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Les milieux naturels des Landes girondines
Le massif forestier des landes girondines
Le massif forestier des Landes de Gascogne, dont les Landes girondines constituent la partie nord, correspond
essentiellement à la forêt cultivée. Le pin maritime en est l’essence principale et représente 92% des surfaces boisées de
production. Derrière l’apparente monotonie de la pinède se cache une étonnante diversité de milieux naturels qui sont autant
de vestiges de l’histoire géologique et humaine de ce territoire. Là encore, c’est l’eau qui en constitue le facteur de
différenciation, et qui a façonné dans ce massif des milieux humides tout à fait originaux.
Quelques repères géomorphologiques
Le terme de Landes de Gascogne correspond à cette entité géomorphologique triangulaire délimitée par le rivage océanique
à l’ouest, l’Adour au sud et la Garonne à l’est et qui est occupé par un vaste épandage de sable d’une superficie de plus de
10 000 km2.
Le mauvais écoulement des eaux dans les landes de Gascogne, consécutif à plusieurs mouvements tectoniques (ou
défluvation), est en grande partie dû au fait que ce territoire est situé à l’écart des grands axes de drainage, vers le sud pour
les rivières du bassin de l’Adour et au nord pour les rivières du bassin versant de la Garonne, laissant de vastes secteurs
d’interfluve mal drainés et inondés six mois par an. Ce sont les travaux d’assainissement et de mise en valeur réalisés au
XIXème siècle qui ont permis la plantation du massif forestier que l’on connait.
Cette histoire géologique récente a déterminé trois types de zones présentant une hydromorphie prononcée :
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les landes humides situées sur les zones d’interfluves : paradoxalement ce sont les parties hautes qui sont les moins bien
drainées puisqu’elles n’étaient pas atteintes par le réseau hydrographique naturel avant l’intervention de l’homme. Le
degré d’humidité de ces landes (et par conséquent de leur préservation) dépend actuellement dans une très large mesure
de l’état d’entretien du réseau artificiel d’assainissement. Elles sont parsemées de lagunes et de tourbières ;
les zones humides associées à la présence de cours d’eau, correspondant aux secteurs de divagation naturelle ;
la chaîne des zones humides du littoral : malgré les efforts de l’homme depuis un siècle et demi pour favoriser
l’écoulement des eaux, les étangs de l’arrière dune littorale sont encore bordés par de vastes zones marécageuses
résultant du blocage des eaux par le cordon dunaire.
Les milieux naturels
Les landes humides et les lagunes
L’abandon des parcours à moutons et la généralisation des méthodes modernes de sylviculture ont entrainé des
modifications importantes dans la physionomie de la végétation spontanée. La composition des communautés floristiques
actuelles des landes humides résulte à la fois de la proximité de la nappe phréatique, de la nature du sol et du type d’
entretien pratiqué dans le sous bois. Ainsi, malgré une apparente monotonie structurale, l’écosystème « lande humide »
peut être relativement diversifié par des variations locales de la microtopographie et surtout par les modes de
conduite sylvicole des boisements. A l’intérieur du massif forestier, ce sont de ces paramètres dont va dépendre la plus
ou moins grande richesse écologique.
Pinède d'exploitation en lande humide
crédits : GEREA
Les landes rases
Qui couvraient quelques 600 000 ha au début du XVIIIème siècle, ont aujourd’hui pratiquement disparu et il n’en subsiste en
Gironde que sur les camps militaires de Souge et de Captieux. Ces milieux dont la végétation est dominée par la molinie
associée aux bruyères et aux ajoncs constituent donc un précieux vestige de l’ancien paysage des Landes de
Gascogne.
Figure 10 : sol et végétation en landes humides
crédits : GEREA
Avec les landes rases ont disparu des espèces inféodées à ces grandes étendues herbacées humides, comme le courlis
cendré, l’oedicnème criard ou l’outarde canepetière. Les grues cendrées, à l’inverse, ont su se maintenir dans le champ de tir
de Captieux qui constitue un des seuls sites d’hivernage de cet oiseau en France. Elles trouvent des ressources alimentaires
complémentaires dans les champs de maïs grâce aux grains tombés sur le sol lors de la récolte.
