Les Actes - Bio

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Mouvement de Culture Bio-Dynamique
Fédération francophone des organismes régionaux de Culture Bio-Dynamique
« Les Actes »
La marque des produits certifiés de
l’agriculture bio-dynamique
Sommaire
I/ Une approche goethéenne de l’animal (Nicolas Dubranna) ..................................... 2 1 / les cœlentérés ........................................................................................................ 2 2/ Les mollusques ........................................................................................................ 3 3/ Les crustacées ......................................................................................................... 3 4/ Les poissons ............................................................................................................ 4 5/ Les batraciens.......................................................................................................... 5 6/ Les reptiles .............................................................................................................. 5 7/ Les oiseaux.............................................................................................................. 6 8/ Les mammifères ...................................................................................................... 6 9/ L’homme ................................................................................................................. 6 10/ Les abeilles (extrait du hors-série n°11 de la revue biodynamis) ............................... 7
II/ L’alimentation humaine (Petra Kuhne) ..................................................................16 1/ La vision classique de la nutrition .............................................................................16 2/ La vision anthroposophique de l’être humain ............................................................16 3/ La vision anthroposophique de l’alimentation ............................................................17 4/ La construction du corps physique ...........................................................................19 5/ La question de la qualité des aliments ......................................................................20
III/ L’alimentation animale (Hans Vereyken) .............................................................21 1/ Présentation de la structure générale du cours aux agriculteurs ................................21 2/ Les indications du cours par rapport à l’alimentation animale .....................................22 3 / Les prairies du pont de vue goethéen ......................................................................26 4/ Le power-point exposé durant la conférence .............................................................28
VI/ Une sélection respectueuse de l’animal (Anet Spengler) ....................................29 1 / Qu’est-ce qui fait la particularité d’un organisme vivant ? .........................................29 2 / La sélection bio-dynamique ....................................................................................29 3/ Le power-point exposé durant la conférence .............................................................31 N.B. : Les textes que vous trouverez dans ce feuillet sont la retranscription des conférences
données lors de l’Université d’Hiver 2009 du Mouvement de Culture Bio-Dynamique. La
retranscription ne pouvant être réellement faite mot-à-mot, une interprétation du discours
est inévitable.
Gauthier Baudoin
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I/ Une approche goethéenne de l’animal (Nicolas Dubranna)
Nous allons brosser un grand tableau des différents embranchements animaux puis nous
travaillerons sur les animaux de fermes qui sont des vertébrés supérieurs.
1 / les cœlentérés
Qu’est-ce qu’un animal ? Pour en faire une définition, nous allons partir d’un organisme
marin qui vit en eau peu profonde. Il ressemble à une plante : il est fixé au substrat (mais
pas par des racines, il collé avec une « ventouse »), il présente une ramification, un
bourgeonnement au bout des branches, il peut repousser comme un végétal si on le coupe
en morceau, il filtre l’eau de mer pour en tirer les nutriments ce qui rappel la photosynthèse.
Quand ce Polype grandi, un bourgeon apparait dans lequel se forme des milliers d’unités
sexuées. On peut dire qu’il « fleuri » et libère des milliers de formes sexués (semblable à des
grain de pollen) qui sont emportés par le courant. Ces choses grandissent, changent de
forme puis libèrent des semences qui se rencontrent, se fécondent et forment une larve qui
tombe sur le substrat rocheux pour réer un nouveau polype. La forme « libre » qui se
déplace au grès du courant possède une ébauche d’organes sensoriel : le statolithe. C’est un
sorte de poche qui contient comme des grains de sable et permet de percevoir le haut et la
bas uniquement. Elle peut donc monter ou descendre. La peau est également sensible par
endroit (touché) et elle possède aussi des ocelles, un œil rudimentaire qui perçoit le clair et
l’obscure. Le jour, elle s’approche de la surface pour rechercher la lumière et la nuit elle
descend plus en profondeur. Cela rappel également le végétal. Cette famille, classée parmi le
règne animal par la biologie, comprend les anémones de mer (forme floral), les coraux
(pousse comme une fleur minéral) et les polypes dont la forme libre qui sort des polypes est
une méduse. La méduse n’est pas un animal en soit, elle passe forcément par ce stade
« végétal ». Ce stade de polype est composé de deux feuillets cellulaires : ecto et
endoderme comme chez un végétal, alors que les animaux ont trois couches : « peau »
extérieur (ectoderme), « peau » intérieur (endoderme) qui correspond à tout le tube digestif,
qui part de la bouche et descend pour formé l’estomac, l’intestin... A l’intérieur de notre
estomac, de nos intestins, c’est en fait le monde extérieur, cette peau forme une limite
intériorisé. Entre les deux le troisième tissus qui apparaît pour la première fois chez les
méduses : le mésoderme forme tout se qui se trouve entre la peau extérieure et le système
digestif, c’est à dire le sang, les muscle, les nerfs, en fait, la majeur partie de l’organisme.
Chez la méduse c’est encore à l’état d’ébauche.
Parallèlement à l’apparition d’un monde interne qui est compris entre des limites que
l’organisme pose face au monde environnent, se développe les organes des sens.
L’organisme se soustrait à l’environnement mais en même temps se lie plus à lui, devient
sensible. Il développe une capacité à intérioriser (recul par rapport à l’adonnement du
végétal vis à vis du monde extérieur) et parallèlement il s’adonne de façon plus affinée au
monde extérieur à travers les ébauches d’organe des sens. Par exemple, un tilleul perçoit la
lumière mais pas en tant que lumière, peut-être plus en tant que nourriture, elle doit lui
procurer « une sensation de bien être » mais ce n’est pas la feuille qui perçoit ça, c’est
encore dehors, rien n’est dedans, l’arbre est complètement ouvert.
Chez la méduse on a l’intermédiaire avec le polype qui a deux feuillés cellulaire et pas du
tout d’organe des sens.
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Ce type d’organisme révèle la transition végétal-animal.(11’30’’)
Les anémones se passent du stade libre et développent une tactilité mais reste près du
végétal par leur possibilité de bouturage.
Au point de vue de la reproduction, ce groupe est aussi très proche du végétal, l’exemple du
bourgeonnement des coraux (mer de lait) est très connu, il se produit toujours à la première
pleine lune après équinoxe de printemps, cette sensibilité au rythme lunaire est
caractéristique du végétal.
Cette première partie nous a permis de comprendre ce qui différencie le végétal de l’animal.
2/ Les mollusques
Passons à des animaux de plus évolués que les cœlentérés, les mollusques par exemple.
Tous les bivalves (animaux qui présentent deux coquilles différentes : huîtres moules par
exemple) sont des mollusques. Leur énorme exo-squelette abrite un petit corps mou et sans
forme. Ils filtrent l’eau de mer, la nutrition, la respiration, tout est encore mélangé. Au fur et
à mesure qu’on monte dans le règne animal, les fonctions se différencient et se spécialisent.
Le corps peu structuré, les organes sensoriels sont simplement ébauchés. En général ils ne
se déplacent pas, ils se soudent à la roche. On peut utiliser l’image d’un bonhomme dans
une forteresse qui peut juste ouvrir ou fermer la porte.
3/ Les crustacées
Passons aux crustacés (homard, langoustes, crabe…) Le squelette qui avait une forme très
simple s’affine, recouvre les pattes, les antennes. Il est verrouillé mais offre la possibilité
d’un déplacement. Le déplacement est une conséquence du développement des organes des
sens qui lient l’animal au monde extérieur. De façon général, les sens (et particulièrement la
vu chez l’homme) nous lient à quelque chose : par exemple, les spectateurs d’un match de
tennis sont « scotchés « à la balle qui emmène ensuite les yeux.
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A partir du moment où on développe une perception « du dehors » on « est déjà la-bas ».
Puisqu’il y a apparition d’un psychisme dans l’animal, il se crée une sorte de tension,
d’attirance qui conduit au déplacement. Chez le mollusque, il n’y a pas vraiment d’envie (de
soif de faim) particulière, il « prend ce qu’il y a », alors que le crustacé « à envie », même si
cela reste assez mécanique, il se dirigera vers l’endroit ou quelque chose se passe.
Dans le tissus médian, quelque chose réagit à une stimulation (une vibration par exemple), il
en résulte tout de suite une action (le crabe se dirige vers l’origine de cette vibration).
Exemple de la coquille Saint-Jacques (un mollusque), qui peut fuir devant l’approche d’un
« pêcheur », cela illustre une limite et montre que les frontières dressées par la biologie ne
sont pas très pertinentes. Ces espèces limites sont vraiment intéressantes.
Le squelette du crabe est beaucoup plus « loin du corps » que chez les mollusques qui y
sont collés par une membrane. En même temps il est beaucoup plus adéquat à sa taille, le
crustacé remplie sa carapace et peut se déplacer. Le système squelettique se rapproche du
corps de l’animal.
Autre exemple du Bernard Lhermitte, chez qui la carapace s’arrête au niveau de l’abdomen
qui reste tout mou, il a donc besoin d’un coquillage de mollusque pour s’y loger, il va
chercher ce coquillage. C’est un crustacé mais pas tout à fait complet, une autre espèce
frontière.
4/ Les poissons
Plus évolué, nous trouvons les poissons. (21’00’’) Le geste de la forme du crustacé est la
protection de l’intérieur qui n’est pas pratique pour se relié à l’environnement, c’est dure et
fermé.
Chez le poisson le geste est beaucoup plus « tourné vers l’extérieur, radial » et en plus le
squelette s’est tellement rapproché du corps qu’il y a pénétré « par retournement ». Il est
cependant tourné vers l’extérieur et permet une grande mobilité, donc une plus grande
acquitté des sens. C’est le premier vertébré.
Le touché par les écailles et surtout la ligne latéral qui est reliée à la vessie natatoire permet
au poisson d’être lié à l’environnement. Le poisson ressent directement les vibrations de
l’eau grâce à cette organe. Cela permet au banc de poisson d’être totalement solidaire, si
l’un bouge, l’autre bouge. En fait, ce n’est pas un individu qui emmène le reste du groupe
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mais l’ensemble du banc qui suit le même élan. On ne peut pas voir cela comme un
rassemblement d’individu mais plus comme un organisme. Cela aborde l’âme groupe.
Via ses organes sensoriels, le poisson reste « accroché » à son environnement. Par exemple
il n’a pas de paupière (ou complètement transparentes) il est toujours contraint à la
perception visuel, sauf la nuit. Son œil est en fait relié au rythme jour-nuit, à la rotation de la
terre.
Le poumon, chez le vertébré supérieur, comprend du sang, de l’air et un liquide salé
(surfactant) qui permet au poumon de ne pas brûler au contact de l’oxygène. Le poisson,
avec ses branchies, met directement le sang en contact avec l’eau de mer et donc avec l’air
dissous dans l’eau. L’air passe directement de l’eau au sang. Le poumon est « autant dehors
que l’œil ». Par opposition aux vertébrés supérieurs, le poumon du poisson, le surfactant en
tout cas, est constitué par tout l’océan. Chez le poisson, seul le système squelette est
intériorisé, les autres systèmes métaboliques (respiratoire, visuel, reproductif, thermique)
sont encore à l’extérieur. Le squelette chez le mollusque est dehors, chez le crustacé, bien
collé et chez le poisson dedans et retourné.
Le poumon étant encore dehors chez le poisson, on va voir ce qu’il en est chez les
« suivants », chez les batraciens et les reptiles.
5/ Les batraciens
Les batraciens peuvent avaler de l’air dans leur poumon rudimentaire, mais ils respirent
surtout par la peau. De même que le squelette chez les crustacés s’est collé au corps, le
poumon se « colle à la peau ». Il ne faut pas que la peau sèche sinon il n’y a plus de
surfactant et la grenouille meurt. Le crapaud, un peu plus « évolué », possède des glandes
qui humidifient la peau, ce qui lui permet de s’éloigner un peu plus de la marre (31’30’’).
6/ Les reptiles
Chez les reptiles, le poumon est « intériorisé », d’abord sous forme basique, d’un « simple
sac ». De même que chez le poisson le squelette est rentré, mais sous une forme simple de
cartilage, chez le reptile le poumon est intériorisé sous une forme simple « de sac », alors
que chez nous il est beaucoup plus complexe (espèce d’arbre qui se ramifie beaucoup). Le
reptile gagne ainsi la capacité à vivre hors de l’eau (le poisson avait gagné une très grande
mobilité).
