dans les douleurs cervico

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Bertrand GROLLEAU, Masseur-Kinésithérapeute D.E.
Traitement par ondes de choc
radiales (ODCR) dans
les douleurs cervico-scapulaires
spécialités technologie
Les douleurs cervico-scapulaires sont nombreuses et d’origines multiples, comment
et dans quels cas peut-on utiliser les ODCR pour améliorer le traitement de nos patients ?
Cet article est basé sur un résumé de multiples cas vus en cabinet.
Il permet à la fois d’expliquer quand, comment et pourquoi utiliser les ODCR à bon escient.
1. Indications dans la région
cervico-scapulaire
La région cervico-scapulaire est souvent la cause
de douleurs complexes, variées, associées, et projetées.
Cette région reçoit des contraintes dues aux activités
de la vie quotidienne, les postes de travail, le
sport, le stress. Cette accumulation d’agressions
engendre tendinopathies, contractures, douleurs
sur les points trigger et céphalées.
Dans la plupart des cas, les anti-inflammatoires et
la kinésithérapie à base d’éducation posturale et
de détente musculaire sont préconisés.
L’ODCR est une thérapie récente connue pour les
traitements tendineux avec une efficacité dans
70 à 80% des cas. Cependant, la région cervicoscapulaire est le siège d’autres pathologies associées
dans cette région. La prise en charge musculaire
par un traitement des points trigger peut-elle
augmenter l’efficacité de la thérapie ? L’amélioration
rapide de la qualité de vie recouvrée grâce au
traitement musculaire par ODCR semble répondre
favorablement à cette dernière interrogation.
2. Bilan
En premier lieu, il est important de faire une
anamnèse précise et détaillée avec la recherche
du schéma moteur responsable de la pathologie.
Le bilan s’effectue toujours du superficiel au
profond. Il doit évaluer au niveau qualitatif,
quantitatif et douloureux, l’ensemble des trois
structures que sont : la peau, le fascia, et le
muscle avec la recherche du point trigger à la fois
dans la partie contractile et conjonctive.
La recherche des tensions musculaires et des points
…la recherche
du schéma moteur
responsable de la
pathologie.
trigger est importante {figure 1}. Les points trigger
sont de petits nodules douloureux localisés en surface
des muscles au niveau des connexions vasculonerveuses. Ils ont la particularité, une fois
comprimés, de diffuser une douleur exquise dans
une zone connue à l’avance selon la cartographie de
Travell et Simons {figures 2 à 4}.
Il en résulte au fil du temps des lésions tendineuses,
principalement situées au niveau du supra-épineux,
Figure 2 : Cartographie des points trigger.
Mode de recherche des points
trigger en position neutre
Points Trigger
Douleurs référées
Trapèze supérieur
Pincé roulé
Base du crâne, arrière de la tête,
temporo-mandibulaire, trouble de la
vue, migraine
Élévateur de la scapula
Direct par compression
Jonction épaule nuque, torticolis
Supra-épineux
Direct par compression
Zone latérale de l’épaule, épicondyle latéral du coude
Infra-épineux
Direct par compression
Zone ventrale de l’épaule
Rhomboïdes
Direct par compression
Inter-scapulaire
Deltoïde
Direct par compression
Moignon de l’épaule
Figure 1 : Points trigger les plus retrouvés.
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Tests orthopédiques tendineux : Full Can Test (figure 5),
Bear Hug Test (figure 6), Test de force des rotateurs
externes (figure 7).
du sous-scapulaire, de l’infra-épineux et du long
biceps, appréciables grâce à différents tests
orthopédiques {figures 5 à 7}.
3. Traitement
Dès le début du traitement, l’information de
possibles céphalées, après la séance, doit être
donnée au patient.
La séance commence par un travail manuel des
fascias et du pli de peau en décubitus pour préparer
le patient et stimuler progressivement le système
neurovégétatif afin d’éviter tout malaise durant
la séance d’ODCR sur les points trigger.
Une fois le traitement manuel réalisé, la présence
de points trigger doit être recherchée, en position
assise, et notée au crayon dermographique.
La pression réglée sur l’appareil d’ODCR doit être
supportable et spécifique au patient. La pièce à
main est utilisée avec l’applicateur de 15 mm, le
nombre de chocs oscille entre 2500 et 3500 en
fonction du nombre de zones à traiter (800 par
zone environ).
Palpation des points trigger du trapèze supérieur
(figure 3) et de l’infra-épineux (figure 4).
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Traitement par ondes de choc radiales (ODCR) dans les douleurs cervico-scapulaires
/ spécialités technologie
1re séance :
→ 20hz avec une pression de 1,5 à 2 bars permettront
au patient de mieux tolérer le traitement lors des
séances suivantes.
Séances suivantes :
→ 8hz pour le traitement musculaire en balayant
toute la portion du muscle, avec insistance
circulaire et conique au niveau du point trigger
{figure 8}.
→ 12hz sur la zone tendineuse de 1,5 à 2,5 bars
toujours en position de dégagement du tendon
en augmentant progressivement la pression à
chaque séance {figure 9}.
4. Résultats
Figure 8 : Traitement des points trigger du trapèze
Figure 9 : Traitement du tendon du supra-épineux en
position bras dans le dos
Depuis l’application de ce protocole, les effets obtenus
sur les douleurs cervico-scapulaires dans une
population de 26 patients d’une moyenne d’âge
de 51 ans donnent 96% de bons résultats avec
un gain moyen à l’EVA de 4,2 points. Les patients
ont exprimé très rapidement une amélioration de
la qualité de vie avec la réduction des tensions
musculaires {figure 10}.
5. Discussion
Les résultats restent contestables étant donné
le faible nombre de patient, et que le traitement
par ODCR n’était pas exclusif avec le traitement
manuel préalable. Les résultats ont été arrêtés le
jour de la dernière séance de traitement, or nous
savons que la cicatrisation finale du tendon prend
en moyenne six semaines. Il serait intéressant
d’interroger à nouveau les patients souffrant de
tendinopathie au bout des 6 semaines après la
dernière séance.
Pour le traitement des points trigger, le temps
ne semble pas être primordial pour évaluer
l’efficacité. Cependant, il est souvent dit que
le traitement du point trigger se doit d’être
extrêmement précis et pas forcément intense. Or
ici, bien que la surface de contact de la pièce à
main soit beaucoup plus large que le point trigger,
les bons résultats obtenus semblent montrer que
la haute énergie de l’ODCR permet de compenser
le manque de précision.
Nombre de traitement : 26
Âge moyen : 55,7
Nombre moyen de séances : 4,5
Gain moyen à l’EVA : 4,2
Figure 10 : Traitement de la douleur cervico-scapulaire
Figure 11 : Appareil d’ODCR
Conclusion
Il semble donc très intéressant d’utiliser les ondes de choc radiales dans le traitement de la région cervico-scapulaire
en complément des autres techniques de kinésithérapie. Dans cette région où les points trigger sont très fréquents,
le balayage global du muscle, associé à la puissance développée par l’appareil démontrent une réelle efficacité dans le traitement.
Mais il reste primordial de noter que la vérification systématique des contre-indications, comme l’ostéoporose et la prise d’anticoagulants,
le bon diagnostic et l’ajustement du traitement au patient restent les clés de la réussite du traitement.
Bibliographie
Janet G. travell et david G. Simons I Douleurs et troubles fonctionnels
myofasciaux, traité des points détentes musculaires tome 1 et 2.
40 Profession Kiné N°48 - Le magazine des masseurs-kinésithérapeutes passionnés
H. de labareyre I Journal de Traumatologie du Sport 28 (2011) 16-23
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