00_pack_culture_01.qxp_affiche 20/04/2016 12:14 Page1 Comment accompagner les infirmiers dans la prise en charge de la douleur nociceptive pour les patients entrants et au cours de l’hospitalisation en psychiatrie ? R. Ouvrard Infirmier du secteur G09 et membre du CLUD, EPS Barthélémy Durand, Sainte-Geneviève-des-Bois OBJECTIF Connaître les besoins et les attentes des personnels paramédicaux, notamment les IDE, pour garantir la qualité de la prise en charge au quotidien des patients hospitalisés en psychiatrie. RÉSULTAT DISCUSSION Matériels et méthode Audit proposant des questions ouvertes et fermées adressées aux infirmiers qui ont pour objectifs de savoir : • S’ils évaluent correctement la douleur nociceptive ? • Les difficultés qu’ils peuvent rencontrer pour prendre en charge cette douleur ? • S’ils considèrent que la prise en charge de la douleur nociceptive est correctement réalisée par voie médicamenteuse ? • S’ils ont un temps dédié à l’échange avec les référents du CLUD ? • Ce qu’ils pensent de la prise en charge de cette douleur d’une manière plus générale ? Pour les questions fermées, les réponses possibles étaient « toujours, parfois ou jamais ». Description d’enquête Afin d’obtenir un résultat sur des unités ayant un fonctionnement et des objectifs généraux communs, l’échantillonnage comprend uniquement les 9 unités d’hospitalisation adultes, 5 par unité soit 45 au total. Trois jours ont été laissés aux équipes pour les remplir, sur le principe du volontariat, pour pouvoir montrer un niveau d’implication. Il a été demandé aux cadres d’exclure les référents CLUD de cette démarche compte tenu de leur implication dans la prise en charge de la douleur. Références bibliographiques • Manuel de certification des établissements de santé V2010-Avril 2011 • Santé mentale numéro 99, juin 2005 • Soins psychiatriques numéro 268 • Soins numéro 740 novembre 2009 Internet • www.has-sante.fr • www.crnd.fr 14e Congrès ANPSSSM PARIS les 28, 29 et 30 juin 2016 Il y a eu un retour de 40 questionnaires sur 45 soit 88,8%. Nous demandions si les infirmiers évaluaient toujours la douleur nociceptive à l’admission d’un patient, si ils rencontraient des difficultés à évaluer cette douleur et lesquelles ? Parmi les réponses, les résultats les plus importants sont que 72,5% ont répondu « parfois » pour l’évaluation à l’admission, 85% ont répondu « parfois » lorsqu’il s’agit de rencontrer des difficultés. Les difficultés rencontrées sont le délire du patient à 50%, les autres sont si le patient est dys-communicant ou si il parle une autre langue, la sédation trop forte chez certains patients, 5% ont répondu ne pas savoir quelle échelle d’évaluation il fallait utiliser. La quantité de personnes trouvant que la prise en charge de la douleur est bonne ou mauvaise, est pratiquement équivalente. Les réponses pour une mauvaise prise en charge sont, un manque d’implication de certains professionnels, un mauvais pallier administré, le fait qu’il n’y ait pas de protocole, comme dans certains services de soins généraux, pour administrer des antalgiques lorsqu’il n’y a pas de prescripteur, le fait qu’il n’y ait pas assez de médecins généralistes et qu’il n’y en ait pas la nuit, et une difficulté à prendre en charge la douleur chez un patient atteint d’autisme. Il y a 80,6% des infirmiers qui répondent qu’il n’y a pas de temps dédié pour que les référents du CLUD rendent compte des travaux et des démarches de l’établissement, 5,5% (l’équivalent d’une unité) précise qu’il n’y a plus de référent douleur dans l’unité depuis 2 ou 3 mois. La plupart des infirmiers pensent qu’en psychiatrie, de manière générale, la prise en charge est mauvaise ou à améliorer, mais qu’elle est en évolution, notamment depuis l’arrivée des médecins généralistes, mais qu’elle doit continuer à s’améliorer. CONCLUSION Pour accompagner les équipes infirmières dans cette prise en charge particulière, il faut consolider les bases instaurées si les moyens le permettent, recruter du personnel médical supplémentaire s’occupant des soins somatiques, créer des protocoles médicamenteux, améliorer le système informatique pour que la traçabilité de l’évaluation de la douleur apparaisse, et soit vue par les prescripteurs lors de la prescription médicamenteuse et continuer de sensibiliser les équipes par des formations en leur donnant plus facilement accès aux informations, notamment par le biais des cadres de santé.