L’intérêt écologique de ces vestiges réside dans la présence d’une entomofaune particulière. Ces landes humides abritent
certaines espèces devenues très rares comme le fadet des lèches, petit papillon inféodé aux landes humides à molinie.
Narcissus bulbocodium - Trompette de Méduse
crédits : GEREA
Gentiane pneumonanthe
crédits : GEREA
fadet des lèches
crédits : GEREA
Les lagunes
Plusieurs milliers de lagunes ont été dénombrées dans le massif des Landes de Gascogne. Elles se présentent le plus souvent
sous la forme de dépressions circulaires ou ovales de quelques dizaines de mètres de diamètre. Elles sont surtout
abondantes le long d’un axe Sud-Est Nord-Ouest (cf. figure).
Figure 1 : - Densité des lagunes dans les Landes de Gascogne
crédits : GEREA
lagune à Captieux
crédits : GEREA
lagune évoluée en lande humide à touradons de molinie
crédits : GEREA
l'Agrion mercure
crédits : GEREA
Rana dalmatina, la grenouille agile
crédits : GEREA
Alimentées essentiellement par la nappe phréatique et les eaux de percolation du sol, ces micro zones humides présentent
des conditions de vie souvent « extrêmes » pour les organismes vivants qu’elles abritent (pH<4,5, fortes variations de
température et d’oxygénation dans l’eau, …). Ces conditions déterminent une sélection importante des organismes vivants et
expliquent la présence de certaines espèces très spécialisées et intéressantes du fait de leur répartition restreinte. C’est le
cas par exemple du lézard vivipare ( Lacerta viviparia ). Elles constituent également des sites essentiels pour les amphibiens
(zone de ponte et de développement).
Les tourbières
Elles correspondent souvent soit à un stade avancé de l’évolution des lagunes, soit à la zone d’étalement des eaux le long de
certains cours d’eau ou de crastes. Les conditions écologiques (milieu acide et anaérobie) permettent le développement et
l’accumulation des sphaignes à l’origine de la formation de la tourbe. Comme pour les lagunes, les tourbières abritent des
espèces très particulières et peu communes : elles sont considérées comme de véritables réservoirs de biodiversité
remarquable.
Tourbière de bas fond de vallée
crédits : GEREA
Drosera rotundifolia
crédits : GEREA
Caropsis verticillanundata
crédits : GEREA
Faux cresson de Thore : espèce amphibie, généralement dans des milieux restant humides pendant l’été (tourbes acides, pH
< 5), endémique d’Europe de l’ouest, du sud-ouest de la France à l’ouest du Portugal.
Les vallées des cours d’eau
Les cours d’eau landais (L’Eyre, le Ciron, le Gât Mort…) et leurs vallées constituent une richesse écologique indéniable par les
dynamiques fluviales encore relativement bien préservées. Tous ces cours d’eau sont ourlés par une bordure de
feuillus (aulnes et chênes pédonculés dominants) qui constituent une véritable « forêt galerie ». Lorsque la vallée majeure
s’élargit, des formations végétales hygrophiles colonisent l’ensemble de la zone de mobilité latérale du cours d’eau, créant
une véritable mosaïque de milieux humides : cariçaie, roselière, aulnaie, saussaie, chênaie… dont la répartition obéit à la
diversité des conditions hydrologiques et pédologiques. Leur importante richesse spécifique contraste avec la pauvreté
relative de la forêt de production.
Ces milieux constituent des refuges et des corridors écologiques pour des mammifères menacés ou en danger
d’extinction comme le vison d’Europe et la loutre.
Aulnaie marécageuse
crédits : GEREA
ruisseau avec forêt galerie
crédits : GEREA
Emys orbicularis, Tortue Cistude
crédits : GEREA
L'évolution naturelle des plans d'eau littoraux, étape 1 : écosystème aquatique
crédits : GEREA
L'évolution naturelle des plans d'eau littoraux, étape 2 : écosystème palustre
crédits : GEREA
L'évolution naturelle des plans d'eau littoraux, étape 3 : écosystème forestier
crédits : GEREA
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