LES CENT-JOURS La bataille de Waterloo, le 18 juin 1815, vient

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LES CENT-JOURS
La bataille de Waterloo, le 18 juin 1815, vient mettre un terme tragique au dernier épisode de la
geste napoléonienne qui coûta si cher à la France mais qui auréola l’Empereur de la gloire du martyr
par sa mort, le 5 mai 1821, prisonnier des Anglais à Sainte-Hélène. Ayant débarqué au golfe Juan le
1er mars, le « vol de l’Aigle » conduit Napoléon, de clocher en clocher, jusqu’aux tours de NotreDame : le 20 mars, à 9h du soir, Napoléon fait sa rentrée aux Tuileries, que le roi Louis XVIII vient de
quitter la veille peu avant minuit. Un pamphlet de l’époque résume ainsi les vingt jours de folie qui
viennent de s’écouler :
Le Monstre a quitté l’île d’Elbe ; le Brigand a débarqué dans le golfe de Cannes ;
l’Usurpateur est entré à Grenoble ; le Corse a reçu les autorités à Lyon ; Bonaparte voit son
armée renforcée par celle du maréchal Ney ; le Rival des Bourbons a revu à Fontainebleau
cette chambre où il signa son abdication ; Sa Majesté Impériale couchera ce soir aux
Tuileries.
La défaite militaire – qui n’était pas inévitable – vient en fait sanctionner un échec politique
inéluctable dès lors que « l’Ogre de Corse » avait quitté, le 26 février, la prison dorée de l’île d’Elbe
qui lui avait été concédée à la suite de son abdication du 11 avril 1814. Au moment où il se lance dans
cette folle aventure, Napoléon est assuré d’avoir contre lui tous les souverains d’Europe coalisés, qui
sont d’ailleurs encore réunis en congrès à Vienne. Dès le 13 mars, une résolution dont le texte a été
préparé par Talleyrand qualifie Napoléon d’« ennemi et perturbateur du repos du monde ». Une
commission militaire constituée de Wellington pour l’Angleterre, de Schwarzenberg pour l’Autriche,
de Volkonski pour la Russie et de Knesebeck pour la Prusse achève ses travaux le 25 mars, la guerre
étant déclarée à Napoléon et non à la France.
Waterloo
18 juin 1815 – 11h15
« Doigt de Dieu »
VE / MA-PL / NE
Grand Trigone
MA-PL / LU / ME
Bataille de Waterloo – Thème classique
Carré en T
MA-PL / SO / NE
SA-Ln
2
Le thème « classique » de la bataille de Waterloo (dressé pour 11h15) met triplement en vedette
la conjonction Mars-Pluton à 23-24° des Poissons. Cette conjonction est l’apex d’un carré en T autour
de l’opposition Soleil-Neptune dans l’axe Gémeaux-Sagittaire ; Mars-Pluton est également partie
prenante d’un grand trigone en signes d’Eau, avec Lune (en Scorpion) et Mercure (en Cancer). Enfin,
la conjonction Mars-Pluton est impliquée dans une figure appelée « Doigt de Dieu », avec Neptune et
Vénus (en Lion) pour apex. En entre, par semi-carré, Mars-Pluton est relié à Saturne (11° Verseau),
dont est proche la Lune noire moyenne. A 0° Balance, Jupiter se situe sur l’Axe Cardinal et en
opposition à la conjonction Mars-Pluton. L’Ascendant, à 11h15, au moment probable où est lancé le
signal de l’offensive par les Français, se situe sur un des degrés critiques les plus constants en
astrologie mondiale, sur la zone de 20° des signes Mutables.
Waterloo
18 juin 1815 – 11h15
Bataille de Waterloo – Thème global
Ma – 84°35
Mars : 24°35 Poissons
SO-MA-SA
UR-PL-ZE-AP
SO-AP
ZE=SO/PL
ZE/AP
MC/KR
PL/AP
MA-PL
SA/ZE
SA/PL
JU/PO
JU/AD
JU/CU
JU/NE
MA/PL
SO/ZE
SO/PL
SO/MA
SA=KR/AD
HA=UR/NE
16–61 / 39-84
Dans un thème global, Mars s’impose comme point d’ancrage (à 84°35). Il est au cœur, avec
Pluton et Cupidon, d’une puissante constellation qui comprend Soleil-Apollon en M. X, Zeus sur le
mi-point Soleil/Pluton en Taureau, Saturne sur l’axe Kronos/Admète en Verseau et Hadès (à 11°
Sagittaire) sur le mi-point Uranus/Neptune.
Le tableau d’ensemble correspond bien à un plan stratégique (Mars/Pluton=Zeus), dont la
réalisation est bloquée (Saturne), l’offensive étant soudainement arrêtée (Uranus/Neptune en lien avec
Mars et Zeus) dans un climat de confusion , voire de trahison (Hadès). Saturne sur l’axe
Kronos/Admète se rapporte aux conséquences de la bataille : la chute d’un gouvernement, les
changements concernant l’autorité et les pouvoirs publics. quant à l’axe Soleil/Apollon, significateur
de réussite et de succès, de gloire et d’honneurs, en relation avec la stratégie militaire (Zeus et
Mars/Pluton), il nous semble pouvoir s’appliquer non pas tant au vainqueur qu’à la bataille elle-même,
l’une des plus célèbres dans l’histoire de l’épopée napoléonienne. D’ailleurs, l’axe Zeus/Apollon, avec
Mars, désigne précisément la science militaire.
3
EG – H1 – 1812-1815
De Leipzig à Waterloo
18 juin 1815
18 juin 1815
HA=UR/NE
SA=KR/AD
Oct. 1813
MA-PL
HA=UR/NE
EG – H8 – 15-18 juin 1815
La campagne de Belgique
MA-PL
Les éphémérides graphiques, pour la période 1812-1815, mettent en valeur, autour du 18 juin
1815, trois zones du Zodiaque où se mettent en place simultanément les figures clés qui vont marquer
la brève campagne de Belgique, du 15 au 18 juin.
