Marianne selon Delacroix : « La Liberté Guidant le Peuple

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Marianne selon Delacroix : « La Liberté Guidant le Peuple »
Introduction
Cette femme, vous l'avez déjà vue quelque
part.
Devenue une évidence pour tous, c'est
Marianne, l'incarnation de la République
française.
Or notre vision est complètement déformée :
cette femme provient d'un tableau peint à une
époque où la France n'était pas une république,
mais un royaume.
Il a été peint par un homme résolument
antirépublicain, sceptique face à la démocratie.
Ce peintre est Eugène Delacroix, un vrai dandy
parisien, horrifié par tout ce qui peut être
vulgaire ou populaire.
Comment a-t-on pu arriver à un contresens aussi énorme ? Delacroix a-t-il échoué à faire passer
ses idées ?
Ou bien est-ce nous qui ne voulons pas admettre la vérité en oubliant la mort et la barbarie qui y
règnent ? D'où vient l'erreur ? Qui est responsable de ce contresens ?
C'est peut-être nous : à force de voir ce tableau, nous ne prenons plus le temps de le regarder.
Tout a l'air simple :
- drapeau tricolore,
- bonnet phrygien,
- sans-culottes...
A première vue, c'est une image générale de la République triomphante. Et pourtant, ce tableau
fait référence à un événement précis, datable au jour près. On pense bien sûr à la Révolution
française, la grande, celle de 1789... ... en haut, le peuple vainqueur...
... en bas, les soldats du roi, un suisse et un cuirassier, terrassés. Mais cette foule est celle d'une
autre époque ! L'ouvrier manufacturier, béret, pantalon à bretelles et tablier... Le travailleur à la
journée, en blouse bleue.... appartiennent tous deux à l'ère industrielle.
Cet homme en redingote, cravate et chapeau haut-de-forme, peut-être journaliste ou chef
d'atelier, est vêtu [1] à la mode des années 1820-30. Derrière lui, le bicorne d'un élève de
Polytechnique, une école créée après la Révolution. Enfin, un gamin de Paris, en gilet et béret.
C'est lui qui inspirera à Victor Hugo le personnage de Gavroche dans les Misérables dont l'action
se déroule en 1830...
A l'arrière, au-delà de la poussière, de la poudre, on découvre un bataillon d'infanterie attaqué par
les coups de feu qui partent des fenêtres ...
Et ce drapeau au sommet des tours de Notre-Dame est le signal d'une journée bien particulière.
Un jour historique ? Tellement historique qu'on l'a bel et bien oublié aujourd'hui...
... noyé dans les soubresauts du XIXème siècle.
Depuis 1789 en effet, les régimes se succèdent [très rapidement]. Après la défaite définitive de
Napoléon en 1815, la monarchie française est restaurée : 20 ans après la Révolution française, les
deux frères de Louis XVI reprennent le pouvoir.
[1]Le second, Charles X, [2] défenseur acharné de l'Eglise et de la tradition monarchique, règne
depuis 6 ans... lorsque le 26 juillet 1830, il fait l'erreur de censurer la presse et de réduire un droit
de vote déjà très limité.
La réaction ne se fait pas attendre : mené par des polytechniciens, le peuple de Paris construit des
barricades et se révolte. Durant les 3 journées, surnommées les « 3 glorieuses » on se bat dans les
rues, dans les immeubles.
[1]
[2]
Il s'agit donc bien d'une révolution : Charles X, renversé du trône doit quitter la France.
Mais la monarchie n'est pas remplacée par une République !
La bourgeoisie d'affaires préfère confier le pouvoir à un cousin de l'ex-roi, [1] le duc LouisPhilippe d'Orléans, prince plus libéral et bourgeois en apparence, mais rapidement aussi
autoritaire [et impopulaire] que ses prédécesseurs.
En somme, pas de changement profond : ce n'est que 18 ans plus tard, après une nouvelle
révolution, que la république parviendra à s'installer.
