Tintigny, via ses futurs actions concrètes au niveau de la
sensibilisation et de l’amélioration du réseau écologique, a un rôle majeur à jouer dans un
avenir proche !
Enfin, au niveau partenariat du PCDN, une attention particulière sera donnée afin d'étoffer le
groupe existant. D'une part, cela permettra de soulager les membres actuels des nombreux
projets envisagés et, d'autre part, les citoyens de Tintigny pourront s'approprier d'avantage
ce projet, ce qui est essentiel pour garantir la pérennité du PCDN!
Pour y arriver, les premières actions à mettre en œuvre en cette année 2011, seront des
actions de « visibilité » pour le citoyen. De cette manière, le citoyen se rendra compte qu’un
PCDN, en dehors des réunions, c’est également du concret pour sa commune ! De quoi
« motiver les troupes » ! L’aspect « Communication » sera également développé de
manière plus efficace.
20
6. Annexes
6.1. Liste non exhaustive des partenaires
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
PIEDBOEUF
LABRANCHE
MARECHAL
MICHEL
LOUETTE
STIERNON
PEIFFER
PONCE
LEQUEUX
ZANINI
VANDENBERGHE
CROCHET
ANDRE
BAUDRY
DALOZE
DELIT
DELOGNE
FORTEMAISON
FRANCOIS
GAUL
KLEPPER
LEMOINE
MAIRESSE
MERCIER
ORBAN
REYNKIENS
ROBIN
STORDER
TASSIN
VAN DOREN
VANDENBERGHE
VERTE
Benoît
Philippe
François
Isabelle
Anthony
Jean-François
Patrice
Camille
Guy
Sandrine
Carine
Michel
Christophe
Michaël
Jacqueline
Bernadette
Stéphane
Didier
Frédéric
Wivine
Reynald
Nathalie
Jean-Luc
Jacques
Sophie
Johanna
Benoît
Yves
Mélanie
Bernard
Séverine
Patrick
Bourgmestre
Echevin
Echevin
Echevine
Président du CPAS
Conseiller communal
Conseiller communal
Conseiller communal
Conseiller communal
Conseillère communale
Conseillère communale
Conseiller communal
Conseiller communal
Coordinateur PCDN Tintigny
Citoyenne
Citoyenne - enseignante et guide nature
ASBL Cuestas (Leader+)
Agent PCDN - FRW
Citoyen - ASBL Natagora/Plecotus
FRW - Ardenne-Semois
Citoyen - Instituteur
Chef de Cantonnement - D.N.F. Florenville
Citoyen - ASBL Natagora
Citoyen - ASBL Natagora - PCDN Habay
Citoyenne - FRW Ardenne-Semois
Citoyenne - CRIE Anlier
Athénée Royal d'IZEL - Préfet des études
Citoyen - Agent DNF - PCDN Habay
Agent Contrat Rivière Semois-Chiers
Chef de Cantonnement - D.N.F. Virton
Citoyenne
Citoyen - DEMNA
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6.2. Récapitulatif des « Fiches – projets »
1. Volet « sensibilisation »
1.1. Sensibilisation/information aux citoyens
1.1.1. Fiche « Sensibilisation des particuliers aux plantes invasives »
1.1.2. Fiche « Sensibilisation des nouveaux arrivants ou acheteurs à l’aménagement de
leur jardin »
1.1.3. Fiche « Mise en place d’un local ressource nature »
1.1.4. Fiche « A la découverte d’espèces remarquables des milieux
aquatiques/humides »
1.1.5. Fiche « Mémoire des arbres »
1.1.6. Fiche « Enquête nature »
1.1.7. Fiche « Cuisine nature »
1.1.8. Fiche « Potager communautaire »
1.2. Sensibilisation/information aux citoyens/Écoles
1.2.1. Fiche « Circuits nature et école »
1.2.2. Fiche « Sensibilisation à la nature ordinaire auprès des écoles »
1.3. Sensibilisation/événementiel
1.3.1.
1.3.2.
1.3.3.
1.3.4.
Fiche « Journée événement du PCDN de Tintigny »
Fiche « Cycle de conférences »
Fiche « Concours et expo photos nature »
Fiche « Bourse aux plantes indigènes »
1.4. Sensibilisation/valorisation de sites
1.4.1.
1.4.2.
1.4.3.
1.4.4.
Fiche « Sensibilisation au paysage – point de vue du Ménil »
Fiche « Valorisation nature des promenades du S.I. »
Fiche « Valorisation des étangs de Rossignol »
Fiche « Valorisation de la zone inondable de Breuvanne »
2. Volet « Sensibilisation et réseau écologique »
2.1. Fiche « Formation de conseillers jardin naturel »
2.2. Fiche « Jardin naturel de démonstration »
2.3. Fiche « Sensibilisation/mise en valeur des mardelles communales »
2.4. Fiche « Mise en place d’une prime communale à la création de vergers haute-tige »
2.5. Fiche « Création d’abris pour la faune (insectes, oiseaux,…)
3. Volet « Réseau écologique »
3.1. Réseau écologique/Plantations
3.1.1. Fiche « Mise en place d’un verger didactique à Lahage et actions en faveur de la
chouette chevêche »
3.1.2. Fiche « Création d’un verger à Bellefontaine »
3.1.3. Fiche « Plantation de haies et d’alignements d’arbres »
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3.2. Réseau écologique/Valorisation de site
3.2.1. Fiche « Chantiers de gestion des plantes invasives »
3.2.2. Fiche « Nature et zonings »
3.2.3. Fiche « Aménagement de la baraque Payat »
3.3. Réseau écologique/actions communales
3.3.1.
3.3.2.
3.3.3.
3.3.4.
Fiche « Mise en place de zones naturelles sur les propriétés communales »
Fiche « Gestion différenciées des espaces verts communaux »
Fiche « Opération combles et clochers »
Fiche « Convention bords de route – fauchage tardif et zones refuges »
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6.3. Les « Fiches – projets »
Les fiches projets ci-après sont le fruit du travail des partenaires. Ces fiches, au nombre de
33, ne sont certainement pas figées. Le PCDN s’engage à mettre en œuvre à court, moyen
ou long terme l’ensemble de ces projets sans obligation d’atteindre ce but. De même, la
porte n’est pas fermée à tout projet nouveau proposé par les partenaires et/ou citoyens.
Vous trouverez ci-dessous un bref explicatif sur la manière de lire une fiche projet.
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