Sur une échelle de 360° (Harmonique 1), nous observons en Sagittaire, sur la ligne d’Hadès, le
transit du mi-point Uranus/Neptune ; en Verseau, Saturne rejoint l’axe Kronos/Admète ; en Poissons,
Mars est conjoint à Pluton le jour même de la grande bataille. Fin mars-début avril, au moment où les
forces ennemies se mettent en place aux frontières de la France, Mars a transité sur le mi-point
Kronos/Admète : c’est la position qui fut celle de Mars durant sa rétrogradation en 1813 - durant la
campagne d’Allemagne consécutive au désastre de la campagne de 1812 en Russie – particulièrement
au moment de la défaite décisive de Napoléon lors de la Bataille des Nations sous les murs de Leipzig
en octobre 1813.
Le tableau inférieur montre en Harmonique 8 le transit de la Lune, d’abord sur la zone
Hadès=Uranus/Neptune, le 16 juin, lors des batailles de Ligny et des Quatre-Bras, puis sur la zone de
soleil-Zeus-Mars-Pluton durant l’après-midi puis durant la nuit du 17 au 18 juin.
Si la bataille de Ligny, forçant les Prussiens à la retraite, semblait permettre à Napoléon la
réalisation de son plan, visant à disjoindre les deux armées de la coalition dirigées par Wellington et
par Blücher, l’échec du maréchal Ney aux Quatre-Bras et la poursuite tardive de Blücher par le corps
d’armée dirigé par Grouchy, dessinaient déjà en filigrane la défaite finale des Français.
4
Le retour de Napoléon à Paris mit aussitôt sur le
devant de la scène sa double faiblesse politique, sur le
plan intérieur comme sur le plan diplomatique.
Napoléon fut contraint de concéder, dès son retour, des
mesures de partage des pouvoirs qui contredisaient sa
conception autoritaire du gouvernement. Il fut en outre
battu dans les trois scrutins (un plébiscite, des
législatives et des municipales) qui furent organisés
pendant les Cent-Jours. L’Empereur caressait donc le
projet de reprendre fermement le pouvoir une fois la
guerre gagnée. Car la guerre était inévitable, et
Napoléon se retrouvait une fois de plus en quarantaine
diplomatique face à une coalition qui, durant le
printemps, se mettait en place et espérait aligner bientôt
1 300 000 soldats répartis à toutes les frontières de la
France. Le gros des armées était constitué à l’est par
l’armée autrichienne de Schwarzenberg (230 000
hommes) et par l’armée russe de Barclay de Tolly
(150 000 hommes) ; au nord, par les l’armée prussienne
de Blücher (116 000 hommes) et par l’armée anglo-néerlandaise de Wellington (95 000 hommes). Les
coalisés avaient l’intention d’entrer en campagne lors de la dernière semaine de juin.
Le plan de Napoléon était de contenir sans plus son flanc oriental et de mener une offensive éclair
avec l’Armée du Nord (forte de 122 000 hommes) dans l’intention de battre successivement les
Prussiens et les Anglo-Néerlandais afin d’être en position de négocier avec les puissances européennes
une paix confortable qui lui assurerait son maintien au pouvoir dans des frontières raisonnables. Grâce
à la fascination qu’il exerçait sur les esprits, Napoléon réussit à mettre sur pied ses armées et à susciter
une fièvre patriotique, fondée sur la défense du « sanctuaire national » par les « fils de la Révolution ».
Toutefois, l’Empereur dut compter avec des faiblesses dans son encadrement. Certains de ses
maréchaux avaient suivi Louis XVIII sur les routes de l’exil, parmi lesquels Berthier, qui fut depuis la
campagne d’Italie son chef d’état-major. Napoléon mit à ce poste le maréchal Soult, qui avait été,
durant quatre mois, le ministre de la Guerre de Louis XVIII. En outre, il semble que Napoléon, durant
les Cent-Jours, n’avait plus la flamme entraînante qui le caractérisait par le passé, comme s’il avait
perdu foi en son étoile, et certaines de ses décisions témoignaient d’une improvisation inaccoutumée
chez lui.
5
LA CAMPAGNE DE BELGIQUE
D – Dispositif anglo-prussien à la veille de la campagne
Le lundi 12 juin, à 4h du matin, Napoléon monte en voiture pour rejoindre l’armée du Nord. A ce
moment précis, le Soleil est à l’Ascendant, à 20° Gémeaux, au carré de Mars à 20° Poissons,
cependant que Saturne et Lune noire viennent de passer sur le Milieu du Ciel.
Thierry Lentz, directeur de la Fondation Napoléon et auteur de nombreux ouvrages sur l’histoire
du Consulat et de l’Empire, notamment sur le Congrès de Vienne et les Cent-Jours, expose, dans un
livre tout récemment paru, le plan de Napoléon :
L’intention stratégique de Napoléon était d’opérer une offensive dite sur « position
centrale », pour s’insérer entre les Anglais et les Prussiens, les séparer puis les battre
successivement, sur un front d’une trentaine de kilomètres, tandis que l’ensemble du
dispositif ennemi en couvrait plus d’une centaine.1
Ce plan répond à l’un des principes essentiels de
la stratégie napoléonienne : être toujours plus fort que
l’adversaire à l’endroit où l’on veut le frapper.
L’ordre du jour signé par Napoléon à Avesnes le 13
juin fixait pour premier objectif la ville de Charleroi.