[1] Voilà pourquoi 1830, révolution ratée, a été si vite oublié.
[2] Mais alors pourquoi [la Liberté] le tableau de Delacroix a-t-elle fini par devenir plus célèbre
encore que l'événement qu'elle représente ?
* Un tableau différent : une déesse dans Paris
Remettons-nous dans le contexte de l'époque.
Delacroix n'est pas le seul à peindre cet événement : en 1831, au Salon des artistes à Paris, les
peintres se précipitent sur ce sujet d'actualité. De manière générale, ce qui les intéresse, c'est
montrer le spectacle pittoresque d'une bataille en plein Paris. Ils utilisent donc les procédés de la
peinture de bataille :
- Des vues panoramiques, avec des personnages très petits dans le tableau.
- Le point de vue des vainqueurs, c'est-à-dire des insurgés, vus en grand de dos face à
l'ennemi.
- Des anecdotes curieuses... et émouvantes...
Hippolyte Lecomte
Combat de la rue de Rohan
Hippolyte Lecomte
Combat de la Porte Saint-Denis
Horace Vernet
Barricade rue Soufflot
Jean-Victor Schnetz
Combat devant l’Hôtel de Ville
Delacroix détonne en faisant exactement l'inverse :
(1 ) dans quel quartier sommes-nous ? A quel moment précis de l'action ? Impossible de le
savoir... car le spectateur est placé très bas (2), assailli par des figures aussi grandes que lui.
La logique du combat n'est pas claire : c'est vers nous que sont tournés les insurgés, [1] alors que
l'on distingue les troupes royales à l'arrière-plan.
Enfin, à la place réservée au chef, Delacroix peint une femme. Tout indique qu'elle joue un rôle
clé : au sommet d'une pyramide de corps... Au point de rencontre de lignes obliques... elle attire
notre regard et celui des hommes qu'elle domine.
Mais la situation est improbable. Que fait cette femme à moitié nue au milieu des coups de feu ?
En réalité, ce n'est pas un être comme les autres, Delacroix signale qu'elle relève d'un autre
monde.
- Son buste et ses pieds nus, la ligne serpentine de son corps,
- le drapé aérien de sa tunique simple sont directement empruntés aux statues des déesses
grecques antiques, comme la Vénus de Milo
- Bien qu'elle marche droit sur nous, son visage désaxé se découpe en profil grec, [1]
comme une médaille.
- Derrière sa tête, un nuage de fumée fait l'effet d'une auréole divine. [2] Le bras passe
exprès devant la bande blanche du drapeau, pour mieux ressortir à contre-jour.
- Elle porte le bonnet phrygien, symbole d'émancipation.
Le titre du tableau donne la solution : c'est La Liberté. [1] Cette femme n'a jamais existé, elle n'a
ni nom, ni histoire personnelle... Elle incarne une idée abstraite.
C'est ce qu’on appelle une « allégorie ». Plutôt que de se perdre dans les circonstances de
l'événement, Delacroix préfère exprimer l'idée abstraite et positive qui a guidé le mouvement.
Dans ces conditions, l'emploi de l'allégorie aurait dû satisfaire pleinement le public du XIXème
siècle.
Or c'est l'inverse qui se produit : la Liberté guidant le peuple est accablée d'injures.
« Dieu qu'elle est sale ! «(Journal l'Avenir : 9 juin 1831), « Dévergondée »( Auguste Jal, critique du
salon), « La plus ignoble courtisane des plus sales rues de Paris !» (Journal des Artistes, 8 mai
1831). « Est-ce qu'il n'y avait que de la canaille à ces fameuses journées-là ? » (Journal la Tribune,
17 mai 1831).
Le procès commence :
Accusé n° 1 : cette femme est effectivement plus proche de la poissarde que de la déesse : les
seins à l'air, rouge de sueur, bronzée par le soleil de juillet, ...à moins que ce soit de la crasse ou de
la poudre à canon. En outre, pas très féminine ni gracieuse. Même musculature, même geste
énergique que ce gladiateur grec, et avec les poils aux aisselles par-dessus le marché !
