DOSSIER PEDAGOGIQUE IRAN mémoires persanes Film présenté par Robert-Emile Canat En salle du 10 octobre au 2 novembre 2016 Biographie de Robert-Emile Canat Né en Tunisie, Robert-Emile Canat se passionne très tôt pour la photographie. Dès l’âge de 16 ans, il part vagabonder sur les routes du monde pour s’enivrer de couleurs, de parfums et de lumières. Après un troisième cycle universitaire de droit international et d’histoire, il s’engage dans diverses expériences professionnelles puis décide de troquer son code pénal contre une caméra. Fasciné par un premier séjour en Asie, il éprouve le besoin de témoigner par l’écrit et par l’image. Après l’univers chinois et Venise, la Sérénissime, il part à la découverte de l’Iran, une des étapes mythiques de la Route de la Soie. Géographie L’Iran, ou République Islamique d’Iran est un pays d’Asie occidentale qui a des frontières communes, au nord, avec l’Arménie, l’Azerbaïdjan et le Turkménistan, à l’est, avec l’Afghanistan et le Pakistan, à l’ouest, avec l’Irak et la Turquie. Il est bordé sur la totalité de sa façade méridionale par les rivages du golfe Persique et du golfe d’Oman. Sa façade nord s’ouvre, quant à elle, en son centre, sur les côtes de la mer Caspienne sur plus de 700 km. Subdivisé en 31 provinces, le pays, avec une superficie de plus de 1 648 000 km2, est 40 fois plus étendu que la Suisse, 3 fois plus que la France. De la province d’Azerbaïdjan, au nord-ouest, à celle du Sistan Baloutchistan, au sud est, le territoire s’étire sur près de 2500 km. L’Iran est essentiellement constitué de montagnes et de hauts plateaux. Les deux principales chaînes montagneuses sont l’Alborz, au nord, qui s’étend d’est en ouest (point culminant le mont Damavand, 5671 mètres), et le Zagros qui traverse l’Iran en diagonale du nord-ouest au sud-est. Entre les deux chaînes, à l’est, on trouve deux vastes déserts, le Dasht é Kavir au nord et le Kavir é Lut au sud. Les plaines et les zones côtières ne constituent qu’une portion réduite du territoire et l’essentiel des terres cultivables. Le système fluvial est très peu développé. La neige, accumulée en grande quantité sur les massifs montagneux durant l’hiver, alimente de rares fleuves et rivières ainsi que des barrages qui fournissent l’électricité, l’alimentation en eau pour la population et pour l’irrigation des champs. Les superficies irriguées occupent près de la moitié des surfaces cultivées. L’Iran ne manque donc pas d’eau malgré un climat et une topographie difficiles. La capitale, Téhéran, ville de plus de 12 millions d’habitants dont la croissance démographique a été fulgurante durant ces dernières décennies, est située au nord du pays, au pied de l’Alborz, à une 1 DOSSIER PEDAGOGIQUE altitude moyenne de 1200 mètres. La plupart des villes sont situées entre 1000 et 1800 mètres d’altitude. Les villes principales sont : Téhéran, Mashad, Ispahan, Tabriz, Shiraz, Ahvaz, Karaj, Qom… Climat Climat de type continental aride ou semi aride à l’exception de la plaine côtière bordant la Caspienne, au nord, qui connaît un climat plutôt subtropical. Les hivers sont froids, voire même, selon les régions, très froids et les étés, systématiquement, très chauds, voire caniculaires. Les meilleures saisons pour visiter le pays sont le printemps d’avril à juin et l’automne de septembre à novembre. Les températures sont particulièrement élevées dans les déserts où elles peuvent , en été, dépasser 50°. Population L’Iran qui signifie le « pays des Aryens » était, jusqu’en 1935, connu en Occident sous le nom de Perse. C’est aujourd’hui le nom officiel international du pays. On utilise, le cas échéant « Perse » dans le contexte culturel. La population est constituée de différentes ethnies (Lors, Kurdes, Azéris, Turkmènes, Baloutches…) dont l’ethnie Perse, la plus nombreuse, d’origine Indo-européenne. Elle est estimée, aujourd’hui, à près de 80 millions d’habitants. 2 DOSSIER PEDAGOGIQUE Elle a connu, tout au long du XXème siècle et particulièrement durant la deuxième moitié de celui-ci (années 70-80) un accroissement considérable dû à un très fort taux de fécondité. Ce phénomène est stabilisé mais la croissance reste soutenue. La population Iranienne est une des plus jeunes au monde. Conséquence de cette situation, le pays a connu un très fort exode rural ayant pour résultat une explosion démographique des villes principales et une urbanisation galopante. Religion Dans leur immense majorité (plus de 90%), les iraniens sont des musulmans chiites. Le reste de la population est constitué, essentiellement, de musulmans sunnites, de zoroastriens (religion originelle du pays), de chrétiens, de juifs et de baha’is. Langue La langue officielle de l’Iran est le Persan ou Fârsi, d’origine indo-européenne et écrite en alphabet arabe. Selon les régions, différents dialectes sont encore utilisés au quotidien, entre autres, le kurde, le bakhtiari, le balutchi et le turc. Le Français était autrefois très répandu dans les classes sociales aisées. L’Anglais