La gauche, mise en marche la première, devait
neutraliser provisoirement les Anglais, tandis que le
centre et la droite devaient affronter les Prussiens. Un
plan qui reposait sur un postulat selon lequel chaque
armée vaincue se retirerait sur ses lignes
« naturelles » de communication : les Anglais vers
Bruxelles puis la mer, les Prussiens vers le nord-est
par la grande voie qui les ramènerait en Allemagne, par Liège et Maastricht. La tâche de contenir les
Anglais fut confiée au maréchal Ney, qui devait marcher vers le carrefour dit des « Quatre-Bras »,
croisement des routes Bruxelles-Charleroi et Nivelles-Namur. Une fois Blücher battu, on le
poursuivrait sur ses lignes de communication avec un second corps détaché (celui de Grouchy), tandis
que l’armée se reconcentrerait autour de Ney pour affronter les Anglais. Ce plan, très cohérent, fut
perturbé par un élément qu’ignorait l’Empereur : Wellington et Blücher étaient convenus de ne pas se
séparer et de toujours tenter de venir se secourir l’un l’autre, s’engageant à ne pas se replier sur leurs
lignes de communication en cas de défaite. Deux voies s’ouvraient à Napoléon : déboucher par Mons
et tomber sur les Anglais (ce que redoutait Wellington) ou par Charleroi face aux Prussiens. Thierry
Lentz estime que Wellington était en fait disposé à évacuer la Belgique en laissant ses partenaires se
débrouiller seuls – cela pour des raisons de haute politique ayant trait à la lutte pour la prépondérance
en Europe qui se jouait en coulisses. Du côté prussien en revanche, aussi bien Blücher que Gneisenau
se montrèrent fidèles aux engagements pris et, bien que battus par Napoléon le 16 juin lors de la
bataille de Ligny, ils ne se replièrent pas en direction de Liège, mais réussirent un mouvement tournant
qui les rapprocha finalement du champ de bataille de Waterloo, où leur arrivée en fin de journée fut
décisive pour donner une victoire totale aux coalisés.
1
LENTZ Thierry, Waterloo 1815, Perrin, 2015.
6
12 juin 1815 – 4h
15 juin 1815 – 3h
Début de l’offensive
Napoléon quitte Paris
AS-SO-MA à
20° Mutables
Début de la bataille de Waterloo
AS à 19° Vierge
sur la Belgique
AS=PV=UR/HA
UR/HA : Méchanceté soudaine.
Atrocités de guerre
Parti de Paris le 12 juin 1815 au matin, Napoléon coucha à Laon, puis passa les deux jours
suivants à Avesnes. Le 14 juin en fin d’après-midi, il s’installa à Beaumont, dans le château du prince
de Caraman-Chimay.
L’offensive de l’armée du Nord commença avant l’aube du 15 juin. Le temps était exécrable, le
sol détrempé par les orages ; la progression des troupes sur un terrain vallonné et coupé de nombreux
bois était rendue difficile.
Les thèmes du départ de Paris de Napoléon et du début de l’offensive sur la Belgique présentent
l’un et l’autre un Ascendant intéressant. Le 12 juin 1815, à 4h du matin, au moment précis du lever du
Soleil, l’Ascendant est à 20° Gémeaux ; au début de la bataille de Waterloo, le 18 juin à 11h15,
l’Ascendant se trouvera de nouveau sur la zone de 20° Mutables (à 19° Vierge). Le 12 juin, le carré
Soleil-Mars applique sur le semi-carré Pluton-Zeus, qui évoque l’accomplissement du devoir militaire.
La conjonction Saturne-Lune noire vient de passer sur le Milieu du Ciel.
Lors du dé but de l’offensive en Belgique, à partir de Beaumont et de Philippeville, l’Ascendant
(à 8° Gémeaux), se place sur l’axe Uranus/Hadès, significateur de méchanceté soudaine et d’atrocités
de guerre. Le lien avec l’Axe Cardinal donne à l’événement une dimension collective. Dans les deux
camps, la frénésie guerrière est surchauffée : les Français sont acculés à la victoire s’ils veulent
échapper à une nouvelle invasion du sanctuaire national ; les coalisés, et en particulier les Prussiens,
sont avides d’écraser définitivement un ennemi et de bénéficier enfin d’une victoire dont ils s’estiment
avoir été frustrés au printemps 1814, lors de la première occupation de Paris. La bataille de Ligny sera
d’une rare férocité, dont rend compte, par exemple, le roman historique de Paul d’Ivoi, Les Cinquante.
7
L’Empereur entra dans Charleroi en milieu de journée. Il
détacha 45 000 hommes mis à la disposition du maréchal Ney
pour marcher vers le carrefour stratégique des Quatre-Bras, afin
d’achever la séparation de Blücher et de Wellington. C’est ici
que se joua sans doute un épisode décisif pour la suite des
événements : Ney n’attaque pas les Quatre-Bras pour s’en
rendre maître, alors qu’il était en position de force, préférant
reporter l’assaut au lendemain ; mais ses adversaires allaient
profiter de la nuit pour renforcer leurs positions et finalement
bloquer l’offensive des Français sur ce carrefour stratégique qui
commandait les communications entre Namur et Nivelles et
entre Charleroi et Bruxelles. Au soir du 15 juin, l’Empereur
n’avait pas encore réussi à séparer ses adversaires et ses
cantonnements étaient confinés dans un quadrilatère de seize
kilomètres de côté, mince ligne d’opération coincée entre les
forces de Wellington et celles de Blücher, qui se regroupaient
au nord de Fleurus pour combattre le lendemain.
La journée du 16 juin allait être décisive. Napoléon, croyant les Prussiens prêts à la retraite,
s’apprêtait à les accompagner vers le Rhin, tandis que Ney commencerait à repousser les Anglais vers
Bruxelles. Blücher et Gneisenau, à la tête de l’armée prussienne, avaient pour intention de livrer
bataille et d’écraser l’armée française avant qu’elle n’élargisse son couloir de manœuvre encore réduit.
Pour sa part, Wellington restait obsédé par le risque de voir les Français déboucher par Mons et ne
voulait pas laisser Bruxelles sans défense de ce côté.
La bataille de Ligny commença vers 3h de l’après-midi et dura jusqu’à la tombée de la nuit. Ce
fut une horrible boucherie. Vers 9h du soir, alors que Blücher avait été commotionné lors d’une chute
de cheval, Gneisenau, qui avait pris le commandement, ordonna la retraite ; toutefois, contrairement
aux prévisions de Napoléon, l’armée prussienne ne se replia pas sur ses lignes « naturelles » de
communications, mais obliquait au nord sur Wavre, pour se rapprocher de la zone de concentration
anglo-néerlandaise et être en mesure de tenir les promesses faites à Wellington. Pendant ce temps,
Ney, avec 46 000 hommes, faisait face aux Anglo-Néerlandais au carrefour des Quatre-Bras, où la
véritable bataille s’engagea vers 4h de l’après-midi. Attaqué de toutes parts, Ney dut passer sur la
défensive et renoncer à s’emparer des Quatre-Bras. La journée marquait bien un tournant : Napoléon
n’avait pas réussi à séparer définitivement ses adversaires. Il ignorait en outre que les vaincus de
Ligny, loin de marcher vers le Rhin, s’ingéniaient à rejoindre les Anglo-Néerlandais que Wellington
faisait remonter de quelques kilomètres, en avant des villages de Mont-Saint-Jean et Waterloo. Là, il
pouvait s’adosser à la forêt de Soignes et conserver de bonnes possibilités d’évacuation vers l’ouest et
le nord, par les routes menant à Bruxelles par Waterloo ou Hal.