Des comparaisons aident à mieux comprendre le choc du public. Depuis la Révolution française,
les allégories de la Liberté trônent comme des statues de déesses en majesté, belles, sereines et
célestes. Même quand elle s'adresse aux hommes, l'allégorie ne se mêle pas à eux. La règle est
simple : l'allégorie d'une idée positive doit toujours être idéalisée.
Et quand à la fin du XIXe siècle, le sculpteur français Auguste Bartholdi réalise une statue
monumentale de la Liberté offerte aux Etats-Unis, il respecte cette règle.
Parfaitement statique, couronnée d'un diadème, la Liberté tient la table de la loi et le flambeau de
la Vérité éclairant le monde. C'est une Liberté universelle, rationnelle et pacifique ; exactement
l'inverse de celle de Delacroix : chauvine, crasseuse, débraillée et dangereuse, elle incarne toutes
les dérives politiques.
Et les complices ne sont pas mieux lotis :
Accusé n° * 2 : individu dangereux
Accusés n° 3 et 4 : jeunes délinquants en situation de port illégal d'armes. Pour le reste, le peintre
ne cherche pas à séduire : pavés gris, poutres calcinées, ombres profondes. Pieds sales, ongles
noirs, poils pubiens. La violence omniprésente... et les détails macabres achèvent de nous
inquiéter.
Plutôt qu'un grand peuple, on voit la « populace », masse dangereuse et incontrôlable guidée par
une furie armée jusqu'aux dents !
Le tableau est si ambigu qu’on a l'impression que le peintre se contredit lui-même.
Alors, la question reste entière : Delacroix fait-il l'éloge ou la caricature de la démocratie ?
Les intentions : Delacroix courtisan ?
Pour comprendre les intentions de Delacroix, il est indispensable de se demander, qui est-il
vraiment ? A 32 ans, Delacroix ne ressemble pas à ses contemporains. Il n'avait rien du peintre
rebelle et incompris. La réalité est que Delacroix est un artiste reconnu, élitiste et élégant, soutenu
depuis 8 ans par l'administration Royale et les mécènes princiers. En 1830 il a vu les combats de
ses fenêtres, pendant 3 jours. Paris était sous la mitraille et les fusils.
Réactionnaire Delacroix ? Sûrement pas : un tel régime aurait fait perdre sa clientèle la plus
prestigieuse et aristocratique, car dans tous les esprits la République est encore synonyme de
terreur et de guillotine.
C'est donc avec soulagement qu'il voit dans l'ordre établi, incarné par Louis Philippe d'Orléans,
un très bon client qui va le choyer en achetant le nouveau tableau pour 3000 Francs Or, le décore
de la Légion d'honneur et lui passe des commandes prestigieuses, on peut voir ses tableaux [ au
Palais Bourbon : Assemblée Nationale] et au [ Palais du Luxembourg : le Sénat]. Une toile
comme celle-ci coûte cher. En la peignant, Delacroix savait que seul le gouvernement pourrait
l'acheter. A t-il peint pour flatter Louis Philippe ?
Au sommet de la composition il place le drapeau tricolore que Louis Philippe vient justement de
rétablir comme étendard officiel. La restauration avait interdit ce drapeau créé sous la Révolution
Française. En effet, le blanc couleur de la monarchie est encadré par le rouge et le bleu couleur de
Paris. Ils symbolisent le partage équilibré du pouvoir entre le Roi et la Nation. Mieux, ils
symbolisent aussi la Nation réconciliée avec son Histoire. Le drapeau Tricolore était celui de la
Révolution mais aussi celui de Napoléon, sans oublier que Delacroix était un fanatique de
l'Empire.
Un petit retour en arrière pour mieux comprendre :
Pendant que son père servait comme Ambassadeur et son frère aîné s'illustrait sur les champs de
bataille, le petit Eugène apprenait à vénérer l'Empereur au Lycée Impérial à Paris.