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Les reptiles sont des animaux à sang froid, homéothermes, ils sont donc encore très soumis
à la température de l’environnement, quand il fait froid, ils sont immobilisés. Ils ont de plus
« l’air fatigué », écrasés au sol, très aplatis. Ils se déplacent lourdement, la pesanteur est
encore très contraignante pour cette première classe vivant sur la terre ferme.
7/ Les oiseaux
La classe suivante, les oiseaux, s’émancipent de la pesanteur, et intègre le principe chaleur.
Dans la peau des reptiles évolués on trouve des « accumulateurs de chaleur » qui leur
permet d’être actif, même à l’ombre, après une période passez au soleil.
On voit qu’il y a toujours autonomisation croissante par intégration d’un système qui
auparavant était porté par l’environnement extérieur.
Les oiseaux sont à 39-41 °C, le principe chaleur s’intègre de façon forte. Les battements du
cœur sont également très rapide, on imagine une suractivité importante par rapport aux
reptiles. L’oiseau gagne la capacité à vivre en hiver alors qu’avant, la terre entière était le
système thermique de l’animal.
Chez l’oiseau, il manque encore la matrice, que possèdent les mammifères.
Repartons du poisson qui lâche ses œufs un peu n’importe où, le mal fait de même et la
rencontre des deux gamètes se fait « au petit bonheur » dans l’océan (la mer porte bien son
nom, c’est la mère des poisson qui ne sortent jamais de leur matrice). Les amphibiens
s’occupent un peu plus de leur œufs, il y en déjà moins (des milliers contre des millions chez
les poissons), il sont pondus dans une marre (un espace beaucoup plus petit que l’océan), ils
sont encore mous mais agglutinés entre eux. Il y a des amphibiens qui les portent sur leur
dos ou dans leur bouche.
Les reptiles enterrent les œufs dans le sable (soin de l’œuf), la coquille est bien présente.
Les oiseaux construisent une sorte « d’utérus extérieur » qui est le nid. Les œufs ont une
coquille dure et doivent être couvés. Le principe chaleur doit être apporté à l’œuf, non plus
par l’environnement (le sable chez les reptiles) mais par les parents. Les oiseaux s’occupe
vraiment des petits en les nourrissant.
8/ Les mammifères
Les marsupiaux, en Australie, ont le début de la croissance de l’embryon dans le corps puis il
doit sortir pour rejoindre une poche extérieure dans laquelle il termine sa vie embryonnaire.
Chez le kangourou par exemple, on trouve un mamelon au fond de la poche marsupiale et
l’embryon se soude littéralement à ce mamelon, ils fusionnent, on peut voir là une limite
entre placenta et la mamelle. En Australie, il existe tout les animaux sous forme marsupiale
(loup, taupe, rat…)
Le mammifère mène l’embryon à terme puis il y met bas. Il peut se déplacer pendant la
gestation (contrairement aux oiseaux). Là encore, l’animal se détache de l’environnement en
intégrant dans son corps un système porté précédemment par l’extérieur.
9/ L’homme
L’homme, qu’a-t-il intégré par rapport aux animaux ? Les animaux sont sujets à l’instinct.
L’homme intègre le moi qui permet déjà de devenir vertical, d’acquérir des mains, du
langage. Le moi d’une gazelle est autour de la gazelle, c’est l’idée de l’âme groupe. L’âme
groupe est une sorte de despote, de maître absolu sur l’animal. L’animal est pris par la
configuration de son âme groupe. Si l’on place n’importe quel renard affamé devant
n’importe quelle poule, le résultat sera toujours le même. (47’)
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En revanche, les choses sont différentes pour les animaux élevés par l’homme. L’homme à la
possibilité d’éduquer le psychisme, il permet que l’animal puisse ne pas obéir à son instinct.
Avec son moi humain, il permet que quelque chose de supérieur au « pur astral » viennent
en l’animal (si le chien est dresser, il ne sautera pas à la gorge d’un autre chien en présence
de son maître).
En pédagogie, il existe une loi disant que l’on agit toujours sur le corps inférieur de l’enfant
(si on a un corps astral complètement débridé, on abîme leur corps ethérique et
inversement). En tant que collège d’enseignants, les différents moi réunis, travaillent sur les
moi individuels des enfants. On travail toujours du supérieur sur l’inférieur. En élevage, on
peut imprimer la marque de notre moi sur l’astralité de l’animal, ce qu’il fait qu’il devient un
peu plus qu’un animal.
Question des animaux qui sont aptes à survivre, à être autonome dès leur naissance, alors
que les hommes ne le sont pas.
Exemple du lièvre et du lapin, le lièvre nait déjà très adapté à son environnement alors que
le lapin n’est encore qu’une « larve ». On peut justement remarquer que le lapin est un
animal qui a été domestiqué très tardivement, « il est démunis comme un enfant
d’homme ». Justement, les animaux « les plus élevés » sont ceux dont les petits ont le plus
besoin d’éducation (éléphant, baleine, singe).
Autre exemple des canards qui imposent une certaine discipline à leur canetons.
10/ Les abeilles (extrait du hors-série n°11 de la revue biodynamis)
Comportements coordonnés
Afin de comprendre l'abeille, considérons son ensemble social. Pour qu'une ruche vive et se
développe, de nombreuses tâches doivent être menées à bien conjointement. Des alvéoles
de cire odorante doivent être construites et entretenues afin que la reine y dépose des œufs.
Ceux-ci donneront naissance, après 3 jours, à des larves qui seront nourries, palpées,
choyées par des nourrices ; lesquelles, pour remplir leur rôle, ont besoin de réserves de
pollen et de miel et sont donc tributaires des butineuses. Celles-ci, en un incessant ballet,
puisent aux abords de la ruche la matière florale nutritive. Quand elles reviennent de leurs
collectes, alourdies par le pollen savamment pelotonné sur leurs pattes postérieures, gorgées
de nectar, elles sont tout d'abord examinées olfactivement par les gardiennes, qui
apprennent alors à quelles fleurs puise la communauté en ce moment. Ayant passé la porte
la butineuse file tout droit sur les rayons où l'attendent les collecteuses afin de se décharger
de son pollen et de leur confier le nectar puisé aux calices colorés dans lesquels elle a
plongé. En effet une abeille ne se nourrit pas de ce qu'elle récolte (ce qui lui serait pourtant
physiologiquement possible), elle stocke le suc floral dans son jabot le temps du vol de
retour pour le donner à une abeille sœur qui en fera du miel, lequel sera entreposé dans les
petits réservoirs de cire construits par les bâtisseuses.
Cette observation rapide fait déjà apparaître plusieurs rôles complémentaires.
Tout d'abord les nourrices qui transforment le miel et le pollen en y ajoutant diverses
substances sécrétées par des glandes (fonctionnelles chez elles seules) afin d'en faire un
aliment convenant aux larves (dont l'ensemble est nommé couvain). Les bâtisseuses ensuite,
dont les organismes sécrètent de la cire, édifient la structure physique indispensable à la vie
de toutes les ouvrières (les rayons d'alvéoles). Plus loin les collecteuses, vivant
exclusivement à l'intérieur, attendent que les butineuses, auxquelles les gardiennes ont
permis d'entrer, viennent leur confier la matière première récoltée. Ajoutons à ce tableau les
nettoyeuses qui, sans bâtir elles-mêmes d'alvéoles, les nettoient des restes de cocons dans
le secret desquels les larves se sont muées en nymphes. Et bien entendu la reine, source
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unique de la croissance de l'organisme " Ruche ".
Si l'on ôte ne serait-ce qu'un type d'abeille, l'ensemble se déséquilibre et les différentes
tâches réalisées par les autres castes perdent leur sens :
Otons les butineuses : le couvain mourra de faim, les bâtisseuses construiront des alvéoles
qui resteront vides, les collecteuses seront désœuvrées, etc. Sans les nourrices, la mère
pondrait des condamnées et les butineuses deviendraient des receleurs dont les trésors ne
serviraient qu'à retarder la mort de l'ensemble.
Bien évidemment si l'on considère une caste isolément son activité se vide de sens. De quoi
sert de pondre si personne ne nourrit les larves ? Pourquoi bâtir si personne ne loge ?...
Je laisse au lecteur le soin de multiplier les exemples et de détailler intérieurement les
tableaux qui s'offrent alors au regard intérieur. Ceux-ci impressionnent par leur
dysfonctionnalité, on a l'impression d'être en face d'un corps handicapé ou mutilé, et il
apparaît alors que, du point de vue des comportements de celles qui la composent, une
ruche est un tout vivant, différencié, harmonisé et cohérent. C'est-à-dire un organisme.
Langages
Afin que les différentes parties de cet être vivant interagissent de manière féconde il est
nécessaire qu'elles se tiennent mutuellement informées de l'avancement de leurs travaux
respectifs. Et c'est bien ce que font les abeilles grâce à un langage complexe mêlant
attitudes et odeurs.
Pour l'entendre suivons une butineuse de retour à sa ruche. Quand elle se pose devant les
gardiennes celles-ci la palpent de leurs antennes (organes de l'odorat) cherchant à capter
l'odeur commune à toutes les abeilles mais aussi la variante spécifique à la ruche. En effet
chaque abeille issue d'une même reine porte une marque olfactive qui la distingue des
autres ruches. Une fois reconnue comme sœur elle entre, ayant au passage renseigné les
gardiennes sur l'espèce florale qu'elle vient de visiter. Les collecteuses devant lesquelles elle
se présente vont bien évidemment recevoir la même information mais elles vont de plus
instruire en retour la butineuse sur les besoins en miel ou en pollen de la ruche en montrant
plus ou moins d'empressement à la décharger de ses récoltes. Ainsi si les rayons de miel
sont pleins mais que le couvain, grand consommateur de pollen, est étendu, la butineuse
sera rapidement guidée par les collecteuses vers les alvéoles de stockage pour y déposer ses
pelotes mais aura du mal à trouver une receveuse qui acceptera de se charger du nectar
dont son jabot est empli. Elle réorientera en conséquence ses excursions florales vers la
récolte exclusive du pollen.
Poursuivons notre progression vers le cœur de la ruche en suivant par exemple une
collecteuse chargée de nectar. En s'enfonçant dans l'obscurité chaleureuse (entre 30 et 35
degrés) de son château de cire elle ajoute au suc floral qu'elle vient de recevoir diverses
substances qui en décomposeront les sucres (le rendant ainsi plus digeste) et l'enrichiront
d'un pouvoir conservateur et antibiotique. Ce miel nouveau né est cependant trop liquide. Il
sera donc déposé sur les rayons puis réabsorbé après avoir perdu un peu de son eau par
évaporation. Plusieurs collecteuses œuvrent ici ensemble et le miel naissant passe d'une
abeille à l'autre jusqu'à ce que l'une d'entre elles l'estime concentré à point et file alors le
déposer dans une alvéole propre dans laquelle il mûrira lentement. En effet lorsqu'une
alvéole est pleine une bâtisseuse survient et l'opercule d'un fin couvercle de cire. Sous cette
membrane semi perméable les enzymes qui font du miel un aliment vivant continueront à le
bonifier en simplifiant le fructose en glucose. Lors de la dépose des récoltes dans les alvéoles
les collecteuses rencontrent les bâtisseuses et les nourrices qui les informent sur la taille du
couvain et l'étendue des alvéoles disponibles. C'est sur cette base qu'elles appuieront leur
comportement face aux butineuses comme il a été décrit plus haut. Mais ce n'est pas tout.
Les nourrices et les bâtisseuses travaillent patte dans la patte. En effet, dans une ruche le
couvain est au centre (là où il fait le plus chaud). Les alvéoles qui l'entourent sont pleines de
pollen et sont à leur tour ceintes de réserves de miel. Or les alvéoles dans lesquelles la reine
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dépose ses œufs sont le plus souvent neuves, et même si elles ont déjà accueilli des larves,
elles n'ont jamais contenu ni pollen ni miel. Par contre une fois l'abeille née, l'alvéole vide
peut devenir, après le passage d'une nettoyeuse, réservoir nutritif. Ces deux facteurs
impliquent un remaniement lent mais continu des alvéoles de ponte et des réserves qui les
entourent. De plus on sait aujourd'hui que le couvain lui-aussi émet des phéromones. Cellesci influent sur la reine, notamment en réduisant sa vitesse de ponte. Ainsi quand les larves
sont en petit nombre la faible odeur qu'elles répandent encourage la ponte et la croissance
de la ruche reprend. Or quand la reine pond intensément elle émet des stimulants olfactifs
qui poussent les bâtisseuses à édifier les réceptacles des œufs à venir et les réservoirs à
pollen qui leur sont associés. Bien évidemment les butineuses seront rapidement informées
de la nécessité de ramener du pollen par les collecteuses. Cependant si elles ne parviennent
pas à ramener les grains dorés dont les larves sont friandes, les nourrices verront leurs
réserves s'épuiser et réduiront alors la portion alimentaire de la reine qui ralentira, en
conséquence, sa vitesse de ponte, etc. Ajoutons pour conclure que lorsqu'un danger menace
la colonie les gardiennes sont capables d'en informer l'ensemble des abeilles en quelques
instants. Le vrombissement qui monte alors de la ruche suffit généralement à mettre en fuite
l'apiculteur maladroit ou l'animal curieux.