La journée du 17 juin fut marquée par plusieurs décisions de Napoléon, qui entraînèrent de graves
conséquences. Ne sachant pas où se trouvait exactement l’armée de Blücher, l’Empereur détacha une
petite armée de 33 000 hommes, sous les ordres de Grouchy, avec pour mission de se diriger sur
Gembloux, entre Wavre et Namur, afin d’empêcher Blücher de rebrousser chemin et de se rapprocher
de Wellington : c’était se priver du quart de ses effectifs à la veille d’un affrontement décisif et
incertain. Thierry Lentz met avec pertinence le doigt sur un point fondamental :
8
L’ordre donné à Grouchy ne tranchait pas sur un point crucial : fallait-il
surveiller ou attaquer les Prussiens ? 33 000 homme, c’était trop pour
surveiller, trop peu pour attaquer. L’Empereur ne se doutait pas que
l’ensemble du corps de Zieten était à Wavre depuis le milieu de la nuit
du 16 juin et avait été rejoint dans la jour née du 17 par ceux de Pirch,
Thielmann et Bülow. C’était presque toute l’armée de Blücher qui
s’apprêtait à marcher vers celle de Wellington. Plus grave encore,
Grouchy était séparé de Napoléon par la Dyle, un obstacle naturel
difficile à franchir rapidement pour une troupe aussi nombreuses que la
sienne, alourdie par une centaine de canons.2
Ainsi, les Prussiens prirent leurs dispositions pour tenir la promesse faite à Wellington de le
soutenir le plus massivement possible. Vers midi, le 17 juin, près de 100 000 hommes étaient réunis
autour de Wavre. Ils avaient réussi à berner totalement des adversaires partis trop tard à leur poursuite
et qui plus est convaincus qu’ils étaient en pleine retraite. Lorsque Grouchy arriva à Gembloux vers
10h du soir, le 17 juin, il était trop tard : Blücher lui avait échappé.
Début de l’offensive
15 juin – 3h
Campagne de Belgique – Trois phases
Les Quatre- Bras
16 juin – 16h
SO-MA-PL-SA-ZE
Grouchy à Gembloux
17 juin – 22h
Durant les trois journées où se déroulent les trois premières phases de la campagne de Belgique,
les mouvements de la Lune permettent de suivre la mise en valeur de deux configurations majeures.
La première, autour de la conjonction Mars-Pluton, est reliée à Saturne et à Zeus, et activée par le
Soleil et par le mi-point Soleil/Mars. L’autre figure est celle d’Hadès sur le mi-point Uranus-Neptune.
Le 15 juin à 3h du matin, au tout début de l’offensive, la Lune est reliée à l’Ascendant en
résonance avec le mi-point Uranus/Hadès et avec l’Axe Cardinal (la Lune vient de passer à 0°
Balance). Le 16 juin, lorsque commence la bataille des Quatre-Bras vers 16h, la Lune vient encore
activer la zone d’Hadès. Le 17 juin à 22h, au moment où Grouchy arrive tardivement à Gembloux, la
Lune (à 11° Scorpion) active la configuration dominante de la bataille de Waterloo : Mars-Pluton relié
à Saturne et à Zeus et activée par le Soleil ainsi que par le mi-point Soleil/Mars.
2
Ibid., p. 193.
9
LA BATAILLE DE WATERLOO
Carte – Bataille de Waterloo – Positions de départ
Mont-Saint-Jean
Wellington
Papelotte
La HayeSainte
Hougoumont
La BelleAlliance
Plancenoit
Napoléon
Wellington range ses troupes en ligne le long des hauteurs de Mont-Saint-Jean qui dominent la
« morne plaine » de Waterloo. Le dispositif anglo-néerlandais prend appui sur trois points fortifiés : à
l’ouest, la ferme de Hougoumont, un quadrilatère de 500 mètres de côté ; au centre, la ferme de la
Haie-Sainte, formant un rectangle dont un des petits côtés (40 m) faisait face aux Français ; à l’est, la
ferme de la Papelotte (quatre fortes bâtisses entourant une cour carrée). L’objectif premier de
Wellington était de s’accrocher au terrain autour des fermes fortifiées de l’avant du dispositif en
attendant l’arrivée des Prussiens. Le dernier message de Blücher, arrivé à six heures du matin, était
rassurant : le corps de Bülow était déjà en route vers la gauche du dispositif. Si la pression devenait
insupportable, Wellington prévoyait cependant une retraite vers Anvers. La route y menant était d’ores
et déjà sécurisée, de même que la ville de Hal, à l’ouest du champ de bataille, défendue par un
contingent aux ordres du prince Frédéric d’Orange. En complément, la droite du dispositif, du côté
d’Hougoumont, fut considérablement renforcée en début de matinée pour empêcher les Français de
couper la route de la mer. La ligne anglo-néerlandaise se déploya donc sur quatre kilomètres environ,
principalement sur et derrière une crête qui barrait la route de Bruxelles.
En face, Napoléon avait disposé ses troupes avec beaucoup de profondeur, sur un périmètre étroit.