En 1815, la chute de l'Empire détruit définitivement ses rêves, ses parents meurent, sa famille est
ruinée, reste pour lui la nostalgie d'un âge héroïque révolu.
En 1830, le retour du drapeau Tricolore déchaîne l'enthousiasme chez Delacroix, il a dit : « Si je
n'ai pas vaincu pour la patrie au moins peindrai-je pour elle ». Ainsi Delacroix et la propagande
du nouveau gouvernement semblent partager le même objectif : persuader les Français qu'après
40 ans de déchirement ils ont trouvé le régime qui les réconcilie, à la fois Monarchique - Libéral et Patriote.
Et pourtant 1 an seulement après que le tableau a été acheté, il a été décroché, caché et resté
invisible au public pendant 25 ans. Pourquoi ce tableau fait -il si peur au pouvoir ?
Pour le comprendre il faut se rendre à Versailles, c'est le lieu symbolique que Louis Philippe a
choisi pour mettre en scène sa pensée politique en créant un musée d'Histoire de France inauguré
en 1837. Au bout de la Galerie des batailles qui présente toutes les victoires Française de Clovis à
Napoléon on arrive dans la salle de 1830, c'est là qu'on aurait dû voir accroché « La Liberté
Guidant le Peuple », or c'est le portrait de Louis Philippe qui règne partout sur les murs, jamais la
Liberté ni le Peuple, toute trace de révolte est soigneusement effacée. Peut-on donc dire que ce
musée est une manipulation de l'Histoire par l'image ?
La liberté ne peut donc pas figurer dans ce type de musée car elle rappelle que le peuple s'est
libéré par lui-même guidé par une idée et non par un individu, car le peuple a beau être un Héros
pour les uns, il demeure une menace pour d'autres.
D'autres heureusement, écrivains ou artistes partagent cette idée de Démocratie avec Delacroix.
ALEXIS TOCQUEVILLE avait 25 ans et suite aux événements de 1830 il voyagea aux Etats
Unis pour observer la Démocratie, dans son livre « Démocratie en Amérique » publié en 1835, il
a dit : « Dans l'Amérique j'ai vu une image de la démocratie elle-même... j'ai voulu la connaître pour savoir ce
que nous devions espérer ou craindre d'elle ».
Il démontre que la révolution démocratique est bien plus qu'un régime politique, au-delà des
institutions et des Lois, c'est un changement profond de l'Etat et de la Société, dès lors, arrêter la
Démocratie paraîtrait lutter contre Dieu lui-même.
Toujours selon Tocqueville, plus personne n'admet que sa place dans la société soit fixée à la
naissance. Ce n'est pas tant la violence qui fait problème mais l'isolement général des individus
dans leur cocon privé et la soumission de toute la vie intellectuelle et sociale à la tyrannie de la
majorité... ce repli des citoyens sur eux-mêmes leur fait abandonner peu à peu l'exercice concret
de liberté au profit d'un pouvoir paternaliste qui prétend leur assurer leur bonheur grâce à une
large administration.
Revenons à Delacroix qui se posait donc la question
suivante : comment peindre le peuple ?
Premier défi d'une peinture démocratique, représenter le
peuple comme acteur de sa propre histoire. Sous la
révolution le peintre David contourne le problème dans
son tableau « Le Serment du Jeu de Paume » en 1790. Il
sélectionne un héros qu'il substituera à la figure
traditionnelle du Roi ou du Christ.
Mais Delacroix relève le défi, puisqu'il ne peut peindre le peuple à
cause de la censure politique, il puisera son inspiration en Grèce où le
peuple se battra pour son indépendance contre l'oppression
Ottomane.
Premier essai : « Scène de massacres de Scio » 1824 ,( Au Louvre). Pour la
première fois on voit un tableau sans héros principal : * le résultat est
mitigé, le public ne comprend pas, car ce tableau manque d'identité.
Deuxième essai 2 ans plus tard : « La Grèce sur les ruines de Missolonghi ».
