FFO ORRÊ BRRAAN ÊTT H NC CH HE HA EO ABBIITTÉ OU UE ESSTT ÉE ED DE E LLA AB L LAA C COORRPPOORRAATTIIOONN DD’’AAM MÉÉN NA AG GEEM MEEN NTT EETT D DEE D DÉÉV VEELLO OPPPPEEM MEEN NTT D DEE L LAA D DOORRÉÉ PPR RÉÉSSEEN NTTEE R RAAPPPPO NV VE OR EN RT NT TD TA AIIR D’’IIN RE EÉ ÉC CO OFFO OR RE ESST TIIE ER RD DE EL LA A F FO OR LAA D DO OR RÊ RÉ ÊT É HA TH AB BIIT TÉ ÉE ED DE EL M MAARRSS 22000088 Production et réalisation du rapport Coordination et supervision : Guy Martin, directeur général Fannie Bard, ing. for. Recherche : Guy Martin, directeur général Fannie Bard, ing. for. Aude Gauthier Martel, tech. faune et for. Rédaction : Guy Martin, directeur général Aude Gauthier Martel, tech. faune et for. Paul Vézina, ing. for. Conception graphique et mise en page : Aude Gauthier Martel, tech. faune et for. Conception des cartes, graphiques et tableaux : Vérification et correction : Fannie Bard, ing. for. Aude Gauthier Martel, tech. faune et for. Paul Vézina, ing for. Guy Martin, directeur général Fannie Bard, ing. for. Aude Gauthier Martel, tech. faune et for. Réalisation des inventaires de prise de données Alain Gauthier, tech. for. Aude Gauthier Martel, tech. faune et for. Dany Fortin, tech. for. Dave Gagnon, parcelleur Fannie Bard, ing. for. Gilles Paquet, tech. faune Guillaume Maziade, biol. Guy Martin, directeur général Joël Saucier-Dupuis, tech. en protection de l’environnement Ludovic Béland, ing. for. Martin Larouche, tech. en protection de l’environnement Michaël Gauthier, tech. en patrimoine et faune Noémi Lambert, tech. faune et lab. de bio. Photo de la page couverture : Panorama de la rivière aux Trembles situé sous la ligne de haute-tension dans la Réserve faunique Ashuapmushuan. Table des matières Page Production et réalisation du rapport ............................................................................................................ ii Tables Table des matières.......................................................................................................................................iii Liste des tableaux........................................................................................................................................iv Liste des graphiques....................................................................................................................................iv Liste des cartes............................................................................................................................................iv Rapport 1 – Introduction........................................................................................................................................... 1 2 – Objectifs de réalisation.......................................................................................................................... 1 3 – Méthodologie ........................................................................................................................................ 3.1 Modifications et ajouts au plan d’inventaire ......................................................................... 3.1.1 Modifications au protocole de prise de données......................................................... 3.2 Méthode de compilation........................................................................................................ 3.3 Autres explications ............................................................................................................... 2 2 2 3 3 4 – Résultats................................................................................................................................................ 4.1 Témoignage des trappeurs..................................................................................................... 4.2 Tableau des résultats des parcelles (Excel)............................................................................ 4.3 Tableau observations transects .............................................................................................. 4.4 Relectures et erreur sur les données ...................................................................................... 4.4.1 Relectures................................................................................................................... 4.4.2 Méthode de compilation et de calcul d’erreur ............................................................ 3 3 3 3 3 3 3 5 – Interprétation des résultats (exemples représentatifs) ..................................................................... 4 5.1 Étude de correspondance des types écologiques.......................................................... 4 5.2 Étude de correspondance des types de couverts........................................................... 6 5.3 Estimation des volumes ligneux .................................................................................. 7 5.4 Estimation des volumes ligneux feuillus et de leur qualité .......................................... 7 5.5 Exemple de la répartition d’une plante à potentiel commercial (cueillette sauvage pour la restauration) : l’amélanchier.............................................. 8 5.6 Exemple de la répartition d’une plante à potentiel agroforestier (méthode récolte adaptée) : le bleuet ............................................................................ 9 5.7 Exemple d’une étude de potentiel production forestière commerciale : sirop et sève d’érable rouge et de bouleau à papier...................................................... 9 5.8 Exemple d’une distribution d’espèce faunique par rapport à l’indice d’abondance d’une espèce floristique : la gélinotte huppée par rapport à la viorne ..........................10 5.9 Répartition et fréquence du lièvre d’Amérique par rapport au pourcentage d’obstruction visuelle latérale......................................................................................17 5.10 Exemple d’un indice d’abondance et d’une distribution d’observations fauniques en fonction de l’indice de qualité d’habitat : le lièvre d’Amérique..............................18 5.11 Exemple d’un indice d’abondance faunique associé à la distribution des observations fauniques de l’espèce et d’une autre espèce : orignal vs loup gris .........18 5.12 Distribution d’espèces fauniques et floristiques particulières ......................................19 5.13 Distribution de sites d’intérêt, patrimoine et paysages.................................................19 6 – Conclusion ............................................................................................................................................24 ULISTE DES TABLEAUX Page Tableau 5.1.1. Correspondance entre les types écologiques cartographiques du MRNF et ceux relevés sur le terrain par la CADLD et nature des différences ................... 5 Tableau 5.2.1. Correspondance entre les groupements d’essences forestières du MRNF et ceux relevés sur le terrain par la CADLD et nature des différences............................ 7 LISTE DES GRAPHIQUES Graphique 1. Moyenne de fèces par parcelle par rapport au pourcentage d'obstruction visuelle moyen par regroupement ...................................................................................... 17 Graphique 2. Moyenne du nombre de fèces par parcelle selon le type de couvert..................... 