Ce ne sont que quelques exemples des multiples régulations que chaque type d'abeille
exerce sur toutes les autres mais elles suffisent pour concevoir la ruche comme une bulle
olfactive au sein de laquelle des informations précises s'entrecroisent sans cesse. Chaque
participant de cette vie globale est ainsi parfaitement au fait de l'état de son organisme. Qu'il
s'agisse de l'étendue du couvain, de l'espèce florale butinée, de l'ampleur des réserves ou de
la température interne, chaque abeille sait précisément à tout instant comment se développe
le grand corps dont elle fait partie. Sous cet éclairage la reine mériterait plutôt le nom de
mère. En effet, loin de dicter des ordres à des ouvrières soumises elle reçoit leurs rapports et
y adapte son comportement, comme le fait d'ailleurs chaque abeille vis-à-vis de toutes les
autres.
Les fonctions organiques de la cire
Genèse
Si l'on extrait une abeille de sa ruche et qu'on lui fournit la chaleur et la nourriture dont elle
a besoin elle meurt en 2 ou 3 jours. De même qu'un doigt se décompose s'il est coupé du
corps auquel il appartient, une abeille éloignée de sa mère et de ses sœurs dépérit
rapidement. Cependant il ne suffit pas aux abeilles de rester groupées pour survivre dans la
nature, elles ont, pour cela, besoin d'un allié : la cire. La maisonnette de bois construite par
l'homme est dispensable mais ce n'est absolument pas le cas des alvéoles qu'elle contient.
Avant de nous pencher sur les fonctions vitales assurées par les rayons, observons leur
naissance.
A un certain moment de sa vie l'abeille voit son petit corps acquérir une capacité qu'il ne
possédait pas jusqu'alors. Sous son abdomen, entre les segments qui le composent, de
minuscules lamelles de cire glissent vers l'extérieur. A l'aide de ses pattes, l'abeille s'en saisit
et les amène entre ses mandibules. En les malaxant elle y mêlera un peu de pollen, voire
une infime quantité de miel. Une bâtisseuse est née. La boulette de cire qu'elle vient de
générer trouvera sa place, telle une minuscule et souple brique, dans la paroi d'une alvéole
en construction. Bien que vide celle-ci répand néanmoins aux alentours le parfum du pollen
qu'elle contient. Or ce parfum est celui des fleurs que la ruche est en train de butiner, ou
qu'elle a butinées il y a quelques semaines au plus. Ainsi, lors de l'édification des rayons, les
bâtisseuses incorporent à leur ouvrage une empreinte olfactive de leur environnement
présent (ou presque). Imaginez une ruche entourée principalement de colza et de lavande.
La cire sur laquelle vivent les abeilles exhale les parfums de ces essences. Mais si une année
de canicule le colza sèche sur pied tandis que la lavande (véritable dromadaire végétal)
multiplie ses corolles, la ruche d'automne sentira la lavande. Les rayons se révèlent donc
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être le reflet des mouvements floraux au sein desquels la ruche évolue. Un cadre vieux de 2
ans porte dans sa structure une sorte de souvenir olfactif des floraisons passées. Ce qui
n'existe plus au dehors perdure dans les parois des alvéoles. Dans une ruche le paysage
végétal disparu est conservé, sous une forme invisible, dans la matière qui permet à celles
qui en assurent la pérennité (par pollinisation) de survivre à l'hiver.
Microthermos
La cire, corps gras structuré en alvéoles, permet à la ruche de conserver la chaleur dont elle
a besoin. Car au temps solaire des récoltes succédera la chute des feuilles alourdies de
couleurs puis le dénuement de l'hiver. Et alors que le vent soufflera la neige autour des
ruches, à l'intérieur, rassemblées en une masse compacte autour du couvain, les abeilles
maintiendront, grâce aux vertus isolantes de la cire alvéolaire une température de 35 degrés.
Pour être plus précis il convient d'ajouter que les fissures compromettant l'étanchéité de
l'enveloppe des rayonnages (que ce soit une boite de bois ou un tronc creux) ont été
colmatées au printemps grâce à une substance résineuse qui suinte des bourgeons des
arbres (la propolis) dont les butineuses ont assuré l'approvisionnement. Ainsi la cire et la
propolis agissent ensemble afin que les rigueurs hivernales ne détruisent pas la colonie.
Cette fonction de rétention thermique se retrouve chez tous les animaux à sang chaud. Elle
prend diverses formes selon les espèces (plumes, poils, graisse, corne,...) mais sa raison
d'être est une : maintenir la chaleur à l'intérieur d'un volume vivant. Ainsi contrairement à
tous les insectes (excepté les fourmis) les abeilles sont émancipées des contraintes
thermiques environnementales, notamment, par leur capacité à générer des alvéoles de cire.
Croissance et reproduction
Mais le rôle de cette matière solaire ne s'arrête pas là. En effet la savante architecture dans
laquelle les abeilles la fixent pour un temps lui confère d'autres fonctions vitales à
l'organisme Ruche. On peut distinguer deux types d'alvéoles, celles qui accueillent le couvain
et celles dans lesquelles sont stockées les réserves nutritives. Les premières, comme il a été
dit plus haut, sont au cœur de l'édifice. Dans chacune d'elles la reine dépose un œuf qui
éclora après 3 jours pour donner naissance à une larve. Cette future abeille est l'objet de
soins extrêmes. Chaque larve reçoit plus de 1000 visites par jour, au cours desquelles elle
est sentie, palpée, nourrie, tournée et retournée, etc. Au bout de 6 jours son alvéole sera
operculée et c'est dans le secret de cette alcôve dans laquelle un peu de miel a été déposé
que le profond mystère de la métamorphose aura lieu. En effet, dans son cocon, la larve va
tout simplement se liquéfier. Il ne reste à l'intérieur de cet œuf de soie qu'une bouillie
blanchâtre homogène. La biologie moderne ne comprend pas comment ce milieu totalement
dénué de structure interne peut donner naissance à un imago. C'est pourtant ce qui se
passe. Peu à peu la pâte informe va se restructurer et ciseler avec une précision
époustouflante les multiples organes d'une abeille adulte. Ce processus est à assimiler, non à
celui de la reproduction, comme on pourrait le croire, mais à celui de la croissance.
Souvenons nous, en effet, que nous avons affaire à un organisme émietté et non à des
individus sociaux. Aux paragraphes précédents qui le montrent ajoutons que l'abeille qui sort
de son alvéole est stérile et ne peut en aucun cas générer un organisme ruche complet. Elle
peut, tout au plus, quand la survie de la colonie est menacée par la mort accidentelle de la
reine, donner naissance à quelques mâles. Dans cette situation exceptionnelle les nourrices
se saisissent des derniers œufs pondus par l'ancienne reine et les sortent de leurs alvéoles
pour les installer dans des structures uniques édifiées avec autant de soin que de célérité par
les bâtisseuses aux bords des rayons. Ces appendices qui pendent à la périphérie du couvain
sont des cellules royales. Les œufs qui y seront déposés recevront une nourriture unique (la
gelée royale) qui en fera des reines. Lesquelles pourront, après leur vol nuptial, commencer
à pondre. C'est donc dans les cellules royales que nous trouvons les organes reproducteurs
de la ruche. En effet la reproduction est la fonction par laquelle une espèce engendre des
individus capables d'en engendrer d'autres. Ce qui n'est pas le cas d'une ouvrière.
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La naissance d'une abeille-sœur vient accroître la taille d'un ensemble mais ne constitue pas
le fondement sur lequel un nouveau corps de ruche pourra se développer.
Il apparaît donc que les alvéoles sont partie intégrante du support physique à travers lequel
les fonctions de croissance et de reproduction pénètrent l'animal ruche. Bien évidemment les
abeilles elles-mêmes participent de ces fonctions mais elles ne pourraient les assumer sans
la cire structurée. Et ce n'est pas tout.
Corps gras
Un organisme animal a besoin de réserves nutritives. Chez les mammifères, les oiseaux et
d'autres ce sont les cellules de graisse qui assument ce rôle. Dans le cas de la ruche,
l'existence d'une telle fonction est vitale car cet animal ne se nourrit que de fleurs et doit
donc pallier à la pénurie hivernale par un stock conséquent de matière florale. L'ensemble
des alvéoles assume ici un nouveau rôle en se faisant entrepôt. Dans ces milliers de petits
réservoirs le miel et le pollen se conservent parfaitement et les abeilles pourront, l'hiver
durant, y puiser de quoi survivre. A l'image de l'ours hibernant qui brûle ses graisses pour en
tirer le sucre nécessaire à son métabolisme ralenti, c'est de la cire que les abeilles tirent le
glucose dont elles ont besoin. Car même si elles ne se nourrissent pas de leurs rayons, sans
ceux-ci elles mourraient aux premières gelées. On peut donc voir dans les alvéoles une
partie essentielle du support physique de la capacité de cet organisme à stocker des réserves
nutritives.
Agora
Les rayons sont, nous l'avons vu, le lieu de rencontre des abeilles. C'est sur leurs alvéoles
que les informations, fondement de la cohérence organismique, circulent. On peut imaginer
que sans leur plate-forme de cire les abeilles parviendraient quand même à communiquer
mais là n'est pas la question car dans l'état normal d'une ruche, c'est sur elle que s'effectue,
à chaque instant, le rééquilibrage nécessaire à la santé de la colonie. Dans un organisme
supérieur cette fonction de cohésion est assurée par des hormones, le sang et le système
nerveux (au moins) ; cependant ceux-ci jouent également d'autres rôles que la cire n'assume
pas et on ne peut donc l'y comparer. Reste que par son rôle d'ossature elle constitue un des
fondements de l'harmonie de l'ensemble.
Corps de ruche
Avant de conclure rappelons que cette matière unique sur terre est générée par les abeilles ;
que ce sont elles qui l'architecturent ; que la cire n'est pas extérieure mais que sans cesse
les ouvrières se faufilent entre les rayons et plongent dans les alvéoles, faisant d'une ruche
vivante une harmonieuse mêlée de cire et d'abeilles. Enfin soulignons qu'il s'agit d'un
matériau vivant, qui vieillit, noircissant avec l'âge. Ainsi les vieux cadres trop foncés sont
déconstruits par les bâtisseuses, leur cire est remâchée, purifiée, rajeunie (ou rejetée au
dehors) pour que de nouvelles alvéoles, presque blanches les premières semaines, voient le
jour.
Du fait que les rayons assument tant de fonctions organismiques essentielles, il ressort qu'il
est juste de considérer l'animal ruche comme ayant un corps constitué à la fois d'abeilles et
d'alvéoles de cire. Les unes ne pouvant exister sans les autres, la cire naissant de l'abeille,
l'abeille naissant de la cire. Elles sont toutes deux, par leur union, le corps physique de cet
animal fantastique capable de se dilater, de s'éparpiller, au faîte de l'été, dans un disque de
10 km de rayon pour se ramener, se concentrer, aux premiers frimas, en une masse
bourdonnante qui tiendrait entre les bras d'un homme.