( Musée des Beaux Arts de Bordeaux). Cette fois, toute l'action se résume à
un personnage qui incarne le peuple grec : visage épuré poitrine découverte,
une femme se tenant debout sur les gravas [c'est la naissance de l'Allégorie].
Mais cette fois-ci, il manque l'effet de la foule, lorsqu'en 1830, la guerre
civile éclate sous ses fenêtres, Delacroix relance ses recherches, il reprend
l'idée de l'Allégorie avec un geste plus combatif qu'il replace parmi les
personnages vivants ou tués représentant le peuple.
Mais contrairement à Rubens, qui transpose Marie de Médicis au milieu du tableau au centre d'un
monde céleste (entouré d'anges), Delacroix lui, bouleverse cette manière traditionnelle de donner
du sens à l'histoire. C'est l'Allégorie qui descend sur terre bien ancrée dans la réalité, la sueur et la
crasse. Cette fusion inédite du réel et de l'idéal n'est pas propre à Delacroix, c'est une des
caractéristiques du Romantisme. Par exemple, les Drames de Shakespeare « Roméo et Juliette », «
Hamlet », ou bien « Faust », chez Goethe, que Delacroix illustre en 1828. Son objectif était de
faire ressentir aux spectateurs des émotions plus fortes et contrastées qu'auparavant et plus
proches de la vraie vie.
Pour créer ses contrastes, Delacroix combine des éléments de la tragédie classique : sang - épais nudité - avec des éléments burlesques ou communs, poils - fusil de chasse - chaussettes.
Héros et brigand à la fois, chaque personnage donne des impressions contradictoires. Le
problème est que ses innovations apparaissent bien modestes par rapport à son ami
GERICAULT qui a réalisé le premier chef d'œuvre du Romantisme en peinture avec « LE
Radeau de la Méduse » en 1819 » (Louvre). C'était un véritable drame contemporain à forte
connotation politique. La Méduse est un vaisseau qui a fait naufrage en 1816 en raison de
l'incompétence du Gouvernement Royal : 11 années plus tard, Delacroix rend hommage à son
ami Géricault.
Cadavres allongés - corps nus en chemise - le bas en accordéon - le torse coupé. L'analogie va
plus loin : éclairage venant de gauche - contraste - même composition en double pyramide.
Dans le Radeau, le salut est incarné par le bateau au large qui sauvera les naufragés survivants.
Dans la Liberté Guidant le Peuple, l'espoir vient du drapeau sur Notre-Dame.
Mais Delacroix voulait se distinguer des techniques de ses contemporains pour intéresser le
public moderne à son tableau :
Un cadrage volontairement serré qui coupe les figures sur les côtés et le drapeau en hauteur. Il
invente ainsi l'effet du hors champ où on a l'impression que les personnages sont immenses et
vont sortir du tableau.
Au niveau couleur « La Liberté » semble terne, seules 3 couleurs se distinguent : le bleu - le blanc
- et le rouge, elles éclatent sur le drapeau, les uniformes, ce personnage drapeau vivant à lui tout
seul et même ce cadavre [chaussettes bleues - blanc pour la chemise - et rouge pour le sang au
niveau de la tête].
A ce sujet, Delacroix a dit : « La couleur n'est rien si elle n'est convenable au sujet et si elle n'augmente pas
l'effet du tableau par l'imagination ».
En conclusion :
Si la liberté de Delacroix est devenue l'icône de la République ce n'est ni donc un contraste ni un
hasard. Si le tableau est ambigu c'est que Delacroix l'a voulu ainsi, sceptique à l'idée de la
démocratie, il était le mieux placé pour livrer un portrait sans concession.
Il transcrit la force inéluctable du phénomène, la tension permanente entre idéal de Liberté et le
nivellement par le haut.
A sa seule puissance visuelle, la « Liberté Guidant le Peuple », parvient à faire comprendre à tout
citoyen qui la regarde son rôle en Démocratie à la fois spectateur et acteur de sa propre histoire.
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