17 LISTE DES CARTES Carte 1. Répartition de l’amélanchier et indice d’abondance selon le regroupement................. 11 Carte 2. Indice d'abondance de bleuet selon le regroupement, potentiels Forêt/bleuet du MRNF, projet de forêt/bleuet et bleuetières sous bail .................................................. 12 Carte 3. Potentiel actuel de sève et de sirop (indice d'abondance de bouleau à papier et d'érable rouge ayant un DHP de 20 cm et plus)............................................................ 13 Carte 4a. Potentiel futur de sève et de sirop (indice d'abondance d'érable rouge ayant un DHP de moins de 20 cm)........................................................................................ 14 Carte 4b. Indice d'abondance de bouleau à papier avec un DHP de moins de 20 cm (potentiel futur sève et sirop)....................................................................................... 15 Carte 5. Répartition des observations de signe de présence de gélinotte huppée par rapport à l'indice d'abondance de viornes selon le regroupement .............................................. 16 Carte 6. Répartition du nombre de fèces de lièvre d'amérique par parcelle par rapport à son indice de qualité d'habitat ........................................................................................................... 20 Carte 7. Répartition des observations de signes de présence d'orignal et de loup gris et indice d'abondance d'orignal selon le regroupement ............................................................................. 21 Carte 8. Observations fauniques et floristiques particulières............ ......................................... 22 Carte 9. Sites d’intérêt du patrimoine et du paysage ........................ ......................................... 23 1. INTRODUCTION Depuis la fin de l’année 2005, la Corporation d’aménagement et de développement de La Doré (CADLD) travaille à la mise sur pied d’un projet de forêt habitée, basé sur une gestion intégrée des ressources du milieu forestier pour les bassins versants de la rivière aux Saumons et de la rivière Pémonka. Dans le but de faire un plan d’affectation et un plan d’aménagement, deux inventaires différents doivent être effectués : un inventaire écoforestier et un inventaire de milieux improductifs (humides, aquatiques, riverains) et sensibles. La CADLD considère comme essentiel d’acquérir, d’approfondir et de valider les connaissances sur les particularités et sur les généralités que renferme le territoire. La banque des données recueillies va permettre d’avoir une meilleure connaissance « réelle » et pointue du territoire. Quelques exemples des interprétations qu’il est possible de faire avec ces données sont présentés dans ce rapport. Une des grandes forces de la méthode utilisée est qu’il s’agit d’observations réelles à une échelle de mise en valeur adaptée au territoire. Actuellement, la gestion forestière se fait plutôt avec des données répondant à des objectifs s’appliquant à de très grands territoires dont la précision est souvent insuffisante à une échelle de terrain. Dans un objectif de rendement soutenu et d’investissement minimum (temps, énergie, argent), cette manière de faire peut être suffisante. Par contre, pour arriver à se donner des objectifs de rendement ligneux accru, de développement des productions agroforestières, d’amélioration des potentiels fauniques et pour faire une véritable gestion intégrée des ressources du milieu forestier, des connaissances exhaustives sont de première importance et ce, afin d’adapter les méthodes d’exploitation et d’aménagement aux conditions écologiques du milieu forestier. L’inventaire écoforestier de 2006 et 2007 est la première étape dans l’acquisition de connaissances. À l’été 2008, il est prévu qu’un autre inventaire sera effectué : milieux aquatiques, milieux fragiles, milieux humides et riverains. Ainsi, les données recueillies dans cet autre inventaire faciliteront la prise de décision quant aux aménagements projetés. Dans la production des résultats, des rencontres avec des gens connaissant le territoire ont été faites pour récolter le plus possible d’information. 2. OBJECTIFS DE RÉALISATION La réalisation de l’inventaire écoforestier du territoire de la Forêt habitée de La Doré a pour objectif de se constituer une base de données qui permettra de confectionner un plan d’affectation et un plan d’aménagement intégré. L’acquisition de connaissances sur le territoire permet de connaître les possibilités de faire une gestion intégrée des ressources et des activités forestières et d’arriver à obtenir un rendement optimal de l’ensemble des activités qui s’y déroulent. Ainsi, il est possible de cibler avec plus de discernement les aires ayant le plus de potentiel pour l’une ou l’autre des affectations et donc, d’accroître le rendement de la matière ligneuse tout en travaillant sur les productions agroforestières, la mise en valeur récréative et l’amélioration du potentiel faunique. Ceci peut se faire si les particularités du territoire sont bien connues. Dans une perspective de rendement accru en matière ligneuse, il est essentiel de travailler avec les particularités du territoire, car il faut pouvoir cibler précisément nos interventions en fonctions de la capacité de production des sites, comme un agriculteur choisit ses cultures et ses méthodes en fonction de la productivité écologique de son environnement. Pour accroître le rendement des différentes ressources forestières et améliorer les possibilités d’activités forestières, cette approche de connaissance des particularités du territoire est fondamentale. La validation des types écologiques et de la qualité des tiges en sont des exemples éloquents. Par l’inventaire écoforestier, il était prévu de procéder à une acquisition des connaissances non existantes sur le territoire de la Forêt habitée de La Doré (voir annexe 2 : liste des données que permettra d’acquérir l’inventaire) et également de compléter et de valider les données existantes du Ministère des ressources naturelles et de la faune (voir annexe 1 : liste des données existantes et non existantes sur le territoire). En effet, dépendamment de la variabilité de la donnée, de l’âge de la donnée et de sa précision relative, une précision additionnelle pourra être ajoutée aux données existantes. 1 Les données récoltées permettront de contribuer au maintien de la biodiversité et par conséquent, au développement durable et ce, en localisant les particularités fauniques et floristiques, jusqu’alors inconnues dans les bases de données actuelles, et d’appliquer des mesures appropriées de protection, le cas échéant. La réalisation de l’inventaire permet l’acquisition de connaissances pratiques et concrètes du territoire de la Forêt habitée de La Doré. Ces connaissances pratiques vont permettre de dresser un portrait réaliste de la forêt et de s’assurer que le travail ne se fait pas sur une forêt virtuelle. La nature est en constante évolution, et la gestion d’un territoire forestier se doit d’être adaptative et appliquée à sa réalité distincte. 