Un organisme végétal
Une vie d'abeille : de la chaleur à la lumière
Puisqu'il est maintenant clair qu'il faut voir en l'abeille non pas un animal complet mais plutôt
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une parcelle organique, nous pouvons nous pencher sur sa naissance et sa vie. Comme il se
doit c'est la reine qui ouvre le bal en déposant au fond d'une alvéole un petit oeuf blanchâtre
d'environ 3 mm de long. Au bout de 3 jours il en sortira une larve qui deviendra, avec les
1500 autres nées le même jour, la raison d'être des nourrices. Après 6 jours de soins
continus, ayant atteint sa taille maximale, elle emplira parfaitement son alvéole qui sera alors
operculée. Il faut savoir que dans une ruche la lumière ne pénètre quasiment pas. Dans une
alvéole operculée c'est la nuit noire et on peut être sûr que dans son cocon la larve qui se
métamorphose en nymphe repose dans l'obscurité la plus totale. Or, nous l'avons dit, c'est là
qu'il fait le plus chaud : 35 degrés en permanence. Bien que les ruches sauvages soient plus
exposées que celles des apiculteurs, on les trouve de préférence dans des endroits desquels
la lumière et l'eau sont éloignées (troncs creux, failles rocheuses,...). On peut donc dire que
la future abeille baigne dans une nuit de chaleur. Ajoutons à ce paysage des odeurs, celles
de la cire, du miel et du pollen auxquelles on peut rapporter des adjectifs tels que riches,
pleines, rondes, enveloppantes, etc. Et n'oublions pas le bourdonnement perpétuel sous
lequel vibrent les alvéoles. Si l'on fait vivre en soi ces différentes qualités sensorielles on
comprend que le cœur d'une ruche est un lieu débordant de chaleur, tant sur le plan
purement thermique que d'un point de vue olfactif ou sonore. Pour éclairer cette affirmation
on peut comparer le bourdonnement d'une abeille à celui d'un moustique. Ce dernier, par sa
finesse vibrante chatouille les nerfs, il rappelle la piqûre, il réveille et irrite tandis que le
premier, plus calme, plus rond a une certaine profondeur et un effet plutôt apaisant.
Mais poursuivons ; après 12 jours de secret la nymphe mûre devient abeille et perce
l'opercule qui la séparait de ses soeurs. Aussitôt une nettoyeuse survient et vide le berceau
des restes de cocon. La nouvelle née assume alors son premier rôle au sein de la ruche et,
suivant l'exemple de son aînée, devient nettoyeuse. Par cette fonction, elle se place en aval
mais aussi en amont de la ponte car la reine, avant de déposer un oeuf dans une alvéole,
l'inspecte rapidement et si elle y découvre des restes de soie non évacués, n'y pond pas.
Après avoir nettoyé quelques dizaines de berceaux et, contrairement à ce que l'on croit,
passé pas mal de temps immobile sur les rayons, notre abeille se fera nourrice. Puis, vers le
10ème jour de sa vie (pour une abeille d'été) elle sortira de la ruche pour la première fois
afin d'effectuer quelques brefs vols de repérage. Pour ce faire elle tournera autour de son
corps de cire, telle une microplanète autour d'un soleil terrestre, en des cercles
concentriques de plus en plus grands. S'étant par là imprégnée de son environnement solaire
la jeune abeille devient capable de générer de la cire et, revenant sur les rayons, s'érige en
bâtisseuse. Pour commencer elle édifiera des alvéoles de couvain, gardant par là une
proximité marquée avec le lieu de sa naissance. C'est progressivement qu'elle s'en éloignera
pour édifier la ceinture de pollen qui entoure la pouponnière et finalement les cellules de
miel périphériques. Ainsi au fur et à mesure de sa maturation une abeille s'éloigne du lieu de
pure chaleur qui l'a vu naître et se rapproche de la lumière. En devenant collecteuse elle
accentuera son lien à cette dernière. En effet le nectar qu'elle recevra des butineuses en
provient (il s'agit de fructose photosynthétisé par la fleur elle-même). Cependant avant de
s'envoler à son tour vers les corolles nourricières, elle se postera quelques jours à la frontière
de son corps de cire et deviendra gardienne. C'est de là qu'elle s'élancera, entraînée par la
danse d'une butineuse, pour aller puiser, entre les pétales ensoleillés, les sucs solaires dont
l'animal auquel elle appartient se nourrit.
On voit donc que la vie d'une abeille commence en un centre compact, obscur, où règne la
chaleur. Elle s'en éloigne progressivement (les rayons de stockage sont en effet moins
chauds que ceux du couvain) et s'approche de la lumière pour finalement s'y lier si
intensément qu'elle y volera jusqu'à sa mort. Bien entendu les butineuses réintègrent la cire
au crépuscule et passent la nuit sur les alvéoles mais le geste demeure. L'abeille, comme la
fleur, naît dans la chaleur et meurt dans la lumière.
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L'organisme Ruche : animal ou végétal ?
Observons maintenant les dynamiques par lesquelles passe cet animal au cours d'une année.
Et, pour commencer, transportons nous vers la fin de l'été.
Les alvéoles sont quasiment toutes pleines de miel et de pollen. Sous leurs opercules ces
matériaux vivants, à l'image des fruits devant leur existence aux butineuses, mûrissent
lentement. Les bâtisseuses sont au repos et c'est surtout une activité de nettoyage et
d'étanchéisation qui caractérise la ruche à cette époque de l'année. Le soleil décroît, les
journées raccourcissent, la lumière et la chaleur s'effacent. Image de son environnement,
l'animal solaire se contracte et s'intériorise. Lorsque le vent du nord commence à dénuder les
arbres, les butineuses espacent leurs allées et venues. Les abeilles qui naissent en cette
saison peuvent vivre 6 mois... Bientôt la ruche parait endormie, la planche d'envol est
déserte et le bourdonnement, puissant en été, se fait murmure. Novembre, les abeilles sont
maintenant à l'intérieur et ne sortiront pas avant le retour du printemps. L'animal va vivre
sur ses réserves. Les ouvrières sont massées sur le couvain réduit et maintiennent les 35
degrés dont il a besoin. Compacité, vie ralentie, attente, la ruche hiberne. L'effectif se réduit
à 4 ou 5000 abeilles (contre parfois 50000 à la Saint Jean), il n'y a presque plus de
naissances. En janvier certaines ouvrières ont 4 mois, la contraction prend fin, la ruche est
devenue graine. Chaleur, densité, potentiel, telles sont à présent ses caractéristiques.
Puis, alors que le soleil reprend sa croissance, la reine s'éveille lentement et recommence à
pondre, les ouvrières se font bâtisseuses et nourrices.
Enfin le vent de mars chasse les longues nuits et tire de la neige l'eau qui hydrolysera les
semences végétales. Alors que dans des millions de graines la vie se réveille, les abeilles
s'ébrouent, l'animal inspire et se dilate lentement. Les bâtisseuses ont fort à faire pour
soutenir la cadence de la mère. Le couvain s'étend et l'une après l'autre les vieilles ouvrières
tentent des sorties. Tandis que le soleil s'élève toujours plus haut et que les premières fleurs
colorent les vertes étendues, l'animal sort de son sommeil hivernal et lance, affamé, ses
centaines de mains bourdonnantes vers les sources florales.
Bientôt le processus d'expansion atteint sa pleine vitesse, plus de 1000 abeilles naissent
chaque jour, les vieilles butineuses s'éteignent les unes après les autres. En mai la dernière
est morte. Les fleurs ensoleillées se succèdent rapidement et à l'image de cette vie
éphémère les ouvrières voient leur longévité se réduire à un mois. Certains apicologues
prétendent que c'est parce qu'elles s'activent beaucoup plus que les abeilles d'été vivent
moins longtemps. Mais ce raisonnement, s'il est applicable à une machine, ne vaut rien pour
un organisme. Un animal, quel qu'il soit, n'accroît pas sa longévité en restant inactif, et les
médecins le savent qui recommandent aux hommes d'entretenir leur corps physique en
faisant du sport, c'est-à-dire en se fatiguant. C'est par les liens mystérieux qui l'unissent à la
vie végétale et aux rythmes solaires que l'abeille vit longtemps et au ralenti en hiver tandis
qu'en été, soûlée de lumière, elle meurt vite. C'est aussi parce que l'animal ruche est en
pleine croissance que les cellules les plus vieilles de son organisme sont rejetées à la
périphérie, faisant ainsi place aux ouvrières nées du centre. De mars à juin la ruche se dilate
autour de son centre de cire, puisant et fécondant le paysage débordant de vitalité qui est le
sien. A l'intérieur tout est remanié, les rayons sont nettoyés, la vieille cire évacuée, les
fissures que le gel a ouvert dans l'enveloppe protectrice colmatées. A cette époque celui qui
s'approche d'une ruche doit se montrer prudent car ce surcroît d'activité n'aime pas qu'on le
dérange. La planche d'envol offre un spectacle fascinant : continuellement des abeilles
chargées de pollen se posent et plongent dans l'obscurité alors que d'autres, tout aussi
nombreuses, jaillissent de l'intérieur et s'envolent. L'animal boit sans relâche le soleil floral.
C'est alors que le corps dispersé va subir une transformation radicale. Avant de la décrire il
nous faut cependant nous pencher sur l'anatomie de la reine. Celle-ci possède, dans son
abdomen, un réservoir empli de semences mâles : la spermathèque. Celui-ci est relié par un
canal à l'oviducte par lequel transitent les œufs expulsés des ovaires. Or la reine peut, selon
les besoins de la colonie, ouvrir ou fermer ce canal et donc pondre des œufs fécondés ou
non. Seuls les œufs fécondés donneront des ouvrières et c'est pourquoi celles-ci, lorsqu'elles
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se mettent exceptionnellement à pondre, ne donnent naissance qu'à des mâles. Or, alors
que le soleil approche de son apogée annuelle, les bâtisseuses se mettent peu à peu à
édifier des alvéoles d'un diamètre supérieur à la normale. Et quand la reine dépose, après
l'avoir inspecté, un œuf dans l'un de ces grands réceptacles, on peut être sûr qu'il en sortira
(après 24 jours) un mâle. Ceux-ci, plus gros et ronds que leurs soeurs ne possèdent ni
glandes cirières, ni glandes hypopharyngiennes, ni dards (contrairement aux (vrais)
bourdons), et poussent la gaucherie jusqu'à être incapables de se nourrir seuls. La plupart
du temps que dure leur courte vie ils déambulent maladroitement sur les alvéoles recevant,
par trophallaxie, le miel et le pollen dont ils ont besoin. Cependant, avant que les rayons ne
soient " encombrés " de cette oisive présence, les bâtisseuses construisent des cellules
royales. Les larves qui y grandiront, nourries uniquement de gelée royale évolueront en 16
jours (contre 21 pour une ouvrière) vers le statut de reine. Quelques jours avant la
naissance de la première d'entre elles, la mère quittera la ruche, suivie par la moitié de ses
filles. C'est l'essaimage. Juste avant celui-ci l'abdomen de la reine se rétrécira la rendant
ainsi plus apte au vol.
Le spectacle qui suit est impressionnant : gorgées de miel, des milliers d'abeilles volent
autour de la ruche. Vibrant puissamment, ce nuage tournoie, s'élève et s'abaisse pour
rapidement s'amasser sur une branche, groupé autour de sa reine. L'essaim posé lance alors
des éclaireuses dans toutes les directions à la recherche d'un nouveau logis. Quand l'une
d'elles estime avoir trouvé un lieu propice à l'établissement de la colonie, elle revient sur la
masse mouvante et danse pour en indiquer au groupe la direction et les qualités. C'est ainsi
que plusieurs éclaireuses exposent simultanément à l'ensemble des abeilles accrochées les
unes aux autres les résultats de leurs investigations respectives. Peu à peu la multiplicité des
danses cède la place à une convergence des points de vue et lorsque toutes les éclaireuses
ont adopté la même danse (et donc le même lieu) l'animal, en accord avec lui-même, quitte
son support et s'élance, vrombissant, vers sa nouvelle demeure.
Dans la ruche désormais stérile les abeilles attendent. Quand la première reine sort de son
berceau de cire elle se tourne aussitôt vers les nids royaux qui l'entourent et tuent celles
qu'ils abritent. Il lui reste maintenant à être fécondée afin de pouvoir générer des ouvrières.
Escortée par ses soeurs qui poussent devant elles les mâles nonchalants, elle s'avance vers
la planche d'envol. Car c'est haut dans le ciel (parfois à plus de 20 mètres) et uniquement
par une journée chaude et ensoleillée que les faux-bourdons et la reine s'uniront. Le vol
nuptial fait ainsi suite à l'essaimage. La reine s'élance directement vers le soleil et c'est là, en
pleine lumière, baignée de chaleur, qu'une nouvelle ruche va naître. Car lors de
l'accouplement les organes sexuels de l'heureux élu seront arrachés et leur contenu
précieusement conservé dans la spermathèque jusqu'à la mort de la reine. En elle, pendant
4 ou 5 ans, ce sont les deux principes, mâle et femelle, qui vont coexister.
Physiologiquement on pourrait donc la considérer comme hermaphrodite car c'est
uniquement grâce à l'union du masculin et du féminin en elle que la reine, véritable cellule
souche, est apte à générer le corps différencié de l'animal ruche. Voilà comment, au faîte de
l'été, l'organisme mûr se dédouble. A partir de ce moment le soleil décroissant va insuffler à
la nouvelle mère et à ses sœurs, ayant réintégrées leur corps de cire, les rythmes et les
tâches par lesquelles nous avons commencé notre description.