Comme le rapporte Thierry Lentz, l’Empereur estimait avoir 90 chances sur cent de l’emporter :
Jérôme Bonaparte ayant déclaré avoir entendu dire à Genappe (où Wellington avait passé la
nuit du 16 au 17) que l’Anglais avait donné rendez-vous à Blücher à Mont-Saint-Jean, Soult
opina encore sur la nécessité de rappeler Grouchy pour parer à toute éventualité. Dans tous
les cas, son arrivée permettrait de finir plus vite la bataille en donnant la supériorité
numérique à l’armée du Nord. Napoléon qualifia ces propositions de « sottises » et annonça
avec confiance qu’il coucherait le soir même à Bruxelles. Il ne fut donc rien décidé
concernant Grouchy à ce moment-là.3
Napoléon trancha aussi sur une autre question en débat : fallait-il commencer la bataille comme il
était prévu à neuf heures du matin ? Napoléon décida de reporter l’attaque de deux heures au moins,
pour permettre à l’artillerie de manœuvrer et aux unités retardataires de se mettre en ligne. Retard
préjudiciable car, en ouvrant les hostilités plus tôt, l’Empereur aurait peut-être pu détruire l’armée
anglaise en quelques heures, rendant inutile l’intervention prussienne.
3
Ibid., p. 205.
10
Vers neuf heures du matin, l’armée s’ébranla de toutes parts. Napoléon disposait de 72 000
soldats, répartis en 50 000 fantassins, 15 000 cavaliers et 7 000 artilleurs servant 250 à 260
pièces. Wellington en alignait de son côté 70 000 , répartis en 50 000 fantassins, 11 000
cavaliers et 6 000 artilleurs servant 180 pièces. La supériorité numérique et la puissance de
feu étaient donc du côté français.4
La bataille commença entre 11h15 et 11h30, après qu’un coup tiré par un canon de la garde
impériale eut donné le signal de la tuerie. C’est à la division commandée par Jérôme Bonaparte qu’il
revint de mener la première attaque en direction d’Hougoumont. Jusqu’à 16h, ce point du champ de
bataille sera marqué par de sanglants combats sans que soit obtenu le résultat espéré : les Anglais
conserveront leur position au prix de lourdes pertes, certes, mais en empêchant leurs adversaires
d’entamer leur droite. C’est ainsi que 15 000 Français environ furent neutralisés par moins de 7 000
adversaires, dont seulement la moitié combattit effectivement. Contrairement à ce qu’escomptait
Napoléon, Wellington n’eut donc pas à déplacer certaines de ses réserves vers ce point du champ de
bataille en affaiblissant son centre et sa gauche. La résistance obstinée d’Hougoumont eut de ce fait
une importance capitale dans la victoire finale.
EG – H1 – 18 juin 1815
Waterloo
ZE
UR
MA-PL
PL/AP
SO/PL
SO/MA
JU/AD
SA/ZE
Le tableau des éphémérides graphiques en Harmonique 1 pour la journée du 18 juin 1815 fait
apparaître trois zones de forte concentration de flux ondulatoires d’énergie. La première autour de la
conjonction Mars-Pluton (à 24° Poissons), sur l’axe Saturne/Zeus, significateur de pertes à la guerre et
de mort par armes à feu ou par incendie (comme périrent les malheureux blessés brûlés vifs dans la
grange d’Hougoumont lorsque celle-ci prit feu durant l’après-midi).
La seconde autour de Zeus, sur l’axe Pluton/Apollon et activé par les mi-points Soleil/Mars et
Soleil/Pluton : symboles de mort et de jours qui apportent des changement importants
(Pluton/Apollon=Soleil) par action de guerre (avec Mars). L’axe Pluton/Apollon=Zeus indique en
principe une transformation d’envergure dans la conduite d’une guerre. Ici, il ne s’agit pas d’une
innovation technique, du recours à de nouvelles armes ; la nouveauté fut plutôt d’ordre stratégique
dans le sens où les Prussiens, battus la veille à Ligny, ne se replièrent pas sur leurs lignes naturelles de
communication mais revinrent à la charge en soutien de leurs alliés anglo-néerlandais menacés de
succomber sous le formidable assaut des Français. Il y eut également une autre particularité, d’ordre
tactique, dans l’autre camp : la spectaculaire et vaine charge de la cavalerie sous la conduite de Ney
précéda une attaque de l’ennemi par l’infanterie au lieu de venir nettoyer le terrain après avoir envoyé
l’infanterie à l’assaut.
4
Ibid., p. 211.
11
La troisième zone de concentration se situe sur la ligne d’Uranus dans l’axe Jupiter/Admète (dans
les premiers degrés du Sagittaire). Alors que l’axe Jupiter/Admète est significateur de calme, de
tranquillité, de bonheur paisible, son association avec Uranus signifie tout le contraire : être
soudainement arraché à la tranquillité, dégâts matériels graves et soudains. Uranus est d’ailleurs situé
entre cet axe Jupiter/Admète et l’axe, beaucoup plus fâcheux, Uranus/Hadès (à 7° Sagittaire). Cet axe,
rappelons-le, est significateur de méchanceté soudaine et d’atrocités de guerre.
Waterloo
18 juin 1815
11h45
Waterloo – Début de la bataille
MA/PL – 83°48
Mars/Pluton : 23°48 Poissons
AS=MA/PL=SA/ZE
16–61 / 39-84
Il est loisible de suivre les divers épisodes de la bataille à partir de ces trois figures, en observant
le mouvement diurne du Zodiaque qui les fait passer tour à tour sur la ligne d’horizon. Au début de la
bataille, lorsque s’est engagée l’attaque de Jérôme Bonaparte sur Hougoumont, l’Ascendant et le
Milieu du Ciel se situent à 24° des Mutables (Vierge et Gémeaux) et la conjonction Mars-Pluton
transite le Descendant.
12
13h45 (13h30 TU)
Waterloo – Suites de la bataille
AS=MA/ZE
« Attaque décisive »
entre la Haie-Sainte
et la Papelotte
15h45 (15h30 TU)
AS=ZE
La charge de
la cavalerie française
C’est aux alentours de 2h de l’après-midi que l’Empereur lança ce qui devait être « l’attaque
décisive », entre la ferme de la Haie-Sainte et celle de la Papelotte. A ce moment, c’est le mi-point
Mars/Zeus qui se trouvait sur le Descendant, significateur d’une offensive ardente. Une partie de la
ligne anglaise avait pu profiter des accidents du terrain pour se mettre à l’abri des boulets qui
s’enfonçaient dans le sol à cause du terrain boueux au lieu de rebondir. Si le verger de la Haie-Sainte
fut pris, la ferme proprement dite résista avec succès. Wellington avait compris l’objectif de la
manœuvre napoléonienne et envoya sans cesse des renforts pour soutenir l’effort de ses défenseurs.
