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 CONFÉRENCE « De la morale à l'éthique. Perspectives anthropologiques »
RAYMOND MASS É (Université Laval) Mardi 1er mars 2016, 17h30 -­‐‑ 19h00, Géopolis 2230, UNIL – Mouline Organisée par Lazare Benaroyo (ETHOS), Irène Maffi (LACS) et Ilario Rossi (THEMA) Informations supplémentaires : [email protected], [email protected], [email protected] Résumé « Les contributions classiques de l'anthropologie aux études sur la morale ont été d'abord d'ordre descriptif et empirique. Les efforts ont d'abord porté sur la description de la pluralité des moralités à travers les sociétés et les cultures. S'il existe bien une compétence morale universelle, la morale n'existe qu'à travers les multiples déclinaisons que chaque groupe humain élaborera à partir d'un ensemble de normes et de valeurs partagées par l'humain. Le constat de l'existence d'une pluralité des moralités locales n'a toutefois pas suffit à calmer les débats opposant les tenants d'un relativisme moral et les défenseurs d'un universalisme. Je soutiendrai que ce débat repose d'abord sur un mal entendu, soit celui confondant les valeurs universelles comme un donné accessible aux enquêtes empiriques avec une approche qui en fait des valeurs à partager après consensus découlant d'une discussion éthique. Cette anthropologie classique des moralités locales repose de même sur une série de postulats aujourd'hui indéfendables. D'abord, la pluralité des morales s'observe tout autant à l'intérieur d'une société que d'une société à l’autre ; on ne peut plus associer mécaniquement une morale réifiée à un groupe « ethnique » tout autant vu comme homogène. Ensuite, l'individu, même dans les sociétés les plus traditionnelles, n'est pas passivement écrasé par le poids des normes du groupe. Une anthropologie de l'éthique s'intéressera alors au sujet éthique qui dispose d'une certaine marge de liberté pour négocier un rapport personnel aux normes. Qu'elle est alors cette marge de liberté et quels sont les facteurs qui la limitent ? Comment le sujet éthique négocie-­‐‑t-­‐‑il, dans divers contextes et à divers moments de sa « carrière morale », son rapport aux diverses moralités qui s'entrechoquent dans sa société ? Je soutiendrai globalement que l'enjeu pour l'anthropologie sera alors d'analyser les conditions d'un arrimage entre description des normes morales (pluralisme moral) et étude des modalités du positionnement que le sujet éthique adoptera face à elles dans diverses sociétés » (compétences universelles du sujet éthique). 
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