Un reflet de la vie végétale
Cette alternance de phases de contraction et d'expansion par lesquelles passe la ruche est
l'exact reflet du geste annuel inhérent au monde végétal. Lorsqu'au printemps les plantes
sont principalement occupées à croître et à se nourrir en déployant leurs feuilles, la ruche
fait de même avec ses butineuses. Quand l'été voit les étamines et les pistils marier leurs
principes pour perpétuer leur espèce, la jeune reine s'élance, auréolée d'un nuage de fauxbourdons. Et alors que la végétation ralentit sa croissance pour fructifier, les abeilles
déplacent leurs principes pour perpétuer leur espèce, la jeune reine s'élance, auréolée d'un
nuage de faux-bourdons. Et alors que la végétation ralentit sa croissance pour fructifier, les
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abeilles déplacent leurs forces vers l'élaboration du miel (fruit animal comparable au lait ou à
l'œuf). C'est en effet de juin à septembre que les apiculteurs tirent de leurs ruches le nectar
métamorphosé. Quand vient l'automne, alors que la sève se retire des feuilles et que la vie,
abandonnant la périphérie, se ramasse autour du tronc, l'animal rassemble ses butineuses
en son centre de cire. Enfin, comment ne pas comparer une ruche d'hiver à une graine
attendant le soleil ?.
Ajoutons que sans les abeilles les fleurs ne seraient que très peu fécondées, que sans les
fleurs les abeilles n'existeraient pas, et concluons : la vie de l'abeille est l'écho animal de
celle de la fleur, la pulsation d'une ruche répond à celle du paysage végétal dont elle prend
soin.
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II/ L’alimentation humaine (Petra Kuhne)
1/ La vision classique de la nutrition
La science de la nutrition conventionnelle est très différente de celle proposée par Steiner, il
est cependant possible de rapprocher la biochimie moderne des indications données par
Steiner.
Selon la science moderne, le corps est composé de substances : essentiellement des
protéines, un peu de graisse et très peu de sucre. Nous absorbons des substances que nous
devons excrétés par les scelles, la transpiration, la respiration. Nous devons donc trouver
dans notre alimentation tout ce dont le corps a besoin. C’est logique pour une vision
matérielle de l’être humain. Tout les composés (protéines, sucres, lipides, acides…) du corps
humains et des aliments végétaux et animaux ont été étudiés à fond depuis une centaine
d’année, quand les besoins substantiels sont couverts, on considère que l’alimentation est
bonne (de même pour l’alimentation animale). On a cependant constaté que le simple apport
de substances ne suffit pas, que l’être humain a un psychisme et que celui-ci veut manger
autre chose que des substances. Il y donc une très grande différence entre les conseils
nutritionnels et ce que les gens mangent réellement, cela est une cause de l’obésité
grandissante par exemple. On peut donc se demander ce qu’il manque, ce qui ne va pas
dans le concept classique de la nutrition.
Deux concepts de la nutrition classique qui seront utile à la compréhension du « cours aux
agriculteurs » :
- Une partie de l’alimentation est nécessaire au métabolisme et au mouvement
- L’autre partie est utile à la construction et à l’entretien du corps
On a cependant du mal à savoir ce qui sert pour l’un ou pour l’autre.
2/ La vision anthroposophique de l’être humain
Regardons d’abord l’être humain dans sa vision anthroposophique :
- Le corps physique
- Le corps éthérique qui a un peu près la même taille (le premier corps spirituel)
- Le corps astral, plus grand que le corps physique, de taille variable selon les êtres
humain. Il agit du point de vue de l’âme.
- Le moi, une personnalité qui nous distingue des animaux. Au niveau de la tête et de
plexus solaire. Ce n’est pas le moi supérieur mais le moi individuel.
La nutrition conventionnelle ne prend en compte que le corps physique, le problème se pose
donc de savoir comment nourrir les corps spirituels. Il y a une loi fondamental qui impose
qu’une chose ne peut être nourrit qu’avec une chose de même nature, il nous faut donc des
forces spirituels dans notre alimentation.
Il est important de voir comment Steiner différencie les activités humaines selon sa
tripartition. Chez les animaux nous sommes plutôt face à une bipartition et plus on descend
dans le règne animal, moins la tripartition est présente.
-
le système neuro-sensoriel (avec les nerfs, les organes des sens, la moelle épinière,
le cerveau) (11mn45s) Le système nerveux peut être divisé entre « conscient » (qui
dirige les muscles par exemple) et « inconscients » (qui dirigent le système neurovégétatif) c’est uniquement en cas de maladie que les sensations de ce qui se passe
dans notre ventre arrivent à la conscience. Ce système est très léger (800g), sauf
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pour le cerveau (1,2 kg). Le système neuro-sensoriel nous permet de percevoir les
choses et de les relier à un concept par notre pensée (on regarde le tableau noir, on
se dit de suite que c’est un tableau sans même s’en rendre compte), ce sont des
forces spirituelles qui permettent cela.
- Le système rythmique qui comprend le cœur, les poumons, le sang. Il donne un
mouvement de pulsation, très rythmique et régulier. Quand on oriente sa conscience
sur la respiration, elle devient justement arythmique, la conscience apporte un
désordre au système rythmique. C’est le domaine du ressenti (ex : avoir le sang
chaud, avoir du sang froid, avoir ça dans le sang ) le sentiment est dans ce domaine.
Le poids de ces organes est d’environ 10 kg.
- Le système du métabolisme et des membres (17mn), on peut se demander pourquoi
ils sont réunis, quel est le lien entre membre et métabolisme ? Le mouvement est le
point commun, les membres et nos muscles nous servent à se mouvoir et le
métabolisme est en activité constante. Les organes qui appartiennent à ce système
sont tout ceux qui sont utiles à la digestion (rate, rein, foie, vésicule biliaire,
pancréas…) y compris la langue, les muscles, le système endocrinien, les organes de
reproduction. C’est le domaine de la volonté. Ce système représente environ 85% du
poids total, 60 kg pour un homme de 70 kg. La volonté peut intervenir dans ce
système.
Les os se trouvent dans chacun des trois systèmes (21 mn).
La division du corps en trois partie (tête, tronc, ventre et membre) correspondant au trois
systèmes est trop simpliste. Par exemple, le cerveau comprend beaucoup d’activité
métabolique puisqu’il utilise beaucoup d’énergie (comme un muscle), il est d’ailleurs
prioritaire par rapport aux autres organes. D’autre part, les nerfs sont présents dans tout le
corps. De même, le sang n’est pas présent uniquement près du cœur… Les trois systèmes
s’interpénètrent.
3/ La vision anthroposophique de l’alimentation
L’oxydation :
Au temps de Steiner, la biochimie était naissante, on commençait juste à se rendre compte
du rôle de l’oxygène, mais on ne connaissait pas le niveau cellulaire. On imaginait l’utilisation
des aliments dans l’organisme comme un «chaudron », comme si il y avait des petits foyers
un peu partout dans le sang (29mn30s) et Steiner s‘inscrivait bien sûre en faut par rapport à
cela. Plus tard nous avons découvert les enzymes qui ont la capacité d’oxyder lentement.
L’idée d’oxydation (la combustion est une oxydation) n’est pas fausse, mais elle est très
différente dans un organisme vivant que dans un chaudron. C’est au travers de l’oxydation
que nous tirons de l’énergie.
Goethe avait développé avant Steiner la tri-partition de la plante, Steiner a mis en relation
ces deux tri-partitions :
- Le système racinaire (ou se qui pousse sous la terre et n’est pas vert, pas capable de
photosynthèse) avec le système neuro-sensoriel (qui est le plus frais au niveau de la
température). La consommation de racine est donc positive pour le système neurosensoriel (40mn30).
- Le système foliaire (tige et feuilles) avec le système rythmique. Il faut noter que dans
la nature, le seul pigment vert est celui de la chlorophylle (alors qu’il existe plusieurs
pigments bleus, rouges…)
- Le système reproductif (fleurs et fruits) qui présente des couleurs provenant de
l’influence de forces astrales extérieures avec le système métabolique-membres. Il
est donc bon de mangé des solanacées, des courges ou des légumineuses pour
17
renforcer le système métabolique et des membres.
Les céréales sont des graines qui comprennent en fait toutes les parties de la plante, de
même pour les légumineuses ou les oléagineux dont on consomme les semences. Les
céréales sont cependant les plus adaptées à l’alimentation « de base » des hommes car les
légumineuses sont trop protéinées et les oléagineux trop riches en graisse.
Steiner parle de ces correspondances dans la huitième conférence, concernant l’alimentation
animale (48mn30). L’être humain est composé des trois systèmes, il faut donc manger
chaque jour des éléments des trois parties de la plante, et renforcer ce dont à le plus besoin
(par exemple plus de racine pour un travail intellectuel, et plus de céréales et de fruits pour
un travail physique).Il existe aussi des plantes comme les champignons et les algues qui ne
proposent pas les trois parties, elles n’ont pas la capacité de nourrir entièrement l’homme.
Dans certaines conférences, Steiner présente l’alimentation de façon beaucoup plus large
que ce à quoi on pense habituellement, il propose trois types d’alimentation au sens de
prendre quelque chose en nous :
- L’alimentation substantielle (manger et boire) à laquelle on doit se confronter très
fortement car nous ne voulons pas garder ces substances telles qu’elles sont dans
notre corps. Nous voulons en tirer certaines forces, il faut donc décomposer assez
brutalement et grâce à notre volonté ces substances (54mn30). (Nos affinités avec
certain aliments provient du fait que les personnes ont une prédominance, ou une
faiblesse d’un système.)
- Le deuxième type d’alimentation est la respiration, nous inspirons, prélevons de
l’oxygène de l’air pour le fixer dans le sang et nous rejetons du CO2. Cette oxygène
sert à l’oxydation du premier type d’alimentation (on l’ignorait à l’époque de Steiner)
- Le troisième type correspond aux perceptions sensorielles. Celles-ci ont également
une influence sur notre alimentation, par exemple une ballade en forêt donnera envie
de fromage ou de saucisson, une ballade en ville de chocolat. (1h fin de la matinée)
Cela permet d‘élargir le concept de nutrition au niveau spirituel, nous allons regarder cela
plus en détail :
Les substances physique que nous absorbons proviennent des trois règnes de la nature
(minéral, végétal et animal) mais seul l’alimentation végétal est totalement indispensable à la
vie humaine. Un aliments est composé de protéines, de graisses, d’hydrate de carbones
(sucres) mais il contient aussi des forces de vie, des forces éthériques (que l’on trouve chez
l’animal ou le végétal mais pas le minéral) et qui sont liées à la substance physique. Ces
forces sont cependant très différentes de celles qui composent notre propre corps éthérique.
Nous avons besoin de la stimulation de ces forces mais nous ne pouvons pas les laisser agir
en nous tel qu’elles sont.
Question : comment percevoir ces forces de vie ? Les forces, même physiques comme celle
de la pesanteur, ne se voient jamais. Une plante qui pousse vers le haut montre bien une
force de lévité pour braver la pesanteur. (1h08mn) Il y a beaucoup d’exemples de formation
d’organisme qui ne répondent pas aux forces physiques.
Le sucre blanc raffiné est à l’état minéral, il n’a plus de force de vie, il provient pourtant
d’une betterave qui contient des forces de vie. On peut suivre les étapes de disparition des
forces de vie au cours de la transformation d’un aliment. Cela se voie à la forme, à
l’apparence, à la façon dont les substances sont agencées…
Il faut donc se confronter aux forces de l’aliment et les détruire, tout le processus de
18
digestion à pour but de détruire les forces de vie, en conséquence les éléments physiques
sont détruits également. Lorsque nous détruisons ces forces éthériques étrangères à notre
corps, nous nous renforçons nous même. Classiquement, nous mettons en avant les
enzymes qui, dès notre bouche, détruisent les substances. Il est intéressant de constater
que notre organisme ne libère pas n’importe quels enzymes n’importe quand mais qu’en
fonction de ce que perçoit nos sens lors de la mise en bouche, il prépare les enzymes
vraiment adaptés à cet aliment. C’est le problème de la consommation d’arômes de
synthèse, l’organisme s’attend à un aliment et en reçoit en fait un autre. Le fait de mettre à
disposition les substances nécessaires à la digestion demande une énorme activité de notre
organisme. Steiner dit que cela stimule notre activité intérieure (1h16). Un aliment qui
stimule peu, entraîne une faiblesse de notre volonté qui est très liée à nos organes digestifs.