Deux heures après être partie à l’assaut, l’infanterie française reflua, parfois en désordre, face à la
Haie-Sainte. La cavalerie lourde anglaise la prit en chasse, provoquant un bref moment de panique. A
3h de l’après-midi, la mêlée était devenue affreuse et Napoléon n’avait obtenu aucun avantage décisif,
même si les Anglo-Néerlandais avaient été ébranlés par l’attaque au centre.
Au loin, sur la droite de l’Empereur, des masses d’hommes non identifiés avançaient vers le
champ de bataille. Certains, dans les rangs, pensèrent qu’il s’agissait du corps de Grouchy qui
rejoignait le champ de bataille. Un message intercepté confirma qu’il s’agissait du corps prussien de
Bülow, fort d’environ 30 000 hommes. L’Empereur détacha 8 000 hommes pour les nouveaux
arrivants autour de la Chapelle-Saint-Lambert pendant qu’on en terminerait avec les Anglais. L’envoi
d’une partie de ses réserves sur ce secteur privait Napoléon d’une force de frappe importante pour
peser sur le centre anglais.
Thierry Lentz présente en ces termes la situation vers le milieu de l’après-midi :
Le seul secteur où les Français conservaient une marge d’initiative et de mouvement était le
centre du champ de bataille, de part et d’autre de la grand-route de Bruxelles. C’est là que
Napoléon décida d’attaquer derechef, entre la Haie-Sainte et Hougoumont, un secteur
jusqu’alors relativement épargné et où l’infanterie anglaise avait pu se mettre à l’abri derrière
la crête pendant les bombardements. Ce projet devait se dérouler selon les règles de l’art :
préparation d’artillerie puis attaque combinée de l’infanterie et de la cavalerie. Il se
transforma, pour des raisons difficiles à démêler, en ce que Clausewitz a appelé un
monumental « coup de force de cavalerie ».5
5
Ibid., p. 235.
13
Aux alentours de 15h30, Wellington ayant fait reculer de quelques dizaines de mètres l’infanterie
de son centre pour la mettre à l’abri des bombardements de la grande batterie de la Belle-Alliance, il
se peut que Ney crut alors à un début de retraite de l’ennemi. C t alors que s’ébranla la quasi-totalité
des réserves de cavalerie disponibles. Cinq mille hommes s’apprêtèrent à partir à l’assaut d’une
infanterie nombreuses et intacte : Wellington ordonna aussitôt à son artillerie de se préparer à tirer à
mitraille sur les cavaliers adverses et aux vint bataillons d’infanterie dont il disposait de se former en
carrés, chaque carré constituant une petite redoute humaine formée de trois rangs de baïonnettes.
Rarement dans l’histoire on avait vu une telle charge de cavalerie. A ce moment, c’est Zeus, escorté
des axes Soleil/Mars et Soleil/Pluton, qui passe sur le Descendant. Pressé d’en finir, l’Empereur joue
alors le tout pour le tout. Ce sont dix mille cavaliers français qui s’élancèrent, au trot puis au galop,
vers le centre anglais sur un front de 600 mètres. Avant d’atteindre les carrés, ils furent canonnés par
les artilleurs adverses, sans que leur élan soit ralenti. Ils s’abattirent ensuite sur l’infanterie anglaise,
vague après vague, escadron après escadron. Ils furent repoussés, se reformèrent en contrebas et
repartirent ainsi quatre fois à l’assaut. Jamais les Français ne parvinrent à enfoncer les forteresses
humaines qui leur étaient opposées. Jusqu’à six heures du soir, la cavalerie française tournoya ainsi
sans succès : un tiers de la cavalerie fut mis hors combat.
17h55 (17h38 TU)
MA/PL au FC
AS=UR
Waterloo – Suites de la bataille
20h22 (20h05 TU)
UR=MC/AS
AS=PV
L’arrivée
des Prussiens
Panique et déroute
des Français
Cependant, Ney réussissait à s’emparer de la Haie-Sainte, tandis que la Papelotte était de plus en
plus menacée. La ligne de Wellington fléchissait de partout, mais les réserves françaises étaient
insuffisantes pour terminer le travail. L’infanterie française avança alors vers la crête. La prise de la
Haie-Sainte et la concentration des forces sur le centre anglo-néerlandais constituaient un tournant
considérable dans la bataille. Toutefois, Napoléon ne peut en tirer parti, faute de vouloir jeter ses
dernières troupes dans la fournaise. D’ailleurs, il ne disposait quasiment plus de réserves : il ne lui
restait sous la main que l’infanterie de la garde impériale. Or, au même moment, les Prussiens
arrivaient de plus en plus nombreux du côté de Plancenoit. En face, pourtant, Wellington était partout
réduit à une défensive presque désespérée : des centaines de fuyards quittaient ses lignes et son
artillerie manquait de servants pour répliquer aux bombardements adverses. Une demi-heure après la
dernière charge de cavalerie, les Français paraissaient pouvoir l’emporter. Vers six heures du soir, il y
eut une sorte de silence (tout relatif) sur l’ensemble du champ de bataille, comme si chaque adversaire
reprenait son souffle avant l’épilogue. A ce moment, Mars-Pluton transitait sur le Fond du Ciel et
Uranus à l’Ascendant. La grande surprise, c’était l’arrivée massive des Prussiens.