3. MÉTHODOLOGIE L’équipe de l’inventaire écoforestier affectée au projet de forêt habitée était composée de 2 professionnels (une ingénieure forestière et un agronome), 6 techniciennes et techniciens en milieu naturel (environnement, faune, foresterie) et 1 travailleur du secteur forêt de la CADLD. Occasionnellement, d’autres personnes se sont greffées au processus. 3.1 Modifications et ajouts au plan d’inventaire Une parcelle du plan de sondage (# 379) a été éliminée, car elle était inaccessible. Elle a été remplacée par la parcelle # 1379. Dans le dénombrement des gaules, les tiges mortes ont aussi été dénombrées; Certains arbres à l’étude ont le cœur pourri (toujours spécifié dans la base de données); Deux livres de référence ont été ajoutés à la liste : «Mammal tracks and sign» et «Bird tracks and sign»; L’erreur sur le recouvrement par strate de végétation n’a pas été calculée, car les résultats se veulent trop subjectifs, ainsi que trop changeants dans le temps. 3.1.1 Modifications au protocole de prise de données Le protocole de prise de données d’inventaire initial se trouve à l’annexe 5. Lors de l’inventaire, certaines modifications ont été apportées en cours de route, afin d’adapter la pratique aux diverses techniques de relevé proposées à priori. Ces changements ont eu des impacts mineurs ou majeurs sur les résultats. La liste complète des changements apportés se trouve en annexe 6. Voici quelques exemples. Après la chute des feuilles, l’équipe de travail a évalué deux méthodes différentes pour prendre le pourcentage d’obstruction visuelle latérale : 1) En considérant qu’il y a des feuilles (comme en été); 2) En considérant le milieu tel qu’il est au moment de la prise de données. La méthode retenue a été la seconde pour trois raisons : 1) Laisser le moins de place possible à une interprétation par les techniciens; 2) En considérant que la faune occupe un milieu autant en automne que tout au long de l’année; 3) En sachant que la végétation d’un milieu varie, même pendant l’été (feuilles plus petites au début de l’été, par exemple). À certaines heures de la journée (surtout entre 11h00 et 1h00), il était impossible d’avoir une précision supérieure à 8 mètres avec le récepteur GPS, donc il était impossible d’atteindre une précision à 1 ou 2 mètres près de la parcelle; Pour l’analyse de la texture et du drainage, la profondeur (2 pieds dans le protocole) a été ajustée à 30 cm ou atteinte de l’horizon B, conformément au Guide de reconnaissance des types écologiques, émis par le MRNF; Il y a également eu d’autres modifications, mais qui n’ont pas eu d’impact sur la validité des résultats obtenus. 2 3.2 Méthode de compilation La compilation s’est effectuée, pour l’été 2006, en décembre 2006 et en janvier 2007, et pour l’été 2007, en novembre 2007. Les données de base, saisies sur feuilles de calcul Excel, ont été compilées par parcelle, ce qui permet d’obtenir des moyennes et des fréquences de répartition par regroupement. La méthode exhaustive se trouve à l’annexe 7. Méthode de compilation des données 3.3 Autres explications Les végétaux sont nommés selon les noms scientifiques de «Flore laurentienne», édition de 1964. Les mammifères sont nommés selon les noms communs de «Mammifères du Québec et de l’est du Canada», 2e édition. Les oiseaux sont nommés selon les noms communs utilisés par le Club des ornithologues amateurs du SaguenayLac-Saint-Jean. 4. RÉSULTATS L’inventaire écoforestier a permis le prélèvement de données sur 418 parcelles dans 170 regroupements. 4.1 Témoignage des trappeurs Se référer à l’annexe 3. Témoignages de quatre trappeurs de La Doré. 4.2 Tableau des résultats des parcelles (Excel) Se référer au CD-ROM, annexe 8, «Résultats d’inventaire écoforestier – Forêt habitée de la Branche ouest» : Parcelles_faune_2006-2007, Parcelles_botanique_2006_2007 ; Parcelles_général+forestier_2006_2007 4.3 Tableau des observations dans les transects Se référer au CD-ROM, annexe 8, «Résultats d’inventaire écoforestier – Forêt habitée de la Branche ouest» : Points_GPS_regroupés 4.4 Relectures et erreur sur les données 4.4.1 Relectures Sur les 418 parcelles réalisées lors de l’inventaire, Fannie Bard, ing. for. en a effectué 16. Pour le calcul d’erreur et le pourcentage de relectures nécessaire, ces 16 parcelles ont été exclues. Les relectures ont été effectuées par Fannie Bard, ing. for., et par Ludovic Béland, ing. for. et il y a eu 40 parcelles relues sur les 402 parcelles réalisées, ce qui représente 10 %. Les données qui ont été relues sont les données forestières (tiges commerciales, tiges non-commerciales, tiges étude, perturbations, qualité des tiges feuillues) et les données physiques (dépôt de surface, type écologique, physionomie et composition du couvert arborescent, caractéristiques topographiques). 4.4.2 Méthode de compilation et de calcul d’erreur Les relectures ont été compilées vis-à-vis les données initiales. Le décompte du nombre d’erreurs a été effectué de manière différente selon le type de données. Pour les données de type écologique et de physionomie et composition du couvert arborescent, une seule erreur a été attribuée par item et ce, même si le résultat comportait deux erreurs ou plus. Dans les deux types de données, la première erreur considérée a été le type de couvert (feuillu, mixte ou résineux) et la seconde, l’essence dominante. Le nombre de données relues équivaut au nombre total de résultats dans la relecture. Pour les gaules, il y a eu 579 gaules de décomptées dans les relectures. Par contre, les données d’une parcelle ont été éliminées, car il était visible qu’un castor s’y était alimenté entre la parcelle initiale et la relecture. 3 Tableau I. Erreurs sur les données en pourcentage Donnée relue Dépôt de surface Type écologique – type de couvert Type écologique – essence dominante Type écologique – essence codominante Type écologique – texture-drainage Physionomie et composition du couvert arborescent – type de couvert Physionomie et composition du couvert arborescent – essence dominante Physionomie et composition du couvert arborescent – essence codominante Physionomie et composition du couvert arborescent – inversion Gaules Perturbations Nombre de données relues 40 40 40 40 40 40 Nombre d’erreurs 8 6 1 0 6 8 Erreur (%) 19,3 % 14,5 % 2,4 % 0,0 % 14,5 % 19,3 % 40 2 4,8 % 40 8 19,3 % 40 1 2,4 % 579 40 89 4 14,8 % 9,6 % La précision sur les tiges commerciales, les tiges-études et la qualité des tiges feuillues a été calculée par le logiciel «Système de calcul des informations forestières» qui calcule également les volumes, les surfaces terrières et le nombre de tiges à l’hectare. Les résultats apparaissent dans le tableau 5.2.1. Volumes ligneux moyens par regroupement et précision. 5. INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS Pour établir un portrait global du territoire, il est important de travailler avec tous les outils à notre disposition : indices de qualité d’habitat faunique (IQH), résultats d’inventaire (indices d’abondance), données d’observations ponctuelles (points GPS). Nous avons donc choisi de montrer quelques exemples des multiples interprétations qui pourront être faites avec la banque de données. Indice d’abondance par regroupement Certains résultats sont exprimés en indice d’abondance. Cet indice est calculé, pour la faune, en fonction du nombre moyen d’observations par parcelle dans le regroupement. Pour la flore, l’indice est calculé en fonction du nombre moyen de présence par micro-placette dans le regroupement Indice d’abondance (faune) = ∑ des observations dans les parcelles du regroupement ∑ parcelles effectuées dans le regroupement Indice d’abondance (flore) = ∑ des présences dans les micro-placettes du regroupement ∑ micro-placettes effectuées dans le regroupement 5.1 Étude de correspondance des types écologiques Le type écologique est une unité de synthèse de classification qui exprime à la fois les caractéristiques physiques d’un milieu et les caractéristiques écologiques de la végétation qui y croît (composition, structure et dynamisme)(guide de reconnaissances des types écologiques, MRNF, gouvernement du Québec). Le type écologique est basé sur la végétation potentielle, la texture, le drainage et certaines particularités de productivité (mi-pente, seepage, pierrosité). Il s’agit donc d’une entité permanente. Cependant, il faut demeurer vigilant sur les sites qui ont subi des perturbations, car certaines espèces caractéristiques des stades de fin de succession peuvent en être absentes lors de la prise de données, notamment celles affectées par des 4 coupes inappropriées (bouleau jaune) ou par le feu (sapin baumier, bouleau jaune). La nomenclature du type écologique comporte quatre caractères différents. Le premier décrit le type de couvert (résineux, mixte, feuillu), le deuxième décrit l’essence dominante (sapinière, frênaie, pessière, etc.), le troisième décrit l’essence codominante et le dernier décrit la texture et le drainage. Un des buts importants de cet inventaire était de valider les types écologiques déterminés par le MRNF sur le territoire de la Forêt habitée de La Doré. La connaissance du type écologique est essentielle quand vient le temps de planifier les travaux sylvicoles ou des cultures agroforestières sur le territoire, puisqu’il est la représentation des particularités du territoire en un point donné. Par exemple, dans l’élaboration d’une stratégie de reboisement, l’espèce et le calibre de l’arbre à reboiser sont évalués en fonction du type écologique du terrain à reboiser. Le même exercice serait exécuté pour choisir un terrain pour la production de ginseng ou de champignon forestier. De plus, la connaissance du type écologique d’un terrain est importante pour travailler à accroître les rendements (ligneux, agroforestiers et fauniques). La correspondance entre les types écologiques de la CADLD et le MRNF a été faite en attribuant qu’une seule différence pour chaque type écologique qui ne concordait pas avec ceux du MRNF, en commençant par considérer premièrement, le type de couvert, deuxièmement, l’essence dominante, troisièmement, l’essence codominante et finalement, le code de texture-drainage. Tableau 5.1.1. Correspondance entre les types écologiques cartographiques du MRNF et ceux relevés sur le terrain par la CADLD et nature des différences. Différences dans la reconnaissance des types écologiques Nombre de Nombre de Nombre de types types parcelles écologiques écologiques Type de Essence Essence Texture CADLD concordants différents couvert dominante codominante drainage 418 135 283 106 69 28 79 100,00% 32 % 68 % 25 % 17 % 7% 19 % Sur le total de 418 parcelles, il est arrivé à 135 reprises que le type écologique déterminé par l’inventaire de la CADLD corresponde exactement à celui du MRNF, pour une proportion de 32 %. Il est donc arrivé à 283 reprises que le type écologique de la CADLD soit différent de celui du MRNF, soit une proportion de 68 %. Consultez le tableau 5.1.2. Correspondance des types écologiques de la CADLD et des types écologiques du MRNF, de l’annexe 9 pour avoir les différences détaillées. Pour le type de couvert, il y a 106 différences, soit 25 % des résultats qui ne concordent pas avec les résultats de la CADLD. Les différences d’essence dominante sont de 69, ce qui représente 17 %. Il y a aussi 28 différences (7 %) concernant l’essence codominante. Ces différences sont très importantes, puisque le type de forêt n’est pas le même que celui attribué par le MRNF. Il est à peu près impossible, alors, de proposer des affectations ou des aménagements adaptés. Finalement, il y a 79 différences sur le dernier chiffre du code, qui exprime la texture et le drainage du milieu (19 %). Cette sorte de différence, même si elle est moins importante, n’est pas insignifiante, car une bonne connaissance de la texture et du drainage d’un sol pourra permettre des types de récolte et d’aménagement, ainsi que des choix de machinerie mieux adaptés au terrain. Selon monsieur Jean-Pierre Saucier, de la Direction des inventaires du MRNF, il n’est pas si surprenant de voir autant de différences entre les types écologiques du MRNF et ceux relevés par la CADLD. La détermination des types écologiques par le MRNF a été faite par photo-interprétation. Cette méthode comporte des limites tel qu’il est mentionné dans le guide de reconnaissance des types écologiques 5b,c,d du MRNF. « La photo interprétation présente des avantages. Elle permet de bien visualiser de grands ensembles, tels les dépôts de surface, par exemple. De plus, elle facilite le repérage de milieux physiques similaires dans un secteur donné. Cependant la photo-interprétation a ses limites. 5 Elle exige qu’on regroupe les petits peuplements dans des polygones plus grands. Or, ces peuplements peuvent appartenir à des types écologiques différents. Conséquemment, le type écologique que le photo-interprète attribue à un polygone peut ne pas correspondre à celui qu’on observe sur le terrain. Le photo interprète se base sur les résultats de la classification, qui sont reproduits dans la grille des milieux physiques, pour attribuer une texture à un dépôt de surface. Or, comme nous l’avons déjà mentionné, lorsqu’un dépôt est remanié par l’eau, sa texture peut varier. Il peut donc y avoir des différences entre le code attribué au milieu physique sur le terrain et la photo-interprétation. Le photo-interprète ne peut établir avec précision la limite entre les dépôts qui ont des épaisseurs différentes (1A, 1AY, 1AM, etc) et les sites qui n’ont pas la même classe de drainage. Ses déductions sont basées sur des indices physiques et elles comportent nécessairement une marge d’erreur. La régénération et les groupes d’espèces indicatrices sont des éléments qui peuvent être importants pour l’identification du type écologique, mais le photo-interprète ne peut les considérer. Cela peut aussi fausser la détermination du type écologique. Que ce soit sur le terrain ou en photo-interprétation, chaque technique a ses limites et il s’avère préférable de combiner les résultats obtenus avec chacune de ces techniques pour identifier un type écologique aussi précisément que possible. » Il faut aussi mentionner que le territoire de la Forêt habitée de La Doré présente beaucoup de diversité biologique. Situé à la limite de la cuvette du lac Saint-Jean et des contreforts laurentiens, il couvre ainsi deux domaines bioclimatiques. En partant du sud-est, la forêt est presque purement constituée de peuplements feuillus. En se dirigeant vers l’ouest, elle se compose de peuplements mixtes pour aboutir à l’ouest en peuplements presque purement résineux. Il s’agit d’un territoire de transition écologique. Donc, il est normal d’y retrouver une grande diversité écologique qui dépend des changements de conditions écologiques (parfois à une très petite échelle) qui se produiront sur le territoire : exposition de la pente, replat, altitude, proximité des cours d’eau, dessus de montagne, cuvette du lac Saint-Jean, etc. En conclusion, il existe probablement une forte diversité de conditions écologiques qui s’influencent l’une l’autre provoquant des différences, parfois à de très petites échelles. Dans une perspective de rendement accru ligneux et agroforestier, il sera nécessaire de procéder à un découpage plus précis des types écologiques. 