Les forces volontaires de l’être humain sont moins stimulées par un aliment de mauvaise
qualité. Mais il est également possible de trop stimuler cette volonté, par exemple si l’on
mange énormément d’aliment cru, ou s’il on mange trop de légumineuses. Dans ce cas, ce
sont les légumineuses qui s’imposent à nous et non l’inverse. Il est donc très important de
noter que, mors de la digestion, nous libérons les forces de vie de l’alimentation, ce qui
renforce nos propre forces éthériques.
Steiner compare cela à un fabricant de montre qui apprend comment fonctionne la montre
en la démontant. En décomposant une pomme, nous apprenons comment sont faîtes ses
protéines et son éther de vie. Mais Steiner fait la remarque que le corps ne peut pas se
remémorer cette apprentissage, il faut donc toujours manger pour toujours savoir
reconstruire notre corps. Cela est du au fait que c’est la partie inconsciente de notre système
nerveux qui est en contact avec l’alimentation.
(1h25mn) Dans la 8ème conférence, il est dit qu’a côté de l’apport d’énergie pour le
déplacement, les substances physiques ne servent qu’au cerveau.
Photosynthèse : CO2 + H2O avec l’énergie lumineuse donne des sucres (le glucose par
exemple) + 02, c’est la formation de substance que nous ne pouvons pas réaliser.
Nous décomposons les hydrates de carbone en sucres simples qui traversent la paroi
intestinale pour aller dans le sang qui les porte essentiellement au cerveau et au foi. Les
cellules du cerveau font le processus inverse de la photosynthèse (02 en provenance du
sang + sucre donne du Co2 et de l’eau et nous gardons pour notre déplacement et notre
activité intérieur l’énergie lumineuse). Steiner n’insistait pas beaucoup sur ce processus
nécessaire à notre activité qui utilise pourtant 80% de l’alimentation. Dans ce processus,
aucune substance n’est garder dans l’organisme, tout est excrété, cela concerne uniquement
le métabolisme énergétique. Nous ne gardons donc rien de substantiel dans les 80% de
notre alimentation. Le cerveau (1,3kg) à besoin d’environ 140 g de sucre par jour, le sang et
le cœur n’ont besoin que de 70 g. Ces deux organes ne peuvent utiliser que du sucre, les
autres peuvent utiliser de la graisse. Nous avons besoin d’énergie pour la respiration pour
conserver notre température, pour la digestion… C’est peut-être pourquoi Steiner dit que
nous n’utilisons l’alimentation que pour en tirer de l’énergie et pas pour construire notre
corps (1h35mn).
4/ La construction du corps physique
Steiner dit que les substances physiques sont en petite partie utilisées pour construire le
cerveau et les nerfs. Selon lui, toute la substance d’un corps adulte est renouvelée en 7 ans
environs. Calculons :
Système neuro-sensoriel : 2000g/7ans/365jours = environ 0,8g/jour de substance
nécessaire pour construire notre cerveau et nos nerfs…
Finalement tout les autres organes ne sont pas construits à partir des substances physiques
19
mais de substances cosmiques.
Chaque jour nous densifions environ 3 g de substance cosmique (azote, hydrogène,
soufre…) à l’exception de l’oxygène et du carbone (1h43mn) que nous tirons respectivement
de la respiration et de l’alimentation.
Une substance est une idée, par exemple l’idée de l’azote qui devient de la matière par des
forces spirituelles. L’idée est créer par des entités très élevées. On connaît, au travers de
l’homéopathie qu’il est possible à l’inverse de tirer l’idée à partir de la matière. Steiner
indique qu’une matière à toujours un poids et qu’une substance solide, si elle est diluée dans
l’eau, peut être soumise plus facilement à des influences éthériques, sous l’état gazeux c’est
encore plus facile. L’étape suivante serait d’emmener la substance sous forme d’éther de
chaleur, on se rapproche alors de l’état d’idée.
Dans la 8ème conférence, il dit qu’on prend des éléments à partir de l’enveloppe de chaleur
(thermosphère) de la terre et de l’air qui entoure le terre, c’est a dire qu’on prend les
substances à l’état gazeux ou à l’état d’éther de chaleur. A propos de la chaleur, Steiner dit
qu’on est à la limite entre substance et force. L’hydrogène et le soufre par exemple, sont
vraiment absorber sous forme de chaleur puis sont densifiés dans notre corps. Cette
densification est en lien avec l’épiphyse et l’hypophyse selon Steiner. Aujourd’hui, on sait que
l’hypophyse est le lieu de direction des secrétions hormonales dans l’organisme, elle garantit
donc la construction des substances de notre corps. Pour densifier ces substances cosmiques
acquises par les sens, il faut des forces et Steiner dit que ce sont les forces formatrices de
l’alimentation qui permettent cela (1h55mn).
Nous avons besoin de forces cosmiques, spirituelles, du soleil, des planètes qui pénètrent en
nous par les organes des sens et que nous transformons en nous (c’est très différent des
substances cosmiques).
5/ La question de la qualité des aliments
Du point de vue de la qualité alimentaire, elle a surtout un effet sur le système neurosensoriel et le cerveau en particulier. Il faut voir comment ces substances sont intégrées
dans l’organisme animal ou végétal. Les aliments sont aujourd’hui très complémentés avec
des compléments qui peuvent aller directement au cerveau et perturber le fonctionnement
(en plus de perturber la digestion comme nous l‘avons dit). Il faut particulièrement être
vigilant aux substances contenant de l’azote (qui a un lien particulier à la conscience) comme
les glutamates qui semblent avoir un effet indésirable sur certaines personnes. Le travail de
l’agriculteur consiste à faire en sorte que toute les substances soient liées de la meilleure
façon et qu’elles soient façonnées par les forces formatrices des plantes et les animaux.
Il est important pour une bonne densification de la substance cosmique que les aliments
contiennent une grande diversité de forces formatrices. C’est essentiellement un problème
de fertilisation azotée qui empêche ces forces de s’exprimer totalement dans les plantes. Le
risque et de voir le corps humain avoir du mal à se former, à se structurer, ou à l’inverse que
des gens mangent beaucoup sans pour autant grossir (parallèle avec l’obésité et l’anorexie).
Tout cela à également des conséquences sur le psychisme, la volonté et la joie de vivre.
Il y a encore besoin de pas mal de recherches à faire, mais on comprend déjà que seulement
une toute partie de notre alimentation est gardée dans notre corps (2h10mn).
20
III/ L’alimentation animale (Hans Vereyken)
La méthode appliquée par Hans Vereyken est de comprendre dans un premier temps
comment pense Steiner, que veut-il dire ; et pas de chercher à savoir si ce qu’il dit est juste.
1/ Présentation de la structure générale du cours aux agriculteurs
Le cours est un cycle de conférence, pas un livre écrit. Steiner n’était pas agriculteur et il a
précisé lui-même qu’il s’agit de conseils, de proposition pour l’agriculture et pas d’un concept
achevé. Il propose dès le départ qu’on test ses indications, cela a donné naissance à un
cercle de recherche. Dans certains passages, Steiner avoue ne pas être vraiment sûre de ce
qu’il avance (par exemple lorsqu’il parle des nématodes de la betterave). On a donc le
problème de tester ses affirmations, mais en premier lieu il faut bien comprendre ce qu’il a
voulu dire.
Celui-ci a démarré lors du week-end de Pentecôte, l’introduction s’est faite le samedi mais le
dimanche et lundi, il n’y a pas eut de conférence agricole. Steiner à donné d’autres
conférences. De même, après la journée sur le « cours aux agriculteurs », les mêmes
auditeurs se retrouvaient le soir pour écouter des conférences sur le karma (karma 5) durant
lesquelles Steiner présente souvent des thèmes similaires mais avec un point de vue très
différent. Par exemple il parle aussi des influences planétaires mais en lien avec la vie et les
incarnations humaines. Il peut être intéressant de comparer ces deux cycles, mais Hans
Vereyken n’ose pas le faire… Voilà pour le contexte
Il y a huit conférences en tout, l’introduction du samedi 7 juin peut-être considérée comme
un apéritif donnant envie de participer au cycle entier. Le cours commence véritablement
dans la deuxième conférence.(18min)
Trois conférences traitent du concept spirituel général. Ensuite, Steiner introduit l’observation
du macro cosmique en lien avec la question de la fumure. Puis, à la fin, il parle de toutes les
mesures d’individualisation, les aspects pratiques.
Si la conférence sur l’alimentation animale arrive tout à la fin du cours, les fondements pour
la comprendre ont été apportés dans les conférences précédentes.
R. Steiner envisage la mise en pratique du cours en insistant sur la nécessaire relation
personnelle que doit avoir le paysan avec son agriculture. Il évoque comment le cercle de
recherche doit travailler, il propose un travail de partenariat entre le cercle de recherche et
les paysans pour qu’ils puissent indiquer eux-mêmes comment la ferme doit être organisée.
Il veut éviter les directives venues du Goethanum envers les paysans. Il dit bien qu’il ne
s’agit pas d’un « livre de recette » mais qu’il faut que partout les paysans entre dans la
compréhension profonde des phénomènes et qu’ils seront ensuite comme « guidés ». Dans
le troisième conférence, il parle de la « méditation de l’azote » le paysan se promène sur
sont domaine et là lui arrive les idées de ce qu’il faut faire.
D’après Steiner il faut individualiser les théories générales et cela ne peut se baser que sur la
relation personnel entre le paysan et son domaine. Il est là un peu agressif envers les
chercheurs qui pensent mieux connaître l’agriculture que les paysans. Un chercheur peut
donc donner des indications générales mais les aspects pratiques doivent être développés
par les paysans eux-mêmes dans les conditions spécifiques de leur ferme.
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2/ Les indications du cours par rapport à l’alimentation animale
Le cœur de la nutrition animale est traité dans la huitième mais Steiner en parle déjà dans la
2ème moitié de la 3ème en particulier avec ce dessin :
Il décrit la relation générale entre la plante et l’animal, il dit qu’il faut une juste relation entre
la plante et l’animal pour une bonne alimentation animale. (25mn)
Tête avec soleil et planètes extérieures, arrière train avec lune et planètes intérieures. Il faut
avoir ça en tête pour comprendre la 8ème conférence.
Il pose la questions « avec quels éléments de son environnement l’animal est-il en relation
direct ? »
L’animal est bi-partite, l’influence de la lune et du soleil transmise par l’intermédiaire de la
chaleur permettent à l’animal de formé son système osseux. Son système musculaire se
forme lui grâce aux influences de la lune et du soleil transmise par l’intermédiaire de l’air.
Ce thème de l’alimentation cosmique revient dans la 8ème conférence mais de façon moins
détaillée.
L’animal n’est pas en relation directe avec la terre et l’eau (le terrestre), il faut que ces
éléments soient transformés dans l’organisme de l’animal. Cette transformation n’est possible
que si la première absorption a déjà bien eut lieu. Il précise qu’il s’agit surtout de force mais
on traite aussi de l’aspect substantiel. Cosmique = air et chaleur / Terrestre = eau et terre
Il critique de la vision classique car pour lui l’alimentation substantielle permet seulement à
l’animal de se mouvoir, de s’activer. Pourtant, en tant que chercheur, on retrouve les
substances absorbées partout dans le corps de l’animal mais Steiner parle surtout de force et
pas de substances (tout ce texte s’entend au niveau des forces), ces forces sont cependant
liées à des substances.
Le courant cosmique est décrit déjà dans la troisième conférence. Il le décrit en disant qu’il y
a une absorption, puis une densification et un dépôt dans les poils et les ongles.
On a donc deux processus bien différents :
- l’alimentation cosmique sert à l’animal pour formé son corps physique (os, muscles,
poils et ongles)
- l’alimentation « terrestre » permet à l’animal de se mouvoir. A propos des onglons et des cornes, Steiner dit qu’ils permettent à l’animal de « garder » en
lui les forces formatrices pour développer sa forme. Sans corne et sans onglons, le bovin
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serait complètement informe, tel une amibe. Les influences cosmiques qui forment les poils
et les cornes permettent donc de donner forme à l’animal.
Dans ses indications aux médecins, Steiner décrit un homme tri-partite, avec correspondance
entre la tête et les racines, les membres et les fleurs et entre la partie rythmique et les
feuilles. Dans le cours aux agriculteurs il est décrit un peu différemment, de façon bi-partite,
avec la tête et une partie du pôle rythmique sous la terre, l’autre partie du pôle rythmique et
le pôle métabolique au-dessus de la terre, avec le sol comme diaphragme. On trouve donc là
l’équivalent de la bi-partition proposée pour l’animal.
Dans la suite de la 7ème conférence, il dit que la plante à directement relation avec les
éléments de l’eau et de la terre, par une sorte de respiration ou de perception sensorielle.