est, aujourd’hui, enseigné à l’école. Cuisine Le riz, aliment de base, est servi avec tous les plats, qu’ils soient de viande ou de poisson, avec les ragoûts (khoresht) ou avec les brochettes (kébabs) de poulet, de bœuf ou d’agneau. Le pain, sous forme de galettes aux très nombreuses variations, accompagne également les repas. Les légumes (tomates, concombres, citrouilles, aubergines, navets, oignons…) ainsi que les fruits (agrumes, pommes, cerises, grenades, pastèques, pistaches, dates…) représentent une part importante de l’alimentation des Iraniens. Les salades et les herbes aromatiques sont très utilisées. La cuisine iranienne est peu épicée - voire même pas du tout - mais très parfumée aux herbes et au safran. Les pâtisseries que l’on déguste, idéalement, dans le jardin ombragé d’une maison de thé sont, quant à elles, assez peu sucrées mais parfumées à l’eau de rose, au safran, et souvent agrémentées d’amandes, de noix ou de pistaches. Le thé et le doukh (sorte de yaourt liquide éventuellement aromatisé à la menthe) sont les boissons les plus typiques et populaires. La consommation d’alcool est strictement interdite. Histoire Dans l’espace géographique où il se situe, l’Iran est un monde à part ! Totalement différent, par bien des aspects, des pays arabes du proche et du moyen Orient. L’origine indo-européenne de sa population, la grandeur et la puissance de sa civilisation (une des plus anciennes de notre planète) enfin, son histoire qui couvre des millénaires lui donnent un caractère bien particulier. L’Iran est un vieux pays qui a subi, tout au long de son histoire, des invasions et dominations étrangères, entre autres celles des Macédoniens, des Arabes, des Turcs, des Mongols, des Afghans 3 DOSSIER PEDAGOGIQUE et, plus récemment, des Russes, des Anglais et des Américains mais qui a su conserver sa culture et renforcer son identité. L’Iranien d’aujourd’hui est fier de cette histoire et fort de cette identité. On peut diviser l’histoire de l’Iran en deux parties : La période préislamique avec, entre autres, la dynastie des Achéménides, despotes éclairés, qui, entre le VIe et IVe siècle av. JC établiront un immense empire s’étendant de l’Egypte et des rives du Danube jusqu’aux confins de l’Inde et les Sassanides dont la dynastie, du IIIe au VIIe ap. JC, sera considérée comme étant l’âge d’or artistique, religieux et politique du pays et aura un retentissement et une influence considérables de l’Europe occidentale à la Chine. Puis, après la conquête arabe, entre 637 et 656 de notre ère, s’ouvre une nouvelle période de treize siècles caractérisée par trois siècles de domination tartare, mongole et turque, puis par l’avènement de la dynastie Safavide fondée par Shah Ismail au début du XVIème siècle. Du XVIe siècle au XVIIIe siècle, c’est l’apogée politique et culturelle des Safavides. C’est sous Shah Abbas le grand, contemporain de Louis XIV que seront construites les plus belles mosquées d’Ispahan. De 1779 à 1925, la dynastie Qadjar est au pouvoir et redonnera au pays une certaine stabilité mais ne pourra s’opposer à l’influence grandissante et à la mainmise des puissances occidentales ( Russie, Angleterre, Allemagne) sur ses richesses. Avec la dynastie des Pahlavis et sous l’autorité de son fondateur Reza Shah, l’Iran se modernise, s’industrialise, confirme son indépendance et son statut sur l’échiquier international. Reza Shah sera forcé à abdiquer en 1941 en faveur de son fils Mohammad Reza Pahlavi, le dernier Shah d’Iran, lequel sera détrôné en 1979 par l’ayatollah Khomeyni et la révolution islamique. De 1980 à 1988, la guerre Iran-Irak fera plusieurs centaines de milliers de victimes, côté iranien, et aura des conséquences désastreuses pour le pays. Economie La monnaie officielle est le rial mais les Iraniens utilisent au quotidien le terme de « toman » qui vaut 10 rials. L’Iran est un pays en voie de développement dont l’économie, caractérisée par un très fort dirigisme de l’Etat, repose essentiellement sur de très importantes ressources en gaz (1ère réserve mondiale), en pétrole (2ème producteur mondial) et en minerais. L’industrie est, pour l’essentiel, basée sur la pétrochimie, le secteur minier, pharmaceutique, le textile, l’automobile, l’armement, les matériaux de construction. L’agriculture est très diversifiée en raison de la variété des climats et des régions mais sa productivité relativement faible ne permet pas l’autosuffisance. Céréales, riz, fruits, coton sont ses principales productions. L’iran est le premier producteur mondial de safran et de pistaches. La pêche et la production de caviar complètent ce secteur agro-alimentaire. 4 DOSSIER PEDAGOGIQUE Bibliographie : L'Iran au XXème siècle, J-P Digard, B. Hourcade, Y. Richard, Fayard Guide culturel de l'Iran, Patrick Ringgenberg, Rowzaneh publication Travel Guide to Fars, O. Beheshti, Alhoda international publishers A travel guide to Iran, M. T. Faramarzi, Hamso publishing La Revue de Téhéran Encyclopédie Universalis / Larousse / Hérodote 5