5.2 Étude de correspondance des groupements d’essences forestières Le groupement d’essences forestières représente les essences dominantes et codominantes du couvert forestier d’un peuplement. Cette nomenclature, contrairement au type écologique, est évolutive dans le temps et peut changer selon l’âge du peuplement ou les perturbations naturelles ou anthropiques. Par exemple, avec le temps et le chablis dû au vieillissement des tiges, un peuplement dominé par des peupliers faux-trembles de 70 ans peut devenir un peuplement dominé par les jeunes sapins. Comme pour les types écologiques, une seule différence a été attribuée pour chaque groupement d’essences différent. La différence considérée en premier est le type de couvert (feuillu, mixte ou résineux). Puis, c’est l’essence dominante. Pour qu’une différence soit notée, l’essence doit être complètement absente dans l’un des deux groupements d’essences (celui de la CADLD ou celui du MRNF). Si elle est présente dans les deux codes, elle sera perçue comme une inversion et donc, considérée en dernier. S’il n’y a aucune différence de couvert et d’essence dominante, c’est l’essence codominante qui est vérifiée. Comme pour l’essence dominante, la codominante doit être complètement absente dans l’un des deux groupements d’essences. Si les essences sont les mêmes, mais qu’elles sont inversées, la différence est perçue comme une inversion et est décomptée en dernier. 6 Tableau 5.2.1. Correspondance entre les groupements d’essences forestières du MRNF et ceux relevés sur le terrain par la CADLD et nature des différences Différences dans la reconnaissance des groupements d'essences Nombre de Nombre de Nombre de groupements groupement parcelles d'essences s d'essences Type de Essence Essence concordants différents couvert dominante CADLD codominante Inversion 418 111 307 117 40 80 42 100,00 % 27 % 73 % 34 % 10 % 19 % 10 % Encore ici, il faut mentionner que les peuplements sont découpés et nommés par photo-interprétation au MRNF. Le couvert est nommé selon l’essence qui occupe la plus grande surface terrière. Cette méthode a ses limites pour ce qui est de nommer les essences présentes, premièrement, parce que le couvert peut rapidement passer d’une dominance feuillue à une dominance résineuse, deuxièmement, parce que les essences présentes en sous-couvert ne sont pas visibles, même si elles peuvent être nombreuses, et troisièmement, par le recouvrement que les différentes essences occupent. Par exemple, les essences résineuses couvrent beaucoup moins d’espace, lorsqu’elles sont vues d’en haut, que les essences feuillues. Ceci dit, une épinette noire semble occuper moins de surface terrière qu’un bouleau à papier qui couvre plus de superficie par l’étalement de ses branches et de ses feuilles, même si son DHP est moins élevé. 5.3 Estimation des volumes ligneux Les résultats des volumes moyens de matière ligneuse par regroupement apparaissent au tableau 5.3.1. Volumes ligneux moyens par regroupement et précision. Afin de clarifier la présentation, les données ont été structurées suivant les grands groupes de peuplement. Si l’on tient compte de l’ensemble des placettes utilisées pour les compilations, le volume moyen s’élève dans l’ensemble à près de 114,2 m3/ha. 5.4 Estimation des volumes ligneux feuillus et de leur qualité Une estimation des volumes feuillus en fonction de leur qualité a été faite lors de cet inventaire. Pour donner une cote de qualité à un arbre, il doit avoir un DHP de 24 cm et plus. Donc, tous les feuillus de moins de 24 cm de DHP sont exclus de la classification de qualité. Pour visualiser la qualité, une cote (A, B, C, D) est attribuée à l’arbre selon sa grosseur et ses défauts (Grille de classification tirée de la Norme sur les placettes temporaires de 7 mètres et plus du MRNF). Lorsqu’un arbre est classé A, il est considéré d’excellente qualité et peut être utilisé pour le déroulage. Lorsqu’il est classé B ou C, il est considéré d’assez bonne qualité pour le sciage. Lorsqu’il est classé D, il est considéré correct pour le sciage. Les volumes à l’hectare et les volumes totaux par regroupement, pour le bouleau à papier et le peuplier faux tremble, sont détaillés dans deux tableaux (Tableau 5.4.1. Volume à l'hectare par regroupement de bouleau à papier et de peuplier faux-tremble selon la classe de qualité et tableau 5.4.2. Volume total par regroupement de bouleau à papier et de peuplier faux-tremble). Le volume total de feuillus sur le territoire est de 2 049 905 m3, soit 1 380 666 m3 de peuplier faux tremble et 669 239 m3 de bouleau à papier. On estime que le volume de bouleau à papier possédant une qualité déroulage (A) est de 1 149 m3 ou 0,2 % du volume total de bouleau et le volume de sciage (B et C) est de 45 536 m3 ou 6,8 % du volume total de bouleau. Pour le peuplier, la situation est légèrement meilleure, surtout en ce qui concerne la qualité sciage. Le volume de peuplier possédant une qualité déroulage (A) est de 993 m3 ou 0,1 % du volume total de peuplier, et le volume de qualité sciage (B et C) est de 233 065 m3 ou 16,9 % du volume total de peuplier. À noter la proportion importante de peuplier de qualité D, qui est de 330 406 m3 ou 23,9 % du volume total de peuplier. Dans un contexte de valeur ajoutée, il est permis d’envisager une augmentation à plus long terme des tiges de qualité en s’assurant qu’un maximum de traitements sylvicoles appropriés soient appliqués (e.g. éclaircies). L’atteinte d’un âge de maturité plus avancé peut aussi être envisagé, mais semble moins 7 applicable pour une essence à faible longévité comme le peuplier. Le bouleau à papier serait davantage adapté à une telle mesure, de même que l’érable rouge, le frêne noir et même certaines essences qu’il conviendrait de réintroduire, comme le pin blanc et le bouleau jaune. Rendement annuel moyen du peuplier de qualité sciage En considérant qu’il s’agit de volume maximum, on voit qu’il n’y a que le potentiel de sciage pour le peuplier qui représente un intérêt significatif. Il est possible d’essayer de déterminer le potentiel annuel de rendement en peuplier qualité sciage pour ce territoire. En effet, la majorité des peuplements sont de structure équienne (d’âge presque égal), structure qui découle du fait que des feux ont ravagé ce territoire presque entièrement dans les années ‘40. Les peuplements ont un âge approximatif de 70 ans. Cela signifie que les rendements en feuillus ont atteint leur plein potentiel et qu’ils ne s’accroîtront plus en volume dans les prochaines années. En utilisant la formule suivante, nous obtiendrons le rendement moyen annuel pour le territoire en peuplier qualité sciage. Volume total PET qualité B+C(sciage) / nb ha forêt habitée / âge moyen des peuplements Ce rendement moyen annuel est de 0,0469 m3/ha/année. Donc, pour le territoire de Forêt habitée, le rendement annuel en peuplier qualité «sciage» moyen sera de 3327 m3. Le même exercice réalisé pour le peuplier de qualité «pâte» nous donnerait un rendement moyen annuel de 0,0665 m3/ha/année, soit 21 972 m3. Le problème rencontré avec le feuillu sur ce territoire découle du fait qu’il s’agit d’une forêt équienne, âgée d’environ 60 à 70 ans, donc qui ne présente plus d’accroissement de volume. Logiquement, ces volumes devraient être récoltés bientôt et dans une courte période. Cependant, les objectifs du projet de forêt habitée viseraient plutôt à étaler la récolte dans le temps, dans le but de normaliser ses activités et ses revenus, ce qui aura pour effet de ralentir la remise en production et, du même coup, la productivité de ces espaces forestiers. 