Question : il-a-t-il aussi une alimentation cosmique et une alimentation terrestre chez la
plante ? Autrement dit, le schéma d’alimentation donné pour l’animal est-il valable pour
l’ensemble de l’individualité agricole ?
Dans la 5ème conférence, on trouve les indications sur les plantes. Il y parle d’éléments
nutritifs et d’éléments stimulants. Certains éléments (plomb, mercure, silice, arsenic) sont
données librement par le ciel avec la pluie . Par contre d’autres éléments (acide
phosphorique, potasse, calcaire) sont dépendants d’une bonne fertilisation.
On peut faire le parallèle avec l’animal : son alimentation cosmique est offerte par
l’environnement (à condition d’avoir des conditions de vie lui permettant de l’absorber). Il
faut cependant donné un fourrage à l’animal, comme il faut donné une fertilisation à la
plante.
La préparation d’achillée est utile à la plante pour cette alimentation cosmique. D’autres
préparations sont positives pour l’absorption des éléments nutritifs. (50 mn)
La plante transforme la terre et l’eau et rejette l’air et la chaleur. Dans son carnet de note de
préparation du cours Steiner écrit :
« Les animaux : ils ont leur vie propre dans l’air et la chaleur ; ils absorbent dans leur
intériorité de la terre et de l’eau éthérisés (=alimentation) » Il dit ensuite « pour l’élever
dans la région de l’air et de la chaleur : ils excrètent ce qui est la terre et l’eau astralisés »
L’alimentation terrestre est de l’eau et da la terre éthérisé, c’est donc une plante. C’est
l’alimentation de l’animal. Le fumier, qu’il rejette est donc de la terre et de l’eau astralisés.
Ce dont il a besoin, il le garde lors de ce processus « d’élévation dans la région de l’air et de
la chaleur »
« Les plantes : elles ont leur être propre dans la terre et dans l’eau, elles rejettent dans
l’environnement de l’air et de la chaleur astralisés : pour le libérer de la région de la terre et
d l’eau : elle absorbe de l’air et de la chaleur éthérisés »
La plante absorbe Co2 et énergie (photosynthèse), c’est l’air et la chaleur éthérisés.
La plante nourrit donc l’animal de deux manières
Par « en bas » avec l’eau et la terre éthérisés
Par « en haut » avec l’air et la chaleur astralisés
Il y a aussi deux alimentation cosmiques : celle qui vient directement du cosmos et celle qui
vient de la plante par ses « parfums ». Plusieurs passages dans le cours indiquent ce que
peut favoriser les parfums des plantes.
Steiner parle du « moi » dans la 8ème conférence en disant que l’animal n’utilise pas les
forces du moi et les rejette dans le fumier. Ces forces sont donc apportées à la racine de la
plante au travers de la fumure, elle reçoit finalement de l’eau et de a terre astralisés et la
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force du « moi ». (1h04) La plante peut aussi absorber de l’eau (physique) et les éléments
physique de la terre.
La plante élève le physique au niveau éthérique - astral ; l’animal élève cet éthérique - astral
au niveau astral et du moi et cette qualité astral et moi est ramené à la terre. Ce processus,
répété de façon continu, individualise l’organisme agricole. Pour cela Steiner insiste sur
l’importance d’avoir des animaux et des plantes vraiment liés au domaine agricole.
A propos du troisième processus : la formation du fruit.
Steiner critique la vision classique de l’alimentation en disant que l’alimentation n’a rien à
voir avec une combustion mais que l’alimentation stimule l’être. L’animal à besoin de force
astrale pour son mouvement mais la plante n’a pas de corps astral, Steiner présente le
processus de formation de fruit comme le processus par lequel la plante absorbe les forces
astrales pour les redonner ensuite à l’animal.
Les forces astrales sont absorbées par le fruit, on peut donc les considérer comme le
troisième type d’alimentation cosmique (le premier est celle en provenance direct du cosmos,
le second est celui apporté par le parfum des plantes)
Idéalement le fruit est issu de la fleur, mais on peut trouver et favoriser un processus de
fructification dans n’importe quel partie de la plante. Steiner construit ses indications
pratiques pour l’alimentation animal là-dessus, c’est à dire en se demandant dans quelle
partie de la plante se trouve le processus fruit, donc l’intégration des forces astrales.
Présentons maintenant de manière général ce processus de formation de fruit : Que peut-on
faire pour favoriser les trois types d’alimentation cosmique de l’animal :
Pour le premier type, l’alimentation en provenance direct du cosmos, la seule chose à faire
est de favoriser la possibilité pour les animaux d’être souvent à l’extérieur
Pour la deuxième, par les parfums, il faut que les animaux puissent accéder à des bandes
fleuries, des vergers…
Développons le troisième type
Dans la première partie du cours (jusqu’à 5ème conférence) il n’est pas vraiment question de
ce qui peut favorise la formation du fruit. Il est question d’astralité dans la 7ème et la 8ème
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conférence. Dans son cours, Steiner fait des métamorphoses, on peut voir cela comme des
contradictions mais se sont des métamorphoses.
Dans la 7ème , Steiner présente l’arbre qui attire l’astralité dans sa couronne, les oiseaux et
les papillons rendent cela. Pour favoriser l’astralisation (et donc la formation de fruit), on
peut jouer sur la quantité de forêt et/ou sur la présence des oiseaux. Si il y a des oiseaux et
pas de conifères, c’est à dire pas d’astralité à diffuser, les oiseaux deviennent nuisibles.
Steiner dit que les mammifères ont besoin d’arbustes et qu’ils doivent en consommer pour
réguler le reste de leur alimentation. C’est sans doute grâce au concept de concentration
d’astralité dans les arbres et de répartition par les animaux qu’on peut comprendre le
processus de formation du fruit et d’alimentation animale. C’est-à-dire que pour favoriser la
fructification dans l’agriculture, il faut bien aménager le paysage. (1h21mn, fin de la
matinée)
En ce qui concerne « les règles d’applications dans la nutrition » Steiner commence en disant
que le veau doit absorber beaucoup de forces cosmiques, le veau justement car il doit
développer dans son organisme les qualités d’air et de chaleur pour pouvoir absorber l’air et
l’eau (tout comme le bébé doit d’abord boire du lait).
Toute croissance démarre par la tête, chez la plante comme chez l’animal, il
prend l’exemple de la racine de carottes, c’est la partie la plus physique de la
plante mais elle a e même temps reçu les forces du moi. La carotte est mangé
par l’animal, ses substances se déposent dans l tête, quand Steiner parle de
dépôt il entend toujours le passage d’une substance à un niveau inférieur avec
libération de force. C’est à dire que les forces du moi sont libérées, ce qui
permet à l’animal d’être plus réceptif aux forces cosmiques. Ensuite le veau
reçoit beaucoup de force cosmique mais elle ne doivent pas rester dans la
tête. Steiner décrit ce qu’il doit consommer pour diffuser ces forces dans le
corps : absorption, densification et dépôt dans les poils et les ongles. On a besoin d’un type
de plante qui permet de rassembler et de concentré les forces pour les diffuser dans le
corps, il le dessine sous forme d’une longue tige avec un petit fruit à son sommet.
A l’époque, les bovins servait encore comme animal de trait, mais aussi pour le lait et la
viande.
Pour la production laitière, il faut tenir compte de deux processus :
un courant de l’avant vers l’arrière (comme décrit pour le veaux)
un courant d’arrière en avant provenant de l’alimentation terrestre
D’après Steiner, dans le lait se réunissent ce courant de force et ce courant de substance. A
ce propos, il faut une plante qui développe son processus de fructification dans le domaine
des feuilles : le trèfle qui mélange feuilles et fruits.
Les vaches d’alpage, qui ont besoin de beaucoup se déplacer (comme animaux de trait),
sont aidée naturellement par la présence de nombreuses et grandes fleurs dans les alpages.
Une petite plante qui forme de grandes fleurs permet d’utiliser au mieux les forces
terrestres.
L’animal d’engraissement doit faire beaucoup de viande, donc utiliser beaucoup de forces
cosmiques. Steiner prend l’image d’un « remplissage astral de l’animal ». Steiner indique que
grâce à la cuisson on peut favoriser un processus de fructification dans l’aliment. Il dit que
cette qualité est apporté par un foin qui n’est pas frais, un foin assez « mûrit ». Il s’agit de
favoriser un processus de fructification dans le fruit.
On divise donc l’animal en quatre partie :
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Tête, racine sont bonne
un milieu assez flou, avec la mamelle
l’arrière avec la viande , l’air favorise cela
l’arrière avec la os , la chaleur favorise cela
Pour Steiner, cela représente son concept pratique que chacun doit appliquer au mieux sur
son domaine.
Bien sûre, on donne toutes les parties de la plante à chaque animal, il faut juste trouver les
proportions justes
3 / Les prairies du pont de vue goethéen
Goethe indique deux tendances dans la plantes : la tendance spiralée et la tendance
verticale. Cette tendance est considérée par Goethe comme un bâton spirituel couronné par
un fruit (Goethe)
Steiner fait de nombreuses références à ces deux tendances, dès la première conférence, il
donne une caricature de deux types de plantes qui auraient soit trop peu de silice, soit trop
peu de calcaire.
Avec trop peu de calcaire, cela donne une sorte de plante grimpante très fine avec une
grosse fleur mais sans fructification
Avec trop peu de silice, on arrive à une plante qui ressemble à une plante cactée avec
quelques fruits en haut mais très massive à la base.
Steiner relie une tendance avec le courant de nutrition et l’autre avec le courant de
reproduction.
Goethe avait plutôt un schéma général, il pensait pouvoir expliquer la métamorphose des
plantes mais il a compris que cela est impossible, son deuxième essai se titre simplement
« La métamorphose des plantes » et non plus « essai d’explication de la métamorphose des
plantes ».
Selon Goethe, la plante germe, sort de terre et forme une feuille qui se déploie. Chaque fois
qu’elle forme une nouvelle feuille, ses substances s’affinent et lorsque les substances sont
suffisamment affinées, elle peut passer à un nouveau stade, la floraison. La plante continue
d’affiner ses sucs dans la fleurs, les sucs les plus affinés donnerait une rose blanche, pour
lui le blanc est la qualité la plus purifiée. Ensuite apparaît la formation de la graine.
Steiner suit ce principe en disant que plus la plante s’élève, plus elle perd de forces
cosmiques, et lorsqu’elle est affaiblie elle doit se renouveler en formant une graine. C’est se
qu’il évoque lorsqu’il dit que la plante sort de sa tête (la racine).
L’influence extérieure agit aussi à travers le soleil qui favorise la différenciation des formes
chez la plante et favorise également la floraison. Le soleil amène la plante à sa mort. Un
excès de soleil fait mourir la plante précocement.
On arrive là à l’énigme de la graine : dans une image de la plante idéelle, la graine tombe à
terre et la fécondation a lieu à ce moment, lorsque la graine rencontre la terre. La silice
présente dans le sol permet à la racine de concentrer les forces cosmiques, Steiner dit que la
graine reçoit dans la terre, en hiver, les forces du soleil de l’an passé, à partir de là germe
une plante qui reçoit les forces du soleil de l’année suivante. Dans le cours aux agriculteurs,
la graine est considérée comme un renouvellement de la plante qui s’est épuisée au niveau
cosmique. Le rôle de l’agriculture est de tenir cette croissance jusqu’à ce qu’elle arrive à ce
stade de renouvellement (la formation de la graine), où la graine à reçu toutes les nouvelles
forces cosmiques. Tout cela pour comprendre le rôle particulier des graines de céréales dans
l’alimentation.
Pour Steiner, il y a un moment particulièrement important, c’est celui où la graine pénètre en
terre, c’et la fécondation qui permet la germination. Cela dépend de la présence ou non des
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forces du soleil de l’année précédente. C’est pour cela qu’au travers de la fertilisation et des
préparations, on essaie d’apporter le maximum de forces à la graine. Les céréales sont des
plantes qui restent essentiellement dans l’axe verticale, elles sont très liées à l’éthérique,
elles n’ont pas la tendance spirale qui est liée aux influences astrales du soleil (influences
que l’on le retrouve dans le mouvement animal.)
Les céréales sont des plants qui se développent lorsque la lumière est maximale, elles
absorbent beaucoup de forces de lumière.
