LA DENGUE PLUS DE 50 MILLIONS DE CAS ANNUELS DANS LE MONDE... Décrite comme une “grippe tropicale” depuis le 18ème siècle, la dengue est transmise à l ’homme par le moustique du genre Aedes. La hausse des épidémies de dengue depuis quelques décennies pose de véritables problèmes de santé publique dans les zones concernées. L’ESSENTIEL À SAVOIR Qu’est ce que la dengue ? La dengue est une maladie virale transmise par la piqûre du moustique Aedes femelle qui sévit principalement en zone urbaine et péri-urbaine, où les réserves d’eau stagnantes et l’évacuation insuffisante des déchets favorisent la prolifération de ce moustique. La dengue est présente dans plus d’une centaine de pays d'Afrique, des Amériques, de la Méditerranée orientale, de l'Asie du Sud-est et du Pacifique occidental. Si les deux cinquièmes de la population mondiale sont aujourd’hui exposés aux risques de contamination, la maladie touche principalement les nourrissons, les enfants en bas âge et les adultes. Après 2 à 7 jours d’incubation, le malade est pris d’une forte fièvre souvent accompagnée de maux de tête, de nausées, de vomissements, de douleurs articulaires et musculaires et d’une éruption cutanée semblable à celle de la rougeole. Des complications graves, voire mortelles, en cas de dengue hémorragique, peuvent apparaître. Quels sont les outils thérapeutiques ? Il n’existe aujourd’hui ni traitement spécifique ni vaccin pour combattre cette maladie. Les seuls moyens de lutte existants sont le contrôle des moustiques vecteurs dans les zones concernées et la protection individuelle contre les piqûres de moustiques. L’homme est le porteur principal du virus, ainsi que la source de contamination des moustiques qui ne sont pas encore infectés. Aedes albopictus femelle © Institut Pasteur Virus de la dengue © Institut Pasteur IDÉE REÇUE Malgré la recrudescence des formes sévères de dengue depuis quelques années, l’issue de cette maladie est rarement fatale. Dans le cas de la dengue hémorragique, forme potentiellement mortelle de la dengue, qui survient après de graves complications (forte poussée fébrile accompagnée de rougeurs et de convulsions), la prise en charge par une équipe soignante expérimentée permet de sauver les patients dans près de 99 % des cas. ...CONTRE PRÈS DE 40 EN 1995 Structure du virus de la dengue © Institut Pasteur - William Beaucardet AVANT 1970, SEULEMENT 9 PAYS TOUCHÉS PAR DES ÉPIDÉMIES DE DENGUE HÉMORRAGIQUE... LE SAVIEZ-VOUS ? À L’INSTITUT PASTEUR Les priorités de nos chercheurs Déterminer les mécanismes et molécules mis en jeu lors de l’entrée du virus dans la cellule hôte et les processus permettant sa dissémination au sein de l’organisme infecté. Approfondir nos connaissances sur les mécanismes de réplication du virus chez le moustique et chez l’homme. L’identification de marqueurs précoces de l’infection par le virus de la dengue a permis la mise au point, à l’Institut Pasteur, de nouvelles trousses de diagnostic qui sont distribuées à travers le monde y compris en France. Identifier les déterminants viraux et cellulaires qui contribuent d’une part au pouvoir pathogène du virus et d’autre part, aux manifestations cliniques de la maladie dont la dengue hémorragique. Finaliser le développement d’un candidat-vaccin contre les quatre types de virus provoquant la dengue, qui utilise le vaccin pédiatrique de la rougeole comme vecteur. L’objectif des travaux accomplis à l’Institut Pasteur est de proposer un vaccin efficace, unique, sécurisé, stable et finalement peu onéreux à produire. Un tel candidat vaccin est en mesure d’être intégré dans les programmes de vaccination infantile qui sont mis en place dans les pays endémiques et hyper-endémiques pour la dengue. L’Institut Pasteur a coordonné le programme international DENFRAME sur la dengue, financé par l’Union Européenne. Associant des laboratoires du Réseau International des Instituts Pasteur, des centres de recherche universitaires en Asie du Sud-est, en Europe et en Amérique Latine, ce programme a permis de proposer de nouveaux outils de diagnostic précoce, d’approfondir nos connaissances sur les mécanismes immunitaires impliqués et de caractériser des molécules naturelles ou synthétiques aux propriétés anti-virales. Virus de la dengue type 1 infectant des cellules neuronales murines Philippe Desprès Responsable du Centre national de référence des Arbovirus et de l’unité Intéractions moléculaires flavivirus-hôtes “Le Centre national de référence (CNR) des Arbovirus, a pour mission générale l’alerte épidémiologique, l’expertise dans le diagnostic viral et l’investigation des arboviroses humaines, sur tout le territoire français, et notamment dans les départements du sud-est de la France qui sont infestés par le moustique vecteur Aedes albopictus. En 2010, le CNR a participé activement à l’investigation des cas importés de dengue en métropole et a diagnostiqué le premier cas non-importé en Europe. En tant qu’entité experte pour l’Organisation mondiale de la santé et l’Organisation mondiale de la santé animale, le CNR contribue significativement à la surveillance globale des arboviroses émergentes dans les différentes régions du monde en collaboration étroite avec les laboratoires du Réseau International des Instituts Pasteur.” © Institut Pasteur LA VEILLE ÉPIDÉMIOLOGIQUE ORGANISÉE AUSSI EN FRANCE