5.5 Exemple de la répartition d’une plante à potentiel commercial (cueillette sauvage pour la restauration) : l’amélanchier Les trois espèces d’amélanchiers (amélanchier glabre, amélanchier sanguin, amélanchier stolonifère) présents dans les inventaires sont regroupées, sans égard à la qualité et à l’abondance des fruits des espèces. L’indice d’abondance des amélanchiers le plus élevé pour un regroupement est de 0,4, ce qui correspond à deux observations par groupe de cinq micros-placettes (voir carte 1. Répartition de l’amélanchier et indice d’abondance selon le regroupement, page 17). En considérant les peuplements possédant un indice d’abondance de 0,21 et plus, on remarque qu’il s’agit principalement de peuplements mixtes situés sur le dessus du contrefort laurentien. Géographiquement, les meilleurs potentiels pour l’amélanchier se retrouvent à l’est du lac Jaovin, dans la partie située au sud des lacs Clairvaux et Barrois et dans la vallée de la rivière aux Saumons. La proximité de plans d’eaux d’importance semble liée à l’indice d’abondance des amélanchiers. Consultez le tableau 5.5.1. Fréquence des observations de végétaux selon le regroupement (cueillette sauvage, récolte adaptée, relation végétal/faune) à l’annexe 9 pour les résultats détaillés. 5.6 Exemple de la répartition d’une plante à potentiel agroforestier (méthode de récolte adaptée) : le bleuet La répartition du bleuet comprend les deux espèces de bleuets retrouvées ici, soit l’airelle à feuilles étroites et l’airelle fausse-myrtille. L’indice d’abondance a été calculé en considérant les deux plantes ensemble. Il est donc possible d’obtenir un indice d’abondance de 2,0 au maximum. La carte 2. Indice d’abondance de bleuet selon le regroupement, potentiels forêt/bleuet du MRNF, projet de forêt/bleuet et bleuetières sous bail, page 18, montre également les sites ayant un potentiel forêt/bleuet déterminé par le ministère selon les données forestières en leur possession, ainsi que les deux bleuetières sous bail. 8 Le nombre d’observation de bleuet dans les inventaires est de 1 879 sur une possibilité de 2 090. Au premier coup d’œil, les résultats de l’inventaire démontrent que les potentiels forêt/bleuet du MRNF correspondent sensiblement aux observations faites sur le terrain. Il y a cependant des regroupements présentant de forts potentiels bleuets, avec un indice d’abondance de 1,31 à 2,00, qui ne sont pas ciblés comme potentiels forêt/bleuet, comme le secteur de la Lyonne où les pentes sont faibles et où le dépôt fluvioglaciaire est sableux. Par contre, les regroupements avec un fort indice d’abondance représentent un potentiel indéniable de production de bleuets. Dans ces regroupements, des méthodes de récoltes adaptées à une régénération en bleuets sauvages seraient à privilégier. Il est d’ailleurs possible de considérer le territoire comme ayant un très fort potentiel de production de bleuets sauvage. En effet, 38 715 hectares, soit 54% de la superficie totale du territoire présente un indice d’abondance de 0,81 et plus. Historiquement, ce territoire a toujours été reconnu comme très bon pour le bleuet sauvage. Consultez le tableau 5.5.1. Fréquence des observations de végétaux selon le regroupement (cueillette sauvage, récolte adaptée, relation végétal/faune) à l’annexe 9 pour les résultats détaillés. 5.7 Exemple d’une étude de potentiel de production forestière commerciale : sirop et sève d’érable rouge et de bouleau à papier La limite de répartition géographique de l’érable rouge traverse le territoire du sud-est vers le nord-ouest en suivant la ligne du contrefort laurentien (voir Carte 3. Indice d’abondance de bouleau à papier et d’érable rouge avec un DHP de 20 cm et plus (potentiel actuel sève et sirop), page 19). À l’ouest de cette ligne, on ne retrouve de l’érable rouge que sporadiquement. Cette limite a été dessinée à partir des observations faites jusqu’à aujourd’hui. Elle n’est donc pas définitive. Pour cibler les potentiels actuels de production de sève ou de sirop d’érable et de bouleau, il a fallu considérer les arbres avec un DHP de 20 cm et plus, puisque c’est la grosseur minimale requise pour pouvoir entailler un arbre. On ne trouve qu’un seul regroupement (M_EL_BBR_D_23_7090_MS) contenant des érables rouges avec un DHP de 20 cm et plus. Ce regroupement contient 85 tiges à l’hectare et il couvre 134,93 hectares, dont 73,45 ha sont susceptibles de contenir de l’érable rouge (à l’intérieur de la limite), ce qui donne un potentiel de 6 243 entailles (une entaille par arbre), réparti sur le territoire au complet. On considère présentement qu’il est très difficile de rentabiliser une érablière de moins de 3000 entailles (MAPAQ). De plus, étant situé sur leur limite nordique, les érables rouges demeurent petits (peu productifs et fragiles lorsque entaillés). La production actuelle de sirop d’érable sur ce territoire ne pourrait se faire que de manière artisanale et le potentiel de production est estimé à 5618,7 litres (36 litres de sève par entaille/2,5% en sucre). Par contre, l’érable rouge étant une espèce climacique (s’établit à perpétuité sur un site), le potentiel va en s’améliorant, ce que démontre la carte des potentiels futurs (carte 4a. Indice d'abondance d'érable rouge avec un DHP de moins de 20 cm (potentiel futur sève et sirop), page 20). 14 regroupements, correspondant à 17 091,37 hectares inclus dans la limite connue de la répartition d’érable rouge, contiennent 100 tiges et plus à l’hectare. Dans une perspective de réchauffement climatique, il n’est pas impossible que le potentiel devienne intéressant dans les prochaines années. Pour ce qui est du bouleau, la situation est différente. Le bouleau possède un rendement sucrier 2,5 fois plus faible que l’érable à sucre, ce qui rend sa rentabilité quasi impossible. Les coûts de manutention de l’eau de bouleau et de condensation du sucre sont 2,5 fois plus élevés que ceux de l’érable. Par contre, dans notre société, ou les valeurs écologiques et de santé sont fortes, la production d’eau de bouleau embouteillée, tel un jus de fruit, pourrait s’avérer une avenue intéressante. Sur le territoire, on retrouve 7 regroupements possédant 86 tiges et plus à l’hectares de bouleau avec un DHP de 20 cm et plus avec un maximum de 205 tiges à l’hectares pour le peuplement M_EL_SFI_C_23_7090_RS. Pour obtenir 3000 entailles, il serait nécessaire d’avoir une superficie 9 d’environ 60 hectares, car il est recommandé d’entailler le bouleau seulement une année sur deux pour le laisser reposer. L’endroit