14
Carte – Situation à l’arrivée des Prussiens
Wellington
Papelotte
Zieten
La HayeSainte
Hougoumont
La BelleAlliance
Plancenoit
Bülow
Pirch
Les premières unités de Bülow étaient déjà en vue du champ de bataille vers une heure de l’aprèsmidi ; se dirigeant vers l’extrême-gauche anglaise , Bülow avait fixé les réserves de Napoléon,
affaiblissant ainsi son offensive au centre contre Wellington, tandis que Pirch prenait les Français à
revers, coupant une retraite éventuelle de Napoléon. Les Prussiens prirent le temps de se concentrer
avant de commencer à marcher vers quatre heures de l’après-midi. Trois heures durant, le village de
Plancenoit passa aux mains des Prussiens avant d’être repris par les Français. Profitant de ce bref répit
sur le flanc droit, Napoléon tenta d’en finir pour de bon avec les Anglo-Néerlandais et lança neuf
bataillons de l’infanterie de la garde impériale monter en ligne sur la gauche de la Haie-Sainte. Vaine
tentative, comme l’explique Thierry Lentz :
Entre Hougoumont et la Haie-Sainte, les grognards furent « cueillis » à leur arrivée par des
centaines de tirailleurs qui s’étaient cachés dans les seigles puis par le feu nourri des
bataillons d’infanterie qui les attendaient. Une fois de plus, le commandement français avait
envoyé des hommes à la mort en rangs serrés, sans véritable bombardement préalable et sans
soutien de la cavalerie, et pour cause : celle-ci n’existait quasiment plus.6
Fait unique dans les annales, la Garde reculait. Wellington prit l’offensive au centre : une
irréversible rupture du rapport de forces se produisait. A hit heures du soir, la Haie-Sainte était reprise
par les Anglo-néerlandais, au même moment la pression des Prussiens s’accentuait : Zieten arrivait du
côté de la Papelotte, tandis que le corps de Pirch entrait en ligne autour de Plancenoit. La droite
française fut submergée et bientôt tournée. Les premiers signes de panique apparurent au sein des
troupes napoléoniennes, garde impériale comprise. La défaite se transforma en déroute. Toute la ligne
lâcha. En un instant, le sauve-qui-peut devint général. 40 000 hommes en fuite couraient vers Genappe
et son petit pont sur la Dyle, pour échapper à la cavalerie prussienne qui sabrait tout sur son passage.
L’Empereur avait pris place au milieu d’un carré du 1er régiment de chasseurs à pied. Il semblait
chercher la mort. Ses généraux le convainquirent à grand-peine de se retirer. La Vieille Garde jusquelà invincible céda. La bataille était finie.
Au moment où commença la panique et la déroute des Français, Zeus transitait sur le Fond du
Ciel, tandis qu’Uranus se logeait sur le mi-point MC/AS (à 2° du Sagittaire).
Sans entrer dans le détail des pertes, on peut estimer qu’elles représentent le quart des effectifs
engagés, soit une véritable hécatombe. Pour Thierry Lentz, « ces quatre jours de juin 1815 furent bien
un des affrontements les plus sanglants des guerres de la Révolution et de l’Empire ».
6
Ibid., p. 258.
15
L’ULTIME BATAILLE
Vers dix heures du soir, non loin de la ferme de la Belle-Alliance, Wellington et Blücher se
congratulèrent et arrêtèrent les mesures propres à achever l’armée napoléonienne et à préparer l’entrée
en France des coalisés. Ayant survécu au désastre, Napoléon fit une courte halte à la ferme du
Caillou ; il arriva aux alentours de dix heures aux abords de Genappe, où régnait une indescriptible
cohue. Après une heure d’efforts, il parvint à passer la rivière et fit halte, vers une heure du matin, aux
Quatre-Bras. Le 19 juin, vers 9h du matin, il s’installa à l’auberge du Lion d’or, à Philippeville, d’où il
lança à toutes les unités un ordre général de repli.
Lorsque le 21 juin, vers 9h du matin, Napoléon arriva au palais de l’Élysée, il comprit bien vite
que sa cause était perdue. Les Chambres étaient entrées en ébullition, et le vrai maître de la situation
était alors Fouché. Dès le 20 mars, ce dernier avait prédit ce qui allait se passer et il s’était préparé
pour le moment crucial qui suivrait la première défaite militaire. Son objectif était de se retrouver aux
commandes de l’État pour écarter l’Empereur de la scène, empêcher le retour des Bourbons et se faire
désigner par le pouvoir parlementaire comme le sauveur de la nation. Profondément habile, Fouché
laissait par ailleurs La Fayette parader comme le meneur de toutes les oppositions et s’imaginer tirer
les ficelles. A midi et quart le 21 juin, alors que les ministres étaient réunis auprès de l’Empereur à
l’Élysée, la Chambre des représentants entre en séance, au Palais-Bourbon, sous la présidence de
Lanjuinais. La Fayette monte à la tribune et obtient en quelques minutes le vote d’une motion
décrétant la permanence de la Chambre et la convocation devant elle des ministres, sans dire un mot ni
sur l’Empereur ni sur la dynastie : c’était, comme le dit Thierry Lentz, une sorte de 18 Brumaire à
l’envers.7 A l'Élysée, le chef de l'État paraissait déboussolé, sans énergie et sans autorité. Il était acculé
soit à tenter un coup de force pour conserver le pouvoir, soit à abdiquer en faveur de son fils, le roi de
Rome. Durant la nuit du 21 au 22, dans la salle de réunion du Conseil d’État, aux Tuileries, l’orage
éclata : La Fayette déclara qu’aucune paix ne serait possible avec Napoléon sur le trône et il proposa
une motion réclamant l’abdication. Le lendemain, devant la pression croissante de la Chambre,
Napoléon se résigna à l’abdication. Retiré dans une pièce de ses petits appartements, le « boudoir
d’argent », il dicta à son frère Lucien son acte d’abdication, sous la forme d’u ne « déclaration au
peuple français » :
Français, en commençant la guerre pour soutenir l'indépendance nationale, je comptais sur la
réunion de tous les efforts, de toutes les volontés, et sur le concours de toutes les autorités
nationales ; j'étais fondé à espérer le succès, et j'avais bravé toutes les déclarations des
puissances contre moi. Les circonstances paraissent changées. Je m'offre en sacrifice à la
haine des ennemis de la France. Puissent-ils être sincères dans leurs déclarations de n'en avoir
jamais voulu qu'à ma personne ! Ma vie politique est terminée, et je proclame mon fils, sous
le nom de Napoléon II, Empereur des Français. Les ministres actuels formeront
provisoirement le conseil de gouvernement. L'intérêt que je porte à mon fils m'engage à
inviter les Chambres à organiser, sans délai, la régence par une loi. Unissez-vous tous pour le
salut public, et pour rester une nation indépendante
7
LENTZ Thierry, « 22 juin 1815 : l’avènement de Napoléon II ? », Revue du Souvenir Napoléonien, Décembre 2011, pp. 2027.