L’alimentation humaine est assez différente de l’alimentation animale, car l’humain doit
poursuivre le développement de son « moi ». L’alimentation humaine consiste surtout à
renforcer le moi et à favoriser l’activité pensante. Dans ses premiers écrits, un point
important est que l’alimentation doit laisser l’être humain totalement libre, elle ne doit pas
apporter trop de forces astrales pour laisser libre les forces de l’être humain, ce qui lui
permet un développement spirituel. Le lait (qui est lié au processus de reproduction qui est
un processus éthérique) et l’alimentation végétale permet cela, elles ne sont pas empreinte
d’astral. Pour les animaux, nous cherchons exactement l’inverse, nous voulons renforcer
l’astralité.
Il important de noté que la viande comporte beaucoup de forces astrales, ce qui nuit à un
développement spirituel. Mais si on ne mange pas de viande mais qu’on ne fait pas de travail
spirituel, les forces libres et non-utilisées peuvent entraîner des maladies de types
rhumatisme, goutte.
La priorité de l’alimentation bio-dynamique est de renforcer le moi humain. Steiner dit qu’il
ne faut pas des produits qui remplissent l’estomac mais des produits qui stimulent.
Un autre question serait de libérer l’animal de son lien à l’astral, c’est une question pour
l’avenir.
La qualité des plantes alimentaires pour les animaux est abordé dans le cours déjà dans la
2ème conférence, le compost avec calcaire dans la 4ème conférence.
Dans la 2ème conférence, Steiner donne « l’ABC » des plantes, il s’agit de repérer la tendance
verticale et spirale dans la plante, soit le cosmique et le terrestre. Cela donne des indications
sur comment cultiver la plante. Une racine bien dense et verticale est une racine cosmique
pour Steiner, une racine très ramifié est ou contraire une racine terrestre.
(2h39)
Pour Steiner, les plantes qui ont un système racinaire très ramifié sont de bonnes plantes
fourragères. Pourquoi cela, et comment favoriser la ramification des racines ?
On peut également se demander, dans le cadre de l’animal divisé en quatre parties, pour
quelle partie ces plantes sont les meilleures. Steiner donne une réponse plus loin dans la 4ème
conférence, il décrit que le cosmique peut être retenu dans n’importe quelle partie de la
plante.
A propos du compost, il dit qu’un compost trop foisonnant (un compost ayant surtout reçu
des déchets végétaux, curage de fossé…) de forces éthérique peut être amélioré avec
l’adjonction de calcaire. Un compost trop astral, qui commence à sentir mauvais peut être
couvert de tourbe pour retenir les forces astral dans le tas.
A propos du fumier d’étable, Steiner dit qu’il contient les bonnes proportions d’éthérique et
d’astral.
On peut renforcer le fumier avec les préparations 500 et 501. Ces deux préparations sont
décrites comme poussant vers le haut pour l’une et tirant vers le haut pour l’autre, cela peut
conduire jusqu’à une qualité aromatique dans les arbres. On n’a donc rien qui grossisse les
plantes dans les préparations. Le calcaire extrait l’éthérique et relie directement l’astral avec
le terrestre. « Lorsqu’on fertilise avec ce compost on transmet au sol quelque chose qui a
tendance à relier très fortement l’astral avec le terrestre sans faire le détour par l’éthérique »
. La capacité donnée par ce compost est d’apporter à la plante la tendance a rester dans la
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formation de feuilles et de tiges (épaississement de la plante, tendance à rester près du sol,
au contraire des deux préparations a pulvériser (qui affine la plante, la tire et pousse vers le
haut). Les végétaux obtenus ave ce type de fumure favorise la mobilité, l’activité (les
caractéristiques de l’alimentation terrestre).
Steiner ajoute que les prairies devraient être fertilisée avec un tel compost avec calcaire.
4/ Le power-point exposé durant la conférence
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VI/ Une sélection respectueuse de l’animal
(Anet Spengler)
1 / Qu’est-ce qui fait la particularité d’un organisme vivant ?
Un organisme vivant a une histoire, il est toujours en formation. Toute son évolution fait
partie de l’organisme. Il respecte cependant toujours certains principes, certaines lois, qui
peuvent être généraux à tout les organismes ou définir la particularité de l’espèce
considérée.
Même les choses inanimées respectent des principes, mais l’organisme est toujours actif et
ses principes sont compris en dedans de lui. Chaque organisme est donc unique, différent
d’un autre car il se développe en fonction de ses lois mais de façon individuelle et active. Il
faut donc connaître les lois tout en sachant qu’on ne pas prévoir l’évolution d’un organisme
particulier (à la différence d’une machine dont ont peu prévoir précisément le
« comportement »). Le moyen de connaître les lois des organismes est de les observer
longtemps. Goethe appelait ces lois « le type », Steiner propose que chaque espèce
corresponde à un sous-type. Il y a 200 ans, on renonçait à établir une science des
organismes devant le constat que chaque organisme est libre et indépendant. Goethe
s’opposait à cela, avec son idée de type. Pour cela, il faut essayer de « devenir » cet
organisme, de ressentir ce que lui ressent. Il faut donc développer une autre méthodologie,
qui a était développé par Goethe et d’autres biologistes.
Aujourd’hui, on a une grande science des organismes, mais les méthodes d’étude sont un
peu près les mêmes que pour les choses inanimées. Goethe dit que chaque espèce à une
spécialisation typique de chaque organe et que les organes sont plus ou moins spécialisés.
Le comportement des animaux est lié a leurs organes, le comportement dépend des organes
les plus spécialisés. Si l’on veut savoir quels sont les organes spécialisés ou non, on peut
s’aider par l’observation du développement embryonnaire. Les premiers stades se
ressemblent beaucoup, il est difficile de différentié un embryon d’oiseau ou d’être humain.
Pendant le développement, les différences apparaissent pour certains organes et moins pour
d’autres. Cette spécialisation est importante pour la vie de l’animal , elle défini son
comportement. On pourrait donner une valeur morphologique aux organes en fonction de
leur spécialisation. Prenons l’exemple des pattes chez les ongulés, lors du développement
embryonnaire, un seul os subsiste chez le cheval, chez les ruminants, il en reste plusieurs.
C’est donc une grande spécialisation par rapport aux autres mammifères qui gardent au
moins quatre ou cinq doigts. Le cheval vit en utilisant beaucoup ses pattes, il marche et
galope beaucoup. Pour les ruminants, ce sont les organes de digestion et du métabolisme
qui sont les plus spécialisés, le ruminant passe le plus clair de son temps à manger et à
ruminer (16h/24h). Dans le travail avec les ruminants, il faut leur offrir la possibilité d’utiliser
ces organes selon la loi de l’espèce, c’est le facteur primordial. Dans la sélection il faut aussi
respecter cette nature de l’animal et pas seulement pour les conditions de stabulation et
pour le fourrage.
2 / La sélection bio-dynamique
La création d’un environnement propice à l’espèce est importante, il faut que le type (les lois
de l’espèce) la génétique et l’environnement soient en harmonie. En effet le type peut
s’exprimer d’une infinité de manières dans un organisme particulier, un organisme est tel
qu’il est sous l’influence de la génétique et de l’environnement qui limitent ces possibilités
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infinies. Si la génétique et l’environnement ne sont pas en adéquation, l’organisme doit
dépenser beaucoup d’énergie pour s’adapter à l’environnement. Steiner, dans la 8ème
conférence, parle beaucoup de l’alimentation et donne juste deux petits passages sur le
sélection. (23mn) « Le manque de force cosmiques se transmet par hérédité » ; « Ce qu’on
réforme pour l’alimentation traverse en général une génération ». Il pense qu’on a une
relation entre ce que l’animal expérimente et ce qu’il transmet à ses descendants.
Aujourd’hui, quelques travaux scientifiques vont dans ce sens et montre qu’un changement
de comportement peut avoir une incidence sur l’expression des gènes (épigénétique) puis
ensuite sur l’ADN lui-même. Il faut donc que l’alimentation et les conditions de vie de
l’animal ne changent pas trop d’une génération sur l’autre pour avoir un troupeau adapté. Il
faudrait également avoir les deux lignées mâle et femelle à la ferme. Au bout de 20 ans de
telles expérimentations, certains paysans trouvent que leur vaches produisent tout autant de
lait mais en consommant moins de fourrage, peut-être la vache utilise-t-elle moins d’énergie
pour l’adaptation de son organisme à l’alimentation.
L’animal peut exprimer une certaine créativité dans son comportement, si on remarque des
animaux spécialement créatif, ils seraient certainement bon de les sélectionner car il seraient
plus adaptables aux changements d’environnement (dans le cadre d’un environnement
admissibles par l’espèce). Il faudrait développer des méthodes pour repérer ces animaux.
Sur les vaches laitières, on peut observer l’état d’engraissement, spécialement après le
vêlage. Certaines vaches savent produire moins de lait si il y a moins de fourrages, d’autres
perdent du poids. Les premières sont plus « créatives », ce sont elles qu’il faudrait
sélectionner surtout sur une ferme qui refuse l’achat de fourrage extérieur comme une ferme
bio-dynamique. Il existe d’autres critères de créativité chez la vache, son comportement
envers les humains par exemple.
Les cahiers des charges bio de l’UE et en Suisse sont presque les mêmes, il propose :
- de „promouvoir la santé des animaux de rente en choisissant des races et des
méthodes d‘élevage adéquates“
- de préférer la monte naturelle à l‘insémination artificielle
- de renoncer à la garde d’animaux issus de transfert d‘embryon (TE; en plus pour Bio
Suisse: il est interdit d’utiliser des taureaux TE ou leur semence, ainsi que les doses
sexées)
- donner moins de 40% de fourrage concentré (en matière sèche), ce qui est
beaucoup trop. Pour Bio Suisse, on est limité à 10%
- 100% de fourrage bio, mais il peut être acheté.
Les deux premiers points sont seulement des conseils qui sont trop peu souvent respectés.
Cependant, si on les prend au sérieux, il faut sélectionner des animaux bien adaptés à leur
environnement pour se maintenir en bonne santé. Un seul type de vache bio ne peut donc
pas exister puisque les environnements et les fourrages sont très différents d’une ferme à
l’autre.
Ces types de vaches existent, mais sur les fermes bios, on utilise le plus souvent les mêmes
races que dans les autres (en Suisse). C’est à dire des vaches très productives et exigeantes,
adaptées à des fermes de plaine. Le FIBL essaye donc d’encourager la collaboration entre
éleveurs bio et la monte naturelle. En montagne, avec des races exigeantes, on a des
risques important de maladie si on n’achète pas de fourrage à l’extérieur. Les éleveurs
confrontés à des problèmes de santé sont donc réceptifs aux discours du FIBL. Lorsqu’ils
doivent choisir un taureau pour une IA, il faut bien regarder les valeurs d’élevage (c’est à
dire de combien va varier la production laitière par rapport à la moyenne de la race), Un
taureau de la race brune qui a une VE production laitière de +500 peut transmettre une
production laitière d‘environ 7‘200 kg / année à ses filles. Si la mère a également une telle
VE, la fille de ce taureau et de cette vache peut vraiment donner 7‘200 kg / année. Cela veut
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dire qu‘elle donnera 23 kg de lait par jour en moyen, mais au début de la lactation elle peut
donner jusqu‘à 40 kg / jour. Alors cet animal a besoin d‘un fourrage très consistant. Il doit
manger 22 kg MS / jour (!) d‘un très bon foin (5.7 MJ NEL et 93 g APDN / kg MS) ou bien 18
kg MS d‘une combinaison d’ensilage et de foin avec des légumineuses et 10% de concentrés
(48 mn).
Malheureusement, il n’existe souvent pas de taureau avec des valeurs d’élevage moindre. Le
site internet du FIBL permet de recommander des taureaux sur leurs caractères de santé et
en fonction de l’adéquation avec les conditions de la ferme . Mais on peut aussi changer
totalement de race, c’est cependant très difficile pour un paysan de changer son troupeau.
Pour la monte naturelle, on rencontre le même problème de taureau trop « bons ». Le temps
et l’intérêt pour les animaux du paysan est aussi très important à prendre en compte, car un
éleveur capable d’affourager individuellement un animal en fonction de ses besoin peut
posséder sans problème des vaches plus productives.
En ce moment, une grande étude sur 100 fermes bios est menée pour voir quels sont les
paramètres les plus importants pour définir le type de vache adapté à une ferme donnée
(56mn). Une relation est mise en évidence entre cette adéquation et la fécondité ou les
maladies métaboliques mais par contre pas entre l’adéquation et la santé des mamelles.
C’est logique puisque la fécondité est très lié à l’alimentation physiologiquement, ce qui n’est
pas le cas pour les mamelles.
Deux exemple de fermes ayant changé de races.
3/ Le power-point exposé durant la conférence
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