qui semble présenter le meilleur potentiel actuel est situé au sud-est du lac Jaovin (voir Carte 3. Indice d’abondance de bouleau à papier et d’érable rouge avec un DHP de 20 cm et plus (potentiel actuel sève et sirop), page 19). Les regroupements contenant des tiges d’érable rouge sont situés aussi à cet endroit. Réserver une centaine d’hectares pour travailler à créer une production artisanale d’eau d’érable et de bouleau serait une alternative réaliste. La production d’eau de bouleau et d’érable est de 36 litres par entaille par année. Pour une exploitation de 3000 entailles, la production pourrait être de 108 000 litres d’eau de bouleau et d’érable, soit l’équivalent de 304 225 canettes de 355 ml. Le problème de la conservation et de la mise en marché se poserait rapidement, mais le potentiel est réel. Pour connaître les secteurs de potentiels futurs de sève et sirop de bouleau, consultez la carte 4b. Indice d'abondance de bouleau à papier avec un DHP de moins de 20 cm (potentiel futur sève et sirop), page 21. Consultez le tableau 5.7.1. Potentiel actuel et potentiel futur de sève et de sirop de bouleau et d'érable, à l’annexe 9 pour les résultats détaillés. 5.8 Exemple d’une distribution d’espèce faunique par rapport à l’indice d’abondance d’une espèce floristique : la gélinotte huppée par rapport à la viorne La présence de gélinotte provient des points GPS pris dans les transects, et des observations faites dans 28 parcelles sur 418. On peut évaluer sur cette carte (Carte 5. Répartition des observations de signe de présence de gélinotte huppée par rapport à l'indice d'abondance de viornes selon le regroupement, page 22), la concordance entre la présence de gélinotte et l’intensité de la présence de viorne, une plante appréciée par la gélinotte. Si on se fie à ces données, la viorne ne représente pas l’alimentation principale de la gélinotte. En effet, cette dernière se situe surtout dans les secteurs où la viorne cassinoïde a une moyenne entre 0 et 0,3 et dans certains secteurs où le regroupement se prête à la présence de la viorne comestible. Étant donné que les secteurs n’ont pas tous été visités, on ne peut dire que la gélinotte est absente dans les endroits où aucun signe n’est inscrit sur la carte. Une étude plus poussée permettrait de connaître, non seulement la concordance entre la présence de gélinotte et ses espèces alimentaires favorites, mais surtout les meilleurs secteurs à aménager pour la chasse, selon la présence ou l’absence des plantes et la fréquence de la présence de gélinotte. Consultez le tableau 5.5.1. Fréquence des observations de végétaux selon le regroupement (cueillette sauvage, récolte adaptée, relation végétal/faune) à l’annexe 9 pour les résultats détaillés sur la présence de viorne par regroupement. 10 11 12 13 14 15 16 5.9 Répartition et fréquence du lièvre d’Amérique par rapport au pourcentage d’obstruction visuelle latérale et en fonction de la composition du peuplement Selon le « manuel d’aménagement des boisés privés pour la petite faune » produit par la Fondation de la faune du Québec, le pourcentage d’obstruction visuelle latérale (POV) nécessaire au lièvre est de 85 % et plus pour l’alimentation et l’abri et de minimum 40 % pour le déplacement. Selon les données de l’inventaire, les observations de lièvres (décompte de fèces dans les parcelles) ont été faites dans les regroupements résineux (en majorité). Par contre, le plus grand nombre de fèces dénombrées revient aux regroupements dont la moyenne du POV se situe entre 61 et 90 %, comme en fait foi ce graphique. Le résultat élevé dans la classe de 61 à 70 % s’explique par le résultat d’une parcelle en particulier. En effet, le dénombrement de 2000 fèces de lièvre d’Amérique a été fait dans une parcelle du regroupement ES_ES_E_7_10_RS (Pessière à sapin baumier, avec épidémie sévère, ayant une densité inférieure à 25 %, une hauteur de moins de 4 mètres et 10 ans d’âge). Nombre moyen de fèces de lièvre d'Amérique par parcelle par rapport au pourcentage d'obstruction visuelle moyen par regroupement Nombre moyen de fèces par parcelle 40,00 35,00 34,34 30,00 25,00 20,00 15,00 9,77 10,00 5,00 0,00 0 à 10 % 4,27 3,80 0,00 0,00 9,59 7,62 7,22 0,54 11 à 20 % 21 à 30 % 31 à 40 % 41 à 50 % 51 à 60 % 61 à 70 % 71 à 80 % 81 à 90 % 91 à 100 % Pourcentage d'obstruction visuelle moyen par regroupement D’autres facteurs doivent donc être considérés pour déterminer l’abondance du lièvre à un endroit : disponibilité de la nourriture, mélange des essences résineuses et feuillues, etc. Un autre graphique a été réalisé exprimant la moyenne de fèces par parcelle selon le type de couvert forestier. Nombre moyen de fèces de lièvre d'Amérique par parcelle selon le type de couvert 160 145 Nombre moyen de fèces 140 120 100 80 60 40 20 7 1 2 5 0 Improductif (17) Coupe récente (9) Feuillu (44) Feuillu en régénération (5) 2 1 Feuillu perturbé (10) 4 11 7 Mixte à Mixte à Mixte en dominance dominance régénération feuillue (77) résineuse (50) (3) 2 Mixte perturbé (31) 0 Résineux (152) Résineux en régénération (2) 0 Résineux Résineux plantation (4) perturbé (14) Type de couvert (nb de parcelles) 17 La moyenne de fèces est plus élevée dans les couverts résineux perturbés que partout ailleurs, car c’est dans ce type de couvert que la parcelle citée ci-haut a été inventoriée. Sinon, c’est dans le type de couvert «résineux» où le nombre moyen de fèces est le plus élevé. Quelques raisons peuvent être invoquées pour expliquer cet état de fait. Les strates résineuses ont un parterre forestier moins encombré de matière organique (feuilles mortes) et plus acides, donc moins propice à la décomposition rapide des fèces, que les strates feuillues; Plus le POV est élevé, plus il est difficile de bien voir le parterre forestier pour trouver des crottins; Les résultats obtenus dans l’inventaire quant à la physionomie et à la composition du couvert forestier, ainsi que les essences dénombrées pour évaluer le volume, démontrent que la nomenclature de la base de données SIEF ne correspond pas toujours à la réalité du couvert (par exemple, le regroupement PER_C_3_50_MS contient du pin gris, du bouleau à papier et un peu d’érable rouge, mais pas de peuplier faux-tremble). En résumé, les résultats obtenus soulèvent des questions. Une chose est certaine, la densité de fèces trouvées est généralement très faible et seulement deux observations visuelles de lièvre ont été faites, ce qui corrobore les dires des trappeurs rencontrés. Selon eux, le lièvre est dans le creux de son cycle en 2006, mais il note aussi une baisse remarquable sur le territoire depuis quelques années, baisse qu’ils attribuent au fait que la forêt est rendue à maturité. 