16
Abdication de Napoléon
22 juin 1815 – 14h
Paris
SA : 11°37 Verseau
Seconde abdication de Napoléon
SA – 41°37
LU - 9°28
LU : 9°28 Capricorne
VE-MA-SA-UR
LU-NE-AD
KR/PO
KR/AD
HA/VU
AS/MA
ME/AP
MA/AP
SO/PL
18–63 / 41-86
Nous dressons le thème de l’abdication pour 14h, un ultimatum ayant été fixé par la Chambre à
Napoléon pour 15h. Quoiqu’il en soit, le cœur du thème est valable pour toute la journée : c’est le
réseau de Saturne sur le mi-point Kronos/Admète, signifiant la chute d’un gouvernement, dans un
contexte où l’on se retrouve isolé, en plein désarroi, contraint par les circonstances à faire face à une
situation complètement changée (Uranus) et soumis à une demande pressante (Mars). Mais Saturne se
trouve également sur l’axe Hadès/Vulcanus, qui offre le tableau d’un être exposé à la révolte et à de
basses attaques, bloqué, entravé et inhibé, en proie à une oppression soudaine. La figure
Soleil/Pluton=Uranus évoque enfin un changement brutal dans le mode de vie (et dans le régime
alimentaire).
Si l’on admet 14h pour le moment de l’abdication, la Lune se trouve alors sur l’axe Mars-Saturne,
en relation avec Neptune/Admète. Ce tableau évoque une agitation et des polémiques dans
l’entourage, le fait d’être déçu par les actes d’autrui, la dépression d’un être étouffé par les autres et
qui n’arrive pas à se faire comprendre.
Dans l'après-midi du 22 juin, deux délégations se rendirent au Palais-Bourbon et au Luxembourg
pour les informer les députés et les pairs de l'abdication et de sa condition dynastique. Le roi de Rome
fut totalement escamoté des premiers débats : on se mit à parler aussitôt de l'instauration d'un
« gouvernement provisoire », et très vite il ne fut plus question de Napoléon II. Le retour des
Bourbons s’imposa presque naturellement ; le 28 juin, par la déclaration de Cambrai, Louis XVIII
annonça son retour à ses sujets. Dès le 20 juin, les troupes coalisées étaient entrées sur le territoire
national ; le 3 juillet, à 5h du matin, la capitulation fut signée. En quelques semaines, 61 départements
furent occupés par un million deux cent mille hommes, les frais d’occupation se montant à 1,7 million
de francs par jour. Cette seconde occupation de la France fut bien plus brutale que celle de 1814.
17
Capitulation de Paris
3 juillet 1815 – 5h
Paris
MA/JU – 3°48
Capitulation
MA/JU : 2°57 Cancer
MA-LU-JU
NN-HA-KR
MA/JU
ME/UR
3–48 / 26-71
Le thème de la capitulation se produit sous une opposition Mars-Jupiter dans l’axe BélierBalance, à proximité de l’Axe Cardinal (Mars/MC tombe sur le Point Vernal). L’axe Mars/Jupiter,
conjoint à l’axe des Nœuds lunaires, suggère un échange de dépêches, thème que l’on retrouve avec
l’axe Mercure/Uranus qui, avec Hadès, signifie la nouvelle d’événements terribles, et avec Kronos se
réfère à des décrets soudaine provenant de personnes gouvernantes. Enfin, Mars/Jupiter avec Hadès
indique les mauvais résultats d’une action apparemment positive : en l’occurrence, le désir de
Napoléon de transmettre sa succession au roi de Rome ne fut aucunement prise en compte.
Napoléon Ier
15 août 1969 – 11h30
Ajaccio
MA/PL – 42°49
Synastrie – Napoléon et Waterloo
Waterloo
18 juin 1815
11h45
MA/PL – 83°48
MA/PL de
Waterloo
20–65 / 43-88
16–61 / 39-84
18
Il nous reste à examiner, dans le thème de Napoléon, la Synastrie avec le thème de la bataille de
Waterloo. La signature majeure de cette ultime bataille qui clôt l’ère de la Révolution et de l’Empire,
c’est la conjonction Mars-Pluton (à 23° Poissons). Dans le thème de Napoléon, nous trouvons en face
(à 23° Vierge) le mi-point Soleil/Hadès : signe d’un être bloqué, entravé, poursuivi par le malheur.
Avec Mars, se dessine la figure d’un batailleur, enclin au meurtre, qui cause du mal.
Dans le thème natal de Napoléon, le mi-point Mars/Pluton se trouve (à 13° Scorpion) conjoint à
Jupiter et relié au mi-point Jupiter/Uranus dans l’axe du méridien. Nous trouvons là la signature du
grand stratège - dont les plans sont effectués avec succès, parfois changés dans l’action de façon
impromptue - ainsi que celle de l’organisateur capable de conduire avec bonheur plusieurs opérations
simultanément. Mais le Mars-Pluton de Waterloo, relié au Soleil/Hadès natal, témoigne que le destin a
frappé et que Napoléon ne bénéficie plus de sa bonne étoile.
***
Le résultat des Cent-Jours est amer pour la France et paradoxal pour Napoléon. La défaite de
Waterloo scelle à jamais le glas de la séculaire ambition français de prépondérance en Europe et dans
le monde, et ces cents jours, comme le précise ironiquement Thierry Lentz, furent les plus chers de
l’histoire de France. Tel fut le prix de la légende napoléonienne : que serait-elle sans l’auréole du
désastre et du martyr, de Waterloo et de Sainte-Hélène ? La figure de Napoléon hante, durant tout le
XIXe siècle, la littérature européenne. Mais, à la réflexion, le contraste est frappant entre le génie
stratégique, incontestable et l’un des plus prestigieux dans l’histoire du monde, et la faiblesse politique
qui se traduit dans l’incapacité à construire un empire durable et à faire l’unité de l’Europe.
Charles Ridoux
Amfroipret, le 23 mai 2015
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