5.10 Exemple d’un indice d’abondance et d’une distribution d’observations fauniques en fonction de l’indice de qualité d’habitat : « le lièvre d’Amérique ». Dans le cas d’une analyse faunique, il est aussi possible d’utiliser la répartition des observations fauniques et l’indice de qualité d’habitat. La carte 6. Répartition du nombre de fèces de lièvre d’Amérique par parcelle et indice d’abondance par regroupement par rapport à son indice de qualité d’habitat, page 26, a été réalisée pour mettre en évidence ces deux éléments. L’indice de qualité d’habitat est un modèle virtuel réalisé en fonction de certaines composantes. Sa fiabilité dépend donc entièrement de la précision des données utilisées. Dans le cas du lièvre, ces composantes sont un couvert mixte, jeune et dense, pour la protection et la nourriture. L’indice d’abondance par regroupement a été calculé, dans ce cas, uniquement avec le nombre de fèces par parcelles. Sur la carte, la répartition des observations de présence de lièvre est liée à l’indice de qualité d’habitat, mais pas de manière parfaite. Les dénombrements ayant une fréquence du nombre de fèces supérieure à 150 fèces/parcelle ont tous été faits dans les secteurs dont l’IQH va de nul à moyen. On pourrait conclure en disant que l’indice de qualité d’habitat est un outil intéressant, mais qu’à lui seul, il ne suffit pas pour justifier des techniques ou des plans d’aménagement faunique. Consultez le tableau 5.11.1. Fréquence des observations de signe de présence de faune par regroupement et moyenne par regroupement des observations. 5.11 Exemple d’un indice d’abondance faunique associé à la distribution des observations fauniques de l’espèce et d’une autre espèce : orignal vs loup gris. La carte 7. Répartition des observations de signes de présence d’orignal et de loup gris et indice d’abondance d’orignal selon le regroupement, page 27, a été réalisée pour démontrer l’utilité de la technique de prise d’observations par transect. Si l’indice d’abondance est réalisé uniquement avec les données obtenues dans les parcelles, la répartition des observations des signes de présences est, quant à elle, réalisée avec les observations faites dans les parcelles et les observations prises lors des déplacements entre les parcelles. Cette technique permet aux techniciens d’approfondir leur connaissance pratique du territoire, mais surtout de donner de précieuses informations sur la localisation géographique d’une ressource donnée. Dans ce cas-ci, les observations utilisées sont celles relatives à un duo prédateur-proie : loup-orignal. Le lien apparaît de manière évidente. Pour réaliser un plan d’aménagement pour l’orignal, plusieurs outils seront disponibles : indice de qualité d’habitat, indice d’abondance et répartition géographique des observations d’orignal. Le but est de travailler avec les données qui permettront d’obtenir un portrait le plus fidèle possible de la réalité terrain. 18 Consultez le tableau 5.11.1. Fréquence des observations de signe de présence de faune par regroupement et moyenne par regroupement des observations. 5.12 Distribution d’espèces fauniques et floristiques particulières La carte 8. Observations fauniques et floristiques particulières, page 28, servira à connaître les endroits sur le territoire qui mériteraient d’être ciblés pour la conservation ou à tout le moins, pour déterminer certaines manières d’aménager la forêt dans le but de préserver ces espèces particulières sur le territoire. Il est intéressant de noter la plus importante concentration d’observations dans la partie est du territoire, le long de la rivière aux Saumons, ainsi que la concentration considérable au lac Jaovin. La plupart des espèces particulières rencontrées sont des espèces qui se trouvent habituellement dans la forêt feuillue et qui se trouvent, ici, à peu près sur la limite nord de leur distribution (bouleau jaune, frêne noir, trille ondulé, matteucie fougère à l’autruche, corallorhize striée, etc.). Ce qui vient démontrer encore une fois l’intérêt écologique de ce territoire, où il y a transition écologique (sapinière à bouleau jaune ― sapinière à bouleau blanc) sur une courte distance. 5.13 Distribution de sites d’intérêt, patrimoine et paysages La carte 9. Sites d’intérêt du patrimoine et du paysage, page 29, vise à regrouper les sites pouvant présenter un intérêt patrimonial ou paysager. Le but est de tenir compte du potentiel de chaque ressource pour se donner le meilleur cadre de décision lorsque viendra le temps d’aménager le territoire. Encore une fois, une concentration de sites d’intérêt se trouve dans la partie est du territoire, le long de la rivière aux Saumons. 19 20 21 22 23 6. CONCLUSION La réalisation de l'inventaire écoforestier de la Forêt habitée de La Doré a permis à la CADLD de se doter d'une banque de données qui intègre plusieurs facettes du milieu forestier et qui représente la réalité terrain du territoire. Le fait de noter par des points GPS chacune des observations faunique ou particulière a permis d'améliorer grandement le portrait physique du territoire et la représentation de ses potentiels réels. L'ensemble des données récoltées et l'acquisition de connaissances pratiques faites par le personnel de la CADLD pour ce territoire permettent de dégager plusieurs points importants qui devront être pris en compte dans l'intégration des différentes valeurs liées à la forêt et dans la synergie à créer entre les usagers du territoire. 1- Le territoire présente une forte diversité écologique. Les particularités du territoire sont souvent présentes à une petite échelle. Cela est dû au fait qu’il s’agit d’un territoire de transition écologique qui s’exprime de deux manières : « sapinière à bouleau jaune ― sapinière à bouleau blanc» ou encore « Cuvette du lac Saint-Jean — Contreforts du Bouclier canadien ». 2- La forêt est équienne, d’âge presque égal, ce qui rend presque impossible, à court terme, l’étalement de la récolte dans le temps. 3- Certains peuplements présentent une forte productivité en matière ligneuse (plus de 300 m3/ha). 4- Il existe un excellent potentiel pour l’aménagement forestier intensif. 5- Le volume de peuplier faux-tremble est important, mais ne présente pas nécessairement une bonne qualité. 6- Le potentiel bleuet est excellent partout sur le territoire (bleuets sauvage, forêt/bleuet ou bleuetière). 7- Le territoire présente un fort intérêt pour l’orignal. 8- La partie est du territoire, située entre la rivière aux Saumons et la montagne à Ouellet, présente une concentration importante d’espèces particulières et de sites d’intérêt. 9- Il sera important, à court terme, de se doter d’une stratégie définie d’acquisition de connaissances avant traitement en poursuivant la réalisation de parcelles écoforestières. 10- La réalisation de l’inventaire des milieux improductifs et sensibles est absolument nécessaire pour permettre d’atteindre les objectifs de gestion intégrée des ressources du milieu forestier. L’acquisition de ces données ajoutera une dimension « réalité terrain » fondamentale aux données du MRNF. 11- L’établissement d’un réseau d’inventaires permanents (e.g. parcelles permanentes) est primordial pour connaître l’évolution du territoire. Par ailleurs, le plan d’affectation devra prévoir des superficies forestières « témoins de recherche », où aucune intervention de récolte de matière ligneuse n’aura cours. 12- L’inventaire et les comparaisons effectuées entre les résultats de l’inventaire et les bases de données écoforestières démontrent que l’unité de base, le peuplement, dont le découpage initial a été fait par le MRNF, n’est pas assez fiable (limites et paramètres physiques et forestiers) pour espérer obtenir un résultat s’accordant avec les caractéristiques du territoire. Ceci dit, il devient dès lors fondamental d’effectuer un redécoupage géographique des peuplements par photointerprétation avec la Direction des inventaires du MRNF. 24